Ce matin, quand je me suis réveillée aux alentours de six-heures et quart du matin, je tombais toujours sur la même et unique photo. Celle où j'étais à côté de mon meilleur ami en train de faire le pitre en ayant chacun une girafe en caoutchouc dans les mains. On avait pris cette photographique durant la période où Taylor avait fugué de chez lui à cause sa mère qui mettait la pression sur les études du jeune homme de dix-sept ans. D'accord, c'est un surdoué, mais il fallait qu'il vive sa vie comme un adolescent normal. Le premier geste que je faisais quand je me levais, c'est d'observer cette photographie si chère à mon coeur. Pourtant, j'avais beau la fixer mille fois, je ne m'en lassais pas. C'était la seule chose qui me restait de lui avec un petit mot. Revenons quelques minutes en arrière.

{* Début du flash black.

Depuis trois jours, le brun aux yeux bleus était chez moi. Ce dernier ne pouvait plus supporter la pression que sa mère mettait sur ses études. Je ne pouvais pas le laisser seul dans cette impasse, c'est pour ça avec l'accord de mes parents, nous l'avons recueilli quelques jours à la maison. Je connais Mister Wayde depuis ma tendre enfance. Nous avons grandi et évolué ensemble. Nous nous n'avons aucun secret l'un pour l'autre. Cette rencontre s'est faite grâce à nos mères respectives qui se connaissent depuis de longues dates. Après avoir fait nos devoirs chacun dans notre coin, nous avons eu besoin de nous dégourdir les jambes. Après avoir demandé à ma mère, si nous pouvons sortir une heure ou deux dans le quartier où je vivais, Nastascia ma chère maman nous a donné le feu vert. Une fois que nous avons quitté ma demeure familiale, nous, nous sommes dirigés vers le terrain de basket. J'aimais beaucoup le sport. En effet, depuis que j'ai cinq ans, je pratique la danse classique & moderne. D'ailleurs, au lycée, j'ai eu une place dans ce petit groupe où l'on danse avant, entre l'inter mitant et à la fin du match. C'est ce qu'on appelle être une Cheerleaders. Après avoir trouvé un ballon, nous entâmes une petite partie de basket, histoire de nous dépenser. Face à mon meilleur ami, j'étais d'une nullité, il fallait l'avouer. Une heure plus tard, nous étions fatigués comme tout. C'est à ce moment que j'ai sorti mon portable dernière génération.
Aiyana - « Einstein je peux te demander quelque chose ? »
Taylor - « Oui, enfin cela dépend de ce que tu veux me demander. »
Aiyana - « Ça te dit qu'on prend une photo ou deux ensembles ? Comme ça on gardera un souvenir. »
Taylor - « Je ne sais pas. Tu sais bien que les photos et moi, ça fait deux. »
Aiyana - « Allez s'il te plait » (Je fis les yeux doux pour qu'il cède à mon petit chantage.)
Taylor - « Puisque tu insistes tellement. A une seule condition. »
Aiyana - « Laquelle ? »
Taylor - « Celle-ci »
Le brun aux yeux bleus mit ses mains dans mes longs cheveux bruns, non pas pour me les caresser, mais pour les mettre en bataille. Ce dernier prenait un malin plaisir à m'embêter. Il riait de bon coeur, cela s'entendait. Je me suis mise à rire avec lui. Certes, il était un peu casse-bonbon, mais j'aime bien quand il m'embête. Après tout « qui aime bien châtie-bien ». Quand le massacre était terminé, je mis mes mains dans mes cheveux pour recoiffer comme je le pouvais. Entre temps, j'avais rangé le portable dans ma poche avant de le ressortir, une nouvelle fois. Nous, nous sommes rapprochés puis en tenant une girafe en caoutchouc, j'ai fait mon plus sourire et Taylor se chargea de prendre la photo. Lorsqu'elle fut prise, nous sommes rentrés à la maison. Après avoir dîné et révisé une dernière fois, nos leçons, nous nous sommes couchés.

{* ....

Le lendemain, quand je me suis réveillée, j'ai eu un pressentiment. En effet, j'avais l'impression que ma vie ne serait plus la même. Sur ma table de chevet, je vis la fameuse photo que nous avons prise la veille. Il avait dû sûrement la faire sortir de l'ordinateur comme il avait mon code PIN de mon téléphone. Je pris le mot entre mes mains et sur le bout de papier à carreaux, il y avait marqué « Aiyana, Je suis désolé de partir de chez toi comme un voleur. J'ai mes raisons. Je te remercie de m'avoir accueilli chez toi pendant trois jours. Je te dois une fière chandelle. J'espère un jour te rendre la pareille. Je ne t'oublierais jamais. S'il te plait ne m'en veut pas. Je t'aime ♥ ... » Tout au long de cette lettre, j'étais anéantie. Je me sentais terriblement seule, comme si une partie de moi était fermée à double tour. Les larmes glissèrent le long de mes joues. Je vivais ça comme une trahison. Ce qu'il m'a le plus surprise c'est le « je t'aime. » Il m'aimait de quel sens ? Comme une amie d'enfance et une meilleure amie ? A en être amoureux de moi ? Non cela ne pouvait pas être possible. S'il était amoureux de moi, il me l'aurait dit ou montrer. Il n'y a rien eu de cela. Niet, Nada. Peut-être que Waylor était bien trop fier pour me l'avouer ? J'étais totalement perdue. De nombreuses questions sans réponses demeurent dans ma tête.

{* Fin du Flash-Black

Lorsque je suis sortie de la salle d'étude, il était dix-neuf heures tapantes. Les derniers rayons de soleil avait disparu comme une traînée de poussière. A cette heure-là, des étudiants devaient être en train de se préparer pour se rendre à des fêtes, ou était simplement en train faire leur devoir. Peu importe. Tandis que je sortais du hall d'entrée principale, je vis une personne qui m'était familière. J'ai cru apercevoir Taylor. Mon coeur se mit à bondir dans ma poitrine. Si cela était le reflet d'une illusion ? Chaque jour, j'espérais le revoir. Retrouver notre complicité d'avant. Je ne l'ai plus revu depuis la dernière soirée où nous avons pris des photos et jouer au basket. Une partie de moi était en colère contre lui de m'avoir laissé toute seule et de ne m'avoir plus donné aucun signe de vie ! Comment ne pas en lui vouloir ? Cette colère était mélangée à l'impatience. L'impatience de de savoir si c'était vraiment lui que j'avais vu sur le parking. Ou bien si j'avais pris mes désirs pour la réalité. Tandis que mon coeur continuait de battre à toute vitesse, je m'étais approchée doucement de lui. Si c'était mon ami d'enfance, je serais évidemment contente, mais j'allais sûrement lui dire tout ce que j'ai gardé au plus profond de moi dans un excès de colère ou de sensibilité. Tout ce que je voyais, c'est qu'il avait pris quelques centimètres et s'était embelli. Je voulais sur avoir le coeur net et surtout me faire discrète. Restant plantée à quelques centimètres de lui, je ne disais rien pour ne pas me faire remarquer. Désireuse de mettre fin à cette distance et d'avoir des réponses à mes nombreuses interrogations qui à l'heure actuelle, restent sans réponses.