Visiblement ça n’était pas son jour. Ca faisait d’ailleurs plusieurs semaines que ça n’était pas son jour. Il avait apprit qu’il était père d’un jeune étudiant en médecine de vingt cinq ans. Il s’était battu avec lui, même si c’était sur un ring et que c’était censé être une joute physique sans conséquences, puis Edward lui avait tapé dessus. Bref, il se retrouvait aujourd’hui avec un œil au beurre noir dû au coup de poing de l’irlandais, une coupure sur le nez et un bleu sur la mâchoire de la part de son fils. Bref, il en avait prit des coups, mais ça ne le dérangeait pas. Il avait vécu bien pire avec son père adoptif quand il était petit qu’aujourd’hui, il savait encaisser les coups et faire avec. Ce qui l’avait le plus choqué était la fusillade, mais là il avait décidé de n’aborder le sujet qu’avec ses proches et donc les autres auraient le droit à des blagues non drôles ou des remises en place. Bref, il ne serait pas agréable. Depuis son altercation avec Edward, où plutôt après le jour où il avait sentit sur lui l’odeur du mari qui a peur pour son couple et qu’il avait donc poussé l’irlandais à bout, il n’avait pas eu de soucis particulier. Il avait même profité de passer du temps avec d’agréables créatures toutes aussi douées les unes que les autres pour lui changer les idées.

Cependant, il était dix heures et il était dans le bureau de Maria. Cette dernière parlait avec sa secrétaire, mais elle l’avait fait entrer, avec un regard noir. Pas besoin de parler, il savait qu’il allait se prendre un savon. Malgré tout, il s’en fichait royalement. Plus vite il dirait qu’il était fautif, même s’il ne le pensait pas, plus vite il sortirait de là. Se grattant la joue, il fit une grimace en sentant le bleu à sa mâchoire et il attendit donc patiemment que la jeune femme arrive. Elle avait apparemment des directives à donner à sa secrétaire. Sifflotant, il regarda autour de lui, visitant du regard le lieu. Il y était déjà venu, mais cette fois-ci, il prit plus de temps pour regarder. Entendant la porte se fermer, il arrêta de siffloter et il attendit que la jeune femme arrive à son bureau. La voyant s’installer et le fixer, il ne dit rien, haussant seulement un sourcil et la regardant. Le silence prit place et il avait l’impression qu’elle essayait d’entrée dans son esprit pour tout savoir.

Pourquoi est-ce que vous m’avez demandé de venir ?

Autant jouer les idiots. Enfin en partie. Elle lui avait juste dit de venir, elle ne lui avait pas donné de raison précise, du coup il était là. Même s’il se doutait que ça devait avoir un lien avec Edward, il ne pouvait pas en être certain à cent pour cent. Du coup, il attendit patiemment à nouveau, pour que la jeune femme lui indique le pourquoi de son arrivée dans son bureau et ce qui allait ressortir de tout ça.

Il était vrai que, lorsqu’elle l’avait vu arriver dans son bureau, Maria avait eu cette envie de lui sauter dessus pour constater les dégâts ignorant complètement cette altercation sur un ring de boxe que Maxence avait pu avoir avec un étudiant. Ainsi, pensant que la mine désastreuse de l’Européen venait droit des mains d’Edward, la brunette avait clairement dû se retenir pour ne pas montrer la moindre sympathie, bien qu’elle en eut envie. A la place, l’homme eut le droit à un regard noir digne des plus grandes crises à la O’Berkeley. Il la connaissait suffisamment pour savoir que ça allait très mal se passer. Ayant tout d’abord quelques détails s’agissant d’un dossier à régler avec sa secrétaire, Maria avait laissé l’homme s’installer dans son bureau. Une fois le tout régler avec la secrétaire, la directrice de Berkeley alla rejoindre Maxence et prit place dans son fauteuil de bureau. « Pourquoi est-ce que vous m’avez demandé de venir ? »

Rien que la première phrase venant de lui, lui donnait à l’Américaine des envies de meurtres. Oui, de meurtres. « N’essaie même pas ce jeu-là avec moi. » Lui rétorqua-t-elle, d’un ton strict sans pour autant être méchant. Se passant une main dans les cheveux qu’elle avait délibérément laissés détachés aujourd’hui, la brunette évita de justesse de pousser un soupir quant au comportement qu’il arborait déjà face à elle alors qu’aucun mot, ou presque, n’avait encore été échangé. « Être de retour ici ne te donne pas tous les droits, Maxence, et surtout pas celui d’essayer de ruiner mon mariage. » Laissa-t-elle entendre à l’Européen, toujours sur un ton à peu près calme et posé. Ne pas s’énerver, c’était le maitre mot de cet entretien. « Je sais que c’est Edward qui a frappé le premier, et en vérité je me fous bien que cela se soit passé de la manière dont ça s’est passé. Ce qui m’énerve tout particulièrement, c’est bel et bien le fait qu’entendre mon mari me dire qu’il y a toutes les chances que je retourne avec mon ex. » Prenant une profonde respiration, Maria décida de continuer sur sa lancée. Le tout, en restant claire et précise dans ses propos. « Je ne sais pas ce que tu as été lui raconter exactement, et je ne veux pas le savoir. Tout ce que je veux, c’est que tu comprennes une chose. Il n’y aura pas de retour en arrière possible. »

Si ça, ça n’avait pas le mérite d’être clair, Maria ne voyait pas vraiment ce qui pourrait effectivement l’être. Bien qu’elle ait pu être secouée par le retour de son ex-compagnon aux États-Unis et d’autant plus dans l’établissement qu’elle dirigeait, la brunette n’avait pas envisagé un possible retour en arrière. Étant mariée à Edward, ayant deux enfants avec l’homme en question, elle n’avait même pas à se poser la question.

Il est vrai que défier son fils à la boxe n’avait pas été l’idée du siècle. Bon d’accord, il venait d’apprendre qu’il était père, il avait donc voulu parler avec son ex petite amie, celle avec qui il avait été pendant six ans avant qu’elle ne parte et surtout qu’elle le trompe avec celui qui était soit disant son meilleur ami. Elle ne lui avait jamais dit qu’il était père et il avait alors sû que maxwell lui en voulait de ne pas avoir été là quand il avait eu une leucémie. Il pouvait le comprendre, mais le jeune homme avait finit par lui dire qu’il avait comprit qu’il n’était pas au courant. Cependant, s’ils en étaient arrivés au défi, c’était parce que Mina, la mère de Maxwell et donc l’ex de Maxence l’avait embrassé. Non, c’était lui qui l’avait embrassé et elle y avait répondue. Il avait aimé cette femme et il ne pourrait jamais l’oublier. Elle avait été sa première petite amie, il ne pourrait jamais tirer un trait sur elle, jamais. Ca faisait vingt cinq ans qu’il ne l’avait pas vu et pourtant, il commençait à lui pardonner. Oui, ça avait prit beaucoup de temps, mais il ne l’avait pas vu avant qu’elle ne vienne lui dire qu’il était père. Maxwell l’avait alors mit au défi et il l’avait fait courir autour de la piste du stade, mais ils avaient été interrompu par un sportif, un imbécile qu’ils s’étaient fait un plaisir de remettre à sa place. Puis, Maxwell lui avait laissé libre choix du sport. Le français avait hésité entre base-ball et boxe et son fils avait tranché pour le sport de combat. Ils ne s’étaient pas laissé faire l’un et l’autre, répondant coup pour coup et finissant finalement amochés.

Même s’il avait été blessé, il avait apprécia le combat. Oui Maxwell était taillé comme Hulk, mais Max ne s’était pas laissé faire et il était fier de lui et également des performances de son fils. Il avait apprécié ce combat bien plus qu’il n’aurait pû l’imaginer. Seulement le combat qu’il menait aujourd’hui était bien différent et beaucoup moins amusant. En effet, assit face à Maria qui venait de revenir dans son fauteuil, il lui demanda pourquoi il était là. L’écoutant alors parler, il comprit qu’il ne pourrait pas en placer une temps qu’elle n’aurait pas tout dit ce qu’elle avait à lui balancer. L’écoutant donc, il attendit qu’elle ait finit et il ne pû s’empêcher de sourire à sa dernière phrase.

Je l’ai comprit depuis bien longtemps Maria. Je sais que tu as une vie de famille, que tu es mariée et que tu n’es pas du genre à tromper ton mari. Je le sais parfaitement, mais ça n’est pas à moi qu’il faut le dire. Moi je l’ai intégré, mais pas ton mari.

Fixant la jeune femme, en effet lui se fichait pas mal de tout ça, il avait juste voulu s’amuser avec Edward et le faire sortir de ses gons.

Pour ce qui est de ton mariage, je m’en contrefiche royalement. Tu fais ta vie comme tu l’entends Maria, seulement Ed semble lui avoir des doutes sur toi. Je ne sais pas pourquoi il en est arrivé à cette conclusion, mais je ne suis pas là pour qu’il passe ses nerfs sur moi.

Il était resté calme en disant cela et il regardait simplement la jeune femme, avant de sourire.

Quoi que le pousser à bout était très plaisant, je dois bien l’avouer.

Voyant l’air réprobateur de la jeune femme, il leva les yeux au ciel et soupira.

Oh ça va, ne me regardes pas comme ça. Je voulais aller prendre un café, il était là, c’est lui qui a voulu savoir pourquoi j’étais revenu et je lui ai clairement dit que ça n’était pas pour toi mais pour avoir un emploi, mais il ne semblait pas le comprendre. Du coup quand j’ai vu qu’il doutait de votre couple, je me suis engouffré dans la brèche et je m’en suis amusé. J’ai aussi le droit de m’amuser quand on vient me faire le reproche d’être celui qui va faire capoter un couple alors que ça n’est pas du tout le cas.

Ca n’était pas dit avec tact ou avec glamour, mais au moins il était clair. Ed doutait de son couple, mais Max ne voyait pas en quoi c’était son problème, vu qu’il se fichait pas mal de tout ça, préférant les femmes célibataires et donc libres comme l’air pour s’amuser avec lui.

« Je l’ai compris depuis bien longtemps Maria. Je sais que tu as une vie de famille, que tu es mariée et que tu n’es pas du genre à tromper ton mari. Je le sais parfaitement, mais ça n’est pas à moi qu’il faut le dire. Moi je l’ai intégré, mais pas ton mari. » Maria dû prendre sur elle pour ne pas rétorquer quoique ce soit trop rapidement à Maxence. Le fait qu’il ait souri lorsqu’elle lui avait dit qu’il n’y aurait pas de retour possible avait fait tout drôle à la brunette. C’était comme si…il n’en avait vraiment rien à faire. Peut-être était-ce alors bien le cas, peut-être se fichait-il complètement de la croiser tous les jours à l’université, peut-être ne comptait-elle donc vraiment plus pour lui. La chose avait au moins le mérite d’être claire. Maria n’aurait alors plus qu’à ignorer la personne qu’il était, bien qu’il soit déjà – malheureusement – très différent de l’homme qu’il avait pu être auparavant, en particulier lorsqu’ils s’étaient rencontrés à Paris des années plus tôt. « Pour ce qui est de ton mariage, je m’en contrefiche royalement. Tu fais ta vie comme tu l’entends Maria, seulement Ed semble lui avoir des doutes sur toi. Je ne sais pas pourquoi il en est arrivé à cette conclusion, mais je ne suis pas là pour qu’il passe ses nerfs sur moi. » Deuxième claque que la brunette prenait en l’espace de quelques secondes. Oh, celle-ci était bien plus violente que la première cependant. En effet, comprendre que votre ex n’en a vraiment plus rien à faire de vous est une chose, mais l’entendre dire que votre mari actuel a des doutes sur vous, c’en est une autre, une toute autre. Prenant sur elle pour ne pas céder à la pression soudaine, Maria détourna son regard de celui de l’homme installé face à elle. « Quoi que le pousser à bout était très plaisant, je dois bien l’avouer. » Maria lança un regard noir à Maxence après ce qu’il venait de dire. Il ne devait surtout pas commencer à jouer avec les nerfs de la directrice, auquel cas il se heurterait à quelqu’un de dur, voire d’impassible au possible. « Oh ça va, ne me regardes pas comme ça. Je voulais aller prendre un café, il était là, c’est lui qui a voulu savoir pourquoi j’étais revenu et je lui ai clairement dit que ça n’était pas pour toi mais pour avoir un emploi, mais il ne semblait pas le comprendre. Du coup quand j’ai vu qu’il doutait de votre couple, je me suis engouffré dans la brèche et je m’en suis amusé. J’ai aussi le droit de m’amuser quand on vient me faire le reproche d’être celui qui va faire capoter un couple alors que ça n’est pas du tout le cas. »

Maria se leva d’un seul coup, et se retourna faisant alors dos à l’homme encore assit. Regardant par la baie vitrée de son bureau, Maria essaya tant bien que mal de rester calme et de ne pas s’en prendre à l’Européen, la chose serait bien trop facile et c’était presque s’il n’en serait pas d’ailleurs ravi. Les bras croisés contre sa poitrine, Maria prit une profonde inspiration avant de prendre – enfin – la parole. « Souhaites-tu des excuses de sa part ? » Après tout, malgré ce qu’il avait dit, Maxence y avait le droit puisqu’il semblait évident qu’Edward eut été le premier à frapper dans cette histoire. S’il en désirait, il serait bien difficile de faire entendre raison à l’Irlandais, mais s’il devait aller s’excuser pour éviter un procès pour coups et blessures, Maria préférait tout autant avoir à lui botter les fesses pour qu’il fasse ses fichues excuses, même si elles n’étaient pas sincères. « Je préfèrerai éviter un procès. Donc veux-tu des excuses ? » Redemanda la brunette, pour ensuite se retourner vers Maxence qui semblait presque…surpris.

Il savait parfaitement pourquoi il était là aujourd’hui. Après le coup que Edward lui avait mit, il savait que Maria ne laisserait pas passer ça. Pour lui ça n’était pas dérangeant. Quand il avait poussé l’irlandais, il savait que ce dernier n’allait pas gentiment sourire et passer son chemin. Il connaissait sans manque de sang froid dans ce domaine et il avait fait exprès, mais il ne comptait pas faire ce soit contre lui. C’est pour cela qu’il fut surprit quand le directrice des lieux lui demanda s’il voulait des excuses. Haussant les sourcils, cette question, il ne l’avait clairement pas vu venir. Des excuses ? D’un côté, il savait que l’irlandais ne serait pas sincère et que ça ne serait pas bon. De l’autre, il devait avouer que voir l’irlandais face à lui et s’excuser pouvait être plaisant. Mais de son côté, il n’avait jamais imaginé lui en demander. Mais il comprit mieux aux propos que la jeune femme tenait. Un procès, sérieusement ? Cette idée ne lui avait même pas effleuré l’esprit.

Même si entendre Edward s’excuser pourrait être plaisant, je n’ai pas besoin de l’entendre le dire.

Fixant la jeune femme, qui s’était retourné pour le regarder également, il soupira.

Je sais comment il est et le pousser à bout n’allait pas le faire passer son chemin sans qu’il me colle son poing en plein visage. Comme tu peux le voir, j’ai pris bien pire que son simple coup à l’œil.

Il haussa les sourcils et regarda la jeune femme, sachant qu’il devait changer un peu d’attitude avec elle.

Si en plus, il doute, je n’ai pas envie que ces pseudos excuses posent des problèmes entre vous.

Il était sincère et il prenait cet argument en compte également. Se redressant dans le fauteuil, il continua de regarder sa supérieure.

Je savais ce qu’il pouvait me faire, donc pas besoin qu’il s’excuse et je ne suis pas assez riche pour me permettre de faire un procès qui ne servira à rien.

Haussant les épaules, en effet il ne voyait pas l’intérêt de le faire. Il s’en fichait pas mal de ce coup de poing, alors un procès n’était pas du tout nécessaire.

« Je sais comment il est et le pousser à bout n’allait pas le faire passer son chemin sans qu’il me colle son poing en plein visage. Comme tu peux le voir, j’ai pris bien pire que son simple coup à l’œil. » Donc ça voulait dire qu’Edward n’était pas le seul responsable quant aux blessures du Français ? Cela soulagea grandement la brunette bien qu’elle eut l’envie de lui demander plus de détails, mais elle s’en empêcha. Après tout, tout ceci ne la regardait pas, ils n’avaient aucun compte à rendre l’un à l’autre. Maxence faisait ce qu’il voulait de sa vie et de son corps, sans mauvais jeu de mot. « Si en plus, il doute, je n’ai pas envie que ces pseudos excuses posent des problèmes entre vous. » Effectivement, Maxence n’avait pas tout à fait tort. Si Maria demandait à son mari d’aller présenter ses excuses au Français, ça allait encore créer une crise entre eux deux, elle en était sûre et certaine. Etrangement, elle l’entendait déjà lui qu’elle se préoccupait plus de son ex-compagnon que de son actuel époux. Et ça, la brunette pourrait très bien s’en passer. « Sans doute. » Répondit-elle alors, sans grande joie. « Je savais ce qu’il pouvait me faire, donc pas besoin qu’il s’excuse et je ne suis pas assez riche pour me permettre de faire un procès qui ne servira à rien. » Là aussi, Maxence marquait un point. Eux non plus n’auraient jamais assez, sur le long terme, pour assurer le financement d’un procès si procès il devait y avoir. Alors autant éviter celui-ci.

Posant ses deux coudes sur son bureau, Maria posa par la suite sa tête dans ses mains en se rendant compte de la situation. Depuis qu’elle avait réembauché Maxence, elle avait déjà dû affronter les foudres de son mari parce qu’elle s’était rendue au chevet du professeur de médecine après qu’on lui ait dit qu’il était grièvement blessé, ce qui n’avait finalement pas été véritablement le cas. Edward lui en avait énormément voulu de s’être intéressé à la situation de son ex-compagnon plutôt qu’au traumatisme de son mari actuel. Et voilà que maintenant, Edward frappait Maxence parce qu’il craignait que ce dernier ne chercher à reconquérir le cœur de sa belle. Tout allait décidément de travers donc depuis le retour de Delacre. « Jusqu’où irez-vous… » Soupira-t-elle. Ce n’était pas véritablement une question. En vérité, Maria préférait ne même pas savoir, de peur de connaitre les limites – qui n’en étaient plus vraiment – des deux hommes quant à se pourrir mutuellement la vie. « Il ne peut plus te voir, et la réciproque n’a jamais été aussi vraie. Je sais que tu nous détestes, mais je ne veux pas de ça. Pas comme ça, en tous les cas. De quoi s’agira-t-il la prochaine fois exactement ? Devrais-je en récupérer un à l’hôpital ou pire ? Non, je ne veux pas de ça. »

Porter plainte n’était pas ce qui importait au français. Il avait volontairement poussé à bout l’irlandais et il savait que ce dernier ne pourrait pas faire passer ses propos au-dessus de sa tête. Il allait lui rentrer dedans de plein fouet et il le savait pertinemment. Maxence avait invoqué le fait qu’il n’avait pas les moyens financiers de le faire, mais ça, c’était faux. Oui, ce qu’on voit, c’est qu’il a un salaire d’enseignant, donc un procès le ruinerait sûrement. Il aurait pû avoir plus d’argent s’il avait commencé son album, mais ça n’était pas le cas. Cependant, il lui restait l’argent familial au vu de son nom de famille. Oui, les Delacre ont leur société en belge, mais son grand-père, descendant des Delacre a hérité de l’entreprise familiale de biscuits. Seulement, ça n’était pas non plus quelque chose dont il parlait souvent, ne voulant pas qu’on vienne vers lui pour l’intérêt d’argent. Oui, sa famille avait de quoi être riche, mais il ne le disait pas. Pas besoin de le crier sur tous les toits. Bref, il expliqua qu’il ne ferait pas de procès. Il s’en fichait pas mal de tout ça et encore plus des excuses de l’irlandais. Voyant alors sa supérieure revenir à son bureau, il l’écouta parler et grimaça un peu. La voir comme ça n’était pas quelque chose qu’il appréciait, surtout qu’il était à moitié responsable.

Je ne compte pas le frapper où lui faire du mal. C’est juste que sur l’instant, j’ai voulu jouer avec lui. Je me fiche pas mal qu’il me tape dessus, si ça peut l’aider en plus à évacuer ses problèmes, ça n’en sera que mieux pour lui. Moi, je m’en fiche royalement, mais tu as raison, je vous en veux Maria.

Il était apparemment temps d’avoir une vraie conversation qui pourrait peut-être clore tout ce passé douloureux pour les trois, même s’ils n’étaient qu’à deux pour l’instant.

Il y a vingt cinq ans, je me suis démolir par une femme que j’avais aimée pendant six ans et le schéma s’est reproduit avec toi. Ca a été dur et je sais que je dois tourner la page. Ca je l’ai fais, mais jouer avec Edward était sans doute la dernière chose que je pouvais faire, comme sorte de vengeance.

Il fit des guillemets avec ses doigts pour parler de vengeance.

Je ne compte pas le recroiser volontairement. Si c’est le cas, je passerai mon chemin, ça ne sera pas plus compliqué que ça.

C’était déjà ce qu’il avait voulu faire quand il avait eu envie de son café, mais il était tombé sur l’irlandais.

Maintenant, je ne peux pas te dire qu’avec lui ça ira. Avec toi, je sais que je suis dur, mais il le faut, parce que j’ai toujours été comme ça. J’ai eu confiance en peu de personne, mais je me suis prit tellement de claque, que je ne peux pas redevenir gentil et qu’on me prenne pour une bonne poire à nouveau. J’en ai déjà trop prit en pleine tête pour être agréable et sourire.

Fermant les yeux, il soupira et serra les dents. Il ne pouvait pas être gentil avec la jeune femme. Pas pour l’instant en tout cas. Il avait vraiment du mal et même s’il l’aimait bien, il avait vraiment du mal.

« Only when I stop to think about you, I know. Only when you stop to think about me, do you know I hate everything about you ! Why do I love you ? You hate everything about me ! Why do you love me ? » ♫

« Maintenant, je ne peux pas te dire qu’avec lui ça ira. Avec toi, je sais que je suis dur, mais il le faut, parce que j’ai toujours été comme ça. J’ai eu confiance en peu de personne, mais je me suis pris tellement de claques que je ne peux pas redevenir gentil et qu’on me prenne pour une bonne poire à nouveau. J’en ai déjà trop pris en pleine tête pour être agréable et sourire. » En vérité, non, Maxence n’avait pas toujours été comme il pouvait être en ce moment. Lorsqu’elle l’avait rencontré en France, il lui avait paru être un homme délicat et attentionné, mais elle n’avait pas réellement eu le temps de pouvoir s’en assurer puisque le tout n’avait été l’affaire que d’une nuit. Mais lorsqu’il était réapparu dans sa vie lors d’un échange entre La Sorbonne et Berkeley, Maria avait compris qu’il tentait de se cacher derrière une façade dure qui n’avait rien à voir avec l’homme qu’il était réellement. Attentionné, il avait toujours fait en sorte de se montrer conciliant avec la brunette. Et puis elle avait tout fichu en l’air après avoir abuser d’alcool avec Edward. Déjà avant qu’il ne se passe quoique ce soit avec l’Irlandais, Maxence avait eu des doutes, et il avait malheureusement eu raison. « Je ne te demande pas. » Elle ne voulait pas de sa gentillesse si celle-ci n’était pas vraie. Maria préférait encore passer son chemin lorsqu’elle le croisait si c’est ce qu’il voulait réellement. Bien-sûr elle ne le vivrait pas forcément au mieux, mais si elle pouvait – au moins – faire cela pour lui, la brunette se sentirait sans doute un peu moins coupable.

Croisant rapidement le regard de l’homme installé face à elle, Maria ne mit pas très longtemps à comprendre qu’il tâchait de prendre sur lui pour ne pas exploser. Il était sans doute préférable de le libérer maintenant avant qu’il ne soit trop tard et que les noms d’oiseaux fusent – de son côté du moins. Encore une fois, l’Américaine aurait bien du mal à lui en vouloir sachant qu’elle l’avait rendu malheureux, maintenant il fallait également qu’il accepte certaines choses puisqu’il était – rappelons-le – revenu ici de son plein gré. « Les choses ne seront faciles que si tu le veux vraiment. » Lâcha-t-elle, presque malgré elle. Se passant de nouveau la main dans les cheveux, les ramenant de cette façon en arrière, Maria aurait adoré disparaitre présentement.

Elle ne le lui demandait pas ? Décidemment le français ne comprenait vraiment plus rien à la situation. D’un côté, il avait Edward qui était jaloux et qui lui avait collé son poing en pleine figure. De l’autre, il avait maria qui lui reprochait d’être là. S’il avait pû aller à Stanford où ailleurs, il y serait allé, mais les autres ne lui avait pas dit oui pour un emploi. Seule Maria l’avait fait. Soupirant, il tenta de comprendre, mais il n’y parvenait. Il avait l’impression d’avoir loupé un chapitre d’un livre, ou un épisode de série télé. Du coup, il fronça les sourcils aux propos de la jeune femme, avant de les hausser.

Pardon ?

Il resta la fixer. Alors celle là c’était la meilleure.

J’ai vraiment loupé quelque chose, mais je ne sais pas quoi et je dois t’avouer que je ne comprend plus rien.

Autant être clair et jouer franc jeu tout de suite.

Je m’en fiche de vos avis Maria. Je t’ai dis que je passerai toujours par ta secrétaire, sauf si j’ai vraiment besoin de ta signature ou de ton avis pour un cours. Je m’en contre fiche d’Edward. Oui, ça m’a amusé de le titiller, mais je ne compte pas recroiser son chemin. Maintenant si vous comptez me mettre sur le dos vos problèmes de couple, oublies ça tout de suite.

Fixant la jeune femme, il n’arrivait vraiment pas à comprendre son comportement.

Je suis venu aux Etats-Unis parce qu’on m’a proposé d’écrire et d’enregistrer un album de musique. Si ce dernier ne marcha pas, il me fallait un boulot à plein temps et un poste d’enseignant était la meilleure chose à faire. Il n’y a que toi qui m’as accepté, alors ne vois pas là un sens caché pour te reconquérir ou je ne sais quoi. Je suis là pour du boulot, pas pour autre chose.

Serrant les dents, autant être cash, vu qu’elle ne semblait pas comprendre.

Vos problèmes vous les réglez entre vous, je n’ai rien avoir là dedans et je ne compte pas m’en mêler. Maintenant, je ne sais pas pourquoi tu es venue me voir à l’hôpital après la fusillade, ça pouvait totalement attendre. Je ne sais toujours pas pourquoi tu es venue d’ailleurs.

Se levant de son fauteuil, il soupira et la regarda.

Tu as autre chose à me dire ou je peux y aller ?