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un air de déjà vu. pv catahleen hammersmith

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MessageSujet: un air de déjà vu. pv catahleen hammersmith un air de déjà vu. pv catahleen hammersmith EmptyLun 24 Mai - 21:51


    Perdre une personne chère était une chose. Etre coupable, une autre. Dans les deux cas, c’était difficile. Les deux combinés, c’était insupportable. Pourtant, Aymeric continuait de se lever chaque matin, de se nourrir, d’assister à des cours pour se construire à un futur. Ce n’était pas dans ses plans de mettre un terme à sa vie, mais ce n’était pas non plus inscrit sur son chemin qu’il irait mieux. Etudiant en Droit, il avait toujours cru en la justice, mais pour son cas, il n’y en avait pas. Il était le pauvre jeune homme qui avait perdu sa dulcinée à cause d’un chauffard. Aux yeux de la loi, il n’était pas coupable. Pour les siens, c’était une autre histoire. Il ne pouvait cesser de penser à la phrase de l’examinateur pour son permis de conduire : « faites attention quand même ». Il n’avait pas fait gaffe et il en avait payé le fruit fort : Johanna. Avec le temps, il ne la pleurait plus réellement, pourtant il gardait un trou béant en lui et le poids de la culpabilité. Il avait l’impression de garder un secret trop lourd dont il n’arrive pas à s’en débarrasser. Même en le communiquant, il en reste prisonnier. Les autres semblent trop loin pour comprendre et bien que leurs paroles aient un sens, ça ne l’aidait pas. Mais cela avait déjà un meilleur effet guérisseur que ce voyage à Berkeley, aux Etats-Unis. Il était définitivement entré en enfer dès qu’il avait posé un pied sur le territoire américain. S’il n’avait pas été aussi choqué par sa découverte, il aurait tourné les talons et serait retourné en France pour se rendre malade. Elle était Johanna, en apparence. Sa correspondante était le double de Johanna. Il avait beau chercher des différences pour se soulager, il lui suffisait de la regarder véritablement pour être frappé par la ressemblance. A croire que Johanna avait une jumelle cachée dont elle avait omis de lui parler, ou une cousine qui aussi étrange que cela puisse paraître, avec les gênes, était son double. Mais aucune de ces hypothèses étaient vraies et qu’importe, cela ne changeait rien aux frissons que cela lui procurait. Il vivait chaque minute de sa vie avec ce qu’il avait fait et ses seuls moments de répits étaient pendant qu’il travaillait ou concentré sur une quelconque chose, mais dès que son esprit vaguait ou qu’il levait les yeux de sa source de distraction, le décès de Johanna lui retombait dessus. Il n’aurait pas imaginé pire et pourtant, c’était possible. Il n’avait même pas dit « ça pourrait être pire » une fois sans penser aux conséquences. Il n’aurait jamais pu le dire. Mais il avait été idéaliste en pensant que c’était tout, qu’il n’y aurait pas une sanction de plus. Il s’était gouré comme un con, avait couru contre le mur et le choc avait été immense. Voir sa correspondance était une nouvelle dimension de sa situation, de sa culpabilité. C’était comme revoir Johanna et vivre à nouveau sa disparition. Son cœur ne pouvait pas s’empêcher de faire un bond de travers avant de se recroquevillé en même temps qu’il se disait que c’était vrai, ce n’était pas Johanna. Elle était morte. Mais il vivait à chaque fois cet élan de joie éveillant son amour pour la belle brune qui avait su lui voler en douceur son cœur avant de tomber encore plus bas. Cela le rendait malade. Il voulait assumer les conséquences de cet acte, se refusant ainsi aux bonheurs de la vie. Néanmoins, voir Catahleen était au dessus de ses forces. Sans parler du fait qu’elle avait failli lui faire un remake de l’accident, voulant prendre sa voiture pour rentrer dans sa confrérie, complètement faite. Elle avait le don pour viser juste en Aymeric et éveiller sa douleur. Mais il l’avait raccompagné, plus malade que jamais. Il détestait conduire, mais avec le double de Johanna à côté … c’était pire. Ca avait des allures de l’accident. Il s’était promis plus jamais et avait fourni encore plus d’efforts à l’éviter. Il lui arrivait dès lors de changer de chemin dès qu’il apercevait un regard bleu ou des cheveux chocolat. Cela lui demandait beaucoup d’énergie et de temps au fond – et les critiques de son ami Camille qui ne comprenait pas le sens de l’orientation d’Aymeric – mais c’était mieux que de la voir.

    Aujourd’hui, fin mai, son habituelle stratégie n’avait pas marché. Faute de l’université et d’un professeur qui l’avait pris en grippe : Cormeil De Lacroix. Il avait essayé de faire ami-ami avec Aymeric et ça s’était mal passé. S’il se tenait loin des autres, c’était pour une bonne raison, mais le professeur n’avait pas pensé à ça. Depuis leur altercation, ils étaient en froid, mais Cormeil De Lacroix lui avait tendu un piège. Peut-être pas inconsciemment, mais le fait était là : il allait devoir passer l’après-midi avec Catahleen, à contempler ce visage vivant et si semblable à celui de Johanna. La faute revenait aussi à l’université, car pensant que ses étudiants étaient incapables de faire connaissance avec leurs correspondants français, ils avaient organisé cette sortie. Aymeric jugeait cela purement inutile. Ce n’était pas difficile d’aller boire un café avec un Français et encore moins quand le prix n’était pas aussi exorbitant que dans la belle France. Ou chacun avait ses raisons de ne pas vouloir connaître son correspond, comme lui. Mais il était le seul à penser ainsi visiblement et il se retrouva un matin avec Cormeil De Lacroix en surveillant pour l’amener vers Catahleen, comme la première fois. Il aurait pu aisément prévoir un plan pour se débarrasser de sa correspondante, l’abandonner au milieu du quartier et faire son petit bout de chemin jusqu’à la fin de la journée, mais Aymeric était né sans une certaine qualité qui compliquait ses intentions : aucun sens de l’orientation. S’il laissait Catahleen, il n’était pas sûr de rentrer à bon port et finirait peut-être en Alaska. Il se sentait piégé comme un rat. Il n’avait aucune envie de la voir, mais n’était pas emballé par le fait de se perdre. Aussi stupide que cela paraisse, ça lui était arrivé petit et il s’était juré que cela n’arrive plus jamais. Il allait devoir reconsidérer ce vœu.

    « Monsieur De Lavignères, votre correspondante. »

    Levant les yeux de son i-phone où il peinait à lire à cause du soleil, son regard azure et froid dissimulé derrière des ray-ban, Aymeric résista à l’envie d’assommer son cœur qui oublia un battement dans son rythme, lui produisant un effet de froid lorsqu’il la vit face à lui, toujours aussi semblable à Johanna. Il allait devoir passer son après-midi avec elle dans un quelconque quartier de San Francisco probablement loin de l’université – il n’avait pas fait gaffe durant le trajet.

    Détournant son regard de Catahleen, il la salua rapidement d’un « Hi » avec l’entrain d’un chien qui va chez le vétérinaire et guetta le départ de Cormeil De Lacroix qui fort heureusement après lui avoir collé sous le nez sa correspondante aux vraies aires de sa petite amie décédée, était allé voir d’autres étudiants et s’arranger que tout devait être en ordre. Certain qu’ils ne pouvaient plus être entendu, Aymeric visa de son regard un point au-dessus de la tête de Catahleen, se sentant déjà malade et lâcha d’un ton sec et embêté :

    « Et si tu me faisais visiter le chemin pour rentrer à Berkeley ? demanda Aymeric dans un anglais assuré bien qu’il se doutait qu’il avait un accent français »

    Ce n’était pas une question à proprement parler. Il voulait rentrer et avorter cet après-midi le plus vite possible. Et si cela devait impliquer devoir passer un petit moment avec Catahleen comme guide, il essaierait de tenir bien qu’il se sentait faible et voulait dormir ou se plonger dans ses études pour oublier ce visage. Mais le plus ironique dans l’histoire était que son unique désire pendant longtemps était de revoir, ne serait-ce qu’une fois, le visage de Johanna, en vrai. Ironie de m.rde.
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Zachariah La Tour Dubois
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MessageSujet: Re: un air de déjà vu. pv catahleen hammersmith un air de déjà vu. pv catahleen hammersmith EmptyJeu 27 Mai - 14:56

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AYMERIC && CATAHLEEN
« Je récitais les sempiternelles litanies que l'on répète
Quand on essaie d'aider un coeur brisé,
Mais les mots n'y font rien ...
Rien de ce qu'on peut dire ne rendra jamais heureux
Le type qui se sent dans une merde noire
Parce qu'il a perdu celle qu'il aime. »
RICHARD BRAUTIGAN




    « Laisse tomber, j'ai pas besoin d'un chaperon collé à mes basques sept jours sur sept. » Quinze mots. C'est tout ce qui me rattache à mon correspondant français depuis son arrivée. C'est vraiment peu je vous l'accorde. Moi-même quelques semaines plus tard je ne sais toujours pas quoi en penser. Il y a deux hypothèses : Soit ce garçon a cru pouvoir se débarrasser de moi pour se la couler douce et profiter des joies que l'Amérique lui offre. Soit il est soupe au lait, ce qui ne présage rien de bon pour les mois à venir et surtout pour l'échange qui doit se poursuivre en France dans plusieurs semaines. En y réfléchissant, je ne savais pas pour quelle idée opter au début. Peut-être la première ... Enfin c'est ce que je voulais croire à tout prix. Parce que dans le cas de la deuxième la " cohabitation " qui devait normalement régner entre nous risquait très vite de devenir ingérable. Voire invivable. D'ailleurs c'est ce qui est arrivé. Ce qui serait réellement dommage car avant son débarquement, nous avons échangé quelques mails. Pas de grands discours, juste de quoi apprendre les bases de l'un et de l'autre. Pas des centaines non plus, juste quatre ou cinq. Il m'était apparu sous les traits d'une personne assez sympathique. Peu bavard et un peu sec sur certaines réponses mais toujours courtois. C'est ce qui m'avait plu. N'étant pas d'une nature exubérante, ni ancrée sur les conversations où il faut absolument raconter sa vie, il m'aurait été assez difficile d'avoir un correspondant curieux comme une chouette et bavard comme une pie. Quatre jours avant que ce jeune homme ne fasse irruption sur le sol californien et accessoirement dans ma vie, je me suis rendue compte que j'allais passer pour une cruche. Tous les autres étudiants de Berkeley avait une photo de leur correspondant sauf moi ! A vrai dire, voir à quoi il ressemblait m'était passée par dessus la tête. Je me moquais bien qu'elle fasse un mètre quatre-vingt ou bien un mètre soixante. Qu'il soit blond, brun, roux ou chauve ... Peu m'importait. Je ne comptais aucunement lui faire de charme donc la question était réglée. De plus, il ne me l'avait pas demandé non plus. Preuve une nouvelle fois que ce garçon était tout à fait correct. Néanmoins par curiosité -et aussi parce qu'il me serait plus aisé de le repérer à l'aéroport- je suis allée jusqu'aux bureaux de l'administration afin d'avoir un aperçu de ce jeune homme. Bon là j'avoue que je n'ai pas été déçu. Aymeric est un garçon qui a du charme. J'allais très probablement faire des envieuses et je voyais déjà les étudiantes américaines lui courant après. La scène me faisait déjà rire intérieurement. Bref, tout ça pour dire que Aymeric était donc bien ancrée dans mon estime ... Jusqu'à notre rencontre à l'aéroport.

    Je ne comprends toujours pas ce qui lui a pris ni quelle mouche l'a piqué mais quoi qu'il en soit ses premiers mots ne furent pas ceux auxquels je m'attendais. Il parut tellement distant et froid que mon sourire plutôt avenant -comme quoi j'avais une bonne opinion de lui- se figea. Avant de disparaître totalement. Ce garçon était glacial. Un véritable iceberg. Au moins, on ne pouvait pas lui reprocher le réchauffement climatique à celui-là ! De sec mais courtois, il venait de passer à arrogant et malpoli. Comme quoi internet n'est vraiment pas fiable. On croit avoir face à soi une personne à notre goût et on se retrouve devant un bloc de glace qui ne fait aucun effort pour être aimable. Si cette situation ne m'était pas arrivée, elle m'aurait fait sourire. En effet, j'aurai alors comparé Aymeric à l'un de ses acteurs français jouant un rôle de mauvais garçon dans une sitcom de bas étage. Mais pas de chance, le français le plus horripilant m'était tombé dessus. Finalement j'ai laissé le bénéfice du doute à mon correspondant mais malheureusement ses sautes d'humeur -qui je le pensais, resteraient occasionnelles - se sont pratiquement multipliées ... Pour mon plus grand désarroi. J'ai essayé d'être gentille et patiente mais voilà. Aujourd'hui je n'ai plus envie de faire le moindre effort. Je suis fatigué de me battre contre un mur. Aymeric ne m'aime pas et rien ne le ferra changer d'attitude car il a l'air têtu comme garçon. A force je me suis habituée et j'arrive plus ou moins à gérer maintenant. Même si je dois bien avouer qu'il est dur pour moi de me faire rejeter alors que je n'ai pas la moindre chose à me reprocher. Parfois j'ai l'impression que le simple de me regarder le dégoûte au plus profond de lui-même. Malgré mes efforts pour faire abstraction de son comportement, je suis à chaque fois un peu plus blessée.

    Assise sur mon lit, je regarde l'horloge qui est fixée au mur. Nous avons rendez-vous à cet après-midi pour que je lui fasse visiter les rues de San Francisco en long, en large et en travers. Je suis certaine que le fait de ne pas m'avoir sur le dos pendant une grosse partie journée le ravit. En même temps, je n'ai rien demandé moi. Ce n'est pas moi qui a organisée ce rendez-vous et pourtant je sais déjà que ses foudres me tomberont dessus si Mr est de mauvaise humeur. Bon il faut dire que moi aussi je risque d'être morose. Avoir quelqu'un qui vous tire une tronche de quatre mètres de long pendant des heures et des heures ... Il y a de quoi finir en dépression. Après avoir vérifié une nouvelle fois l'heure, j'ai pris mon sac à main, mes papiers, les clés de ma chambre et je suis partie en direction du bus réservé aux français et à leurs correspondants américains. Je ne cherche pas Aymeric, m'installant à l'avant du bus. Durant le trajet, je vérifie si j'ai bien une carte de la ville. Le sens de l'orientation n'est pas l'une de mes principales qualités mais généralement, j'arrive à me repérer. En descendant du bus je scrute donc les alentours à la recherche de mon fameux correspondant ... Et je ne le vois pas. Une boule se forme dans ma gorge. Mon dieu, faîtes qu'il ne m'est posé un lapin et que je ne passe pas l'après-midi toute seule. Je sais que l'on dit : Mieux vaut être seule que mal accompagnée mais que voulez-vous ? Je dois avoir un côté masochiste refoulé. Finalement, ce fut un professeur français qui vint me chercher pour m'accompagner jusqu'aux côtés d'Aymeric. Ce dernier me salua comme si je n'étais qu'une vulgaire fille à laquelle il ne trouvait aucun intérêt. Néanmoins, je me suis efforcée à lui offrir un sourire amical. « Bonjour Aymeric. Tu vas bien ? » Là j'avoue que mon entrée en matière est vraiment banale. Mais le ton de ma voix est par contre neutre, honnête et sympathique. Je suis assez rancunière mais j'ai décidé en chemin de lui montrer que son attitude grossière ne m'affecte pas le moins du monde. Une fois que Gaspard se fut éloigné, je me suis tournée vers Aymeric pour lui demander ce qu'il souhaitait faire. Cependant avant que je ne puisse ouvrir ma bouche, sa réplique m'altéra. Bon sang mais il compte me faire sortir de mes gonds ! « Tu veux ... Rentrer ? » Je suis ... Dégoutée. Et déçue surtout. De plus, il porte ses lunettes de soleil et ne me regarde pas dans les yeux, ce que je déteste par dessus tout. Après une courte réflexion, je fouille dans mon sac pour lui donner ma carte mais je stoppe mon geste avant de lui tendre. En partant avec ma carte, il arrivera à bon port mais moi je serais incapable de me repérer dans les ruelles. D’un geste de la main, je lui désigne vaguement un chemin à suivre vers la droite. « L’université doit être par là, rentre bien. »
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MessageSujet: Re: un air de déjà vu. pv catahleen hammersmith un air de déjà vu. pv catahleen hammersmith EmptyDim 20 Juin - 23:06


    Il avait toujours manqué de reflexes et cela s’était confirmé lors de son arrivée à San Francisco. S’il n’était pas resté bloqué, il aurait tourné les talons et aurait pris le premier avion pour Paris, appelant son père comme un enfant de 5 ans se faisant passer pour un adulte pour dire que non, Berkeley était une mauvaise idée. Il aurait fui et aujourd’hui serait à la Sorbonne toujours aussi plongé dans ses pensées, essoufflé sous sa culpabilité à craquer de temps à autre pour faire un peu la fête et alléger son esprit de quelques précieuses secondes. Mais non. Il avait juste eu le réflexe de planter Catahleen au milieu des rencontres Français-Américains pour rejoindre les toilettes, perdu, seul et dans un pays inconnu. Il ne l’avait pas cru d’abord. C’était impossible et c’était dit qu’il avait dû oublier qu’il avait pris un quelconque médicament. Peut-être que cette fille ressemblait juste à Johanna, un grossier air de famille, rien de plus. Il était alors ressorti, mais l’avait revu et était resté pendant deux-trois minutes lui paraissant interminable à la contempler et faire passer son « c’est pas vrai… » à un « c’est vrai, dude ». Oui, c’était la réalité. Evidement, Aymeric savait qu’il existait des doubles, des sosies. Mais il n’aurait jamais cru que Johanna en avait un. Elle était tellement unique, belle à en couper le souffle et voilà que sa beauté était doublée en version américaine. A parier, elles avaient même les mesures pareilles. Et Aymeric devrait passer son échange avec la demoiselle portant le visage de celle qu’il aimait tant et qu’il avait perdu à jamais. C’était une punition digne de l’enfer et d’une tragédie grecque. Il avait vu en cours que d’après une histoire, un homme avait été condamné à être assoiffé et affamé face à de l’eau et de la nourriture inatteignable. Aymeric se trouvait dans le même cas de posture. Il était en manque de Johanna, un manque sans nom, et forcé à contempler son visage sans pouvoir jamais l’atteindre au fond. Finalement, sa sentence était tombée et il était toujours trop lâche ou courageux pour ne pas en finir. En même temps, il se disait qu’il ne pouvait pas en finir en mémoire de Johanna. Elle avait toujours prôné le fait de continuer de vivre sans pour autant blâmer ceux qui décidaient de refermer le livre de la vie trop vite. Aymeric continuait donc son chemin de la vie sans avoir l’impression d’avancer réellement. Oui, sa douleur avait fini par s’atténuer un peu et peut-être que son deuil avait commencé à tracer son chemin, mais le visage de Catahleen, son corps si frêle, ses grands yeux bleus dévisageurs avaient tout rallumé, remis le feu à la poudre. Si tôt arrivé à la confrérie et si tôt ayant sa chambre désignée, Aymeric s’était couché laissant les autres croire que le décalage horaire se manifestait fort chez lui. Après, ils étaient de toute manière trop impatients de découvrir les joies de Berkeley avec leurs correspondants dévoués pour s’attarder sur un de leur camarade et c’était tant mieux.

    Aymeric était un chieur sans nom. Ce n’était pas une nouveauté, même pas pour son père. Surtout pas pour ce dernier qui en avait vu des vertes et des pas mûres avec son fils et le plus souvent en vacances. Et c’était pire pendant qu’il sortait avec Johanna. Aussi étrange que cela puisse paraître pour un étudiant en droit international, Aymeric n’avait jamais vraiment aimé voyager quand il était petit. Et pourtant, son père s’obstinait et tandis qu’il voulait visiter le lieu, Aymeric aspirait plutôt à visiter sa chambre d’hôtel et dormir. Alors ça donnait toujours lieu à des chicanes et il finissait par traîner les pieds derrière son père, attirant les regards outrés des japonais. Avec ses amis aussi, il savait être un emmerdeur et c’était pire depuis le décès Johanna. Néanmoins, personne n’avait eu le même traitement que celui accordé à Catahleen. C’était une première. Elle incarnait tout ce qu’il désirait au fond, mais tout ce qui l’effrayait et le révulsait au fond. De ce fait, il ne pouvait qu’être désagréable et lui qui avait tant demandé une punition, rejetait cette dernière, essayait de la fuir sans fin. Mais visiblement Berkeley n’était pas assez grand pour qu’il puisse éviter la jeune femme, mais pour ceux connaissant Johanna, alors si. Aucun n’avait été fichu de tomber nez-à-nez avec Catahleen. A croire qu’une force s’acharnait contre Aymeric. Et dire qu’il avait apprécié l’Américaine lors de leur échange de mail … elle semblait différente, savait ce qu’elle disait. C’était des échanges formels, mais il s’était fait une bonne opinion d’elle et peut-être qu’il s’était même réjoui de la voir. Probablement que si elle n’avait pas été le double de Johanna, il aurait trouvé que c’était une « bombe » et mine de rien, aurait été plutôt content de l’avoir en correspondance car aux échos de Camille, elle était sympa en plus. Echos auquel Aymeric faisait genre de s’en fiche.

    Elle était maintenant face à lui. Le professeur s’en était allé et les pairs commençaient à se disperser dans la bonne humeur, ce qui faisait qu’Aymeric détonait encore plus avec son visage fermé derrière ses rays-bans, essayant d’éviter que son regard ne se pose sur Catahleen. C’était trop difficile de voir Johanna alors que ce n’était pas elle et encore plus de voir son air adorable puis aussi fermé face à son attitude. Il avait toujours redouté cette expression chez Johanna et c’était celle qu’il cherchait chez Catahleen. Il se sentait complètement perdu et se fut fidèle à son nouveau caractère qu’il demanda à rentrer à la confrérie. Roi De Lavignères avait parlé et exigeait de servante Hammersmith de s’exécuter. Il détestait avoir l’impression d’avoir comme un enfant pourri gâté, mais il ne savait pas comment faire d’autre. Il était difficile de ne pas ennuyer quelqu’un en se montrant désagréable. Il avait même ignorer son « Tu vas bien ? ». Pas de formalité entre eux. Juste l’envie de raccourcir le temps à passer ensemble.

    « Tu veux … Rentrer ?
    « C’est ça.

    Mais une chose à laquelle il ne s’attendait pas arriva. Alors que Catahleen faisait des recherches dans son sac, elle s’arrêta net. Malgré le fait qu’il ne la regardait pas, il voyait en large ses gestes et s’était attendu à ce qu’ils repartent. Rien que de faire un trajet ensemble lui semblait bizarre. Il ne pouvait même pas dire impossible. Il ne savait pas à quoi s’attendre venant d’elle. Il savait seulement qu’il supportait mal de voir le visage de Johanna car au fond, c’était à ça que se résumait Catahleen, au sosie de Johanna. C’était le trait qu’il lui avait attribué, le caractère qu’il avait décidé de lui donner sans lui laisser l’occasion de lui montrer sa personnalité et s’imposer comme Catahleen Hammersmith. Mais visiblement, les choses allaient changer.

    « L’université doit être par là, rentre bien.
    « Tu vas me laisser ?

    Il avait laissé échapper cette crainte. Non, un simple geste dans une quelconque direction ne pouvait pas lui permettre de rentrer. C’était simplement lui montrer une direction à prendre pour se perdre au cas où il hésiterait pas où passer pour finir par se perdre quand même. Non, Aymeric ne voulait pas se perdre. Aussi stupide que cela paraissait, il avait presque peur de se perdre et de ne plus savoir comment rentrer ; crainte qui datait de son enfance. Il ne voulait pas avoir l’impression d’être seul au moment. Pitoyable peut-être, mais ce fut un bon moteur pour lui faire accepter une chose : passer son après-midi avec Catahleen. Se déplaçant pour finir à côté d’elle de telle sorte qu’il n’avait plus à la regarder de face et dégainant son paquet de cigarettes, il tenta de calculer la vision qu’il avait de Catahleen. Peut-être que la regarder du coin de l’œil le tromperait. Voir juste sa silhouette avec ses cheveux cours ne lui rappellerait pas Johanna. Peut-être.

    « Bien … tu as envie de voir quelque chose en particulier ou montrer un monument dont en tant qu’issue de San Francisco, tu es très fière ? il ne savait même pas s’il était désagréable ou pas. Boudeur, certes, mais après il devait bien passer l’après-midi avec elle, Par contre, si on pouvait éviter les bars, ce serait bien, remarque en souvenir de la soirée où il l’avait retrouvée plus que pompette et décidée à prendre la voiture. Il lui avait ajouté dès lors l’adjectif « folle » aussi, néanmoins il ne pouvait pas se douter que ce n’était pas Catahleen Hammersmith qui était éméchée ce soir-là. »
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Zachariah La Tour Dubois
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MessageSujet: Re: un air de déjà vu. pv catahleen hammersmith un air de déjà vu. pv catahleen hammersmith EmptyMar 13 Juil - 15:53



    L'indifférence. La pire des humiliations. Pire que le mépris et la colère. Et c'est cette indifférence que je subissais de la part de mon correspondant depuis le jour où il avait posé ses pieds sur le sol américain. Pourtant, je l'avais accueilli le plus normalement du monde. Apparemment, ce n'était pas assez ... Ou alors était-ce déjà de trop ? Impossible de le deviner. De plus il ne m'adressait la parole qu'en cas de nécessité absolue. Difficile d'exiger une explication de sa part. J'avais parfois l'impression de m'adresser à un mur quand je lui parlais. Comme en ce début d'après-midi par exemple. Je venais tout juste d'arriver vers lui et pleine de bonnes résolutions en tête, je m'étais efforcée à me montrer la plus joyeuse et aimable possible. Sur un ton neutre j'avais tout d'abord amorcé les formules de politesses. Mon « Tu vas bien ? » resta sans réponse de la part du jeune homme. Charmant. Vraiment. Surtout que nous devions passer plusieurs heures d'affilées ensemble. Ce qui promettait de donner. Enfin c'est ce que je croyais mais Monsieur en avait à première vue décider autrement. Il me dit alors avec naturel et calme qui voulait rentrer. Rentrer ?! Je pensais déjà avoir tout vécu avec lui mais ma déception monta d'un cran encore. Sans montrer un quelconque signe de tristesse je lu ai donc indiqué le chemin qu'il fallait suivre ...

    « Tu vas me laisser ? » A quoi pouvait-il bien s'attendre ? A ce que je lui prenne la main pour l'emmener directement à l'arrêt de bus le plus proche ? Non franchement, il ne pouvait pas penser une chose pareille. Pas après la conduite qu'il avait eu et avait toujours avec moi. J'étais désolée de me comporter comme une garce avec lui en refusant de lui donner le plan de la ville, cependant il n'avait fait jusqu'à présent aucun effort, je ne voyais pas pourquoi je devrais en faire pour lui. Ce serait juste illogique. De plus Aymeric n'avait pas à se plaindre, j'avais eu la délicatesse de lui indiquer le chemin à suivre par un geste -vague certes mais qui restait tout de même un minimum concret- de la main. Si je ne me trompais pas, en marchant quelques dizaines de mètres, il finirait par trouver un arrêt de bus ou bien un taxi quelconque qui le ramènerait sain et sauf à Berkeley. Moi de mon côté, je comptais bien profiter de l'après-midi. Seule ou accompagnée. A vrai dire, à ce stade peu m'importait. S'il restait dans l'unique but de m'ignorer les prochaines heures, autant qu'il parte au plus vite en effet. Il est possible que je m'ennuie légèrement au début mais je n'aurai qu'à appeler ma jumelle afin de me renseigner sur le lieu qu'elle se trouvait avec son français et je les rejoindrai. Bye bye Aymeric de Lavignères et bonjour tranquillité. C'était sûrement le meilleur compromis de la journée. Hmm ... Pas très charitable Catahleen toutes ces pensées. Pas faux mais me faire refouler alors que je n'avais rien fait de mal, ne me mettais pas dans une joie immense. Etant assez rancunière, j'avais du mal à voir mon correspondant comme une personne ayant des qualités. Pourtant dieu sait que j'avais longuement cherché à lui en trouver au moins une. Peine perdue. Néanmoins plus par politesse qu'autre chose, je me suis tout de même décidée à répondre à son interrogation. Interrogation dans laquelle j'avais cru percevoir une note de nervosité. Mon cher et tendre français aurait-il une faille à son armure ? « Si cela ne te dérange pas, je vais nuancer ton propos. C'est toi qui souhaites partir au plus vite, c'est toi qui ne souhaites pas passer l'après-midi avec moi. Théoriquement c'est toi qui me laisse. » Argument imparable non ?! Tout du moins, c'est comme ça que je vois les choses. Pas sûr qu'Aymeric soit de mon avis mais quoi qu'il dise, je sais par avance que j'ai raison. Il ne peut décemment pas m'affirmer qu'il veut rentrer pour un mal de tête hypothétique sans me mentir ouvertement. Enfin ... Avec lui, il faut s'attendre à tout. Au pire comme au meilleur. Pour le moment je peux déjà dire que je ne connais que le pire.

    J'attends patiemment qu'il parte histoire que je retrouve mes esprits. Oui il a le don de m'agacer : Entre son air supérieur , le fait qu'il ne me regarde jamais dans les yeux, qu'il ne m'adresse la parole que pour mieux me casser du sucre sur le dos ... Il faut être de bonne composition pour supporter Aymeric plus de dix minutes par jour ! A mon plus grand étonnement, il vint se mettre à mes côtés. Encore une fois, attitude étrange de sa part. Comme si ma vision le révulsait, il fait tout pour que ne soyons pas face à face. Bref, ne cherchons pas à avoir une explication de sa part. La situation est déjà bien assez compliquée, pas la peine de rajouter une tension supplémentaire. « Bien ... Tu as envie de voir quelque chose en particulier ou montrer un monument dont en tant qu'issue de San Francisco tu es très fière ? » Aucun signe de satisfaction ou de sourire victorieux ne transparaissent sur mon visage. Je m'étais conditionnée à ce qu'il s'en aille au plus vite et le fait qu'il reste ... Me sidère pratiquement. Allez, reprends-toi ma vieille ! J'ouvre la bouche pour lui répondre en me tournant légèrement vers lui lorsque je le vois avec un paquet de cigarettes à la main. Mince ... Je déteste l'odeur de fumée. ça a le don de me retourner l'estomac. Lui demander gentiment de ranger son tabac reviendrait certainement à déclencher la troisième guerre mondiale entre nous. Toutefois, il m'est impossible de supporter sans rien dire. Dilemme cornélien. Dans un premier temps, je me recule -les sourcils froncés- pour échapper à cette maudite fumée qui va bientôt envahir mes poumons. J'ai décroché le pompon avec lui. « Hmm ... Je n'ai pas de monument fétiche car je ne suis pas originaire de San-Francisco. » Et ça tu l'aurais su si tu avais pris ne serait-ce que trois minutes pour apprendre à me connaître un peu faillis-je lui signaler sur un ton peu amène. Cependant je me stoppe avant que ces mots ne sortent de ma bouche. Pas de scandale Catahleen. Du coup de l'œil, je surveille toujours sa cigarette et j'essaye de trouver un monument ou un lieu sympa à lui faire découvrir. Quelque chose qui pourrait le faire au moins sourire. J'ai perdu espoir de le faire rire depuis longtemps. Le hic est que j'ai passé plus de temps dans l'enceinte de l'université ses trois dernières années pour être toujours dans les meilleures alors niveau visite, je risque d'être nulle comme guide. Pendant que je remue mes souvenirs, mon correspondant me fait une remarque qui me laisse sans voix. « Par contre, si on pouvait éviter les bars ce serait bien. » Oh seigneur, je suis tombée sur un poivrot ! Voilà pourquoi, il est toujours aussi fébrile et désagréable ... Il est en manque ! Il doit être sorti de cure depuis peu et maintenant c'est sur moi que retombe ses excès de colère lorsqu'il veut boire. C'est bien ma veine. Le jour où j'ai accepté de prendre un correspondant français, j'aurai dû mettre un post-scriptum dans lequel je formulais expressément que je souhaitais quelqu'un de normal et sans problème majeur. Sans réfléchir, je réplique surprise. « Tu es alcoolique ? » Eh merde. Bravo pour ta subtilité ma fille ! Décidément je n'en loupe pas une. Mal à l'aise, je ne me sais plus où me mettre. Il va m'en vouloir c'est certain. Généralement les gens souffrant d'un trouble comme celui de l'alcoolisme ont du mal à en parler ... Aïe. J'essaye tant bien que mal de reprendre. « Désolée c'est ta vie, pas la mienne. Je n'ai pas à te juger d'une manière ou d'une autre. On va éviter les bars c'est d'accord. » Bon maintenant la ferme c'est mieux pour tout le monde. Enfin surtout pour moi. Je ne serai pas étonnée qu'Aymeric change à nouveau d'avis et qu'il me plante là, frustré que je m'immisce dans sa vie.
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MessageSujet: Re: un air de déjà vu. pv catahleen hammersmith un air de déjà vu. pv catahleen hammersmith EmptyMar 27 Juil - 19:25

Catahleen avait fini par en avoir marre. Aymeric ne pouvait pas blâmer son comportement, vu le sien. Néanmoins, il ne s’attendait pas à ce qu’elle décide tout bonnement de tout lâcher en plein milieu de San Francisco et de le laisser seul face au monde. Il n’avait pas d’images très claires de quand elle ne le supporterait plus, mais il n’avait jamais vu les choses ainsi et de ce fait, il était un peu perdu face à sa correspondante américaine qui s’était engagée à s’occuper de lui. Bon, elle ne s’était pas engagée à s’occuper d’un petit con prétentieux et désagréable, mais quand même. Aymeric aurait mieux fait de surveiller son comportement, surtout lors d’une sortie dans une ville qu’il ne connaissait que de nom qui se trouvait dans un pays immense dont il ne connaissait rien. Il se débrouillait en anglais, mais le sens de l’orientation lui manquait cruellement au point qu’il s’était déjà perdu dans Paris et dans un magasin. Dans ces moments-là, c’était plus fort que lui : il paniquait presque. Il n’était pas tellement habitué à se démerder tout seul dans les rues, car depuis Johanna, il ne sortait plus tellement, se contentant de connaître les raccourcis pour la Sorbonne et la bibliothèque. Presque perdu par le simple geste vague de sa correspondante qu’il n’avait même pas regardé en vrai, il fit par de son étonnement et le regretta aussitôt. Il était ridicule, mais il ne se voyait pas déambuler dans la belle San Francisco, même s’il lui suffirait au fond de trouver un taxi. Après tout, c’était l’Amérique et c’était une grande ville. Les véhicules jaunes étaient partout et tout le monde finissait par s’en trouver un. Mais le mal était déjà fait et Catahleen ne tarda pas à répondre : « Si cela ne te dérange pas, je vais nuancer ton propos. C'est toi qui souhaites partir au plus vite, c'est toi qui ne souhaites pas passer l'après-midi avec moi. Théoriquement c'est toi qui me laisse. » Right. Bang, dans les dents ! Aucun plaidoyer ne saurait le sortir de là et retourner la situation. Que répondre ? Il avait beau se retourner la tête, face à la vérité, aucun mensonge ne lui venait. Il finit par soupirer légèrement, signe de défaite pour lui, et se placer aux côtés de Catahleen. Non, il n’allait pas s’excuser. Pour quoi faire ? Après tout, il ne pouvait rien lui dire. Et même s’il en avait la possibilité, il ne le voudrait pas. Ou en dernier recours car probablement que l’américaine partagerait soudainement sa stratégie d’évitement si elle venait à apprendre qu’elle avait un parfait sosie en France. Décédé. La revoilà unique dans le monde, mais ce serait suffisant pour qu’elle veuille fuir. Peut-être que c’était la solution au fond : tout lui balancer. Mais Aymeric ne s’y résoudrait pas. Cette vérité était trop enfouie en lui et trop occupée à lui marteler la tête pour envisager de passer par sa bouche.

Aymeric décida de ne pas laisser le silence s’attarder et pour essayer d’écraser le fait qu’il n’avait nullement répondu. Pas même un « ouais » d’approbation. Il n’aurait pas le faire car il aurait chipoté sur le terme « souhaiter ». D’un côté, c’était le bon terme, de l’autre, non. C’était trop compliqué et il réfléchissait trop pour savoir quel choix faire. Il lança donc une phrase plutôt bateau pour vite découvrir San Francisco et s’attarder plus ce qu’il y avait à voir que sur la ressemblance entre Catahleen et Johanna. Il profita également de s’allumer une cigarette pour se détendre, essayer d’adoucir un tant soit peu ce moment qui le mettait à rudes épreuves. Il aurait fallu être aveugle pour ne pas voir apparaître l’expression de Catahleen, celle du dégoût, ou alors être sacrément égocentrique. Par la suite, il aurait fallu être bien stupide pour ne pas identifier cette mine si propre aux non-fumeurs se dressant dès qu’une cigarette avait le malheur d’apparaître dans leur champ de vision ou de se faire sentir par leur précieux nez. Aymeric n’était aucun des trois, même si pour un ou deux aspects, certains pouvaient en douter. Mieux, il était respectueux ou simplement ne préférait-il éviter tout scandale ou un énième discours sur cette addiction si mauvaise. Depuis le temps, il avait su dénicher des phrases pour dénigrer l’adversaire, mais il ne se sentait pas leur cœur de chercher Catahleen. Après tout, son problème n’était pas qu’il ne pouvait pas la supporter pour ce qu’elle était et dès lors, voulait bien l’emmerder. Néanmoins, ils étaient à l’air libre, donc il était en droit de fumer et l’odeur ne devrait pas tant la gêner que ça.

« Hmm ... Je n'ai pas de monument fétiche car je ne suis pas originaire de San-Francisco. » Boulette. Aymeric ne se souvenait plus vraiment s’ils avaient parlé de ça durant leur petit échange de mails, mais il ne le pensait pas. Ils s’étaient contentés de vanter cet échange intéressant, parler Amérique et France et études. Bien banal. Tout ce qui était du domaine privé n’avait pas été abordé. Et même si c’était une question aussi banale que les origines. Mais il se sentait un peu con sur le coup. Il se débarrassa vite de cette impression avec un mouvement d’épaules. Ce n’était pas nouveau ça et il s’était souvent insulté lui-même. Surprenant le regard malveillant de sa correspondante américaine sur sa cigarette, il ne put s’empêcher de songer à Johanna. Ils s’étaient rencontrés à l’époque où Aymeric avait commencé à fumer, elle, elle ne fumait pas. Elle disait que la seule odeur qu’elle tolérait niveau cigarette était celle des Parisienne ou alors, des roulées. Dès lors, Aymeric n’avait fumé que ça sans jamais regarder une autre marque et de temps à autres, Johanna lui volait une bouffée avec un petit sourire. Elle lui en volait carrément une quand elle était stressée. Les grands discours contre les fumeurs, elle s’en moquait sans une once d’hésitation en criant que toute manière, tout le monde finirait par amener son deuxième pied dans la tombe où le premier se trouvait déjà. Elle n’avait pas tort, mais à cette époque, les deux pensaient que cela adviendrait dans longtemps. Très longtemps. Revenant à sa cigarette allumée, Aymeric leva son regard sur Catahleen semblant coincée. Il n’aimait pas cette expression sur son visage et il n’était pas là pour l’emmerder. Et si cela lui évitait un face-à-face pour élucider la question de fumer ou pas fumer … le De Lavignères laissa tomber au sol sa cigarette et l’écrasa avec sa basket avant de sortir un paquet de chewing-gum duquel il en prit un. S’il y avait bien une chose qui rivalisait presque avec la nicotine pour lui, c’était ça. Il en était accro depuis ses 8ans et était une de ces personnes à qui on pouvait demander un chewing-gum en étant persuadé qu’il en avait un paquet sur lui. Le Français finit néanmoins par répondre : « Autant pour moi. ». Evidement, la question « tu viens d’où alors ? » lui brûlait les lèvres, mais il avait cette instance en lui : il ne voulait pas savoir quelles origines avaient amené ce visage. Non. Il préférait songer que Johanna était une française de pure-souche et aimait se vanter qu’elle était une descendante d’une des sœurs de Napoléon. Et ce, même si elle n’avait aucune idée de comment pouvait bien s’appeler son ancêtre. Même si Aymeric avait manqué au devoir de s’intéresser un peu à sa correspondante, il lui tendit son paquet de chewing-gum lâchant un simple : « Tu en veux ? ». Peut-être aurait-il dû se taire, peut-être pas. Il s’en fichait et voulait que Catahleen lui mette au plus vite des choses sous le nez à regarder au lieu d’elle. Et puis bon, peut-être qu’au fond il lui restait un soupçon d’éducation faite par son père … Il pressa plus ou moins la jeune femme en disant qu’il souhaitait éviter les bars. Aucune envie de devoir voir sa fameuse descente.

« Tu es alcoolique ? »

Aymeric avala de travers et eut une petite toux forcée vu que sa gorge lui démangeait. Il finit néanmoins par avoir un geste instinctif : la regarder. Son visage était toujours aussi similaire à celui de Johanna, aucune différence possible. Qu’est-ce qu’il pouvait blâmer ces traits si attirants qui empêchaient d’en faire abstraction. Il ne pouvait même pas se concentrer sur le fait qu’elle avait les cheveux plus courts tant son visage lui sautait aux yeux. C’était se reprendre un coup de poing dans le ventre. « Désolée c’est ta vie, pas la mienne. Je n’ai pas à te juger d’une manière ou d’une autre. On va éviter les bars c’est d’accord ». C’était quoi cette histoire ? Aymeric se sentit bien vite plutôt vexé. Il avait une tête d’ivrogne ? Il se sentait aussi une fois de plus con. Lui n’avait pas hésité à émettre un jugement envers l’Alpha lorsqu’il l’avait vue finie et elle, elle ne souhaitait pas faire comme lui. Autre différence avec Johanna. Mais sur le moment, le Français n’y pensa pas, un peu piqué au vif : « Raconte ça à mes amis et tu les feras mourir de rire. Je bois autant qu’un gamin, c’est-à-dire pour les occasions et encore. Non, l’alcool, ça fait des conneries dont je m’en passe parfaitement bien. Je parlais pour toi car je n’ai aucune envie de devoir te ramener une nouvelle fois pour t’éviter de … ». Il ne finit par sa phrase. Pour t’éviter de te tuer. C’était ça qu’il allait dire. Mais pour Johanna, ils n’étaient même pas faits. La demoiselle n’avait jamais aimé le goût de l’alcool, excepté de celui qui coûte cher, à savoir champagne, cognac ou whiskey. Le vin ou la bière, très peu pour elle. Et lui, il n’aimait pas boire seul. Mais un accident était arrivé. L’autre chauffeur était peut-être bourré. Qu’importe la vérité, Aymeric n’avait aucune envie de ramener Catahleen. C’était trop difficile. C’était comme revivre cet instant, mais en réussissant cette fois-ci. Cruel rappel qu’il avait échoué la dernière fois et ce que cela lui avait coûté. Il se reprit néanmoins le temps d’ajouter une question qui lui avait traversé l’esprit : « Et qu’est-ce qui te fait dire ça ? que je suis alcoolique ? ». Chose intéressante, il faisait toujours face à sa correspondante américaine en la regardant bien dans les yeux avec un air déterminé. Probablement qu’il ne l’avait jamais aussi longuement regardée. La cigarette qu’il avait jetée précédemment lui manquait cruellement maintenant.
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