« Ho aller stp fais un effort, tu voudrais pas juste te taire l’espace de quelques minutes ? nan ? bon alors juste quelques secondes à force je vais devenir sourd. », cela faisait pratiquement une heure qu’Ewan avait commençé à pleurer pour au final ne plus s’arrêter. Au début j’avais cru que c’était à cause que je l’avais laissé sans son papa toute la journée pour que je puisse assister à quelques cours, je détestais laisser mon enfant dans les bras d’une autre personne, et qui plus est toute une journée, mais si je voulais avoir mon diplôme je devais bien faire quelques sacrifices. D’autant plus qu’avec le proviseur sur le dos qui veillait à ce que mon petit homme ne soit pas un « handicap » à mon cursus scolaire je n’avais pas le droit à la moindre erreur, vraiment pas facile de jongler entre la vie d’étudiant et celle de parent…Heureusement je pouvais me dire que je n’étais pas seul dans ce cas la, ce qui en quelque sorte me réconfortait bien que cela était une façon de penser plutôt égoïste. J’avais beau adorer mon enfant ces séquences de crises qui se faisaient de plus en plus régulière m’exaspéraient un peu plus chaque jour, très certainement que chaque parents ont déjà été dans cette situation. J’avais comme l’impression qu’Ewan se vengeait de moi pour l’avoir laisser sans son papa, mon enfant rancunié ? J’avais beau tout essayer rien n’y faisait, je n’arrivais pas à le faire taire, lui donner à manger il me recrachait son lait, lui faire faire l’avion lui faisait rendre le peu de chose qu’il avait avalé sur moi et lorsque j’avais tenté de le faire dormir il avait tout simplement augmenté l’intensité de ses pleurs, j’étais ce que l’on pouvait appeler un papa en détresse.
C’était la fin de la journée et bon nombre de choses attendaient d’être faite, le ménage, le dîner et puis les révisions aussi, plus vite j’arrivais à le faire taire et plus vite je pouvais continuer ma journée. La seule chose que je n’avais pas encore essayé et qui habituellement l’apaisait été une ballade, peut être que depuis le début c’était ce qu’il cherchait, sortir. Si jeune et déjà si intelligent, il avait vraiment tout de son père. Tentant le tout pour le tout je m’habillais moi et ensuite ewan et le prit dans mes bras pour une virée entre hommes, n’ayant pas les moyens d’investir dans une poussette ou autres trucs je priviligié le fait de le garder dans mes bras, chose qui ne me dérangeait absolument pas.

Après une quinzaine minutes de marche le bébé semblait s’être calmé et à présent il dormait à point fermé et bien que j’avais l’occasion de rentrer chez moi l’envie m’étais passé et l’idée de continuer cette ballade était d’un seul coup devenue beaucoup plus tentante. Traversant l’un des nombreux parcs aux alentours du campus , je n’avais aucun mal à assumer le fait d’être un jeune père qui allait encore en cours, et bien que tout autour de moi se trouvaient de nombreux étudiants qui rêvisaient ou bien chahutaient entre eux moi je me sentais parfaitement à l’aise au milieu de cette foule et ma plus grande crainte était que tout ce bruit ne réveille le bébé.
Décidant de prendre une petite pause je prenais place sur l’herbe ,sous un arbre à l’ombre du soleil qui tappait très fort aujourd’hui, tout en faisant attention à ne pas faire de geste brusque pour ne pas réveiller ou bien blesser Ewan. Posant ma tête contre le tronc d’arbre je fermais les yeux tout en prenant une profonde inspiration profitant du calme provisoir tout en laissant une douce brise fraiche venir caresser mon visage. Un peu de répit dans cette journée de fou ne faisait pas de mal.

« Qu’est-ce que t’arrives mon cœur, c’est le décalage horaire ? ». D’un air inquiet, la jeune Callaway observa Andrea, six mois, pleurer toutes les larmes de son corps. Elle avait pourtant fait tout comme il fallait. Perplexe, elle pose le revers de sa main sur son front, mais fut rassurée automatiquement. Il ne semblait pas avoir de fièvre. Et c’avait été le même refrain tous les jours depuis que la jeune femme était revenue de Paris et de son échange avec la Sorbonne. Il fallait dire que son fils avait passé plus de temps en France que dans sa ville natale, plus de temps avec des inconnus qui ne parlaient pas anglais qu’avec son entourage. De son côté, Evan avait plutôt l’impression d’être revenue à Berkeley tel un fantôme. Elle avait passé quatre mois loin de cet endroit pourtant si familier, et dieu savait qu’il n’avait pas changé entre temps. Elle regrettait d’ores et déjà la pause si bénéfique que la Sorbonne avait pu lui apporter et c’était à contrecœur qu’elle avait fait ses bagages quelques jours auparavant. Mais l’échange avait pris fin et il était impossible pour elle de rester plus longtemps. De plus, tous ses amis qui avaient participé à cet échange avec elle rentraient également, ce qui voulait dire qu’elle aurait été toute seule. C’était le vague à l’âme qu’elle avait pris l’avion, et perturbée qu’elle avait posé ses pieds sur le sol californien. Alors qu’à Paris elle devait porter manteau et écharpe, ici le soleil apportait une chaleur accueillante et bienvenue. Elle avait du en quelques heures à peine se réhabituer à un environnement qu’elle reconnaissait à peine, malgré quatre années passées là-bas. Le changement avait du être encore plus dur pour son bébé et frustrée, elle s’assit sur le bord du lit, à la recherche de quelque chose pour le calmer. Une illumination lui traversa l’esprit. Elle savait ce qui pourrait le calmer. A Paris, et même avant qu’ils n’y partent, la sensation d’être bercé lors d’une promenade en poussette suffisait à le calmer immédiatement. Elle pria pour que ça n’ait pas subitement changé.

Quelques minutes plus tard, Evan et Andrea arrivèrent dans le parc de Berkeley. Elle aurait pu choisir un endroit plus calme mais peut-être que de voir un peu de monde suffirait à l’apaiser. Elle poussa lentement la poussette et Andrea sembla sécher ses larmes petit à petit. Elle lâcha un soupir de soulagement. Dieu que c’était dur d’être mère. Plus encore lorsqu’on était mère célibataire. Au bout de quelques minutes de poussette supplémentaire, le petit semblait dormir à poings fermés. Merveilleux, pensa-t-elle. Un peu de tranquillité était tout ce dont elle avait besoin. La Thêta s’apprêtait à partir lorsqu’elle reconnut un visage familier parmi toute la foule. Son cœur manqua un battement. Elle s’approcha doucement de Liam, un père célibataire, tout comme elle. Ils ne s’étaient pas vus depuis des mois, depuis son départ à Paris en fait, le retrouver ici lui rappela leurs vieilles habitudes – ou presque. « Liam Lancaster ! Je vois que le parc est toujours le repère idéal pour calmer un enfant en détresse ! » Elle se mit à rire avant de venir s’asseoir elle aussi contre le tronc d’arbre sur lequel il semblait se reposer. Leur relation n’était pas très conventionnelle mais parmi tous ces gens, il était sans aucun doute le mieux placé pour la comprendre et l’aider. Lui aussi avait un enfant et devait l’élever seul, rien que par cela, elle se sentait proche de lui. Sa présence la rassérénait dès lors qu’elle doutait d’elle, de ses aptitudes à élever Andrea et de toute autre peur concernant sa maternité. « C’est bon de te revoir après tout ce temps ! Qu’est-ce que tu deviens ? » Elle se sentit presque automatiquement stupide. C’était incroyable, alors qu’ils étaient si proches avant son départ à Paris, qu’elle se sente aussi mal à l’aise, comme si elle n’allait plus rien trouver à dire. Pourtant, elle le connaissait bien, du moins c’était la sensation qu’elle avait, Evan aurait du être capable de dire autre chose que des banalités d’usage. Mais tant pis, maintenant que c’était lancé, il n’y avait plus moyen de revenir en arrière. Elle appuya à son tour sa tête contre le tronc d’arbre, attendant une réponse de la part de Liam, une réponse qui la réconforterait, comme il savait si bien le faire, du moins l’espérait-elle.

Venir à ce parc était pratiquement devenu une habitude pour moi et mon enfant, régulièrement nous nous rendions en ces lieux, que ca soit pour y trouver un certain apaisement ou bien passer un de ces moments priviligié entre père et fils ou alors pour tout simplement faire une simple ballade. Il s’en était passé des choses dans ce parc, c’était ici que j’avais fait de nombreuses rencontres, certaines plus agréables que d’autres, c’était un lieu que j’appréciais tout particulièrement. Aujourd’hui ma venue s’expliquait par un besoin urgent de tranquilité, avec tout ce monde autour ce n’était certes pas chose facile et pourtant j’avais réussi à trouver ce que j’étais venu chercher, le bébé s’était finalement endormi et moi je faisai abstraction de tout ce qui m’entourait pour ne me concentrer qur sur une seule chose, mon enfant, rien n’était plus important à mes yeux que son bien être mais après tout ça devait être la priorité d’une grande majorité de parents. Alors que je profitais du calme que je savais éphémère quand d’un coup j’entendis mon nom dit avec un certain enthousiasme qui venait perturber le calme qui avait finalement été plus court que je ne l’aurais cru. Ouvrant brusquement les yeux je tournais rapidement la tête vers l’origine de l’appel tout en faisant attention de ne pas brusquer l’enfant. Je fus agréablement surpris en voyant Evan s’approcher de moi avec son bébé en poussette. Voila déjà bien longtemps que je n’avais plus revu la jeune femme dans les parages, j’avais cru comprendre qu’elle avait prit part à une sorte d’échange scolaire qui avait pour pour destination Paris, la capitale française. Echange que j’avais malheureusement loupé dû à mon année d’absence que j’avais passé au soin de mon enfant et enmener son enfant dans un pays étranger, le faire voyager, alors qu’il n’était encore âgé que de quelques mois n’était pas vraiment une bonne idée. Prenant la remarque de la jeune femme avec humour je me poussa quelques peu pour lui laisser une place à mes côtés, « à ce que je vois je n’ai pas été le seul à avoir eu l’idée. ». C’était souvent que moi et la jeune femme nous nous rencontrions dans le parc parfois volontairement et d’autre fois involontairement mais le résultat était toujours le même, de grande discussion que ça soit autout de nos enfants ou bien sur d’autre chose d’autant plus importante. Laissant Evan prendre place à mes côtés je me contentais de simplement l’admirer avec un léger sourire en coin, il était bon de revoir un visage familié en ce lieu. Tandis que je m’apprêtais à moi-même prendre la parole la jeune femme me coupa l’herbe sous le pied en prenant les devants pour me demander de mes nouvelles. Moi qui étais si complices avec elle avant son départ aurais cru que l’on aurait put peut être sauté les banalités d’usage pour entrer directement dans le vif du sujet. A priori elle voulait le faire de manière plus conventionnelle, alors qu’il en soit ainsi… »ben écoute moi je vais pas mal, tu sais je fais toujours du mieux que je peux pour jongler entre ma vie d’étudiant et celle de parent mais bon c’est pas à toi que je vais à prendre que c’est pas toujours facile. ». Il est vrai que j’avais réussi à bien faire la part des choses entre mes études et mon enfant mais parfois il m’arrivait encore d’être quelque peu submergé et de parfois avoir besoin d’aide extérieur.

A présent c’était à mon tour de poser les questions, et des questions j’en avais, en quatre mois d’absence il avait dû en arriver des choses et curieux comme j’étais je voulais bien évidemment tout savoir, « alors ce voyage en France c’était comment ? tu as pu voir tout ce que tu voulais à Paris. », étant anciennement parisien je savais que beaucoup de touriste se plaignaient souvent de ne pas avoir eu temps de tout voir, pourtant Paris n’était pas si grand que ca. Après quelques secondes de répis je reprenais de nouveau la parole, « tu sais ces derniers mois ta présence ma manqué. ». Evan était la seule qui me comprenait vraiment pour tout ce qui concernait le bébé et puis être en présence de la jeune femme était plutôt agréable.

S'ill y avait bien une chose qui avait manqué à Evan tout le temps où elle s’était trouvée à Paris, c’était bien de passer du temps avec Liam. C’était leurs bébés respectifs qui leur avaient permis de se rencontrer l’un l’autre, rencontre fortuite mais qu’elle n’aurait regretté pour rien au monde. Durant de nombreux jours, c’était devenu une habitude, de venir ici passer du temps. Ils se servaient toujours de prétexte de « promener les enfants », pour éviter d’admettre qu’ils venaient simplement pour se voir l’un l’autre. Il n’était pas aisé de trouver quelqu’un capable de la comprendre sur le campus. Chacun avait ses problèmes, sa vie, ses études, et peu étaient de jeunes parents célibataires. Liam était comme tombé du ciel, pile au moment où elle finissait par penser qu’elle resterait seule, ad vitam aeternam, sans personne pour la comprendre, l’aider, ou même la soutenir. Ils avaient énormément de choses en commun, comme si le destin s’était amusé à les mettre sur le chemin l’un de l’autre parce qu’ils étaient capables de voir chez l’autre ce que personne ne pouvait voir en temps normal. Du moins, c’était la sensation que la Thêta ressentait. Si lui pensait la même chose d’elle, elle n’en savait rien, mais elle supposait que c’était le cas, autrement ils ne se seraient pas retrouvés chaque jour au même endroit au même moment. Son apparition avait été providentielle. D’inconnu notoire, il était devenu une connaissance, puis un ami. Ils avaient longuement parlé de leur vie, en long, en large, en travers, particulièrement de ce qu’ils avaient en commun, à savoir Andrea et Ewan. Comment ils s’étaient retrouvés à devoir élever leur enfant seul, ce genre de choses que seuls de parents pouvaient comprendre.

Cependant, il y avait certaines choses qu’elle ne voulait pas encore révéler, à propos de son passé. Après tout, elle ne connaissait Liam que depuis quelques mois, et même à ses amis les plus proches, elle ne leur avait parfois rien dit. La peur d’être jugée, d’être mal vue, ou que cela crée une sorte de fossé entre les deux, probablement. C’était une chose de raconter ses déboires avec William, s’en était une autre de se confier sur des sujets plus sensibles, comme le fait qu’elle ait été violée, par exemple. Le jeune homme semblait content de la voir, et pour cause, étant donné tout le temps qu’ils avaient passé loin l’un de l’autre. Il avait été son pilier durant de longues semaines, et tout à coup, Evan sentait qu’elle pouvait de nouveau se reposer sur lui. « Et non, tu n’es pas le seul. Ca reste l’endroit préféré d’Andrea dès lors qu’il faut le calmer… ». A croire que la verdure avait un effet relaxant sur le bébé. C’était à n’y plus rien comprendre. Pour la première fois depuis longtemps, la jeune femme se sentit gênée, comme s’il régnait une tension étrange entre eux deux, dont elle n’arrivait pas à identifier l’origine. Pouvait-on passer de très proches à quasi-inconnus en l’espace de quatre mois ? Apparemment oui. Sa question semblait avoir pris au dépourvu Liam, qui n’hésita toutefois pas à lui répondre, avec son naturel légendaire. « Oui, ça, pour ce qui est de jongler, j’en connais un rayon. D’ailleurs je ne devrais pas être renvoyée de Berkeley. Pas pour l’instant du moins. » Elle était en effet depuis la rentrée en période probatoire. Elle avait jusqu’à décembre pour que sa moyenne remonte à 70/100, ce qui, a priori, semblait être le cas. Elle ne pouvait pas se reposer sur ses lauriers pour autant, tout ce qu’elle avait réussi à obtenir n’était qu’un simple sursis, rien de plus. Histoire de lui rappeler, si besoin était, qu’être mère à 21 ans était tout sauf facile, surtout lorsqu’on devait l’élever seule. La question de l’Epsilon à propos de Paris fit ressurgir en elle des tas de souvenirs. « C’était merveilleux… Je ne pourrais même pas tout te décrire. Passer quatre mois là-bas, c’est incroyable, c’est une ville somptueuse. J’avoue que je suis triste d’être rentrée. Tout manque de saveur ici, comparé à la France ». Elle soupira. « Oui, j’ai vu tout ce qu’il y avait à voir, j'avais mes guides personnels, veinarde que je suis ! » Elle eut un sourire nostalgique, revoyant Manon, Constance, Catahleen et elle à la Tour Eiffel, se prenant en photo, ou alors Matthew, Manon et elle posant devant la fontaine Saint-Michel. Tout ça lui paraissait déjà bien loin. La remarque de Liam la fit sourire à nouveau. A elle aussi il lui avait manqué. Il était étrange de voir combien il lui avait été facile de s’attacher à lui, elle qui se montrait si méfiante d’ordinaire. Elle tourna la tête vers lui. « La tienne aussi. Les parents célibataires à Paris, ça court pas vraiment les rues ! » Elle se mit à rigoler. « Heureusement que je suis de retour ! Alors dis-moi, qu’ai-je manqué sur le campus ? Des potins croustillants à me raconter ? »

Qui aurait put croire qu’avoir un bébé pouvait nous ouvrir à d’autres horizons. La naissance d’Ewan m’avait nou seulement fait découvrir un sens qui m’était encore inconnu du mot responsabilité, ne plus penser qu’à soi même avait été pour moi une chose nouvelle, d’un naturel égoïste je devais à présent penser pour deux, chose à laquelle j’avais eu beaucoup de mal à m’adapter. Grâce à cet enfant j’avais également l’opportunité de me rapprocher de certaines personnes auxquelles je n’aurais jamais porté d’intérêt, Evan faisait partie de ces personnes. Nos enfants étaient avant tout ce qui nous avait rapproché et même si je continuais à essayer de me convaincre que chacune de nos rencontre n’étaient que le fruit du hasard je peinais de plus en plus à me voiler la face, pourquoi refusais je d’admettre une réalité qui était pourtant si évidente ? Tout simplement car je ne pouvais me permettre d’admettre qu’en un laps de temps très court je m’étais laissé aller avec autant de facilité envers une seule personne. Il était vrai qu’elle et moi avions énormément de chose en commun ,comme si nous avions toujours été destiné à se croiser, mais je ne pouvais faire confiance à quelqu’un en une période si courte. J’avais pensé que le départ de la jeune femme à Paris durant quelques mois allaient m’aider à me rendre compte que finalement elle ne m’était pas si vital et que je pouvais très bien me passer des conversations au parc que je partageais avec elle. Cependant l’effet de ces quelques mois eut tout l’effet inverse que j’espérais, dire qu’elle m’avait manqué n’était pas mentir, loin de la, je n’avais personne avec qui partager mes problèmes de jeune parent, ou en tout cas personne qui pouvait réellement me comprendre.
Malgré le fait que je m’étais rapproché, plus vite que la normale, d’Evan j’avais fait en sorte de garder pour moi les côtés les plus obscurs (de la force ) de mon passé. Je m’étais abstenu de tout révéler de moi, c’était vrai mais pas pour les mêmes raisons que les autres fois, ce n’était pas par méfiance que j’avais délibérément laissé certains passages de mon passé dans l’ombre mais plutôt par honte. Car oui une fois qu’elle aurait réellement découvert tout de moi je ne serais plus le même à ses yeux, et le fait d’être regarder différement suffisait à me convaincre de continuer dans mon mensonge.

« Parfois j’ai l’impression de vraiment rien comprendre aux enfants. », en effet j’avais beau à chaque fois me mettre en quatre pour que mon enfant soit le plus heureux, et calme, du monde et ce ne suffisait pas tandis qu’une simple ballade au parc suffisait à l’apaiser comme jamais. Il fallait croire que j’avais encore beaucoup à apprendre pour être un bon père. Un certain malaise reignait entre elle et moi, pour moi il était évident que ça venait de moi, je ne pouvais être totalement naturel alors qu’à chaque fois j’engageais une discution avec Evan je me voyais comme un menteur et qui plus est je m’étais rendu compte qu’elle m’était bien plus vital que je ne voulais l’admettre. Lorsque la jeune femme repris la parole j’eu comme un déclique, cela me rappelait quand moi-même j’avais décidé de reprendre les études et avais même eu le droit à un petit séjour dans le bureau du proviseur, à croire que je n’avais pas été le seul à avoir été sermoné et mis en garde. « si jamais t’as besoin d’aide tu sais que je suis la, que ca soit pour garder andrea pour que tu puisse étudier tranquillement ou tout autre chose tu n’a qu’à le dire. Entre jeunes parents faut bien s’entraider car il n’y aura personne d’autre pour le faire. ». C’était triste mais pourtant vrai, beaucoup était au courant de la situation de l’un comme de l’autre et pourtant il n’y en avait jamais eu aucun pour nous tendre la main, moi j’avais la chance d’avoir une amie en qui je pouvais entièrement avoir confiance mais malheureusement ce n’était pas le cas de tout le monde.
A priori la jeune femme semblait avoir été ravi de son voyage en France, en même temps qui ne le serait pas, à la voir en parler on pouvait aisément ressentir du regret en elle, « oui c’est vrai que Paris est une bonne ville pour les touristes. ». Je n’étais pas vraiment bien placé pour parler en bien de la capitale francaise, pour quelqu’un comme moi qui était totalement blasé . « oui c’est vrai que nos petites ballades au parc manquaient légèrement de saveur sans toi et andréa. ». Répliquais je avec le sourire. « Ho tu sais que je suis pas vraiment du genre commère alors pour les petits potins courstillants il faudra repasser.[/i] », le tout avait bien évidement été dit sur le ton de la rigolade essayant petit à petit de remettre l’ambiance d’autrefois. « et puis sur ce point je serais pas vraiment très utile j’ai moi aussi du faire un petit voyage à Paris, pour une réunion de famille.. » ce qui était beaucoup moins réjouissant qu’un échange scolaire.

Responsabilité. Le premier mot qui venait à l’esprit d’Evan dès lors qu’on lui parlait de bébé. Elle qui n’aurait jamais imaginé se retrouver avec un charmant bambin avant ses 30 ans au moins se retrouvait en train d’élever un bébé à présent âgé de six mois, seule, qui plus est. Alors trouver des personnes qui pouvaient savoir ce que c’était que de vivre cela, d’enchaîner nuit blanche sur nuit blanche, d’être inquiète dès qu’il pleurait, c’était comme trouver le Saint-Graal. Liam faisait partie de ces rares personnes qui ne la regardaient pas comme un alien avec Andrea, mais qui au contraire comprenaient parfaitement ce qu’elle pouvait vivre et pour cause, puisque lui se trouvait dans la même situation. Il faisait partie de ces rares personnes auxquelles elle avait réussi à s’attacher plus rapidement qu’elle ne l’aurait souhaité, elle qui était pourtant d’un naturel méfiant. Elle avait cette sale manie de refuser de faire confiance aux gens, trop habituée aux trahisons probablement. Et à juste titre, d’ailleurs. Pourtant, avec lui, tout semblait simple, beaucoup trop simple en fait. Elle lui faisait juste confiance. Alors qu’en y réfléchissant bien elle ne le connaissait pas tant que ça, l’un comme l’autre avaient convenu d’un tacite accord de garder le secret sur leur passé tourmenté. Il ne savait rien de ce qui s’était passé avant son arrivée à Berkeley et elle préférait le garder pour elle. Après tout, il n’avait pas vraiment besoin de tout savoir si ? Et elle de son côté, bien que de nature curieuse, n’avait jamais osé poser la moindre question le concernant qui ait trait à son passé. On avait tous le droit à avoir son jardin secret et les deux ne faisaient pas exception à la règle. Mais au premier regard elle l’avait tout simplement jugé digne de confiance, fait extraordinaire, elle s’en était tenue à sa première impression qui était souvent la bonne. Evan avait fini par prendre l’habitude de le croiser presque tous les jours, c’était un rituel, et ne pas le voir aurait quelque peu gâché sa promenade au parc. Bien sûr, il y avait eu Paris entre temps, mais maintenant qu’elle était de retour, elle ne voyait aucune raison de ne pas reprendre ses bonnes vieilles habitudes, d’autant que son escapade dans la capitale française lui avait permis de réfléchir un peu. A William, bien sûr, qu’elle n’arrivait pas à se faire sortir de la tête malgré tous ses efforts, mais également un peu, il fallait le reconnaître, à Liam. Ne plus le voir, et ce du jour au lendemain, lui avait fait un drôle d’effet, la poussant à se demander quelle était leur véritable relation.

Son voyage n’avait malheureusement éclairci la situation et le problème restait entier, face à lui. Elle ne savait pas vraiment quoi penser mais avait décidé de toute façon de ne pas se prendre la tête. Il arriverait ce qui arriverait, il ne lui servait strictement à rien de tirer des plans sur la comète. Aussi, elle préférait passer du temps avec lui sans se soucier du reste. « A qui le dis-tu ! J’ai du perdre le mode d’emploi spécial bébé à la naissance ! » Andrea restait un mystère pour elle, malgré toute la bonne volonté du monde et elle tentait tant bien que mal de décrypter tout ce qui se passait le concernant, malheureusement le résultat était assez peu probant, à son grand regret. « Merci, tu sais que ça compte énormément pour moi. Pour l’instant ça va, je gère plus ou moins. A défaut d’avoir un père, il a au moins une marraine et des nounous formidables, il n’a pas tout perdu. Et pareil pour Ewan, si tu as besoin de quoi que ce soit tu sais que tu peux compter sur moi, je serai là ». Elle lui adressa un sourire lumineux, qui ne se faisait que bien trop rare ces derniers temps. Liam marquait un point d’ailleurs, entre parents célibataires il fallait bien s’entraider. « Paris est une ville merveilleuse. Je pense y retourner un jour. En fait je veux y retourner, c’est sûr ! ». Seule, ou accompagnée, d’ailleurs. « Et les miennes alors ! Mes amis sont de bonne compagnie mais ça ne vaut vraiment pas une balade avec toi ! » fit-elle en riant. La dernière remarque du jeune homme la prit quelque peu au dépourvu. Il était à Paris ? Et il n’avait même pas cherché à la joindre, pour la voir, ou quelque chose dans ce goût ? Elle éprouva une certaine déception, bien qu’elle se forçât à ne pas y penser. Peut-être avait-il d’excellentes raisons pour ne pas lui avoir dit, peut-être tout simplement n’étaient-ils pas aussi proches qu’elle se le figurait. Elle tenta de ne pas montrer sa déception sur son visage. « Oh, t’étais à Paris aussi ? » Elle lui fit un sourire qui ressembla plus à une grimace qu’autre chose. « Réunion de famille ? Des problèmes avec Ewan ? »

Les enfants n’avaient jamais été ce que je préférais au monde, à vrai dire au départ je les détestait plus que je ne les appréciais. Je ne comprenais pas comment est ce que quelqu’un pouvait s’attacher à une chose si petite qui ne savait que pleurer, se plaindre et réclamer et puis en grandissant ca bougait de partout en semant la zizanie sur leur passage. Non en faite je ne les aimais pas du tout, il fallait dire ce qui était et ne pas se voiler la face, néanmoins je pouvais alors dire qu’Ewan m’avait en quelques sortes ouvert les yeux, bien que je ne jurais que par lui j’avais revu mon point de vu sur les enfants et avoir un ange comme mon fils sous ses yeux chaque jour ne pouvait que positiver le point de vue que j’avais sur les enfants, venant même à apprécier ceux des autres. Bien évidemment il y avait toujours quelques morveux insupportables qui eux auraient à jamais mon mépris. Il était évident que l’arrivé du bébé m’avait fait regarder la vie sous un tout autre angle et finalement ce n’était pas plus mal ainsi, Ewan était la personne qui me permettait de garder les pieds sur terre m’évitant de replonge avec mes vieux démons.

Le fait que j’avais anormalement pensé à Evan durant son absence me dérangeait ? Absolument pas, à vrai dire cela me paraissait naturel, peut être même un peu trop et c’était certainement ce qui était le plus inquiétant, le fait qu’elle est été autant dans mon esprit sans que cela me dérange était une preuve que quelque chose n’allait pas comme d’habitude. Est-ce que j’aimais Evan ? oui c’était certains je l’aimais bien, elle était une gentille fille qui pouvait me comprendre mieux que quiconque et surtout elle était de bonne écoute, sa présence m’était donc nécessaire et le fait qu’elle m’était si utile était la raison qui faisait que je pensais autant à elle ? J’essayais tant bien que mal de trouver une façon raisonnable d’expliquer ce qui me liait autant à la jeune femme mais rien n’y faisait, plus j’avançais et plus j’avais l’impression de me voiler la face me rendant un peu plus confus encore. Moi qui habituellement était de nature très joueur je réfléchissais un peu trop, la solution était peut être d’adopter une attitude plus laxiste, moins réfléchir et plus relâcher la pression, laisser mon côté joueur s’exprimer et ce qui devrait arriver arrivera, rien de plus compliquer. Si c’était si simple pourquoi alors je ne le faisais pas ? « si un jour tu le trouves tu me préviens. », les enfants en général restaient un grand mystère et il était souvent frustrant de voir à quel point j’avais du mal à comprendre mon fils, certainement qu’une fois qu’il aura trouvé la parole les échanges entre nous seront beaucoup plus simple, pour le moment je ne pouvais qu’attendre et essayer de m’en sortir du mieux que je pouvais. « c’est important pour le bébé d’être bien entouré, c’est bien alors si il y a des gens autour de lui sur qui on peut compter. Et content de savoir que tu arrives à t’en sortir. ». Le sourire qui d’un seul coup se mit à illuminer le visage de la jeune femme fit naître sur le mien un léger rictus qui semblait également ressembler à un sourire et c’était avec ce même sourire que je répondais « merci de ton aide, ça compte autant pour moi que pour toi. ». Petit à petit le dialogue semblait s’installer avec beaucoup plus de facilité qu’au début ce qui montrait qu’elle comme moi nous étions plus à l’aise l’un vis-à-vis de l’autre. « si tu veux un jour je t’y enmènerais et te monterais ou j’ai grandit. ». Bien que j’avais répété des centaines de fois qu’il était inutile de ressasser le passé il pouvait m’être bénéfique de partager un peu de mon enfance, après tout à Paris j’avais vécu de très bons moments, autant que de mauvais certes, mais certains restaient des souvenirs mémorables. « en même temps faut bien avouer que ce que l’on partage n’est pas très commun. » avouais je avec un grand sourire amusé. Quand j’annonça que moi-même j’avais fait une escale à Paris je pûs observer la jeune femme qui d’un coup sembla désorienté ? Non plutôt mal à l’aise voir même déçu, ne comprenant pas pourquoi elle affichait une telle mine je ne saisissais pas pourquoi cette déception était présente. Ce n’est que lorsqu’elle continuait de prendre la parole que je percuta, « non non rien avoir avec Ewan, c’est mon père qui m’avait réuni moi & mes frères pour nous annoncer son départ définitif à Londres. Donc finalement j’ai une maison inhabité la-bas. ». Hésitant à continuer je pris la décision de d’abord reprendre mon souflle avant d’enchaîner directement pour ne pas laisser le temps à la jeune femme de dire quoi que ce soit, oui oui parfois je pouvais me montrer assez maladroit avec les filles, « la bas j’avais bien l’intention de te voir mais bon la sorbonne n’a laissé filtrer aucune informations étant donné que je n’étais pas membre de l’échange scolaire, en plus j’avais Ewan qui était resté sur le sol américain donc je pouvais pas m’absenter trop longtemps. ». Au final on ne pouvait pas m’en vouloir d’avoir priviligié mon bébé.

Assise le dos collé contre le tronc d’arbre, Evan se sentait, pour la première fois depuis bien longtemps, à sa place. Plus de malaise, plus de doutes, d’incompréhension, de peur, et bien d’autres choses encore qui gâchaient sa vie à longueur de temps. Depuis son retour de Paris, elle ne s’était pas sentie une seule fois aussi bien. Pourtant, qu’il y avait-il de différent, rien n’avait réellement changé entre son départ à Paris et son retour. Excepté elle. Elle avait fui Berkeley plus qu’autre chose, désireuse pour une fois de jouer la fille lâche et de mettre ses problèmes de côté le temps de son séjour dans la capitale parisienne. Et cela avait fonctionné, au-delà de ses espérances, même. Pendant plusieurs mois, elle avait goûté le plaisir d’une vie où sa seule et unique préoccupation était Andrea. Elle n’avait plus besoin de passer son temps à douter d’elle-même, des autres, puisqu’au final, elle s’était rendu compte que tout le monde ne cherchait pas forcément à lui faire du mal. C’était sa catharsis, réaliser que le monde n’était pas rempli que de gentils et méchants, que certaines personnes l’avaient blessé sans toujours le vouloir, et vice versa. Paris en cela lui avait été bénéfique, ses amis, son fils, le dépaysement, c’était tout ce dont elle voulait et avait besoin. Mais voilà, une fois dans l’avion qui rentrait aux Etats-Unis, elle avait été à nouveau submergée par une vague de doutes et de peurs, tout ce qu’elle avait tenté de laisser derrière elle. Elle s’était retrouvée tel un fantôme sur le campus, observant la vie se dérouler, les étudiants passer, sans qu’elle ne comprenne quoi que ce soit, trop obnubilée par ce qu’elle essayait désespérément de fuir.

A vrai dire, la seule solution qu’elle avait trouvé, c’étaient des amphétamines, qu’elle consommait en plus grand nombre que ce qu’elle n’aurait du. Matthew les lui fournissait, résultat d’un chantage qu’elle avait mené de main de maître sur son meilleur ami. Sa vie, à vrai dire, se résumait simplement à son fils, les cours et les amphétamines. Rien de très glorieux donc pour la jeune femme. Et pourtant, à l’heure actuelle, elle retrouvait un peu de ses anciennes habitudes, souriant comme elle ne l’avait pas fait depuis son retour à San Francisco. Qu’il était bon de retrouver quelqu’un qui la comprenait si facilement, qui arrivait à la faire rire sans même qu’elle n’ait à se forcer et avec qui elle pouvait parler aussi simplement, aussi librement d’un tas de choses. A commencer par la maternité, ou dans le cas de Liam, la paternité. Elle qui doutait sans arrêt, craignant d’être une mère particulièrement affreuse, trouvait beaucoup de réconfort dans les paroles de Liam. Non, elle n’était pas la seule à commettre des erreurs, à douter, à avoir peur de mal s’y prendre. Il avait été un repère, un vrai pilier sur lequel se reposer et c’était naturellement que leur amitié s’était créée. Une amitié bien assez complexe, à vrai dire. Même elle, la pro pour coller des étiquettes sur les relations entre les gens – amis, ennemis, coups d’un soir, erreurs monumentales et j’en passe – était bien incapable d’en coller une à cette amitié si rapide, soudaine, et pourtant solide, comme s’ils étaient amis depuis toujours, et pourtant teintée d’une certaine ambiguïté dont elle n’arrivait pas à se défaire. Parfois, elle le voyait comme un simple ami, mais d’autres fois, plus souvent qu’elle n’aurait bien voulu l’admettre, elle ne pouvait s’empêcher de se demander ce qu’il se passerait si un jour ils sortaient ensemble. Ils avaient tellement de points communs qu’elle finissait même par croire que le destin, avec lequel elle avait quelques comptes à régler par ailleurs, s’était une fois de plus mis en travers de sa route, comme si sa route n’était déjà pas assez semée d’embûches comme ça. Alors, amis, plus ? Qui pouvait le savoir ? Certainement pas elle. Et Liam non plus, si jamais il s’était lui-même posé la question. Elle eut un sourire lorsqu’elle entendit sa remarque sur le mode d’emploi. Elle se contenta d’hocher la tête. « Ce n’est pas à toi que je vais apprendre que s’en sortir est un vaste mot dès lors que l’on parle d’enfants ! » Elle se mit à rire, plus joyeuse. Une visite guidée offerte par Liam ? Qui refuserait, franchement ? « M’emmener à Paris ? Belle perspective, crois-moi je serai la première à te le rappeler si un jour tu oublies ! » Et pour sûr, elle tiendrait sa promesse. La réponse de Liam l’amusa. Effectivement, on ne pouvait pas dire que des parents célibataires à un âge aussi jeune était chose courante. «Oui, pour le coup c’est pas très répandu. Encore que… » A nouveau, le contact semblait s’établir bien plus facilement que quelques minutes plus tôt. Ils reprenaient leurs vieilles habitudes, comme si au final ils n’avaient pas passés plusieurs mois loin l’un de l’autre. Quoique, pas tant que ça, s’il se trouvait lui aussi à Paris. Mais il la rassura bien vite, semblant comprendre la déception qui s’était emparée d’elle. « Oh… Oui l’administration est un bordel monstrueux et à Paris ce n’est franchement pas mieux. De toute façon Ewan avant tout, moi j’aurais été bien incapable de me séparer d’Andrea ne serait-ce que trois jours ! Une maison inhabitée à Paris ? Plutôt pas mal, comme ça en plus je saurais où loger quand tu me serviras de guide là-bas ! » fit-elle d’un ton amusé. Il fallait dire que la perspective de passer du temps juste Liam, elle et leurs fils respectifs n’était pas vraiment pour lui déplaire.

Les questions sur la nature de ma relation avec Evan se faisaient de plus en plus persistantes ces derniers temps, à vrai dire cette remise en question avait débuté depuis mon petit passage éclair à Paris. En allant la bas je m’étais rendu compte que la première chose à laquelle j’avais pensé était de trouver un moyen de revoir très rapidement Evan, j’avais toujours apprécié sa compagnie mais jamais avant ce petit voyage je n’avais pas envisagé la jeune femme m’être aussi indispensable. Notre relation avait évolué de façon très rapide, d’une nature méfiant je m’étais pourtant très vite confié à la belle blonde, sans pour autant trop en dire, je me surprenais même parfois à lui avouer des choses que je ne me pensais pas capable de dire. Quelques mois avant ce genre de situation ne se posait même pas, lorsque j’étais dans cet état j’allais voir la famille prenais un verre terminais la soirée dans son lit mais avec l’arrivé d’Ewan je me devais d’agir de façon plus responsable, d’être plus mature et réfléchir aux conséquences que pouvaient avoir mes choix. Changer de filles comme de chemises n’était pas un bon exemple à donné, je ne voulais pas qu’il ait une image tellement machiste et négative de son père, le bébé devait grandir dans un environnement sur et stable, voila un bon moyen pour éviter de remettre en question Evan et notre relation. Mais enr éalité était ce vraiment cette relation que je remettais en cause ou bien était ce tout simplement moi-même ? Chose qui pourrait parfaitement se comprendre, n’ayant eu qu’une seule relation sérieuse de ma vie et vu comment cette dernière se terminait j’avais toutes les raisons du monde de ne pas faire confiance à la gente féminine. Trahit, abandonnée, laissé pour compte comme je n’avais été qu’une passade dans la vie de la femme, en réalité avec tout j’aurais même pu devenir gay que personne n’aurait pu rien dire tellement mon expérience avec les femmes avaient été mauvaise, et pourtant Evan semblait être ce que l’on appelait l’exception qui confirme la règle. M’attaché si facilement à quelqu’un ne me ressemblait mais à présent que le mal était fait on ne pouvait plus rien faire si ce n’est laissé le temps agir et voir vers ou toute cette histoire allait nous mener, chose que j’étais impatient de voir.
Le tableau était simple, deux personnes dans un parc adossé contre un tronc d’arbre avec chacun d’eux en leur possession un effet, tout ce qu’il y avait de banal, il ne fallait tout de même pas en faire tout un fromage, nous étions deux jeunes parents et alors ? Il ya vait des choses bien plus étranges dans cette ville, sur ce campus, voir tous ces étudiants qui en passant parfois nous dévisageaient me mettait parfois hors de moi, à croire que nous étions des bêtes de foires. Baissant la tête vers Ewan je regardais si tout allait bien, en le voyant il était difficile de croire qu’il y avait encore quelques minutes ce petit ange me menait la vie dure, c’était ca la magie avec les enfants, en l’espace de quelques secondes ils pouvaient changer du tout au tout, que ca soit leur attitude ou bien leur comportement, c’est ce qui faisait leurs charmes et c’était également ce les rendaient si difficile à cerner. A la remarque de la jeune femme je ne pus qu’acquiescer ses dires, « oui c’est vrai, disons plus qu’on se débrouille comme on peut. ». Ce qui n’était pas faux, avec un bébé il ne fallait jamais rien prévoir car on pouvait être sur que quelque chose allait venir contre carrer nos plans, il fallait être très réactif et surtout très attentioné avec eux, c’est ce qui rendait la tâche si difficile, autrement dit n’importe qui pourrait avoir un enfant, ce qui n’était pas le cas. « je tâcherais de ne pas oublier. C’est donc une promesse, un jour on se fera un voyage à Paris, toi, moi, ewan et andrea. ». Un perspective qui me rendais d’autant plus joyeux. Petit je n’avais pas eu le droit à des ballades dans les parcs avec mes parents et les seuls voyages auxquels j’avais le droit était lorsque mon père devait se déplacer pour affaire, pour mon enfant je voulais tout autre chose, une famille soudé avec des gens autour de lui sur qui il pourrait compter. Voila pour quoi je tenais mes engagements, pour me prouver à moi-même que j’étais quelqu’un de sérieux sur qui Ewan pourrait toujours compter peu importe l’obstacle. A ma remarque la jeune femme semblait être légèrement rassurer, chose qui me soulagea, la décevoir était quelque chose que je m’interdisais, bien que quelque secrets persistaient entre nous notre relation était avant tout basé la franchise de l’un vis-à-vis de l’autre. « ho ewan était entre de bonnes mains alors je n’avais pas vraiment à m’en faire mais je déteste l’idée d’être loin de lui trop longtemps. Ho oui tu seras logé et nourrit à l’œil, tu verras les domestiques la bas sont très accueillants. », avais je mentionné la présence de quelques domestiques ? Tout semblait avoir reprit sa place, Evan ne semblait être jamais partit et comme avant nous reprenions nos bonnes discussions à mon plus grand bonheur je constatais qu’elle n’avait pas changé. Le sourire aux lèvres je regardais tout autour de moi pour profiter du calme provisoire qui semblait s’être installé, sans m’en rendre compte le parc s’était légèrement vidé et on le ressentait dans l’ambiance qui était bien moins bruillante. Cependant je ne pus profiter du paysage que peu de temps, en effet au loin je croyais reconnaître quelqu’un, une vieille connaissance que je ne désirais pas revoir dans les parages, cette personne était l’incarnation parfaite de l’expression « « les fantômes du passé ». Au même moment ou je posais mes yeux sur lui nos regards se croisèrent et imméditament je reconnu cette personne comme lui me reconnu des le premier regard. Ne voulant pas le voir s’approcher d’avantage je pris le bébé et me tournat vers Evan, « pourrais tu me le tenir quelques instants s’il te plait. ». A peine eut elle le temps de répondre que je déposais délicatement ewan sur les genoux de la jeune femme pour ensuite me lever et me diriger vers l’homme. « que fais tu ici ? », à l’entente de ma question l’homme esquissa un grand sourire avant de répondre, « je veux que tu courre de nouveau pour moi. Je sais que tu as arrêté ce genre de truc mais tu es comme un fantôme, tout le monde te croyais mort dans l’accident et finalement regarde un peu qui je retrouve à San Francisco. De toute façon en tant qu’étudiant tu n’en as plus pour très longtemps. ». Au vu des paroles de l’homme je pouvais facilement deviner que sa venu était tout sauf une coïncidence , le ton qu’il empoyait n’était pas très plaisant et sa phrase prenait très vite la forme de menace. Ne voulant pas perdre mon calme je lui conseillais de rentrer chez lui avant de lui faire volte et de retourner auprès d’Ewan et Evan. Reprenant le bébé dans les bras j’ajouta sur un ton rassurant « c’était juste un vieil ami. ». Le passé était fait pour rester de l’histoire ancienne.