Maria & Edward

Maria savait très bien que les hommes avaient parfois – pour ne pas dire souvent – du mal à les suivre, elles les femmes. Ça la faisait souvent rire d'ailleurs lorsqu'elle voyait Edward – comme maintenant – qui semblait torturé par deux possibilités après qu'elle lui ait dit quelque chose, même de parfois très banal. « Fais ce que tu as à faire, Edward. » Lui murmura-t-elle à l'oreille pour ensuite venir lui mordiller le lobe de celle-ci, elle savait qu'il adorait quand elle faisait ça. Puis, elle recula un peu la tête, question d'être en capacité de le regarder droit dans les yeux. Il était toujours aussi séduisant. Comment aurait-il pu ne plus l'être en même temps ? A vrai dire, à chaque fois qu'elle le regardait, qu'elle devinait cette même intensité dans ce regard bleu azur, la brunette se remémorait les raisons qui faisaient d'elle une femme terriblement amoureuse de cet Irlandais de pur souche, désireux de retrouver ses Terres sans demander son reste. Elle esquissa un fin sourire. Que se serait-il passé si elle n'avait pas fait le premier pas l'année dernière, au cours du mois d'août, dans cette cabane en bois perché à un arbre ? Où en seraient-ils ? Lui aurait-il révélé ses sentiments ? Sans doute pas, puisqu'elle avait été celle qui avait réussi à lui faire prendre conscience de ceux-ci justement. Donc...si elle n'avait rien dit, aujourd'hui, ils en seraient certainement encore au stade de « meilleurs amis » ? Difficile à imaginer, mais pas impossible pour autant. Seraient-ils devenus des amis-amants pour certaines occasions ? Peut-être, mais cette hypothèse semblait également peu probable dans le sens où Edward n'était pas un homme aimant se servir des femmes pour son simple plaisir masculin. Maria en concluait donc qu'ils n'auraient été que de simples amis. La bonne blague... Comme s'ils n'avaient pas suffisamment de sentiments l'un pour l'autre... Jamais ils n'auraient été capables de rester de simples amis après la première nuit qu'ils avaient passé ensemble. Tout bonnement impossible à imaginer, encore moins à mettre en pratique. « Je t'aime. » Lui murmura-t-elle avec un calme qu'on lui connaissait finalement assez peu, alors qu'elle passait avec délicatesse ses doigts le long de la joue gauche de son compagnon. Cette barbe de trois jours... Elle la connaissait par cœur, comme si c'était elle qui l'avait faite. « Ne l'oublie jamais. » Elle avait ressenti le besoin de le lui dire, bien qu'elle ait toujours su qu'il n'en doutait pas un seul instant. Comment aurait-il pu ? Oh si. En fait, il aurait pu... Après leur rupture des mois auparavant, Edward aurait pu clairement croire qu'elle ne l'aimait pas. Mais c'était en vérité tout le contraire. Elle l'aimait à en mourir. Et oui, elle pensait cela. S'il lui fallait donner sa vie pour la sienne ou celle de l'un de leurs deux enfants, Maria agirait sans se poser de questions.

« Fais ce que tu as à faire, Edward. » Je levais les yeux au ciel, non sans rire un peu. « Tu es tellement romantique mon cœur. » Bien évidemment, cela restait ironique. Enfin, en temps normal, oui, Maria est très romantique, même si elle ne l'avouera jamais. Mais la façon dont elle venait de prononcer cette phrase, me donnait l'impression qu'elle me demandait de me ''vider'' alors que ça semblait la rendre indifférente. Je savais bien sûr que ce n'était pas ce qu'elle voulait dire. Heureusement d'ailleurs. Je caressais son dos du bout des doigts tout en fermant les yeux alors qu'elle mordillait le lobe de mon oreille. Un de mes points faibles, et elle ne le savait que trop bien. « Je t'aime encore plus. » Il n'était pas possible d'avoir autant de sentiments pour une personne. Je savais que Maria était follement amoureuse de moi, mais je me demandais parfois si nos sentiments étaient égaux. J'aurai aimé être dans sa tête, ne serait-ce que pour comparer. Je l'aime tellement, à un point où je la considère comme une chose précieuse, si bien que sa perte causerait ma mort. Elle est tout pour moi, elle m'est vitale.

Et je nous voyais déjà, dans quelques années, toujours aussi follement amoureux. Je me plaisais à nous imaginer dans une décennie. Seth et Jade auraient déjà dix-huit ans. Ambre serait une jeune adolescente. Quand à Aaron, lui, il serait encore notre petit dernier. Oui, je voyais tellement bien Maria donner des conseils à Jade et à Ambre concernant la mode ou bien les garçons, pendant que moi, je jouerais au basket-ball avec mes fils. Entre temps, je menacerai les prétendants de mes filles de leur ôter la vie s'ils venaient à, ne serait-ce que, poser leurs bouches dégueulasses sur les leurs. Et je nous imaginais, Maria et moi, encore à nous embrasser comme des adolescents, à faire l'amour une fois les enfants coucher, à nous accorder quelques week-ends en amoureux, à nous gratifier de gestes tendres. Oui, je savais que jusqu'à ma mort, nous serons mari et femme, comme meilleurs amis, encore très amoureux. Ça ne pourrait être autrement. Je m'en voulais de penser ça, mais désormais, je ne voyais que par elle et je ne construisais ma vie qu'autour d'elle.

« Quand je pense que d'ici quelques semaines, tu vas être officiellement ma femme. » Je me pinçais les lèvres tout en descendants mes doigts sous l'élastique de son shorty, de façon à le faire descendre le long de ses jambes. Finalement, je ressortais le sous-vêtement noir de l'eau, alors que sur mon visage se lisait une expression espiègle. Puis je le jetais au arrière, sur le sol. Je glissais mes lèvres sur sa mâchoire puis dans son coup alors que je la couvrais de baisers sensuels. Parfois je mordillais sa peau, parfois je m'amusais à passer le bout de ma langue dessus, pendant que ma main s'aventurait entre ses cuisses, sans aucune gêne. « Mh... Ah mais non ! On ne peut rien faire avant le mariage ! On vit déjà dans le pêché ! » Petit sourire en coin alors que je retirais ma main en me mordant la lèvre inférieure.

Maria & Edward

Alors qu'elle le fixait jusqu'alors intensément dans les yeux, Edward en profita pour lui glisser quelques mots doux à l'oreille, pour ensuite lui enlever de manière totalement innocent – bien-sûr – son shorty noir et le jeter sur le sol derrière lui. Cet homme savait décidément y faire. Et Maria osait penser cela en connaissance totale de cause. Se mordillant la lèvre inférieure lorsqu'il se mit à l'embrasser assidument dans le cou de manière totalement contrôlée – ce qui en disant long sur l'été d'esprit présent de l'Irlandais –, Maria se fit violence pour ne pas laisser paraître son bien-être lorsque son compagnon se mit à caresser son corps jusqu'à arriver à un point stratégique. Il savait définitivement y faire avec elle. Certainement pas qu'avec elle, mais ça, Maria ne voulait surtout pas y penser. Il n'y avait qu'eux deux. La brunette se refusait à penser aux autres relations qu'Edward avait pu avoir dans le passé. Encore une fois, aujourd'hui il n'y avait qu'eux deux. C'est alors qu'il se stoppa dans tous ses gestes alors qu'il réalisait qu'il ne pouvait rien lui faire puisqu'ils devaient attendre le mariage. « La bonne blague... » Lâcha-t-elle, dégoûtée qu'il ait pu arrêter ce qu'il avait commencé de la sorte. Le goujat. Il n'avait vraiment aucun respect pour elle, son corps, ses désirs, ses besoins... « Ed... » D'accord, elle le savait par avance, il allait tout bonnement adorer l'entendre le supplier comme cela. Rah, elle se haïssait pour avoir ouvert la bouche ! Soupirant après avoir lâché ce simple « Ed » la brunette embrassa l'homme voluptueusement, de manière à ce qu'il ne dise rien. Ce n'était vraiment pas le moment de parler. Elle se contenta de resserrer ses cuisses autour de la taille de son compagnon.

« Je n'aurai jamais cru que ça serait aussi bon. » Avoua la brunette qui s'élançait pour sa deuxième longueur. Edward et elle avaient fait l'amour dans ce lac, et elle avait adoré ça. Elle, la femme on ne peut plus sérieuse avait aimé l'idée – et le fait même – de s'envoyer en l'air dans un lac où des gens auraient pu malheureusement les voir. Eh bien...il y avait apparemment du changement de comportement chez la belle O'Berkeley. « C'est peut-être le mariage qui me rend comme ça. » Lui fit-elle entendre d'une forte voix alors qu'elle était à plusieurs mètres de son compagnon qui ne la suivait pas, ce qu'elle comprenait car il avait peur de se noyer, étant dans l'incapacité de nager. Elle ne le força pas, jamais. Elle avait peur des araignées, il avait peur de ne pas avoir pied dans un lieu aquatique. Elle acceptait tout à fait cela. « C'est quoi la suite ? » Edward avait un programme bien précis à première vue, et Maria ne savait pas les détails de ce lui-ci, donc elle se contentait de poser des questions à son homme.

J'aime jouer avec les nerfs de Maria. À vrai dire, ça devient une de mes activités favorites si l'on se réfère au nombre de fois où je m'amuse de la sorte. Ainsi, je ne trouvais rien de mieux à faire que de stopper tous mes gestes dans le but de la faire enrager. Comme si j'étais assez croyant pour refuser de lui faire l'amour avant le mariage. De toute façon, pour le nombre de fois où s'était arrivé... « La bonne blague... » Je la sentais dégoûter et cela me fit rire. Quel homme n'aime pas se faire supplier ? Et je ressentis beaucoup de fierté et d'amour propre quand j'entendis ce « Ed... ». Je me mordillais la lèvre inférieure, sans la quitter des yeux, comme pour lui faire comprendre qu'il n'y avait pas que les hommes que l'on pouvait mener à la braguette. Bon d'accord, la seule différence, c'est que nous, on y pense assez souvent. Mais allez arrêter une femme une fois dans l'ambiance.

Faire l'amour dans l'eau. Ça a quelque chose de très excitant, surtout quand on imagine que l'on peut se faire surprendre d'une minute à l'autre. Mais l'effet pesanteur joue également beaucoup. Ainsi, nous prîmes beaucoup de plaisir. Car oui, au final, Maria avait eu raison de moi en enroulant ses cuisses autour de ma taille, ainsi qu'en m'embrassant. On aurait presque pu appeler ça un viol. Le fait est que j'ai voulu résister au début, uniquement pour m'amuser un peu d'elle, mais j'ai vite baissé les bras. Je ne peux tout simplement pas dire non à O'Berkeley. Regardez là et vous comprendrez. Le simple fait de la voir se pencher vers le lave-vaisselle le matin, alors qu'elle ne porte qu'une de mes chemise qui arrive à hauteur de ses fesses, me met dans tous mes états – au sens propre, comme au sens figuré. Alors comment aurais-je pu la repousser maintenant ?

Ainsi je m'abandonnais à elle. Entre caresses, coups de rein et gémissements, ce moment intime fut parfait. Un endroit insolite, c'est parfois nécessaire pour raviver la flamme, même si de ce côté là, nous n'avons pas vraiment de soucis à nous faire. Quelqu'un aurait pu arriver pour visiter que je ne l'aurai même pas vu, trop absorbé par ce que nous étions en train de faire, en deux bons futurs mariés. Quoi qu'il en soit, faire l'amour dans l'eau, ça épuise et surtout, ça donne faim ! Ainsi, alors que Maria s'amusait déjà à nager un peu dans ce lac que nous venions de ''polluer'', moi, j'étais plutôt partant pour me taper un gros sandwich. Heureusement, j'en avais rapidement préparé, pour éviter de devoir attendre de refaire le chemin inverse avant de manger.

« Je n'aurai jamais cru que ça serait aussi bon. » Je sentis mes joues prendre une légère teinte rougeâtre. Après tout, je ne pouvais que prendre parfaitement bien ce genre de parole. Je suis un homme et il est très gratifiant de complimenter de la sorte un ébat sexuel. En y repensant, Maria n'avait à la base pas voulu se baigner dans le lac pour ne pas enfreindre les règles. Au final, nous avions fait l'amour à l'intérieur. « C'est quoi la suite ? » Je la regardais en souriant, amusé. « La suite ? Et bien déjà, tu as réussis haut la main ta première leçon de mauvaise fille. La seconde leçon ? Tu vas devoir voler quelque chose dans un magasin, que ça soit un ordinateur ou bien un stylo. » Je la regardais avec beaucoup d'amusement. « Sinon, notre prochaine destination, ça sera le Comté de Kerry, c'est à 3h en voiture environs. »

Maria & Edward

Alors qu'elle s'adonnait à une nage éreintante, la brunette demanda à son compagnon ce qu'il comptait faire maintenant qu'ils avaient tous les deux visités – plus que nécessaire – ce Comté du pays. Il avait forcément un plan. Maria avait besoin d'un plan, de toute façon. Elle avait toujours énormément de mal à comprendre le mot « improvisation ». Peut-être un jour le comprendrait-elle pour de bon. Mais ça, c'était à Edward de s'en assurer, malheureusement pour lui soit dit en passant. Le pauvre n'avait clairement pas choisi la facilité en décidant d'épouser cette femme plutôt qu'une autre. Maria O'Berkeley ou l'art de rendre une chose futile aussi compliqué qu'un casse-tête chinois ! La réponse qu'il donna à la brunette la fit rire. Qu'il ne fasse qu'essayer de lui faire voler quelque chose dans un magasin, et elle l'enverrait elle-même tout droit voir la Police pour régler le problème qu'il aurait causé par son intermédiaire. Elle sourit en imaginant la scène. Puis, il lui expliqua qu'ils se seraient dans un autre Comté qui était à environ trois heures du lieu où ils se trouvaient présentement. Trois heures. Trois heures, à priori, c'est assez long tout de même. Mais Maria saurait passer le temps. Elle dormirait. Elle ne le montrait pas encore, mais les premiers signes de fatigue ne tarderaient pas à faire leur apparition une fois que la brunette serait sortie de l'eau. Ça lui faisait toujours ça. Si seulement on avait pu parler d'air marin... « D'accord ! » Lâcha-t-elle simplement en terminant sa longueur pour ensuite décider qu'il était temps pour elle de sortir de là avant que sa peau ne se fripe. Ça, ça n'aurait absolument rien de glamour, et Maria voulait à tout prix éviter un tel spectacle à son compagnon et surtout futur époux. Il avait raison, ça faisait bizarre de se dire qu'ils seraient bientôt mari et femme. Depuis le temps qu'ils en parlaient, voilà que le tout se concrétisait véritablement.

Une heure plus tard, après qu'ils aient mangé, qu'ils se soient séchés convenablement et rhabillés, la brunette et Edward décidèrent de reprendre la route. Edward ne semblait pas fatigué. Maria espérait qu'il ne le soit vraiment pas, dans le cas contraire, elle le supplierait de s'arrêter au bord de la route s'il le fallait, et qu'il se repose. Elle ne voulait pas qu'ils aient un accident de la route. Pas ici. Pas maintenant. Jamais, d'ailleurs. Maria ne voulait surtout pas de ça dans leur curriculum vitae. « Ce serait bien qu'on trouve un petit magasin, j'aimerai acheter quelque chose. » Mais elle ne lui dit pas quoi. Surtout pas. Ça Edward ne devait pas le savoir. Pas maintenant tout du moins.

Nous décidâmes de sortir de là. Mes yeux bleus suivirent Maria et je ne pus retenir un sourire en la voyant uniquement vêtue d'un soutien-gorge noir. Puis je la suivais, passais derrière elle pour déposer un tendre baiser sur son épaule et enrouler son corps fin de mes bras puissants. C'était amusant de voir la différence de carrure que nous avions. Ses bras semblaient minuscules et fragiles à côtés des miens et pourtant, je n'étais pas excessivement musclé non plus. Et je ne parlais même pas de la différence de nos mains. Quelques minutes plus tard, nous étions allongés au bord de l'eau, l'un à côté de l'autre, tout en dégustant des sandwichs et en admirant le paysage. Mon regard se perdait dans celui de la brunette par moment. Et je me plaisais à passer mes doigts contre sa joue, pour replacer une mèche de ses cheveux encore trempés, derrière son oreille. « J'aime ton nez. », murmurais-je en glissant mon doigt sur le dessus de celui-ci. Maria n'a jamais aimé son nez, pensant qu'elle en avait un de juif. Cela m'amusait grandement car pour ma part, je le trouvais très mignon. Bien plus que le mien qui restait imposant et bien trop pointu à mon goût. Je la gratifiais d'un tendre sourire, avant d'effleurer son nez avec le mien, alors que nos lèvres s'effleuraient avec légèreté.

Une heure plus tard, nous étions prêts à repartir. Nous dûmes faire un moment de marche avant de rejoindre la voiture. Nous parlions de choses et d'autres sur le chemin, nous nous racontions quelques anecdotes, si bien que nous en apprenions un peu plus sur l'autre. Et en rien cela n'était désagréable. En effet, je m'intéressais à tout ce qui pouvait toucher de près comme de loin Maria. Et lorsque nous arrivâmes jusqu'à la voiture, nous nous installâmes dedans. Je n'étais pas spécialement fatiguée mais je ne savais pas encore si j'enchainerai les trois heures de route sans pause. Peut-être prendrai-je un café à une station service ?

« Ce serait bien qu'on trouve un petit magasin, j'aimerai acheter quelque chose. » Alors que je conduisais, je tournais rapidement la tête vers Maria, en arquant un de mes sourcils. « Qu'est-ce que tu veux acheter ? », lui demandais-je, quelque peu surpris. Mais en la voyant sourire, je compris que je n'en serai pas plus. Elle n'est pas très gentille avec moi, car elle sait à quel point je suis curieux et mon interrogation allait me trotter dans la tête. Je soupirais. Bon tant pis, je le serai au moment venu. Ainsi, je m'arrêtais à une station service après une heure de route. Pour ma part, j'avais envie de me dégourdir les jambes et prendre un café. Et puis cela permettait à Maria d'acheter ce qu'elle souhaitait. « Tu veux un café ? », lui demandais-je alors que nous entrions dans le magasin. « On va dire que tu m'as épuisé. » Petit sourire en coin. Puis je me dirigeais vers la machine à café afin de m'en faire couler un.

Maria & Edward

Le paysage défilait sous ses yeux, empreint à de nouveaux rêves. C'était bien la première fois que Maria faisait une chose pareille. Partir, laisser tout derrière elle, sans se soucier du reste. Jusqu'à aujourd'hui, la brunette ne s'était jamais laissée aller à un tel point. Et elle le regrettait. En effet, c'était tellement agréable qu'elle arrivait à regretter de ne pas s'être laisser aller plus souvent aux côtés d'Edward. Il avait pourtant toujours tout fait pour qu'elle accepte, mais trop têtue et entêtée comme ce n'était pas permis, la brunette avait jusqu'alors toujours refusé net. Idiote quelle avait pu être décidément !

Edward conduit pendant un long moment, jusqu'à ce qu'ils s'arrêtent dans une station service pour que Maria puisse acheter quelque chose, et qu'Edward prenne un café. Il lui en proposa un, ce qu'elle refusa poliment. Elle n'en avait – étonnamment – pas envie à vrai dire. Allant dans la boutique à son entière disposition car il n'y avait absolument personne en ce moment, la brunette se rendit du coin des peluches. Elle voulait en acheter deux. Une pour Ambre, et une autre pour leur fils, Aaron. Il grandissait tellement vite ce petit bonhomme d'ailleurs. Maria eut un sourire apaisé en pensant à ses deux enfants, en oubliant complètement ce qui s'était passé avec Samuel quelques temps plus tôt. Ceci n'était plus si important aux yeux de la brunette, trop heureuse présentement pour se miner encore le moral avec de telles pensées négatives. Les problèmes, elle les gérerait à la rentrée, après avoir dit « oui » à son homme, point final ! Une fois à la caisse, O'Berkeley croisa le regard amusé de son compagnon. « J'ai accepté de m'éloigner d'eux, pas de ne plus penser à eux. » Lui avoua-t-elle, rougissant légèrement. Elle paya ses trouvailles et quelques minutes plus tard, ils reprirent la route.

Dans la voiture, le silence était roi, ce que Maria ne supporta pas longtemps. Cette dernière se mit à la rechercher active d'une statio de radio agréable. C'est alors qu'en appuyant pour la énième fois consécutive sur le bouton « + », elle tomba sur une chanson à laquelle elle n'aurait pu penser : « A whole new world ». Une chanson du dessin animé Aladdin. Dessin animé qu'elle connaissait d'ailleurs drôlement bien. Voilà pourquoi... « Unbelievable sights, indescribable feeling. Soaring, tumbling, freewheeling through an endless diamond sky. A whole new world, a hundred thousand things to see. I'm like a shooting star, I've come so far, I can't go back to where I used to be. » Cette chanson, Maria la connaissait par cœur depuis des années. Voilà une chose qu'Edward ignorait totalement d'elle, à vrai dire. Lorsque ce dessin-animé par les production Disney était sorti, la brunette n'avait pas pu résister et était aller le voir, et cela remontait maintenant à un petit paquet d'années. Mais elle était toujours aussi fan. Et étrangement, depuis qu'elle était avec Edward, cette chanson prenait tout son sens, aussi niaises pouvaient être les paroles, certes. Tournant les yeux vers l'homme de toutes ses pensées, la brunette le vit surprit. « Quoi ? Tu n'es pas le seul à aimer les trucs pour enfant, O'Malley. » Déclara-t-elle, amusée de sa réaction en l'entendant chanter. « A whole new world, that's where we'll be. A thrilling chase, a wondrous place, for you and me. » Et la chanson se termina, tout naturellement.

Maria refusa bien rapidement que je lui prenne un café, ce qui eu le don de m'étonner. Car oui, la brunette est une grande adoratrice de ces boissons chaudes en temps normal. Mais je ne cherchais pas plus loin et me dirigeais vers la machine. Je plongeais mes mains dans mes poches, dans l'espoir d'y trouver quelques pièces. Mes doigts en agrippèrent une. Parfait, c'était assez. Ainsi, je l'insérais dans la fente, appuyais sur un bouton pour avoir un long café noir et sucré. Et en attendant que le gobelet se remplisse, je me baissais pour récupérer ma monnaie. J'attrapais mon café, offert avec une petite cuillère blanche en plastique pour y mélanger le sucre déjà à l'intérieur, puis mes yeux bleus recherchaient Maria. Elle entra bien vite dans mon champs de vision, alors qu'elle se trouvait à la caisse, avec deux peluches dans les mains. Je ne pus m'empêcher de rire en voyant la scène. Oui, O'Berkeley est ce genre de femme a toujours vouloir faire plaisir à ses enfants. Et même lorsque l'on tentait de passer du temps juste tous les deux, loin de nos mômes, elle gardait toujours une pensée pour eux. Dans le fond, c'était très mignon. « J'ai accepté de m'éloigner d'eux, pas de ne plus penser à eux. » Ses joues légèrement rosées me firent craquer. Je déposais un baiser sur sa tempe gauche en enroulant son corps de mes bras, montrant involontairement à l'homme en face de nous que j'étais terriblement amoureux d'elle. « Par contre, tu ne me payes pas de peluche à moi. » Une moue faussement déçue sur le visage, avant de rire.

Puis nous reprîmes le chemin pour le Comté de Kerry. Maria s'occupait de la musique et là, à ma grande surprise, elle trouvait une station qui diffusait des chansons de dessins animés Disney. Et là, elle se mit à chanter ''Ce rêve bleu'' d'Aladdin. Mes sourcils se haussèrent, alors que je riais de bon cœur tout en conduisant. C'était surprenant dans la mesure où c'est moi qui, à la base, est un homme qui adore les choses destinées aux gamins. « Quoi ? Tu n'es pas le seul à aimer les trucs pour enfant, O'Malley. » Je me pinçais les lèvres avec amusement. « Oh, tu fais ce que tu veux chérie. » Je tournais un cours instant la tête vers elle avant de chanter avec elle. Après tout, je suis un grand fanatique des Disney et je dois connaître les chansons par cœur, sauf celles des nouveaux. Les nouveaux Disney n'ont plus autant de gueule aujourd'hui, bien que je me plaise tout de même à les regarder avec mes enfants. « Mon rêve bleu. Ton rêve bleu. Aux mille nuits. De paradis. Il durera pour toi et moi, toute la vie » Je ne peux m'empêcher de rire à nouveau. On m'a toujours dit que je chantais assez bien, mais Maria se débrouillait également à ce niveau. Plusieurs chansons de Disney suivirent et je me sentis quelque peu idiot de les connaître toutes. Mais au final, nous rigolâmes beaucoup. « Au fait, tu m'as dit que tu étais déjà venue en Irlande il y a longtemps. Qu'est-ce que tu avais visité ? », lui demandais-je avec un certain intérêt.

Après le temps de route nécessaire, nous arrivâmes jusqu'au Comté de Kerry. Je lui fis visiter Tralee, la plus grande ville du coin – où nous achetâmes à manger pour le soir –, puis la péninsule de Dingle. « Voilà, tu ne peux pas être le plus à l'Ouest de l'Irlande. », lui lançais-je avec amusement. Des falaises, de verts pâturages, on pouvait y voir des vaches comme des moutons. Puis le soir venu, nous décidâmes de monter la tente sur la plage, dans un endroit un peu isolé du vent. J'allais préparer un feu en aller chercher sur la plage de sable du bois comme des brindilles. Et j'allumais le tout grâce à mon zippo noir. La nuit était tombée et le feu de camps restait très agréable. Finalement, je lançais un paquet de chamallows dans les mains de Maria avec un pic, le tout acheté plus tôt. Et non, on ne fait pas un feu de camp sans faire griller ces petits délices. Enfin personnellement, je ne m'en passais pas.

Maria & Edward

Pendant de longues années, Maria avait été extrêmement attachée à son petit confort personnel. Et par confort personnel, il fallait y interpréter les hôtels, les endroits de luxe, et tout le tralala qui pouvait bien aller avec. Il fallait dire qu'elle avait été aussi élevée comme cela. Une fille issue de riche famille ne perd pas ce genre de petites habitudes, devenues presque quotidiennes et normales, du jour au lendemain. Voilà pourquoi, il y a encore dix ans, jamais Maria n'aurait pu faire ce qu'elle faisait présentement avec son compagnon. Partir comme ils avaient pu le faire plusieurs heures plus tôt, laissant absolument tout derrière eux ; enfants, mariage, carrières. Tout. Pour leur bien. Car oui, Edward et Maria en avaient grandement besoin, surtout en ce moment, pour des raisons qu'il était clairement inutiles de remettre encore une fois sur le tapis. Alors ils étaient tout simplement partis. Non pas comme deux voleurs, mais presque. Pouvait-on le leur e faire le reproche ? Pas après ces dernières semaines, non.

« J'ai l'impression d'avoir douze ans. » Avoua-t-elle à Edward en attrapant au vol le paquet de chamallows qu'il venait de lui envoyer pour qu'elle l'ouvre et qu'elle puisse alors se servir. Alors c'était donc de cela qu'il raffolait ? Intéressant. Maria ne put réprimer un sourire en le voyant qui passait ses mains près du feu comme pour se les réchauffer – ce qui n'avait nul besoin d'être puisqu'il devait encore faire au moins 23°C ici, en ce moment, bien que le soleil ait fait ses adieux jusqu'au lendemain pour quelques heures. Il n'y avait pas ou très peu de vent, ce qui aidait à garder une bonne température extérieure. Nickel. Edward avait gentiment monté la tente, sans aucun problème. Un vrai professionnel décidément ! « Mais ce n'est pas désagréable, bien au contraire. » Elle regard Edward le temps de quelques secondes et lui sourit. Il semblait apaisé, comme il était d'ailleurs rare de le voir apaisé. Maria devait se considérer chanceuse d'avoir la possibilité de le voir de nouveau dans cet état.

« Il y a une question que j'aimerai te poser, Ed. » Maria ne savait pas vraiment si c'était exactement le bon moment pour entamer une discussion des plus sérieuses, seulement elle avait besoin d'évacuer ce doute qui la prenait depuis qu'elle avait su pour son nouveau poste au sein de l'université dans laquelle ils travaillaient tous les deux. « C'est...c'est à propos de mon poste. » Les dès étaient jetés, même sans qu'il ne sache encore ce qu'elle allait bien pouvoir lui demander, Maria savait que les dès étaient dorénavant jetés et qu'il serait incapable d'échapper à la conversation. Tant pis, il lui suffirait d'aller au bout des choses et de se montrer courageuse. « Est-ce que ça va devenir un problème ? » Sa question restait vague, et Maria n'était pas innocente à cela, elle voulait qu'il puisse lui dire ce qu'il en pensait véritablement. Sans faux semblant. Juste la vérité, et ce qu'il pouvait ressentir. Et comme pour se donner du courage, la brunette fit griller rapidement un chamallow qu'elle mit entièrement dans sa bouche.