Première clope du matin, journée pleine d'entrain (PV Al')

Invité

Vodka, tequila et whisky ? Mauvais mélange..

Invité

« T’es avec quelqu’un ? »

demanda le jeune homme à l’intention d’une blonde alors qu’il s’accoudait au bar.

« Pour tout te dire, oui. Mon copain est aux toilettes, il devrait être de retour d’une minute à l’autre alors tu ferais bien de t’éloigner un peu. »

« Il est comment ton copain, physiquement ? »

« Grand brun, yeux verts, teint mât, plutôt bien fringué … Pourquoi ? Il t’intéresse ? »

le questionna-t-elle en arquant un sourcil.

« Non, du tout. Mais il y a quelqu’un qu’il semble intéresser … »

Alejandro lui désigna d’un mouvement de tête deux personnes s’embrassant à pleine bouche et la blondinette reconnu tout de suite son petit-ami. Il la vit serrer les dents alors que ses yeux s’embuaient. Visiblement humiliée, elle détourna le regard et commanda un autre verre au barman.

« Je me permets de te reposer la question. T’es avec quelqu’un ? »

Elle se tourna vers l’espagnol qui plongea son regard dans le sien puis, au bout de quelques secondes, elle secoua la tête négativement pour seule réponse.

« C’est bien ce que je pensais … Jack, mets son verre sur mon compte ! »

lança-t-il à l’homme derrière le comptoir qui s’avérait être un bon ami à lui.

***

Alors qu’il dormait à poings fermés, Alejandro se fit tirer de sa rêverie lorsqu’il se prit un coup en pleine figure. Il se redressa immédiatement et vit une blonde à ses côtés. Elle devait l’avoir frappé dans son sommeil puisqu’elle semblait encore endormie. Regardant autour de lui, le jeune homme se rendit compte qu’il n’était pas chez lui mais plutôt dans une villa luxueuse. Il se dit qu’elle devait appartenir aux parents de l’inconnue avec qui il avait baisé. Il se passa les mains dans le visage puis se mit à chercher ses vêtements. Une fois qu’il les eut rassemblés, il les enfila puis quitta la chambre sur la pointe des pieds. Sur le pas de la porte il mit ses chaussures et quitta la villa. Villa qui était située tout près de la North Beach. Tant qu’à être ici, il pouvait bien aller y faire un tour. Mains dans les poches, il marcha jusqu’à l’endroit en question. Au bout de cinq petites minutes, il y était déjà. Mais apparemment, il n’était le seul à avoir pensé venir ici de si bon matin. De loin, il avait aperçu une jeune femme allongée sur un rocher fumant une cigarette. Puisqu’il n’avait pas les siennes, Alejandro alla à sa rencontre.

« La cigarette, c’est mauvais, on te l’a jamais dit ? Tu devrais me donner celles qu’il te reste, ça t’éviterais peut-être de mourir d’un cancer … »

D’où il était, Al’ ne pouvait pas voir le visage de son interlocutrice et ne l’avait donc pas reconnue.

Invité

Et toi tu devrais te mêler de ce qui te regardes, si tu tiens à la vie.

Te fatigues pas, la voilà ta cigarette.

sagement

Invité

Vêtu d’un simple t-shirt noir et d’un jeans délavé, le jeune homme pouvait sentir la brise fraîche du matin sur sa peau. Si le thermomètre ne volait pas bien haut, le fait d’être aussi près de l’eau n’aidait en rien, au contraire. Alejandro croisait machinalement ses bras sur son torse pour essayer de se réchauffer un peu quand la chose sur le rocher – en occurrence Lina - se décida finalement à ouvrir la bouche pour lui répondre. L’espagnol ne put d’ailleurs s’empêcher de laisser échapper un rire devant les fausses menaces qu’elle lui avait portées.

« Et bah … T’as peut-être pas choppé le cancer, mais le caractère de merde ça, tu l’as pas manqué. »

fit remarquer le jeune homme.

Al’ n’avait pas la langue dans sa poche, c’était bien connu. Et cette réplique ne faisait que le confirmer davantage. La voyant tirer une bouffée de sa cigarette sans même lui en proposer une, il commença à regretter de ne pas avoir cherché son paquet plus longtemps avant de déguerpir de la villa comme un voleur. Mais un paquet de perdu était surement mieux que la discussion lamentable qu’il aurait subit en restant là-bas. Malgré tout, le jeune homme n’arrivait pas à quitter cette épaisse fumée blanche qu’il aurait tant aimé sentir dans ses poumons. Quand elle sortit une autre cigarette, il se dit que ça y était, elle allait finalement mettre fin à son supplice, mais non. Elle se la mit en bouche comme une putain d’égoïste et osa même lui recracher sa fumée au visage. Se rendant bien compte qu’il n’obtiendrait rien, il poussa un soupir et leva les yeux au ciel. Mais au même moment, elle lui tendit le paquet. Par pure pitié sans doute vu le ton qu’elle avait employé pour lui dire qu’elle était pour lui.

« C’est trop gentil. »

eut-il le d’ironiser avant que la fumée ne se dissipe et qu’il la reconnaisse enfin.

C’était Lina. Cette même Lina avec qui il avait entretenu une relation purement physique mais tellement passionnelle pendant plus d’un mois. Bien sûr, ça, c’était avant qu’elle mette les voiles sans dire un mot, mettant un terme par la même occasion, à cette liaison. Mais le bellâtre oublia vite son départ en allant jouer dans le lit d’une autre. Après tout, il serait bien le dernier à pleurer pour une fille. Toutefois, il n’avait pas retrouvé cette passion chez quelqu’un d’autre et ça l’avait bien embêté. La voir là devant lui après plusieurs mois était donc plus un soulagement qu’une surprise à ses yeux. Peut-être reprendraient-ils là où ils avaient laissé les choses l’été dernier ? Ou pas. Quoiqu’il en soit, Lina avait toujours cette main tendue vers lui et comme il voulait vraiment cette cigarette, il n’attendit pas plus longtemps et saisit le paquet, effleurant la main de la jeune femme du bout des doigts.

« Qu’est ce que t’as Lina, on dirait que t’es surprise de me voir ? »

insinua-t-il, un sourire au coin des lèvres, avant de se mettre la clope au bec.

Il la trouvait bien silencieuse tout d’un coup. Cette réaction ne l’étonnait pas vraiment de sa part. Lina avait toujours été différente des autres alors lui sauter au coup aurait sans doute été trop banal pour elle. Non … Il savait pourquoi elle était si pétrifiée. Elle devait maintenant faire fasse au fait qu’elle n’avait pas prit la peine de lui dire au revoir, c’est ça. Alejandro retira d’un geste rapide la cigarette qu’il avait dans la bouche puis soupira.

« Écoutes, j’ai pas besoin d’explications, okay ? Alors, arrêtes de faire cette tête et donne-moi ton feu que je puisse allumer cette putain de cigarette. »

dit-il simplement en tendant sa main pour qu’elle le lui donne.

Invité

Tant mieux. Je ne comptais pas t'en donner une, d'explication, de toute façon.

Je croyais que tu étais au courant des risques, Alejandro. Cancer des poumons, c'est ça ?

Par curiosité, de quel lit viens-tu de te faufiler si tôt ? Et ne me dis pas que tu venais juste faire une petite balade sur la plage.. Alors ? Mauvais coup ? Femme mariée ?

Invité

Un rire amusé quitta les lèvres de l’espagnol lorsque Lina confirma qu’il n’aurait aucune explication de sa part concernant son départ soudain de l’été dernier. Il s’y attendait. Et puis, comme il l’avait si bien dit, il n’en avait pas besoin. C’est ce qui avait fait toute la beauté de cette relation éphémère qu’ils avaient eu. Ils n’avaient aucune obligations l’un envers l’autre. Donc en somme, ils étaient libre de mettre fin à cette passion qui les unissait quand ils le voulaient. Et c’était ce qu’elle avait fait. Alors pourquoi lui en vouloir ? Il y aurait bien eu une fin à tout ça un jour où l’autre, Lina n’avait fait qu’écourter la chose. Quoiqu’il en soit, maintenant ils étaient là tous les deux et elle allait devoir s’y faire. Alejandro tendit sa main droite vers la belle brune qui ne perdit pas une seconde pour y déposer le briquet qu’il avait demandé plus tôt. Il inséra la cloppe dans sa bouche et au moment où il allait l’allumer, Lina ne manqua pas de lui ressortir le truc sur le cancer. Il leva les yeux vers elle et leurs regards se croisèrent. Fronçant les sourcils, il détourna la tête avant de finir par allumer ladite cigarette.

« Je disais ça pour toi, moi j’en ai rien à foutre de chopper le cancer. Faut bien mourir un jour ou l’autre, autant que ça soit pour quelque chose que j’aime. »

répliqua-t-il en laissant échapper la fumée blanche de sa bouche par de petits cercles.

La cigarette était surement la seule chose à laquelle il pouvait promettre de rester fidèle toute sa vie. Ça et ses joints. Autrement, faut pas rêver. Alejandro est réputé pour être charmeur et volage donc les relations longues durées c’est bon pour la poubelle avec lui. La main qui ne lui servait pas se fit un chemin jusqu’à la poche de son jeans pendant qu’il tirait une taffe de sa cigarette avec l’autre. Faisant la fille faussement intéressée, Lina lui demanda d’où il venait comme ça. Elle le connaissait assez pour savoir qu’il n’était pas du matin et que s’il était ici à une heure pareille c’était parce qu’il avait fuit le domicile d’une de ses conquêtes. Le jeune homme haussa les épaules en laissant échapper un long soupir puis vit son ‘’amie’’ se décaler un peu pour lui laisser de la place sur le rocher. Fatigué de rester debout, il décida d’aller s’y asseoir.

« Je baise pas les femmes mariées, elles sont sources de problèmes. »

précisa l’espagnol avant de poursuivre.

« Et j’ai trop bu pour me souvenir si c’était un bon coup ou pas, mais par contre je me souviens qu’elle avait surpris son copain en train d’en embrasser une autre avant qu’on passe à l’action donc elle à du se donner à fond pour la cause si tu vois ce que je veux dire. »

Il tourna la tête vers elle et un sourire se dessina au coin de ses lèvres, laissant apparaître ses fossettes. À bien y repenser, c’est lui qui avait fait en sorte qu’elle surprenne son copain dans les bras d’une autre, mais bon, c’était du pareil au même au final.

Invité

Oui, Alejandro était toujours aussi égal à lui-même. Et Lina s'en était toujours foutu, de ces fichues manières, après tout elle avait sans doute passées les meilleures nuits de sa vie avec lui, mais aujourd'hui une sensation désagréable de malase lui était apparue en même temps que le bel espagnol. La jeune étudiante avait beau refouler ces sentiments qui la prenaient de toutes parts - colère, envie, malaise - ils revenaient toujours plus vite. Elle avait de plus en plus de mal à rester indifférente envers lui. Tirant plusieurs bouffées de sa cigarette, comme pour se raccrocher à quelque chose, elle n'écouta que d'une oreille la réponse d'Alejandro. Sa dernière question avait été stupide, elle en était consciente. Et la réponse du Zeta ne l'intéressait même pas. Lina tourna la tête vers l'océan, un peu perdue dans ses pensées, tandis qu'Al finissait de parler, un sourire au coin des lèvres. La belle avait du mal à se contenir. Toutes sortes d'impulsions l'assaillaient. Une seconde elle avait envie de le taper, ce qui la défoulerait, pour l'avoir laissée seule dans une telle merde. Bien qu'elle ne lui avait rien dit et ne regrettait rien de ce qu'elle avait bien pu faire faire ou taire. Une autre c'était cette fois de lui qu'elle avait envie. En effet, quelle fille aurait pu lui résisté ? Alejandro le savait depuis longtemps et en usait. Et à vrai dire, malgré toute la douleur qui se dégageait de son secret, Lina ne pouvait s'empêcher de repenser à leur ancienne relation. Non pas faite de mots d'amours niais et de balades main dans la main mais de folles nuits blanches et de roulades dans le sable. Tout comme cet été devait revenir aux yeux de l'étudiant, il en était de même pour elle. Et une autre seconde encore, elle ne supportait plus son regard et se sentait prête à partir pour échapper à tout cela. Lui ne le savait pas mais elle, elle le savait. Jamais plus elle ne le verrait comme avant. Et pourtant rien qui ne ressemblait à de l'amour ne se dégageait d'elle. Non, pour rien au monde. Il y avait juste cette foutue haine, ce foutu désir irrésistible et cette chair de poule qui la parcourait à l'idée qu'Alejandro aurait pu être le père de son enfant. Qu'elle aurait pu aussi être mère de cet enfant la terrifiait davantage. Elle voulait oublier mais le visage de l'étudiant lui rappelait tout dans les moindres détails. C'est donc pour cela qu'elle essaya de fixer plutôt sa cigarette, qui semblait malheureusement bientôt prête à être jetée, ou la plage que le jeune homme.

«Je vois.» dit-elle à contrecoeur pour répondre aux dernières paroles d'Alejandro qui pourtant n'exigeait sans doute aucune réponse.

Lina repensa à la phrase qu'il avait dite avant en allumant sa cigarette. Oui, Alejandro n'aimait que les cigarettes, les joints aussi sans doute, et.. lui. Cela Lina le savait depuis longtemps mais elle ne pouvait s'empêcher d'avoir l'impression de le redécouvrir, amérement. Avant cette manière d'être l'avait attirée, aujourd'hui elle ne savait plus. Et à la vue de toutes ses pensées qui défilaient dans sa tête, elle avait envie de vomir. Et puis zut alors, elle le connaissait et il ne changerait jamais, elle n'avait d'ailleurs aucune envie de le changer, alors pourquoi s'emmerdait-elle avec tout ça ? Et qui était-elle pour s'étonner bêtement de lui après tout ce temps ?
Lina écrasa sa cigarette sur une pierre et la jeta nonchalament.

«Tu es là depuis combien de temps ? Je veux dire à Berkeley.» lui demanda-t-elle neutrement plus pour couvrir ce silence qui la mortifiait que par réelle curiosité. Elle plongea ses yeux dans les siens tout en tentant d'ignorer toutes les sensations qui la tenaillaient.

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