« How hopes and expectations ? ! Black holes and revelations ! »

La musique hantait la tête du jeune Epsilon qui venait de quitter le cours de cinéma auquel il venait d’assister. Les évènements venaient de s’enchaîner avec beaucoup trop de rapidité pour que Will puisse sortir la tête de l’eau et respirer de nouveau. Ajoutons à cela le décalage horaire qu’il subissait encore et vous pouvez alors comprendre l’état de fatigue dans lequel le jeune homme se retrouvait actuellement. Il vivait encore à l’heure anglaise, pour son plus grand malheur, si bien que les coups de fatigue en pleine journée étaient nombreux tandis qu’il restait éveillé toute la nuit. La musique était donc le remède idéal pour le maintenir éveillé. William avait passé les cinq derniers mois en Europe, tournant un film, tentant d’oublier en vain Evan, bref il avait été fortement occupé, si bien qu’il devait aujourd’hui s’adapter de nouveau rythme américain, ce qui n’était pas une chose aisé. Pourtant, William était habitué aux changements de créneaux horaires, mais les dernières nouvelles qu’il avait appris l’avait mis dans un état de stress assez rare, ce qui n’accélérait sûrement pas le retour à la normale de son horloge biologique. Alors depuis qu’il était revenu sur le campus, il passait ses nuits à jouer de la guitare, à se regarder des vieux films, bref à tout faire pour passer un temps qui ne semblait pas vouloir avancer. Il regardait souvent les minutes défilées, chacune aussi longue qu’une éternité lorsque l’insomnie le prenait, lorsqu’il n’était jamais tout à fait éveillé ni tout à fait endormi. Les allers retours avec l’Europe avaient été nombreux dans sa vie, mais jamais il n’était resté aussi longtemps du continent américain. Il avait voulu fuir quelqu’un, il en payait encore le prix physique maintennt qu’il était de retour. Si même le monde extérieur se mettait à lui en vouloir, il n’était surement pas sortit de l’auberge..

Le jeune homme, aussi connu soit il, avait largement baissé en popularité sur le campus de Berkeley. Cela n’était pas trop grave, en fait il s’en fichait même pas mal tant que cela ne se répandait pas au reste des Etats Unis, voir du monde. Car oui, sa carrière passait avant tout, ou presque, et il ne pouvait pas se permettre une impopularité maintenant. Non, il avait un film à promouvoir, et plus personnellement, bientôt un bébé à voir grandir. Trop de choses s’accumulaient sur ses épaules, mais il fallait bien assumer, sans personne pour la première fois de sa vie. Enfin, là n’était pas encore le plus dure à affronter, ce moment arriverait bientôt, quand médiatiquement parlant, on apprendrait que son ex copine avec laquelle il n’était peut être pas remis était enceinte de lui. Evidemment, Will voulait retourner avec elle, mais une nouvelle fois, les erreurs du passé avaient des répercussions dans le présent. Rien n’était aussi simple que dans les films dans lesquels il tournait. Personne ne connaissait véritablement William, sauf peut être Estrella & Evan. Le public ne connaissait que Will, le jeune homme réputé tres volage, aussi doué en musique qu’en théâtre, qui avait sortit plusieurs albums rock avec sa sœur, et qui depuis avait entamé une tres prometteuse carrière d’acteur. Tout cela n’était pas vraiment une sinécure, il avait vécu la majeure partie de sa vie loin de ses parents et de ses anciens amis, mais il aimait cela plus que tout. Sentir l’adrénaline de la scène, la frénésie des caméras et des lumiéres, les flashs qui crépitent dans le regard, tout cela manquerait trop au jeune homme pour qu’il puisse le balayer d’un revers de la main, pour qu’il le sacrifie. Avec le temps, il avait acquis une grande renommée, on le reconnaissait tant en Europe, qu’en Asie ou en Amérique, mais toutes ces personnes qui l’acostaient ne voyaient en lui que cette facette, brillante, belle à voir, mais tellement loin de ce qu’était au fond le vrai Will.

La chanson changea sur le téléphone de William. Arctic Monkeys avait fait un excellent nouvel album qui passait en boucle dans les oreilles du jeune homme. C’était le genre de musique qu’il jouait et que donc, il adorait écouter. Apres tout, un pianiste n’allait sûrement pas écouter du rap, et vice versa. Les paroles lui venaient naturellement sur les lèvres mais il ne les murmuraient pas, les laissant juste envahir son esprit de sorte qu’il ne puisse plus penser à rien d’autres. Le soleil se couchait mais il faisait encore très bon à San Francisco. L’été arrivait de plus en plus, et il fallait avouer que cela faisait plaisir au jeune homme. Les températures étaient de loin largement plus positives qu’en Europe et de ce fait, en cette soirée là, il ne portait qu’un t shirt blanc avec un drapeau anglais dessus, une veste noir, et un jean d’une couleur foncée. Quel plaisir d’avoir ranger pour six mois les lourds et chauds mentaux qui avaient été son quotidien dans un Paris trop froid pour la saison ! La chanson se finissait dans ses écouteurs, et se tournant vers le soleil couchant, il se demandait s’il allait rentrer de suite ou continuer à vagabonder dans ce parc, dans ces allées. Il ne savait pas vraiment quoi faire et avait un peu de temps à faire avant de retourner vaquer à ses occupations et retrouver ceux qui comptaient pour lui. Il enleva à ce moment là ses lunettes de soleil, cela ne servait plus à rien, excepté à être repéré. En journée, il les mettait pour passer inaperçu et pour leur fonction première aussi. La nuit, porter des lunettes de soleil signifiait juste « coucou je suis là ! ». Et vu que le soleil était caché derrière la colline, cela n’était pas la peine d’attirer l’attention sur lui. Il marcha cinq bonnes minutes dans le but d’aller récupérer sa voiture lorsqu’il tomba sur une jeune femme. La première impression qu’elle lui fit fut celle d’un bonbon rose de taille moyenne qui se jetait presque littéralement sur lui, ou tout du moins qui lui avait posé une question qu’on avait déjà du lui poser près d’un million de fois.

Retirant ses écouteurs, il eut une sourire vaguement gêné. Il ne s’était toujours pas habitué à ce genre de rencontre, même s’il en avait eut des centaines de la sorte. Le temps de l’anonymat dans Berkeley était donc bel et bien révolu. Il répondit à la jeune femme devant lui d’un air un peu plus assuré tout de même :

- Hum tout dépend de qui tu penses que je suis, enfin je crois.

Il adressa un regard sympathique et presque amicale à la jeune femme. Cela lui faisait du bien de ne pas se retrouver face à quelqu’un qui lui en voulait pour toute l’histoire Evan en fait. Et puis, rencontrer une fan, ce n’était pas si mal apres tout, même si trop d’enthousiasme avait toujours tendance à lui faire un peu peur…