Suite à son léger baiser déposer sur le front de son ange, Mathis n’eut le droit qu’à un grognement en guise de réponse, ce qui était compréhensible. Des deux, Logan était le plus paresseux. Il était toujours le dernier à se réveiller, qu’il dorme chez Werly ou que ce soit ce dernier qui passe la nuit chez lui. Que voulez-vous, c’est ainsi. La nature humaine détient le pouvoir de nous avoir tous confectionner d’une manière différente et cela va de soit pour le nombre d’heure de sommeil nécessaire. Pour Mathis, huit heures suiffent largement, ce qui n’est pas le cas de Davies qui, lui, a nettement besoin de plus de temps pour laisser son corps récupérer de sorte à pouvoir attaquer la journée suivante comme il se doit.
Bref, ne nous attardons pas là-dessus. Logan grogna donc et nicha son visage dans un coussin, comme pour se cacher. Le photographe ne put que sourire d’amusement, laissant un petit rire franchir ses lèvres. Il laissa ensuite son chérie tâtonner avec sa main, jusqu’à ce que cette dernière entre en contact avec le ventre finement musclé du châtain.

Mat’…

Le surnommé Mat’ aurait aimé répondre à l’amour de sa vie, lui dire que, oui, c’était lui qui venait de le réveiller. Seulement, la vision de Logan qui émergea souriant, mais sourire qui fit bien vite de disparaître, laissait le jeune homme perplexe. Y était-il allé trop brutalement ? Pourtant il ne lui semblait pas. Du moins, il y était allé le plus gentiment et le plus tendrement possible. La réponse fut, de toute manière, bien vite là.

Mat’ ! J’aurais préféré voir ton corps nu en ouvrant les yeux, tu sais !

Ce n’était que ça ?!
Mathis leva les yeux au ciel, exaspéré et amusé. Décidément, il n’y avait pas un jour où il faisait un « pas de travers » ou du moins quelque chose qui ne plaisait pas à son brun. Mais bon. Il laissa donc Logan bouder le temps d’un instant, se contentant de soupirer en hochant la tête négativement, comme blasé, alors que l’androgyne remontait la couverture afin de cacher son corps nu. Il finit par se laisser glisser sur le dos, se retrouvant allonger aux côtés de Davies. Fixant le plafond, un léger sourire en coin de lèvres, il sentit rapidement la paume chaude de Logan entrer en contact avec sa joue un peu plus fraîche. Il laissa les coins de sa bouche s’étirer un peu plus, mais ne bougea pas pour autant. Encore moins quand il entendit son homme parler.

-Viens près d’moi...

Mathis ne put se retenir de rire ironiquement. Posant ses mains sur son propre ventre, comme s’il protégeait ses abdominaux, il s’humidifia les lèvres d’un coup de langue furtif avant de rétorquer d’une voix quelque peu neutre, bien qu’amusée dans le fond.

-Ah ouais d’accord. Tu me jettes y a dix secondes même pas et maintenant tu veux que j’revienne ?

En prononçant ces mots, Werly savait très bien qu’il provoquait son ange et que ce dernier pouvait prendre cela pour un jeu. Il pouvait donc très bien continuer sur cette voie en lançant une phrase du genre « Oui, tu as raison. J’ai pas envie de te sentir contre moi dés le réveil ». Seulement, Mathis n’avait pas envie de rentrer dans ce genre de taquinerie maintenant. Tout comme l’avait laissé sous-entendre son brun, il avait également besoin d’un peu d’amour et de tendresse pour bien démarrer cette journée. Et ça, il le fit rapidement savoir en tournant sa tête vers Logan. Restant silencieux, il laissa ses yeux parler à sa place. Regard qui traduisit parfaitement le fait qu’il plaisantait et qu’il ne voulait pas aller plus loin dans les « Et va que j’te cherche et que tu m’trouves », mais qu’il souhaitait simplement passer un moment tendre avec l’homme de sa vie.
Message (normalement) transmis, le jeune Werly finit tout de même par rouler sur le côté jusqu’à se retrouvé presque sur son chéri, collé à lui. Il planta ses yeux chocolat dans les siens, plus foncés, il lui sourit tendrement avant de lui murmurer un « Bonjour quand même ». Et oui, avec toutes leurs bêtises, les deux tourtereaux n’avaient même pas prit le temps de se dire ce mot très simple. Bref. Quand cela fut fait, Mat’ n’hésita pas une seconde et alla tendrement poser ses lèvres humides contre celles de l’amour de sa vie, yeux fermés, alors que sa main avait déjà trouvé refuge au creux de sa* mâchoire, pouce à moitié sur sa* joue et reste des doigts derrière son * oreille. Il était prêt à approfondir ce baiser, mais un le claquement de la porte d’entrée l’interrompit dans sa lancée. Une voix féminine se fit ensuite rapidement entendre.

-Mat’ ?
-J’suis en haut. J’arrive.

Mathis n’avait pas besoin de préciser ce pourquoi il ne descendait pas tout de suite. Ses parents connaissaient le code : s’il tardait à venir, c’est que Logan était avec lui. Qui plus est, le châtain avait tout de même averti ses parents comme quoi il projetait de proposer à son androgyne de passer la nuit ici. Deux avertis valent mieux qu’un comme on dit. En guise de réponse, le châtain eu tout de même le droit à une approbation de la part de sa mère ainsi qu’un « Prend ton temps » prononcé par une voix bien plus grave, soit celle du père Werly. Mais bon... prends ton temps, prend ton temps, il ne fallait pas que le photographe se montre trop lent non plus, car il avait encore beaucoup à faire aujourd’hui s’il voulait que son cadeau « fonctionne » comme il le souhaitait. Sans cela, il ne pouvait pas se permettre de l’offrir à son ange le soir même.
Mais passons.
Maintenant que les parents étaient quelque peu écartés, ayant compris que le jeune Davies était encore là, Mathis pouvait reprendre là où il s’était arrêté sans craindre une irruption soudaine comme l’après-midi d’avant avec le frère de Logan. Les parents Werly ne se le permettraient pas. Ce n’était jamais arrivé et cela n’arrivera jamais.
Il reporta donc son attention sur la personne la plus précieuse du monde à ses yeux et lui sourit amoureusement avant de marmonner un petit « Excuse-moi », comme pour lui demander pardon de tout avoir arrêter si subitement. Mais ne vous en faites pas, Mat’ repartit bien vite à l’attaque en pressant une nouvelle fois sa bouche contre celle de son amoureux, donnant suite à un baiser plus profond, plus passionné, plus langoureux. Quand ce contact buccal prit fin avec cet habituel bruit de succion, le châtain resta allongé sur le côté, tout contre l’homme de sa vie, et le fixa de ses yeux amoureux. Un court silence s’installa, silence pendant lequel sa main se mit à effleurer, à caresser la colonne du brun, de haut en bas puis inversement, le tout avec une douceur incomparable. C’est ensuite d’une voix tendre et posée qu’il exposa à sa moitié le fait que son après-midi était déjà compromise... pour une bonne cause bien entendu xD.

-Crois-moi, j’ai envie de passer l’aprem’ avec toi... mais si tu veux avoir un cadeau de Noël digne de ce nom, il faut que je consacre ma journée aux finitions. (ça rime xD... --')

En deux mots, Logan comprendrait que Mat’ allait passer la journée loin de lui, à faire on ne sait quoi pour terminer son cadeau de Noël. Et heureusement que la maman Werly était là pour aider son fiston, car il ne parviendrait jamais à tout terminer avant ce soir sans son aide.

Logan n’était décidemment qu’un boudeur. Il avait passé une soirée et une nuit sublime, mais il lui en fallait encore plus. Enfin… Comprenez-le. Cela faisait si longtemps qu’il attendait ce moment ; celui où il serait totalement seul -avec Mathis- et où tous les deux pourraient faire tout ce dont ils rêvaient. L’androgyne soupira donc profondément en descendant sa main sur le pantalon -qui était véritablement de trop- de son amoureux, et le tint fermement au niveau de la braguette, comme s’il cherchait à le lui ôter. C’était malheureusement peine perdue.

-Ah ouais d’accord. Tu me jettes y a dix secondes même pas et maintenant tu veux que j’revienne ?

Mathis avait raison de penser que son chéri allait rétorquer. C’était d’ailleurs ce qu’il s’apprêtait à faire mais un phénomène que je ne saurais expliquer se produit : En bref, l’androgyne ne parvint absolument pas à ouvrir sa fine et pulpeuse bouche pour sortir un son. Quel dommage ! Cela aurait pût être vraiment très drôle, pour commencer la journée. Logan soupira alors tout en levant les yeux au ciel, puis se mordit la lèvre inférieure en constatant que le châtain cédait et roulait sur le côté pour le rejoindre. Trop facile ! Le jeune Davies voulut se décaler pour être totalement contre son amoureux mais ce dernier avait déjà prévu la chose. Et par chance, tous les deux eurent tout le loisir de sentir la peau chaude de leur homologue contre leur torse. Un vrai bonheur pour Logan, qui ne parvenait pas à s’en passer…

-Bonjour quand même.

Mmh oui. C’était la moindre des choses. Malheureusement, l’un comme l’autre semblait avoir oublié cette forme de politesse pourtant banale. L’androgyne esquissa un léger sourire et répondit tout aussi doucement à l’homme de sa vie.

-Bonjour.

Sur ce, il ne fallut pas plus de temps pour que leurs lèvres se scellent dans un baiser rempli d’amour et de tendresse. En plus d’être extrêmement doux, le baiser devint langoureux. Logan prit un sérieux plaisir à rendre le baiser à Mathis, le rendant même un peu plus sensuel que d’habitude. Après tout, il pouvait bien se le permettre ; avec la nuit qu’ils avaient passé tous les deux. La main de Davies trouva sa place en plein sur les abdominaux du châtain -les effleurant amoureusement-, alors que l’une de ses jambes alla se glisser entre les siennes. Et heureusement que la porte d’entrée se fit entendre, sinon Logan aurait bien pu commencer à s’enflammer.

-Mat’ ?
-J’suis en haut. J’arrive.

Logan profita de ce très court instant pour s’humidifier les lèvres puis dévia son regard sombre vers la porte, heureusement fermée.

-Excuse-moi.

Oh ce n’était pas si grave.
Logan hocha la tête positivement, comme pour lui faire comprendre ses pensées, puis lui adressa un petit sourire au coin de ses lèvres. Rien ne pourrait lui casser sa journée de toute façon… Tant qu’il était avec Mathis, tout irait bien.
Les amoureux prirent donc le temps de s’offrir un autre baiser rempli d’amour, qui fut -cette fois ci- agréablement approfondi. Le jeune brun ferma doucement les yeux et laissa entendre un soupir de plaisir et de bien-être alors qu’il caressait la langue de son homme avec une douceur et une sensualité incomparables. Son souffle accélérait gentiment, signe qu’il appréciait ce moment. Malheureusement, toutes les bonnes choses ont une fin. Le garçon écouta ce bruit de succion et ne réouvrit les yeux qu’après. Ca lui laissait l’impression qu’il le percevait mieux.
Durant l’instant où les londoniens se fixaient dans le blanc des yeux, Logan remontait sa main le long du buste de Mathis, afin de rejoindre son cou puis sa nuque.

-Crois-moi, j’ai envie de passer l’aprem’ avec toi... mais si tu veux avoir un cadeau de Noël digne de ce nom, il faut que je consacre ma journée aux finitions.

« Rien ne pourrait lui casser sa journée de toute façon… Tant qu’il était avec Mathis, tout irait bien. » Je retire ce que j’ai dis.
Ca, ça lui gâchait tout son bonheur. L’androgyne regarda un moment son homme, cherchant à déceler une lueur de plaisanterie ou de moquerie, mais rien… Alors Mathis était sérieux ? L’androgyne baissa un instant son regard, soupirant juste ensuite, puis redressa son visage -devenu soudainement terne-.

-Mais ! L’année dernière, j’t’ai dis que j’voulais rien, tu m’as quand même acheté quelque chose. Ok… j’ai fais pareil ! Mais là je t’ai dis c’que j’voulais donc tu n’as pas besoin de me mettre dehors. J’ai dis que j’voulais que toi… Ca répondait très bien à ta question pourtant…Mathis s’te plait…

Logan était comme chez lui ici. Il était à l’aise avec ses « beaux-parents », il leur parlait sans problème. Il avait prit ses marques et même si l’androgyne ne pouvait nier que son domicile était tout aussi agréable, il n’aurait jamais été contre -au contraire- pour passer du temps avec l’homme de sa vie. S’il avait su, Davies se serait levé plus tôt, rien que pour avoir le plaisir de passer du temps avec son compagnon.

-J’ai une idée !

Attention ! Logan et ses idées peuvent être très effrayants parfois. Il esquissa un sourire malicieux puis se redressa de façon à pouvoir s’entourer dans le drap du mieux qu’il pût. Une fois que sa fine taille fût entièrement entourée, le garçon passa l’une de ses longue jambes par-dessus la taille de Mathis, se retrouvant alors à califourchon sur lui. Ses mains partirent ensuite à la recherche de celles du châtain, permettant alors à leurs doigts de s’entremêler, puis il les plaqua au dessus de la tête de son amoureux. Tout en resserrant ses genoux -avec douceur- contre les hanches de Werly, le brun lui souffla quelques mots, bien ironique.

-Tu auras qu’à dire que j’ai été beaucoup beaucoup trop fort pour toi. Donc, tu n’as pas pu me faire partir. Ca marche ? Et puis… tu vas pas me condamner à devoir faire tous les toasts pour ce soir, mmh ? Tu serais vraiment mais vraiment trop cruel. Tu vas pas m’faire ça hein ? Pas après la nuit qu’on a passé…

Les derniers mots de Logan furent prononcés si sensuellement que celui-ci ne pût s’empêcher de se baisser afin de presser ses lèvres pulpeuses contre le cou laiteux de son ange. Pour commencer, ce ne fut qu’un chaste baiser, mais ensuite, celui-ci se transforma en d’intenses coups de langue. L’androgyne descendit ainsi jusqu’à l’un des pectoraux de Mathis, s’attardant sur son téton afin de le lui lécher et lui mordiller. Evidemment, ses mains ne perdirent pas de leur fermeté. Davies n’allait pas se laisser avoir. Ses doigts se resserrèrent sur ceux de son chéri, et son bassin se pressa contre le sien, mettant ainsi toutes les chances -aussi infimes soient-elles- de son côté.

Sa main avait, à présent, dévier jusqu’à la joue de Logan, en passant par sa nuque. Le regard fermement braqué sur son visage, le jeune Werly perçut bien rapidement la lueur déçue, si ce n’est triste, qui traversa les yeux presque noirs du styliste. Et voilà, il aurait dut si attendre ma foie. Passer une journée loin l’un de l’autre alors qu’ils attendaient tous deux cette période de break depuis des semaines... c’était stupide oui. Et croyez-moi ou non, Mathis préférerait rester avec l’amour de sa vie toute la journée plutôt que de se casser le dos -au sens propre du terme- en s’adonnant à son cadeau non-terminé. Mais avait-il le choix ? Pas vraiment non...

-Mais ! L’année dernière, j’t’ai dis que j’voulais rien, tu m’as quand même acheté quelque chose. Ok… j’ai fais pareil ! Mais là je t’ai dis c’que j’voulais donc tu n’as pas besoin de me mettre dehors. J’ai dis que j’voulais que toi… Ca répondait très bien à ta question pourtant…Mathis s’te plait…

Le ton suppliant et plaintif qu’employait Davies rendit Mathis complètement hors de lui. Pas dans le mauvais sens, on s’entend. Mais si c’était pour rendre son amour dans un état pareil, il commençait à se demander s’il ne ferait pas mieux de céder à ses « caprices », qui ne sont pas réellement des caprices vu que le châtain voulait, lui aussi, passer la journée aux côtés de son androgyne. En bref, le jeune photographe en herbe était un peu perdu, et cela se traduit rapidement dans son regard qui se mélangea entre la pitié et la remise en question. Malgré le fait qu’il se trouvait brutalement face à un choix à faire, il tenta de se défendre comme il pouvait... ce qui se montra assez pitoyable, on doit le dire. Il ne pouvait pas résister à Logan. C’était au-delà de ses forces morales.

-J’avais déjà tout commencé avant de te rejoindre à Berkeley... quand je t’ai posé la question là-bas, c’était comme pour... alimenter la conversation. Logan, c’est moi qui te demande s’il te plait. J’te demande cette après-midi, rien de plus...

Pitoyable. Je le disais bien. Mais le pire fut surement le pénible soupir que lâcha Mathis directement après ses dernières paroles, tout en baissant la tête. Là, tout de suite, il n’avait vraiment, mais alors vraiment pas envie de partir comme ça, de laisser Logan seul pour l’après-midi. Et une fois encore, son comportement démontrait très bien ses pensées, pensées que Logan devait facilement pouvoir déchiffrer en l’observant. Il le connaissait que trop bien pour ne pas percevoir cela.

-J’ai une idée !

De suite, Mat’ redressa la tête et planta son regard sur son chéri. Il le vit directement qui enroulait le draps autour de sa fine taille pour ensuite le forcer à se mettre sur le dos, en passant une de ses jambes par dessus lui. Le voilà à sa merci, coincée entre ses longues jambes, lui à califourchon par dessus son bassin. Ouvrant grands ses yeux tout en prenant un air surpris, il ne réagit pas, le laissant donc attraper ses mains pour le faire complètement prisonnier. Il l’interrogea de suite du regard, désireux de comprendre son attitude et surtout de savoir ce à quoi il pensait en parlant d’une « idée ».

-Tu auras qu’à dire que j’ai été beaucoup beaucoup trop fort pour toi. Donc, tu n’as pas pu me faire partir. Ca marche ? Et puis… tu vas pas me condamner à devoir faire tous les toasts pour ce soir, mmh ? Tu serais vraiment mais vraiment trop cruel. Tu vas pas m’faire ça hein ? Pas après la nuit qu’on a passé…

Directement, Mathis se mit à rire. Les propos de Logan étaient, il faut le dire, plutôt amusant. Mais le pauvre se défendait comme il pouvait... quoi que ses mots étaient vraiment convaincants. Le brun savait très bien qu’il n’avait qu’à faire les yeux doux à son compagnon pour que celui-ci cède à ses moindres désirs -du moins très souvent-. D’ailleurs, Werly s’apprêta à tenter de mettre les chances de son côté à son tour, mais il fut devancé par son brun. Mathis fut si agréablement surpris que son cœur sauta brutalement dans sa poitrine, rebondissant contre sa cage thoracique d’un rythme bien plus rapide. Il se mordit rapidement la lèvre inférieure tout en fermant les yeux quand Davies s’attaqua à son cou, serrant les poings comme pour s’empêcher de lui sauter littéralement dessus. Logan trichait. On peut le dire. Déjà qu’en suppliant simplement son homme, il obtenait généralement ce qu’il voulait, mais s’il commençait à le chauffer de la sorte, Mat’ fondait totalement. Comment pouvait-il résister à cela ?
Cherchant rapidement une manière de retourner la situation en sa faveur, le jeune photographe réfléchit à la va-vite afin de trouver les bons mots, des arguments capables de le sortir de tout ça et de ne pas renoncer à ses projets pour l’après-midi. Cela semblait, de toute manière, déjà peine perdue. Alors que son souffle devenait gentiment irrégulier suite à son rythme cardiaque brutalement accéléré, il rouvrit les yeux et tenta de parler en dissimulant l’effet qu’avait Logan sur lui. Ce qui était impossible bien entendu. Sa voix le traduisait très bien, entrecoupée et légèrement sensuelle.

-Attends... y a mes parents en bas. S’ils débarquent... Logan... Mmh bébé, arrête...

Argument nul. Déjà, Logan savait tout comme son chéri que les parents Werly étaient très souvent présents dans la demeure alors que les amoureux passaient du bon temps ensemble et que jamais ils ne se donneraient le droit de les déranger. Sur ce point là, les parents de Mathis respectaient en tous points l’intimité du couple. Lorsque le brun était sous leur toit, rares avaient été les fois où ils les avaient déranger. Ça n’allait pas subitement changer aujourd’hui.
Autre point cassant toute la crédibilité de Werly dans son argument : la fin de ses paroles. Logan avait jugé bon de s’en prendre au torse de son amoureux, y allant peut-être un peu trop sensuellement pour que le châtain se retienne de gémir. Je l’ai dit, je le répète : l’androgyne détient le plein pouvoir sur son photographe. De A à Z. Mathis pouvait céder très facilement à ses désirs -suivant ce que cela touchait bien évidemment-, mais si en plus il y rajoutait des touches physiques, là, c’était impossible que le châtain résiste. Et pourtant, Werly résistait. Il respira profondément pour parvenir à prendre le dessus sur le désir qui le submergeait. Inutile de préciser qu’il avait de la peine à y aboutir. Ses forces avaient été comme absorbées par Logan, il ne pouvait même plus riposter dans le but de prendre le dessus physiquement. Mais la parole lui appartenait encore. Elle était, de toute manière, le seul moyen pour lui de s’en sortir. Bien que sa voix montrait encore l’emprise qu’avait l’androgyne sur son compagnon, ce dernier parvint tout de même à marmonner quelques mots.

-On va trouver un compromis... non ? Laisse-moi une heure... je te demande pas plus. Tu prends le temps de manger quelque chose... de te doucher... je s’rais de retour dans pas longtemps. Promis.

« Promis ». Promesse qui serait tenue. Une heure. C’était tout ce que Mathis s’accorderait pour faire ce qu’il voulait faire. Tout au pire, il aurait la possibilité d’arranger les choses encore après Noël. Mais là, il devait absolument arranger au moins quelques détails afin d’offrir quelque chose de présentable à l’homme de ses rêves. Espérons maintenant que Logan lui laisserait cette opportunité.

Le regard de pitié de Mathis fit plaisir à l’androgyne. Evidemment, comme bon nombre de personnes vivant sur cette terre, Logan ne supportait pas qu’on le prenne en pitié, mais dans ce cas, c’était différent. Le garçon savait -à présent- qu’il pouvait peut-être faire en sorte que Mathis change d’avis. Qui sait… ?

-J’avais déjà tout commencé avant de te rejoindre à Berkeley... quand je t’ai posé la question là-bas, c’était comme pour... alimenter la conversation. Logan, c’est moi qui te demande s’il te plait. J’te demande cette après-midi, rien de plus...

Oh le traître ! Logan fronça gentiment les sourcils, l’air de dire « J’espère sincèrement que tu te moques de moi là bébé ! ». Malheureusement, le visage de Mathis ne laissait nullement sous-entendre une plaisanterie… Ainsi, ce dernier avait déjà certainement commencé à travailler sur son mystérieux cadeau. Etait-ce normal que le jeune Davies avait des soupçons sur la valeur de son propre cadeau ? Son amoureux semblait y travailler depuis tellement longtemps…Le brun lui, paniquait sérieusement. Il détestait qu’on lui porte autant d’attention ; ça avait le don de le mettre mal à l’aise.
Faire culpabiliser Mathis n’était pas vraiment le but de Logan. Ce dernier cherchait juste un peu d’attention, un peu de bonheur… Après tout, ne l’avait-il pas mérité après tous les évènements pitoyables qui s’étaient déroulés à Berkeley ? Le brun esquissa donc un léger sourire -rempli de déception-, tout en levant les yeux au ciel, puis haussa les épaules.

-Mais… C’est une après-midi de perdue.

Pour Logan, leur retour à l’université -dans quelques jours- était redouté puisqu’il savait pertinemment qu’il ne pourrait pas profiter de son homme à fond. Il ne le verrait que quelques heures par jours… ou par semaines. Et oui, ce n’était pas dans la nature de Davies d’être aussi pessimiste mais les derniers moments qu’il avait passé dans cet endroit si prestigieux l’avaient profondément blessé.
Logan soupira alors doucement -au moment même où il se mit fermement sur son chéri- puis tenta de nouveau par tous les moyens de lui faire changer d’avis.
Ses baisers, ses caresses, ses douces pressions sur son bassin, tout était fait dans le simple but de faire craquer le châtain. Maintenant que c’était aussi bien parti, pourquoi tout lâcher ? Logan était un garçon très ambitieux… Et il allait tout faire, même s’il échouait au final, pour mettre toutes les chances de son côté. Logan ferma donc les yeux, continuant son petit jeu sensuel et horriblement agréable… Il mordilla le téton de son photographe, s’attaquant à l’autre de temps en temps, puis descendit petit à petit jusqu’à ses abdominaux. Lui-même savait à quel point c’était difficile de résister… mais il savait aussi très bien qu’il fallait mieux céder à la torture -ou à la tentation- plutôt que de lutter. Pauvre Mathis ! Ca lui ferait plus de bien que de mal. xD

-Attends... y a mes parents en bas. S’ils débarquent... Logan... Mmh bébé, arrête...

Logan rit doucement, d’un air assez moqueur. Pour une fois qu’il avait le dessus sur son homme, il ne fallait pas lui casser tout. Doucement, l’androgyne releva les yeux -sans pour autant décoller ses lèvres pulpeuses du ventre de Mathis-, puis sortit exagérément le bout de sa langue percée pour faire passer le plus de provocation possible dans ses yeux sombres. Suite à cela, le styliste se redressa puis haussa faiblement les épaules.

-Tes parents nous ont entendu faire l’amour des dizaines de fois. Et là ? J’fais rien… Pour l’instant. Et puis, ils ont eu le son… S’ils débarquent, on leur offrira l’image. C’est sympa, non ?

Que d’ironie. Il est vrai que Logan n’était pas moins bruyant quand il faisait l’amour avec son châtain, chez celui-ci. Et peu importe si les parents de ce dernier dormaient, ou non. Ce n’était pas un manque de bonne volonté, au contraire, c’était un manque de capacité. L’androgyne n’arrivait pas du tout à se taire. Mais peu importe. Le sujet n’était pas là.
Logan esquissa donc un autre sourire, plus provocateur que jamais, puis se mordit sensuellement la lèvre inférieure en remontant son visage jusqu’à celui de son compagnon. Là, ses lèvres pulpeuses se pressèrent contre les siennes, juste avant qu’il ne redescende jusqu’au bas ventre de l’homme de sa vie. Pourquoi s’arrêter maintenant alors que la provocation était devenue la plus fidèle amie du garçon ? Davies se pinça les lèvres, puis glissa sa langue sous le boxer -qui dépassait du jean de Mathis- afin de lui chatouiller le haut de son entrejambe. Rien de très… sexuel, mais juste atrocement douloureux pour un homme qui résistait.

-On va trouver un compromis... non ? Laisse-moi une heure... je te demande pas plus. Tu prends le temps de manger quelque chose... de te doucher... je s’rais de retour dans pas longtemps. Promis.

Une heure ? Mmh… Mathis pouvait certainement mieux faire. Logan leva les yeux au ciel en mordant chaudement le haut du jean de son chéri, puis laissa ses fines mains glisser le long des bras de son ange. Inutile de le maintenir encore plus. Si le châtain avait eu envie de se débattre, il aurait largement eu les capacités de le faire… Encore un élément encourageant. Maintenant, les doigts fins et manucurés d’une main de l’étudiant galopèrent sur le haut du torse du photographe, alors que l’autre main -elle- était appuyée sur le matelas.

-T’es si pressé que ça ?

Logan refusait de rester ici à ne rien faire pendant que son homme s’occupait de son cadeau. Lui, il voulait être avec ce dernier, et il aurait également voulu se prélasser dans le lit et dans ses* bras… Malheureusement, cela semblait déjà trop tard.
Et puis, pourquoi s’entêter à chauffer le châtain alors que celui-ci ne semblait manifester aucune envie ? Logan détestait cela ; quand il faisait de son mieux -ou presque- pour plaire à son homme, pour lui donner envie, alors que ça ne servait à rien. Il faut bien l’admettre. En général, quand le photographe décidait de laisser ses pulsions l’envahir, il était beaucoup plus entreprenant. Il n'y avait qu'à repenser à sa* façon d'agir, la veille : Mat' s'était presque jeté sur son petit-ami.
Logan soupira donc silencieusement puis se redressa de façon à pouvoir se mettre à califourchon sur le bassin de l’homme de sa vie. Ses mains fines étaient plaquées sur ses pectoraux.

-Ok. J’abandonne, j’te laisse tranquille. J’prends ma douche rapidement, j’t’aide à changer les draps c’est la moindre des choses, et j’rentre. On se verra ce soir de toute façon.

Davies esquissa un léger sourire puis pressa ses lèvres sur celles de son Werly avant de se lever du lit. Evidemment, il emporta le drap avec lui pour se pas dévoiler son corps nu aussi librement. Le garçon se mordit doucement la lèvre inférieure puis attrapa ses affaires une à une avant de filer jusqu’à la salle de bain.
La douche fut très agréable. Il faut dire aussi qu’après avoir transpiré autant, cela ne pouvait que soulager et aider à se sentir plus propre. Logan s’habilla rapidement, se coiffa et se maquilla à la perfection -comme toujours- avant de sortir de la pièce. Inutile de détailler, pas vrai ?
Dans la chambre, c’était vraiment le bazar. Les draps étaient tellement froissés sur le matelas que cela donnait une impression de fouillis monumental. L’androgyne grimaça légèrement et commença à défaire le lit, avant de le « revêtir » de draps propres. Voilà qui était bien mieux.
Et maintenant… C’était l’heure des courtes séparations.
Le brun sortit donc de la chambre, puisque son homme n’y était plus, puis se rendit dans le salon. Toute la petite famille était réunie. Logan s’approcha des parents pour les embrasser avant de terminer par Mathis.

-Mais… C’est une après-midi de perdue.

Ça, pour sur que c’était une après-midi de perdu. Mathis le savait pertinemment et il se mordait déjà les doigts de ne pas passer toute la journée auprès de son ange. Et pourtant, il avait promis à sa mère -ou plutôt à lui-même- qu’il terminerait ce qu’il avait à faire afin que son cadeau soit plus présentable qu’il ne l’était à présent. Et il se tiendrait à cde qu’il avait juré de faire, bien que maintenant, la tâche sera exécutée à contre cœur. Entre une après-midi enfermé avec sa mère afin de s’adonner à cela et une après-midi rien qu’avec l’amour de sa vie, il n’y avait pas photo. Werly choisirait la deuxième solution sans hésitation. Logan était tout pour lui. Alors je vous laisse imaginer à quel point il était démotivé sur le moment.
De toute manière, ce regret intérieur fut vite balayé. Enfin, pas entièrement, certes. Mais étant donné que Logan avait fait le choix de prendre les commandes et de faire son possible pour faire pencher le châtain de son côté, ce dernier ne put s’empêcher de sentir une vague de chaleur l’enivrer, alors que des petits points se formaient sur sa chair, montrant les frissons de désirs qui l’emprisonnaient. En effet, il ferait bien mieux de se laisser aller, de laisser ses pulsions prendre le dessus plutôt que de se battre pour ne pas craquer sous l’effet que lui procurait l’homme de sa vie. Mais non. Abruti comme il est, Mat’ préféra prendre l’option « lutte horriblement douloureuse ». Et je confirme, c’était horriblement douloureux pour lui de subir sans réagir.

-Tes parents nous ont entendu faire l’amour des dizaines de fois. Et là ? J’fais rien… Pour l’instant. Et puis, ils ont eu le son… S’ils débarquent, on leur offrira l’image. C’est sympa, non ?

C’était bien des remarques à la Logan ça... et une fois encore, si le jeune photographe avait choisi de se laisser submerger par cette vague de désir, il aurait simplement renversé la situation physique afin de se retrouver par dessus son androgyne, tout ça pour lui rendre la pareil dans ses gestes sensuels et horriblement excitant. La suite... vous la connaissez. Ce serait certainement été plus loin. Mais l’entêté luttait toujours, souffrant tout de même un peu... alors que cela pourrait être tout le contraire.
Bref, quoi qu’il en soit, Mathis n’eu pas le temps de sortir un argument débiles pour se défendre, car le brun le coupa complètement en passant au niveau supérieur. Ce ne fut donc pas une phrase ou même un mot qui sortit de la bouche de Werly, mais un gémissement mélangé entre la « souffrance » et l’envie. Logan avait vraiment décidé de le faire pencher de l’autre côté de la balance, et si vous voulez mon avis, il y parviendra rapidement... quoi que.
Le styliste venait donc de commettre un geste qui eu tout son effet sur son chéri. Ce n’était peut-être pas grand chose contrairement à ce qui c’était passé cette nuit, mais c’était suffisant pour que Mathis doive se mordre la lèvre inférieure presque à sang afin de s’empêcher de craquer. Quand je le traitais d’abruti, n’avais-je pas raison ?

-T’es si pressé que ça ?
-Logan...

Partagée entre le gémissement et le supplice, la voix du photographe ne s’était pas vraiment imposée. Et pourtant, Logan paru lâcher prise. À moins qu’il se remette à califourchon sur son homme dans le but de continuer son agréable torture. Mais non. Mat’ pu largement voir, en lisant dans son* regard, que le jeu était terminé. Davies rendait les armes. C’était loin de plaire au châtain évidemment, mais cela le soulagea d’un côté. Plus vite il pourra faire ce qu’il avait à faire et plus vite il pourra retrouver son chéri. Si après cela on me dit qu’il n’est pas amoureux... il pense à leurs retrouvailles alors qu’ils ne sont même pas séparés. Passer une après-midi loin de lui se montrera certainement plus dure que vous ne le pensez, pour Mathis du moins.

-Ok. J’abandonne, j’te laisse tranquille. J’prends ma douche rapidement, j’t’aide à changer les draps c’est la moindre des choses, et j’rentre. On se verra ce soir de toute façon.

Et une fois encore, Mathis n’eu pas le loisir de répondre, car l’androgyne avait déjà prit de l’avance en se penchant vers lui pour poser ses lèvres sur les siennes. Au moins une chose positive : il ne lui en voulait pas. Cela soulagea un minimum Werly qui craignait de vexer son ange en lui refusant une après-midi. Mais que cela soit le cas ou non, Mat’ jurait de passer le reste des vacances avec lui et avec personne d’autre. Et je le répète, le jeune homme tient ses promesses. Toujours.
En bref, Logan finit par se lever afin de récupérer ses affaires et se diriger vers la salle de bain. Le photographe, lui, resta un moment allongé à regarder le plafond en soupirant plusieurs fois de suite. Il regrettait déjà d’avoir choisi l’option « cadeau » pour la journée. La passer avec Logan aurait été bien plus agréable. Mais ma foie, tant pis. Son choix était fait. Il se releva donc et se mit à défaire son lit doucement. Mais ce fut de brève durée, car la voix de sa mère l’appela à l’étage inférieur. Il abandonna donc sa chambre après avoir enfilé un tee-shirt et rejoignit ses parents posés au salon. Ce fut son géniteur qui prit la parole le premier, alors que le jeune Werly grimaçait en se frottant l’arrière de la tête assez machinalement.

-Tu en as mit du temps à descendre.
-Logan a dormi ici j’te rappelle...
-Ah oui, rigola le père. J’avais « oublié ».

Mathis lui tira la langue en guise de réponse. Il savait bien que son père le cherchait, mais lui n’avait aucune envie de partir dans son sens. Il était déjà démoralisé à l’idée de se dire que son après-midi se passera sans Logan, il n’avait donc pas le cœur à chercher son paternel maintenant. Mais bref. Une petite conversation démarra entre les parents et leur enfant, échangeant le récit de leur journée respective. Et l’androgyne ne tarda pas à pointer le bout de son nez. Mathis se tu donc et appuya une de ses épaules contre l’encadrement de la porte du salon, mains glissées dans les poches de son pantalon. Il laissa son chéri dire bonjour à sa belle-famille à sa manière, puis lui sourit tendrement quand vint son tour de se faire embrassé. Il posa ensuite une main sur sa hanche, comme pour le supplier de rester près de lui, puis il tourna la tête vers sa mère.

-J’le ramène et j’viens te chercher.
-Pas de problème mon cœur. À ce soir alors Logan.

Et après de courts au revoir, Mathis et l’androgyne se préparèrent à sortir avant de se diriger à l’extérieur, dans la voiture du photographe. Ce dernier conduisit lentement, étrangement, afin de rallonger le temps qui lui restait à passer avec son ange avant de le laisser. Une fois arrivés chez les Davies, Mat’ prit le temps de dire au revoir à son homme à sa manière avant de repartir chez lui, à contre cœur. Il alla donc chercher sa mère et l’après-midi barbante commença... En milieu d’activité, Mathis s’empressa d’envoyer un sms à son chéri, espérant de tout cœur que les heures défilent vite jusqu’à ce soir.

Code:

J’ai hâte d’être à ce soir pour te revoir. Tu me manques déjà... Je t’aime mon coeur. x3.

-Bon on y va ?
Oui, oui...
-Va déjà allumer la voiture Mathis.

Cela faisait un quart d’heure que le châtain attendait, assis au bas des escaliers. À peine rentré, il s’était empressé de prendre une bonne douche, de s’habiller (un jean simple délavé et une chemise blanche afin de faire plus « classe » pour l’occasion), de se coiffer, ... bref, de se préparer afin de se rendre chez les Davies. Il tapotait nerveusement du pied par terre depuis qu’il s’était installé et n’arrêtait pas d’harceler ses parents afin qu’ils se dépêchent. Quant il s’agissait de voir Logan, le photographe pouvait se montrer très casse-pied et désagréable avec ses géniteurs. Mais ces derniers comprenaient.
Bref. Après avoir entendu la réponse calme de son père, le châtain se leva en grognant de mécontentement et attrapa sa veste blanche accrochée au porte manteau avant de sortir et d’aller s’engouffrer dans le véhicule afin de le démarrer. Le lecteur CD s’alluma dés le contact établi et Mat’ passa le temps en chantonnant la musique qui passait à l’instant. Ses parents le rejoignirent une dizaine de minutes plus tôt et ils purent enfin partir en direction de chez les Davies. Le rejeton Werly conduisit bien plus rapidement cette fois-ci, pressé, et se fit d’ailleurs enguirlandé plusieurs fois par sa génitrice qui lui demandait de ralentir. Mais le trajet se passe bien et ils furent bien vite devant la porte de la demeure. Mat’ frappa et attendit, se remettant à taper du pied par terre, mécaniquement.

-Mat’, calme-toi ! Tu es insupportable depuis tout à l’heure !
-J’me calme si j’veux...

Mais ces mots furent tellement marmonnés que les parents n’entendirent qu’un grognement de mécontentement. Heureusement... xD

-Logan...

Ce mot n’avait servi à rien. A vrai dire, si Logan s’était montré aussi calme et aussi peu susceptible, c’était pour une bonne raison ; ce soir était la veille de Noël et les deux familles devaient se réunir pour passer un moment agréable. Inutile donc de créer une dispute à cause de cette après-midi -très importante- qui venait d’être gâchée. Enfin… Ce n’était pas réellement pour cela que Davies ressentait un peu d’amertume au fond de lui. En réalité, il était surtout extrêmement frustré de remarquer que Mathis n’avait manifesté aucune envie de passer à l’étape supérieure. Quel était donc le problème ? Etait-ce le styliste qui s’y était mal pris ? Lui qui pourtant jurerait savoir s’y prendre avec les hommes… Ou encore, était-ce le jeune Werly qui n’avait pas ressenti de désir ? L’amour avec un grand A pouvait parfois rendre les gens un peu parano, et c’était le cas de l’androgyne. Celui-ci se sentait plus amoureux que jamais, si bien que dans de nombreuses situations, lorsque quelque chose ne tournait pas rond, il s’inventait les pires scénarios. Aujourd’hui, le garçon était persuadé qu’il ne faisait plus d’effet à l’homme de sa vie, que le désir et l’amour étaient devenues deux choses distinctes.

Après donc, s’être douché et tout ce qui allait avec, le jeune Davies prit le temps de descendre les escaliers. Le simple fait de devoir se retrouver devant celui qui venait de le frustrer lui nouait la gorge. Pourquoi se sentait-il si pathétique ? Si débutant ? Logan avait pourtant pas mal d’expérience en ce qui consistait de faire plaisir à la gente masculine… Quoi qu’il en soit, le londonien n’avait plus le choix. Il s’approcha alors tranquillement et salua les parents Werly avant d’embrasser chastement son homme. Mathis avait beau faire ce qu’il voulait, même la pire des atrocités, Davies l’aimerait toujours et ce, quoi qu’il advienne.

-J’le ramène et j’viens te chercher.
-Pas de problème mon cœur. À ce soir alors Logan.

Logan était prêt à riposter, mais Mathis l’emporta jusqu’à la sortie de la maison. Evidemment, et heureusement, entre temps l’androgyne avait pu répondre à la maman de son chéri en un petit « A ce soir… ». Vous l’aurez compris, Davies ne se sentait pas réellement dans son assiette et étrangement, il avait hâte d’être chez lui afin de pouvoir se reposer et peut-être même se confier un peu à son frère. Ce dernier l’éclairerait certainement malgré le fait qu’il n’ai aucune expérience avec les hommes.
Dans la voiture, le trajet se passa dans le silence. Logan avait la tête poser contre la vitre et son regard était perdu dans le vide. Ses iris sombres et brillantes croisaient sans cesse le défilement des arbres, des maisons et de tout ce que l’on pouvait trouver en ville. Rien de bien intéressant comparé à tout ce qui se bousculait dans l’esprit de notre jeune styliste.
Une fois que les « Au revoir » furent fait, le jeune Logan salua ses parents, ainsi que Lucas, avant de foncer dans sa chambre. Presque inconsciemment, sa porte claqua contre l’encadrement. Maintenant, il pouvait craquer.
[…]

Code:

 J’ai hâte d’être à ce soir pour te revoir. Tu me manques déjà... Je t’aime mon cœur. x3.

En sentant son portable vibrer, quelques instants plus tard, Logan sursauta. Depuis quand s’était-il assoupi ? Il n’en savait rien mais en tout cas, ce vibreur en plus cette masse qui le collait, le tiraient bien de son sommeil. Ne cherchez pas plus loin… Lucas était tout simplement tout contre son petit frère, afin de pouvoir le serrer dans ses bras. L’ainé était peut-être quelqu’un de très embêtant parfois, mais il était aussi très protecteur et mieux encore ; il comprenait tout en un seul coup d’œil…

-Lucas ?! Bouge, tu m’écrases !

Logan était toujours très sympathique quand il se réveillait… et encore plus sympa quand il était mal dans sa peau ou mal luné. Ironique bien entendu, et Lucas était assez intelligent pour savoir que son cadet avait besoin d’un peu d’aide pour commencer à vider son sac. Après, ça irait tout seul.

-Qu’est c’qui va pas ? T’as les yeux rouges, tu as pleuré ?

Et après cela, comment voulez-vous que l’androgyne puisse mentir ou esquiver la situation ? Il souffla doucement tout en haussant faiblement ses frêles épaules puis se lécha les lèvres avant de se serrer un peu plus contre son grand frère. Ce dernier lui sourit tendrement, remontant un peu la couverture sur leur corps, puis l’encouragea avec son regard.

-J’voulais pas rentrer maintenant… Mathis m’a réveillé pour me dire qu’on pourrait pas rester ensemble. Enfin, j’peux comprendre…Seulement j’ai essayé de le convaincre et il a résisté.

Lucas leva les yeux au ciel, visiblement amusé. Forcément, dit comme ça, on pourrait facilement croire que l’on a à faire à un enfant capricieux qui se plaint parce qu’il n’a pas obtenu ce qu’il voulait. Malheureusement, ce n’était pas le cas… Si seulement c’était aussi simple.
Logan fronça donc les sourcils, gentiment, puis frappa le torse de son ainé avec douceur. Tout ce que souhaitait le styliste, c’était de l’écoute et pourquoi pas de l’aide…Il poursuivit donc, d’une petite voix.

-J’l’ai chauffé…Quand j’ai vu qu’il réagissait pas, t’imagine pas à quel point j’avais envie de disparaitre. J’ai l’impression qu’il ne me désire plus comme avant, qu’on fait l’amour quand il l’a décidé. Genre hier soir, il m’a sauté dessus et on l’a fait… Ce matin, j’essaye et lui il se retient. Il m’aurait dit « Va-y Logan, suce moi j’m’en fous j’te ferais rien ! » ça m’aurait pas étonné tellement il avait l’air…indifférent.
-Tu t’fais des idées…
-Alors pourquoi avant, avec toutes ces filles, il couchait tout le temps ? Et… tu crois qu’on peut dissocier l’amour et le désir ? Tu crois qu’il peut m’aimer sans me désirer ?
-Logan, crois moi… J’vous ai déjà observé et ton mec est fou de toi. Quand il te regarde, j’ai l’impression qu’il va te faire l’amour sur place.
-Bin c’est qu’une impression alors. J’lui fais peut-être peur… Il suit peut-être plus…

Logan repensait à de nombreuses discussions qu’il avait eu avec l’homme de sa vie. Souvent, celles-ci avaient failli les conduire à des disputes inutiles, si bien qu’ils avaient préféré se taire. Il fallait mieux, en effet. L’un des sujets principaux avait été abordé à Berkeley, à l’arrivée de Mathis lorsque Logan s’était retrouvé totalement perdu avec le gamin, Gaël.
Bref.
Lucas regarda son petit frère, n’était absolument pas sur de tout saisir, puis lui caressa le dos avant de l’encourager à continuer.

-J’lui parle de mariage, j’lui dis que j’veux vivre avec lui, que j’veux des enfants… J’lui parle de tout c’qui peut faire fuir un mec de 19 ans ! Il essaye peut-être de m’freiner… tu crois pas ?
-Si c’est l’cas, il pourrait choisir un autre moyen, c’est pas évident à comprendre. En tout cas Logan, essuie moi tes yeux, va te préparer et oublie ça pendant un moment d’accord ?

Logan décida d’écouter les conseils de son frère, se promettant intérieurement de suivre de nouvelles directives. Celles-ci, Mathis les découvrirait sans doute assez tôt…
Quoi qu’il en soit, il lui fallait maintenant répondre à ce sms, qui le bloquait bien plus que ce que l’on pourrait croire… tout en se dirigeant vers la salle de bain, Davies tapa un texte rapide, bref.

Code:

T’avais qu’à m’laisser faire tout à l’heure, j’t’aurais fais passer un moment assez agréable pour que ton aprem passe un peu plus vite. Je t’aime chéri, plus que toi tu ne m’aimes.

Après mainte et mainte relecture, Logan envoya son sms. Il attendit l’accusé de réception avant d’aller se préparer. Autant commencer maintenant puisqu’il lui fallait assez longtemps pour qu’il se juge comme « Canon ».
[…]
2 heures. Ce fut le laps de temps qu’il s’était écoulé entre l’envoi du message et maintenant. Evidemment, ça en valait la peine. Davies était plus beau que jamais, et il portait du neuf ; pour cause : c’était des vêtements qu’il avait crée de ses propres mains. Cela lui avait prit du temps, mais le résultat était largement appréciable.
La sonnerie retentit. Le jeune homme descendit les escaliers, croisant le regard de sa mère qui le regardait avec émerveillement.

-Mon dieu, tu es magnifique mon chéri.

Logan rit doucement, profondément touché, puis s’avança vers sa mère afin de la serrer dans ses bras. Comme toujours, elle avait les bons mots pour redonner le sourire.

-Merci.

Pendant ce temps, ce fut le paternel qui fila ouvrir la porte d’entrée, découvrant alors des parents agacés et un Mathis complètement impatient. Amusé, le père Davies s’écarta et les laissa entrer avant de les saluer chaleureusement. Quelle chance que les familles s’entendent aussi bien… Logan esquissa un léger sourire, laissant sa famille saluer sa belle-famille, puis croisa le regard de Mathis. Il était très beau, comme toujours. Le styliste s’approcha lentement de lui, mains dans les poches, puis l’embrassa tendrement sur la joue.

-Tu vois, t’as survécu à ton « horrible » après-midi…

Logan lui sourit légèrement puis se tourna vers Lucas, qui venait de lui caresser rapidement les cheveux.

« Mais ces mots furent tellement marmonnés que les parents n’entendirent qu’un grognement de mécontentement. » Joker... En réalité, son père avait bel et bien perçu le ton qu’avait employé son fiston et il faut le dire, rares étaient les fois où Mathis se mettait en rogne contre ses parents. Haussant les sourcils d’incompréhension, il franchit le pas qui le séparait du châtain et posa une main sur son* épaule, prenant un visage soucieux, voire protecteur. Mat’ agacé, tourna son visage vers son paternel, après avoir glissé ses mains dans les poches de son jean, et le regarda comme insensible. Pourtant, au fond de lui, il n’était pas au top. Et cet élément, son père avait bien fait de le remarquer.

-Qu’est-ce qu’il t’arrive ? Tu n’es pas dans ton état normal...
-Laisse. J’ai rien.
-Mathis...
-J’t’assure papa, ça va.

Il lui adressa ensuite un sourire léger mais qui se voulait sincère, ce qui fit que le père Werly n’insista pas plus. Mathis était tout de même bon comédien... « J’ai rien. » Mais bien sur... Non, en réalité, il y avait quelque chose qui le tracassait. Déjà, il avait passé une après-midi qu’il qualifierait d’insupportable, loin de Logan. Mais en plus, ce dernier semblait avoir franchement été frustré lors de leurs séparations. Pas un mot dans la voiture, une attitude étrange, ... et surtout, ce message qu’il avait envoyé au photographe comme réponse. Certes, la fin était plus que plaisante, mais le reste avait fait mal à Mathis. Directement, il s’en était voulu. Et depuis que le sms avait été parcouru par ses yeux, le jeune londonien se torturait l’esprit en se sentant tout sauf quelqu’un de bien pour l’androgyne. « J’avais devant moi un supplicié au bûcher. » (Révélation, Stephenie Meyer) Un supplicié au bûcher, c’était ce qu’était Mathis en ce moment même.
À son plus grand soulagement, le père de Logan vint rapidement leurs ouvrir. Tous contents de se revoir, les parents Werly entrèrent, suivit de Mat’. Des bonjours chaleureux furent échangés et directement après avoir gentiment salué la génitrice de son ange, le châtain chercha celui-ci des yeux. Et rapidement, leurs regards se croisèrent. En ce moment précis, le coeur du jeune homme ne put que bondir de joie, en plus de se tordre de douleur. Logan s’approcha de lui, il le laissa faire, se contentant de se forcer à sourire un minimum pour dissimuler le supplice qu’il endurait.

-Tu vois, t’as survécu à ton « horrible » après-midi…

Un hochement d’épaules. Telle fut la réponse de Mathis. De toute manière, même s’il avait souhaité dire quelque chose, il n’aurait pas pu le faire. La voix du père de famille résonna dans l’entrée, priant ses invités de prendre place au salon afin de ne pas passer le réveillon dans l’entrée. Tout le monde se mit donc en marche pour la pièce d’à côté... tous sauf Lucas qui attrapa son beau-frère par l’épaule pour l’empêcher de partir. Mat’ se tourna vers lui, le regard interrogateur. Et ce ne fut que quand l’entrée fut vide que le grand frère se mit à parler.

-Toi, y a un truc qui va pas.

Lucas avait le don de toujours voir quand les gens allaient bien ou non. C’était d’ailleurs un point qui agaçait Mathis, car il ne pouvait rien cacher au frère de son chéri. Mais d’un autre côté, c’était une bonne chose, car Lucas était un jeune homme plus expérimenté que lui et qui était toujours de bons conseils, particulièrement quant la discussion visait son petit frère.
Conscient qu’il ne pouvait pas mentir, Mat’ se laissa tomber mollement afin de se retrouver assis sur les marches de l’escalier menant à l’étage supérieur. Son beau-frère fit de même et l’encouragea du regard pour qu’il lui explique ce qui semblait tant le préoccuper. Mais comme le jeune photographe semblait avoir de la peine à démarrer, le jeune homme posa une simple question qui permettrait surement au châtain de lâcher ce qu’il avait sur le cœur.

-C’est par rapport à Logan je suppose.
-Joker...

Lucas laissa un léger rire amusé sortir de sa bouche alors que Mathis se contenta de lui sourire maladroitement, laissant ainsi place à une grimace sur son visage. Puis il finit par soupirer, longuement et péniblement. Après avoir furtivement passé sa langue sur ses lèvres, il se racla la gorge et se mit à exposer son problème.

-Je fais tout de travers depuis qu’il est parti en Californie. Tu dois être au courant qu’on a failli rompre. Eh beh c’est ma faute, pas la sienne. J’me suis renfermé sur moi-même depuis la mort de ma sœur, et je délaisse Logan. Enfin, depuis qu’on est arrivé ici, ça va mieux parce que je fais plus attention à mes études. Y a plus que lui. Mais... je sais que j’agis pas correctement quand même.
-J’suis pas sure de te suivre Mat’...

Le concerné regarda son grand-frère avec des yeux qui feraient frémir une personne au cœur de pierre. La douleur qu’il ressentait, ce supplice se transcrivait parfaitement dans ses pupilles chocolatées. D’ailleurs, Lucas grimaça discrètement en croisant le regard du châtain. Ce dernier s’empressa ensuite de sortir son téléphone de sa poche et d’ouvrir le message de Logan pour le montrer au frère de ce dernier.

-À tous les coups, j’suis sûre qu’il t’en as parlé.
-Tu devines bien.
-Donc voilà. Ça résume tout non ? J’fais tout de travers. J’suis pas l’homme que Logan mérite d’avoir. Il mérite beaucoup mieux que le connard que j’suis.

Lucas soupira. Rendant le téléphone à son propriétaire, il posa ensuite une main rassurante sur son* épaule afin de l’inciter à le regarder. Ce que fit le « supplicié au bûcher » sans tarder. Posant ses iris transpercés par le remord, Mathis resta sans rien dire, attendant que le jeune homme lui fasse part de son avis sur l’histoire.

-J’te défends de dire que Logan ne te mérite pas. Mathis, tu ES un type bien, sincèrement. Et mon frère t’aime. Ça, y a pas photo. J’l’ai jamais vu comme ça. Y a que toi qui a eu le don de le rendre comme ça, si heureux et pourtant si triste quand quelque chose de mal se passe entre vous. On en a longuement parlé tout à l’heure. Il ne sait pas ce que tu penses. Il m’a dit que tu l’aimais peut-être sans le désirer, ou encore qu’il te fait peut-être peur avec ses envies de mariage et de gamins.
-Tu sais comme moi que c’est faux. Dans les deux cas. J’aime Logan à en crever et sincèrement, ce matin quand il m’a chauffé, j’lui aurais sauté dessus si j’avais pas eu l’obligation de m’adonner à mon cadeau pour l’aprem’. Faut pas qu’il pense que j’le désire pas... c’est pas ça du tout. Il m’fait un effet de malade.

Cette fin de phrase ne pu qu’inciter Lucas à émettre un petit rire. Souriant légèrement, Mathis lui donna un gentil coup de coude dans les côtes, comme pour lui demander de rester sérieux. Ses problèmes de couple le dépassaient. Il ne souhaitait qu’une chose : rendre Logan heureux. Seulement, il avait l’impression d’agir en sens inverse depuis plusieurs mois. Rapidement, il reprit la contrôle de la conversation en continua à contester les idées que Logan avait rapporté à son frère.

-Et il me fait pas peur. Je rêve de faire ma vie avec lui.
-Fais-le lui comprendre.

Mathis posa son regard sur son beau-frère, arrachant encore une grimace à ce dernier. Décidément, cette tête de douleur n’inspirait pas grand chose de positif. Cependant, le châtain était décidé à convaincre Lucas quant à ses envies. Cela commençait dés maintenant. Plongeant sa main dans une des poches externes de sa veste blanche, il en sortit une petite boîte en velours noir et la tendait à son beau-frère. Elle représentait en grande partie le cadeau qu’il allait faire à son ange. Lucas la prit donc et l’ouvrit avant d’arquer un sourcil en découvrant l’objet. Déviant son regard sur Mathis, il lui demanda :

-J’suis pas sure de saisir...
-Réfléchis un peu. Ça représente quoi pour toi ?

Lucas reposa son regard sur l’objet et, après quelques secondes, un sourire illuminé et sincère apparu sur son visage. Il referma la boîte et la rendit au photographe qui s’empressa de la remettre dans sa poche. Directement, son beau-frère le rassura.

-Tout ce que je te conseille, c’est d’en parler avec lui. Et si tu lui offres ça... à mon avis, ça peut que bien se passer. Mais il faut que tu lui dises ce que tu penses. Un couple ne fonctionne qu’avec la parole.
-Je sais...
-Alors tu dois lui en parler. Dés ce soir. Et un dernier truc. Je veux que tu arrêtes de te rabaisser plus bas que terre. Tu peux me croire, tu es l’homme idéal pour mon p’tit frère. Je sais que tu es celui qu’il a toujours attendu.

Matis sourit gentiment au jeune homme, puis tous deux se relevèrent pour rejoindre le reste des familles dans le salon. En chemin, le châtain ôta sa veste et alla rapidement l’accrocher au dossier d’une chaise entourant la table préparée pour la soirée. Il chercha ensuite Logan du regard, tombant d’abord sur le regard soucieux de sa mère. À tous les coups, le père Werly avait vendu la mèche. Mais tant pis. Mat’ ne voulait pas s’expliquer maintenant. Il le ferait à un autre moment. Il continua donc d’épier la pièce et finit par deviner la silhouette de l’androgyne dans la cuisine. Il aidait certainement sa mère. Peu importe, Mathis prit la direction de cette partie de la maison et entra tout en toussotant afin de montrer son arrivée. La mère de Logan fut la première à se retourner, souriant à son beau-fils. Puis elle regarda l’androgyne, lui disant que tout était bon. Elle finit ensuite par rejoindre les autres parents dans le salon, laissant les amoureux seuls. À tous les coups, elle avait fait exprès rien que pour les laisser en tête à tête, cela se sentait.

Pour seule réponse à sa question, Logan n’eut droit qu’à un bref haussement d’épaules. Evidemment, il ne pût que froncer les sourcils, se demandant pourquoi est ce que Mathis agissait comme ça si soudainement. Pourquoi est ce qu’il se montrait si froid et distant… Décidemment, ça n’en finirait jamais. Davies hocha donc la tête positivement -très faiblement- avant de redresser son regard vers son paternel, qui invitait les parents Werly à s’approcher. C’était la moindre des choses. Rester dans l’entrée ne servirait strictement à rien, et puis, autant profiter de la sublime table qui était dressée. Logan suivit donc le mouvement, ne se retournant même pas sur l’attitude de son homme, puis enfonça ses mains dans les poches de son jean. L’amour le rendait complètement fou. Après tout, est ce que Mathis s’était réellement montré froid et distant ? Rien n’était moins sur… Attention Davies, la parano te guette…

En voyant sa maman se diriger vers la cuisine, Logan décida de la suivre. Discuter avec elle ne pourrait que lui changer les idées, en plus de lui redonner le sourire. Ca marchait à tous les coups…

-Logan, tu m’aides ?

L’androgyne hocha la tête positivement puis s’approcha de la table de la cuisine afin de regarder les plats qui s’y trouvaient. Du foie gras, du saumon, de la charcuterie et même un plat d’huitres. Décidemment, les Davies s’étaient donnés à fond pour que ce premier Noël qu’ils faisaient ensemble reste mémorable. A vrai dire, les parents de Logan avaient surtout fait cela pour leur fils. Ils savaient à quel point les Werly étaient important pour lui… Et tout ce qui lui était cher, leur était cher également.

-Bien sur…
-Qu’est ce qu’ils font là haut, Lucas et Mathis ?

Excellente question, et évidemment, Logan connaissait la réponse.
Tout à l’heure, en voyant son ainé partir, il n’avait pu s’empêcher de le regarder d’un regard noir. Un regard noir qui n’était pourtant pas si agressif que cela puisque le styliste savait pertinemment que Lucas ne ferait jamais rien pour le nuire, bien au contraire. S’il était parti avec Mathis, c’était certainement parce qu’il avait une idée pour rabibocher leur couple. Qui sait… ?

-J’ai oublié de dire à Lucas de garder c’que j’lui ai dis, pour lui-même alors il balance certainement tout à Mathis…
-Et…c’est grave ?
-Non…C’est juste que c’est plus comme avant avec Mathis. Tu sais maman, j’ai fais la plus grosse connerie de ma vie en allant à Berkeley. Deux mois loin de lui, et quand on s’est retrouvé, on s’voyait même pas. Il m’en a voulu, il me l’a dit…j’sais vraiment pas quoi faire. J’ai l’impression de le décevoir à chaque fois que j’fais un truc.
-Logan, dis pas des choses comme ça. Sa mère me parle tu sais, et elle m’a dit combien il t’aime.
-Bon… J’aurais jamais imaginé de dire ça un jour mais, c’que j’ai dis à Lucas tout à l’heure, ça concernait un peu plus ma vie sexuelle.

Evidemment, la maman n’était pas gênée le moindre du monde puisque sa priorité était tout de même d’aider son fils au maximum. Et puis, la famille Davies a toujours été extrêmement complice, se racontant tout et n’importe. Aucun sujet n’était tabou… Et heureusement, c’était beaucoup plus facile ainsi.

-Oh…tu peux m’en parler tu sais.

Et il n’en fallut pas plus pour que Logan se confie, comme il l’avait fait quelques heures auparavant, en compagnie de son ainé. Sa maman resta très attentive, abandonnant même entièrement ses fourneaux et la préparation de la présentation des plats. Du coup, ce fut Logan qui fit tout, sans omettre de dire tout ce qu’il avait sur le cœur. A présent, il ne pleurait pas. Si ses larmes s’étaient mises à couler -en présence de son ainé- c’était sûrement à cause de l’accumulation de fatigue… Sûrement.
Quelques minutes après, le long récit fut terminé, et la mère de l’apprenti styliste pût dire à son tour, ce qu’elle ressentait.

-Vous avez 19 ans, Logan. Profite de ta jeunesse et ne te pose pas autant de questions…Ca fait quoi, un an et demi que vous êtes ensemble ? Si Mathis n’éprouvait plus de désir, tu crois qu’il aurait prit la peine de rester avec toi, risquant alors de te faire souffrir ? J’imagine que ça a dut être très frustrant mon cœur mais, s’il avait quelque chose de prévu, il ne voulait peut-être tout simplement pas bâclé votre amusement.
-Mais déjà à Berkeley, on faisait rien… J’pense pas qu’à ça mais, plus les jours d’abstinence passent, et plus j’me demande où est le problème. C’est moi ou c’est lui ? Et finalement, j’me suis dis que c’était moi qui lui en demandait trop. J’l’étouffe… J’veux toujours être avec lui, j’pète les plombs quand on s’voit pas. Regarde ce soir, quand tu m’a proposé de les inviter, j’ai tout de suite sauté sur l’occasion au lieu de te dire : Non, on va les laisser en famille s’ils veulent voir des cousins, cousines…
-Ca, c’est l’amour chéri, et tu ne pourrais pas y échapper aussi facilement. Tes sentiments sont plus forts, et toi qui pensait déjà l’aimer au maximum, tu ne t’ attendais pas à ce qu’ils évoluent. Rassure toi, ça va aller. Et concernant l'avenir que tu envisages avec lui, tu lui en a reparlé?
-Oh non! J'parle plus de ça. Mais j'attendrais, c'est pas ce qui m'embête le plus, sincèrement...Moi j'voudrais juste que ça soit comme avant qu'on aille à Berkeley. Depuis qu'on est à Londres, c'est... beaucoup mieux.

Logan soupira doucement, puis haussa doucement les épaules. Tout en se dirigeant vers la corbeille à fruits -où il prit un citron-, il se mit à réfléchir à la façon dont allait se dérouler la soirée. Est-ce que les amoureux allaient réussir à se parler convenablement ? A se regarder et à s’aligner trois mots ? En tout cas, le jeune Davies allait tout faire pour que tout se passe bien, quitte à ce que Mathis se contente d’hausser les épaules à chacune de ses interrogations, ou de ses affirmations.
L’androgyne découpa le citron en deux, et en posant une moitié sur chaque extrémité du plat de saumon. Cela faisait un contraste de couleur assez agréable, malgré le fait que l’odeur du poisson répugne le jeune homme au plus haut point.

Un léger toussotement se fit entendre. Logan attendit un moment avant de lever les yeux, puis croisa le regard de son homme. Malgré la peur de l’avenir, l’androgyne ne pût s’empêcher de lui sourire -faiblement mais tendrement-. Et finalement, il fallait s’y attendre, la mère Davies quitta la cuisine -adressant un clin d’œil à son fils une fois qu’elle fut hors de portée de vue de son beau-fils.

-Lucas m’a balancé, hein ?

Pas besoin de demander de toute façon, Logan le savait très bien. Il soupira alors profondément puis se mit dos à Mathis, juste le temps de se laver les mains. Ensuite, il essuya ses dernières sur un torchon propre, puis s’approcha timidement de son homme, regard légèrement baissé vers ses baskets impeccablement blanches.

-J’suis désolé Mathis…Je t’aime beaucoup trop. J’te jure, c’est grave, j’pète un câble quand on doit être séparé. Plus le temps passe, et plus j’ai du mal à être loin de toi. T’es l’homme de ma vie Mathis. J’essaye de faire les choses bien, parce que j’veux pas te perdre…, mais j'suis pas parfait. Et pardon si…Si j’t’étouffe.

L’androgyne ne pouvait pas dire plus. Pour commencer, il rejeta lentement sa tête en arrière, comme s’il voulait empêcher ses quelques larmes de monter jusqu’à ses yeux. (Yeux qu’il avait maquillé pendant près de 40 minutes pour qu’ils soient parfaits.) Puis finalement, il rebaissa son visage, ne sachant pas réellement s’il devait partir, rester, prendre les plats, ou même prendre l’homme qu’il aimait plus que tout dans ses bras. Logan était complètement perdu. Mathis lui faisait perdre tous ses moyens et même si c’était un sentiment plutôt agréable, cela n’en était pas moins déstabilisant et quelque peu effrayant.

S’étant stoppé dans sa marche, Mathis gratifia sa belle-mère d’un léger sourire, le tout en la suivant du regard alors qu’elle quittait la cuisine. Son esprit était ailleurs en ce moment même. Il ne s’était, en réalité, même pas rendu compte que les coins de sa bouche s’étaient étirés de la sorte. Mais c’était devenu un automatisme lorsque le londonien était en présence de ses beaux-parents. Ceux-ci étaient si chaleureux, si aimant vis-à-vis de sa personne qu’il ne pouvait même plus s’empêcher de toujours leurs sourire.

-Lucas m’a balancé, hein ?

Ce ne fut que quand la voix angélique de Logan résonna dans la pièce que le châtain redescendit sur Terre. Rapidement, il regarda son chéri et lui répondit par un léger signe de tête. Oui, Lucas l’avait pris à part pour lui faire part de la discussion qu’il avait eut avec son petit frère. Était-ce une bonne chose cependant ? Mathis ne savait pas trop. Le fait d’avoir entendu le point de vue de son ange de la bouche d’un autre l’avait rendu encore plus dégoûté de lui-même. Il s’était rendu compte que oui, il agissait vraiment de travers. Comme s’il aimait Logan à contre-sens.
Directement mal à l’aise, Mathis passa une de ses mains dans sa nuque afin de se la frotter mécaniquement, alors que son homologue avait trouvé refuge au fond de la poche de son jean délavé. L’ambiance régnante entre eux deux lui donnait la nausée. Le dégoût qu’il inspirait envers lui-même ne faisait qu’amplifier de seconde en seconde. Dire qu’il aurait aimé être brûlé vif ne serait encore rien. Mais le pire dans tout ça était que ce fut Logan qui s’excusa alors qu’il n’avait rien à se reprocher.

-J’suis désolé Mathis…Je t’aime beaucoup trop. J’te jure, c’est grave, j’pète un câble quand on doit être séparé. Plus le temps passe, et plus j’ai du mal à être loin de toi. T’es l’homme de ma vie Mathis. J’essaye de faire les choses bien, parce que j’veux pas te perdre…, mais j'suis pas parfait. Et pardon si… si j’t’étouffe.

Paroles touchantes qui allèrent directement butter directement contre le cœur du photographe. Mais directement après cet attendrissement qu’il ressentit en entendant de telles paroles, le visage de Mathis changea subitement de couleur, reprenant cet aspect si horrible à voir, cette souffrance qu’il avait déjà montré à Lucas tout à l’heure. Ce visage d’homme brûlant vif sur un bûcher du Moyen-âge. L’androgyne s’excusait. Cette idée rendit le châtain d’autant plus mal, car il percevait la douleur que pouvait ressentir son chéri. Lui qui s’était refusé de lui faire du mal une fois encore, c’était largement loupé.
Et pourtant, Mathis se ressaisit, plus rapidement qu’il ne l’aurait imaginé. Il ne devait pas flancher, se montrer faible... bien qu’il doive s’excuser pleinement et faire comprendre à l’homme de sa vie qu’il n’y était pour rien au monde, que c’était uniquement lui le fautif. Logan n’avait pas à s’en vouloir. Et il devait absolument le comprendre. Ce pourquoi le châtain franchit les quelques pas qui les séparaient. Une fois plus proche de son brun, il posa une de ses paumes sur sa* joue, afin de l’inciter à le regarder. Pouvant maintenant plonger son regard dans le sien, il lui sourit le plus tendrement possible. Un murmure fila entre ses lèvres, léger et doux.

-Chut... tu parles trop.

Un silence court s’interposa directement après ces quelques mots. Juste un instant, pour que Logan puisse véritablement s’imprégner des paroles que son homme venait de lui murmurer. Ensuite de ça, Mathis rapprocha dangereusement son visage du sien, jusqu’à ce que leurs lèvres soient amenées à se rencontre, à se frôler. Yeux fermés, le châtain appuya ensuite délicatement sa bouche contre celle de l’amour de sa vie. Un baiser simple mais qui en disait incroyablement long sur les sentiments que Mat’ éprouvait à l’égard de Logan.
Après quelques courtes et agréables secondes, Werly se recula doucement, tout en ouvrant les yeux, jusqu’à ce que ces derniers purent à nouveau se plonger dans le regard sombre de l’androgyne. À présent, il fallait que le châtain se montre efficace. De la franchise, de la persuasion, de l’amour. Tels étaient les ingrédients qu’il allait devoir utiliser dans son discours afin de persuader son chéri. Prenant une longue inspiration, il finit par faire glisser la main -qu’il avait préalablement posée sur la joue de Logan- le long de son* visage pour la passer vers son* cœur et la rentrer ensuite dans son autre poche. Baissant son visage pour fixer le sol, il soupira doucement et prit enfin la parole, d’une voix désolée.

-Tu t’excuses de trop m’aimer ? Logan... c’est à moi de te demander pardon. Tout c’que j’veux, c’est te rendre heureux, et je fais tout à fait le contraire. J’suis en train de t’aimer à contre-sens sans le vouloir et ça me tue. Tu mérites tellement mieux que moi. J’m’en veux. J’arrive même pas à comprendre pourquoi j’agis comme ça. Et pourtant je t’aime... je t’aime à en crever. Si j’étais amené à te perdre, j’sais pas si j’y survivrais. J’suis désolé... désolé d’être ce que je suis.

Les excuses étaient données. Mais elles allaient surement sembler insensées aux yeux de Logan... ou pas. Dans tous les cas, Mat’ garda son visage baissé. Il se haïssaiz plus que jamais. Oui, il aimait son ange de tout son cœur, il* était toute sa vie et jamais il ne pourrait se défaire de lui. Et malgré tout, il arrive encore à le* faire souffrir, à l’aimer autrement que ce que Davies souhaiterait.



Court --'