Leçon n°1 : Titiller la gente féminine.
10h05. La sonnerie retentit. Jason venait de franchir les portes de l'université justement à ce moment-là après s'être offert une petite grasse matinée clandestine. Commencer les cours à 8h du matin, et puis quoi encore ? Le sommeil c'est important, ça préserve. Pour bien travailler, il faut avoir les batteries pleines. Voila ce dont Jason s'était persuadé depuis la maternelle.
Il débarqua donc en milieu de matinée, les cheveux sauvagement coiffés, et des lunettes de soleil sur le nez. Roses vifs, dans le genre androgyne. De quoi être sûr de se faire remarquer. Pour le reste de sa tenue il joua la carte de la sobriété en assortissant une simple chemise bleue pâle, négligemment boutonnée, avec un jean qui lui tombait assez pour qu'on puisse admirer son caleçon. Son sac à dos jeté sur son épaule, il déambulait dans les larges couloirs en sifflotant.
"Qu'est-ce que je fous là en fait ?"
Son regard balayait la pièce, un sourire mesquin figé sur son visage. Il toisait de haut en bas les filles qui passaient près de lui, tapait la bise à certaines ("Qui c'est celle là déjà ? J'aurai pas couché avec elle la nuit dernière ?"), et serrait la main à ses amis masculins, les seuls dont il se souvenait vraiment en fait. Jason, c'est l'un de ses mecs qui croit posséder le monde. On sait à quel point il peut être hyprocrite et beau parleur, mais pourtant, tout le monde se réjouit de lui adresser la parole. Il aime se sentir apprécié de tous, cela lui donne une confiance absolue en lui. Ainsi, il n'hésiterait pas à sautiller dans les couloirs en chantant car de toutes façons, les gens ne se permettrait jamais de le juger.
Jason s'approcha du mur où était affiché les emplois du temps, essayant vainement de trouver celui le concernant. Non, en fait, ça lui était égal, mais il est toujours raussurant de se donner bonne conscience du genre "si si, j'ai fait l'effort de chercher où est-ce que j'avais cours". Ses yeux se perdirent donc dans la masse d'horaires, jusqu'à ce qu'il trouve une cible plus intéressante à regarder. En effet, Juliet Nichols se tenait là, à discuter avec une amie certainement. Sans réfléchir, il fonça droit vers elle et, sans scrupules, se posta juste devant Juliet afin de se tourner vers son amie.
Hey, salut, on se connait pas je crois ?Il lui adressa un clin d'oeil exagéré, comme on le ferait au théâtre pour que le spectateur à trois km de la scène le remarque, un sourire satisfait de sa bêtise en coin.
Moi c'est Jason, dit-il faisant mine d'ignorer royalement la fameuse Juliet qui se tenait juste derrière lui.
Il n'était pas délibérément odieux comme on pourrait le croire, mais cette fille... impossible de savoir ce qu'il se passait, mais son instinct le poussait toujours à vouloir aller l'importuner.