Maria & Edward

Edward agissait de manière à prouver à la brunette qu’il était décidé et avait une idée bien précise en ce qui concernait la suite des évènements. Cela ne put que faire sourire Maria, évidemment, qui n’attendait finalement que cela de sa part en ce moment. Que lui arrivait-il ? Effectivement, ce n’était pas vraiment son genre d’être aussi demandeuse à ce niveau-là. Peut-être était-ce cette idée qu’ils étaient loin de tout et qu’ils pouvaient donc faire à peu près tout ce qu’ils voulaient. Oui, c’était certainement cela. Peut-être y avait-il autre chose – différend de son désir permanent pour cet homme qu’elle comptait épouser d’ici peu – mais Maria ne voulait pas réfléchir plus que nécessaire, surtout en ce moment alors qu’Edward venait de lui arracher un hoquet de surprise en la forçant à ouvrir les cuisses de manière totalement inopinée. Se redressant par la suite avec l’aide de l’homme, la brunette ne put que sourire, amusée, en l’écoutant lui dire qu’il avait tout le temps – ou presque – envie d’elle et donc que l’idée d’abstinence ne lui était pas envisageable une seule seconde. C’est alors qu’il passa derrière elle, lui ôtant son soutien-gorge qu’elle venait de remettre quelques minutes plus tôt et commença à la caresser avec beaucoup de tendresse, l’une de ses mains descendant dangereusement vers un point on ne peut plus stratégique du corps de la brunette qui se cambra avec force au moment opportun. Les yeux fermés, la brunette se mordit violemment la lèvre inférieure. Cet homme la rendrait décidément complètement folle avec les années, elle en était dorénavant persuadée comme jamais. C’est alors qu’Edward lui demanda la raison d’un tel engouement pour le sexe aujourd’hui. Quoi ? Alors elle n’avait pas le droit d’avoir des envies naturelles elle aussi ? Toutes les femmes ou presque étaient ainsi, Maria faisait simplement partie de la catégorie de celles qui essayaient tant bien que de se contrôler face au Monde. Mais là, il y avait rien qui l’en empêchait, alors elle se laissait simplement aller. Et la brunette savait qu’Edward n’allait certainement pas jouer les répugner face à une situation comme celle-ci, ça non. « N’ai-je donc pas le droit d’avoir envie de faire l’amour avec l’un des plus beaux partis de toute l’Irlande pendant que j’en ai l’occasion ? » Elle tourna légèrement la tête alors qu’Edward commença à l’embrasser avec ferveur dans le cou. Mon dieu, cet homme allait la tuer ! « Ed… » Lâcha-t-elle dans un soupir, incapable de tenir bon, contrairement à d’habitude. Finalement, ce fut la brunette qui se retourna de son propre chef, décidée à ne pas arrêter les choses maintenant, ce n’était pas possible, elle avait décidément trop envie de plus que de simples caresses, encore une fois soit dit en passant. « Qu’est-ce que tu veux que je te dise, tu me fais un effet de dingue ! » Avoua-t-elle, amusée, et envieuse.

Le souffle haletant, la brunette se laissa violemment tomber sur le matelas aux côtés de son compagnon, le souffle tout aussi difficile. Les yeux grands ouverts, la brunette essaya de retrouver un rythme cardiaque décent, mais il n’y avait rien à faire. Elle n’en pouvait plus autant qu’elle en voulait encore. A croire qu’on leur avait fait boire un truc étrange qui augmentait leur libido d’une manière assez affolante à force. Sans regarder Edward, elle lança « C’était quoi ça ? » presque choquée par l’ébat qu’ils venaient d’avoir. Jamais ils n’avaient eu à faire face à un truc pareil. C’était comme si… Impossible à décrire en vérité, Maria et Edward s’étaient regardés dans les yeux, au moment même où leur concentration était inexistante, et s’étaient embrassés avec une telle ferveur qu’elle eut l’impression d’être dans un monde à part au moment où elle sentait le septième ciel venir à eux. Incroyable.

« N’ai-je donc pas le droit d’avoir envie de faire l’amour avec l’un des plus beaux partis de toute l’Irlande pendant que j’en ai l’occasion ? » Je sentis mes joues prendre une petite couleur rougeâtre alors que je sentais une certaine timidité s'emparer de moi. En temps normal, je me vante facilement parce que je sais que ce n'est que de l'amusement de ma part. On ne se trouve que rarement parfait, et je n'échappe pas à la règle. À mes yeux, je pourrais très bien m'améliorer, que ce soit physiquement comme mentalement. Donc non, je n'avais pas du tout l'impression d'être un des plus beaux partis d'Irlande. Un manque de confiance en moi probablement. Ce fut la raison pour laquelle je me sentis un peu gêné en entendant Maria me faire un tel compliment. « L'amour rend aveugle mon ange. » Voilà ce que je ne pus m'empêcher de lui répondre, dans un chuchotement, visiblement très sceptique. On aura tout entendu !

Et d'un coup, elle se retourna alors que je la faisais apparemment languir avec quelques baisers sensuels et passionnés. « Qu’est-ce que tu veux que je te dise, tu me fais un effet de dingue ! » Mes yeux s'écarquillèrent. On aurait dit une affamée, oui, une affamée qui n'a rien pu se mettre sous la dent depuis déjà plusieurs jours. D'ailleurs, cette idée fit étendre mes lèvres dans un sourire quelque peu coquin. « Alors ne perdons pas une seconde. » Je ne retenais pas un rire alors que je venais mordiller sa lèvre inférieure. J'aurai pu passer ma vie à l'embrasser tant j'aime la douceur de ses baisers.

Puis nous nous retrouvâmes là, allongés l'un à côté de l'autre, épuisés comme si nous venions d'enchaîner des heures et des heures de sport. « C’était quoi ça ? », demanda Maria, visiblement dépassée par les évènements. Je ne pus m'empêcher de rire de bon cœur tout en fermant les yeux. « Je dirais que... tu t'es déchainée et que tu as pris ton pied. Enfin, c'est l'impression que tu as donné tout du moins... » Je respirais profondément en espérant que mon rythme cardiaque soit plus décent. Mon Dieu ! Il m'a rarement été donné de prendre autant de plaisir à faire l'amour à une femme. J'aurai été incapable de dire ce que nous avons fait plus que d'habitude. Le fait est que ça a vraiment été bestial. Comme si nous nous étions retrouvés après de longs mois d'absence. Ça avait été parfait. Une explosion de plaisir.

J'avais l'impression d'être tout cassé, tellement nous nous étions donné l'un à l'autre d'une façon aussi brutale que tendre et romantique. Je roulais jusqu'à Maria pour me caler contre elle. « Je ne serai même pas étonné d'avoir des crampes partout demain... » Ma main glissa sur son corps, au niveau de sa poitrine alors que je reprenais doucement mes esprits. « C'était... parfait. », murmurais-je en tournant la tête vers elle. Puis un sourire se dessina sur mes lèvres. J'étais heureux d'avoir réussi à lui faire prendre autant de plaisir. Oui, son bonheur m'importait beaucoup, y comprit sa satisfaction sexuelle.

Maria & Edward

Le lendemain matin, la brunette se réveilla relativement tôt. En effet, elle eut le temps de voir le soleil se lever juste après qu’elle ait quitté les draps dans lesquels Edward et elle avaient dormi au cours de la nuit, totalement nus. D’ailleurs, quelle nuit ! Maria ne se souvenait pas en avoir passé de meilleure avant celle-ci. Simplement vêtue de la chemise de son compagnon, la brunette alla jusqu’à la voiture question de trouver un nouveau bas de sous-vêtement sachant que la veille au soir, Edward avait pensé intéressant de brûler son short noir dentelé alors qu’elle avait, avant ça, brûlé le boxer qu’il adorait mais qu’elle trouvait cependant immonde. Ils avaient été quittes sur ce coup-là, mais seulement pour celui-là. Après s’être assuré qu’Edward dormait encore profondément, la brunette décida d’aller sur la plage pour se réveiller, à défaut d’un café bien corsé pour se faire. Aujourd’hui, alors qu’ils étaient en pleine nature, la brunette décidait de faire avec ce qu’elle avait à portée de mains, c’est-à-dire pas grand-chose excepté la liberté dont elle rêvait depuis si longtemps maintenant.

Au loin, on pouvait entendre des rires d’enfants apparemment peu âgés. Certainement cinq ou six ans, selon la brunette qui faisait mine de se concentrer sur le va-et-vient des vagues alors que toute son énergie allait à se concentrer sur les bruits alentours provoqués par ces deux petits monstres sur pates aux cheveux qu’elle devinait blonds, avec de magnifiques yeux bleus pour aller jusqu’au bout du mythe voulu. Elle ne faisait qu’imaginer. Et elle adorait cela. Jusqu’à ce qu’une boule se forme dans sa gorge, au souvenir du rire de sa petite fille qui ressemblait drôlement à celui de cette toute petite puce qui courait, poursuivie par son frère qui semblait vouloir lui faire des misères avec un crustacé. Ambre lui manquait cruellement, tout comme Aaron, et bien qu’elle les sache avec leurs grands-parents, oncles et tantes, Maria ne pouvait s’empêcher de se demander ce qu’ils pouvaient bien faire en ce moment. Dormaient-ils encore ? Arrivaient-ils à dormir correctement tout en sachant leurs deux parents loin d’eux pour encore quelques jours ? Elle n’osait l’imaginer. Maria ne voulait surtout pas se mettre en tête les larmes de ses enfants. Elle détestait les savoir malheureux et serait prête à n’importe quel sacrifice rien que pour les voir sourire pour toujours, profitant de la vie, heureux d’être là.

Soudain, son téléphone – qu’elle avait sagement pris avec elle en pensant que s’il venait à sonner il ne ferait que réveiller son compagnon qui semblait rudement fatigué après leur soirée mouvementée de la veille – se mit à sonner, ce qui fit durement sursauter Maria, ne s’attendant pas un seul instant à recevoir un appel maintenant, à cette heure, ici. C’était forcément urgent. Jetant un œil à son Blackberry Curve, la brunette sourit en voyant le nom de la personne la contactant présentement. Elle décida de répondre, par pure politesse, bien-sûr. « Laisse-moi deviner…tu as froid lorsque je ne suis pas dans tes bras… » Il avait dû se réveiller quelques secondes auparavant car il ne répondit pas de suite à ses paroles, ce qu’elle interprétait de cette façon.

Le réveil fut presque parfait. J'ouvrais les yeux, plus du tout fatigué, malgré un petit état comateux. J'entendais des mouettes au loin, si bien qu'il me fallu quelques instants pour comprendre où je me trouvais. Là, mon aventure avec Maria me revint à l'esprit. Nous étions en train de faire le tour de l'Irlande. Un sourire se dessina sur mes lèvres. Mais où était-elle ? J'avais passé la nuit avec elle, les bras autour de son corps alors qu'elle s'était lovée contre moi. J'aurai aimé pouvoir me réveiller à ses côtés. Je m'étirais comme un chat en me cambrant et en tendant les bras au dessus de ma tête. Je bâillais alors que ma main se posa sur mon téléphone portable. Quelle heure était-il ? Un sourire se dessina sur mes lèvres, alors que j'appuyais sur le téléphone vert du cellulaire. Je vous ai déjà dit que je déteste les écrans tactiles ? Il était temps que je change de téléphone. Quoi qu'il en soit, je pressais mon pouce sur le nom de ''Maria'' afin de l'appeler. J'attendis quelques secondes avant qu'elle ne décroche. « Laisse-moi deviner… tu as froid lorsque je ne suis pas dans tes bras… » Un nouveau sourire vint creuser les fossettes sur mes joues. « Je suis pris la main dans le sac. », lui avouais-je de ma voix rauque, légèrement cassée dû au réveil. « Où es-tu ? » Elle m'expliqua qu'elle se trouvait sur la plage. Je raccrochais et pris quelques minutes avant d'avoir la motivation de me lever.

Une fois debout, j'attrapais mon jeans afin de l'enfiler après avoir pris un boxer dans mon sac à dos. Puis je sortais de la tente. Je plissais les yeux quand les rayons du soleil m'agressèrent. Je m'étirais une seconde fois puis me dirigeais derrière un buisson afin de soulager ma vessie. Ce fut après cela que je rejoignais Maria jusqu'à la plage. Elle se trouvait là, face à la mer, ma chemise sur le dos ce qui expliquait le fait que je me retrouve présentement torse nu. Passant derrière elle, je déposais un délicieux baiser dans son cou. « Salut mon ange. » Nous nous accordâmes un moment câlin ensemble alors que je la devinais quelque peu malheureuse de ne pas tenir ses enfants dans ses bras. Je savais qu'ils lui manquaient énormément. À moi aussi, mais mon besoin de les voir n'était pas aussi urgent que pour elle. Néanmoins, je pouvais la comprendre et jamais je n'oserai la blâmer pour cela.

Nous nous arrêtâmes à Tralee alors que nous venions de reprendre la voiture juste après avoir récupéré toutes nos affaires sur la plage. Le tout embarqué dans la voiture, j'avais proposé que l'on prenne un petit déjeuner dans la plus grande ville du Comté, à quelques kilomètres d'ici. Ainsi, peu de temps après, nous nous retrouvâmes tous les deux, l'un en face de l'autre à la terrasse d'un café. Mes Ray-Ban couleur ocre sur le nez, je m'étirais encore une fois alors que la serveuse déposait ce que nous venions de commander. Ainsi, elle donna à Maria un café, un verre de jus d'orange et quelques croissants. Pour ma part, j'avais choisi un Irish Breakfast. Pour une fois que je pouvais me permettre un tel petit déjeuner, je comptais bien en profiter, même si ça me donnait l'impression d'avoir un appétit d'ogre. Qui ça allait surprendre maintenant ? Ainsi, je me retrouvais bien rapidement avec en face de moi une grande assiette contenant des œufs brouillés, deux tranches de bacon, deux saucisses, des tranches potato cake et une tomate. J'abandonnais l'idée du boudin noir et blanc pour la bonne et unique raison que je déteste cela. Et comme si cela n'était pas suffisant, on me servait également un tasse de café, du jus d'orange, du pain, ainsi que du porridge. Je relevais la tête vers Maria, amusé qu'elle assiste à ce spectacle. « Le petit-déjeuner est le repas le plus important. Bon appétit ! » Puis je posais mes yeux bleus sur son téléphone portable. « Appelle chez mes parents, je sais que tu meurs d'envie d'avoir des nouvelles des enfants et d'avoir Ambre au téléphone. » Sourire en coin alors que je lui adressais un clin d'œil.

Maria & Edward

Parfois, ce qui peut poser problème dans une relation amoureuse comme celle de Maria et Edward, c’est qu’ils se connaissaient si bien qu’aucun mot n’était nécessaire pour que l’un comprenne les sentiments de l’autre vis-à-vis de cette situation comme celle dans laquelle la brunette était plongée. Être loin de ses enfants n’étaient pas chose facile, encore moins pour une mère que pour un père parait-il, mais ça Maria n’avait fait que l’entendre, n’y croyant pas forcément. A vrai dire, elle ne voyait pas la raison pour laquelle un père devrait être moins « en manque » de ses enfants qu’une mère. On entend parfois parler de fibre maternelle, mais la fibre paternelle existe forcément aussi, donc cette théorie de la mère qui tient plus à ses enfants que le père était totalement idiote aux yeux de Maria qui savait donc pertinemment qu’il avait aussi du mal à être loin d’eux. Bref. Elle s’empara de son téléphone portable à vitesse folle lorsqu’Edward lui dit d’appeler chez ses parents pour être sûre que les enfants allaient bien, ainsi que pour entendre la voix de leur petite fille Ambre qui manquait déjà énormément à sa mère. Composant le numéro qu’elle connaissait dorénavant par cœur, la brunette laissa sonner dans l’espoir qu’on lui réponde au plus vite si possible. « Allô ? » Isabelle venait de décrocher, d’une voix apparemment fatiguée. « Isabelle, c’est Maria… » Delà s’engagea une discussion brève mais intéressante entre les deux femmes, l’Irlandaise apprenant à l’Américaine que son petit garçon avait réussi à passer de la position sur le ventre à celle sur le dos en roulant. Maria eut envie de pleurer, se sentant coupable de ne pas avoir été là pour voir son fils faire cela pour la première fois. « Oh mon amour… » Laissa-t-elle échapper malgré elle en s’imaginant, les yeux brillants, Aaron qui faisait ce que sa belle-mère venait de lui décrire oralement. « Est-ce qu’Ambre est debout ? » Demanda après quelques mots de plus sur le bébé. Isabelle lui répondit par la positive et alla chercher la petite fille qui jouait dans la salle que William avait aménagé pour les enfants de la famille. Ils avaient décidément bien de la chance d’avoir des grands-parents comme ceux-là ! « Maman ? » Lança une petite voix dans le combiné du téléphone. Ambre. Delà s’engagea une discussion entre la mère et la fille des plus attendrissantes. Maria n’hésita pas une seule seconde à demander à sa petite fille si tout allait bien depuis qu’ils étaient partis, Ambre lui promit que tout allait au mieux et osa à son tour poser une question à sa mère. « Tu rentres quand ? » Maria leva les yeux au ciel, se forçant à ne pas verser de larmes. Tout allait bien, alors il n’était pas nécessaire de pleurer, elle allait les revoir, il fallait qu’elle prenne sur elle un peu aussi dorénavant. « Bientôt ma chérie, dans quelques jours. On en a parlé hier. Je visite avec papa. » Quoique que ton père me visite plus qu'on ne peut visiter le pays, d'ailleurs - pensa-t-elle intérieurement. Quoi ?! C'était vrai...il suffisait de faire un rapide et clair compte-rendu de leur première journée de visite...

Ce fut vingt minutes plus tard que Maria se força à couper la discussion avec sa petite fille en tentant de la rassurer quant à son retour prochain. Raccrochant, la brunette laissa tomber son téléphone portable sur la table à laquelle ils étaient pour manger et soupira. Bien-sûr, elle était très heureuse d’être là, mais il était vrai que le fait d’être loin de ses enfants n’était pas facilement gérable. « Ils vont bien. » Dit-elle simplement, souhaitant secrètement par la suite chercher du réconfort dans les bras de son compagnon. Ils lui manquaient, elle n’y pouvait malheureusement rien. Regardant son petit-déjeuner, la brunette bu une bonne gorgée de son café qu’elle ne trouva pas mauvais, et croqua ensuite dans un croissant. Edward avait commandé tellement pour lui seul qu’il en donnait presque la nausée à Maria qui ne comprenait pas comment il était capable d’ingurgiter autant de nourriture en un seul petit-déjeuner. « Il y a des choses qui m’échapperont toujours. » Laissa-t-elle entendre, finalement amusée par la scène.

Je savais pertinemment que les enfants manquaient à Maria. En fait, elle avait beau vouloir se changer les idées, elle était devenue une maman. Ainsi, son cœur et ses pensées se dirigeaient toujours vers Ambre et Aaron. Comment aurais-je pu lui en vouloir ? Elle ne le faisait pas exprès et j'avais même tendance à trouver cela mignon même si, certes, j'aurai aimé qu'elle me regarde avec autant d'intérêt que lorsqu'elle pose ses beaux yeux sur nos enfants. Ainsi, je lui proposais qu'elle appelle chez mes parents pour avoir des nouvelles des petits. Je savais que là-bas ils se trouvaient entre de très bonnes mains. Néanmoins, rien ne valait le fait de les entendre de ses propres oreilles. Et alors que Maria se retrouvait avec le cellulaire collé à la joue, je sentais qu'elle était en train de défaillir. « Oh mon amour… », lâcha-t-elle comme une petite plainte. Et d'un coup, je me sentis un peu stupide de lui avoir proposé de nous éloigner de tout ce qui faisait d'elle une femme heureuse, même le temps d'une seule semaine. Comment agira-t-elle dans quelques jours à cette allure là ? Cela fait à peine vingt-quatre heures qu'elle les a quittés et elle me donne l'impression que ça a fait déjà des années.

« Bientôt ma chérie, dans quelques jours. On en a parlé hier. Je visite avec papa. » Elle avait Ambre au téléphone et je devinais rapidement la question de la fillette. Elle voulait savoir quand sa maman sera de nouveau à la maison pour la prendre dans ses bras. Et je compris bien vite au regard et à la voix de Maria qu'elle aurait préféré se trouver près d'elle. Je baissais un instant les yeux et continuais de m'attaquer à mon petit déjeuner dans le but de la laisser un peu profiter de notre fille, ne serait-ce qu'au téléphone.

Vingt minutes plus tard, la brunette raccrocha et posa son BlackBerry noir sur la table. Pour ma part, j'avais déjà englouti plus des trois quarts de mon petit déjeuner plus que copieux. « Ils vont bien. », se contenta-t-elle de me répondre alors que je relevais le nez de mon assiette afin de croiser son regard. Ainsi je hochais la tête. Je n'avais pas ressenti le besoin de les avoir au téléphone. Bien sûr, à moi aussi ils manquaient, mais je n'avais pas le même point de vue que Maria. O'Berkeley est une maman, elle place ses enfants en premier dans sa liste des personnes les plus chères à son cœur. Pour un homme, c'est différent. J'ai beau aimer d'un amour inconditionnel mes quatre enfants, vouloir le meilleur pour eux, c'était Maria qui restait à la première place. Et dans la mesure où je me trouvais avec elle, il m'était bien moins difficile de faire face à l'absence de mes gamins. Et puis, disons que j'ai également l'habitude avec Seth et Jade, tout comme je suis habitué à être assez loin des personnes que j'aime.

« Il y a des choses qui m’échapperont toujours. » Je venais de prendre ma dernière bouchée de nourriture alors que mon assiette se retrouvait vide. « Je n'y peux rien si tu as un appétit d'oiseau et moi celui d'un ogre. » Petit sourire en coin. Je venais chercher sa main et nos doigts s'entrelacèrent quelques instants. « On rentre si tu veux. », finis-je par lui avouer, sur un ton on ne peut plus sérieux. « Je vois bien que les enfants te manquent et que tu préférerais être près d'eux. Donc on peut rentrer. On aura bien d'autres occasions de se retrouver ensemble, juste tous les deux, le temps d'un week end par exemple. » Je la gratifiais d'un beau sourire pour lui faire comprendre que ça ne me gênait pas. Je ne trouverai pas grand intérêt à essayer de prendre du plaisir en faisant ce tour du pays tout en voyant Maria démoralisée à l'idée d'être loin de nos enfants.

Maria & Edward

C’est vrai, le fait d’avoir ses enfants loin d’elle n’était pas quelque chose d’évident à gérer, mais Maria préférait largement vivre intensément cette semaine aux côtés de l’homme qu’elle aimait plutôt que de rester terrée ses chez beaux-parents en attendant la cérémonie de mariage qui leur était réservée à la fin du mois. Ils avaient besoin de se retrouver, surtout après tous les évènements vécus qui les avaient tant malmenés. Cet homme avait tant donné pour elle au cours de cette année qu’elle ne pourrait jamais lui en donner le quart, alors Maria pouvait tout de même passer cette semaine loin de leurs enfants qu’elle savait – en prime – en sécurité auprès des parents d’Edward. D’ailleurs, ce dernier ne tarda pas à lui dire que si elle préférait rentrer là-bas, il le comprendrait tout à fait dans le sens où les enfants passaient avant tout le reste. « NON ! » Lâcha-t-elle étonnamment fort laissant à quiconque le plaisir d’entendre son exclamation. « Je veux dire… » Voilà qu’elle était gênée maintenant que tous les regards étaient tournés sur eux deux. Rougissant légèrement, Maria fut nettement soulagée lorsque les personnes autour d’eux retournèrent à leurs occupations précédant le cri – involontaire – de la brunette. « Je n’ai pas envie de rentrer. Les enfants me manquent, c’est une réalité, mais je veux faire ce voyage avec toi. C’est important pour moi. » Elle ne lui donna cependant pas la raison du fait que faire ce « voyage » avec lui était si important à ses yeux. Pourquoi ? Simplement parce que Maria savait pertinemment qu’en lui la donnant, Edward se sentirait mal, pourrait se sentir froisser ou bien même se mettre à culpabiliser. En effet, comment pourrait-il réagir en apprenant que Maria voulait être avec lui en ce moment parce qu’ils ne savaient pas s’ils pourraient encore le faire dans dix ans ? Si elle partait du principe que les enfants étaient trop jeunes et/ou trop fragiles pour les laisser en charge à leurs grands-parents, alors les années passantes, ce sentiment s’intensifierait et elle finirait par carrément penser qu’ils ont besoin d’elle vingt-quatre heures sur vingt-quatre auprès d’eux, et là la situation dégénérerait. « Je veux qu’on aille jusqu’au bout. » Dit-elle en mettant sa main sur la table, attrapant finalement celle de l’homme qui venait de lâcher la fourchette. La serrant de toutes ses forces, la brunette le gratifia d’un sourire en guise de « je vais bien, ne t’en fais pas » puis elle décida qu’il était temps de finir pour ensuite qu’ils puissent repartir rapidement et continuer leur périple irlandais – oui, elle avait décidé de donner ce nom à leur découverte du pays. Même si Edward le connaissait déjà accessoirement par cœur, n’est-ce pas. « Je veux juste qu’on en profite tant qu’on le peut. » Elle savait que ses mots risquaient de heurter son compagnon, mais elle n’avait pas su quoi lui dire d’autre au vu des questions qu’il devait – peut-être – se poser maintenant qu’elle avait réagi de la sorte à propos de leurs vacances.

Je pouvais tout à faire comprendre que Maria ressente le besoin de rentrer pour profiter de nos enfants. Après tout, elle ne serait pas la première mère qui aurait cette nécessité. Et je voulais qu'elle sache que jamais je ne lui en voudrai si elle venait à me dire « Désolée, mais je préfère rentrer. Les enfants me manquent terriblement. ». Certes, je ne cache pas que je serai un peu déçu car jusqu'à maintenant, notre début de voyage s'est montré particulièrement... enrichissant sur bien des points. Nous avons eu l'occasion de passer du temps juste tous les deux, profiter de la présence de l'autre, rigoler à gorge déployée, faire l'amour comme deux amants pouvant enfin, l'espace de quelques jours, s'abandonner à leur désir sans avoir peur de se faire surprendre. Oui, pour le moment, c'était parfait et je ne regrettais pas du tout mon idée de Dublin-Express.

« NON ! » Je fus surpris que Maria vienne à répondre aussi fortement à ma question. Les regards se tournèrent vers nous, uniquement parce que la brunette venait de couper tout le monde en pleine discussion. On nous observa avec étonnement. J'aurai pu être gêné, avoir un peu honte, mais ce ne fut pas du tout le cas. En fait, mon visage s'armait d'une franche expression amusée. Non, non, elle ne venait pas de refuser ma demande en mariage, et je ne venais pas de lui proposer un plan salace. Car oui, certaines personnes me regardaient avec des yeux ronds comme si j'avais fait quelque chose de mal. Les hommes ont toujours le bon rôle. Mon regard bleu azur croisa celui de Maria alors que je me mordillais la lèvre inférieure, tout sourire. Puis après quelques instants, tout le monde reparti à ses petites occupations.

« Je n’ai pas envie de rentrer. Les enfants me manquent, c’est une réalité, mais je veux faire ce voyage avec toi. C’est important pour moi. » Cette fois-ci, sa réponse me surprenait. Je savais qu'elle était heureuse de faire ce voyage, mais je ne le pensais pas si important à ses yeux pour oser vaincre le vide qu'elle ressentait à cause de l'absence des enfants. Elle vint caresser ma main afin de la serrer. Je ne la quittais pas des yeux. Elle n'avait pas besoin de me le dire, je voyais bien que quelque chose clochait. Enfin, plutôt que quelque chose la dérangeait. Mais qu'était-ce ? Ça, je n'étais pas en mesure de le dire. C'est comme ci... comme si c'était d'une importance vitale de faire ce voyage. « Je veux juste qu’on en profite tant qu’on le peut. » D'accord, cette fois-ci, je comprenais beaucoup mieux la chose. Maria venait clairement de me faire comprendre qu'il fallait que nous continuions ce tour du pays car mes soucis de santé pourraient m'empêcher de le faire plus tard. Elle ne faisait que renforcer le stress et l'angoisse que l'idée d'être condamné me donnait.

Et pourtant, elle avait raison quelque part. C'est bien ça d'ailleurs qui me détruisait à petit feu. Comment pouvait-on demander à un homme de profiter pleinement de sa vie, d'être serein en sachant qu'il peut mourir du jour au lendemain ? Certaines personnes bien pensantes dirons qu'il n'est pas nécessaire d'avoir une grave maladie pour que ça arrive, que l'on peut se faire faucher par une voiture en sortant de chez soit. Certes. Mais quand on est en parfaite santé, on ne pense pas à cela tout le temps. On peut profiter de la vie, car on se voit vieillir. Dans mon cas, ce n'était pas possible. Sentir la mort qui guette, plus ou moins loin. On sait que ça va arriver. Oh oui, j'aurai aimé oublier ce côté tragique ne serait-ce qu'une heure, car la sérénité totale, je ne l'ai jamais vraiment connue, et encore moins en ce moment. « Je ne veux pas que tu penses ce genre de chose... », murmurais-je avant de relever la tête vers elle pour l'observer dans les yeux. « J'ai besoin qu'il y ai une personne de nous deux qui pousse l'autre à penser que tout ira bien. Et je ne veux pas te voir triste. »

Maria & Edward

« Je ne veux pas que tu penses ce genre de chose... » Comment voulait-il qu’elle n’y pense pas ? Jusqu’alors, Maria avait toujours tout fait pour voir le côté positif des choses quant à la maladie de son compagnon, seulement parfois elle aussi craignait qu’ils n’aient pas assez de temps pour vivre la vie à deux ainsi que la vie de famille qu’ils méritaient ensemble. Oui, parfois elle en rêvait également de ce jour où Edward ne se réveillerait pas et où elle serait seule avec deux enfants, malheureuse à en mourir, se battant uniquement pour l’amour de ses enfants mais se fichant complètement de l’amour d’un autre homme. Parfois, elle se réveillait en sueur, le souffle haletant, sortant d’un véritable cauchemar qu’elle savait qui deviendrait vrai un jour ou l’autre – le destin en ayant décidé ainsi fort longtemps avant qu’ils n’aient pu y penser eux-mêmes. « J'ai besoin qu'il y ai une personne de nous deux qui pousse l'autre à penser que tout ira bien. Et je ne veux pas te voir triste. » La brunette soupira longuement en l’entendant dire cela, elle savait qu’il en avait réellement besoin, et en vérité Maria faisait et continuerait à toujours faire de son mieux pour le soutenir, le faire sourire et le rendre heureux tout simplement. « Je sais mon amour. » Lui laissa-t-elle entendre en caressant de nouveau avec beaucoup de tendresse, voulant ainsi lui prouver par un geste – aussi futile soit-il – la teneur de ses paroles. « Je t’aime, Edward. »

(…)

Voilà déjà un bon moment qu’ils avaient repris la route, ce qui avait laissé à Maria la possibilité de dormir un petit peu, soudainement épuisée par la courte nuit passée. Il fallait dire que leurs envies leur avaient laissé peu de temps à consacrer à un véritable sommeil réparateur. Puis elle s’était simplement réveillée, comme une fleur, tout doucement. Elle avait souri à son homme lorsque celui-ci avait très rapidement tourné la tête vers elle en constatant qu’elle était enfin tirée de son sommeil. Maria avait passé sa main au niveau de la nuque de l’Irlandais, se rendant alors compte qu’il était extrêmement tendu. « Tu veux t’arrêter un petit peu ? » Maria ne voulait pas qu’il se force à conduire alors elle se proposa pour conduire un peu s’il le désirait, cela ne dérangerait en rien, mais alors pas du tout même. Si elle pouvait l’aider… « Je peux prendre le relai, si tu m’indiques juste la destination. » Oui, car il ne fallait pas oublier qu’elle ne connaissait pas l’Irlande, d’où le voyage.