Catahleen Hammersmith there's no place like berkeley › prénom, pseudo : Stéph'
› date d'inscription : 27/07/2013
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 |  Sujet: OS - merry christmas nathaniel Ven 25 Déc - 10:28 | |
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Dear You ...
Nous sommes le 24 décembre 2015 en début d'après-midi. Catahleen déambule dans son appartement. Un bas de jogging en guise de pyjama improvisé avec un débardeur et un gros gilet moelleux. Pas très joli certes mais confortable. Elle porte la tenue des mauvais jours. Celui pour lesquels on n'a envie de ne faire aucun effort. Elle s'approche de la fenêtre et voit au dehors toutes les âmes de San Francisco qui s'extasient devant les décorations de noël et qui courent dans les rues à la recherche des derniers cadeaux. Prise de frissons à l'idée que cette année, pour elle, Noël ne représente rien, elle serre un peu plus fort contre elle son gilet. Bien évidemment, elle aurait pu rejoindre San Diego pour passer les fêtes avec toute sa (trop) grande famille mais Catahleen n'avait pas la tête à rire. Surtout pas quand on a le cœur en miettes sans savoir s'il sera possible de recoller tous les morceaux un jour. Nathaniel lui manquait terriblement mais elle a décidé de faire une pause avec lui à cause de toute cette histoire avec Jamie. A cause du fait qu'il n'ait pas pu lui dire la vérité alors qu'elle lui en avait donné la possibilité. A cause de tout ceci, elle préférait rester seule et ce, même si elle en souffrait terriblement. Elle repart se rouler en boule dans un coin de son canapé à regarder des feuilletons de Noël qui la déprime plus qu'autre chose. Ses prunelles voguent sans intérêt sur les étagères de son salon qui regorgent de livres en tout genre. Au milieu de tout ce bric à brac, se trouve une boîte. Qui contient tout ce qu'elle ne lui a jamais dit. Tous ses sentiments les plus profonds mis à nu sur du papier. Feuillets qui constituent tout l'amour qu'elle ressent pour lui et qu'elle n'a jamais exprimé correctement face à lui. Un soupir nostalgique sort de ses lèvres et comme une automate, elle se lève pour prendre la boîte entre ses mains. Elle la pose sur la table sans oser l'ouvrir. Enlever le couvercle reviendrait à faire resurgir tout le passé. Et Catahleen s'était promis de ne penser qu'au futur. Son futur est Nathaniel, elle en est certaine. Sauf que la vie aime bien compliquer les choses. Mue par un courage qui sort du plus profond de ses tripes, la jeune femme attrape la boîte et les cadeaux empaquetés pour Julian. Elle se rend chez les deux hommes de sa vie et elle y va pour régler ses comptes une bonne fois pour toutes. La traversée d'une partie de la ville est plus compliquée qu'à l'accoutumée à cause de toute la circulation qu'engendre les fêtes. Mais elle tient bon. Parce que Catahleen est une véritable romantique et qu'elle va probablement effectuer le plus beau geste de sa vie amoureuse. Les péripéties du trajets terminées, elle se retrouve chez Nathaniel et toque rapidement à la porte avant que sa faiblesse ne reprenne le dessus et qu'elle ne s'enfuie en courant. Seul le silence et la porte désespérément clause répondent à son appel. Elle sort son trousseau de clés. Elle a gardé, sans savoir pourquoi, celle de l'appartement de Nathy. Consciente qu'elle n'a plus le droit de rentrer comme auparavant, elle prend cependant, le risque de le faire. Une nouvelle Catahleen est née. Personne n'est à l'intérieur. Elle aurait dû s'en douter. Ils doivent avoir d'autres projets que de rester cloîtrer chez eux un vingt-quatre décembre. Seulement pour ne pas avoir fait le chemin pour rien, elle se dirige vers le bureau de Nathaniel. Tout est extrêmement ordonné, à la limite de la maniaquerie. Dans un premier temps, elle dépose les cadeaux pour Julian et la boîte sur le bureau et fait demi-tour, prête à rentrer chez elle. Cependant, l'envie d'en relire quelques-unes s'impose à elle et la brune s'installe dans le fauteuil en cuir de son petit ami. Ses mains tremblent à l'idée d'ouvrir cette boîte de pandore. Les lettres apparaissent sous ses yeux. Elles sont toutes classées avec la date en haut à gauche. Catahleen prend la première qu'elle ait écrite. Deux ans en arrière, le 4 décembre 2013.
Tous les lundis, je te parle dans mes rêves
Tous les mardis, je cherche une explication
Tous les mercredis, je me promets de passer à autre chose
Tous les jeudis, je réalise que je t'ai perdu
Tous les vendredis, j'espère que tu me reviendras
Tous les samedis, je regarde nos photos
Tous les dimanches, je te demande pardon.
Au travers de ces quelques lignes, Catahleen exprimait déjà à l'époque tous les regrets qu'elle avait à propos de son refus de poursuivre leur aventure ensemble. Dès l'instant où le mot non avait franchi le seuil de ses lèvres, elle avait su qu'elle commettait une erreur. Et pourtant, cela ne l'avait pas arrêté. Elle replie la feuille et la remet à sa place dans l'enveloppe. Puis elle en attrape une autre au hasard. Puis une autre. Sans s'arrêter, elle lit toutes ces lignes qu'elle a écrites à Nathaniel durant plus d'une année entière.
Cher Nathaniel,
Je n'ai pas pour habitude de coucher mes ressentis sur le papier mais je vais faire une exception. Je sais que tu ne liras jamais ces lignes car je n'aurai jamais la force de t'envoyer mes lettres. Elles resteront cachées pour l'éternité et termineront avec ma solitude. J'ai passé ces dernières 24h à regarder des photos de nous. Nous étions samedi, comme tu t'en doutes avec ma première lettre. Certains diront qu'il s'agit d'une étrange fascination pour ta personne. Je répondrai à ces détracteurs qu'au contraire, ces photos m'ont permises d'ouvrir les yeux sur la personne que je suis et surtout, celle que j'aimerais être. Celle que je suis regarde un coucher de soleil sur une plage à San Francisco. Celle que j'aimerais être … Regarder ce coucher de soleil avec quelqu'un. Toi. Une âme qui épouserait la mienne. Seule la douleur de ton absence répond à ma demande. Je doute qu'elle puisse s'estomper un jour. Tout évolue et on m'a dit qu'un jour, ce serait moins difficile. Je parviendrai à savourer avec le sourire la vue d'un couple marchant main dans la main. Que ton prénom ne donnera plus envie à mon cœur de saigner. En quelque sorte, revenir à la vie. Qui sait ? Peut-être que le destin nous remettra sur le chemin de l'un et l'autre ? Sois en certain, je serai au rendez-vous.
Sois heureux, je t'embrasse,
Catahleen
Cette lettre était la première écrite après les quelques lignes du 4 décembre. A ce souvenir des heures passées sur ce fameux coin de plage en soirée, Catahleen émet un sourire triste. A cette époque, elle n'était que l'ombre d'elle même et toute sa famille chercher à la faire migrer chez eux. Pour qu'elle reprenne du poil de la bête, comme ils lui répétaient sans cesse. Tout ce qu'elle avait besoin été d'espace. Et de Nathaniel. Elle avait eu l'espace sans l'homme en question.
Cher Nathaniel,
Il semblerait que j'ai pris la bonne ou mauvaise habitude de t'écrire. Encore une fois, sans jamais rien envoyer. Les lettres s'entassent sur ma table de chevet. Parfois, je t'écris plusieurs fois dans la semaine, parfois une seule. En réalité, les mots s'ancrent sur le papier quand ta non présence se fait ressentir. Tu imagines la pile que j'aurai à la fin de ma vie ? Je crois que t'écrire éclaire mes journées. J'ose espérer que tes états d'âmes sont bien loin des miens. Certains jours, je ne suis que peine. Alors que toi, tu as Julian. Raccroche-toi à lui. Cet enfant est un soleil.Il s'ouvre chaque jour sur le monde et c'est lui qui te montrera à quel point, il est beau ton monde. Même si je ne suis pas là.Ce matin, quand je me suis levée, mon chagrin s'était un peu estompé. Peut-être qu'un jour, il parviendra à disparaître totalement. Je n'en suis pas encore à ce stade. Je dirai que la journée fut moins nuageuse que les précédentes. Je tente d'être optimiste en me disant que c'est un début. Je suis sur le bon chemin mais il suffit d'un rien. Un grain de sable dans le rouage pour que je comprenne que je fais fausse route. J'ai l'impression qu'un siècle s'est écoulé depuis notre dernière entrevue. Tout passe trop vite et moi je suis clouée dans le passé. Je regarde la pluie qui se déverse sur l'océan et les vagues rageuses qui s'échouent sur le sable fin. Je me dis qu'au Canada, c'est la neige que tu dois regarder tomber et s'écraser comme des petits bouts de coton sur le sol. Dans un espoir fou, je me dis que nous regardons peut-être dans la même direction.
Sois heureux, je t'embrasse,
Catahleen
Une larme roule sur la peau lisse de la joue de la jeune femme pour venir se mêler à l'encre et brouiller les derniers mots que cette lettre. Dans un geste vif, Catahleen l'essuie avant de poursuivre sa lecture.
Cher Nathaniel,
Aujourd'hui, j'ai eu Plum au téléphone. Je ne te l'ai jamais dit mais nous avons gardé contact malgré le faut que nous chemins se sont perdus parmi les méandres de la vie. Je crois sans mentir, pouvoir affirmer que vous vous parlez régulièrement également parce qu'au son de sa voix, j'ai vite su qu'elle voulait me parler de toi. Mais je l'en ai empêché. Elle m'a juste conseillé de me changer les idées et de me refaire une nouvelle liste de ce que je voudrais accomplir. Je me souviens du nombre de fois où tu t'es moqué de moi et de mes fameuses liste. Vous me preniez tous psychotique mais au final, le fait d'en faire m'a fait du bien. Tu connais le haut du classement ? Être heureuse est en premier sur ma liste. Mais être heureuse reviendrait sûrement à devoir t'oublier en partie pour me retrouver dans les bras d'un autre. Et je crois que j'ai peur que tu ne l'ais déjà fait. Cette peur me tenaille le ventre. Je pourrai m'en assurer avec Plum mais je veux que cette question reste en suspens. Je ne suis pas une personne très courageuse et je crois bien que c'est là, l'un de mes pires défauts. Je n'ai parlé de ces lettres à personne. Je crois que cette relation épistolaire à sens unique me permet de changer mon quotidien morne. Ma vie est une ligne droite toute tracée. Ces quelques heures passées en ta compagnie, la rendent plus colorée et rien que pour cela, je te suis infiniment reconnaissante.
Sous heureux, je t'embrasse,
Catahleen
Elle ferme les yeux et se remémore parfaitement sa discussion avec sa meilleure amie. Elle entend sa voix la réprimander. Un sermon incessant dans lequel, elle la morigénait à ne plus vivre en autarcie. Le monde extérieur était censé être beau. Pour Catahleen, il était juste fadasse et elle survivait à tous ces jours similaires.
Cher Nathaniel,
Nous nous sommes toujours promis de faire preuve d'honnêteté … Alors il me semble juste de replonger dans quelques souvenirs. A vrai dire, je ne sais pas par où commencer. Peut-être par le commencement … J'aime penser que notre relation est incroyable pour deux personnes relativement ordinaires. Je ne t'ai jamais raconté la manière dont j'étais tombée sous le charme de l'homme incroyable et stupéfiant que tu es. Je dois l'admettre : je t'ai tout de suite vu comme mon ange gardien. Celui qui m'avait prise sous son aile lorsque j'avais intégré l'immense université qui changea ma vie. Ton aide pour mon servir de guide lors de notre fameuse première journée … Sais-tu que tu es l'homme ayant le plus mauvais sens de l'orientation de tout l'Amérique ? Mais tu as gardé le sourire malgré ce fiasco. Je crois que rien que ce détail en disait long sur toi. Sincèrement, je ne pensais pas que notre relation irait aussi loin, aussi vite. Perdue dans mes études et mon envie de réussir, j'avais oublié les plaisir simples et légers que la vie offre chaque jour. Tu m'as aidé à les redécouvrir. Tu étais stupéfiant. Tu parvenais à me faire rire en une seule parole. Tu m'offrais tes bras pour me réconforter sans que j'ai besoin de t'avouer que je n'allais pas bien. Quand je parlais, tu m'écoutais. Je n'étais pas juste une jolie fille de qui l'on pourrait profiter. J'étais plus, tellement plus. Et c'est là que j'ai compris : être proche de toi ne suffisait plus. Mais dans notre cercle, il fallait compter sur Edward et Naomi. Ils étaient là. J'ai cru pouvoir renoncer. M'éloigner sans que tu t'en aperçoives. Sortir de ta vie. Mais je dois admettre ne pas être aussi résistante que toi. Offrir mon amitié, être ta meilleure amie pour ne pas te perdre complément fut la meilleure solution. Tu continuais d'être incroyablement stupéfiant et moi, je tombai un peu plus pour toi chaque jour. Je suis si fière de toi. Admirative de ton comportement, de l'homme que tu es. Tu m'as laissé entrer dans ta vie sans rien demander en retour. Un jour, tu m'as dit que rien n'était tracé, qu'une surprise pouvait nous tomber dessus sans que l'on ne s'y attende. Tu avais raison. Tu es et tu resteras la surprise la plus stupéfiante que la vie m'aura réservé. Tu es et resteras l'unique surprise.
Sois heureux, je t'embrasse,
Catahleen
La dernière lettre. La plus importante et chère à son cœur. Elle en a sauté des dizaines mais elle ne se sent pas la force de toutes les lire. De plus, il est prêt de dix-huit heures maintenant. La nuit tombe doucement sur la ville et elle n'est pas à sa place dans cet appartement sans lui. Doucement, elle repose le couvercle pour fermer cette boîte à souvenirs. Les cadeaux sont déposés juste à côté. Catahleen se lève et vérifie une dernière fois que tout est en ordre avant qu'elle ne parte. Cependant, elle ne peut pas s'enfuir ainsi. Plus maintenant. Elle se ré-assoit sur le siège. Puis, elle attrape une feuille du bloc note de Nathy pour griffonner ces quelques mots.
Cher Nathaniel,
Il est rare que j'offre des cadeaux aussi personnels. Le temps a filé mais rien n'a changé. Tu trouveras tout à l'intérieur. Tu ne sais pas à quel point t'écrire m'a sauvé. De bien des façons. J'espère que mes lettres t'apporteront quelque chose d'aussi fort que lorsque je les ai écrites.
Sois heureux, je t'aime,
Catahleen
Son je t'embrasse qu'elle a rédigé des dizaines de fois, devient pour la première fois de sa vie un je t'aime vibrant. A bien y réfléchir, tout a changé. |
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