La fête bat son plein. Elle entend les rires, les discussions, elle sent certains regards insistants sur sa personne, pourtant tout ce qu’elle entend c’est les battements affolés de son cœur. Si elle paraît tout à fait sereine en apparence, son sourire de circonstance sur les lèvres, il n’en est rien intérieurement. Malia est morte de trouille. Morte de trouille à l’idée de rencontrer la mère Williams et pire, peur de retrouver sa sœur aînée quand elle a l’audace de se pointer à cette soirée avec son ex. Si dans son esprit, ça ne devait être qu’une soirée comme tant d’autre, une soirée où elle pourrait boire et manger à volonté en compagnie d’un ami, les choses tournent très vite au désastre. Et puis bordel, quelle idée de s’approprier ce bal d’Halloween en une fête plus personnelle ? Que se passe-t-il dans son esprit quand elle ose sous-entendre que son anniversaire est passé à la trappe ? Cela fait évidemment des années que c’est comme ça. Pourtant, cette gamine à oser s’aventurer à penser que ça pouvait être différent cette année. Comme l’année précédente, elle se souvient de cet anniversaire à Las Vegas avec ses amies les plus proches, un sourire nostalgique s’impose sur son sourire mais s’efface très vite quand elle voit la tornade arriver. Et tout de suite, la complicité que partageait le duo se transforme en un véritable champ de bataille. Evidemment, les hostilités sont lancées. Bien sûr que Blake est là, bien sûr qu’elle n’est évidemment pas contente de voir sa petite sœur avec son ex. Pourtant, elle ne comprend absolument pas la colère de Blake. Elle s’imagine trop de choses. Malia est juste ami avec Parker, il n’y a rien d’autre. Et c’est énervée, que Malia –boule de nerfs d’origine- explose dans une attitude qui n’est pas la sienne. Elle se sent clairement honteuse de lui parler sur ce ton. Elle sent son visage bouillir sur place quand elle sent glisser sur elle, le regard écœuré de sa sœur. C’est comme si tout son univers explosait. Elle déglutit difficilement quand sa sœur lui assène ce qu’elle pense. Les autres autours sont effacés de son champ de vision, elle ne voit que sa sœur, empli de haine. Elle tente de se contenir, de ne pas pleurer quand elle lui sort un magnifique va en enfer, sale petite peste. Elle ne répond pas, son regard est fixé sur le visage de sa sœur. Son cœur manque un raté et elle a l’impression de suffoquer. Ses points se serrent contre sa robe tandis qu’elle essaye de chercher la raison de ce changement si soudain dans leurs vies, dans leur relation. La voix de Parker sonne à ses oreilles. Il est désolé, dit-il, d’avoir provoqué tout ça. Le regard de Malia est fixé sur la silhouette de sa sœur qui s’éloigne de plus en plus. « .hein ? » qu’elle lâche soudainement quand elle voit le brun la laisser sur place, elle n’a pas compris ce qu’il lui a dit. Elle voit Parker arracher Blake de l’emprise de l’inconnu et commencer à danser avec elle, c’est alors qu’une joie s’immisce en elle. Parker et Blake, qu’importe ce qu’il s’est passé, il est clair qu’ils sont faits l’un pour l’autre. Pourtant, les paroles de Blake l’achèvent, encore et encore. Et c’est sans réfléchir, l’adrénaline mêlée à la colère et la peine, sans le penser qu’elle lâche l’impensable. Je la préférais dans le coma. Elle était moins chiante. C’est aussitôt qu’elle regrette ses paroles monstrueuses. Son regard évite de se poser sur sa sœur aînée, elle voudrait se terrer dans un trou, hiberner, ne plus en sortir du tout. Bien sûr qu’elle ne le pense pas, elle aime trop sa sœur pour ça. Tous les jours, pendant deux ans, elle priait nuit et jours pour que sa sœur lui revienne, pour qu’elle ré-ouvre les yeux. Elle sent sa gorge se serrer et c’est d’un pas rapide qu’elle se dirige vers le bar, commandant quelque chose qu’elle ne verra pas. Ses paroles lui brûlent la bouche et intérieurement elle a l’impression de ressembler à quelqu’un qu’elle exècre le plus au monde, sa mère. Ses mains tremblent sur le bar, elle a le souffle court et tente de se reprendre quand Parker revient vers elle. Elle cache son mal être derrière une attitude qui se veut tranquille. Elle gagnerait alors, s’ils rentraient, s’ils déguerpissaient de là ? Les paroles de Parker l’attristent, tout perdu ? Rien à gagner ? Malia baisse le regard, elle a l’impression qu’elle a diminué ses chances ce soir. C’est avec une moue triste qu’elle se pince les lèvres. « .et moi j’ai l’impression d’avoir perdue quelque chose ce soir. » » qu’elle soupire en regardant la foule d’un œil discret. Elle inspire profondément et tente de changer le sujet sur ce qu’elle trouve primordiale dans sa survie, la nourriture, le buffet. C’est alors qu’elle engloutit plusieurs petits fours, tentant d’étouffer sa peine au plus profond d’elle. « .ah ça mon cher, je ne te le fais pas dire. » elle attrape volontiers la coupe de champagne qu’il lui tend et la finit cul sec. Tout à fait prête à faire ce qu’elle lui a proposé plus tôt, manger à s’en péter le bide et boire à outrance. Coupe de champagne vide dans la main et petit four dans l’autre, malheureusement celui se voit enlever de force par la pogne de Parker. Le regard choqué et le cœur meurtrit, la jeune femme sanglote faussement. « .Non, pas cette fois-ci, je compte bien noyer mes soucis dans la nourriture. Tu connais le proverbe ? commence-t-elle, le regard soudainement sérieux. Et c’est en prenant la voix de maître Yoda qu’elle sort Nourriture appétissante et calorique tu mangeras, régime et salle de sport tu boycotteras. sa main fouille déjà sur la plateau à la recherche de sa prochaine victime, l’approchant des lèvres elle continue tu ne connais pas ? c’est maître Yoda qui me la dit un jour … alors YOLO. » et elle enfourne avidement le petit four dans sa bouche. Si elle s’attendait à une explosion de saveur, une grimace écœurée –la même que lorsqu’on mange du citron pur- s’affiche sur son minois. « .oh merde, je sais pas ce que c’est mais c’est pas bon. » qu’elle marmonne en cherchant une serviette d’urgence. Pourtant, elle avale d’une traite et s’essuie la bouche. « .Gourmande tu seras, punie tu deviendras. »

Spoiler:

Ness se sent vraiment comme Cendrillon vêtue de cette robe, qui lui ravissent les traits. Elle est d'une beauté simple, naturelle et n'a jamais eu besoin d'en faire des tonnes pour se faire courtiser, sans pour autant avoir des hordes de prétendants l'attendant en bas de chez elle. Mais elle les a remarqué ce soir, les regards transperçant, la reluquant de haut en bas. Il faut dire que cette robe la change de son habituel combo jeans, tee-shirts, cardigans. « Au fond d'un placard ou de ton portefeuille, ce n'est qu'un détail » réplique-t-elle, levant les yeux au ciel de manière exagérée. Non, ce n'est pas qu'un détail pour elle. Le fait qu'il lui offre cette robe lui prouve qu'il n'est pas si indifférent que cela à elle. Qu'il ne la déteste pas, malgré ce que son départ précipité a insinué à Ness. Qu'ils ont véritablement créé une amitié ces derniers mois. Que tout n'est pas perdu. Pas pour elle. Toujours trop d'espoir la Ness. A s'en prendre plein la gueule. Mais c'est plus fort qu'elle. Toujours à voir le verre à moitié plein, plutôt qu'à moitié vide. « Mais merci en tout cas, je n'ai jamais porté une si belle robe ». Peut-être même une robe tout court. Elle fronce les sourcils pour tenter de se remémorer la dernière fois qu'elle a joué à la vraie fille. Avec robe, talons aiguilles et tout le bordel. C'était à l'enterrement de sa sœur, probablement, bien qu'elle ne soit plus très sure de sa tenue. Mais Ness est du genre à zapper les souvenirs qui l'a plonge dans un océan de tristesse dans lequel elle ne pourrait se débattre. Elle est du genre à switcher ce qui la blesse, pour ne garder que les bons souvenirs. Elle enfouie tout au plus profond d'elle-même et hop, fermé à double tour. Aux oubliettes. La jeune Glaswell hausse les épaules, en suivant Finn, à l'écart. Après un dernier regard à cette fille, elle se concentre sur l'objet – non pas de ses désirs, quoique – mais de ses dernières déceptions. Elle s'en fiche des filles qui fourmillent autour de son interlocuteur comme de vulgaires sangsues. Elle n'a pas envie de s'y attarder et de leur donner plus d'importance qu'elles n'en ont. Alors cette Selina lui passe au-dessus de la tête et qu'elle soit dérangée ou non, concrètement, elle s'en fout. « Et vous les hommes » soupire-t-elle, si lâches. Et si agaçants. Mais elle n'ajoute rien, résignée – pour le moment – à n'avoir aucunes explications. Elle en croiserait presque les bras, pour montrer son agacement, mais elle se contente de se triturer les doigts, presque nerveusement. Elle ne sait pas vraiment quoi faire de ses mains. D'habitude, elle se touche les cheveux, les replacent et compagnie avec son chignon l'empêche de le faire à l'heure actuelle. « Je raconte la vérité, c'est tout » dit-elle, presque en chuchotant et baissant légèrement la tête. Si Ness a été blessée de ce départ ? Evidemment. Si seulement Finn lui confiait le fond du problème ou du moins s'il lui avait dit qu'il ne voulait plus habiter avec elle parce que sa manière de vivre le contrariait, elle aurait pu rectifier le tir, faire des efforts pour que la cohabitation se passe bien. Mais que doit-elle conclure de toute cette histoire ? Qu'elle n'est digne de vivre avec personne. Et qu'elle finira probablement vieille fille tiens. A regarder Cendrillon tous les après-midis, blottie sous son plaid. La jeune femme jette un coup d'oeil autour d'elle. Finn a tout fait dans les règles de l'art, comme à son habitude. Et comme à son habitude, il ne cesse de la surprendre. En lui demandant de danser avec lui. Genre, devant tout le monde. Ness a beau ressembler à Cendrillon, ce n'est pas pour autant qu'elle sait danser comme elle. Dans le genre à peine capable de foutre un pied devant l'autre. « Je… ». Mais elle n'a pas le temps de riposter qu'elle est déjà entraînée sur la piste, contre Finn. Et cette soudaine proximité la trouble, bien plus qu'elle ne le voudrait. Joues légèrement empourprées, elle a du mal à soutenir le regard du Hazelgrave. « Mais tout était simple Finn. C'est toi qui complique tout. Moi j'aimais notre simplicité du quotidien, c'est toi qui en a décidé autrement en partant comme tu l'as fais. ». C'est plus fort qu'elle, avec Finn, il faut que ça sorte. Si dans certaines circonstances, elle sait garder ce qu'elle pense pour elle, là c'est au-dessus de ses forces. Même si elle est lucide et devine qu'elle ne tirera rien de lui. « Mais bon, je veux bien concevoir que ce n'est ni le lieu ni le moment d'être rancunière. Et je compte bien profiter de cette soirée. ». Avec toi de préférence.