D'un geste peu adroit, il arrange comme il le peut sa cravate. Parker se sent engoncé dans cette tenue de pingouin. Ce n'est pas son genre d'être ainsi attifé. Ce n'est pas lui. Son smoking sied à merveille la carrure de ses épaules. Le noir, lui donne un côté ténébreux. Plus qu'à l'accoutumée. Pourtant, il ne se sent pas à son avantage. Mais bon, il n'a pas grand monde à séduire, quand on y pense. Ce qui le fait soupirer. Il n'aurait pas dû venir en ce lieu pour fêter Halloween. Surtout qu'il n'est pas spécialement fan du trente et un octobre. Puis, si c'est pour croiser les fanatiques qui vouent un culte à cette fête, se confronter aux opposants … Rester à la maison aurait été une meilleure option. Toutefois, il est là et il n'a plus le choix. Debout, devant le Hawthorne Hotel, le jeune homme attend sagement sa cavalière. Qui ne tarde pas à arriver. Parker lui sourit et se penche pour l'embrasser tendrement sur la joue. « Je vais être accompagné par la plus belle femme de la soirée. Chanceux que je suis. » La femme en question est la délicieuse Malia Williams qui a rapidement accepté son invitation. Le brun aurait dû pousser la galanterie à venir la chercher chez elle mais se retrouver face à Blake n'était pas dans ses intentions. Connaissant par cœur la situation, son amie ne lui en a pas tenu rigueur. Parker lui tend son bras pour qu'ils pénètrent ensemble dans la salle où le bal a lieu. « Dis-moi … Euuh … » Commence à balbutier le jeune homme tandis qu'ils croisent plusieurs invités déjà présents. Il ne sait pas trop comment formuler sa question. Rapidement, il se morigène. Il est avec Malia et elle sait tout de cette stupide histoire. Pas besoin de prendre de gants. « Ta sœur sera là ? Je ne suis pas certain que ce soit une bonne chose que nous nous voyons. » Surtout quand on sait comment s'est passée et  terminée leur dernière entrevue.

C’est garer sur le parking de l’Hôtel Hawthorne où se déroule le bal d’Halloween qu’elle regarde une dernière fois son reflet dans le rétroviseur. Tout est en place, sauf un sourire franc qui l’accompagne habituellement. Malia a toujours aimé les fêtes, les bals et toutes ses choses-là, seulement ce soir la joie n’est pas au rendez-vous. Elle secoue la tête et tente d’afficher un sourire d’occasion, après tout, elle est Malia Williams. Reculant le siège de sa voiture, elle enfile les escarpins qui s’accordent parfaitement à la robe du soir qu’elle porte. Elle ouvre la portière et s’engouffre dans la froideur de cette nuit. Les pans de sa robe se soulèvent avec douceur à cause du vent et de ses mouvements. Sa pochette noir Mickael Kors dans sa main droite, elle verrouille sa voiture et s’avance vers l’entrée de l’Hôtel. La robe qu’elle porte scié parfaitement à ses courbes. Elle est faite d’un tissu si léger qu’elle a l’impression de ne rien porter sur elle. C’est une robe sans manches, sa poitrine est entièrement recouverte jusqu’à son cou laissant pourtant le plaisir de voir une chute de rein impressionnante grâce au dos nus. On voit une démarcation au niveau de sa taille, la robe se termine dans un balai élégant de deux tissus qui se superposent pour un effet velouté. C’est avec une démarche peu assurée par le port de talons aiguilles, qu’elle se dirige vers son cavalier. Parker Stewart. Un sourire franc étire ses lèvres et s’approche plus rapidement vers lui. C’est avec une bise et un compliment qu’il l’accueille. « .tu n’es pas mal non plus dans ton genre, je suis sûre qu’on va faire des ravages. » sans mauvais jeux de mots évidemment, elle connait la situation et leur ‘couple’ risque de poser problèmes. C’est avec plaisir qu’elle s’agrippe au bras qu’il lui tend. C’est sous certains regards qu’elle sent qu’il se raidit, elle attend. Puis finalement, la question se pose. Sa sœur. Malia, baisse légèrement la tête. « .honnêtement, je pense que oui, elle fait partie du conseil. lâche-t-elle en regardant la salle magnifiquement décorée. .et puis j’ai envie de dire, on est majeur et vaccinés, à ce que je sache on a le droit d’être là. » elle s’arrête ce qui l’incite à faire de même. Puis elle lui répond, un sourire taquin sur les lèvres. « .et puis tu sais quoi, dis-toi que cette soirée est une fête d’anniversaire en mon honneur, alors mangeons à s’en détruire le bide, buvons jusqu’à faire une déclaration d’amour au premier buisson et amusons-nous ! … on y a le droit aussi. »

Halloween. Fête purement commerciale, ayant pour but se moquer des religions et de faire l’apologie de la sorcellerie. Du moins, c’est comme ça que Meleya voit les choses. Lorsqu’elle était petite, les seules choses dont elle entendait parler étaient la religion, l’ordre et la discipline. Sa vie ne tournait qu’autour de ça. Autant dire que lorsque vous avez grandi avec un culte de la religion aussi grand que possible, découvrir l’étrangeté d’Halloween devient déroutant. Mais plus qu’être déroutant, s’en est devenu insultant pour Meleya qui ne comprend pas que l’on puisse se moquer autant d’une chose si forte, si puissante que la religion. Mais c’est le côté plein d’excès de Meleya, son côté pieu qui ressort dès qu’elle mentionne la religion. Alors bien sur, lorsqu’elle reçut l’invitation pour le bal d’Halloween, Meleya s’est sentie partagée. S’y rendre étant une part de ses obligations, il lui serait difficile de décliner cette invitation. Mais d’un autre côté s’y rendre serait accepté toute cette bêtise d’Halloween et cette apologie de la magie. Mais Meleya est une bonne ambassadrice, et une bonne représentante de son pays. C’est donc avec une petite pointe au cœur qu’elle décida de se rendre à ce bal d’Halloween. La seule chose qui parvenait à lui redonner le sourire était Kenzo. Ce dernier avait accepté de s’y rendre avec elle, surement parce qu’il était aussi effrayé qu’elle à l’idée de se retrouver face à des sorciers ou pseudos sorciers. Habillée d’une sublime longue robe blanche aux motifs dorés, Meleya pénètre dans la salle de bal de l’hôtel au bras de Kenzo. Il n’y a pas à dire, le travail fait par Finn Hazelgrave est incroyable. La salle est sublime et à l’opposé de ce que la bulgare s’imaginait d’Halloween. Mais l’invitation  avait été très clair, tous les déguisements et autres accessoires de pacotilles devaient rester au vestiaire. C’était donc un Halloween plein de classe auquel ils avaient affaire, pour le plus grand plaisir de la jeune femme. « Am… Kenzo tu me promets de ne pas me lâcher de la soirée hein ? On ne sait jamais sur quoi on peut tomber ici …» Le surnom affectif dont est affublé Kenzo a failli s’échapper des lèvres de Meleya, pure habitude bien entendu, même si au fond, la jeune femme rêvait de pouvoir l’appeler ainsi tous les jours. Les choses étaient toujours aussi compliquées entre eux, trop de non dits, de problèmes non résolus. La seule chose sur laquelle il semblait s’accorder à la perfection était Charlie, et c’était après tout le plus important. « Tu crois qu’ils ont préparé du jus de citrouille ? Enfin c’est peut-être un peu trop cliché non ? » La naïveté version Meleya, sans pareille dans ce monde. Mais c’est ce qui fait son charme et surtout ce qui a fait craqué Kenzo qui d’une certaine manière, crève de naïveté aussi. Ces deux là étaient fait pour s’entendre d’ailleurs. Encore aujourd’hui, lorsque ses yeux se posent sur la carrure athlétique et élégante de Kenzo, Meleya ressent des palpitations partout dans son être. Jamais elle n’avait ressenti ça, mais c’était peut-être ça de découvrir l’homme de sa vie…