Eirik aurait parfaitement pu donner des conseils à Kilian sans se faire envoyer sur les roses une seule fois. Le Breton concédait qu'il était loin d'être le genre de mec qui donne l'impression d'accepter les astuces des uns ou des autres, indépendant au point de n'écouter que ses propres intuitions... et pourtant, c'est un préjugé absolument faux. Au contraire. Depuis le début de cette conversation, Kilian voyait son interlocuteur comme un homme avec de l'expérience dans un domaine où lui-même en manquait et quelqu'un qui pourrait lui apporter un témoignage qui valait son pesant d'or. Il était toujours parti du principe qu'il n'existe aucun homme qui sache tout sur n'importe quel sujet... et lui le premier. On a sans cesse quelque chose à apprendre des gens qui sont autour de soi et ce jeune étudiant en théâtre ne faisait pas exception. C'est pourquoi il avait écouté avec une attention particulière le point de vue d'Eirik vis-à-vis de la bisexualité, de l'évolution des mentalités des autres mais aussi de la manière dont il s'était senti perçu en étant en couple avec d'autres hommes. Son approche était différente et vraiment intéressante : d'une façon globale, elle était beaucoup plus optimiste et étayée que la sienne. Au fond, Kilian sentait qu'il pouvait prendre exemple sur le Norvégien et s'assurer en même temps qu'il serait un parfait vis-à-vis si jamais il ressentait le besoin de s'exprimer sur cette attirance qu'il avait envers d'autres hommes. Il avait déjà aidé quelques uns de ses amis dans le même cas, mais il n'en avait jamais parlé à quelqu'un pour autant.
Après avoir reposé sa guitare, il fit craquer ses jointures et revint sur cette conversation à propos d'un possible couple qu'il formerait avec une femme le jour où l'heureuse élue débarquerait dans sa vie. En son for intérieur, il espérait sincèrement que cela arriverait : même s'il avait vu - ou plutôt imaginé - son père endurer le martyr à cause de la perte de sa femme, il se souvenait également de ces moments d'intense joie qu'il avait éprouvé étant petit lorsqu'il voyait ses parents nager dans le bonheur. Le Sigma voulait lui aussi avoir une histoire qui tienne la route. Un couple fort. Mais pour l'heure, il préférait se contenter d'aventures sans conséquences. "C'est vrai que ta chérie n'a pas l'air d'être trop possessive. En fait, j'aimerai qu'elle soit un peu comme Payson pour les virées entre amis, par exemple : si je tombe sur une fille qui tape une crise dès que je passe la soirée avec des amis et sans elle, ça va vite me taper sur le système. Je suis du genre à me retirer tout seul devant un bon bouquin, une toile à peindre, un instrument de musique... des moments où je puisse être tout seul pour ne penser à rien, juste pour faire une pause." Il regarda Eirik puis haussa les épaules. "C'est tout ce que je demande. Autrement, les sorties en amoureux et compagnie, pourquoi pas même un restaurant de temps en temps, ce sera avec plaisir. Tu fais quoi avec Payson, quand vous vous retrouvez tous les deux ? Enfin... en dehors de rapports qui ne concernent que vous." ajouta-t-il avec un léger sourire amusé en s'apercevant de ce qu'il venait de dire et des interprétations qu'on pouvait en faire.
Lorsque le sujet des films qu'ils regardaient avait été abordé, Kilian s'était mis à sourire. L'avis du Sigma était nettement plus tranché : le premier qui lui offrirait le DVD d'un film catastrophe signé Bruce Willis aurait toutes les chances de se le prendre en pleine figure. Ca s'appelle la concession selon Salaun. Mais il avait raison, il en faut pour tous les goûts. "Ce qui me plaît quand même dans les films d'action ou les grosses productions, c'est la manière de filmer. C'est dynamique et très différent de ce qu'on voit habituellement... au fond, je ne fais même pas attention à l'histoire, mais plutôt à des détails comme ça !" Il joua avec le cordon de son sweat en réfléchissant à ce qu'il avait regardé récemment. "Je n'ai pas vu Inception à sa sortie, du coup je l'ai regardé à la télé il n'y a pas très longtemps. Avec des aspirines, j'ai trouvé que c'était un film génial. Au cinéma, je suis allé voir la Colère des Titans. Ouais, je sais, ça a l'air d'aller à l'encontre de ce que j'ai dit tout à l'heure... mais là, j'y suis aussi allé pour compléter un dossier en cinéma sur la 3D. Le film était plutôt pas mal, pour un film d'action. Et toi ? Titanic est ressorti en 3D, Payson n'a pas voulu t'y emmener...?" lança-t-il avec une pointe d'ironie très taquine. Titanic. Le film romantique et dramatique par excellence. Et avec la 3D, il parait même qu'on coule en même temps que les passagers... C'est pas beau, le progrès ? "Pour tes amis en Norvège, c'est vrai que c'est mieux de faire un tir groupé pour voir tout le monde en même temps. C'est chouette de voir que malgré la distance, on ne t'oublie pas."
En voyant la tête qu'avait fait Eirik après son morceau, Kilian s'était senti un peu gêné. Il avait peur que son interlocuteur croit qu'il soit le genre d'artiste qui aime montrer aux autres à quel point il est génial... ce n'était pas du tout son cas. Il était content de cumuler certains talents mais il avait horreur d'être catalogué comme l'artiste qui traite les autres comme des moins que rien. A côté de ça, il avait tout de même pas mal de carences... comme tout le monde. Kilian afficha un air bien plus épanoui à l'idée de parler de son pays. C'était d'ailleurs amusant de constater à quel point la France représentait pour lui une terre de repos, de bonheur... Un rêve américain pour un Français expatrié. "La rue, c'est une autre école que ce qu'on t'enseigne en cours, l'un et l'autre sont assez complémentaires. En fait, je suis né en Bretagne et dès ma naissance, mes parents se sont installés à Paris. J'ai grandi là-bas, j'ai voyagé dans quelques petites villes de temps en temps. Mon plus vieil ami est d'ailleurs à Berkeley, je le connais depuis que j'ai 5 ans. Il avait une maison dans le Sud, au bord de la Méditerranée, j'allais souvent en vacances chez lui." Pour le Breton qu'il était, la mer Méditerranée ne valait pas les rouleaux de l'Atlantique, mais le climat y était vraiment très agréable. Un brin de nostalgie s'empara de ses traits. "Et quand ma mère est décédée, mon père m'a emmené chez mes grands-parents à San Francisco. La suite, tu la connais, je suis revenu d'une petite année en France. Un bon retour aux sources." conclut-il en maquillant son visage d'un sourire très léger. Et parfois, quand il voyait les rapports actuels avec son paternel, il commençait à se demander pourquoi il n'était pas resté pour de bon en France. "Et toi, la Norvège ? Tu n'en es parti qu'en arrivant à Berkeley ?" Kilian regarda l'heure à sa montre et arqua un sourcil. "Si t'as faim, on peut se faire quelque chose à manger... l'heure tourne."

C'était bien de pouvoir parler avec quelqu'un de tout et de rien, enfin même si en général aussi bien avec Payson, qu'avec Callum ou même ses amis de Norvège, il aurait pu tenir plus ou moins le même genre de discours... dire tant de choses à quelqu'un qu'il ne connaissait pas trop c'était quand même une première. Eirik n'avait jamais été quelqu'un qui se dévoilait beaucoup avec de la facilitait, il était largement plus du genre à attendre tranquillement que les choses se fassent, que l'on apprenne au fil des jours à se connaître mieux. Enfin,comme quoi il pouvait toujours il y avoir des exceptions à la règle. Les deux garçons parlaient maintenant du fait d'être en couple, des "avantages et inconvénients", dans le cas du norvégien, il ne voyait pas franchement de points négatifs d'être avec Payson mise à part peut-être que le fait que la jeune femme s'énerve parfois pour pas grand chose pouvait l'exaspérer. Non, elle n'est pas possessive du tout, enfin un minimum, juste ce qu'il faut quoi. Et t'as bien raison, ne pas pouvoir sortir sans que quelqu'un se tape une crise c'est vite fatiguant... et pour cause en disant cela, il pensait à novembre/décembre quand Viktoria -sa sœur jumelle- pétait littéralement un câble quand il voyait Payson, enfin heureusement avec le temps cela allait mieux. Même avec ton caractère plutôt solitaire tu trouveras quelqu'un de bien, qui correspondra à tes attentes ! hum, à la question "qu'est-ce qu'ils faisaient quand il était avec Payson", Eirik fit un léger sourire laissa passer quelques secondes avant de reprendre Sincèrement ?! On se fait souvent des soirées télé... Et sinon, bah comme tout le monde, exactement ce que tu as dis tout à l'heure.Un léger sourire s'afficha sur son visage, et il rajouta plus doucement et en plaisantant. Si tu croyais que j'allais dire quelque chose comme... quoi se faisait des orgies à la confrérie et tout, je suis désolé de te décevoir, mais c'est faux.
Puis changeant de sujets les deux garçons finirent par parler cinéma, de films, ce qu'ils aimaient et "détestaient", et là encore ils avaient l'air d'avoir plus ou moins les mêmes goûts, même si Kilian avait des goûts beaucoup plus "clairs", un avis plus posés sur les genres. Après, je ne m'y connais pas trop dans la manière de filmer et tout... C'est plutôt l'histoire que je regarde moi, ou le fond de l'histoire ce qui revient plus ou moins au même... C'est pour ça que les films d'actions je préfère les choisir. Il eut un léger sourire en l'entendant parler d'inception. J'y étais allé à sa sortie pour Inception, et même sans aspirine, le film était génial, il faut un petit moment pour comprendre le complexe, mais après c'est bon ! Au cinéma dernièrement je suis allé voir Dos au Mur, il était pas mal... Il se tut quelques secondes, puis eut un léger rire en entendant parler le sigma de titanic. Il avait vraiment une tronche à aller voir ce film ?! Non, non, elle ne m'a pas encore proposé et je espère qu'elle ne le fera pas! Et je ne pense pas que j'irais de toute façon... je serais capable de m'endormir devant, et puis bon... revoir ça juste pour de la 3D merci bien. Si jamais elle veut m'y emmener, il faudra qu'elle m'attache à elle et/ou qu'elle me saoule complètement... Autrement dit, il n'avait pas du tout envie de le voir et dans ce genre de moment, Eirik était très têtu ! Heureusement qu'il avait les même goûts avec Payson et qu'il était à peu près certain que jamais elle ne lui proposerait ce genre de plan ! Il se tut quelques secondes après que Kilian ait finit de parler En même temps ça fait que un an et demi que je suis parti, en sachant que je rentre l'été enfin du moins l'année dernière, et que je suis rentrée à Noël, là... on se voit quand même un peu. Et puis maintenant avec l'évolution de la technologie, facebook, twitter, skype et compagnie, on peut se joindre rapidement ! Rester en contact c'est pas mal... et c'est pas trop dur ! Ce n'est pas comme autrefois où c'était difficile... tu n'es pas resté en contact avec ceux que tu as connu en France ?!
Il eut droit ensuite à un morceau plutôt sympathique et franchement merveilleusement joué par Kilian. Bref, dans ce domaine aussi, le sigma était talentueux. Le jeune homme parla ensuite au norvégien de la France et plus particulièrement de la rue, endroit où il avait apparemment appris pas mal de choses. Il ne voyait pas du tout où se trouvait la Bretagne mais vu que Kilian ne s'attarda pas trop dessus, il préféra ne pas relever. Si tu le dis, pour ce que l'on apprend dans la rue, je ne peux que te croire... Je ne pense pas avoir une telle "expérience"... Et mon plus vieil ami c'est également mon meilleur ami et mon ex, il est à New-York pour le moment, et comme toi, je le connais depuis que j'ai 5 ans... donc ça remonte. Et pour le coup vous êtes toujours proche avec ton ami, ou beaucoup moins maintenant ?! Il ne sut pas trop quoi dire quand il dit que sa mère était décédée... C'était assez délicat, il ne pouvait pas dire qu'il était "désolé", bref c'était une situation qu'il ne savait pas trop comment "affronter. Il préféra donc se taire. Le silence est d'or parfois, mieux valait le pratiquer que de sortir une parole malheureuse ! Si bien qu'il fut heureux quand Kilian parla de la Norvège. Oui, oui, je l'ai quitté pour venir faire mes études. En même temps,je ne vois pas trop pour quelles raisons je l'aurais quitté, j'avais tous mes amis là-bas, mes parents, ma sœur et mon frère... Enfin tu vois... Et puis, comme tu l'as souligné plus ou moins tout à l'heure je suis pas forcément aussi bien dépendant.Il fit un petit sourire à Kilian avant d'hocher doucement de la tête. S'il avait faim ?! Oui, toujours ! Eirik se passa une main dans les cheveux Et bien écoute, je veux bien... mais ça te dérange, je peux aussi rentrer chez moi, je ne veux pas que te sentes obligé de quoi que se soit... sait-on jamais, si le sigma en avait marre et qu'il n'osait pas trop le dire. ou sinon, tu viens à la confrérie des sampis avec moi, et je te fais à manger... En même temps il aimait bien ça … Il ne restait plus qu'à savoir ce que préférait l'autre jeune homme.

Kilian adopta une mine pour le moins surprise : Eirik l'invitait donc à son tour ? Pendant l'espace d'un bref instant, un sourire touché s'était formé sur son visage. Il ne se liait presque jamais aussi rapidement d'amitié avec qui que ce soit, et encore moins avec un homme qu'il ne pouvait pas encadrer quelques heures plus tôt... c'était la preuve selon laquelle le président des Sampis était de loin plus sociable que le Breton ne le serait jamais. Il arrivait même à faire sourire l'une des personnes les plus bougonnes qui soient, c'est quand même fort. En même temps, donner à manger à un Salaun, c'est déjà un bon point pour l'amadouer... oui, c'est un peu comme avec une bête sauvage, il faut le dire ! Cet instant de contentement disparut pour céder à nouveau sa place à un visage plus neutre et plus fermé. Il regarda sa cuisine puis l'heure affichée par l'horloge. D'ici peu, son père se pointerait et pour être honnête, il n'avait absolument pas envie de manger en sa compagnie. Cela ruinerait presque les efforts colossaux déployés par Eirik pour rompre la glace entre eux. En outre, son comparse risquait d'être assez mal à l'aise au beau milieu de la Guerre Froide made in Salaun. "Ok, va pour un repas à la confrérie des Sampis. Je n'avais pas prévu de manger en territoire ennemi avec le grand gourou de cette secte, mais on n'est plus à ça près." Il arqua un sourcil puis se leva enfin du divan en gratifiant son interlocuteur d'un sourire on ne peut plus ironique. Sachant que les deux jeunes gens n'étaient pas favorables aux guéguerres entre confréries, le Norvégien n'aurait aucun mal à saisir ce trait d'humour. "Par contre, si vous voulez me capturer pour faire du chantage aux Sigmas, je tiens à te dire que je ne parle pas, même sous la torture." Et une petite dernière pour la route. Décidément, s'il se mettait à plaisanter avec Eirik, cela voulait clairement dire qu'il l'aimait bien.
Kilian débarrassa la table basse et jeta les deux bouteilles de bière à la poubelle juste pour que son père pose un moins de questions en rentrant. Une chance pour eux, la bière n'était pas un alcool spécialement fort, cela ne lui poserait donc pas le moindre problème pour conduire jusqu'à Berkeley. Sa veste sur le dos, le beau brun ouvrit la porte d'entrée pour inviter son convive à sortir pour qu'il ferme à sa suite. Ils descendirent les escaliers rapidement puis se retrouvèrent à nouveau à bord de la Mustang de Kilian. Même consigne : à la moindre rayure, le Sigma le balance hors du véhicule, lui roule dessus et repart une fois justice rendue. Mais à part ça, il commence à l'apprécier, Pedersen. Une fois sur la route, les conversations reprirent. "Dos au mur, tu dis ? Ah oui, c'est avec le mec qui a joué dans la Colère des Titans, d'ailleurs... c'est vrai qu'il a l'air pas mal du tout, ce thriller, il faudra que je songe à le regarder." Les films qui font cogiter pas mal, Kilian en était un grand fan, surtout lorsque les intrigues étaient très bien ficelées sans virer dans l'irréalisable. Sur ce point, ils semblaient faits pour s'entendre. Un film captivant, c'est quand même mieux qu'un film noté sur le nombre de voitures incendiées ou des explosions à l'intérieur. Quoiqu'il en soit, il nota dans un coin de sa tête que le jour où Pedersen pourrait lui prendre la tête - ce qui, vu son caractère de merde, pouvait arriver d'un moment à l'autre - il pourrait brandir la menace de l'attacher fermement pour l'obliger à regarder la longue descente du Titanic et l'épique mort de ce pauvre Jack.
"C'est vrai qu'aujourd'hui, quand on reste sans nouvelles de quelqu'un, c'est plutôt par manque d'envie ou de temps que par manque de moyens. Tu sais, je n'avais que sept ans quand je suis parti de la France... à part Roméo, mon pote d'enfance, je n'ai pas spécialement gardé le contact." Puis pour être honnête, il n'en avait pas tellement eu le coeur. Etant un enfant abandonné sans raison par son père et malgré l'amour inconditionnel que ses grands-parents lui vouaient, Kilian avait mal vécu cette arrivée à San Francisco avant de s'y faire avec le temps. Du coup, il s'était un peu renfermé sur lui-même. Toutefois, comme Eirik avait eu le bon sens de ne pas trop appuyer sur le sujet sensible du décès de sa mère, Kilian passa rapidement à autre chose en prenant une autre rue pour se diriger vers l'université. "Oui, on se fréquente le plus souvent possible et on s'entend toujours aussi bien ! Je dois dire que j'ai beaucoup de chance, c'est un type génial. Mais j'évite de lui dire, sinon il se sent obligé de se la péter et là, je deviens violent." Totalement faux, Roméo était un amour qui, lorsqu'il se vantait, ne le faisait que par pur esprit de jeu. "Ce que j'aime vraiment chez lui, c'est qu'on ne fait pas partie de la même classe sociale, si tu veux... mais malgré sa richesse, il ne m'a jamais regardé comme un moins que rien. Je crois que ça lui permet même de garder un peu les pieds sur terre d'avoir un mec un peu "simple" comme moi dans son entourage." Le fils Salaun ne parlait pas beaucoup de ses amis mais puisque les deux jeunes hommes n'avaient pas trop de mal à se confier l'un à l'autre, le comédien n'y voyait pas d'inconvénient.
Après un trajet assez rapide, ils arrivèrent enfin sur le parking de Berkeley. Kilian se gara et bien vite, les deux compères se retrouvèrent à marcher vers la maison de la confrérie Sampi. L'Antre du Peace & Love ou du Hippie par excellence. Les mains dans les poches alors qu'ils évoluaient dans le parc dans la nuit qui commençait à tomber, le Breton regarda Eirik avec curiosité. "Et tu cuisines bien ? C'est un truc que j'ai besoin de savoir, juste pour être sûr de l'importance d'avoir mon portable près de moi pour appeler les urgences..." Nouveau sourire cynique.

Oui, oui des fois Eirik pouvait réserver de sacrées surprises, aussi bien qu'en mal d'ailleurs. Vu le sourire qu'arborait Kilian cette invitation inattendu lui faisait vraiment plaisir. Et c'était tant mieux ! Au moins cela prouvait qu'il ne devait pas trop s'ennuyait avec le sampi. Ce devait être un bon point pour lui non ?! Enfin soit ! Le jeune haussa un sourcil lorsque le sigma reprit la parole, esquissant sans tardé un sourire plutôt amusé (se faire traiter de gourou c'était quand même assez comique), le jeune homme ne tarda pas à répondre Parfait... Oh puis t'inquiètes pas le territoire ennemi est pacifiste je te rappelle... enfin en parti, du moins normalement... Par pacifiste, il faisait là allusion à la réputation de peace&love que les sampis se coltinaient généralement. Oh oui... au moins le grand gourou... Genre, on me vénère pour mes sages paroles ! C'est quand même pas du tout crédible comme hypothèse ça... désolé ! Il se tut et rajouta en plaisantant quelques secondes plus tard Mais j'aime bien ta vision des choses quand même. Ça sonne classe. Il eut un petit rire en entendant la réplique suivante de son nouvel "ami", se faisant doucement craquer les doigts, il ajouta d'un air innocent. Aux tortures peut-être, mais aux joies de l'alcool ou autres ?! Peut-être que je t'emmène dans un guet-append et tu deviendras, une fois là-bas, notre proie... Après tout, un des meilleurs éléments des Sigmas manquant, ça ne peut que nous être bénéfiques... et, malheureusement, nous nieront les faits que ta capture, c'est de notre ressort ! Non, désolé, Kilian, mais il ne fallait pas l'embarquer dans ce genre de scénario... Avec Viktoria -sa jumelle-, ils avaient toujours tenté de faire celui qui ferait la situation la plus stupide, dans ce domaine, il était plutôt doué... mais en y réfléchissant quelques secondes, il n'était finalement pas bien certain que cela plaise à l'autre garçon d'autant insister. Il fallait qu'il se calme, qu'il se retrouve peut-être son attitude un peu plus introvertie et timide. A voir... suivant la réponse de l'autre étudiant. Le sigma débarrassa ensuite rapidement la table avant qu'ils ne repartent de nouveau en direction de l'université et cette fois-ci non pas pour les cours, travailler à la bibliothèque mais bel et bien manger pour à la maison de confrérie du sampi. Dans la voiture, les conversations sur le cinéma reprirent Il était pas mal... Après certains de mes amis qui l'ont vu ne l'ont pas aimé, mais bon, chacun ses goûts... C'est un peu comme pile ou face, même si ça peut sembler étrange comme comparaison! Puis ils enchainèrent sur les réseaux sociaux. Puis, aujourd'hui pour rester sans nouvelle de quelqu'un, c'est vraiment par manque de temps ou d'envie comme le disait Kilian, vu les moyens technologiques qu'il y avait aujourd'hui. Effectivement, si t'es parti quand tu avais sept ans, c'est plutôt normal de ne pas avoir gardé de contact... Il se passa une main dans les cheveux, réfléchissant à ce qu'il pourrait rajouter. Et puis, de toute façon à cet âge-là ça serait assez dure de venir discuter sur un quelconque réseau social, ou même sur skype ou msn... Sans compter que le caractère change pas mal à cet âge-là ainsi que les amis, c'était donc tout à fait compréhensible qu'il n'ait gardé qu'un seul contact. Tant mieux pour vous si vous vous entendez toujours aussi. Vu comme tu m'en parles, il est cool comme gars ! Il préféra ne pas ajouter qu'à la base lui aussi était riche, enfin du moins ses parents avaient de très très bons revenus. C'était une information qu'il jugeait inutile et par ailleurs il n'était pas du tout du genre à se vanter de ce genre de chose!
Finalement les deux garçons ne tardèrent pas à arriver de nouveau à l'université, quelques heures à peine après l'avoir quitté et, une fois garés, ils se dirigèrent vers la confrérie des sampis. Loin de se formaliser de la remarque de Kilian -qui aurait pu être mal perçue par d'autres personnes-, Eirik se contenta d'hausser les épaules avant de reprendre Et bien écoute, généralement c'est moi qui cuisine quand je suis avec Payson, en environ quatre mois, elle n'est pas morte, n'a pas eu d'indigestions ou autres... et les plats sont généralement suffit... Donc sans dire que je cuisine forcément bien, ça, ça dépend vraiment des goûts, je me débrouille et sauf si tu n'as pas de chance, tu ne finiras pas à l'hôpital ! Par ailleurs, vu que l'on va manger la même chose, si t'es malade en toute logique, je le serai aussi... Et je ne suis pas maso à ce point-là pour me rendre malade pour t'emmerder! Il se tut quelques secondes, avant de le regarder dans les yeux et de rajouter T'es toujours partant pour ce diner ou pas ?! Sans réellement attendre sa réponse, vu qu'au fond il la connaissait, Eirik emmena l'autre garçon directement au troisième étage, là où se trouvait les appartements à trois ou quatre places. Il ouvrit la porte du premier et fit signe à Kilian de rentrer. Fort heureusement, l'appartement était plutôt en ordre et pour l'instant il n'y avait pas de traces des autres colocataires. Rentre et fais comme chez toi, installe toi. Il se tut quelques secondes avant de rajouter Tu veux manger quoi ? Oui, parce qu'au final c'était ça qui était important... manger. Et Eirik était du genre à oublier facilement le but initial de leur visite, alors-là, demander d'entrée était une sorte de moyen mémo technique, assez spécial certes, mais généralement cela fonctionnait plutôt bien.

On peut le dire, cette image de grand gourou collait parfaitement à Eirik, surtout pour une confrérie comme celle des Sampis. Ils n'avaient rien d'étudiants renfermés sur eux-mêmes, bien au contraire, mais cette manière de se montrer toujours gentil, sociable, peace & love, etc., faisait souvent penser aux membres d'un mouvement sectaire ou occulte qui veut s'attirer un maximum de partisans par le biais de pratiques plus ou moins douteuses. Après avoir échangé pas mal au niveau de leurs goûts sur des sujets assez simples, Kilian savait qu'il pouvait se permettre d'aller un peu plus loin dans la taquinerie avec son interlocuteur sans que celui-ci se braque. Au départ, il se serait éperdument moqué de sa réaction puisqu'il ne lui accordait pas la moindre importance, mais au cours de cette soirée, Pedersen s'était révélé sous un jour radicalement différent de l'image qu'il s'était faite de lui… de loin, en tout cas. Il n'était pas comme tous ces curieux ou ces intéressés qui souhaitent le fréquenter pour en apprendre plus sur le linge sale des Salaun ou essayer de se faire bien voir du fils unique du prof' de théâtre. Eirik n'était pas gentil par intérêt, il l'était naturellement et ça, c'est quelque chose auquel le Breton n'était pas habitué. Lorsqu'ils se retrouvèrent dans la maison de la confrérie des Sampis, le beau brun arqua un sourcil circonspect en observant celui qu'il commençait peu à peu à considérer comme un réel ami. "Je me méfie plus des pacifistes que des timbrés qu'on trouve chez les Gammas… j'ai d'ailleurs pas mal d'amis chez eux, bien que ce ne soit pas très surprenant quand on y pense." Entre les fêlés du bocal comme Juno et les fortes têtes qui se rebellent contre l'autorité, le jeune homme concentrait quelques qualités qui auraient pu lui faire choisir la confrérie des Gammas… cependant il ne se droguait pas, ne finissait pas raide défoncé à chaque soirée et n'était pas un délinquant à proprement parler. "Tout ça pour dire que le grand gourou va avoir du chemin à faire s'il veut se servir de moi comme otage ! Mais bon, je reconnais qu'avec de l'alcool, tu aurais plus de chances de parvenir à tes fins qu'avec des coups. Soyons honnêtes, c'est pas avec ta force de crevette que tu vas me faire trembler, Pedersen." ajouta-t-il en lui mettant un petit coup de poing taquin dans l'épaule. En tout cas, c'est vrai que l'idée du gourou et de sa secte faisait plutôt classe. Ca convenait parfaitement avec la personnalité du jeune homme ainsi qu'à la confrérie des Sampis. Aux yeux de Kilian, cette comparaison n'était pas dégradante, c'était surtout très drôle à imaginer. En plus, son petit délire personnel ne l'avait pas exaspéré… au contraire, ça l'avait même fait un peu rire. C'était tout Eirik, ce grain de folie.

Lorsqu'ils se retrouvèrent vraiment à l'intérieur d'un des appartements dans lequel logeait quelques Sampis, le fils Salaun prit le temps de jeter un œil à la déco et à tout le reste. "Mmm… nous voilà donc dans l'antichambre de l'Enfer. On sent à peine la douce effluve du cannabis." Nouvelle pointe d'ironie puisque la réputation des verts pacifistes de Berkeley les précédaient bien souvent. Alors qu'il retirait sa veste en cuir pour la déposer sur le bord d'un lit, le jeune homme continua sa petite visite en gardant les mains dans les poches tout en répondant à son interlocuteur avec un naturel cynique et assez désarmant. "Si tu finis à l'hôpital à cause de ce que tu auras fait à manger, ce ne sera pas pour des raisons d'indigestion… mais plutôt pour les côtes que je t'aurais fêlé si tu t'avises de faire du mal à mon estomac." Un léger sourire de prédateur avait étiré le coin de sa bouche. En effet, s'il y a bien une partie du corps qui fait partie des plus importantes chez les Salaun, c'est l'estomac. L'épicentre des orgasmes culinaires du jeune homme mais également l'un de ses plus grands moyens de satisfaction en règle générale. La perte du goût ou un endommagement de son estomac signerait l'arrêt de mort du responsable de cette catastrophe. Cependant, il faisait confiance à Eirik : il ne l'aurait pas invité à manger s'il ne savait pas bricoler en cuisine. Par ailleurs, le Sigma se montrait déjà extrêmement curieux à l'idée de savoir ce qu'il pourrait bien leur préparer. "Ce que je veux manger ? Peu importe, tant que c'est comestible. Fais avec ce que tu trouves, je ne suis pas difficile."

Le Sampi ne tarda pas trop à se mettre aux fourneaux alors que Kilian continuait de regarder l'intérieur de ce petit appartement somme toute sympathique… à partir du moment où on supporte la vie en communauté. Quelques soirées et dormir à la va-vite les uns sur les autres de temps à autres, cela ne le dérangeait pas. En revanche, vivre quotidiennement avec deux ou trois personnes, partager la même chambre avec eux… non. Hors de question. Voilà pourquoi il n'avait jamais voulu poser ses valises dans la maison de sa propre confrérie, il n'aurait pas supporté ça. Alors qu'il regardait par la fenêtre, une idée lui vint. "Sérieusement, juste entre nous… ça vous arrive d'avoir quelques délires un peu "spéciaux" entre vous, les Sampis ? C'est pour savoir si ce n'est qu'un mythe ou si ça vous arrive de planer vraiment ou d'organiser des trucs un peu bizarres…" De la curiosité ? Oui, rien qu'un peu. On disait tellement de choses par rapport à cette confrérie qu'à force, Kilian s'était posé quelques questions à son tour sans pour autant gober bêtement tous les on-dit et les rumeurs. Du coup, dîner avec le président en personne pourrait certainement lever le voile sur quelques mystères planant par rapport à cela. "Ca n'a rien d'une tactique de renseignement pour le contre-espionnage Sigma, si c'est ce qui t'inquiètes." ajouta-t-il en levant sa main droite comme le ferait un homme qui prête serment. Le comédien approcha de son ami et se plaça à côté de lui dans une attitude remarquablement agaçante si Eirik n'aimait pas qu'on regarde par-dessus son épaule comme pour le surveiller. Eh oui, il devait maintenant savoir que Kilian avait tout d'un chieur de catégorie olympique. "Tu nous cuisines quoi, alors ?"

Eirik eut un petit rire en entendant que le Sigma se méfiait plus les pacifistes que des gammas. Mouais, disons que l'ambiance et les caractères entre les deux confréries étaient assez différentes. Pourquoi tu te méfies plus des pacifistes que des autres personnes ?! C'est un peu étrange je trouve... Enfin, c'est sûrement parce que tu penses que la plupart peuvent bien cacher leur jeux et se faire plein d'amis pour les utiliser non ?! Il se passa une main dans les cheveux avant de continuer Et puis tu sais j'ai une de mes meilleures amies qui est chez les gammas aussi, donc bon... Oui, oui aussi étrange que cela puisse paraître c'était bel de bien de Juno dont il était en train de parler. Le norvégien écouta la réplique de l'autre garçon un vague sourire aux lèvres et, dès qu'il eut finit de parler, le sampi s'en donna à cœur joie dans sa réponse ! Très cher Salaun, peut-être que je cache ma force, exprès pour pouvoir te surprendre plus tard... Ok, ce n'est pas crédible. Mais, je pouvais toujours essayer! dit-il avant d'hausser les épaules. Après c'était la vérité et il n'en avait pas honte, il préférait faire dans l'auto-dérision que de prendre mal chaque chose que l'on pourrait lui dire à ce sujet. Le jeune homme ne tarda pas à répondre Et je sais très bien que l'alcool est un très bon moyen pour arriver à ses fins, et en plus c'est sans aucune violence... On ne craint pas assez les "pacifistes", des fois, leurs moyens de persuasions pourraient bien surprendre... Il avait essayé de dire cela sérieusement et d'une façon la plus mystérieuse possible, mais c'était plutôt un gros fail qu'autre chose ! Enfin soit... Si je continue comme cela, je risque de finir par te faire peur, et tu vas me prendre pour un psychopathe, ça serait dommage... alors que je ne ferais pas de mal à une mouche... sauf si elle m'empêche de dormir. Oui, le sommeil c'est essentiel pour être de bonne humeur !
Les deux garçons ne tardèrent à entrer directement dans l'appartement -qui fort heureusement était rangé- merci les colocs ! Il haussa un sourcil, avant de répondre en plaisantant On a de la chance, avec les fenêtres plus la ventilation, l'odeur part plutôt bien, il reste juste, comme tu dis une légère effluve ! Oui, c'est vrai, il fumait, aussi bien lui, que Callum ou même Viktoria... mais les trois étaient quand même raisonnable et ne se défonçaient donc pas à longueur de journée. De toute façon, Kilian devait bien le voir.... Ow, tu es toujours aussi délicat ?! Personnellement je préfère que tu me fêles les côtes que tu me pètes le nez. Si j'ai le droit de choisir comment finir ma soirée si tu as une indigestion.. je choisis ça, j'espère que tu auras la gentillesse de respecter cela ! Quitte à répondre, autant que se soit avec humour, et ironie et sur ce domaine, Kilian n'avait pas à s'en faire, généralement Eirik prenait bien ce genre d'humour, à croire que les deux garçons étaient réellement fait pour s'entendre !! Et puis le norvégien n'était pas stupide, il n'avait pas su cuisiner il n'aurait jamais pris le risque d'inviter l'autre garçon ! Et puisque l'autre se fichait de ce qu'ils allaient manger, il n'avait cas regarder dans le frigo ce qu'ils pourraient bien faire... Et bien, vu que le choix était assez restreint ça serait saumon, avec des pommes de terres et des pommes sautées.
Pendant qu'Eirik commençait à préparait Kilian continua de visiter l’appartement, et soudain, la voix du Sigma le surprit, mais ce qu'il venait de dire le fit rire. Des délires spéciaux ?! Il voulait dire quoi par là ?! Essayant de trouver un peu plus de contenance, le jeune homme finit par répondre Ça dépend ce que tu appelles délires spéciaux... si c'est dans le genre orgie heu non, enfin en tout cas si cela a lieu je ne suis pas au courant !! Mais par contre, effectivement, il nous arrive de temps en temps de fumer... enfin en tout cas pour mes colocs et moi; tout le monde n'est pas dans le même cas.. Néanmoins ce n'est pas tous les soirs, juste de temps en temps... Enfin, c'est plutôt une fausse réputation de ce côté là... Pas trop déçu, j'espère ! Il lui fit un petit sourire amusé. Il savait bien tout ce qui pouvait être dit sur la confrérie, mais avec le temps, il préférait laisser couler, après tout... quand on les connaissait bien, on savait exactement ce qui se passait dans les murs de la confrérie Sampi... et cela n'avait rien d’exceptionnellement, surtout comparé à ce qu'il pouvait certainement il y avoir dans d'autres confréries... Bref, ils étaient généralement plutôt sage... Généralement! Il se tut quelques secondes avant de reprendre la parole Ow, de toute façon, même si tu étais là en espionnage, je crains fort que tu n'apprendrais de bien intéressant... Enfin rien qui pourrait.. disons... attends que je trouve le terme ! Enfin vous ne pourriez pas faire de chantage avec. Par contre moi je serais curieux de voir l'envers du décors de ta confrérie … Est-ce que vous nous cachez des choses ?! Puisqu'ils en étaient à parler de ce genre de choses, autant qu'il en profite pour en savoir plus sur les Sigmas -qui d'ailleurs était une confrérie qui lui aurait bien plus s'il n'avait pas été chez les sampis-. Le plus jeune s'approcha et regarda par dessus son épaule. Certes c'était un peu agaçant, mais le sampi sut garder son calme et ne fit donc aucune remarque. Au contraire, il continua de bavarder et cuisiner comme si de rien n'était. Pourquoi s'énerver pour si peu hum ?! Saumon... avec des patates et des pommes sautées. Il n'y avait plus grand chose dans le frigo, ni ailleurs, donc je fais avec ce que j'ai... Il essaya de se concentrer sur la nourriture mais la présence de Kilian qui regardait toujours le moindre de ces faits et gestes était quand même légèrement stressant ! Tu sais, ce n'est pas en regardant que cela cuira plus vite ... Il lui sourit, avant de retourner une nouvelle fois le poisson dans la poële. Finalement quelques minutes plus tard, le jeune homme fit signe au sigma de se diriger vers la table, qu'il allait le servir. Mettant tout soigneusement dans les assiettes -et couverts-, il alla servir son invité du jour. Tu veux boire quelque chose ?! Oui, parce que manger c'est bien, mais boire peut-être utile également ! Maintenant il n'y avait plus qu'à espérer que Kilian apprécie le repas, ce n'était pas forcément gagné, mais Eirik savait qu'en cuisine il gérait... alors cela ne devrait poser aucun problèmes ! Verdict M'sieur Salaun ?!

Kilian avait hoché la tête en levant un pouce en l'air à l'hypothèse que formula Eirik sur la raison pour laquelle il se méfiait plus des pacifistes que des "délinquants" chez les Gammas. A force qu'on lui raconte des salades, qu'on l'enrobe en se montrant gentil avec lui pour mieux lui planter un couteau dans le dos, il avait perdu toute forme de confiance envers celles et ceux qui se montrent trop affectueux envers lui... tandis que ceux qui se comportent comme des ordures de bout en bout, ils n'ont absolument rien à cacher. "Mais te concernant, je commence à changer mon point de vue." ajouta-t-il sans sourire malgré ce qu'il venait de dire. En effet, le président des Sampis et lui avaient mis les choses au clair, joué cartes sur table pour essayer de dissiper les malentendus éventuels. Depuis lors, Kilian jugeait que le simple fait d'accepter son invitation à manger ici était un conséquent pas en avant vers une amitié certaine entre deux hommes que deux caractères opposés avaient pourtant fini par rassembler.
La conversation avait dérivé sur les interrogations du Sigma vis-à-vis des pratiques jugées un peu louches des Sampis, ceux-ci ayant une réputation bien à part. Loin de lui l'idée de les juger, ce n'était pas le propos. Par ailleurs, sa propre confrérie d'artistes était tout aussi stigmatisé pour la bonne et simple raison qu'ils sortaient des sentiers battus avec leur façon de voir et de représenter le monde. Raison de plus pour le Breton de coller encore davantage à cette confrérie, mais passons. Un bref sourire ironique se dessina sur ses lèvres alors qu'il finissait par s'éloigner d'Eirik pour le laisser cuisiner un peu tranquille. "Non, je ne parle pas des orgies... il ne faut peut-être pas abuser non plus. Même si la vie sexuelle des Sampis ne regarde que vous, bande de pervers." ajouta-t-il avec un cynisme mordant. Clairement, il n'avait jamais vu cette confrérie comme une sorte de baisodrome où les Romains du temps de Calligula feraient pâle figure... par contre, pour la consommation de produits plus ou moins illicites, il avait vu juste. "Non, je ne suis pas déçu. Disons que ça explique certaines choses." ajouta-t-il en regardant son camarade de bas en haut avec un nouveau petit sourire ironique au coin de la bouche. Il sous-entendait que ce qu'il fumait devait avoir rendu Eirik tel qu'il était, joyeux, euphorique, sociable, etc... bien que la chose soit totalement erronée. Disons que le fils Salaun ne pouvait s'empêcher de chambrer avec ses sarcasmes, c'était un réflexe.
Lorsqu'ils parlèrent des Sigmas, Kilian se mit à la fenêtre pour regarder dehors, les mains dans les poches avec un haussement significatif de ses épaules. "Non, on ne cache rien. Séances de spiritisme autour d'une peinture, crucifix d'étudiants étrangers à la confrérie sur des poutres sculptées, dégustation de peinture à même le pot, langage codé avec des instruments de musique... tu vois, rien de bien méchant." Tout le long de son discours, le visage du jeune homme était demeuré parfaitement neutre, fermé, son ton était monocorde et extrêmement sérieux de manière à convaincre Eirik que ces pratiques n'étaient pas de simples conneries pour se payer sa tête. Il attendit qu'un silence sans doute gêné ou indécis se profile pour finalement tourner la tête vers lui. "Eh bien quoi ? On a de l'imagination chez les Sigmas, pour pimenter nos soirées." Un grand sourire amusé se profila enfin sur son visage, signe qu'il plaisantait. Induire les gens en erreur pour mieux les semer par la suite, il n'y a rien de plus distrayant. Il croisa les bras sur son torse puis secoua la tête. "Plus sérieusement, on ne fait rien de très spécial. Nous sommes des artistes, et ça suffit aux gens pour penser qu'on est tous complètement timbrés." Le pire, dans tout ça, c'est que c'est vrai et vérifiable. Il y a deux façons de regarder cette confrérie : soit avec admiration, soit avec incompréhension. Et c'est amusant de voir que bien souvent, les deux sont liées.

Kilian alla s'asseoir à table lorsque le Norvégien lui indiqua que c'était prêt. Il adorait le saumon, même si c'était un poisson très gras qui pouvait souvent en écoeurer plus d'un, c'était l'un de ses poissons favoris. Finalement, il avait bien fait de venir ! Une petite étincelle sembla même s'allumer dans ses yeux lorsque la nourriture fut déposée dans son assiette... un détail que le Sampi ne connaissait pas encore de lui : une gourmandise sans limite. Sucré, salé, peu importe : Kilian était un véritable ventre sur pattes et ce depuis son plus jeune âge. Combien de fois ses parents et grands-parents avaient dû batailler pour l'obliger à restreindre la quantité de mets qu'il pouvait ingurgiter ? Il s'en fichait, il faisait énormément de sport à côté pour éliminer... et par nature, il ne prenait pas de poids démesurément. Fourchette en main, il ferma les yeux. "Ca sent drôlement bon." En fait, le Breton avait tellement faim que l'eau lui venait presque à la bouche. "Je veux bien de l'eau, s'il te plait. Je reprends la route après." Ils avaient déjà descendu une bière tout à l'heure et même si Kilian tenait suffisamment l'alcool pour savoir quand s'arrêter, il ne voulait pas prendre de risque en sachant que les autorités étaient bien plus drastiques sur le sujet. Il commença à manger lorsque Eirik le rejoignit puis sourit. "C'est excellent, merci de m'avoir invité ! Je devrai venir plus souvent... le service n'est pas trop mauvais et la compagnie presque agréable." Et c'est reparti. Un compliment à demi-mesure. Au fond, le frère de Viktoria était assez lucide pour voir que son camarade passait une très bonne soirée avec lui. Qui l'eut crû, alors qu'il ne voulait pas lui parler au début de la journée ? "En tout cas, tu as peut-être une chance de sauver tes côtes, grâce à ce plat." Entendez par-là qu'il trouvait la cuisson vraiment réussie, ni trop cuit ni trop peu.
"Remarque, tant que j'y pense, le saumon ne doit pas manquer, en Norvège... vous avez des spécialités culinaires, là-bas ? Je suis curieux, j'avoue ne pas trop connaître le genre de plats qu'on peut y faire." Ayant été cuisinier lui-même à Paris et étant passionné de ce domaine, il ne manquait jamais une occasion d'en apprendre davantage. les pays du Nord de l'Europe lui étaient inconnus également sur ce plan, Eirik pourrait sans doute l'éclairer à ce sujet.

Oui des fois la lumière se faisait dans la tête d'Eirik et il arrivait à formuler des réponses intelligentes et réfléchies, comme là. Il avait visiblement visé juste sur le pourquoi de la méfiance du Sigma entre les "pacifistes", d'un côté il n'avait pas tout à fait tord, mais tous n'étaient pas comme ça et il en était la preuve vivante ! Le sampi était réellement gentil naturellement et non pour s'attirer une quelconque faveur, mais cela Kilian l'avait déjà compris. A la phrase de son nouvel ami, il lui sourit avant de dire doucement C'est vraiment très gentil de ta part de croire que je suis comme cela naturellement, mais après c'est vrai que tu as raison de te méfier, certains sont des "imposteurs" en quelque sorte, et je suis un des premiers à me faire avoir généralement... Peut-être un peu trop naïf... Oui, le problème c'est lorsqu'on est trop gentils, malgré tous les efforts que l'on peut faire pour choisir ses amis, on se fait quand même souvent avoir en voulant rendre service à des gens, des camarades... Mais on n'y peut rien, c'est dans notre nature, et ne pas aider son prochain ce n'est franchement pas cool. On s'y faisait à la longue, et de toute manière il n'avait réellement confiance qu'en ses amis, et savait qu'en cas de problème c'était vers eux qu'il fallait se tourner et pas vers les gens à qui il aurait rendu un jour un service... Finalement le sujet de ce qui se passait dans la confrérie des sampi vu abordé, et là, Eirik eut plus de mal à voir où Kilian voulait réellement en venir tellement il trouvait sa question large. Encore heureux que notre vie sexuelle, ne regarde que nous... Mais je disais ça, parce que je l'ai déjà vaguement entendu... Et puis, il faut dire que des fois quand on est pas nets, une soirée peut quand même vite virer à l'orgie... Il suffisait juste de mettre les bonnes personnes au centre des intérêts. Enfin du moins en théorie, vu que cela ne s'était jamais passé ! Ça explique des choses ?! Du genre ?! Il eut une très moue en se voyant détaillé de la sorte, donc visiblement quoique ait voulu sous entendre Kilian, cela le concernait. J'ai toujours eu plus ou moins le même caractère, même avant de fumer … si ça peut répondre à ton insinuation... Et en plus, franchement j'exagère pas sur la chose. C'est vrai qu'il était loin du mec qui avait toujours la clope dans le bec et complètement accroc, c'était même plutôt le comprendre. C'était rare de le voir défoncé, mis à part à quelques fêtes, et encore, pas à toutes ! Perdersen demanda ensuite si chez les sigmas, ils avaient également des "spécificités", et eut n léger rire en entendant la réponse de Kilian. Ow, classe. Je suis certain que ça me plairait. J'aurais le droit de venir voir un de ces quatre ?! dit-il en plaisantant. C'était une bonne trouvaille et Eirik ne l'avait cru, mais histoire de jouer le jeu, il fit son intéressé de cette histoire. Enfin, du moment l'étudiant crucifié c'est pas moi... Finalement l'autre étudiant lui avoua qu'ils ne faisaient rien de réellement spécial... C'est peut-être mieux de passer pour des timbrés que pour des abrutis tous drogués tout le temps et hippies sur les bords, crois-moi... Enfin, à certains moment c'est quand même drôle... Je ne me rappelle plus si je te l'ai dit, je perds la mémoire, ça devient grave, mais c'était un de mes autres choix de confréries, la tienne. A la limite, il valait mieux répéter les choses deux fois que de ne pas les dire, et puis au final ce genre d'oublie correspondait tout à fait Eirik qui était généralement un peu tête en l'air.

Bientôt le norvégien eut finit de cuisiner et servit le français. Il eut un léger sourire -rassuré- lorsque l'autre étudiant lui dit que cela sentait bon. Bien, c'était un bon point pour lui, déjà cela avait l'air de lui plaire. Ouais, je vais chercher ça de suite Il se leva pour aller prendre une bouteille d'eau et la ramena jusque sur la table. Il lui aurait bien proposer des sodas et compagnies, mais si le sigma préférait de l'eau, soit... Après c'est vrai que l'eau désaltérer quand même plus ! Le jeune sampi aurait presque pu rougir en entendant Kilian le complimentait, il savait que c'était rare et qu'il fallait qu'il en profite. Merci, je suis touché de tous ces compliments à la fois. Je vais finir par m'y habituer et prendre la grosse tête si tu continues comme ça. Oui, si le sigma savait plaisantait sur le sujet, Eirik pouvait très facilement faire la même chose. Certes, sa répartie était beaucoup moins aiguisée et sarcastique que celle de l'autre garçon, mais il trouvait qu'il ne se débrouillait quand même pas si mal ! Attendant quelques secondes, il finit par reprendre la parole Tu es invité quand tu veux... Enfin, juste préviens avant... sait-on jamais sur quoi tu pourrais tomber sinon... Et ta compagnie m'est totalement agréable, j'ai même fini par m'habituer à tes petites piques, elles sont cools au final, comme toi. Il secoua la tête amusé en entendant la phrase suivante Mes cotes sont ravies d'être sauvées grâce à ce plat. [b]Je ne sais pas trop si on peut appeler ça des spécialités culinaires, mais comme tu l'as fait remarquer, oui, il y pas mal de saumon là-bas. Quand je suis allée en France, il y écrit "saumon pêché en Norvège" blablabla... Hum, sinon, sans entrer dans les noms, on a du mouton salé et séché ou fumé... En fait, on a plein de petites choses... Il se passa une main dans les cheveux essayant de trouver d'autres idées... Après on a aussi du fromage et tout... Enfin vraiment le plus caractéristique je pense que c'est le saumon... Peut-être comme le vin pour la France.

Pendant qu'il mangeait une pomme de terre, un léger sourire effleura les lèvres de Kilian lorsque Eirik se défendit de ne pas avoir ce caractère de Bisounours à cause de ce qu'il lui arrivait de consommer. Encore heureux, et puis c'était juste une taquinerie. Vivre dans un monde tout de rose et d'hallucinations, c'est quelque chose qu'on ne souhaite à personne. En revanche, le Sigma s'était montré un peu surpris vis-à-vis des orgies qu'on imaginait se faire chez les Sampis... personnellement, c'est un truc qui n'aurait pas effleuré Kilian une seule seconde. Chez les Bêtas/Deltas, pourquoi pas, puisqu'ils passaient souvent plus de temps à faire du sport de chambre qu'à squatter les bancs de l'université, pour ne citer que cela. "T'as raison de ne pas exagérer là-dessus. Quand on voit ce que ça fait sans, j'avoue être curieux de voir ce que ça donnerait avec !" ironisa-t-il avec des yeux pétillants d'amusement. Eirik défoncé, ça doit être quelque chose à voir au moins une fois dans sa vie ! "Enfin, je ne devrais pas trop me moquer, j'ai tendance à réagir très mal au mélange alcool/joint, c'est pour ça que je me tiens éloigné de la drogue en général... c'est surtout le lendemain que je paie cher." Il se souvenait de certaines gueules de bois monumentales qui lui avaient valu de se retrouver dans des situations remarquablement gênantes. Dans le top 5, il y avait notamment un certain lendemain avec Juno où ils s'étaient retrouvés dans l'enclos d'un panda au zoo, avec un jeune bébé dans les bras. "Tu sais, je pense que toutes les confréries ont leur « image noire ». Les Sampis sont des junkies, les Sigmas sont des timbrés, les Bêtas et Deltas sont des coucheurs sans cervelles, les Alphas sont des rats de bibliothèque, les Iotas des sportifs sans rien dans le citron et les Epsilons une bande de fils à papa aussi friqués que peu développés intellectuellement." Présentée comme ça, l'université de Berkeley n'était pas spécialement attirante, Kilian avait l'art et la manière de faire preuve d'un humour noir assez décapant. Cependant, les étudiants se plaignaient-ils pour autant ? Jamais. S'ils ont chacun leurs défauts, cela voulait dire qu'ils avaient aussi chacun leurs qualités. Ces préjugés, mieux valait les balayer car au fond, il n'y avait aucune confrérie meilleure que l'autre. "J'pense que t'aurais eu ta place chez les Sigmas. T'es suffisamment... spécial pour collé avec l'atmosphère de la confrérie." Kilian fit quelques tours avec sa fourchette vide entre ses doigts. "Tu adorerais les séances de spiritisme. Mais le crucifix, c'est l'étape obligée pour tout nouvel arrivant... t'inquiètes, on arrêtes avant que les muscles ne lâchent ou que tu sois vidé de ton sang." Il piqua un morceau de saumon et afficha un sourire sadique et léger. "Très bon, ton saumon. Bien rosé." Là, ça devenait soit glauque, soit flippant. Décidément, rares étaient les fois où il s'était autant amusé en compagnie d'un homme qui lui était presque entièrement inconnu quelques heures plus tôt.

Le fils Salaun prit une bonne gorgée d'eau et reposa son verre en faisant une pause au lieu de tout manger d'une seule traite. Il était on ne peut plus glouton mais, par correction, il n'aimait pas vider son assiette de quatre coups de fourchette, ça ne se fait pas. "T'en fais pas pour ça. Si jamais je vois que tu prends la grosse tête, je t'aiderai à redescendre sur terre et te la dégonfler." Le sourcil gauche du Breton se haussa face à ce trait d'humour de la part du Norvégien. Effectivement, Kilian n'était pas spécialement du genre à faire des compliments, mais en art comme en cuisine, il donnait toujours son avis. Qu'il soit bon ou mauvais, il était honnête. Le jeune homme hocha la tête avec un sourire sincère et aucunement condescendant, cette fois-ci. Il était touché par les propos du président des Sampis. Ce n'est pas tous les jours qu'on s'habitue autant à son sale caractère en si peu de temps. De son côté, il aimait de plus en plus passer un peu de temps avec Eirik car, en grattant sous la surface, il y avait découvert un jeune homme extrêmement intéressant. Sa gentillesse et parfois une certaine forme de timidité ou de manque de confiance en soi, tout cela le menait à faire preuve de retenue ou d'une modestie trop développée. Il avait de grandes qualités et il devait les mettre plus souvent en avant, il gagnerait à être connu pour ce qu'il était et non pour être "seulement" le type super sympa qui amuse la galerie. Kilian appréciait le Eirik tel qu'il l'avait en face de lui, pas nécessairement ce fanfaron parfois incontrôlable même si cette attitude a son charme, c'est vrai.
Vivement intéressé par les éventuelles spécialités culinaires du pays natal de son interlocuteur, Kilian reprit la dégustation de son plat en l'écoutant très attentivement. "Mouton salé ? Séché et fumé ? J'ai jamais entendu parler de ça... ça doit être sympa à tester." Curieux en la matière, il l'était plutôt deux fois qu'une. En fait, quand il pensait aux pays étrangers, il avait la manie de toujours s'interroger sur leurs spécialités culinaires et artistiques avant de s'intéresser éventuellement à la langue qu'on y parle, leur histoire voire parfois leur situation géographique. "Le saumon doit être cuisiné différemment là-bas, j'imagine. Enfin, disons que vous devez avoir un peu plus l'habitude qu'ailleurs." Un léger sourire effleura les lèvres du Sigma qui reprit un verre d'eau en hochant la tête. "Oui, on nous connait pour le vin... mais ce qui est bien avec la France, c'est que chaque région a ses spécialités. Du coup, on trouve de tout. Dans le Sud-Ouest, il y a pas mal de charcuterie. Dans l'Est, ce sont des plats riches, comme la choucroute d'Alsace ou la raclette, avec du fromage fondu, etc. Puis la Bretagne et ses galettes, ses crêpes, ses gâteaux bretons..." Son regard s'était perdu dans le vide, son sourire s'était fait rêveur. Non, Kilian ne tarissait jamais d'éloge sur la France car, à ses yeux, c'est ce pays qui lui offrait le plus de perspectives d'un futur réconfortant. Sans doute était-ce en raison de l'enfance qu'il y avait passé et l'année précédente. Finalement, il secoua la tête puis termina son assiette. "Je devrais m'arrêter là. Je vais finir par chanter la Marseillaise avec la main sur le coeur, si ça continue !" plaisanta-t-il en se levant pour aider Eirik à débarrasser. Le fils Salaun était peut-être invité, mais il préférait toujours filer un coup de main, sans doute parce qu'il avait horreur de rester les bras croisés quand quelqu'un s'activait à côté de lui. "Et vous, c'est quoi l'hymne national en Norvège ?" demanda-t-il tout en se demandant ce qu'ils allaient bien pouvoir manger en dessert.