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my whole world's turning upside down. ◊ rosendish

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MessageSujet: my whole world's turning upside down. ◊ rosendish my whole world's turning upside down. ◊ rosendish EmptyVen 23 Mai - 1:49


«  Nous ne respectons rien ni personne, pas même nous-mêmes
et nous nous sentons doués d'un pouvoir unique;
débarrassés à jamais du joug de l'interdit. »



S’agrippant fermement à une coupe de champagne encore fraîche, Eileen déambulait dans les couloirs interminables d’une maison qu’elle ne connaissait pas. L’endroit, qui devait être une petite enclave de luxe et de volupté durant la journée, avait désormais tout d’un temple de la débauche. Une bonne centaine de personnes triés sur le volet, s’attroupaient autour de cascades de champagne français, puis partaient discrètement se re-poudrer le nez. La musique poussée à son maximum, lui donnait l’impression que sa tête allait imploser d’un instant à l’autre. Dans son périple, elle croisait des visages d’inconnus, l’ivresse dont ils étaient victimes marquait les traits de leurs visages. Ils riaient horriblement forts, ils s’esclaffaient à gorge déployée avant de disparaitre aussi subitement. Des voix surgissaient de nulle part et hurlaient son prénom. On lui proposait de boire une centième coupe, de venir se détendre dans des pièces plus intimistes. La dépravation était le maitre mot, et les convives prenaient un plaisir certain à enfreindre toutes les règles. Des miroirs gigantesques couvraient les murs et de temps à autre, elle tombait nez à nez avec son reflet. Elle tentait un sourire, avant de rire nerveusement. Eileen ne se reconnaissait plus. Quelques heures plus tôt, dans ses habits de lumière, elle se pavanait au bal de fin d’année de Berkeley. Elle se souvenait parfaitement du discours bien rodé de Fredericksen, du regard désemparé de Roman, de ses commérages superficiels et incessants durant toute la soirée. Accompagnée de Garrett, elle avait décidé de devenir une abominable peste le temps d’une soirée, et chacun en avait prit pour son grade, à commencer par Wren. Théoriquement, un Rosenbach ne critique jamais ouvertement un autre Rosenbach, sauf que Wren avait souhaité entrer en guerre avec elle après avoir découvert l’existence de Shelley. Fille légitime et désirée de Christian Rosenbach, qu’il avait voulu cacher à son premier fils. Aussi, en l’espace d’un mois, Eileen avait perdu Wren, Jayan, et probablement une bonne partie de sa fierté en embrassant Zadig au dessus des falaises du Grand Canyon. Littéralement dépitée, elle avait décidé de mourir d’overdose de champagne, de boire jusqu’à ce que son sang devienne des bulles, jusqu’à la noyade. Ivre, légèrement enfarinée, et incapable de réfléchir intelligemment, elle avançait sans but précis avec ce sourire béat tatoué sur les lèvres, typique des gens ivres. Elle aurait donné la moitié de son héritage pour être à Vegas, ou sur une ile déserte à cet instant tant San Francisco lui donnait la nausée. Condamnée à observer le pont mythique de Frisco jusqu’à la fin, elle avait cette sensation nauséabonde de progresser dans le couloir de la mort. Pourtant, princesse Rosenbach s’était jurée de mourir sur le Strip, entre le Bellagio et les hôtels de papa, définitivement pas en Californie. « Tu aurais l’heure ? » demandait t’elle de manière exigeante en manquant de perdre l’équilibre. Depuis combien de temps errait t’elle en Enfer ? On lui répondait qu’il était presque cinq heure du matin, que la fête s’achevait doucement. En se penchant par la fenêtre, elle se rendait compte que c’était le cas. Des voitures s’éloignaient vers l’océan, s’engouffraient dans la pénombre et bientôt il n’eut plus personne. Ignorant tout du lieu où elle était, et comment elle s’était retrouvée ici, elle paniquait. A qui appartenait cette demeure digne d’une version miniature de Versailles ? Comment pouvait elle rentrer chez elle en un seul morceau ? Elle était chez Gatsby, à Long Island ? Des joueurs de jazz allaient sortir des murs ? On retrouverait un cadavre dans la piscine. « Xavier ? » Elle plissait les sourcils afin de mieux distinguer l’homme qui se tenait un peu plus loin. Elle n’était pas certaine qu’il s’agissait bel et bien du Xavier, du Cavendish, mais secrètement elle l’espérait. Elle se disait qu’aussi abruti qu’il puisse être, il parviendrait à la sortir de ce foutoir gargantuesque. « Faut que tu me ramènes chez moi en vie, en un seul morceau. Tu visualises le concept ? » Finalement c’était bien lui. Elle aurait pu reconnaitre sa gueule entre mille, parce qu’elle avait un lourd passé avec Xavier. Le genre de passé capable de ruiner une réputation. Et encore maintenant, ivre, à peine conscience, les narines parsemés de poudre blanche, elle se demandait ce qui lui était passé par la tête le jour où elle avait décidé de prendre son premier aller-simple pour le septième ciel avec lui. Xavier, connard parmi les connard. Meilleur ami devant l’Eternel du connard suprême : Zadig. Définitivement, à bien y réfléchir, se retrouver dans cette équation ne pouvait pas être une bonne chose. Néanmoins, il était pitoyablement beau Xavier. Il parvenait à conserver un semblant de gueule-d’ange, et ce, malgré ses yeux rouges de fatigue, son haleine imbibée au champagne, et sa démarche incertaine. Visiblement, il avait profité de sa soirée, il ne s’était rien refusé. « T’es content tu as fêté ton retour. C’est bien, il faut qu’on parte maintenant ! » Hurlait t’elle en le tirant par le bras. Eileen paniquait, à cause de la cocaïne peut-être, à cause de toutes les autres choses qu’elle avait ingurgité aussi. La maison se vidait, et elle se sentait prise au piège. Bientôt elle se retrouverait seule au monde dans ce labyrinthe de couloirs. Elle n’y croyait encore pas. Xavier le retour. Déterminé à lui pourrir la vie jusqu’à la fin, il avait osé revenir dans son royaume. Elle comptait bien régler ce détail plus tard, lorsque ses idées seront claires et limpides. Pour l’heure, elle rêvait de regagner son lit soyeux et sa maison qui respirait la sécurité. Elle descendait les escaliers à la vitesse de l’éclair, entrainant Xavier dans son sillage, aussi ils se retrouvèrent dehors en quelques minutes. L’air frais lui fit un bien fou. C’était revigorant, énergisant, c’était comme si on venait de lui greffer une paire de poumons tout neufs. Elle se sentait vivante, et incroyablement puissante. « J’ai pas l’intention de marcher. » précisait t’elle en déposant ses talons stratosphériques signés Giuseppe Zanotti sur le trottoir. « Trouve un taxi, une limousine, une fusée, un poney, un carrosse. Ce que tu veux. » concluait t’elle en se laissant tomber à son tour. Epuisée, à bout de force et à bout de nerfs, elle n’était plus capable de rien sinon de se plaindre. L’enfant gâtée qu’elle était n’avait aucunement l’intention de faire avancer ses petites jambes pour descendre en bas de la colline sur laquelle était perchée cette baraque. Impassible, elle attendait un miracle. « Xavier youhou youhouuuuu ! » Elle agitait ses bras de gauche à droite comme une hystérique agaçante. Elle n’avait jamais vu un homme avec si peu de réactions. Elle était prête à parier son Gucci qu’il planait encore plus qu’elle. « Si on s’en sort, tu pourras dormir chez moi, avec ton grand pote Zadig. Vois comme je suis aimable. » Elle ricanait bêtement, en croisant les bras, pour une fois elle acceptait la présence de Xavier dans sa demeure Rosenbachienne. Puis, elle redressait la tête. Deux phares se dirigeaient vers eux. La libération, enfin ! La fin du cauchemar. Ou presque.  
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MessageSujet: Re: my whole world's turning upside down. ◊ rosendish my whole world's turning upside down. ◊ rosendish EmptyVen 23 Mai - 17:50

Life is great without a care
We aren't caught up in your love affair.

A hundred jewels on throats, a hundred jewels between teeth ; eileen & xavier Rien n'était plus dur qu'un rejet pur et simple. Xavier avait été rejeté durant les toutes premières années de sa vie. Sa conception, sa naissance, les trois premières années qu'il avait passé sur cette terre de glace russe. Il avait été ballotté par cet homme complètement fou et maintenant, il était ballotté par Lysa. La seule femme qu'il avait réussis à aimer plus que n'importe qui sur cette Terre de désolation. Il avait le coeur en miette, la tête en vrac, la gorge complètement nouée et seul dans cette pièce d'une maison inconnu, il se demandait comment sa soirée pouvait tourner encore pire qu'elle ne l'était déjà. La peine était grande, empoisonnante, complètement opaque dans cette lumière acide et piquante qui l'aveuglait. La pièce était trouble, son regard rouge sang, ses paupières lourdes mais une rail et ses sens revenaient à la surface, émergeant comme une fée au  pays des merveilles. Xavier était dans un piteux état, autant physiquement que mentalement. Il avait parcouru plus de dix milles kilomètres pour la reconquérir et naïvement, il avait pensé que à sa vu, la petite blonde allait lui retomber dans les bras, qu'ils allaient vivre un amour passionnant et passionné, mais il s'était trompé sur toute la ligne, ce n'était qu'un rêve, une douce utopie, un instant éphémère dans son esprit ravagé par la maladie. Il n'avait pas sombré dans la violence et la colère, ce qui l'étonnait fortement. Ses crises de bipolarité étaient de plus en plus fréquentes, incontrôlable. Il n'expliquait pas ce phénomène, son psychiatre pensait que ce n'était qu'un revers de la médaille et que sa situation mentale reprendrait un cours normal dans quelques années. Quelques années. Xavier avait faillis détruire son bureau quand il avait entendu ça. Ce n'était pas son côté sombre qui avait parlé ce jour là, ce n'était que lui, la rage qu'il avait en lui depuis tant de temps et qui ne s'exprimait plus. Les visages inconnus à cette fête étrange et bizarre le rendaient fou. Il paniquait et pourtant, il restait là, complètement amorphe et immobile dans une position des plus inconfortables. Le teint blafard, les cheveux en batailles, sa chemise négligemment déboutonnée, il parcourait des yeux la foule endiablée et enivrée, rien n'était commun, tout était étranger et les bulles de champagne dans sa coupe était la seule chose familière qu'il tenait à porté de main. Et là, il vit une personne qu'il pensait ne pas revoir. Une fameuse américano-allemande qui avait été un erreur dans sa jeunesse, sa plus belle erreur. Eileen Rosenbadbitch. La cousine de son meilleur ami et surement une des filles les plus uniques qu'il ai eut l'honneur de rencontrer. La voir dans cette robe de créateur avec ses talons exponentiellement haut et un nez poudreux arracha un rire unique et coincé dans la gorge du jeune homme. Apparemment, elle l'avait reconnu et sans crier garde, elle vint sollicité son aide. Une première pour la princesse de Vegas. Il était bien connu qu'elle ne le portait pas dans son coeur et qu'elle ne ferait appel à lui que si sa situation relevait de l'apocalypse. . Je visualise très bien, parfaitement d'ailleurs. Je vois même les petits oiseaux jaune de Ron te tourner autours. . Il était monté très haut dans le ciel, complètement au dessus des nuages et par delà les étoiles. Eileen avait l'air paniquée, complètement abrutie par les poudres qu'elle avait reniflé et dont on voyait encore les traces sur son petit nez en trompette. Elle était belle la Eileen et cette beauté lui avait ouverte bien des portes. Pourtant, Xavier se demandait encore comment ils en étaient venu à cette fameuse nuit à Vegas où il lui avait ouvert certaines portes très bien fermées. Les pas incertains, la vue trouble, le Cavendick en puissance qu'il était ne pensait qu'à une chose, recommencer ce qu'ils avaient fait des années plus tôt. . On pourrait encore en profiter ensemble non ?! . Ce n'est que quand un jet de champagne glacé lui arriva en plein visage qu'il retrouva le peu d'esprit qui lui manquait. Un peu de champagne fait toujours des miracles. Secouant sa tête comme un petit chien, il regarda Eileen qui avait une tête paniqué comme un petit lapin en enfer. . Ok, on y va, on y va. Mais tu t'es retrouvé comment ici ? . La grande question qu'il se posait alors que les deux ex amants prenaient le chemin de la sortie. La maison se vidait, les invités prenaient le large et le grand débâcle de couloir menant à la liberté était étrangement lugubre et sombre. Pourtant, ils finirent par retrouver l'air frais du soir à San Francisco. Eileen semblait moins paniquée et avait retrouvé son mauvais caractère légendaire. . Heuuuu, et tu penses que je vais te porte peut-être ? . Non mais elle était trop marrante cette petite blonde. Il n'y avait qu'une fille comme Eileen pour mettre des talons qui semblaient avoir été conçus pour des personnes de cirques, ceux qui sont sur des immenses échasses qui dépassent la tente dans laquelle ils sont censés se représentés. . Tu veux que je trouve un taxi où à cette heure de la nuit, il est ... . Il jeta un coup d'oeil à sa montre et reporta son attention déjà très faible sur la petite princesse. . Quatre heure du matin ! Et hors de question qu'on la joue à la Raiponce ma p'tite dame. . Prenant un joint qui restait dans sa poche, il l'alluma avec une bougie à l'extérieur de l'immense baraque dont il venait de sortir. Mais qui mettait des bougies à l'extérieur encore de nos jours ? C'était un espèce de Gatsby ou quoi ? Coinçant le concentré de marijuana entre ses lèvres, il tira une bouffée d'extase. La voix criarde de sa compagne de la nuit s'atténuait et lui laissait un merveilleux silence à la place. Ah, le cannabis, quelle délicieuse verdure ! Mais Eileen n'était pas de cet avis. Secouant des bras à tout vas et voulant bien se faire entendre, elle essaya par tous les moyens d'obtenir l'attention du jeune garçon. Raaaah, mais quelle chieuse cette meuf franchement ! Le russe se demandait vraiment comment Zadig faisait avec cette pimbêche. Enfin, il pensait ça, mais il avait bien voulu l'avoir dans son lit il y a quelques instants encore. Il essaya de l'ignorer encore un peu, juste un peu de paix avant de retourner dans l'arène. Tirant une autre bouffée âcre de bonheur. Essayant de faire abstraction du fait qu'il allait être seul ce soir. Ce n'était pas vraiment son envie en plus. Il aurait bien voulu partager sa couche avec sa belle blonde. Mais la tentation que lui proposait Eileen était alléchante, bien plus alléchante et beaucoup plus belle que de s'aligner des lignes jusqu'au petit matin et de comater pendant toute la journée. . La proposition est alléchante, mais tu veux qu'on fasse quoi ? Qu'on appelle les dieux de l'Olympe pour qu'il nous transporte de cette foutu baraque sortie de nulle part pour rentrer chez toi ? . Il était pas d'humeur mais sa voix plate et sans nuance montrait bien à quel point il avait abusé de certaines poudres et liquides durant la soirée. Son joint était encore allumé et par pure gentillesse enfouie au fin fond de son grand corps musclé, il le proposa à Eileen. Elle hésita un moment avant de le prendre entre ses doigts fins. Ah la Rosenbadbitch, il te faut de la bonne came pour te détendre. . Viens, on va descendre de cette colline et essayer de voir si il n'y a pas des nocturnes qui peuvent nous aider. . Il lui tendit sa main, et l'aida à se relever. Il était peut-être un connard parmis les connards, mais il avait été élevé à l'anglaise et tout anglais qui se respecte aide une jeune femme à se lever quand elle est à terre. De plus, c'était bien marrant de voir la jeune fille dans un état aussi pitoyable que lui. Ils virent alors deux phares venant vers eux. Xavier cru à l'espoir que ses prières avaient été entendu et qu'il allait pouvoir avoir un bon lit, si possible accompagné, ce soir. Mais bien entendu, il y avait toujours un quelque chose qui faisait que tout n'était jamais aussi beau qu'on le pensait. . Ah, une voiture. Délivrance ! Je n'aurais plus à te supporter pour très longtemps, du moins, à part si tu veux continuer à t'amuser dans un espace plus restreint. . Xavier tira la dernière late du joint à même les mains délicates de sa Rosenbach préféré, et fit signe à la voiture qui avançait surement vers eux. Sauf que bien entendu, la princesse de Vegas était aussi chiante que possible et tira son bras en arrière si bien qu'avec le peu d'équilibre qu'il avait, il se retrouva sur elle à terre. . Il fallait le dire si tu voulais passer aux choses sérieuses dès à présent. .
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MessageSujet: Re: my whole world's turning upside down. ◊ rosendish my whole world's turning upside down. ◊ rosendish EmptyDim 15 Juin - 0:27


«  Nous ne respectons rien ni personne, pas même nous-mêmes
et nous nous sentons doués d'un pouvoir unique;
débarrassés à jamais du joug de l'interdit. »



C’était l’une de ces soirées hors du temps, de laquelle on émerge que difficilement. De laquelle on ne se rappelle de rien, sinon des bribes tachées de champagne, de vulgaires flashs aussi éphémères que douloureux. Le lendemain matin, complètement dérouté avec un goût acre en bouche, une terrible migraine, les yeux qui peinent à rester ouverts, on regrette. Pour l’heure, la princesse de Vegas déambulait dans un labyrinthe de couloirs qui ne menaient vraisemblablement à rien. Il y avait des centaines de portes closes, des gens qui hurlaient, se bousculaient et riaient plus fort que nécessaire. Son agacement n’avait d’égal que son taux d’alcoolémie. Elle était prête à se mettre à genoux et à prier on ne sait quel Dieu pour sortir d’ici le plus prestement possible. D’ailleurs, elle ignorait même comment elle s’était retrouvée ici. La dernière fois qu’elle était à peu près consciente de ses actes elle insultait Wren devant la salle de bal. Ensuite, le trou noir. Elle avait sûrement du aller se re-poudrer le nez et partir de ce bal durant lequel, le champagne était de mauvaise qualité et les paysans trop nombreux à son humble avis. Aussi, elle observait le Golden Gate à travers les fenêtres tout en pestant bruyamment contre chaque personne qui croisait sa route. Eileen Rosenbach était d’une humeur massacrante ce soir, elle avait la sensation désagréable de ne rien contrôler du tout. Elle était seule, perdue dans un palais, et fortement cocaïnée. Un peu d’aide serait donc la bienvenue. Le destin se foutait allègrement de sa gueule, l’aide qu’elle avait réclamée venait de se matérialiser au bout du couloir sous l’apparence de Xavier Cavendish. Le ciel aurait pu lui envoyer Jayan (bien qu’il ne fréquentait aucunement ce genre d’endroits), Garrett, sa majesté Zadig, ou même Jorden. Mais non, parmi toutes ses connaissances, la roue du destin avait désigné Xavier. Ainsi, elle lui demandait, ou lui ordonnait plutôt, de la raccompagner jusqu’à sa splendide demeure. Elle aurait pu s’attendre à une réponse négative, à ce qu’il éclate de rire, mais au lieu de ça il lui parlait d’oiseaux jaunes. « T’as gobé des pilules hallucinogènes mon vieux ? » demandait t’elle le plus sérieusement du monde. C’était un peu l’hopital qui se foutait de la charité quant on voyait l’état de la dite princesse, mais elle n’en avait que faire. Contrairement à d’autre, elle parvenait à conserver un semblant de dignité avec de la cocaïne sous les narines. Un talent propre aux Rosenbach. L’élégance inaltérable. Forcée d’insister pour que Xavier l’a sorte de cette immense demeure, Eileen était contrainte de ravaler un peu sa fierté. En temps normal, elle aurait préféré se loger une balle dans la tempe droite plutôt que de demander de l’aide à Xavier, ou plutôt ce qu’il en restait, mais la situation ne lui laissait guère le choix. Le Cavendish était un coureur de jupons invétéré et sa réputation n’était plus à prouver. Néanmoins, elle estimait être son plus beau trophée de chasse, et pour cause, des années après il était désireux de se retrouver dans le même lit que l’héritière. Pourtant, Eileen ne l’entendait pas de cette oreille et comptait bien faire descendre le Cavendish de son petit nuage idéalisé. « Profite de la vue que je t’offre, c’est déjà pas mal. On regarde mais on ne touche pas. » tranchait t’elle avec une condescendance appuyée. D’ailleurs, vu la mine décomposée de Xavier, personne n’aurait eu envie de l’approcher. A cet instant, il était tout sauf désirable. Pire encore lorsqu’une malencontreuse coupe de champagne termina sa chute en plein dans sa sale gueule de pervers. Elle ne put contenir un rire moqueur. Trempé jusqu’aux os, il lui faisait presque de la peine. Finalement, ils cherchaient ensemble le chemin de la sortie, il était grand temps de décamper. « Je sais pas. Je ne me souviens même plus être partie du bal. » lançait t’elle au tac au tac dans un vulgaire haussement d’épaules. Elle s’était laissée embarquer par quelqu’un ou peut-être savait t’elle depuis longtemps qu’il y avait cette soirée déjantée. Qu’importe, son seul désir désormais était d’en partir. L’air frais et vivifiant de la nuit prenait possession de ses poumons, alors qu’elle décidait de s’assoir sur un trottoir dans l’attente miraculeuse d’un moyen de locomotion. Elle retirait un à un ses précieux escarpins, et croisait les bras à la manière d’une gamine capricieuse. « Non, vu ton état tu risquerais de me laisser tomber. » Elle n’avait pas envie de marcher, pour autant elle refusait de risquer une commotion cérébrale suite à une chute. Soupirant bruyamment, elle prenait doucement conscience qu’elle n’était pas encore sortie d’affaire. Xavier était d’une inutilité confondante, même pas capable de faire jouer ses relations pour dénicher un taxi. Il était quatre heures, ou cinq, et elle exigeait un taxi. Rien de moins. « Si tu crois que je vais dormir sur un trottoir tu te fourres le doigt bien profond dans l’oeil mon grand. » Pour autant, elle n’avait nullement l’intention de descendre la colline à pied. De moins en moins patiente, elle attendait que son miracle se concrétise. Xavier, déterminé à ne faire aucun effort, se contentait de sortir un joint d’une de ses poches. Comme s’il n’était pas suffisamment défoncé comme ça, il jugeait pertinent d’en rajouter une énième couche. Décidément, elle évoluait en plein cauchemar. Xavier avait besoin d’une motivation pour s’activer, pour remettre ses neurones en place et trouver une solution digne de ce nom. Elle lui offrait donc un lit pour la nuit, mais dans la chambre d’ami, ce qu’il n’avait que partiellement compris. « Il y a de l’idée. Convoque les dieux de la marijuana, je ne sais pas... Peut-être qu’ils seront disposés à t’aider.» Elle levait les yeux au ciel en signe d’exaspération, elle n’y croyait pas de sortir un tel ramassis de conneries. C’était l’effet Xavier. A chaque fois qu’elle était à coté de lui elle régressait dangereusement. Il s’approchait d’elle, en titubant, son joint à la main. Finalement, elle ne parvenait pas savoir comment la situation pourrait être pire. Aussi, elle accepta l’offrande du roi Xavier. Tirant une longue bouffée de marijuana, elle recracha la fumée vers le ciel noir. « Sinon tu descends tout seul, je patiente ici. Si tu reviens je t’embrasse, si tu reviens pas je te tue. Equitable, non ? » Lançait t’elle avec un immense sourire détestable en travers des lèvres. Xavier aimait les challenges au même titre que son meilleur ami, l’avantage de celui était l’enjeu plutôt alléchant. Elle attrapait la main tendue par son ex-amant parce que le macadam n’était définitivement pas un endroit confortable et qu’après réflexion elle préférait poser son royal derrière dans l’herbe parfaitement tondue à quelques mètres de là. Les phares d’une voiture stoppèrent ses pensées. C’était un foutu miracle, un message du divin. L’heure de la libération tant espérée. « Xavier... comment te dire ça gentiment. » commençait t’elle, avec un mépris doublé d’une haine certaine. « Imaginons que demain, suite à une catastrophe nucléaire planétaire, il ne reste plus que toi et moi sur Terre. » Il fallait qu’il percute le Xavier, et elle espérait que ces explications imagées suffiraient à lui faire comprendre sa vision des choses. « Et bien sache que ce serait l’extinction de l’humanité. Pas de descendances, que dalle. Je préférerai condamner le genre humain plutôt que de re-coucher avec toi. » Elle terminait sa démonstration par un large sourire dont elle seule avait le secret. « Capiche, le Cavendish ? » Abominable pétasse qu’elle était quant elle le voulait. Néanmoins, elle ne regrettait pas ces quelques paroles pleines de poésie. Xavier agitait les bras dans le but de stopper le véhicule mais, elle le tira violemment en arrière en découvrant la-dite voiture. Un tas de ferrailles ni plus, ni moins. « Non, non ! Arrête ! Je monte pas dans cette merde. » Prise d’une panique soudaine, elle reculait de l’engin monstrueux face à elle. Madame était habituée aux Porsche, aux Bentley, aux Ferrari, aux Aston Martin ...ça c’était tout juste bon pour la plèbe. Et jamais dans cette vie, elle ne monterait à bord d’un tel truc. Qui plus est, la tête du conducteur ne lui inspirait nullement confiance. Il ressemblait à un ex-taulard, ceux qu’on voit dans le journal télévisé. « Regarde sa tête. Je suis certaine que son portrait est placardé dans tous les commissariat de la ville. Il va me kidnapper et demander une rançon exorbitante à mes parents. Toi en revanche tu vaux rien pour lui, donc il te tuera dans le quart d’heure. » Elle fit signe à la voiture de poursuivre sa route, et par miracle, elle s’éloigna bien loin d’eux. Mais, dans sa précipitation, elle tomba sur le sol avec Xavier. Le tout dans un position quelque peu compromettante, ou pouvant possiblement prêter à confusion. « Est-ce que j’ai vraiment l’air d’avoir envie d’enlever mes fringues et de t’embrasser sauvagement ? Si oui, c’est que tu es tellement défoncé que tu hallucines. » Elle ne le quittait pas des yeux, même dans cet état elle était forcée de reconnaitre qu’il était foutrement séduisant, il maniait les mots avec un certain talent. Il savait comment parvenir à ses fins mais la Rosenbitch n’avait rien de la première petite Beta venue. « Bouge ! On va marcher. On va chercher un hôtel pour la nuit. » Elle le poussait avec toute la force dont elle était capable et se relevait comme une grande. « Deux chambres. Une pour toi, une pour moi. Simple précision. » Déclarait t’elle finalement, en chaussant de nouveau ses escarpins stratosphériques. Il était temps de se mettre en chemin, et d’ouvrir les yeux à l’affut d’un quelconque panneau signalant la présence d’un hôtel. Heureusement le quartier était suffisamment chic et aisé pour dénicher un cinq étoiles.  
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MessageSujet: Re: my whole world's turning upside down. ◊ rosendish my whole world's turning upside down. ◊ rosendish EmptyVen 20 Juin - 19:38

Life is great without a care.
We aren't caught up in your love affair.

La nuit les enrôlait, essayant de leur faire découvrir les secrets qu'elle cachait et les entraîner dans ses profondeurs obscures. La nuit avait été longue, oppressante. Elle engloutit ses idéaux et le laissait avec une vie beaucoup trop flou à son goût. La petite blonde lui avait brisé le coeur, elle avait été celle qu'il voulait conquérir, qu'il ne prenait pas pour acquis et elle lui avait clairement explicité son envie de sortir de son entourage. Du moins, pour un moment. Les visages inconnus le déstabilisaient. Il n'aimait pas être seul dans une foule de personne inconnus, surtout alors qu'il revenait d'Angleterre et n'avait pas encore repris toutes ses marques sur le sol américain. Heureusement pour lui, ou paix à son âme, il fut accosté par la belle de Vegas, Eileen Rosenbitch en personne. La voir dans des conditions aussi peu propice à sa vie de débauche branché le perturba quelque peu, mais la taux d'alcool dans son sang ainsi que les grammes en proportion industrielle de cocaïne et autre qu'il avait ingurgité réduisait de manière très significative sa surprise et de ce fait, sa réflexion. Son angoisse avait disparu, il était plus calme mais aussi beaucoup plus éprouvant à supporter. Eileen allait s'arracher les cheveux avant la fin de la soirée. Car elle était loin d'être terminée. . Comme si tu n'en avais pas pris non plus ! . Le ton hautain, sans doute un peu trop malgré son état. Mais c'était Xavier, et même dans un état lamentable, il était aussi chiant et arrogant qu'on pouvait le penser. Passer sa vie à faire la fête, à ingérer des substances capables de le tuer pouvait lui donner une certaine haute tolérance à tout ça. Le Cavendish avait envie d'être comme ça, aussi chiant, et aussi arrogant qu'il le pouvait même avec une tête comme un gros char et de la poudre sous les narines. . T'es pas marrante ! Avoue que remettre le couvert, ce serait coooool ! . Ok, le Cavendish était complètement high ! Il avait beau avoir le visage d'un ange et le sourire plaqué sur son visage comme un smiley, il avait la tête ailleurs. Eileen semblait l'avoir bien compris et l'air de la nuit sembla le réveiller. Ah, mais non ! Une belle coupe de champagne glacé lui avait sauté au visage et si la blonde ne lui avait pas adressé la parole, il aurait sans doute mis KO le petit con qui avait fait cette erreur. La maison était derrière eux, merci à l'insistance de la Rosenbach qui voulait absolument rentré chez elle alors que le russe aurait bien choppé une petite minette de l'intérieur. . On ne juge pas avant d'avoir testé.  . Collant à cause du champagne, Xavier décida de pousser le vice jusqu'au bout. Le joint au bout des doigts, il se laissa porté par un vent de plénitude. Les deux assis sur le trottoir en face de la maison, ils avaient fières allures. Deux enfants riches qui avaient profité un peu trop de leur soirée, qui n'avait rien d'autres à faire que de veiller chaque voitures qui passaient, espérant avoir un taxi ou une voiture de luxe qui pourrait les amener chez la jeune femme. Et Eileen avait bien entendu la langue délié avec quelques verres dans le nez. Il en fallait beaucoup pour ennuyer le Cavendish. Malgré son mauvais caractère, malgré sa bipolarité, malgré le fait qu'il soit complètement shooté à n'importe quelle substance hallucinogène. Il rit, il rit de la médiocrité de sa nuit, il rit du tournant épouvantable que sa nuit a pris. Il est seul, plus seul que jamais. L'amour qu'il avait pour Lysa n'a pas suffit à la retenir. Il échouait encore. D'abord sa barbie Clarke, maintenant sa poupée Lysa. Il était désespéré de trouver un jour une personne qu'il pourrait retenir, qu'il pourrait aime comme il le fallait. Que faire quand on le fuit encore et toujours. Il se tourna vers Eileen. Sa proposition était alléchante, complètement. Il pourrait oublier dans ses bras la misère dans laquelle il se trouvait. . Deal, mais je veux le bisou d'abord. . Il essaya de l'aider à se lever, elle était une princesse, une saleté de princesse mais une princesse tout de même. Et même si Xavier pouvait se conduire comme le pire des enfoirés, à l'image de son meilleur ami Zadig, il était quand même un homme avec des manières. Un homme avec des manières mais qui avait deux, trois et même dix coups dans le nez, et qui donc faisait des choses .... maladroites mais avec une putain de chance. Et malgré toutes les tentatives de la jeune fille pour retirer sa proposition de baiser, unique et seul baiser dans toute la nuit affreuse qu'il avait eu, il avait de la chance. . Pas capiche du tout, je suis bourré, remember ? . Il agita la main afin d'attirer la voiture qui fonçait droit sur eux. Du moins, essaya. Parce que même alors qu'elle était complètement défoncée, avec une robe beaucoup trop moulante et légère pour une nuit aussi fraîche, un mal de pied digne d'un marathonien et la compagnie de Xavier, qui avouons le, est difficilement supportable, la Rosenbach ne pouvait pas monter dans une voiture à moins de cent milles dollars. . Mais qu'est-ce que tu fous non de dieux ? Tu voulais pas te débarrasser de moi par hasard. . La voiture poursuivit sa route. Malheur pour le jeune homme qui ne pourra pas avoir un accès beaucoup plus direct au lit de la jeune allemande. Non. Il fallait qu'elle fasse sa chieuse internationale et réduise le nombre de chance qu'il avait pour atteindre son lit. Damn. . Mais tu es cinglée ma parole. . Bien sur qu'elle était cinglée. Elle était Eileen Rosenbach, la fille à la sex tape, la meuf qui avait laissé partir le mec le plus prometteur de sa génération, la cousine de Zadig Bastard Rosenbach et la moins sainte des vierges qui avait choisis Xavier Cavendish comme première expérience. Elle n'avait pas toute sa tête. Ou elle allait la perdre si elle ne faisait pas quelque chose pour que Xavier et elle ne soient pas dans cette position plus que compromettante. . Fallait le dire si tu voulais jouer avec moi. On peut s'arranger. Y'a de la place derrière ces buissons. . Eileen était foutrement belle. Elle avait ce côté fragile, de demoiselle en détresse mais qui savait très bien prendre soin d'elle même sans l'aide de personne. Il avait craqué pour son visage angélique il y a des années et craquerait encore avec grand plaisir si elle lui laissait l'occasion de la séduire. Encore une fois. Elle avait réussis à lui donner une chose précieuse il y a un long moment. Elle pouvait recommencer. D'ailleurs, il se souvenait bien de la sauvagerie de la jeune milliardaire dans des conditions propices. . Tu es sure ? Je pourrais te faire changer d'avis ... Il approcha son visage du sien, joua dans son regard, prit un soin tout particulier à appliquer son sourire de gentil garçon près à tout. Il n'avait plus rien à perdre. . Juste une autre fois et tu pourras juger après. Je suis sûre que tu es plus qu'à la hauteur. Que tu en as plus qu'envie. . Il était encore sur elle. Toujours à faire jouer son charme. Elle résistait la petite. Encore et toujours. As always. . Mais si tu ne veux pas. . Il fallait savoir ne pas forcer trop le destin. Xavier l'avait apprit à ses dépends ce soir. Il se releva, aida la jeune fille à se remettre dans ses talons malgré son apparente envie de ne pas avoir envie de son aide si précieuse et ils prirent la route à la recherche d'un hôtel qui ne soit pas pleins. Xavier s'attendait aux protestations de la blonde. Elle avait toujours quelque chose à dire de toute façon. . Je te rappelle que c'est la fin de l'année, que les pauvres lycéens ont toute leur famille venue pour l'occasion et que les hôtels sont surement pris d'assaut. Alors ne te fait pas trop de désillusions, tu partageras un lit avec ma magnifique personne, dear. . Le charme anglais avec l'esprit d'un manipulateur russe. Cette combinaison était fatale. Le russe avait bien envie d'oublier ses soucis avec la jeune fille. Il ne fallait pas le répéter encore une fois pour ne pas le comprendre. Journée pourrie, soirée merdique. La nuit pouvait encore être arrangé malgré qu'il soit près que cinq heure du matin. Les rues du quartier chico dans lequel ils se trouvaient étaient vides de monde. Le monde de la nuit leur appartenait, ils déambulaient. . Que dirais-tu de celui là ? . Une façade pas trop brillante mais sans doute pas un cinq étoile, sans doute un deux, au plus un trois étoile. Il ne se faisait pas trop d'illusion le Cavendish. La nuit allait être longue et ils seront sans doute encore en train de chercher un endroit où dormir que le soleil serait déjà à son zenith. . Décide toi vite ma petite. Ma patience a des limites là où mon envie de sommeil n'en a pas. . Il était crevé. Le décalage horaire en plus du bal et de la maison mystère avaient raison de lui. Il tenait miraculeusement sur ses jambes mais pour combien de temps encore.
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MessageSujet: Re: my whole world's turning upside down. ◊ rosendish my whole world's turning upside down. ◊ rosendish EmptyDim 6 Juil - 9:53


«  Nous ne respectons rien ni personne, pas même nous-mêmes
et nous nous sentons doués d'un pouvoir unique;
débarrassés à jamais du joug de l'interdit. »



Perchée sur quinze centimètres de talons, Eileen était incapable de savoir si la présence de Xavier dans cette demeure californienne était une bénédiction divine ou une sombre malédiction. Insupportable lorsqu’il était sobre, le Russe s’avérait être une vraie plaie doublée d’un pervers local lorsque l’alcool s’immisçait dans son organisme. Visiblement, il n’avait jamais oublié cette nuit torride partagée avec elle dans la capitale du vice, et la possibilité de remettre ça sur le tapis lui semblait être une idée des plus alléchante. Sauf qu’elle n’était pas réciproque, malheureusement pour lui. Par principe, par fierté, et parce qu’elle avait mieux à faire que de finir ses propres restes, Eileen Rosenbach était prête à jurer devant Dieu que plus jamais elle ne finirait dans le même lit que lui. Décontenancée, elle l’observait débiter un nombre incalculable d’aberrations sans répliquer. Xavier était lourdement atteint par la bêtise, les pilules illégales et l’alcool, si bien qu’il paraissait tout bonnement impossible d’engager avec lui la moindre discussion un minimum sérieuse. « Non, je ne m’éparpille pas. Cocaïne et champagne exclusivement, ce qui me ferait presque passer pour une Sainte à coté de toi. » déclarait elle en conservant un calme olympien, tellement qu’on aurait pu le confondre avec de la provocation pure et dure. En effet, Queen Rosenbach avait des principes, des règles d’or qu’elle respectait à lettre près en matière de fêtes. Non, elle ne se satisfaisait pas de ces pilules prétendument branchées qui envoyaient directement le consommateur sur une nouvelle planète. Non, les alcools exotiques ne l’attiraient pas spécialement. Mademoiselle avait des goûts de luxe et le revendiquait haut et fort. Rien n’avait plus de panache que les bulles de champagne pétillantes et la poudre colombienne immaculée. L’arrogance prononcée de Xavier l’exaspérait davantage de minute en minute, mais elle était persuadée qu’il était le seul à pouvoir la faire quitter cette demeure démoniaque. Aussi, elle prenait sur elle pour ne pas faire une crise d’hystérie à chaque ineptie prononcée par le Russe. « Tu manques à ce point de prétendantes, ou j’étais si fantastique que ça ? Ravie de te constater que j’ai laissé un souvenir impérissable dans ta mémoire. » Un sourire satisfait s’étendait sur ses lèvres carmins, tandis qu’enfin ils regagnaient l’extérieur. Happés par le silence de la nuit, ils émergeaient d’un rêve coloré où l’alcool ruisselait inlassablement. Le retour à la réalité était brutal, vif et inattendu. Son regard se déplaçait d’un bout à l’autre de la rue tristement déserte, l’arrivée d’un véhicule ici relevait du miracle. Pourtant, Eileen refusait obstinément de revoir ses exigences à la baisse. Elle finirait la nuit dans son lit doré et serait reconduite à bon port par une voiture digne de ce nom. C’était ironique tout de même, posséder un jet privé, pouvoir aller n’importe où sur le globe, mais être coincé ici, dans un quartier huppé de San Francisco sans aucun moyen de fuir. D’un regard inquisiteur, elle scrutait les moindres faits et gestes de Xavier. Assis à ses cotés, il semblait davantage préoccupé par son joint rempli d’herbe que par la recherche efficace d’un taxi. Peu motivé à faire un quelconque effort, elle le trouvait encore plus désespérant que d’ordinaire. Un rire incompréhensible résonnait dans la noirceur de la nuit et, elle aurait jurait y entrevoir de la folie. Aussi, afin qu’il se démène pour trouver un véhicule, elle lui proposait de l’embrasser s’il revenait avec le Saint Graal. Mais Xavier, désireux d’avoir le contrôle sur absolument tout, ne l’entendait pas de cette oreille et souhaitait renégocier les termes de l’arrangement avec princesse Rosenbitch. Ne savait t’il donc pas que la reine de Vegas n’avait qu’une seule parole ? Que ses propositions étaient aussi sulfureuses qu’éphémères ? Bientôt l’unique chance de Xavier d’obtenir un baiser de la part de la reine des Epsilons s’évaporait. Trop tard, pas assez réactif le Cavendish. « Tant pis pour toi. Ce n’était pas négociable. » Elle attrapait sa main afin de se relever. Eileen était profondément épuisée, exténuée aussi bien physiquement que mentalement. D’une certaine manière, Xavier l’avait achevé avec sa perpétuelle connerie. Même un long et savant monologue n’avait pas suffit à calmer ses ardeurs, sur son petit nuage,  planant littéralement, Xavier croyait encore qu’il parviendrait à faire succomber l’héritière. Il y croyait tellement qu’il commençait à sincèrement lui inspirer de la pitié. Sentiment qui disparu au moment précis où elle découvrait avec horreur la voiture qui ralentissait à leur hauteur. La peinture défraichie, les bosses et autres rayures parsemant la tôle, les jantes inexistantes, c’était un tas de ferraille, ni plus ni moins. Une épave qui roulait encore miraculeusement mais qui jamais, au grand jamais, n’accueillerait le postérieur royal d’Eileen Rosenbach. Croisant brièvement le regard glacial du conducteur, elle était convaincue d’avoir fait le bon choix, d’avoir prit la meilleure décision pour sa survie. Elle était prête à faire une croix sur l’unique moyen de locomotion disponible pour ne pas risquer un terrible et médiatique kidnapping. Xavier aurait du la remercier pour sa clairvoyance à toutes épreuves, son instinct infaillible, son goût prononcé pour l’automobile de luxe. « Me débarrasser de toi n’est pas censé inclure une prise de risques inutiles. Au cas où tu ne l’avais pas remarqué je m’aime énormément et je tiens à rester en vie. » la leçon de modestie par Eileen Rosenbach. Elle ne démordrait pas, ne regrettait rien, qu’importe qu’il l’a prenne pour une folle, une hystérique. Le jugement que portait Xavier sur elle n’avait guère d’importance à ses yeux. « Délicieusement cinglée, s’il te plait. » soufflait t’elle en marquant soigneusement chaque mot. La provocation était son art de vivre, son oxygène, son souffle divin et contre ça, personne n’y pourrait rien. Il n’existait pas de remèdes à la folie, pas d’antidotes miracles permettant de borner ses envies audacieuses, pas de vaccins sur le marché qui calmeraient ses ardeurs fabuleuses. Absolument rien. Portés par l’élan, ils tombèrent l’un sur l’autre dans l’herbe fraichement coupée. Elle croisait son regard vitreux d’alcool, percevait son souffle saccadé, ne perdait pas une miette de ses propositions toujours plus indécentes. « Eileen Rosenbach, derrière des buissons, sérieusement ? Tu m’as prise pour qui Cavendish ? L’une des putes que tu ramasses aux soirées de débauche où tu te rends avec Zadig ? » le questionnait t’elle en perdant littéralement son sang froid. D’abord lourd, l’oméga devenait doucement irrespectueux. Bientôt, elle aurait contre lui un motif d’homicide. Un mobile de crime perpétré de sang froid. « Dis-moi encore une fois quelque chose dans ce goût là, et je te jure que je m’occuperai personnellement de tes bijoux de famille. » La castration définitive à coups de Jimmy Choo, Cavendish. Et s’il ne l’a croyait pas, elle était prête à lui prouver qu’elle pouvait devenir violente lorsqu’elle était agacée. Tout le monde pouvait admirer son oeuvre indélébile sur le bras de son cousin Zadig, on avait beau le qualifier -d’intouchable-, les dix points de suture du Rosenbastard étaient signés Eileen. Loin de faire marche-arrière, Xavier aventurait son visage près du sien, manquait de le frôler, abattait ses cartes secrètes, en vain. Elle ne pouvait pas nier qu’il était diablement séduisant, que son sourire faussement angélique lui plaisait plus qu’elle ne l’aurait voulu, et que dans d’autres circonstances elle n’aurait pas tardé à passer à la vitesse supérieure. Sauf que Xavier était Xavier, et malgré sa belle gueule et ses paroles pleines d’éloquence, elle ne pouvait pas faire table rase du passé. De leur passé commun. Il était impensable qu’elle remette le couvert avec lui, même une fois, même par envie. Impossible. « Jamais. » lançait t’elle en guise de réponse, impossible de faire plus direct et précis. « A la hauteur, certainement. L’envie, en revanche je doute qu’elle soit au rendez-vous. Maintenant relève-toi. » Liant les mots aux actes, elle poussait sans trop de violence le corps humide de Xavier. Le champagne humidifiait encore sa chemise, plus qu’une bonne nuit de sommeil, il devait rêver d’une douche inespérée. Debout à son tour, elle manquait de perdre l’équilibre. C’était le contre-coup des excès, du manque de sommeil, de l’agitation permanente autour d’elle. Eileen, désireuse de dormir et de se retrouver dans les bras de Morphée, n’avait plus la patience d’attendre un véhicule qui n’arriverait peut-être jamais. Maintenant, elle exigeait un hôtel, un lit, une baignoire. N’importe quoi qui puisse mettre un terme définitif à cette nuit interminable. « Tu iras dormir sur le canapé. Un problème, une solution. » Dans un haussement d’épaules, elle avançait vers les rues désertes. Xavier avait sûrement raison. Les luxueux palaces du centre-ville devaient encore avoir des chambres de libre, mais ici, en plein milieu d’un quartier résidentiel à proximité de Berkeley, les chances s’amoindrissaient. Accrochée au bras de Xavier afin de ne pas tomber stupidement, ils erraient à la recherche d’une devanture caractéristique. A cette heure-ci elle aurait pu se contenter d’une chambre sans draps en soie. Finalement, Xavier s’arrêtait brutalement et tendait le bras vers ce qui ressemblait à un motel miteux. Trois maudites étoiles lumineuses se livraient un duel sans merci, et les néons clignotaient de manière incontrôlable. Elle jaugeait longuement l’endroit afin d’estimer si oui ou non, il pouvait prétendre accueillir le sang royal des Rosenbach. « Marché conclu. » lançait t’elle après deux longues minutes de réflexion. Elle était trop épuisée pour poursuivre cette marche nocturne. Trop fatiguée pour entendre plus longtemps le son de la voix de Xavier. « Deux chambres, s’il vous plait. » prononçait t’elle en pénétrant dans le hall modeste de cet hôtel indigne de sa personne. Il fallait prier désormais.   
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MessageSujet: Re: my whole world's turning upside down. ◊ rosendish my whole world's turning upside down. ◊ rosendish EmptyLun 25 Aoû - 23:19

La vie n'est pas celle que l'on attend. Elle est pleine de troubles, de flous, de brouillards épais dont il est difficile de se débarrasser si l'on et pas prêt à faire des sacrifices qui vous changeront à tout jamais. Xavier l'avait compris et accompagné de cette petite blonde perchée sur ses talons défiant la gravité, il se disait que sa vie était à un tournant. Il abandonnait une vie pleine de folies pour être plus rangé, pour devenir plus adulte. Il était temps. Avec Eileen, il enterrait cette vie qui ne faisait que le détruire. Avec cette poudre qui entrait dans ses narines avec grâce et gentillesse, avec ses bulles de champagne qui glissait dans sa gorge comme une cascade frôle les parois glissantes de la roche pleine de mousse. Titubant sur les trottoirs glissants de la ville de San Francisco, dans ce quartier friquée de la ville habritant la Silicon Valley, Xavier regardait son environnement avec curiosité et allégresse. Il était soûl, plein de bulles pétillantes et de poudre sucrée qui ont caressé ses narines avec dévotion et amour. Le jeune étudiant profitait de cette soirée comme jamais et la haïssait avec tant de haine, de rage et d'envie que s'en était impensable. Il était à deux doigts de craquer, à deux pas de la chute. Ses cheveux frisés et pleins de boucles balayés par un vent froid lui tombaient sur les yeux, brouillant sa vision, lui rendant la vie encore plus difficile qu'elle ne l'était déjà. Xavier s'enfonçait, il tombait dans cette spirale si étrange qu'est la dépression. Son rire n'avait plus le même son, sa voix devenait plus grave, ses yeux devenaient plus froid. Il tombait. La présence d'Eileen n'arrangeait pas les choses. Il voyait sa détresse comme elle ne la voyait pas elle-même. Eileen et son horrible confiance en elle même quand les choses étaient hors de contrôle. Elle se plaignait du manque de trafic mais à la première voiture, elle l'entraînait dans une situation plus qu'inconfortable pour le jeune homme qui ne contrôlait que très mal son grand corps musclé. Il aurait voulu que son meilleur ami soit là, que Zadig soit là. Il avait réponse à tout, il saurait comment le rendre dépourvu d'émotions et le rendrait plus calme avec sa voix posé et son attitude de dandy des temps modernes. Xavier avait besoin de lui à cet instant mais il voulait aussi qu'il soit le plus loin possible afin qu'il n'apprenne jamais qu'il avait baisé sa précieuse cousine. Jamais il ne devrait apprendre cela, jamais. Cela signerait la fin de la vie du jeune homme si cela venait à se savoir, il en était certain. Mais plus important encore, la fin de son amitié avec le jeune homme. Et ça, il ne le supporterait pas. Les gens ont beau parlé, ils ont beau se demander comment deux personnes aussi différentes pouvaient être aussi proches ; si ils connaissaient la moitié de la vie de chacun des deux garçons, si ils connaissaient ne serais-ce qu'une once de vérité parmis tous les mensonges distribués à tout va à propos de ces personnages, alors ils comprendraient. Loyauté, fidélité, mauvais coup. Ils étaient ainsi et dans la lumière froide de la lune, Xavier pensa à la manière de sortir de ce merdier dans lequel il s'était fourré. Dans un buisson avec la jeune femme, il aurait eut l'occasion parfaite pour la remettre sur son tableau de chasse. Néanmoins, traité les filles avec qui il couchait de pute lui avait refroidis ses ardeurs. Je ne couche pas avec des putes, ma jolie. Il détestait cela. Qu'on le juge, qu'on lui dise quoi faire et avec qui. Il couchait avec qui il voulait et il savait à quoi s'en tenir par rapport à sa réputation. Un joueur, un casanova, un homme pas sérieux qui ne recherchait que l'acte charnel mais pas de sentiments. Qu'ils avaient tort tous. Même le pire des connards a des sentiments. Au plus profond de lui même. Il soupira un long coup et se releva, aidant la jeune fille par la même occasion. Le charme anglais était dans son éducation. Lui faire déshonneur serait un crime. Il était caractérisé comme le gentleman anglais mais connard. Il fallait prendre son rôle au sérieux. Les deux jeunes gens, debout sur leurs jambes tremblants de fatigue et les yeux à peine ouverts tellement ils étaient dans les étoiles, déambulaient alors à la recherche d'une couche qui serait plus que bienvenue pour la nuit. Eileen, je te jure que même si on dort dans le même lit, on ne fera rien ensemble. Il était agacé par la jeune femme. Sa hauteur du à la marijuana était vite descendue à cause de la chute et de la demie heure à marcher dans le froid avec une chemise pleine de champagne et une garce de princesse qui n'arrêtait pas de faire la princesse. Bien qu'il ait envie de s'oublier dans les bras d'une femme pour la nuit, il avait compris la leçon. Eileen n'allait pas s'abandonner dans les draps du premier hôtel qu'ils trouveraient avec lui. C'était hors de question et il comprenait. Une fois qu'elles commencent, elles ne peuvent plus s'arrêter. L'hôtel devant leurs yeux les éblouis par la lumière crue des lampadaires et des néons allumés pour la nuit. Enfin, la libération était proche. En entrant dans le hall de l'hôtel, il fut agréablement surpris. Il était simple mais pas miteux, classe, surement car à proximité du fameux Fairmont Hôtel. La voix sèche de la blonde l'accompagnant envers l'employé d'acceuil ne le surprit guère. Il fit un regard compatissant envers le jeune homme qui semblait vouloir se terrer dans la plus petite des chambres afin de ne pas avoir à affronter le regard de la Rosenbach. Troisième étage, chambre 240 avec un grand lit double, le dernier de tout l'hôtel. Un couple qui était venu quelques instants après eux avait du repartir bredouille. J'espère que tu ne ronfles pas sinon je t'étouffe dans ton sommeil la blonde. Xavier n'était plus d'humeur à rire. Le matelas l'appelait avec volupté, telle une sirène. Mais la douche d'abord. Laissant la jeune femme se mettre à l'aise, il prit la direction de la salle de bain. Grande, luxueuse, pleine de gels douches et avec une grande baignoire pour deux personnes, il était aux anges. Xavier adorait les baignoires. Mais il n'avait pas le temps. Un simple mais long passage sous la douche serait préférable si il ne voulait pas s'endormir dans l'eau chaude. Chemise a terre, pantalon et boxer sur le lavabo, il prenait son temps, l'eau coulant sur son corps de rêve et lavant ses péchés de la nuit. L'eau avait cet effet calmant sur lui. Il avait été sur les nerfs durant les deux derniers jours. Entre l’atterrissage à San Francisco, la rencontre avec Charlotte, le bal désastreux et la rencontre d'Eileen alors qu'il était complètement saoul et drogué, il avait eut son compte. Mais une chose était sure dans la vie du jeune homme, son destin ne le lâchait pas d'une semelle. Il allait en baver, c'était ainsi. Coupant l'eau chaude qui le rassurait, il sortit de son havre de paix et enfila juste son boxer qu'il avait préalablement lavé à la main et séché au sèche cheveux. On se débrouille comme on peut quand on est dans un hôtel sans l'avoir prévu. Entrant dans la chambre sans prévenir, il tomba sur une Eileen luttant pour ouvrir sa robe. Déposant ses affaires sur une chaise, il vint à sa rencontre. Elle avait beau lui avoir tapé sur le système durant toute la nuit, il l'avait apprécié assez pour lui offrir une première fois digne d'un film romantique. Eileen faisait ressortir le pire de chaque personne, mais elle pouvait étonnamment faire ressortir le bon aussi. Laisse moi t'aider petite sotte. Tu t'y prends mal. Fallait pas pousser non plus. Il était un gentleman, certes, mais il lui fallait ses huit heures de sommeil pour que ça dure.

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MessageSujet: Re: my whole world's turning upside down. ◊ rosendish my whole world's turning upside down. ◊ rosendish EmptyLun 29 Sep - 18:15


«  Nous ne respectons rien ni personne, pas même nous-mêmes
et nous nous sentons doués d'un pouvoir unique;
débarrassés à jamais du joug de l'interdit. »



« Je suis ravie de l’apprendre; mais dans ce cas là évite de traiter les femmes comme telles. » Connard irrespectueux qu’il était bien planqué derrière sa prétendue galanterie anglaise à deux balles. Deux minutes plus tôt, il lui proposait une partie de jambes en l’air fulgurante derrière les buissons et désormais, il feignait l’outrage parce qu’elle comparait les cibles de son tableau de chasse à des professionnelles grassement rémunérées pour accomplir leur besogne. Une nouvelle fois, l’hopital crachait sur la charité et Eileen, pauvre Eileen, se voyait attribuer le rôle de la méchante aux paroles aiguisées et fielleuses. Encore un peu, et le débat s’enflammerait, emportant tout dans sa combustion, ne laissant qu’un amoncellement de cendres grises et froides. Xavier, parce qu’il était un homme et qu’il avait le besoin impérieux de prouver sa virilité aux yeux de tous, se faisait passer pour ce qu’il n’était pas, comme bon nombre de crétins avant lui. L’espace d’un instant, il revêtait le costume du parfait pervers prêt à tout pour arriver à ses fins, déliant une à une les ficelles de la séduction; et l’instant d’après, l’air de rien et avec un sourire mielleux pendu au bord de ses lèvres, il l’aidait à se relever. Gentleman en carton, bouffon du Roi. Elle acceptait sa main davantage par dépit que par envie, l’alcool qui ruisselait dans ses veines était en désaccord avec son sens de l’équilibre. L’un dans l’autre, il était préférable de tenir la paume moite et dégoulinante de champagne de Xavier, que d’élire domicile dans un carré de pelouse pour les six prochaines heures. Une fois debout, comme animée par un regain d’énergie inespéré, elle retira un à un les minuscules brins d’herbe qui jouaient à cache-cache avec ses cheveux. « Je t’enverrai la facture de mon coiffeur. Connard. » concluait t’elle en osant à peine imaginer l’état actuel de sa crinière d’ordinaire lisse comme de la soie et impeccable. Elle aurait voulu l’insulter en allemand, le castrer par la pensée, gifler son visage de gamin insolent et planter son escarpin pointu en plein dans ses yeux verts; sauf qu’elle était ivre, profondément atteinte par la folie et peu disposée à déployer tant d’énergie pour une cause vaine. Avançant dans la nuit glaciale, elle resserrait ses bras nus contre sa poitrine et intérieurement, elle le maudissait de ne pas avoir l’amabilité de la prendre contre lui pour la réchauffer. A même titre que son meilleur ami, Zadig, il était un handicapé des sentiments, incapable de petites attentions qui pourtant seraient les bienvenues. « Je m’inquiète pas pour ça, vu ton état. Tu serais même pas capable d’ouvrir un sachet de préservatif. » Sifflait t’elle en baissant les yeux vers les pieds de Xavier. Sa démarche était ridicule, il oscillait vers la droite, puis la gauche. Un funambule qui jouait avec la mort, imbibé de vodka pour une danse avec la fatalité. Evidemment, il ne se passerait strictement rien ce soir, et quand bien même elle en aurait eu envie, Xavier s’écroulerait dans un sommeil foutrement profond avant même d’apercevoir l’ombre d’une poitrine. Finalement, à la manière d’un mirage, ou d’une oasis en plein désert, un hôtel se dessina devant eux, illuminé de néons aveuglants et agressifs. Il n’y avait pas de tapis rouge, pas de plaque dorée sur la devanture, normalement symbole d’un certain luxe qu’elle affectionnait, mais seulement trois maudites étoiles clignotantes. « Tu veux pas déblatérer ton tissu de conneries à quelqu’un que ça intéresse ? » demanda t’elle le plus sérieusement du monde en haussant un sourcil dépité. Non, Eileen Rosenbach ne ronflait pas, en plus d’être une princesse elle en avait les attributs. Des hommes rêvaient de dormir avec elle, mais Xavier, lui, trouvait le moyen de s’en plaindre. Symptômes affligeants de l’enfant capricieux et pourri gâté. C’est alors qu’elle songeait à revoir l’ensemble de ses fréquentations, trainer avec des personnes plus modestes pouvait être une alternative intéressante, des gens qui savent se contenter de ce qu’ils ont, elle avait besoin de ça. De modestie, avec un grand M. « On fera avec. » avec le lit double, et la dernière chambre disponible, parce que très sincèrement, elle n’avait pas le coeur à faire le tour du quartier avec le Cavendish pour dénicher un palace. Elle attrapait brusquement la clé et s’éloigna vers les ascenseurs avec l’envie de mourir, sur place. De redevenir poussière. Comment s’était-elle retrouvée dans cette situation inextricable ? Comment était-elle passée du bal de Berkeley à une chambre d’hôtel poussiéreuse qu’elle allait devoir partager avec Xavier Cavendish ? Sans même l’attendre, ou se retourner pour voir s’il marchait bien dans son sillage, elle se retrouva rapidement devant la porte en bois vieilli de la chambre 240. Imaginant d’ores et déjà le pire, elle entra. Un cauchemar se matérialisait dans ses pupilles cristallines, c’était pire qu’un motel sur le bord de la route 66. La moquette était tachée, les tapisseries dataient des années soixante, une toile d’araignée pendait au bout d’un lustre en faux cristal tout droit sorti d’un catalogue Ikea. « Putain c’est tellement romantique, ça me donne envie de m’envoyer en l’air toute la nuit. » Sarcastique, elle abandonna ses précieux escarpins au pied du lit -conjugal- et soupira bruyamment. Détournant les yeux, elle cherchait Xavier, mais ce dernier s’était précipité vers la salle de bain et elle entendait l’eau couler abondamment. Il n’avait même pas eu la courtoisie de la laisser se doucher en première, sympa, elle le retenait. « Bouge ! T’es pas tout seul. » Hurlait t’elle comme une hystérique échappée d’asile en tambourinant férocement sur la porte. Elle aussi avait envie d’une douche brulante et revigorante avant de dormir, de savon senteur vanille sur sa peau, d’un dernier moment de répit. Voyant qu’il ne répondait pas, les oreilles obstruées par l’eau de la douche, elle cessa de s’acharner sur la porte, pour s’occuper à un autre problème de taille; sa robe. Signée Yves Saint Laurent, elle était le symbole de l’élégance moderne, de l’étalage ostentatoire de son compte bancaire, mais pire encore, la définition même de la formule -il faut souffrir pour être belle-. Elle luttait vainement avec la fermeture éclair se trouvant dans son dos, entremêlait ses bras, menaçait de tomber d’un instant à l’autre. Elle n’arrivait à rien. D’habitude, il y avait toujours quelqu’un dans les parages pour l’aider, Zadig, Wren, ou même Shelley, ce soir il n’y avait qu’un pauvre type inutile sous la douche. Finalement, dans un tressaillement incontrôlé, elle remarqua les mais de Xavier parcourir sa nuque, elle sentait la fermeture éclair glisser vers le bas, jusqu’à la chute de ses reins, dévoilant son dos nu et sa courbure délicate. Se retournant, elle croisait ses yeux ambrés, comme surprise de l’humanité renaissante de Xavier. « Merci. » Première parole agréable de toute la soirée. Elle laissait glisser sa robe le long de son corps, jusqu’à ses chevilles, ignorant la pudeur. Son regard s’arrêta un instant sur les abdominaux parfaitement dessinés de Xavier et elle se mordait le bout des lèvres. Dans ses souvenirs il était moins, attirant. Foutrement attirant. Suspension du temps. « Je vais prendre un bain. » lâchait t’elle en pénétrant dans la salle de bain, sans même prendre la peine de fermer préalable la porte. Jouer avec le feu était un de ses loisirs favoris, contrairement aux autres, elle ne se brulait jamais. Assise sur le rebord de la baignoire, elle regardait l’eau remplir peu à peu, ce qui serait bientôt l’endroit le plus confortable de cette chambre. Elle ajoutait de la mousse, beaucoup de mousse, en songeant à Xavier qui devait regretter d’avoir opté pour une douche. Un mince sourire se dessina sur ses lèvres, tandis qu’elle retirait le dernier morceau de tissu encore sur son corps, lentement, elle se laissait glisser dans cette baignoire aux proportions démesurées. De la buée se formait sur les miroirs et sur les vitres transformant l’espace en un cocon rassurant, les pupilles closes, le visage tourné vers les spots du plafond, elle se sentait mieux. Ne manquait d’un délicat massage de dos pour atteindre la plénitude la plus totale. « Bordel, viens. » lançait t’elle à Xavier, à travers la pièce sans même avoir le sentiment de replonger dans ses démons de jeunesse. C’était particulier avec Xavier, ça l’avait toujours été depuis cette première nuit dans les entrailles de Las Vegas.   
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MessageSujet: Re: my whole world's turning upside down. ◊ rosendish my whole world's turning upside down. ◊ rosendish EmptyVen 10 Oct - 16:40

you vs them by Jhene Aiko on Grooveshark

you're just the temptation, the evil queen who know how to torture me

Les nuits s’enchaînent, les unes après les autres. Les filles passent, elles se suivent et se suivent, toujours belles et rayonnantes. Xavier les avait admiré toute la nuit, appréciant leur courbe généreuse et leur regard lubrique. Il avait du en touché plus d'une et pas de manière chaste et délicate, mais avec fougue et luxure. Il ne fallait pas le prendre pour un ange, malgré son visage d'enfant et ses yeux parfois innocent sur le monde. Du moins, ses yeux troublés par l'alcool et les substances ingéré au cours des dernières vingt-quatre heures. Cette soirée était un fiasco total, un total désastre, un poignard en plein cœur du plus triste des hommes. Bouteille à la main, joint dans l'autre, Xavier se voyait comme un malheureux à présent. Quelques heures plus tôt, il avait recherché la compagnie attrayante de jeunes femmes imbibées d'alcools afin de les emmener dans son lit king size remplis de plumes d'oies sauvages. A présent, déambulant dans les rues de san francisco avec la pire des pestes, il se voyait comme un survivant. Il n'avait pas pu se résoudre à rester dans cette maison inconnue et laisser la blonde incendiaire trottiner dans les rues de la ville sans personne avec elle. Elle aurait sans doute pu se débrouiller seule, teigneuse et manipulatrice qu'elle était, mais son cœur, celui caché sous une couche d'imperfection effarante, avait pris le dessus et il était désormais à ses côtés, son joint froid dans sa poche, et la tête tournant dans tous les sens. Proposition indécente et jeu de mots salaces accompagnaient cette balade au clair de lune. Leurs esprits étaient encore plein de thc et autres produits chimiques très dangereux pour leur santé.  Mais ils s'en fichaient. Ils étaient jeunes, beaux et pleins de talents. Toujours les premiers, jamais les derniers. Ils étaient des rois dans leur royaume. Dans cet hôtel minable mais le seul des environs, il se préparait à passer la pire nuit de sa vie. Il le savait qu'il n'allait pas envoyer Eileen au paradis. Je parle si j'ai envie de parler la princesse, me teste pas. Ils entrèrent dans l'ascenseur, s'ignorant royalement. Xavier et Eileen, deux forces de la nature qui ne savaient pas comment faire pour se débarrasser l'un de l'autre. A chaque fois qu'ils voulaient s'éloigner, ils se rejoignaient. Encore et encore. Comme des aimants, ils ne savaient pas qu'elle était la formule magique afin de briser l'attraction qui régnait en eux dès qu'ils s'approchaient l'un de l'autre. Car elle pouvait essayer de le nier, mais le jeune russe le sentait encore et encore. Il sentait cette attraction entre eux. Tu sais, mon état actuel pourrait te faire vivre la seconde meilleure nuit de ta vie. Il savait qu'il n'avait pas le droit mais l'interdit est tellement plaisant tellement jouissif. Il ne lui laissa pas le temps de répondre et alla vers la porte de leur chambre, lui laissant l'honneur d'ouvrir leur nid douillet pour la nuit. Elle faisait ses remarques acerbes, comme toujours. Il ria d'un rire fanée et fatigué. Il ne voulait qu'une chose, entrer dans les draps chauds malgré leur mauvaise qualité du lit qui lui faisait face. Il était fatigué, exténué. Il la laissa à ses occupations et prit la douche le premier. Rien à foutre qu'elle soit elle aussi tombé dans l'herbe mouillé ou qu'elle ait du champagne sur sa robe hors de prix. Il avait besoin de se laver de tout. L'eau le calmait. Elle hurlait la petite. Riant et plus détendu, il quitta la chambre dans son simple sous vêtement lavé à la main. Eileen se débattait avec sa robe. Une belle robe certes, mais une robe qui lui donnait du fil à retordre et plus d'une fois. En la voyant sautiller ainsi, telle une gamine qui n'arrive pas à sortir de sa robe préféré mais si galère à enlever, il ne put s'empêcher de l'aider. Ses mains effleuraient son dos dans le mouvement délicat qu'il effectuait afin de ne pas abîmer la création. Première parole agréable, l'ambiance se détendait quelque peu maintenant qu'il avait un toit au dessus de leur tête. De rien princesse. Il voyait les yeux de la blonde se balader sur son torse musclé et encore vêtu de quelques gouttelettes d'eau. Il lui libéra le passage afin qu'elle puisse aller prendre son bain en paix. N'hésite pas si tu veux de la compagnie. On ne le changera pas le Cavendish. Il avait beau être dans un hôtel miteux avec la fille qu'il n'aurait jamais imaginé partager une chambre miteuse, il pensait encore à faire des folies de son corps avec une belle compagnie. Xavier s'installa sur le lit, ne voulant pas trop s'engager à glisser son corps valant des milliers de dollars dans des draps de basse qualité. Il voulait passer le temps et se mit à observer chaque objet dans la chambre. A peine dix minutes étaient passés quand il entendit la douce voix du mal l’appeler avec des mots peu polis. Néanmoins, il ne se fit pas prier. Il était déjà à moitié nu alors. Entrant dans la salle de bain, il eut une magnifique vision devant lui. Eileen, complètement nue au vu des sous vêtements étendus sur le lavabo, recouverte seulement de mousse, cachant à peine sa nudité. On a besoin d'aide ma chère ? Jouer avec le feu, jouer avec l'interdit. Xavier voyait bien à quel point il allait droit dans les ennuis si il recouchait encore une fois avec Eileen. Être la personne qui avait enlevé la pureté, la seule restante, de la reine de Vegas, et cousine du meilleur ami protecteur comme pas deux qu'était Zadig, n'était pas chose aisé. Xavier ne réfléchissait pas pourtant, du moins, plus avec son cerveau. S'avançant vers la jeune fille, il fit tomber le tissu recouvrant la dernière partie de son corps et se glissa dans le bain, en face d'elle. Ils s'étaient déjà vus nus. Une fois de plus ne ferait pas de mal. La partie était lancée, le jeu commençait. Qui craquerait le premier ? Qui céderait à ses désirs et laisserait son corps parler pour lui-même ? Xavier n'avait plus les idées claires, mais il n'avait jamais été plus éveillé qu'en cet instant. Tu joues avec moi. Je ne suis pas une marionnette, tu le sais ça. Percute vite ma chère blonde. Il ne joue plus là. C'est quitte ou double, donne lui un aperçu ou reste sous cette mousse.
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MessageSujet: Re: my whole world's turning upside down. ◊ rosendish my whole world's turning upside down. ◊ rosendish EmptyVen 28 Nov - 0:00


«  Nous ne respectons rien ni personne, pas même nous-mêmes
et nous nous sentons doués d'un pouvoir unique;
débarrassés à jamais du joug de l'interdit. »



Contemplative, elle exerçait un regard perplexe sur l’horizon lointain que lui conférait la minuscule fenêtre. Prisonnière d’une chambre miteuse, elle avait hérité du pire geôlier qui soit; et ni les premières lueurs du jour qui filtraient à travers les nuages, ni le ciel teinté d’éclats rose ne sauraient lui redonner espoir. Cette nuit, elle s’était encore noyée dans les excès dangereux d’une élite clinquante, elle avait tracé ses initiales notoires sur une pellicule de poudre immaculée, et avait comblé sa soif de perles dorées, mais rien n’avait su calmer sa faim. Comme un trou béant au milieu de l’estomac, elle était en quête de sensations fortes et nouvelles, désireuse de calmer ses ardeurs lancinantes, d’épancher ses envies dans les bras d’un parfait inconnu. L’aventureuse qu’elle était voulait découvrir de nouveaux horizons, se sentir vivante autrement qu’en ingurgitant une quantité phénoménale d’alcool et de psychotropes. Depuis qu’il était parti, elle renouait avec ses anciens démons et acceptait de leur accorder une ultime danse, à la frontière du point de non-retour. La place qu’occupait autrefois Jayan était, à présent, gouvernée par un vide immense, comparable au néant, un trou noir et infini. Elle aurait pu, s’envoyer en l’air avec la ville toute entière qu’il serait encore là, ce creux douloureux, cet épanchement qui maltraite ses entrailles, ce manque qui représente son absence et qui gagne du terrain de jour en jour. En société, elle s’obligeait à faire bonne figure, à garder la tête haute et ne pas faire déshonneur à son nom, mais, seule dans sa chambre, elle y repensait. Tourmentée par le souvenir fugace d’une romance éphémère, par cette chimère des beaux sentiments qui avait quitté le navire trop tôt pour découvrir la cote Est. Le destin était son pire ennemi, cruel et intransigeant, l’obstacle au bonheur. Tout n’était qu’une boucle malsaine, un recommencement perpétuel. Atteindre des sommets et tomber brutalement. Quelques années plus tôt, elle découvrait l’amour, ou plus précisément le sexe, avec Xavier. Aujourd’hui, elle enterrait son unique histoire d’amour en sa compagnie. La tradition voulait qu’on arrose les funérailles de champagne français et qu’on jette sur la sépulture de la poudre colombienne. Son histoire était morte, elle était sur le chemin du tombeau, prête à s’entailler les veines avec sa fermeture éclair à force de batailler avec. « Mon état actuel pourrait te faire vivre la dernière nuit de ta vie. » lançait t’elle, les yeux rivés sur la porte close qui conduisait à la salle de bains. Xavier n’avait sûrement rien entendu de ce nouveau pic d’agressivité, trop occupé à savonner ses abdominaux. Les minutes semblaient interminables et elle se sentait profondément misérable. Là, avec ses souvenirs dégoulinants de niaiserie, sa montagne de regrets et son incapacité à survivre à une soirée post-rupture. Les dernières parcelles de sa dignité se consumèrent lorsqu’elle se surprit à contempler avec des yeux gourmands le corps musclé, nu et humide de Xavier, comme une nymphomane. « On voit que tu maitrises ton sujet. » Défaire les robes, déshabiller les filles et terminer tes phrases par princesse, sous-entendait t’elle en avançant vers la baignoire sans même fermer la porte derrière elle. Eileen ne savait rien de la pudeur, elle aurait pu vivre nue, porter uniquement du Chanel numéro 5 sur sa peau, comme Monroe. (...) Il n’y avait plus alors que le bruit de l’eau qui frappait contre la céramique, tellement brulante que des nuages de vapeur s’élevaient dans l’air et recouvraient les miroirs d’une fine pellicule de buée. Xavier, dans un silence presque suspect gardait ses distances, profitait pleinement de l’inconfort du lit, s’extasiait devant la décoration sommaire de l’endroit. Eileen, les yeux à demi-clos, trempait un pied dans son bain rempli d’une mousse aérienne avant d’y entrer complètement. Le monde autour d’elle semblait vaciller tant elle était ivre, les lumières du plafond tournoyaient sans cesse, elle était seule à bord d’un navire au milieu d’une mer déchainée. Les effets euphorisants de la cocaïne se dissipaient lentement et lui laissait un goût amer entre les lèvres, c’était comme une déprime éphémère, ce même sentiment de vide qui revenait la frapper droit dans le coeur. Elle désirait planer, s’élever, toucher les étoiles, mais elle était prise au piège d’une marée d’écumes aromatisée à la vanille, seule à bord du Titanic. Xavier était son inattendue bouée de sauvetage, un marin solitaire qui arpentait les soirées dignes des bacchanales à la recherche d’une proie parfaite qui mordrait à l’hameçon. Elle était la sirène qui condamnée à une vie d’errance sous-marine, lui ferait entrevoir un monde mirifique par la seule force de son chant. Quitte à se foutre en l’air, autant l’emporter dans sa chute. « J’ai mal dans la nuque, juste là. » murmurait t’elle en se redressant légèrement ce qui dissipa presque instantanément la mousse qui s’était accumulée près de son décolleté. Un mince sourire se dessina sur ses lèvres alors qu’elle observait le Cavendish enjamber la baignoire, elle se revoyait quelques années plus tôt à Las Vegas. Un secret foutrement bien gardé à en juger par l’ignorance restée intacte de Zadig. Elle se demandait ce qu’il se passerait le jour où son cousin, par mégarde, découvrirait l’affront, la trahison de Xavier, le mensonge d’Eileen, l’association purement charnelle de deux personnes pour qui, il avait un semblant de respect. Loin d’elle l’idée de déclencher une guerre, et pourtant. « Qu’est ce qui te fais croire que je joue ? » répliquait t’elle un peu sèchement, en s’approchant dangereusement de son amant ressurgi du passé. « Ce n’est pas parce qu’on ne va pas coucher ensemble ce soir que tout le reste est proscrit. » soufflait t’elle en lui tournant le dos et en dégageant sa nuque. Alors que d’ordinaire elle aurait fait tout ça par pure provocation ou besoin d’attention, ce soir, elle agissait de la sorte par simple désir de liberté. Estimant n’avoir de compte à rendre à personne et ne pouvant rester insensible à la plastique attrayante de Xavier, elle s’octroyait ce petit plaisir parmi tant d’autres. Contrairement aux autres, elle n’avait aucunes limites, sinon celles de son imagination. « Tu sais, l’histoire du -vaut mieux être seule que mal accompagnée- c’est des conneries. » Parce que seule, elle ne peut s’empêcher de repenser à lui, aux erreurs, aux échecs, à sa famille complètement déglinguée, et à tout le reste. Puis avec Xavier ce n’était pas pareil, ce n’était pas un crétin d’inconnu ramassé à une fête pour gosses de riches. Malgré toute la haine qu’elle pouvait lui porter, une certaine confiance s’était installée entre eux au fil des années, ils se savaient liés pour l’éternité depuis Vegas. Elle n’aurait jamais de sentiments pour lui, mais, elle savait qu’il était là. Au cas où. En cas d’urgence. Si jamais le navire prenait l’eau. Prêt à la tirer d’affaire, à lui éviter la noyade. « Prouve-le. » concluait t’elle sur une note de défi en s’adossant contre son corps nu et en penchant légèrement le visage en arrière pour croiser son regard. Il n’était pas une marionnette et pourtant, elle avait l’impression de pouvoir se servir de lui à sa guise, de prévoir le moindre de ses mouvements, de ses coups d’éclats jusqu’à ses tentations les plus insurmontables.  [/color] 
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