J’a oublié de préciser : avant de s’installer dans l’encadrement de la porte, notre jeune Werly avait prit le soin de prendre le dernier paquet traînant dans son sac et d’aller chercher la fameuse petite boite en velours noir qu’il avait laissée dans une des poches de sa veste blanche, après en avoir montré le contenu à Lucas. Ce dernier avait semblé émerveillé, assurant presque à son beau-frère que le cadeau plairait à Logan. Mat’ en était presque sûr... mais d’un autre côté, non. Malgré tous les signes qui prouvaient bel et bien que l’androgyne devrait être heureux en recevant le présent de son ange, le jeune photographe en herbe commençait sérieusement à douter, à se dire qu’il aurait du se rabattre sur quelque chose d’un peu plus « normal » peut-être. Vous l’aurez donc compris, Mat’ commençait gentiment à stresser. Encore plus quand il vit son amour s’approcher de lui.

-Viens…

Aucune réponse ne put être donnée par Mathis, son chéri l’avait déjà attiré contre lui pour l’embrasser. Le cœur du châtain se mit à palpiter incroyablement vite et d’un autre côté, son stress diminua, bien que légèrement. Le baiser fut de courte durée, mais l’amour et la tendresse y étaient. Puis, quand l’androgyne attira son homme en direction de l’entrée, Mat’ ne se fit pas prier pour le suivre, serrant gentiment la main de son ange, serrant un peu plus son homologue contre son paquet et le petit boitier. Arrivé à l’endroit désiré, le jeune musicien-photographe imita l’amour de sa vie et s’assit sur l’escalier, tout comme il l’avait fait auparavant, quand Lucas l’avait retenu afin d’avoir une discussion plus ou moins sérieuse. Sans lâcher son chéri de ses yeux pétillant de bonheur, il l’écouta parler d’une voix attentive.

-J’suis content que tu sois venu ce soir…J’me sens vraiment bien avec toi, avec tes parents aussi.

Et Dieu sait combien c’était réciproque pour Mathis. Lui aussi était incroyablement content de passer cette soirée avec Logan et leurs deux familles. Lui aussi se sentait comme le plus heureux des hommes avec l’amour de sa vie. Lui aussi était comblé avec sa belle-famille. C’est-y pas beau tout ça ? (xD) Mathis ne pu donc que sourire tendrement à son ange, bien que ce dernier avait le regard un peu perdu, ailleurs. Et avant-même que Logan reprenne la parole, il eut tout de même le loisir de répondre doucement à son homme, laissant parler son cœur.

-Et moi donc... j’peux pas être mieux qu’en ce moment. Toi, ta famille... vous comptez tellement pour moi.

Un peu bref, mais l’essentiel y était.
Et voilà, le moment tant redouté par Mathis et Logan était arrivé. Et heureusement pour le premier, ce fut le brun qui se jeta à l’eau en premier. Qu’elle ne fut pas l’étonnement de Werly quand il vit que le gros sac lui était destiné. Il ouvrit des yeux choqués, regard qui s’adoucit bien rapidement, alors qu’un léger souffle plus affirmé s’échappait de la bouche du châtain.

-Fait pas attention à la taille. C’est pas grand-chose.

Venant de Logan, rien n’était pas grand chose. Du moins, aux yeux de Mathis. Mais bref !
Décidant de remercier son amour comme il le fallait -en y mettant le plus de temps possible- après, Mat’ posa ses propres cadeaux sur une marche et ouvrit chacun des paquet l’un après l’autre. Premièrement les habits. Vêtements qui plurent énormément au photographe. Logan avait vu juste. Mais il faut dire qu’après un an et demi de relation, le brun commençait à cerner le style vestimentaire de son petit ami. Ensuite, la photo encadrée. Une photo dont Mathis ne se souvenait pas, jusqu’à réfléchir rapidement à sa provenance. Et rapidement, l’émotion put se lire dans ses yeux. C’est dingue comme une simple photo pouvait mettre notre photographe dans tous ses états... Et pour finir, le livre. Ne comprenant pas tout de suite de quoi il s’agissait, le jeune londonien s’accorda le loisir de l’ouvrir afin de lire les premières lignes, comprenant directement ce que cela représentait. Et l’émotion n’en fut que redoublée.
Après avoir reglissé le tout dans le sac afin de faciliter le futur transport, Mathis se rapprocha de son ange afin de l’enlacer tendrement contre lui. Nichant son visage dans son cou qu’il se mit à embrasser le plus délicatement et amoureusement possible, un soupir de bonheur sortit de sa bouche pour aller caresser la peau de l’androgyne. Puis, le châtain remonta ses lèvres jusqu’à son* oreille, dans le but de le remercier d’une voix douce et émue.

-Merci mon amour. Ça m’fait plaisir... vraiment.

Et la sincérité se ressentait dans sa voix, tout comme l’émotion se lisait dans ses iris.
Se recula gentiment, Mat plongea ses yeux pétillants et amoureux dans ceux de Logan, le tout avant de prendre possession de ses* lèvres avec une infime tendresse et un amour débordant. Sa langue partit caresser sa lèvre inférieure délicatement, jusqu’à ce que le brun permette le départ d’un baiser digne de ce nom. Quand ce fameux bruit de succion résonna après plusieurs longues secondes incroyablement agréables, le photographe sourit amoureusement à l’homme qui faisait tout son bonheur et lui murmura un « Je t’aime » tinté de douceur.
Et ce fut son tour. Tout de suite, son cœur se remit à tambouriner plus fort, cause de stress. Mais le châtain fit tout ce qui était en son pouvoir afin de ne pas prendre ce détail en compte. Il attrapa donc ses deux présents et tendit le premier à son chéri. Un CD. Oui, mais pas n’importe lequel. Un disque original dont il n’existe qu’un seul exemplaire : celui que tiens Logan dans ses mains. Et pour cause, ce CD contient plusieurs morceaux composés, écrits, joués et chantés par le châtain lui-même. Des chansons qui se réfèrent, bien entendu, toutes à l’amour qui l’unit à son ange. Et la toute dernière plage de ce disque, Logan la connaissait plus que bien. C’était un « simple » morceau de piano. Une sorte de berceuse que Mathis lui avait déjà jouée plusieurs fois durant cet an et demi de relation.
Quand Davies eut découvert le contenu de l’emballage, Mathis était conscient qu’il ne pouvait pas forcément comprendre de quoi il s’agissait. Mais, préférant ne pas soulever le mystère maintenant, il ne lui donna aucun détail, se contentant de lui glisser un « Tu comprendras vite de quoi il s’agit quand tu l’écouteras ». Maintenant arrivait la partie la plus « dure » pour Mathis. La seconde partie de son cadeau. Inspirant longuement avant d’expirer le plus lentement possible, il tendit gentiment la petite boite en velours noir à son chéri. Que contient-elle me demanderez-vous ? C’est bien simple. Elle contient une clé. Une clé banale que l’on peut rencontrer tous les jours. Seulement, aux yeux et au cœur de Mathis, ce n’était pas une « simple » clé. Du moins pas simple, car elle représentait sa future vie, ave Logan. Si, si... vous m’avez très bien comprise. Seulement, Logan, lui, semblait un peu perplexe. Ce pourquoi Mat’ se décida à lui expliquer ce que cela représentait. Son cœur battait la chamade dans sa poitrine et, légèrement mal à l’aise, il se frotta la nuque mécaniquement tout en commençant à parler, d’une voix quelque peu mal assurée.

-Voilà je... je t’en ai pas parlé pour que ça reste une sorte de surprise... mais j’ai trouvé un job à San Fransisco, en tant que photographe pour un magasin de mode... et on va dire que c’est assez bien payé. Ma mère m’a beaucoup aidé, c’est elle qui s’est occupée des premières dépenses et... je l’ai remboursée en rentrant ici. En gros, je... j’ai acheté un appart dans le centre de Londres et... j’voulais te proposer d’y emménager avec moi.

Voilà, ça c’était fait. À moitié soulagé, Mathis redoutait maintenant la réaction de son chéri. Lui qui souhaitait tant s’installer avec son homme, est-ce que cette proposition satisferait ses désirs ou, au contraire, l’effraierait ?



J'dis rien xD.

-Et moi donc... j’peux pas être mieux qu’en ce moment. Toi, ta famille... vous comptez tellement pour moi.

Evidemment, Logan ne pût que ressentir un immense bonheur en entendant cela. Sa famille devait compter pour son petit-copain sinon comment pourrait-il s’en sortir ? Imaginez deux secondes que votre compagnon -ou votre compagne- ne soit pas accepté par votre famille, et réciproquement ?... Sincèrement, si cela avait du se produire avec Mathis, le jeune styliste se serrait senti totalement perdu. Il n’aurait su que faire…Ses géniteurs, son ainé, son homme… Toutes ces personnes étaient importantes à ses yeux et pour rien au monde il ne pourrait s’en séparer.
Logan esquissa un large sourire, jouant avec la bille de son piercing à l’intérieur de sa bouche, tout en baissant son regard sombre vers ses baskets blanches. Son cœur battait à s’en fendre la poitrine, mais ce n’était rien d’autre qu’une sensation des plus agréables.

Finalement, le bel androgyne regarda Mathis défaire ses cadeaux un à un. Vu le temps qu’il mettait -ce qui n’était pas péjoratif-, Logan avait le temps de stresser et de se poser une multitude de questions. « Est-ce que ça va lui plaire ? » « Est-ce qu’il ne va pas trouver ça déplacé ? » . Il ne faut évidemment pas s’inquiéter… Le beau brun était quelqu’un d’assez stressant quand il s’y mettait. Enfin, ce n’était pas pour rien ; tout ce qu’il souhaitait, c’était que l’amour de sa vie soit comblé. Et Dieu sait à quel point Logan se donnerait à fond pour réussir et accomplir sa « tâche ».

-Merci mon amour. Ça m’fait plaisir... vraiment.

Si ça lui faisait plaisir, c’était l’essentiel. Logan se mordit doucement la lèvre inférieure, puis plongea son regard dans celui de son chéri afin de constater que celui-ci s’approchait tranquillement. Evidemment, le beau brun n’allait pas le repousser, au contraire. Il écarta doucement ses bras et enlaça son homme le plus étroitement possible. Sa tête était calée contre la sienne, son torse était collé au sien et leur cœur battaient à l’unisson. C’était comme si ces deux organes vitaux profitaient de ce cours instant pour se ressourcer, prendre un peu d’essence de l’autre afin de revivre.
Puis un doux baiser s’en suivit. Logan ferma doucement ses yeux, prolongeant cette étreinte buccale avec envie et tendresse, avant d’y mêler sa langue. Son muscle chaud et humide se mit à caresser celui de Mathis, cependant que ses mains manucurées caressaient son torse. Heureusement que ce baiser fut de courte durée sinon notre Davies ne se serait pas arrêté, quoi que…

-J’t’en prie…Tant que ça t’plait, ça m’va.

Logan esquissa un large sourire puis s’humidifia les lèvres avant de baisser son regard vers le cadeau que lui tendait son amour. Un CD ? C’était étrange mais…connaissant Mathis, ce n’était pas un CD banal. Bien au contraire. D’ailleurs, il n’y avait pas de jaquette… Finalement, ce « Tu comprendras vite de quoi il s’agit quand tu l’écouteras. » mit là puce à l’oreille du garçon, qui hocha la tête positivement. Il avait hâte d’insérer cet objet dans sa chaine hifi, certain que le résultat lui fera un effet monstre.
Enfin… Ce n’était pas fini.
Mathis sortit une petite boite en velours noirs. Evidemment, le cœur de l’androgyne se mit à battre plus fort. Quel humain normalement constitué ne penserait pas au mariage en voyant cela ? Et pourtant, Logan n’y avait pensé qu’une infime seconde, se rendant compte de l’absurdité à laquelle il avait osé fait référence. Comme si Mathis était capable -et prêt surtout- à se lancer dans une telle aventure. Lui et son chéri avaient eu plusieurs conversations là-dessus, et ça avait souvent fini en dispute, ou en froid. Ca n’aurait aucun sens.
Bref.
Logan laissa son amoureux prendre la parole, tout en attrapant délicatement la petite boite. Très vite, il l’ouvrit et pût poser son regard sur une clé. Qu’est ce que cela signifiait ?

-Voilà je... je t’en ai pas parlé pour que ça reste une sorte de surprise... mais j’ai trouvé un job à San Francisco, en tant que photographe pour un magasin de mode... et on va dire que c’est assez bien payé. Ma mère m’a beaucoup aidé, c’est elle qui s’est occupée des premières dépenses et... je l’ai remboursée en rentrant ici. En gros, je... j’ai acheté un appart dans le centre de Londres et... j’voulais te proposer d’y emménager avec moi.

Et bien… Voilà des mots qui laissaient l’androgyne sans voix. Seulement durant quelques secondes, le temps qu’il repense à ce qu’il venait d’entendre. Avait-il rêvé ? Mathis lui proposait sérieusement de s’installer avec lui ? Pour toujours ? Ca paraissait tellement improbable.
Pourtant, d’autres questions filèrent dans l’esprit du styliste. Devait-il les poser maintenant ? Au risque de faire passer cela pour un refus. Ou devait-il attendre ? Non… Ce n’était pas le genre de Logan. Et puis, s’il n’obtenait pas ses réponses, il ne pourrait emménager tranquillement.

-Mathis…Je… J’sais même pas quoi dire… Enfin, t’es vraiment sur de vouloir vivre avec moi ? J’veux dire… Tu t’es pas senti forcé ? J’t’ai tellement parlé de ça. Avec mes envies d’engagement un peu trop prononcées, j’ai peut-être réussi à t’influencer en quelque sorte. Non ? Et… Londres ? J’ai déjà pas envie de retourner à Berkeley, mais si tu m’proposes de vivre ici et avec toi en plus, comment tu veux que j’me motive ?

Logan rit doucement, légèrement nerveux, puis haussa doucement les épaules. Ses yeux -humides soit dit en passant- ne quittaient pas la clé du regard une seule seconde. L’amour était vraiment fort entre les tourtereaux, et rien ne pourrait les séparer. L’androgyne se mordit la lèvre inférieure, puis regarda tendrement le jeune Werly, avant de caler gentiment sa tête contre son torse.

-Je t’aime Mathis…

-J’t’en prie…Tant que ça t’plait, ça m’va.

Et comment que ça lui plaisait ! Son chéri avait vraiment fait un bon choix en oeuvrant de la sorte pour le cadeau adressé à son homme. Ce dernier était incroyablement touché, que cela soit par le livre qui semblait si intime, si révélateur sur les sentiments de Logan, ou la photo qui imageait tellement bien leur relation. Même la création des trois vêtements lui faisait chaud au cœur, car il savait combien cela demandait de temps et d’investissement pour fabriquer quelque chose de semblable. Il n’y avait qu’à voir ; le jeune Davies n’était pas noyé sous le travail à cause de ses études liées au stylisme ? Cqfd...
Bref, voilà maintenant que les deux tourtereaux s’embrassaient, se câlinaient. Mathis se sentait tellement bien. Si bien que son petit cœur amoureux battait à tout rompre contre sa cage thoracique, comme s’il voulait la traverser pour rejoindre celui de l’androgyne, pour terminer sa vie contre lui, avec lui. Très imagé, certes, mais tellement réel. Vous ne pouvez pas imaginer la course folle qui s’était éprise de l’organe vital du châtain. Une course conte la montre, comme s’il tentait de battre un record du monde quant au nombre de pulsations à la minute.
Et une fois cette agréable étreinte terminée, ce fut donc au tour du photographe d’offrir ce qu’il avait « fait » pour son ange. Et la réaction de ce dernier face à la clé le laissa légèrement sceptique, si ce n’est paniqué. Il n’y avait pas de raison, certes. Mais le simple fait de lire de la surprise dans les yeux de l’apprenti styliste ne pouvait que le faire douter sur le choix de son cadeau. Et les questions, il s’en posa à son tour une multitude. Était-ce bien le moment ? Est-ce que c’était, en réalité, trop tôt pour eux aux yeux de Logan ? Ce dernier trouvait-il ça complètement absurde, ou n’y croyait-il pas une seule seconde ? Tant de questions... mais les réponses vinrent bien vite. Du moins, sous forme d’interrogations également.

-Mathis…Je… J’sais même pas quoi dire… Enfin, t’es vraiment sur de vouloir vivre avec moi ? J’veux dire… Tu t’es pas senti forcé ? J’t’ai tellement parlé de ça. Avec mes envies d’engagement un peu trop prononcées, j’ai peut-être réussi à t’influencer en quelque sorte. Non ? Et… Londres ? J’ai déjà pas envie de retourner à Berkeley, mais si tu m’proposes de vivre ici et avec toi en plus, comment tu veux que j’me motive ?

Le début des interrogations de Logan tira une légère grimace au photographe. Il savait que quelque chose clocherait forcément. Et là, c’était évidemment le brun qui ne parvenait pas à le croire. C’était compréhensible d’un côté... il est vrai que le jeune Davies avait rabâché les oreilles de son chéri plusieurs fois avec ces histoires de futur en commun : emménagement, mariage et tout ce qui s’ensuit. Il est donc logique que l’androgyne pense que Mathis avait simplement cédé afin de lui faire plaisir. Mais c’était loin d’être le cas. Mat’ y avait déjà réfléchit avant le départ de son amoureux pour Berkeley, cela remontait donc à loin. Et sincèrement, Logan ne le connaissait-il pas assez pour savoir que jamais il ne se serait forcé de la sorte... quoi que. Mais c’n’était vraiment pas le cas. Werly tenait vraiment à ce que son ange vienne habiter avec lui, qu’ils aient leur lieu à eux, à eux seuls. Et en réalité, c’était simplement pour ça que Mat’ avait décidé d’acheter un appartement. Si c’était pour y vivre seul, sans son chéri, il aurait encore préféré continuer à crécher sous le toit de ses géniteurs.
La suite du discours de Logan, pourtant, fit légèrement rire Mathis. Un peu nerveusement aussi, il faut l’avouer. Oui, Londres. Pourquoi pas San Fransisco ? C’est bien simple voyons. Leur vie était ici, dans la capitale anglaise. Soyez certains que, dés leurs études terminées, les deux tourtereaux allaient se précipiter vers le premier avion pour rentrer dans leur véritable chez-eux. Et c’est principalement pour cette raison que Mat’ avait décidé d’acheter un appart’ ici et non en Californie. Le jeune photographe se voyait mal construire sa vie loin de la ville de Londres, franchement.
Rapidement, Mathis tira un aperçu des motifs de réponses qu’il avait à transmettre à son chéri. D’une voix calme et posée, il prit le temps de respirer calmement, histoire de calmer son petit cœur tout excité.

-Oui, j’ai envie de vivre avec toi. Si je te demande de venir habiter avec moi, c’est parce que j’le veux. J’ai envie qu’on ait notre chez-nous, à toi et moi seulement. Qu’on puisse enfin passer tous les moments que l’on souhaite sans craindre de se faire déranger. J’ai envie de t’avoir avec moi tout l’temps... et oui, je sais que tu n’veux pas retourner à Berkeley. Moi non plus tu sais ? Mais on a pas l’choix. Écoute, de toute manière, on revient à Londres pour chaque vacance et on en a que pour quatre ans d’études là-bas. Ca passe vite...

Vite, vite. Vite dit oui ! Quatre ans, cela peut paraître très long et barbant, surtout si c’est pour se surpasser pour nos études. Mais il est vrai que, quatre minuscules années dans une vie ne représentent vraiment rien du tout.

-P’is, j’allais pas acheter l’appartement à San Fransisco... non ?

Un nouveau petit rire, cette fois-ci plus franc et plus décontracté, s’échappa de la bouche du châtain. Il se sentait incroyablement soulagé à présent. Plus rien ne lui faisait peur, il pouvait avancer sans craindre le lendemain. Du moins jusqu’à la rentrée scolaire. Car à Berkeley, tout se passait si différemment...
Mais pas le temps de penser à autre chose ! Logan était déjà venu se blottir contre le torse du châtain, ce qui ne put que réjouir ce dernier. Il s’empressa d’ailleurs de l’encercler de ses bras protecteurs, le resserrant contre lui gentiment, mais suffisamment pour que l’androgyne ait la possibilité d’entendre les battements de son cœur. Ce dernier s’était calmé, mais gardait tout de même un rythme plus rapide que la norme. De toute manière, comment faire autrement quand Logan Davies était dans les parages ?

-Je t’aime Mathis…

Des mots simples mais tellement beaux. Mathis en frémit carrément, souriant tendrement à son ange, bien que celui-ci ne le regarde pas. Un long soupira de bonheur émana de sa bouche alors qu’il fermait les yeux, juste après avoir embrassé le jeune styliste sur le front, tout gentiment. À présent « installé » comme il le souhaitait, le photographe rouvrit les yeux, laissant une de ses mains se perdre sous le tee-shirt de Logan avant de caresser délicatement la peau de son dos. Ses mots se firent ensuite légers, doux, comme s’ils représentaient les paroles d’une berceuse.

-Pas plus que moi je t’aime.

La grimace que venait de tirer Mathis surprit légèrement Logan. Avait-il trouver une faille ? Ou avait-il seulement dit quelque chose qu’il ne fallait pas ? Sait-on jamais… Peut-être que les doutes de l’androgyne allaient finir par blesser son homme, puisque ses interrogations pouvaient facilement passer pour un manque de confiance. Evidemment, ce n’était pas le cas. Logan avait une confiance aveugle envers son châtain, mais il est vrai que pour ce coup là, ça semblait beaucoup trop improbable et irréaliste pour que Davies se soit contenté de prononcer un « oui » haut et fort.
Finalement, Mathis -et surtout son regard clair- réussit à convaincre le styliste qu’il faisait fausse route. C’était impossible que son chéri se soit moqué de lui de la sorte. Impossible.

-Oui, j’ai envie de vivre avec toi. Si je te demande de venir habiter avec moi, c’est parce que j’le veux. J’ai envie qu’on ait notre chez-nous, à toi et moi seulement. Qu’on puisse enfin passer tous les moments que l’on souhaite sans craindre de se faire déranger. J’ai envie de t’avoir avec moi tout l’temps... et oui, je sais que tu n’veux pas retourner à Berkeley. Moi non plus tu sais ? Mais on a pas l’choix. Écoute, de toute manière, on revient à Londres pour chaque vacance et on en a que pour quatre ans d’études là-bas. Ca passe vite...

Les paroles de Mathis réussirent à calmer quelque peu le petit cœur et l’esprit de Logan. Ce dernier se laissait facilement avoir et convaincre… Sauf que là, il n’était pas question d’une moquerie. Le châtain était sincère et cela se voyait à présent. Logan hocha donc la tête positivement, se mordant la lèvre inférieure tout en baissant les yeux vers ses baskets, puis inspira profondément. Que répondre maintenant ? Davies était totalement perdu… Mais pourtant, la réponse qu’il comptait donner à l’homme de sa vie était toute faite dans son esprit. Il voulait vivre avec Mathis. Il voulait partager sa vie, il voulait l’avoir à ses côtés au quotidien et il ne voulait pas passer une seconde de plus loin de ses bras.
Le styliste esquissa un léger sourire rien qu’en pensant à son avenir. Enfin, leur avenir. Tous les deux allaient pouvoir s’aimer sans faire attention aux yeux qui les fixaient, sans se demander s’ils avaient le temps de se faire quelques câlins. Là, personne ne pourrait les déranger. Personne ne viendrait les taquiner. Lucas n’aurait plus ce loisir, malheureusement pour lui.

-P’is, j’allais pas acheter l’appartement à San Francisco... non ?

L’appartement aurait toujours été un formidable cadeau pour l’androgyne, mais il est vrai que l’appartement de San Francisco n’aurait pas eu le même effet que celui de Londres. Cette ville était toute la vie de Logan ; là il avait ses amis, sa famille et l’homme de sa vie. La Californie ne représentait rien à ses yeux.
Doucement, et après avoir rit gentiment, Davies hocha la tête négativement.

-C’est vrai. J’aime pas San Francisco. Et 4 ans c’est super long… Enfin, j’me tais j’arrête de faire mes caprices d’enfant gâté. J’prendrais mon mal en patience.

Logan esquissa un léger sourire, se blottissant un peu plus contre le torse de son chéri, puis passa l’un de ses bras derrière sa* taille afin de lui caresser le bas du dos. Son* boxer dépassait alors évidemment, l’androgyne ne pût s’empêcher de le toucher avec tendresse et délicatesse. Ses ongles vernis raclaient légèrement les bords, et de temps en temps, il glissait une phalange dessous. Rien de bien méchant, pas vrai ?
Au moment où Mathis glissa sa main sous le tee-shirt de Logan, ce dernier ferma les yeux, se mordant la lèvre en essayant de retenir un soupir de plaisir certainement trop bruyant. Encore une fois, il ne fallait pas lui en vouloir ; le châtain lui faisait beaucoup trop d’effet.

-Pas plus que moi je t’aime.

Logan leva les yeux au ciel, amusé et exaspéré à la fois. Evidemment, ces mots lui faisaient très plaisir, mais l’androgyne avait le souvenir de les avoir utilisé juste quelques minutes plus tôt. Ou non, quelques heures plus tôt serait une expression plus adaptée.

-Tu me paieras des droits d’auteur s’il te plait ? Et… Si, je t’aime plus que toi tu ne m’aimes. Chut maintenant, d’accord ?

Et pour illustrer ses propos, Logan pressa -pour ne pas dire écrasa- sa bouche contre celle de l’homme de sa vie. Yeux fermés, il passa sa jambe au dessus des siennes, et s’appuya sur son corps plus musclé avec plaisir et envie. Rien ne pouvait le rendre plus heureux…
Malgré tout, toutes les bonnes choses ont une fin. Logan se recula donc tranquillement et s’humidifia les lèvres avant de dire :

-Au fait… J’veux vivre avec toi. Alors c’est oui. Je veux Mathis…



31 décembre.
Logan et Mathis avaient passé la journée ensemble, ayant eu la permission de leurs amis pour passer tout le temps qu’ils désiraient tous les deux. Thibaut et la bande s’étaient alors occupés de demander les dernières confirmations des autres conviés à la fête. Les amis de Romain, ceux de Yann… Etc. a vrai dire, Logan ne savait même pas qui venait et il s’en foutait. Du moment qu’il y avait son chéri et ses amis les plus proches… c’était l’essentiel.

Dans la salle de bain, l’androgyne mettait un temps fou à se préparer. Pauvre Mathis qui attendait, derrière la porte.

-J’ai bientôt fini promis !

Et oui, hors de question de se préparer chacun de leur côté. Les amoureux s’étaient promis de passer leurs soirées et nuis ensemble… Promesse qu’ils tenaient à la perfection.

Il était maintenant 20h30 et dans une demie heure -ou trois quarts d’heure-, les tourtereaux devront être sur place.

-Voilà !

Davies se regarda dans le miroir, seulement quelques secondes, puis fila ouvrir à Mathis, qui commençait sérieusement à s’impatienter. Pour se faire pardonner, le beau brun lui colla un baiser sur la joue.

-C’est vrai. J’aime pas San Francisco. Et 4 ans c’est super long… Enfin, j’me tais j’arrête de faire mes caprices d’enfant gâté. J’prendrais mon mal en patience.

Cela pouvait paraître long en effet. Mais comme je l’ai dit précédemment, quatre ans dans une vie ne représentent vraiment, mais alors vraiment rien du tout. Les amoureux auront tout le temps qu’ils souhaitent afin de profiter pleinement de leur vie à deux à Londres. Ils auront toute leur vie, car, ils se sont bien promis de rester ensemble pour toujours, n’est-ce pas ? (=
Bref, inutile de disserter là-dessus.
Sans stopper ses légères caresses dans le bas de son* dos, Mathis se laissa surprendre par « l’initiative »que prit son ange avec sa main. Enfin se laissa surprendre... pas réellement. Venant de Logan, il n’y avait rien d’étonnant dans ce geste, c’était quelque chose de tout à faire normal. C’était déjà arrivé de nombreuses fois et ce n’était pas prêt de s’arrêter si vous voulez mon avis. Et de toute manière, c’était loin de déplaire au châtain qui soupira discrètement, de bonheur et de plaisir. Alors que le silence s’était installé, les seuls bruits alentours étaient ceux émis par les occupant de la pièce d’à côté -soit les géniteurs de nos amoureux ainsi que Lucas-. Du moins, à première entente. Car si l’on tendait l’oreille, on pouvait percevoir l’union des battements de cœur des deux tourtereaux. Mathis l’entendait, que cela soit chez son brun ou chez lui-même, leurs cœur battaient à l’unisson sur le rythme de l’amour, un rythme quelque peu accéléré mais qui était tout simplement merveilleux à entendre. Ce n’est que le « Pas plus que moi je t’aime » qui brisa ce silence si agréable. Et heureusement -où malheureusement, tout dépend du point de vue-, il ne se réinstalla pas ; Logan fit vite de rétorquer.

-Tu me paieras des droits d’auteur s’il te plait ? Et… Si, je t’aime plus que toi tu ne m’aimes. Chut maintenant, d’accord ?

Bien entendu, Mathis ne put s’empêcher de rigoler doucement, amusé. Il baissa la tête, un large sourire étirant les coins de ses lèvres. Il était largement tenté de répondre à son tour. Une phrase du type « Et je te paye comment ? En Nature ? ». Mais les propos seraient mal choisi pour cette situation, quand l’on connaît ce qui avait quelque peu angoissé l’androgyne il y a peu. Ce pourquoi Mat’ ne répondit rien de la sorte. Mais tout de même, quelques mots ne seraient pas de trop. Malheureusement pour lui, il n’eut même pas l’occasion d’ouvrir la bouche. À peine le temps de redresser la tête et son chéri avait déjà collé sa bouche contre la sienne. Comme par réflexe, les yeux du photographe se fermèrent et son visage s’avança de quelque centimètre, histoire de presser un peu plus ses lèvres contre celles de Logan. Comme je le disais, il ne s’en passait plus. Mathis était un drogué. Pas un drogué à l’héroïne. Sa drogue était bien mieux que ça. De plus, elle valait tous les trésors du monde, si ce n’est plus. Aux yeux de Werly, il* était ce qu’il y avait de plus précieux, de plus merveilleux sur cette terre.
Et malheureusement, ce contact superficiel se brisa bien vite. À regret, Mathis recula son visage, s’humidifiant les lèvres d’un coup furtif de la langue au passage. Mais ce n’était pas une « fin » si malheureuse que ça, car Logan prononça des mots simples, mais horriblement merveilleux et touchants à entendre pour le châtain.

-Au fait… J’veux vivre avec toi. Alors c’est oui. Je veux Mathis…

Oui. Il lui avait dit oui.
Il n’en fallut pas bien plus pour désordonner complètement le rythme cardiaque du photographe. Leur futur à deux, à eux deux seulement avait déjà commencé il y a de ça un an et demi. Mais ce n’était que le prologue. Maintenant, l’écriture de l’histoire elle-même commençait. Elle commençait dés maintenant, et ils étaient deux à tenir la plume. Quelque peu ému, Mathis laissa un sourire radieux et dessinant l’amour qui le submergeait prendre le contrôle de son visage en même temps que ce dernier se rapprochait de celui du jeune Davies dans le but de créer un nouveau contact entre leurs bouches désireuses et amoureuses.


-J’ai bientôt fini promis !
-Tu dis ça depuis une heure...

Bien sur, c’était ironique. Mathis était, certes, pressé dans le but d’arriver à l’heure. Mais il connaissait son ange et avait l’habitude de l’attendre alors qu’il passait des heures enfermé dans la salle de bain afin de se faire beau (bien qu’il le soit tout le temps selon le châtain). Bref, c’était donc avec un large sourire aux lèvres que Mat’ avait répondu. Levant ensuite les yeux au ciel, il finit par tirer son portable de sa poche afin de regarder l’heure. Ça allait encore, il avait largement le temps de se rendre au lieu de rendez-vous. Le téléphone retourna donc rapidement à sa place d’origine, soit dans une des poches du pantalon du photographe. Pantalon qui s’avérait être celui que lui avait confectionné Logan pour Noël. Eh oui, Mat’ avait déjà porté la totalité des vêtements qu’avait créés son ange et il faut le dire, tous lui allaient parfaitement bien. Logan avait décidément un réel talent.
Bref !
Adossé contre le mur, sa veste en blanche en main, le jeune Werly se mit à chantonner l’air d’une chanson choisie au hasard, prenant son mal en patience en espérant que Logan ne tarderait pas trop non plus. Heureusement, sa voix retentit rapidement une seconde fois depuis l’intérieure de la salle de bain.

-Voilà !

Un nouveau sourire et le châtain se décolla du mur pour se retourner vers la porte, au même moment où l’androgyne ouvrait cette dernière. L’impatience se traduisait sur le visage de Mathis, mais rien de bien méchant. Elle était tellement mélangée au bonheur et à la joie qu’on ne pouvait la lire que partiellement. Alors qu’il souriait tendrement à l’homme de sa vie, ce dernier vint lui collé un gentil baiser sur la joue, ce qui eu pour effet d’étirer encore un peu plus les coins de la bouche de Werly. Regardant Logan, il arqua un sourcil, prenant un air légèrement déçu et marmonna :

-T’as pas mieux ?

Mais il ne parvint pas à rester sérieux. Directement, il hocha la tête négativement et rigola, amusé et exaspéré par son propre comportement. Puis il finit par attraper la main de son ange afin de l’entraîner jusqu’à l’entrée. Là, il enfila sa veste et ouvrit la porte afin de passer à l’extérieur. Il attendit que Logan fasse de même avant de la refermer et de la verrouiller grâce à la clé appropriée. Ensuite, direction la voiture. Portières fermées, ceintures attachées, moteur enclenché et Mathis manoeuvra le véhicule -une voiture d’occasion que ses parents lui avaient offert pour Noël soit dit en passant- pendant plusieurs minutes, le long des routes de la capitale anglaise, jusqu’à arriver à un parking, non loin de la boîte de nuit où ils avaient rendez-vous. Une fois correctement garé, le photographe coupa le moteur et tira la clé de son embouchure pour ensuite ouvrir sa porte, sortir du véhicule et attendre que son amoureux face de même afin de fermer le verrou de la voiture. Tout en marchant, rejoint rapidement par Davies, il tira le porte-monnaie qui résidait dans une des poches arrières de son pantalon, l’ouvrit et y rangea le ticket de parking avant de le remettre à sa place. Il attrapa délicatement la main manucurée de l’amour de sa vie et lui sourit tendrement tout en continuant à marcher.
Quelques courtes minutes plus tard, ils étaient devant la boîte de nuit. La file partant de l’entrée était déjà interminable, ce qui tira une grimace à Mathis.

-Eh merde.

Il guetta les visages des personnes présentes, tentant de reconnaître un éventuel ami. Mais rien. Non désireux de faire la queue pendant des heures, il décida d’appeler un de la bande. Et par heureux hasard, Romain lui avait déjà envoyé un sms, il y a environ un quart d’heure.

Code:

Quand vous serez devant, faites surtout pas la queue ! Allez au niveau du quartier VIP et dites que vous venez nous rejoindre ! Ceux qui sont déjà à l’intérieur ont le droit de retenir des prénoms à l’entrée afin de faire rentrer leurs amis plus rapidement. À tout à l’heure ;D

Bonne nouvelle !
Soulagé à l’idée de ne pas avoir à se glisser derrière les personnes déjà présente et attendre on ne sait combien de temps avant de pouvoir entrer, le châtain rangea son téléphone dans sa poche et reprit la main de son ange pour l’attirer dans le sens opposé de l’extrémité de la queue. Une autre file de barrière était dressée de l’autre côté, sans personne pour y attendre. Quartier VIP comme l’avait dit Romain. Mathis marcha donc en cette direction et expliqua rapidement la situation à son brun.

-Y a un moyen de n’pas faire la queue. Suis-moi.

Se faufilant ensuite entre les barrières, il se dirigea jusqu’à l’entrée, là où deux vigiles attendaient, de marbre. Rapidement, on les stoppa dans leur marche. Une des deux colosses tendit son bras en avant, ce qui obligea les deux londoniens à s’arrêter.

-Stop les jeunes ! La queue est de l’autre côté. Vous n’avez pas le droit de passer par là.
-Attendez, un ami nous a dit qu’on pouvait passer par ici. Il est déjà à l’intérieur, il a du vous donner nos prénoms. Ça marche comme ça non ? La réservation des prénoms depuis l’intérieur ?
-Ah... dans ce cas, donnez-moi vos noms.
-Logan Davies et Mathis Werly.
-Une minute...

Le vigile agrippa un ensemble de feuilles agrafées et les parcouru rapidement du regard. Il barra ensuite deux noms grâce à un stylo noir, puis il rangea le tout avant de demander l’argent nécessaire aux deux tourtereaux. Mat’ fut le plus rapide et sortit la somme exacte pour eux deux. Le colosse réceptionna le tout et marqua le poignet de chacun des deux avec un large tampon bleu, prouvant une entrée correctement payée. Puis il les laissa passer. Le photographe ne se fit pas attendre et passa, suivit de son ange. Une fois à l’intérieur, ils remarquèrent rapidement l’endroit où s’était installé le reste de la bande : une large table ronde, blanche entourée de fauteuils rouges. Thibaut les vit, leurs fit signe d’avancer, ce qu’ils firent sans hésiter bien entendu. Le châtain commença d’abord par les saluer, les uns après les autres, puis il ôta sa veste afin de se retrouver uniquement vêtu d’un tee-shirt noir à motif argentés. Il posa son habit à un endroit libre des longs fauteuils, puis il tendit sa main vers son brun afin que celui-ci lui donne sa veste à son tour.

-Tu dis ça depuis une heure...

Mathis exagérait légèrement. Quoi que… C’est vrai que Logan prenait beaucoup de temps pour se préparer mais il voulait vraiment marquer le coup. On ne change pas d’année tous les jours quand même. Le bel androgyne était maintenant prêt, et il était hors de question de trouver un défaut sur son visage. Son maquillage était mit à la perfection, ses vêtements étaient tout simplement sublimes et son parfum reflétait totalement son état d’esprit et son caractère. La soirée pouvait commencer.
Logan sortit donc rapidement de la pièce puis rejoignit son homme avant de l’embrasser sur la joue. Un bref baiser mais toujours aussi tendre et plein d’amour.

-T’as pas mieux ?

Logan leva les yeux au ciel avant d’hocher la tête négativement. Si Mathis n’était pas content de quoi que ce soit d’important, ou non, il n’avait qu’à le dire. Ou il n’avait qu’à tout faire pour que sa satisfaction soit évidente et lisible sur son visage. Bref ! L’androgyne haussa les épaules avant de faire mine de réfléchir, puis entremêla ses doigts à ceux de son copain quand celui-ci s’approcha de lui.
Et tout doucement, d’une voix presque innocente, le beau brun prit la parole.

-Non, désolé.

Logan haussa doucement les épaules puis rit gentiment avant de se diriger vers la sortie de la maison. Direction la voiture maintenant. Les jeunes amoureux prirent place à l’intérieur avant de s’attacher et de rouler vers la rue qui menait à la boite de nuit. L’ambiance promettait d’être intéressante et vraiment entrainante. De toute façon, il était tout simplement hors de question que les garçons s’ennuient juste cette nuit. La bande était toujours la première à faire les cons, à s’amuser et à tout faire pour que les gens s’amusent, même quand l’ambiance laissait à désirer.
Bref ! Une fois convenablement garé, les deux garçons sortirent du véhicule gentiment acheté pour Mathis à l’occasion de Noël. Les jeunes se mirent à marcher tranquillement et amoureusement enlacés jusqu’à l’entrée de la boite de nuit mais malheureusement, le file les rebutait facilement. Pourquoi est ce que les gens ne fêtaient pas la nouvelle année chez eux ? Quelle idée…

-Eh merde.

Ah beh là ! C’était vraiment le cas de le dire. Combien de temps allaient-ils attendre ici alors qu’il faisait horriblement froid ? Et dire que leurs amis étaient certainement déjà à l’intérieur, au chaud et en train de discuter tranquillement devant un verre d’alcool…

-Y a un moyen de n’pas faire la queue. Suis-moi.

Suis moi ?! Logan n’eut pas vraiment le choix à vrai dire. Son chéri lui cramponnait la main et l’entrainait vivement jusqu’à la rue adjacente. Evidemment, l’androgyne ne put que froncer les sourcils en signe d’incompréhension. Tant pis ! Il suivit gentiment, sans ouvrir la bouche, puis laissa son homme se débrouiller avec l’immense vigile qui surveillait l’entrée. Et bien ! Celui-là faisait vraiment peur à voir. Logan, qui était une vraie boule de nerfs, ne se frotterait sûrement jamais à cet être aussi imposant.

-Stop les jeunes ! La queue est de l’autre côté. Vous n’avez pas le droit de passer par là.
-Attendez, un ami nous a dit qu’on pouvait passer par ici. Il est déjà à l’intérieur, il a du vous donner nos prénoms. Ça marche comme ça non ? La réservation des prénoms depuis l’intérieur ?
-Ah... dans ce cas, donnez-moi vos noms.
-Logan Davies et Mathis Werly.
-Une minute...

Très vite, le bonhomme trouva les noms sur le tas de feuilles. Logan esquissa un large sourire, content que ses amis aient réussi à donner leurs prénoms, puis tendit sa main quand le vigil leur ordonna de la présenter afin d’y déposer un tampon. Tampon hideux, il fallait bien le dire. L’androgyne grimaça légèrement puis suivit Mathis, qui lui, commençait déjà à marcher jusqu’à l’intérieur. Et quel bonheur quand le brun put sentir cette chaleur lui parcourir le corps, lui administrant d’agréables frissons par la même occasion. Logan se mordit doucement la lèvre inférieur puis accéléra un peu le pas quand il croisa le regard de ses amis. Heureusement, ils étaient tous là, souriant comme jamais. C’est fou ce que ça faisait plaisir. Davies les embrassa un à un puis se remit à côté de son chéri, qui réclamait sa veste. Logan la retira puis la lui donna avant de s’assoir à une chaise qui lui était destinée.

-Ah bin enfin !
-Oh ! Ca va on est pas en retard!
-Non, tu as raison ! Juste une vingtaine de minutes !
-Menteur !

Romain leva les yeux au ciel. Evidemment, il plaisantait, comme toujours. Logan lui tira la langue et croisa ses jambes l’une sur l’autre, avant de se mettre à se toucher les cheveux -de la racine jusqu’aux pointes-. La chaleur n’était pas étouffante pour le moment, mais tout le monde connaissait l’androgyne… Un peu d’alcool et il faisait n’importe quoi : Il dansait, il draguait, il se montrait, il riait pour rien. D’ailleurs, il s’étonnait encore qu’aucun de ses amis ne lui fit la remarque ou ne le mette en garde à ce sujet. Ca ne saurait tarder. Il fallait peut-être laisser le temps au beau brun de commander quelques verres d’alcool.

La soirée pouvait commencer. Mathis attrapa rapidement la veste de son chéri, gratifiant ce dernier d’un gentil sourire au passage, puis il la posa par dessus la sienne avant de s’asseoir aux côtés de Logan. Passant son bras sur le dossier de la chaise de son copain dans le but d’entourer ses* épaules, il tourna son visage en direction de la salle afin d’épier les environs. Les lieux étaient déjà bien bondés, signe que la soirée risquait bien d’être mémorable. De toute manière, monde ou pas, la bande était toujours prête à rendre les moments passés ensemble simplement géant. Les crises de rires étaient toujours au rendez-vous. Jamais ils n’avaient passé un instant ensemble sans s’amuser. Et ce soir n’allait pas échapper à la règle. Seul bémol que l’on pourrait retenir : leurs soirées terminaient généralement avec des débordements sur l’alcool. Il faut le dire, et Mat’ n’avait pas peur de l’avouer, les boissons alcoolisées étaient de grandes amies et rares avaient été les fois où ils étaient tous rentrés tout à fait sobres. Le châtain préférait même ne pas évoquer le nombre de fois où une partie de la soirée n’était pas marquée dans sa mémoire le lendemain au réveil. Espérons que demain, Mathis et sa bande auront les idées claires sur cette soirée du Nouvel An.

-Ah bin enfin !
-Oh ! Ca va on est pas en retard!
-Non, tu as raison ! Juste une vingtaine de minutes !
-Menteur !

Mathis ne put s’empêcher de rire tout en retournant son attention vers son petit groupe. Levant les yeux au ciel, il préféra ne pas ajouter son grain de sel à la conversation. Cependant, il tourna son buste vers son ange afin de lui coller un gentil baiser sur la joue. À cet instant même, Romain -qui les observait- entraîna le photographe dans son échange de parole avec Logan, le mettant à la même place de fautif que ce dernier.

-Genre, le défends pas quoi !

Mathis ouvrit de grands yeux surpris mais amusés et se recula directement tout en retirant son bras des épaules de son amour dans le but de se remettre droit. Il leva ensuite ses mains au niveau de son visage, paumes tournées vers son ami, comme s’il prouvait son innocence. Prenant un air complètement dérouté avec ses yeux toujours écarquillés, il laissa sa voix résonner à son tour.

-Quoiiiiii ? J’ai rien dit.
-Ouais mais tu l’soutiens quand même.
-C’était rien hein !
-Chut, tu as tort.
-C’est ça oui...

Et un éclat de rire prit forme chez les deux jeunes hommes. « Il en faut peu pour être heureux » ( 8 ).
Romain finit par détourner les talons dans le but de se rendre vers un autre de la bande. Au même moment, Thibaut surgit, se dressant à côté de nos deux amoureux. Un sourire large dessiné sur son visage, il semblait trépigner d’impatience. Allez savoir pourquoi... ce jeune homme était un des plus surexcité de la bande et personne ne parvenait à comprendre quelles raisons le mettaient dans de tels états. Bref. Mat’ interrogea donc son ami du regard, arquant un sourcil sous l’effet de l’incompréhension. Et rapidement, l’autre lui fit signe de le suivre. Le photographe soupira tout en levant les yeux au ciel, puis il finit par se lever tout en lui demandant :

-Quoi ?
-Viens. On va chercher à boire...

Mat’ savait pertinemment qu’il n’y avait pas que ça. Mais pourquoi refuser ? Si Thibaut lui demandait de venir chercher des boissons avec lui, c’était certainement qu’il voulait lui dire ou lui demander quelque chose d’autre par la suite. Mathis se tourna donc vers son ange et lui demanda ce qu’il souhaitait boire. Quand la réponse lui fut donnée, il sourit puis se pencha vers lui pour simplement faire entrer leurs lèvres en contact. Un « Je reviens vite » s’échappa ensuite de sa bouche, puis il se leva pour suivre son ami en direction du bar. Là, Thibaut prit place sur un des grands tabourets. Mat’, lui, préféra rester debout et s’appuya contre le bar, avant bras posés dessus et mains liées l’une dans l’autre. Passant sa langue sur ses lèvres afin de les humidifier, ses yeux firent un rapide parcours de l’entourage avant de se poser sur le visage illuminés de son ami. Ce dernier appelant un des barmans et finit par regarder le photographe en souriant. Ce dernier hocha la tête négativement en soupirant et prit la parole le premier.

-Bon... tu m’expliques parce que là, je comprends pas ce qui t’arrive. T’es excité comme pas permis. J’comprends que c’est Nouvel An, mais quand même...

Thibaut rigola, l’air heureux, et finit par tourner son regard en direction de la piste de danse. Un petit signe de tête fit comprendre à Werly qu’il devait regarder au même endroit, ce qu’il fit sans rechigner. Ce qu’il remarqua directement : un attroupement de jeunes filles qui se déhanchaient au rythme entraînant de la musique. Et, rapidement, une en particulier fit que Mathis ouvrit de grands yeux. Une demoiselle vêtue d’un dos-nu décolté noir, minishort en jean et de bottes noires, sa chevelure mi-longue, blonde et légèrement ondulée lâchée sur ses épaules. Son visage était loin d’être inconnu aux yeux de Werly. Cette jeune fille, il l’a connaissait.

-C’est bon ? T’as compris ?
-Ouais bah t’as une de ces filles dans ta ligne de mire.
-Une en particulier...

Tournant ses yeux vers son ami, Mathis le regarda, perplexe. En lisant dans le regard du jeune homme, il comprit vite que c’était cette fameuse fille blonde qui l’intéressait. Soupirant en baissant la tête, Mat’ se recula du bar. Mais rapidement, Thibaut lui attrapa le bras.

-Attends, si j’te parle de Shauna c’est juste que...
-Que quoi ? Thib’ putin ! Tu sais que j’en ai rien à foutre.
-C’est une question de morale pour moi. J’veux juste savoir si ça te dérange ou pas.
-Je te l’ai répété des milliers de fois. Tu sais comment j’étais avant de me mettre avec Logan. Y avait pas de sentiments. Alors c’est pas parce que ça s’est répété avec elle que je l’aimais. Loin de là. C’était une fille comme une autre. Alors vas-y si ça te fait plaisir.

Thibaut le gratifia d’un grand sourire, puis il détourna son regard pour le poser en direction de cette fameuse Shauna. Je pense que vous l’avez comprit, elle était une des nombreuses conquêtes de Mathis, lors de cette période où Monsieur ne connaissait pas le mot « amour » et couchait à gauche à droite juste dans le but de tirer son coup. Une période qu’il préférait oublier au jour d’aujourd’hui. Maintenant qu’il connaissait la signification du verbe « aimer », qu’il vivait l’amour parfait avec son copain, il ne comprenait plus pourquoi il avait agit ainsi dans le passé. Comment faisait-il pour flirter autant sans apporter aucune importance à la personne visée ?
Bref.
Les boissons commandées arrivèrent. Mat’ s’empara des deux qui lui étaient destinées tout comme Thibaut, puis les deux retournèrent en direction de leur table. Le châtain se dirigea directement vers son brun et posa les deux verres devant lui avant de reprendre place à ses* côtés. Une dernière fois, il lança un regard vers le groupe de filles. Et il eu le malheur de croiser le regard de son ex-flirt. Cette dernière lui sourit gentiment, lui adressant un signe de la main. Le jeune Werly aurait aimé se détourné sans rien répondre, mais par respect, il lui adressa un sourire minuscule, avant de se retourner. Pourquoi porter de l’attention aux personnes qui n’ont pas d’importance à nos yeux ?
Maintenant face à la table, Mathis s’y appuya -un de ses avant bras replié ainsi que son autre coude- et attrapa son verre de sa main libre. Il le porta à ses lèvres et avala deux grandes gorgées de cette boisson orangée-rouge que l’on appelle plus précisément Tequilla Sunrise (Miam xD). La chaleur de l’alcool glissant dans sa trachée lui fit étrangement du bien, malgré le fait que la température ambiante soit plutôt élevée. C’était toujours ainsi pour Mathis. Il adorait boire... malheureusement.


Chut ! xD Et t'en fais pas pour le retard, ça arrive (=

-Genre, le défends pas quoi !

Logan fut tout autant surprit d’entendre l’intervention de son ami, Romain. Il leva les yeux au ciel en laissant son homme prendre la parole, puis pendant ce temps, il se tourna vers la piste de danse. Les gens semblaient heureux et ils avaient bien raison. Les filles se déhanchaient sous le regard presque pervers et envieux des garçons. Ces derniers buvaient sans quitter des yeux, les fesses rebondies des demoiselles qui profitaient de leur corps pour séduire. Décidemment… C’était partout la même chose ici. L’androgyne esquissa un sourire innocent avant de se retourner vers son ami, et son chéri.

-Quoiiiiii ? J’ai rien dit.
-Ouais mais tu l’soutiens quand même.
-C’était rien hein !
-Chut, tu as tort.
-C’est ça oui...

Logan esquissa un léger sourire, ne réussissant pas à partir dans un éclat de rire, puis croisa ses bras devant lui, sur la table ronde. Cette soirée s’annonçait plutôt bien. L’androgyne joua avec son piercing à l’intérieur de sa bouche pulpeuse, avant de regarder Thibaut qui s’agitait pour rien. Quoi que… Le brun ne demanda rien puisque de toute façon, leur ami ne semblait vouloir mettre dans la confidence, que son pote le plus ancien, à savoir : Mathis. N’étant pas de nature curieuse, Logan les laissa partir, donnant le nom d’une boisson alcoolisée au hasard. De toute façon, il commencerait par quelque chose mais ne repartirait pas sans s’être avalé un verre de chaque. C’était toujours comme ça. Et comme toujours, il finirait bourré, ou à quatre pattes en essayant de retrouver la table de ses amis. Sacré Davies, on ne le changera pas de toute façon.
Une fois que Mathis et Thibaut furent au comptoir, le bel androgyne se remit correctement, droit devant sa table, puis remonta l’une de ses interminables jambes contre son frêle torse. Son talon reposait sur le bord de la chaise. Et cette fois, ce fut Maxime qui vint se mettre à côté de Logan, pour l’embêter un peu, comme d’habitude.

-Alors ? Tu nous fais un strip ce soir ?
-Pardon ?
-Bah oui, la dernière fois qu’on a but comme ça, tu commençais à te déshabiller. Fait gaffe parce que là, on est en boite quand même.
-T’inquiète. J’fais attention, pis au pire, si ça arrive tant pis. Mais ça devrait aller.
-Ca promet… Sacré Logan.

L’androgyne esquissa un léger sourire puis se mordit la lèvre en regardant Maxime rejoindre sa place. Evidemment, il ne put que partir dans ses pensées après s’être fait gentiment réprimander sur sa façon d’engloutir toutes ces boissons alcoolisées. La dernière fois qu’il avait bu jusqu’à ne plus avoir soif, Logan avait fait de sacrées conneries : Il s’était surprit à ne plus tenir debout et il est vrai qu’il s’était gentiment mit à se déshabiller. Sa veste, son tee-shirt, sa ceinture… Mathis n’avait pas apprécié, ce qui était normal mais bon, on ne pouvait pas empêcher le jeune londonien de réagir comme ça. Un taux d’alcool aussi important dans un corps aussi frêle, ce n’était pas très beau à voir.
Bref.
Quelques minutes plus tard, Mathis fut de retour, ainsi que Thibaut. Le jeune Londonien passa rapidement sa langue sur ses lèvres pulpeuses, puis se cala confortablement contre sa chaise. Son dos était collé au bois qui lui ferait facilement très mal à la longue. Il croisa ses bras contre ses pectoraux puis remercia son chéri d’un petit signe de tête, en regardant son verre.
Très vite, il but une gorgée, puis deux, puis trois avant d’enfin terminer cette boisson qui lui chatouillait la trachée. C’est fou ce que ça pouvait être agréable. Evidemment, les garçons ne purent s’empêcher de commander encore et encore, tout en se racontant des moments qu’ils n’avaient pu partager ensemble. Logan parlait de ses anecdotes à Berkeley, et la bande parlait des bêtises qu’ils avaient pu faire. Des éclats de rire se firent entendre… L’ambiance était parfaite. Logan ne voudrait partir d’ici pour rien au monde. Il prit son deuxième verre dans sa fine main puis le porta jusqu’à sa bouche afin de soulager son œsophage, qui réclamait encore et encore. Heureusement, son mal de tête ne venait que de moins en moins rapidement… Avant, il ne suffisait que deux verres pour que le beau brun se sente complètement hors de lui, se sente posséder au point de faire des choses qu’il regrettait toujours. N’était ce pas le but de l’alcool de toute façon ?

-Logan ! Cul sec !
-Ta mere!

Ce n’était pas méchant. Les garcons se mirent à rire avant que Maxime ne recommence à taquiner l’androgyne.

-Oh… tu deviens agressif chéri, calme toi.

Logan tira la langue à son ami avant de rire légèrement. Directement après, il rebut une gorgée en regardant Thibaut.

-Met lui une baffe pour moi s’il te plait.

Thibaut leva les mains en hochant la tête négativement. Ne dit-on pas que l’on n’est jamais mieux servi que par soi même ?

-Débrouillez vous !

L’androgyne lança un faux regard noir à son ami avant de sourire. Rien ne pourrait l’énerver ce soir, quoi que… Il ne fallait pas non plus le pousser à bout.

Maintenant correctement installé, Mathis se mit à siroter son verre. Enfin siroter... on ne peut pas vraiment employer ce verbe, l’alcool qu’il contenait fut vidée en moins de deux. Une seconde commande survint rapidement, laissant ainsi le châtain avec un autre verre en main. Que voulez-vous, c’était ainsi. À peine avait-il commencé qu’il ne s’arrêtait plus. Tous ses amis, ainsi que son homme, connaissait la chanson. Et heureusement, ou plutôt malheureusement, ils fonctionnaient tous comme cela. Enchaîner verres sur verres jusqu’à ne plus tenir debout pouvait sembler être leur devise de soirée.
Bref !
Les discussions fusaient, les rires s’enchaînaient, les boissons se succédaient. Mathis ne sentait encore aucun changement au niveau de son état d’esprit... mais ça ne saurait tarder. Il en était déjà à la fin de son troisième verre quand Maxime se mit à taquiner gentiment l’androgyne.

-Logan ! Cul sec !
-Ta mere!
-Oh… tu deviens agressif chéri, calme toi.
-Met lui une baffe pour moi s’il te plait.
-Débrouillez vous !

Mathis ricana gentiment, amusé. Il regarda son ange et lui adressa un petit clin d’œil avant d’avaler d’une traite le fond de son verre qu’il posa ensuite au milieu de la table ronde, là où se dressaient tous les récipients déjà vidés de leur contenu. La chaleur était montée d’un cran. Déjà parce qu’il y avait plus de monde qui remplissait l’énorme salle. Mais aussi parce que l’alcool commençait gentiment à faire effet. Tout doucement mais progressivement, Mat’ sentait ses veines battre au rythme des boissons qu’il avait avalées auparavant. Rien d’alarmant pour le moment. Mais ce n’était pas terminé...
Au meilleur de sa forme, le châtain était en train de discuter avec Thibaut quand ce dernier l’abandonna pour aller se rechercher un verre au bar. Le photographe le regarda s’éloigner en souriant, puis il se tourna en direction de son chéri. Plongeant ses yeux chocolatés dans ceux plus foncés de Logan. Son sourire auparavant jovial se transforma en tendresse. Après quelques secondes sans un mot, sans un mouvement, il frôla le bras de son chéri avec sa main, la remontant progressivement jusqu’à son épaule. Là, il la glissa en direction de sa nuque et se mit à la caresser délicatement, du bout des doigts. Un moment que l’on pourrait qualifier de magique si l’on observe les alentours entre la musique à fond, les gens déchaînés sur la piste de danse et les jeunes hommes qui rigolaient et buvaient autour de leur table. C‘était comme s’ils étaient enfermés dans une bulle, coupés du monde extérieur, pendant plusieurs secondes. Puis, progressivement, le châtain rapprocha son visage de celui de Logan jusqu’à ce que leur front se retrouve collé l’un à l’autre. Yeux mis-clos, Mathis entrouvrit très légèrement la bouche, laissant ainsi son souffle se faufiler entre ses lèvres pour aller caresser celles de l’androgyne. Après quelques courtes secondes ainsi, il finit enfin par franchir le peu de centimètres qui séparait leurs lèvres. Sa bouche vint donc se presser contre celle de son brun, doucement, avant de s’y appuyer un peu plus. Un léger soupir, de plaisir certainement, se fit entendre de la part de Mathis, juste avant qu’il laisse le bout de sa langue aller titiller la lèvre inférieure du jeune Davies. Et à peine ce dernier lui aie donné accès à un baiser plus approfondit, la voix de Thibaut retentit trop violemment au goût du photographe.

-MAAAAT’ !

L’interpellé grimaça tout en reculant son visage à regret et tourna son visage vers son ami tout en passant sa langue sur ses lèvres. Il le vit, debout un peu plus loin, qui lui faisait des gestes en direction du bar, un immense sourire aux lèvres, le tout en sautillant sur place. Interloqué, le regard du châtain se tourna dans la direction demandée. Et rapidement il comprit le message de son ami. Deux garçons étaient attablés là-bas, avec une série de cinq shots posés dans un support en bois. Ensemble, il enchaînait les cul-sec alors que des amis les encourageaient chacun de leur côté. Un concours... en temps normal, Mat’ ne s’adonnait jamais à ce genre de choses. Mais là, il fut tenté, certainement parce que l’alcool qu’il avait déjà ingurgité commençait à faire effet.
Souriant, il se leva rapidement et courut vers son ami. Il l’attrapa au passage et l’entraîna vers le bar. À peine la commande fut-elle passée que Mathis entendit une voix féminine l’interpeler. Il reconnu rapidement Shauna et se força à la regarder. Elle lui sourit largement, le regard charmeur, et prit la parole.

-Ça fait longtemps dis voir...
-Normal, j’étais en Amérique.
-Oui, on m’a raconté... et... tu es toujours avec ton mec ?
-Toujours oui.
-Mmmh... et malgré ça, tu accepterais de danser avec moi ?

Mathis ne put s’empêcher de rire, ironiquement bien entendu. Il se retourna vers le bars, car le serveur venait de lui apporté ce qu’il avait commandé. Agrippant la planchette en bois, il lâcha sa réponse d’une voix tout à fait posée avant de s’en aller.

-Désolé ma belle. L’idée ne me fait pas envie... vas tirer ton coup ailleurs.

Un peu cru. Mais il savait pertinemment que la jeune fille était comme il était lui il y a un moment : adepte des one night. Et c’était bien entendu hors de question que Mathis lui laisse ne serait-ce qu’une once d’espoir quant à ça. Ses* chances étaient nulles.
Bref.
Voilà que Thibaut et Mathis étaient assis à leur table, un support en bois maintenant cinq shots devant chacun d’eux. Oui je l’avoue, ces jeunes sont stupides (xD). Rapidement, ils enchaînèrent les verres, les buvant en une traite. Le deuxième arracha une grimace à Mathis qui trouva le goût ignoble. Et pourtant, il continua. Et le dernier des shots clôturait en beauté la série : un B52. Un verre contenant de la liqueur de café ainsi qu’un alcool incroyablement fort. Le but était d’avaler le contenu avec une paille après avoir permis le haut s’enflammer grâce à un briquet ou une allumette. Une fois le liquide avalé, croyez-moi, l’alcool allait très rapidement monter chez les deux jeunes hommes.
Un peu plus tard, Mathis commençait, en effet, à sentir que sa tête lui tournait. Mais il n’en avait que faire. Un verre à la main, il continuait à boire tout comme le reste de la bande. Thibaut, lui, était dans un état déjà plus avancé que son ami : il dansait, torse nu, au milieu de la piste avec une fille qu’aucun de la bande ne connaissait. Quand le châtain lança un regard vers son copain, il comprit que ce dernier était, lui aussi, déjà sous un début d’emprise de l’alcool. Il n’y avait qu’à noter le fait qu’il rigolait toutes les deux secondes. Cela indiquait tout, non ?
Encore un peu plus tard, le photographe s’était envoyé encore un verre. Et là, il fallait le dire, il commençait vraiment à perdre la tête. La chaleur qui s’écoulait dans ses veines était incroyablement élevée et ses idées commençaient à ne plus être tout à fait en ordre. Quand on pense qu’il est à peine 23h50 environ, cela fait peine à voir... 23h50 ? Dix minutes avant le passage à la nouvelle année. D’ailleurs, le DJ de la soirée le fit savoir en passant un petit message grâce à son micro, le tout sans interrompre sa musique.

« Attention, plus qu’une dizaine de minutes avant le décompte ! Préparez-vous, 2009 arrive ! »

Une nouvelle année allait bientôt s’offrir au monde. Mais pour le moment, Mat’ avait d’autres préoccupations en tête. En effet, Shauna était revenu à l’assaut. Étant venue s’installer à côté de lui, ils discutaient depuis quelques minutes, rigolant pour un oui ou pour un non. Puis, juste après l’annonce du Dj, elle se leva, termina son verre et le posa sur la table avant de tendre sa main à Mathis. Ce dernier lui sourit et lui dit d’une voix amusée :

-Je sais pas danser...
-Te fous pas de moi ! Tu es réputé pour être un des meilleurs danseurs de la ville. Allé viens !

Un des meilleurs danseurs de la ville ? Il ne fallait pas exagérer non plus. Mais il est vrai que Mathis était un garçon qui savait bouger son corps, contrairement à la majeure partie des gens de sexe masculin. Il adorait danser et en jouait très souvent. Mais là n’est pas la question. Flatté par le compliment de la demoiselle, il se leva, lui prit la main et l’entraîna vers la piste de danse. Directement, elle sortit tous ses atouts dans le but de faire craquer le châtain qui, on le rappelle, n’était pas tout à lui, ou même pas du tout à lui. Elle se mit donc face au jeune homme et se colla carrément à son corps, passant ses bras autour de son cou. Lui, il posa simplement ses mains sur ses* hanches, puis ils se mirent à danser. Un peu trop enlacés peut-être, mais ça, Mathis ne pouvait pas le remarquer dans l’état dans lequel il était. S’il avait été sobre, il n’aurait même pas accepter de taper la discussion avec le jeune fille. C’est donc dire...