Fondamentalement, Kilian n'avait rien de particulier contre les recherches sur Internet. Après tout, comme l'avait très justement souligné Eirik, il suffisait de sélectionner les sites les plus sérieux, reconnus et fiables pour pouvoir compléter sa réflexion. Alors, pourquoi insister lourdement sur l'inutilité supposée de cet outil numérique ? Simplement parce que le Sigma avait envie de prendre la tête du président des Sampi. Juste pour voir si la légende des peace & love in the pink world tenait la route. Il avait vite conclu que pinailler sur ce genre de détails arrivait à le faire démarrer... pas comme certaines personnes qui font pleuvoir les coups ou les insultes, mais bien qu'il fasse preuve de mesure, son collègue ne devait pas être moins agacé de son comportement pour autant. Un chieur ? Oh oui, un champion du monde quand il le voulait. D'ailleurs, le petit sourire en coin qui s'affichait sur son visage alors qu'il caressait son menton d'un air rêveur ne fit que confirmer cet état de fait. Il avait décidé d'embêter Pedersen le plus possible et autant dire que lorsqu'il avait quelqu'un dans le nez, la cible avait du souci à se faire pour son réservoir de patience... pour de plus amples informations, adressez-vous à Salaun senior.
Néanmoins, ce n'est pas ce qui l'intéressait le plus dans l'immédiat puisqu'il venait de poser une question simple, précise et directe à l'étudiant qui se trouvait à côté de lui. Quitte à mettre les points sur les i une bonne fois pour toutes, le fils Salaun avait préféré mettre les pieds dans le plat d'entrée de jeu pour qu'ils évitent de continuer à se tourner autour sans rentrer dans le cœur du sujet. La suite des évènements déciderait de leur relation ne serait-ce que pour ce boulot en binôme. Tolérance ou distance. Kilian ne le lâcha pas du regard, curieux de le tester de A à Z. Il ne laisserait rien passer : le corps parle souvent bien mieux que la bouche. Avec le temps et de l'entraînement, il savait déceler le mensonge chez quelqu'un sans que celui-ci ait besoin d'ouvrir la bouche. Les yeux plissés, il s'étonna presque de sa remarque. Kilian, pas méchant ? Mmm... ça dépend avec qui. Disons plutôt qu'il était mauvais et bougon par réflexe, mais avec un bon fond. Bourru, si on peut dire. En outre, être méchant, c'est bien plus drôle selon lui que d'être le Bisounours de service même si ce rôle correspondait parfaitement à certaines personnalités. Comme Pedersen, d'ailleurs.

Suspicieux, il l'écouta pourtant sans l'interrompre une seule fois. Il aurait été mal avisé de le faire, d'ailleurs : poser des questions pour empêcher ensuite les autres de parler, c'était une attitude qu'il exécrait au plus haut point. Une attitude qui avait tendance à se répéter entre autres chez certains profs qui posent des questions "J'étale ma science". Lorsque son collègue eut terminé son plaidoyer, le jeune breton le regarda encore dans un silence religieux comme pour déceler la moindre trace de mensonge qui pourrait planer en lui. Ce petit examen visuel devait être assez irritant, mais c'était nécessaire. Il avait été trahi par les plus proches membres de sa famille et depuis ce jour, accorder sa confiance à quelqu'un était un luxe qu'il ne s'offrait que très rarement. "J'ai le même problème avec toi qu'avec tous les étudiants en théâtre... t'es pas un cas à part, si ça peut te rassurer." Kilian croisa ses bras sur la table et baissa finalement la tête en soupirant avant de masser sa nuque avec une main. Eirik avait été sincère avec lui, en faire de même était une question de respect, d'autant plus que ses paroles et son attitude semblaient enfin trouver un écho favorable chez l'artiste. "J'ai l'impression que depuis que tout le monde a fait le rapprochement entre Salaun père et Salaun fils, on ne me fréquente que pour satisfaire une curiosité malsaine ou pour bien se faire voir par le prof grâce à moi." Il leva finalement ses yeux bleu azur avec un air maussade et légèrement agressif, chose qui cachait souvent chez lui une certaine forme de sensibilité. "Quand on veut m'utiliser pour les faveurs d'un mec que je ne peux pas encadrer, j'ai tendance à me montrer encore plus renfermé que d'habitude. Et les gentillesses, ça me pousse encore davantage à la méfiance."

Le jeune homme redressa un peu la tête et commença à gratter un dessin au hasard sur la feuille de son bloc-notes avant de finalement lâcher son stylo pour s'adosser totalement à son fauteuil. "Te voir être aussi sympa avec moi mais aussi avec les autres, ça m'a peut-être rendu un peu trop parano... j'essayais juste de me défendre, même si tu partais d'une bonne intention." Des excuses à demi-mot. Kilian ne s'excuserait pas entièrement car il ne regrettait pas d'avoir agi ainsi pour autant... qu'est-ce qu'Eirik aurait fait à sa place ? Lui ou n'importe qui d'autre, d'ailleurs. Même s'il commençait à clarifier les choses avec lui, cela ne signifiait pas qu'il allait en faire autant avec tous les autres élèves car il aurait mis sa main à couper que parmi eux, des hypocrites de première n'attendaient justement qu'une chose : qu'il baisse sa garde. Pour la première fois depuis la sortie de ce cours et leur arrivée à la bibliothèque, le Sigma lui accorda l'ombre d'un sourire qui se voulait déjà plus détendu. Ou légèrement sympathique. "J'y peux rien, les gens gentils, ça m'fait flipper ! Mais par contre, je te rejoins sur la difficulté pour trouver quelqu'un de confiance... ça a été ton cas, à toi aussi ?" Dans la manière qu'il avait eu de s'exprimer sur sa propre expérience, le fils Salaun avait rapidement remarqué qu'il y avait une pointe d'amertume... l'entendre parler de ce qu'il avait pu vivre de comparable l'aiderait certainement à croire encore davantage la bonne foi dont il faisait preuve et qui commençait à faire son effet pour le plus grand plaisir du président des Sampi mais aussi en quelque sorte de Kilian.

Alors que les jeunes hommes avaient commencé à travailler, Kilian se mit à parler d'autres choses, en lu demandant pourquoi Eirik agissait ainsi. C'était assez étrange comme question, et le Sampi avait eu du mal à trouver des mots mots pour le convaincre. C'était difficile de dire juste "je suis comme ça", mais il n'arrivait pas à trouver des arguments malgré qu'il ait eu beau cherché à en mettre la main sur un ou deux... C'était un gros bisounous, il n'y pouvait rien, il ne voyait pas de raisons d'être méchant et agressifs avec les gens, c'était totalement contre sa nature. Le norvégien répondit donc à son interlocuteur de la manière qu'il trouvait la plus "vraie" possible, de façon à ce que Salaun voit qu'il ne ment pas, qu'il ne disait que la vérité, la stricte vérité. Une fois que Pedersen eut fini d'essayer de défendre sa cause, Kilian le regard d'une manière que le garçon n'aimait pas réellement, mais bon, il préféra se taire de façon à ne pas créer d'embrouilles, et puis de toute manière ce n'était qu'un regard, il ne fallait pas en faire un fromage. Le sigma ne tarda pas, par ailleurs, à répondre. Eirik grimaça légèrement, il n'aimait pas être comparé aux autres, même si c'était loin d'être une insulte dans le cas précis. Justement, il se trouvait assez différemment, mais bon, après tout, chacun son avis sur la question... Quand l'autre garçon expliqua pourquoi il était aussi méfiant avec lui, il ne put que le comprendre. Finalement ils avaient beaucoup plus de points communs qu'on ne pourrait le croire à première vue. Il ne sut pas trop quoi répondre là-dessus, il ne se voyait franchement pas déballer sa vie comme cela, surtout que cela risquait d'ennuyer l'autre garçon. Il fallait donc qu'il trouve une réponse adéquate à cet aveux mais cela paraissait assez difficile. Finalement, il se décida à reprendre la parole, sans chercher à faire de belles phrases et compagnie, être sincère, dire les choses telles qu'elles viennent étaient certainement la meilleure chose à faire dans une telle situation. Eirik se passa une main dans les cheveux avant de reprendre la parole: Je... Je peux comprendre et aussi t'assurer que ce n'est pas du tout mon style de traîner avec les gens pour m'attirer des faveurs, surtout en ce qui concerne mes études. Il le regarda dans les yeux, laissa passer quelques secondes avant de continuer Je déteste tout ce qui est le piston... Je veux réussir par mes propres moyen, parce que je le mérite et par rien d'autres... même si je comprends bien que tu puisse douter vu que ce n'est pas le cas de tout le monde. Eirik se tut de nouveau quelques secondes avant de continuer Et je suis quelqu'un de gentil par nature, pas pour bien me faire des gens ce qui m'aime pas, ils m'aiment pas, je les emmerde. J'en ferai pas toute une maladie. Le Sampi essayait de faire de son mieux, de donner des arguments recevables, crédibles pour plaider sa cause et il espérait avoir réussi à convaincre son partenaire de travail. Il se mordilla doucement la lèvre en entendant la réponse du sigma.. Il n'était pas certain d'avoir compris s'il avait réussi à le convaincre ou non, en tout cas il espérait que oui ! Déjà, il reconnaissait que cela partait d'une bonne intention et c'était pas mal ! Lorsque Kilian reprit la parole en disant que les gens gentils le faisait flipper Eirik eut un léger rire suivi très rapidement d'une énorme grimace. Vu la question qui venait d'être poser des souvenirs pas forcément très agréables allaient être révélés, mais après tout, il voulait être frac avec l'autre garçon, alors il n'avait pas le choix! Je suis désolé de te faire flipper, ce n'est pas vraiment le but. Il se tut quelques secondes avant de reprendre Je... en quelques sorte. Je pourrais te donner plein d'exemple, mais là, je vais commencer par un, ça suffira. Par contre je préférerai que ça reste entre nous. Il se passa une main dans les cheveux avant de reprendre la parole Mon frère aîné est quelqu'un de simplement formidable... qui a un peu toutes les qualités inimaginables pour lui. Il est franchement beau gosse, intelligent, drôle et compagnie. Enfin bref je pense que tu vois le tableau... Un jour, je me suis rendu compte qu'une fille que j'aimais beaucoup, que je considérais comme une amie, se servait de moi pour pouvoir se rapprocher de mon frère et coucher avec lui parce qu'il l'avait jeté une première fois et qu'elle s'était dit qu'en faisant ami-ami avec son petit frère de suite, elle pourrait passer plus de temps avec lui et arriver à ses fins. Il se tut. Ce qu'il venait de raconter était réel, malheureusement pour lui, maintenant il fallait espérer que Kilian le croit et ne se foute pas de sa poire, parce que c'était franchement assez ridicule comme situation... Pendant quelques secondes, il resta plongé les yeux passés sur la table, avant de finalement les relever vers l'autre jeune homme.

Maintenant qu'Eirik et Kilian rompaient la glace à force de mots et d'honnêteté, le breton sentait qu'il y avait une ouverture vers une possible paix voire même une réconciliation entre les deux jeunes hommes. Méfiant mais se prêtant davantage à la conversation, il l'écouta et surtout le regarda réagir face à ce qu'il venait de lui dire. Effectivement, puisqu'ils en discutaient, le Sigma trouvait assez stupide que Pedersen veuille fréquenter quelqu'un uniquement dans le but de réussir ses études : il était loin d'être un idiot et n'avait pas besoin de ça pour arriver à faire ses preuves et s'en sortir d'une façon tout à fait respectable. Néanmoins, après s'être fait récemment dragué par une étudiante dans le seul but qu'il puisse parler d'elle à son paternel, il se méfiait de tout le monde. Sans exception. Mais cela ne voulait pas dire qu'il n'était pas capable de revenir sur ses propos : il n'y a que les idiots qui ne changent pas d'avis et bien qu'il soit borné la majeure partie du temps, Kilian était un jeune homme mature qui savait reconnaître ses torts. Dans le cas présent, il avait jugé Eirik un peu trop vite et s'était montré agressif envers lui pour des raisons infondées... cependant, le président des Sampis devait comprendre qu'il ne regrettait en rien son attitude car il la trouvait on ne peut plus justifiée étant donné les circonstances. Un mince sourirez vaguement amusé étira ses lèvres à la manière dont il eut de justifier la considération qu'il avait à l'égard des gens qui ne l'aimaient pas. "T'as bien raison." se contenta-t-il de lui dire. Sur ce point, ils se ressemblaient parfaitement : ceux qui ne nous aiment pas, on les emmerde et on fait notre vie sans se soucier d'eux.
Vis-à-vis de son expérience, il est vrai que le fils Salaun avait tendance à se braquer quand on commençait à se montrer trop gentil envers lui... sans doute était-ce le traumatisme vécu à cause de ses grands-parents qui avaient passé leur vie à être gentils et adorables avec lui... jusqu'à ce qu'il apprenne qu'ils lui avaient caché que son père avait pris de ses nouvelles par leur biais, sans jamais s'adresser à son propre fils de vive voix. Une trahison qui l'avait marqué et qui l'avait rendu beaucoup plus méfiant à l'égard des gens qui se montrent charitables et avenants envers lui. Puis par nature, il trouvait une personne gentille plus suspecte qu'une personne mauvaise : quelqu'un de méchant, ça ne cache presque rien. Les sourcils un peu froncés, l'artiste se pencha un peu plus sur la table en hochant la tête pour le rassurer. "J'suis pas une balance, tu peux me faire confiance." Il avait pas mal de défauts, mais lorsqu'on lui demandait de ne pas répéter quelque chose, on pouvait être sûr que Kilian était une véritable tombe.

En l'entendant parler de son grand frère, le jeune homme comprit à peu près où il voulait en venir. Il était fils unique de son côté, ce genre de soucis lui était donc complètement inconnu... mais pas besoin d'avoir un frère ou une soeur pour comprendre à quel point une telle attitude pouvait être vexante et blessante à la fois. Dans la façon dont Eirik avait de raconter cela, il y avait clairement de l'amertume et aussi des regrets. Lui était-il déjà arrivé de jalouser son frère aîné par rapport à cela ? S'il était aussi formidable, peut-être avait-il nourri une certaine forme de compétition ou de complexe vis-à-vis de lui. En attendant, il ne lui racontait pas d'histoires et parler d'un sujet aussi personnel le toucha sincèrement. "Je vois... ça doit pas être simple d'être le frangin de Mister Univers." ironisa-t-il. Ce n'était absolument pas moqueur, loin de là : se jouer des problèmes des autres, Kilian ne le faisait qu'à l'encontre des gens qui lui sortaient par les yeux et ce n'était maintenant plus le cas de Pedersen. "En tout cas, bien que ce ne soit pas pour les mêmes raisons, je vois que tu sais ce que c'est d'être fréquenté par intérêt. Après, t'as sans doute un caractère qui fait que tu arrives à garder le sourire avec les autres... tu l'as dis, t'es gentil par nature." Le Sigma aussi savait se montrer affectueux, gentil, protecteur, rassurant... mais il avait tellement peur qu'on veuille le trahir à nouveau qu'il préférait de loin faire le tri parmi ceux qui sont capables d'encaisser son sale caractère pour ensuite accepter de se dévoiler un peu plus. "Il n'y a pas longtemps, une fille a essayé de me draguer uniquement parce que je suis le fils de Mr Logan Salaun. Je crois que ça m'a encore davantage conforté dans mon jugement... jugement qui ne s'applique plus à toi, tu peux déstresser." le rassura-t-il d'un très bref sourire en coin.

Le breton soupira puis s'adossa davantage dans son fauteuil en faisant tourner son crayon dans sa main. "L'an dernier, je suis parti quand mon père est arrivé parce qu'il m'a laissé tomber il y a 13 ans. Il m'a menti et a multiplié les faux pas... du coup, quand je l'ai vu dans cette salle, arriver comme une fleur derrière un bureau alors qu'il n'avait même pas eu le courage de me parler en 13 ans, j'ai décidé de me tirer. Affronter les potins qui allaient tourner autour de moi, le regard des autres et l'affronter lui, j'aurai fini par péter un plomb. C'est pour ça que j'ai décollé pour la France. Le temps de faire le point tout en poursuivant mes études loin de San Francisco." Eirik était bien le premier avec qui il acceptait de parler de ce sujet ultra-sensible qu'était celui des rapports père/fils Salaun. D'ordinaire, il se contentait de grogner dès que Logan apparaissait dans une conversation mais l'honnêteté du Sampi l'avait poussé à en faire autant. Dans son regard bleu azur, on pouvait lire la blessure ouverte que cette relation lui causait mais curieusement, cela lui faisait du bien d'en parler à tête reposée avec quelqu'un d'autre. Surtout avec quelqu'un qui avait déjà vécu ce genre de peur d'être "utilisé". Il releva finalement les yeux et croisa ses bras sur son torse. Un nouveau tic physique qui rappelait étrangement son paternel sans même qu'il s'en rende compte. "C'est vraiment sympa de ta part d'avoir été aussi honnête, j'imagine que parler de ça ne doit pas être facile pour toi. T'es presque quelqu'un de bien, Pedersen." Un sourire arrogant et taquin flotta sur ses lèvres : se montrer trop sous une lumière type "séquence émotion", très peu pour lui. Mais Eirik pouvait voir clairement que Kilian pensait chacun de ses mots. La barrière de glace entre eux commençait enfin à fondre sérieusement.

De fils en aiguilles, l'ambiance s'était quelque peu détendue. Certes les deux garçons étaient encore loin, très loin d'être de bons amis, mais déjà Eirik ne se prenait plus de remarquables désobligeantes et c'était un très bon départ. Ils arrivaient même à se confier, plus ou moins à l'autre en disant des choses que peu de monde devait savoir. Avant de parler de sa propre expérience, le sampi demanda à l'autre de ne pas ébruiter ce qu'il allait raconter sur son frère. Il avait toujours du mal à encaisser cela, à ce que les autres le sache, qu'il était si nul comparé à son aîné. Merci souffla t-il doucement à l'encontre du sigma avant de déballer ses ressentiments à propos de son frère et de cette foutue fille. C'était assez humiliant de sortir ça à un inconnu, mais il se doutait qu'il pouvait faire confiance à Kilian pour être discret à ce sujet-là. C'est ça... C'est pas simple, mais ce n'est pas à lui que j'en veux... parce que lui est franchement génial. Non, il en voulait à ses parents, à toutes les personnes qui l'avaient comparé à son aîné en disant plus ou moins implicitement qu'il n'était qu'une merde face à son génie d’aîné. Après tout Sullivan n'avait jamais demandé à être surdoué, doué dans tout ce qu'il faisait et beau comme un Dieu... de plus son aîné avait toujours été là pour lui, ce n'était franchement pas quelque chose qu'on pouvait décemment lui reprocher.
La discussion ne tarda pas à reprendre. Ce n'est pas parce que gentil et que je ne m'énerve pas facilement, que je fais de suite confiance aux gens, c'est même un peu tout le contraire. J'ai plein disons de camarades avec qui j'aime passer du temps et compagnie, mais en "vrais" amis, à qui je confierai n'importe quoi, pour qui je serais capable de nombreuses choses, ça doit bien se compter sur les doigts d'une seule main. Il se tut quelques secondes avant de reprendre Mais c'est vrai que j'ai sûrement plus tendance à m'attirer les gens qui me fréquenteraient par intérêt que toi, vu que je suis "gentil"... et que toi, sans vouloir te vexer, on pourrait utiliser l'expression "qui s'y frotte s'y pique"... Enfin, tu vois le genre ! Il se tut et Kilian raconta sa propre expérience avec une fille. Ca non plus ce n'était pas cool du tout. Il fit une petite grimace avant de dire doucement Un jour, tu trouveras quelqu'un qui t'aimeras pour ce que tu es, pas pour ta façade, ni parce que tu es le fils de . Je te l'avais dit, tu es un type bien, et en plus t'es franchement mignon et intelligent, tu as tous les atouts de ton côté. Il lui fit un léger sourire, il fallait espérer qu'il n'ait pas cru qu'il le draguer en disant qu'il le trouvait mignon... Il se passa une main dans les cheveux avant de rajouté un peu gêné Si j'ai pu me trouver quelqu'un avec qui tout se passe bien, pour toi, ça devrait être encore moins dur. Pour Pedersen, Kilian était beaucoup plus mignon et intelligent que lui, et il devait avoir encore bien d'autres qualités que le sampi ne possédait pas... mais après tout peut-être qu'il manquait au sigma cette gentillesse et douceur qui caractérisait bien le norvégien.
Les confessions ne tardèrent pas à continuer. C'est vrai que ça devait être difficile pour Kilian d'avoir un père comme il avait, suivre le cours de son paternel avec toutes les rumeurs et regards qui pouvaient s'en suivre. Je suis désolé pour toi que ça se passe mal avec ton père. Et ce n'est franchement pas cool ce qu'il t'a fait. Même si ses propos étaient très maladroit et peut-être un peu mal formulés, il pensait ce qu'il venait de dire. Il cherchait autre chose à dire, et finalement sortit la première chose qui lui venait à l'esprit Nos cas sont loin d'être similaires, ils ne sont pas comparables... Mais tu sais, mes parents, et les trois quart des personnes que je connaissais en Norvège m'ont toujours comparé à mon frère, en me disant qu'en gros je suis qu'un nul comparé à Sullivan. Il se mordilla la langue avant de continuer A Noël, je suis rentré là-bas, avec ma petite amie. Ils l'ont trouvé si géniale, qu'ils ont tout fait pour qu'elle rompe avec moi et se mette avec mon frère... Je pense que je suis plutôt bien placé pour savoir ce que tu veux dire par-là.. Par tout ça... sauf que moi, je suis sûr qu'au final mes parents ce n'est pas pour être méchant qu'ils font ça, mais c'est juste leur manière d'être et même s'il préfèrent mon frère aîné, je sais qu'ils tiennent à moi aussi, même s'ils ne me le disent pas, et qu'ils me font croire le contraire. Il se tut. C'était difficile pour lui de dire tout cela, et contrairement aux apparences, il n'essayait pas de défendre Logan. Le Sampi haussa un sourcil au "presque" quelqu'un de bien du sigma. Il eut un petit sourire amusé, et ne tarda pas à reprendre la parole Ah oui, juste presque ?! Et pourquoi presque ?! Même si c'est un compliment venant de ta part... Il avait préféré sauter la partie que c''était bien qu'ils soient honnêtes l'un envers l'autre et que c'était difficile pour lui de parler. Kilian avait déjà lu plus ou moins en lui comme dans un livre ouvert, ce n'était pas la peine de conforter des propos qu'ils savaient l'un comme l'autre juste.

Eirik était un type hors du commun... et dans tous les sens du terme. D'un sens, Kilian serait presque arrivé à l'admirer pour ce caractère si particulier : tout le monde autour de lui vénérait son frère aîné au point d'aller même jusqu'à dénigrer sa propre personne pour favoriser le frangin du dessus. Et qu'avait-il à répondre à un tel comportement ? Il n'en voulait absolument pas au frère en question, il allait même jusqu'à l'apprécier toujours autant. Dans un sens, cette attitude était bien plus sensée car si ce type n'en profitait pas pour enfoncer Pedersen, alors il n'y avait pas tellement de raison de vouloir se le mettre à dos. Cependant, un être humain reste un être humain : de son côté, le Sigma se connaissait suffisamment pour savoir que malgré toute sa bonne éducation et son intelligence, il aurait irrémédiablement été du genre à ne pas pouvoir supporter son grand frère même si celui-ci n'aurait rien pu faire contre un tel comportement dégradant à l'encontre de son cadet. De ce côté, on pouvait donc clairement comprendre pourquoi le norvégien était, entre autres, le président des Sampis : pas bonne poire pour autant, il était tout de même doué d'un caractère remarquablement posé et serein. Pendant un bref instant, le breton se demanda même à quoi pouvait ressembler un Eirik Pedersen énervé. Ce doit être assez exceptionnel à voir... Quoiqu'il en soit, cette conversation avait piqué sa curiosité au vif et puisque les deux étudiants semblaient enclins à enterrer la hache de guerre sans pour autant se faire des papouilles - et Eirik ferait d'ailleurs mieux de garder ses distances à ce niveau, vu le côté tactile ultra-limité de Kilian - ils pouvaient donc continuer à converser dans ce même état d'esprit pour le moins constructif dans ce nouveau chapitre de leur relation qui commençait tout doucement à s'écrire. "Honnêtement, à te regarder, on croirait que tu es le meilleur pote de tout le monde, tu caches bien ton jeu. Je comprends bien ta façon de faire, chacun la sienne, comme tu dis ! Et t'en fais pas, ça ne me vexe absolument pas... c'est même un compliment de me considérer de la sorte." avoua-t-il avec un léger sourire en coin. Oh oui, le fils Salaun préférait de très loin passer pour le grognon associable de service qui a tendance à mordre quand on lui parle. Le côté Bisounours, il n'arrivait pas encore à trouver quelqu'un avec qui l'être véritablement. "En tout cas, ça me rassure de savoir qu'au final, tu n'as pas tant d'amis que ça... t'es moins superficiel que j'aurai pu l'imaginer. Les gens qui se marrent et qui papotent avec tout le monde, j'ai beaucoup de mal." Au risque de paraître assez égoïste, Kilian aimait l'idée de se sentir spécial ou sinon utile pour quelqu'un. Pouvoir lui apporter ce que personne d'autre ne peut apporter. Pour lui, c'était le fondement même d'une réelle amitié et, à ce titre, Eirik semblait finalement lui aussi du genre à trier ses véritables amitiés sur le volet, une excellente chose en soi.

L'artiste avait très légèrement froncé les sourcils en l'entendant lui dire qu'il était un type bien, mignon et intelligent... Euh... On la coupera au montage, celle-là ? Plus sérieusement, Kilian n'avait aucun problème avec ce genre de compliment, n'étant pas du genre à s'offusquer lorsqu'un homme lui disait des trucs pareils. Bisexuel, c'était une attitude qui ne l'embarrassait absolument pas. Mais par principe, qu'on lui dise qu'il soit quelqu'un de bien et de mignon ne faisait définitivement pas partie de son quotidien, autant pour les hommes que pour les femmes. "Si tu le dis... tu m'diras juste combien je te dois à la sortie de la bibliothèque pour m'avoir débité des âneries pareilles." Ca, c'est sa façon gentille de dire "merci". C'est spécial, mais on finit par s'y faire à la longue. Se trouver quelqu'un, ce n'était pas encore à l'ordre du jour. Il croyait tout de même en l'amour et toutes les conneries qui s'y rapportent, mais il ne le cherchait pas pour autant. A l'heure actuelle, se satisfaire sur un plan purement physique avec quelques conquêtes et plans réguliers lui suffisait très largement. "Par contre, c'est pas parce qu'on te dévalorise vis-à-vis de ton frangin que tu dois en faire autant par rapport aux autres." lui rappela-t-il avec un regard sévère. Cette insinuation selon laquelle Eirik était "moins bien" que lui ne lui plaisait absolument pas : Kilian avait horreur de passer pour une sorte d'échelle de mesure. Surtout à ce niveau-là. Même s'il n'était pas encore THE pote de Pedersen, le Sigma était assez censé pour voir que derrière son costume de clown, il y avait un type sûrement très bien. Un type qu'il découvrait depuis déjà quelques minutes.

Il en rebondit pas immédiatement par rapport à son père, se contentant d'une phrase assez banale qui lui passait par la tête. "Oh, ne sois pas désolé. Les choses sont ce qu'elles sont : j'ai vécu sans lui pendant 13 ans, comme quoi il n'est pas indispensable." C'est peut-être assez cruel, comme concept, mais d'une manière objective, c'est assez juste. Le jeune homme fit tourner son stylo sur ses doigts comme il avait l'habitude de faire pour s'occuper, sans pour autant lâcher son interlocuteur du regard. L'histoire par rapport à sa petite amie le laissa bouche bée. Littéralement. "Merde... c'est gonflé, quand même." ne put-il s'empêcher de remarquer à voix haute. Kilian n'était pas du genre à compatir, mais s'il l'avait été, Pedersen aurait été sa cible n°1. Toutefois, il décida de ne pas poursuivre sur le sujet des parents : son père lui avait fait tellement mal toutes ces années par son absence, sa lâcheté et son silence qu'il en faudrait beaucoup pour qu'il accepte de lui pardonner pour de bon. On n'efface pas 13 ans d'un claquement de doigts. C'est infaisable et bien trop facile. "Enfin, tu sais, ça dépend de nos caractères, toi t'arrive quand même à voir le côté positif des choses. Pour te donner un exemple, ça m'a tellement fait mal de voir tous les gosses se trimballer avec leur père au bout du bras à l'école ou aux fêtes qu'ils faisaient chez eux, que je refuse depuis des années de fêter ou qu'on me souhaite mon anniversaire. La seule chose que je voulais à l'époque, c'était lui, je me fichais royalement des autres cadeaux qu'on pouvait me faire. Donc tu vois, il y a des choses que même avec un caractère de Mister Sourire on ne peut pas effacer totalement." Il se pencha vers lui en plissant les yeux. "Et j'ai dis "presque" dans le sens où comme ça, tu flippes toujours un peu à l'idée de marcher sur des oeufs en parlant avec moi." Ce n'était pas une question de confiance, Eirik arrivait tout doucement à l'acquérir, ou du moins il s'engageait sur la bonne voie. Mais faire trop de compliments, non, sans façon.

Le fils Salaun referma les livres, il n'avait de toutes manières plus tellement la tête à travailler. "Viens, on va boire un coup. On jouera aux élèves modèles une autre fois." Après avoir replacé les ouvrages à leur place, non sans avoir noté leurs références pour la bibliographie mais aussi pour s'y retrouver plus vite la prochaine fois, ils sortirent de la bibliothèque d'un pas tranquille et sûrement plus détendu qu'à leur arrivée. Kilian sortit une cigarette du paquet à l'intérieur de sa veste et l'alluma une fois au coin de sa bouche. Lorsqu'il en eut tiré une première bouffée, le breton recracha sa fumée en l'air pour ne pas indisposer son interlocuteur puis il fit vriller son regard azur sur lui. "Alors comme ça, il y a une Madame Bisounours dans la vie de Pedersen ? Et ça se passe comment, elle aussi elle milite pour le peace & love in the world, mmm...?" demanda-t-il avec un sourire cynique sur les lèvres tandis qu'ils se dirigeaient vers la sortie de la fac.

Le jeune homme haussa les épaules après la réponse de l'autre garçon, c'est vrai que beaucoup de personnes devaient croire qu'il était réellement ami avec beaucoup de monde, vu qu'il s'entendait plutôt bien avec la plupart des gens qu'il côtoyait au quotidien, mais ce n'est parce que l'on s'entend bien avec des gens que l'on est forcément très proches d'eux. Mis à part sa jumelle et son frère ainé, il se sentait naturellement proche de sa petite amie, mais également de Callum et Juno, les personnes qu'ils considéraient ici comme ses meilleurs ami. Il y avait également Solveig, une amie d'enfance... et peut-être une ou deux personnes, mais les personnes en qui il avait totalement confiance et à qui il laisserait sa vie sans hésiter étaient certainement celles-là. Ce n'est pas que je cache bien mon jeu, juste que je m'entends bien avec beaucoup de monde, et que j'ai des sujets différents avec mes amis et disons mes camarades, c'est tout. Ça peut paraître étrange comme notion, comme différence, mais pour moi c'est plutôt assez clair. Hum, c'est vrai qu'il n'était pas certain d'être très clair, mais de toute façon si Kilian ne comprenait pas quelque chose, le sigma lui ferait bien savoir par un moyen ou un autre, du moins il fallait l'espérer. A la réplique suivante de Salaun fils, Eirik eut un léger sourire, il était loin, très loin même d'être superficiel, du moins il fallait l'espérer car il détestait ce défaut. Je suppose que c'est un compliment ?! Alors merci... Mais bon, ça n'empêche pas que je parle quand même avec beaucoup de monde... Il haussa les épaules. Même si cela déplaisait à Kilian, après tout ce n'était pas grave, il n'était pas né pour lui plaire et assumait totalement le fait de parler à tout le monde, d'apprécier cela mais que ça n'aille pas vraiment plus loin. Des fois, il avait vraiment l'impression de vivre dans un univers totalement... autre que celui de Salaun, comme s'il pouvait exister deux mondes qui coexistaient. Pedersen savait qu'il avait un caractère assez particulier, mais face au sigma, ils étaient un peu antagonistes, le contraire l'un de l'autre. Si pour cette conversation cela n'était pas gênant le moins du monde, il était à peu près certain qu'à la longue, Kilian ne le supporterait pas.
Le norvégien n'avait finalement pas tardé à reprendre la parole en disant à son interlocuteur que c'était un type et tout ce qui va avec. Il avait le compliment certes facile, mais tout à fait sincère; que le Sigma n'ait crainte ce n'était point une tactique pour attirer ses faveurs... Humhum... Un dollar symbolique me paraît pas mal, mais juste comme ça, si tu dois me payer à chaque fois que quelque chose qui ressemble à un compliment sort de ma bouche, tu vas vite te ruiner. Bien entendu, il avait compris que le français rigolait, mais c'était sa façon à lui de lui répondre sur le même ton. Maintenant, il fallait juste espérer que le sigma comprenne que lui aussi plaisantait et qu'il n'avait pas pris ses dires au sens propre. Enfin, Eirik se posait certainement trop de questions pour pas grand chose, Kilian était un garçon intelligent, et il comprendrait certainement tout. A la phrase suivante, il haussa les épaules, du genre "dis ce que tu veux, tu me feras pas changer d'avis". Si Payson était-là, elle aurait certainement été furieuse de l'entendre parler et penser de la sorte, mais elle n'était pas là, et le naturel - et également le pessimisme- ressortait au galop. Il aurait certainement fallut qu'il réponde quelque chose, mais, sur ce sujet-là, le silence était bien mieux.
Les deux jeunes gens continuèrent de parler de leur famille... Oui c'est vrai ce que tu dis-là, mais ce n'est quand même pas très cool pour toi, que tu ais vécu pendant treize sans lui... Il aurait bien rajouté de toute manière personne n'est indispensable, mais c'était faux en quelque sorte... Avec Vik, par exemple, malgré les disputes, le fait que des fois ils ne se comprenaient plus du tout, elle était indispensable... C'était sa moitié. Ce fut ensuite au tour du norvégien de parler de ses parents, et il prit l'exemple qui devait sûrement être le plus récent: celui de Noël. C'est comme ça, ça ne m'étonne même pas.. Au final c'est pas si dramatique que cela, du moment que ça ne part pas d'une réelle mauvaise intention non ?! Ce n'était p as comme si c'était fait pour blesser intentionnellement ... Disons qu'ils sont vrais et qu'ils disent ce qu'ils pensent... Il se tut quelques secondes avant de rajouter De toute façon, vu que je ne les vois pas beaucoup même quand je suis en Norvège vu qu'ils passent leur temps à travailler, ce n'est pas bien grave. Oui, oui avec le temps, il arrivait à relativiser tout cela, même si au fond c'était toujours blessant une telle attitude... Comme cela ne changerait certainement jamais et qu'il était certain que ses parents ne le faisaient pas méchamment, il essayait de voir le bon côté des choses. Sinon cela ferait certainement longtemps qu'il serait dépressif avec juste une envie se mettre une balle dans la tête... Le jeune écouta attentivement la réponse de son interlocuteur. Kilian avait raison, cela dépendait du caractère. Le différence de caractère et de vie, c'est ce qui fait la diversité non ?! De toute manière, on ne peut plus revenir en arrière. Alors, je me dis autant vivre avec... Même s'il y a des choses qui font mal et que l'on voudrait changer. Ton passé, c'est ce qui fait qui tu es aujourd'hui, qui peut expliquer ta réussite... Il haussa les épaules, avant de répliquer très sérieusement C'est juste que je n'ai pas spécialement envie de te mettre en rogne, parce que j'ai eu une parole mal placée, maladroite, et comme cela est tout à fait mon genre...

Finalement, ils n'allaient pas trop travailler aujourd'hui. Tant pis, ils trouveraient bien d'autres moments, où ils seraient un peu plus sérieux. Ils avaient déjà trouvé quelques bases, ils avaient réussi à décoincer ce qui n'allait pas entre eux et c'était déjà pas mal pour une seule et même journée, c'est pour cela qu'il acquiesça lorsque Kilian lui proposa de venir boire un boire. Les deux garçons allèrent ranger les livres à leur place et ne tardèrent pas à sortir de la bibliothèque. Le sigma alluma alors une clope et reprit la parole... Eirik fut amusé par ce que le français venait de dire. Il secoua doucement la tête, et chercha ses mots. Comment décrire Payson en étant totalement partial ?! Il ne savait pas, et il n'avait pas spécialement envie de passer pour l'ahuri de service qui sait dire que "elle est parfaite". Oui, oui, il y a bien quelqu'un dans ma vie. Fort heureusement d'ailleurs, car Payson lui apportait tant de choses... Et si tu veux savoir si elle est Sampi ou pas. Oui, elle est Sampi comme moi, mais elle est loin d'être peace and love tout le temps. Elle est beaucoup plus impulsive que moi, elle peut se fâcher ou se mettre à râler d'un coup... mais c'est quelqu'un de... très gentil, agréable et a de nombreuses autres qualités. Bref, elle est parfaite. Dit comme ça, il avait l'impression d'avoir pas assez insisté sur les points positifs de la demoiselle, comme si c'était plus qu'une chieuse qu'autre chose, alors que ce n'était pas du tout cela... Mais, il fallait avouer que Payson -comme les trois quart des gens- avait ses humeurs et parfois, le coupe frôlait la dispute pour une broutille... Et pour toi ?!

Si son passé avait été tout autre, si son père ne lui avait pas menti en l'abandonnant aux mains de ses grands parents, si on ne lui avait pas caché tant de choses, Kilian aurait certainement eu un caractère un peu plus proche de celui d'Eirik. Il ne l'enviait pas pour autant, ce n'était qu'un simple constat. Naturellement, le breton avait sans doute tendance à devenir agressif et renfermé d'une façon immédiate dès qu'on cherchait à le braquer ou à le vexer, mais en dehors de cela, il était assez supportable malgré ses airs de type peu abordable. La preuve : le Sampi commençait d'ores et déjà à monter dans son estime alors qu'il y a encore une heure ou deux, l'idée même de lui adresser la parole le répugnait. Il n'y a que les idiots qui ne changent pas d'avis et la façon assez "proche" qu'avaient les deux étudiants de se parler l'un à l'autre incitait le fils Salaun à baisser légèrement sa garde pour apprendre à connaître son interlocuteur.
Alors qu'ils marchaient tous les deux en direction du parking, le beau brun afficha un petit sourire en coin : effectivement, ses compliments étaient parfois assez difficiles à saisir car ils étaient bien souvent accompagnés d'une vacherie derrière pour éviter d'avoir l'air trop gentil ou trop conciliant. Mais Pedersen apprenait vite, il s'y ferait. "Si ça peut te faire un peu moins réfléchir, je peux aussi arrêter de te faire des compliments. Ca équilibrerait avec ton trop plein de gentillesse." Effectivement, ces deux-là semblaient pour le moins complémentaires : Eirik était blanc là où Kilian s'enfonçait dans le noir, l'amabilité face au vieil irascible d'avant-l'âge, le diplomate opposé au boxeur impulsif. Pourtant, on dit que les opposés ont une curieuse façon de s'attirer, qui sait si les deux théâtreux pourront un jour partir sur une bonne base d'amitié ? Une amitié curieuse, il faut le dire, mais pourquoi pas.

Le breton n'avait rien ajouté de plus concernant son père. Que dire, de toutes façons ? Oui, ce n'était pas cool pour lui, mais revenir en arrière était impossible. Puis de toutes manières, il avait déjà surpris dans une conversation entre ses grands-parents que Logan aurait avoué que si c'était à refaire, il le referait sans hésiter. Cela l'avait d'autant plus blessé, mis en colère et conforté dans le rejet intégral qu'il nourrissait à l'égard de son géniteur. D'ailleurs, sur le fait de ne pas chercher à refaire le passé, les collègues s'entendaient parfaitement : s'enfermer dans le passé, c'est la meilleure façon de ruminer pour ensuite partir en dépression... et encore plus loin pour les pires cas recensés. Il tira une nouvelle fois sur sa cigarette en hochant la tête pour acquiescer à ses mots qu'il trouvait plutôt justes. Curieusement, il se surprit à penser que cette conversation plutôt intime n'en était pas moins très agréable. Le Sigma arqua un sourcil en tournant la tête vers lui. "C'est bien, cette méfiance à mon égard est tout à ton honneur. Ca me fera hésiter un peu plus s'il me prend l'envie de te coller mon poing dans la figure si je me sens vexé par ce que tu pourrais me dire, par accident ou non." Il afficha un petit sourire arrogant et énigmatique. Oui, il aimait qu'on le craigne un peu. Ou plutôt qu'on craigne ses réactions, ça le rassurait. Cependant, cette réplique était purement ironique : la majeure partie du temps, Kilian se contentait de se murer dans le silence dès qu'il était contrarié par ses amis. Il ne se montrait vraiment mauvais que si on voulait enfoncer le clou, son intransigeance en la matière avait ses limites. "Tu peux te détendre, quand même. Ca fait longtemps que j'ai arrêté de cogner les militants GreenPeace." plaisanta-t-il d'une façon assez particulière en laissant échapper un petit rire.

L'artiste se montra alors un peu plus intéressé à la mention d'une femme dans la vie d'Eirik. Comme à son habitude, il fit davantage attention aux signes extérieurs et aux mimiques faciales plutôt qu'aux mots qu'il tint à l'égard de sa chère et tendre. Un homme en couple peut débiter un tas d'âneries mièvres et ridicules sans que ses sentiments soient aussi forts qu'il peut l'affirmer... mais le regard et les gestes ne trompent pas. Au regard du norvégien, il put aisément constater qu'il était vraiment amoureux. Avoir un type aussi bienveillant et posé à ses côtés, cette fille devait être l'une des plus chanceuses au monde. "Le jour où tu trouveras une femme qui ne tapera pas une crise pour telle ou telle raison, tu me feras signe." Un léger sourire amusé se forma sur les lèvres du Sigma qui tira à nouveau sur sa clope. Loin d'être macho, au contraire, il se contentait d'être réaliste. Toute femme est une chieuse potentielle en puissance... tout autant qu'un homme cache en lui un idiot profond. Il faut juste savoir que chez certains, c'est la nature "cachée" qui a tendance à ressortir le plus souvent. "T'as l'air de tenir vraiment à elle, tant mieux pour vous deux." Eh oui, malgré le faux air égoïste que les gens ont tendance à lui trouver, il arrivait au fils Salaun de se réjouir du bonheur des autres sans chercher à s'en excuser.
Il fronça un peu plus les sourcils et prit sa cigarette entre ses deux doigts alors qu'ils arrivaient près de la voiture de Kilian sur le parking. Sa Mustang chérie, héritée de son grand-père et retapée par ses soins, intérieur comme extérieur. Pour elle, il n'hésiterait pas à tuer... en attendant qu'il y mette une jolie jeune femme sur le siège passager. "Nop, rien de mon côté. Je n'ai pas encore trouvé la suicidaire ou la maso qui arrivera à supporter mon sale caractère. J'ai déjà vécu une liaison sur deux ans, mais c'est tout. Pour le reste, je me contente d'histoires brèves, sans lendemain. Un jour, l'amour et son paquet d'emmerdes finiront bien par frapper à ma porte !" finit-il avec cette pointe de bonne humeur positive façon Salaun. Une fois les portes ouvertes, il retrouva immédiatement son sérieux en pointant les sièges puis Eirik du doigt. "Pour info : si je vois une salissure, une seule rayure du cuir ou du reste de ma voiture, je ne réponds plus de rien et la prison pour meurtre ne me fait pas peur. Sur ces bonnes paroles, n'oublie pas la ceinture de sécurité." Lorsqu'il fut installé, Kilian fit vrombir le moteur et ils partirent ainsi de Berkeley pour s'engager sur la route. "Sinon, question banale : qu'est-ce qui t'as décidé à choisir le théâtre ?"

Son trop plein de gentillesse ?! Il ne fallait pas exagérer quand même, il n'était pas si gentil que ça. Certes, il était d'une grande patience, plutôt très tolérant, mais il ne fallait pas le chercher. Que Kilian se mette à critiquer les gens auquel il tenait (Payson, Viktoria, Callum, Juno par exemple), et de suite le norvégien se montrerait beaucoup moins conciliant. On ne touche pas à ses amis, jamais. Il préférait à la limite se faire insulter que l'on dise du mal à quelqu'un qui était très proche de lui. Concernant le reste de la phrase, Eirik était plutôt amusé, d'ailleurs le jeune homme ne tarda pas à répondre Fais comme tu le sens... Mais ça ne me fera pas moins réfléchir. Le garçon haussa les épaules, c'est vrai ce qu'il venait de dire, il essayait d'analyser tous les dires de Kilian afin de répondre le plus correctement possible, non pas parce qu'il avait peur du sigma, mais plutôt parce qu'il ne voulait pas passer pour un ahuri complet en répondant n'importe quoi. Et, je crois que tu te trompes un peu sur mon compte... Trop plein de gentillesse c'est peut-être un peu excessif tu ne trouves pas ?! Remarque, peut-être qu'au final l'autre garçon n'avait pas tout à fait tord... Peut-être qu'Eirik n'était qu'un gros bisounours en puissance... Mais quand même, cette expression de trop plein de gentillesse le titillait un peu. Allez savoir pourquoi...
Les deux garçons continuèrent de parler de sujets plutôt privés, personnels, mais même s'ils ne connaissaient pas plus que cela, ils restaient tout à fait honnête l'un envers l'autre et c'était certainement la chose la plus importante. Sentir que l'on pouvait avoir confiance en l'autre en toute circonstance, c'était la base de tout début d'amitié -la vraie amitié, pas la simple camaraderie- mais également très importants s'ils voulaient travailler correctement ensemble, pas forcément pour un simple devoir, mais également pour de futures pièces... Comme à son habitude, Eirik écoutait attentivement tout ce que disait l'autre garçon, essayant de lui dire de façon la plus claire et la plus concise sa vision des choses. Ils étaient bien différents caractériellement parlant, et pourtant, ils avaient certainement plus de points communs que l'on pourrait croire au premier abord. Lorsque Kilian lui dit qu'il faisait bien de se méfier, que cela pourrait lui éviter de se recevoir un coup de poing en pleine poire, il ne put s'empêcher de faire une légère, et son côté "peace and love" reprit la dessus sans qu'il le veuille réellement Tu sais la violence ne résout pas tout, même si ça défoule ! Il se racla doucement la gorge tout en regardant le sigma dans les yeux. Je sais que ce que je viens de dire peut te paraître totalement ridicule, mais c'est vrai. Me frapper, juste parce que t'en as envie parce que j'aurai dit une parole malheureuse t'avancerait à quoi ?! Il avait dit cela plus doucement comme s'il craignait énerver Kilian, ou le blesser, ou alors le faire rire. Il pensait réellement ce qu'il venait de dire, mais savait pertinemment que pour beaucoup ce n'était qu'un flot de conneries sans importances. Une sorte de lubie pour les non-violents. La phrase suivante fit décrocher un léger sourire crispé au sampi. Je ne sais pas si je dois me sentir rassuré... dit-il en plaisantant à son tour. C'est comme ça que tu vois tous les sampis ?! Des militants de GreenPeace ?! Intéressant ... C'était toujours mieux que de se faire voir comme des petits fumeurs d'herbes, et il était très loin de se formaliser de comment on pouvait percevoir sa confrérie, même si cela pouvait l'agacer assez facilement. C'était donc une question histoire de s'informer.
Bientôt le sujet de conversation dévia vers Payson, la petite amie du norvégien. Il avait essayé de dépeindre la jeune femme le plus partialement possible mais, c'était difficile... Il l'aimait avec ses défauts qui ne représentaient au final pas grand chose par rapport à tout le bonheur que la demoiselle pouvait lui apporter. Ils étaient bien ensemble, c'était le principal, maintenant, il ne restait plus qu'à faire en sorte que leur relation de couple dure et c'était certainement la chose la plus difficile. Eirik savait bien qu'un rien pourrait les séparer, et qu'il ne fallait pas rêver, que tout pouvait s'arrêter à n'importe quel moment. Néanmoins, il était réellement amoureux d'elle, et à la remarque de la jeune femme il haussa les épaules. Je suppose que toi et moi aussi pouvons piquer des crises de nerfs sans raison apparente non ?! Peut-être pas pour les même raisons qu'une femme, mais c'est dans la nature humaine, dés qu'il y a un sujet sensible aborder, ça vire vite à la crise de nerfs, ou l'engueulade... Comme tu préfères. Il se tut quelques secondes avant de reprendre Et comme partout, il y en a qui ont ce défaut plus ou moins développer, et j'ai de la chance, Payson n'est pas vraiment ce genre de femme. Remarque, mis à part sa jumelle, il n'avait pas vraiment de point de comparaison. Il ne s'était jamais casé avec quelqu'un mis à part Tomas son ex petit ami mais ça remontait à deux ans déjà. Un léger sourire totalement stupide naquit et resta quelques secondes sur le visage de Pedersen: bien sûr qu'il tenait à elle. Il n'était pas ce genre de type à se caser avec la première venue histoire d'avoir une petite amie et de pouvoir avoir des relations fréquentes. C'était même tout l'inverse -ou presque-. Merci, c'est gentil. Qu'est-ce qu'il aurait bien pu dire d'autres ?! Rien. Alors il préférait de satisfaire de nécessaire...
Les deux garçons ne tardèrent pas à arriver à la voiture du sigma. Whoaw. Ça c'était de la bagnole c'était certain. Faut pas dire, je te l'ai dit, tu es un type bien... Peut-être un peu trop impulsif pour moi, mais à part ça …. Il haussa les épaules. Après tout certains préféraient les histoires sans lendemain, chacun son style de vie. Et franchement, les emmerdes ne sont rien comparées à tout le reste... Enfin, moi j'dis ça, ptet que j'ai de la chance et que je tombe pas sur des cas sociaux... Une fois les portières ouvertes, Eirik écouta attentivement les recommandations de l'autre garçon, pendant un instant il songea même à lui proposer d'aller en ville en bus, mais il s’abstint et s'installa avec la plus grande des précautions. Je fais du théâtre depuis que j'ai cinq ans... C'est une des seules réelles choses qui me passionne, et comme je suis pas vraiment fait pour faire médecine ou ce genre de trucs... J'ai choisi ce que j'aimais le plus. Et pour toi ?! Il se tut quelques secondes avant de rajouter Tu nous emmènes ou exactement ?! Oui parce que pour boire de l'alcool, comme il était mineur et n'avait pas de fausses carte d'identité ça risquait d'être chaud, mis à part si Kilian connaissait un endroit où on ne vérifierait pas leur âge.

Dans le fond, Kilian était entièrement d'accord avec Eirik. La violence ne résout pas tout... elle résout d'ailleurs rarement quoique ce soit, ou bien elle est un appel à une violence future en signe de vengeance. Cependant, le Breton n'y pouvait rien : quand on le poussait à bout et que ses remarques acérées servies par des paroles toutes plus assassines les unes que les autres ne suffisaient plus, il n'arrivait à calmer sa colère qu'en cognant sur quelque chose. Objet ou homme, seules les femmes mais aussi les animaux et les enfants échappaient à ses accès de rage. Pour le reste, mieux valait ne pas se trouver dans son sillage lorsqu'il était en proie à la colère. Cependant, malgré son caractère assez impulsif sur des sujets sensibles, Kilian était un jeune homme tout ce qu'il y a de plus mature, posé, calme et serein. Cela n'a pas l'air aux yeux de Pedersen, mais tant que le dragon Salaun dort, il pourrait presque avoir l'air abordable. Cette pensée le fit sourire, il adorait vraiment cette manière qu'avaient les gens de le prendre avec des pincettes pour s'adresser à lui. Il ne voulait pas paraître supérieur le moins du monde, demeurant un garçon extrêmement humble, mais il faut dire que la crainte imprime parfois une manière soutenue d'être délicat avec untel ou untel. "Tout ce que je veux, c'est qu'on soit honnête avec moi. C'est pas parce que quelqu'un me dit qu'il ne m'aime pas que je vais l'emplâtrer direct dans un mur, tu sais... regardes-toi, t'es en bonne santé, non ?" lui dit-il en lui jetant un bref regard alors qu'ils sortaient du parking de l'université, à bord de la voiture du fils Salaun. "Les Sampis ne sont pas pires ou meilleurs que les autres. Chaque confrérie est valable tant que les membres qui la forment s'y sentent bien. Si votre truc, c'est d'être cool, eh bien tant mieux pour vous." Non, Kilian ne dénigrait absolument pas les Sampis, bien qu'il s'amuse à les chambrer comme il venait de le faire en compagnie du président de cette confrérie. Après tout, à quoi ça rime de détester telle ou telle confrérie ? Chacune d'entre elles est complémentaire avec toutes les autres. Y aurait-il des Gammas s'il n'y avait pas de Sampis ? Y aurait-il des Alphas s'il n'y avait pas de Deltas ? Jamais on ne l'entendrait casser du sucre sur le dos d'une confrérie toute entière : pour se le permettre, il faudrait connaitre tous les étudiants de ladite confrérie et ça, c'est rare voire impossible.

Pendant qu'ils roulaient, la question sur leur destination fit sourire le jeune homme. "J'imagine que toi aussi t'as des soucis dans les bars à cause de ton âge ?" lui dit-il sur un ton presque complice. En faisant le rapprochement avec la classe qu'ils partageaient, Eirik devait être du même âge que lui, ou à quelques mois près. Comme aux Etats-Unis, la majorité n'est accordée qu'à 21 ans, c'est sobriété obligée pour les jeunes. Cette loi était d'autant plus frustrante pour le Français qui, dans son pays natal, était déjà majeur depuis deux ans. "On va aller chez moi... enfin chez mon père. Il n'est pas là pour l'instant et il y a des bières dans le frigo. De toutes manières, on va seulement boire un coup, on ne va pas finir pétés." Kilian ne buvait jamais jusqu'à l'ivresse, même lorsqu'il se sentait triste ou mal. C'est une attitude qu'il avait toujours profondément dénigré : l'alcool, c'est fait pour s'amuser et profiter. Comment peut-on goûter le plaisir d'en boire si c'est pour picoler n'importe quoi jusqu'à s'en ramasser une sérieuse gueule de bois le lendemain ? Au moins, Eirik pouvait avoir l'esprit léger par rapport à cela : Kilian n'était pas l'un de ces jeunes qui enfreignait les règles juste pour faire l'imbécile. Se faire un apéritif improvisé entre amis n'a jamais tué personne. "Mais si c'est trop fort, je pense qu'on doit avoir du jus d'orange..." ironisa-t-il avec son ton toujours aussi sarcastique. Taquiner son camarade relevait désormais plus du jeu que d'une réelle envie de l'envoyer paître.

Arrêtés à un feu rouge, le Sigma passa sa main sur ses lèvres en réfléchissant un peu. "C'est à peu près pareil pour moi, le théâtre m'a toujours plu. J'ai ça dans le sang, j'imagine, ma mère en faisait aussi. Au moins, sur les planches, tu peux laisser ton quotidien en coulisses, être dans la peau de quelqu'un d'autre, c'est aussi enrichissant que libérateur." C'est un discours qu'on retrouve souvent chez n'importe quel acteur, Kilian n'inventait rien, mais il était entièrement d'accord avec cette vision. Une fois qu'on avait eu le courage de faire du théâtre son objet d'études, alors le résultat obtenu ne pouvait être que gratifiant. "Et depuis cette année, j'ai démarré un second cursus en arts appliqués. Je pratique la peinture depuis quelques années, j'ai suivi des cours auprès d'une artiste, donc je trouvais ça intéressant de ne pas me limiter au théâtre." Kilian redémarra une fois le feu passé au vert et s'engagea sur une autre route pour rejoindre le quartier dans lequel il vivait avec Logan. Cela ferait peut-être bizarre à Eirik, d'être invité au domicile où son professeur vivait, mais il espérait qu'il ne s'en formaliserait pas.
Le jeune homme arqua un sourcil en voyant un imbécile d'automobiliste lui couper la route en manquant de lui faire une queue de poisson. Il avait de la chance qu'il n'avait pas envie de s'emporter, autrement il lui aurait pété un coup de klaxon à en faire sortir son coeur de sa poitrine. Le Breton se contenta d'un soupir en secouant la tête puis reprit. "Et ça fait longtemps que Payson et toi êtes ensemble ou tu as connu pas mal d'autres aventures avant de tomber sur la femme parfaite ?" Le beau brun arriva sur le parking de l'immeuble et se gara tout près de l'entrée.