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MessageSujet: look at the bright side (jessie) look at the bright side (jessie) EmptyMer 18 Nov - 18:11

“ We carry these things inside us that no one else can see, they hold us down like anchors they drown us out at sea ”



Les vapeurs d’alcool avaient conduit Peter tout droit dans un état d’ébriété avancé. Si à l’origine, l’idée de cette soirée avec ces collègues mannequins ne l’avait guère enchanté, il était désormais satisfait d’avoir fait un effort. Il ne regrettait pas de leur avoir donné une chance de lui montrer qu’ils étaient différents de l’idée qu’il se faisait d’eux. A ses yeux, ils n’étaient tous que des enfants trop gâtés à qui le début de notoriété montait trop à la tête. Des écervelés avides du moindre quart d’heure de célébrité, des personnes qui avaient pour objectif ultime de faire parler d’eux façon Kim Kardashian. Mais il s’était trompé, et bien trompé. Ce monde était encore tout nouveau à ses yeux et c’est avec de nombreux préjugés qu’il l’avait intégré. La vérité, c’était que le plupart des autres mannequins avec qui il travaillait étaient des personnes comme lui, des gens normaux, qui venaient d’un milieu plus ou moins modeste et il ne s’en rendait compte que maintenant. Maintenant, en plein milieu d’un bar dans le quartier de SoHo, après de nombreux shots de tequila. Les aprioris, c’était un des démons de Peter, une de ces petites manies qui le bouffaient au quotidien. C’était quelque chose qu’il n’arrivait pas à changer, malgré toute la bonne volonté qu’il y mettait. Son temps derrière les barreaux n’avait fait qu’aiguiser cette méfiance qui le caractérisait si bien. Il était en croisade constante contre les riches, contre ceux qui prospéraient en écrasant d’autres personnes sur leur chemin, contre ceux qui avaient toujours tout eu et qui étaient les premiers à geindre, contre ceux qui n’avaient jamais eu à se battre pour atteindre un objectif et qui ne pouvaient s’empêcher de juger les autres, contre tous ces parvenus qui ne connaissaient rien à la vie mais à qui l’on donnait tout. Et ici, à New York, en plein Manhattan, ce n’était pas ce qu’il manquait. Ce genre de personnes étaient légions, et si Peter appréciait sa nouvelle vie loin des problèmes, il devait tout de même prendre sur lui pour vivre entouré de ces gens qu’il ne supportait pas sans pour autant les connaître. Alors que la soirée battait son plein, il se dirigea vers les commodités pour évacuer le trop plein d’alcool qu’il avait ingéré au cours de la soirée. A son retour dans le bar, une agitation palpable régnait et rapidement, il s’aperçut que certains de ses collègues étaient debout, front contre front avec de parfaits inconnus. Il n’avait aucune idée de ce qui avait bien pu se passer lors de se courte absence, mais cela n’augurait rien de très bon. En temps normal, Peter n’aurait pas hésité une seconde et serait rentrer dans le tas,  même si ses amis étaient en tort. Mais là était toute la différence, il ne considérait pas les mannequins qui travaillaient avec lui comme des amis et il n’était pas prêt à se sacrifier pour eux. Alors pour la première fois de sa vie, il endossa un rôle qu’il ne maîtrisait absolument pas : celui de médiateur. Il alla immédiatement séparer les deux groupes qui étaient en train de se former, mais le choix des mots qu’il utilisa pour calmer les esprits ne fût pas le plus judicieux possible. Il leur fit gentiment comprendre qu’ils étaient trop cons, qu’ils n’avaient rien dans la tête s’ils souhaitaient se battre de la sorte. Des paroles qui au lieu de calmer tout le monde ne firent qu’envenimer les choses, les insultes repartant de plus belle. Sans qu’il n’eut le temps de voir venir quoi que ce soit, Peter fut rapidement frappé à l’aide d’une chaise. Aussitôt projeté au sol, quelques mètres plus loin, il essaya de se relever rapidement, mais trop sonné, il n’arrivait pas à tenir debout sans prendre appui sur une table. Résigné, il se laissa tomber sur une chaise à côté, observant de loin l’affrontement qui faisait rage entre les deux groupes. Pendant que les coups pleuvaient par dizaine, Peter ingurgita une autre tequila afin d’anesthésier du mieux qu’il le pouvait la douleur qui émanait de son arcade ensanglantée. Déçu de ne pas être en état de pouvoir rendre le coup qu’on lui avait infligé, il se contenta de mettre un coup de pied depuis sa chaise à un individu qui tentait de fuir le combat après avoir mis deux ou trois coups, comme un lâche.

Alors qu’il était arrivé à l’hôpital d’Harlem une heure et demie plus tard pour se faire recoudre cette arcade qui ne cessait de saigner, les services d’urgence ne s’étaient toujours pas occupé de Peter aux aurores. Passablement énervé mais surtout, fatigué, il se dirigea vers un des nombreux distributeurs automatiques de l’hôpital. Il rêvait d’un café serré, il en avait grand besoin s’il ne souhaitait pas s’endormir subitement sur les bancs d’attente. Alors qu’il n’était qu’à quelques mètres de son précieux sésame, il aperçut une silhouette familière accoudée à l’un des mûrs couleur blanc maladif de l’établissement. Jessie. Il ne savait pas quoi penser de cette fille depuis qu’il la connaissait. S’il l’avait envoyé chier sans ménagement lors de leur rencontre, il avait depuis essayé de calmer le jeu à sa manière. Elle était différente de la personne qu’il avait cru cerner de prime abord. Loin de la haute société new yorkaise, elle semblait en effet être une fille bien plus simple qu’il ne l’avait cru. Mais s’il avait essayé de rattraper le coup, de se montrer plus ouvert à son sujet, il était néanmoins hors de question à ses yeux qu’il s’excuse pour son comportement. Tantôt il l’appréciait et avait une énorme envie d’apprendre à la connaître davantage, tantôt leurs rapports étaient très compliqués et Peter estimait qu’ils n’avait rien en commun. C’était de cette manière là qu’il voyait la relation qu’il entretenait avec Jessie. Un jour il pouvait être tout sourire en la voyant, le lendemain, ils feraient tout pour s’éviter. Elle était différente. Pas seulement différente de celle qu’il avait imaginé à leur rencontre, non. Elle était également différente des filles qu’il côtoyait quand il habitait encore en Californie. Mais aussi, elle était différente de toutes ces bourgeoises new yorkaises imbues d’elles-même qui avaient croisé sa route depuis qu’il s’était installé à Brooklyn. Il se décida finalement à se lancer et à aller lui parler. Si l’envie de prendre part à de longues conversations n’était pas spécialement présente, s’entretenir avec elle lui permettrait au moins de passer le temps en attendant que les médecins s’occupent de sa fichue arcade. « Salut, qu’est-ce que tu fais ici ? » Comme à l’accoutumée et sans vraiment s’en rendre compte, Peter dégageait une certaine froideur. Il n’était pas doué pour ces trucs là, il ne l’avait jamais été. Aborder quelqu’un, faire la conversation, tout cela, il n’y arrivait vraiment qu’avec ses amis d’enfance, ceux qu’il connaissait par coeur, ceux qu’il appréciait réellement. Ici, il avait certainement manqué de tact - l’hôpital n’étant pas vraiment un lieu pour les réjouissances - mais il n’y prêtait même pas attention. C’était sa manière d’être, brute, sans artifice. « T’es bien loin de Brooklyn et de ses hipsters. » Si Jessie ne venait pas des quartiers les plus huppés de New York, il  l’imaginait néanmoins vivre une vie bien confortable au milieu des classes aisées de l’arrondissement le plus en expansion de la grosse pomme.
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MessageSujet: Re: look at the bright side (jessie) look at the bright side (jessie) EmptyVen 27 Nov - 22:21


une flèche en plein cœur, un ciel à la dérive,
et je meurs de nous survivre,
un alezan sur la grève de nouveau enfin libre,
et je crève de nous survivre
julien doré, mon apache
.

Elle respire fort, des sueurs froides perlant son front. Elle a les yeux rouges, rouges de fatigue, rouges de peur. Elle a ses mains tendues devant elle, grandes ouvertes, encore tâchées de sang. Ça va faire trois heures qu'on l'a laissé planté là, dans un couloir désert au beau milieu d'un hôpital gigantesque. On s'occupe d'elle, qu'on lui a dit avec cette voix posée et réconfortante que tous les médecins utilisent pour rassurer la famille de leurs patients. Comme si c'était la première fois qu'elle entendait cette phrase : elle l'a entendu toute sa vie, Jessie. Drôle d'ironie. Elle peine à se calmer, à retrouver ses esprits. Ça tourne encore dans sa tête. Elle revoit sa mère quelques heures plus tôt, habillée d'une simple robe de chambre puant le tabac et l'alcool, se pointer sur le pas de son modeste appartement de Brooklyn. Dès qu'elle a croisé son regard, dès qu'elle a ouvert cette porte, elle a su. Elle a su, elle a senti, elle a vu. Sa mère, Sally, abstinente depuis presque un an – dix mois pour être tout à fait exact – avait replongé, une nouvelle fois. « Il s'est barré » qu'elle a crié en rentrant dans l'appartement, les joues encore humides. Simple spectatrice, Jessie tâchait de comprendre ses mots débridés par l'alcool, elle observait ses gestes désarticulés, sa démarche de funambule. « Il s'est barré, tu vois. Il voulait plus de moi, qu'il m'a dit. T'y crois à ça, toi ? Je comprends pas... J'ai rien fait de mal...» Elle a parlé pendant de longues minutes, marchant dans tout l'appartement sans s'arrêter. Le cœur anéanti, elle a déballé l'ensemble de ses désastres sentimentaux remontant à ses plus vieilles aventures d'adolescente. On y voyait là l'allure d'une femme rafistolée durant des années par la médecine, soutenue tant bien que mal pour combattre des démons qui n'hésitaient pas à se réveiller à la moindre inattention. Sally se parlait à elle-même, sa fille n'était qu'une ombre, une silhouette présente pour panser sa douleur. Jessica était, et avait toujours été, les points de suture de ses blessures. « ... Y avait un gars, il s'appelait Tom. Il ne m’aimait pas lui non plus, mais il était mignon... vraiment mignon. Et puis ton père... » Pour la première fois depuis son arrivée, sa mère a daigné poser son regard sur elle. Un regard vide et trouble. Elle a pris son visage entre ses mains froides comme si elle n'était qu'une enfant et s'amusait à la faire bouger de droite à gauche. « Ton père, c'était... mais attends, tu as école demain. Qu'est-ce que tu fous encore debout ! » Elle s'est éloignée, passant d'une tendresse momentanée à une colère soudaine. La maladie de sa mère lui remonta d'un seul coup à la gueule. A défaut de subir, Jessie a tenté de la raisonner, de lui rappeler la femme forte qu'elle était devenue, celle qui lui a avoué avoir « décroché » comme elle le disait si bien. Mais Sally s'est contentée de faire ce qu'elle connaissait le mieux : chercher son prochain sésame pour atteindre les frontières de l'ivresse. Gouvernée par ses antidépresseurs et ses quelques grammes d'alcool, elle s'est mise à ouvrir tous les placards, tous les tiroirs sans prendre le temps de le refermer. On aurait dit un animal enragé cherchant un remède à son incurable névrose. Incontrôlable, Sally claquait les portes, fouillait entre des assiettes et des couverts, elle ne s'arrêtait, elle ne s'arrêterait pas tant qu'elle n'aura pas trouvé ce qu'elle cherchait. D'un seul coup, la folie à son apogée, elle a cessé de marcher dans tous les sens : elle l'a trouvé. Sa bouteille. Prête à l'en dessaisir, Jessie a tenté de s'en emparer à son tour. Un instant, court et long à la fois, où mère et fille se débattaient l'une et l'autre pour un pauvre whisky qui n'avait rien demandé à personne. Puis, un « boum », des éclats de verre éparpillés un peu partout par terre. Comme elle, qui est tombée, entraînée par leur chute. Les yeux fixés sur sa mère, elle la voit, au-dessus d'elle, un truc tranchant dans la main. Son regard est noir, le noir de la haine. Jessie la fixe, avec ses yeux d'enfant ayant grandi trop vite. Elle la fixe mais rien ne se passe. Le noir reste. Pire, il devient plus sombre. Elle la voit s'agiter, pointer son arme vers elle. Jessie agit en un quart de secondes, elle ne réfléchit pas. Sa main attrape mécaniquement la première chose à ses côtés et la plante d'un coup bref dans le bras de sa mère : elle s'est sauvé.  

Elle respire fort, encore. Comme si elle revivait la scène. Le cœur en trombe, la voix tremblante appelant au secours et sa mère inconsciente dans ses bras. Ça ne s'arrête pas, sa tête continue de tourner. « Elle va s'en sortir. » lui lança d'une voix rassurante un chirurgien fraîchement sorti de l'intervention.  Un sourire de circonstances s'afficha sur son visage exténué. Il commença à lui expliquer le déroulement de l'opération, en prenant soin à chaque fois de souligner qu'il n'y avait eu aucune complication. Jessie ne l'écouta qu'à demi-mots mais retenu l'essentiel : sa mère allait s'en sortir. Comme toujours. « Vous ne voulez toujours pas nous dire ce qu'il s'est passé ? Vous savez, c'est normal d'être en état de choc. Mais il est préférable que vous ne gardez pas tout ça pour vous. » Elle acquiesça par habitude, un rictus de façade sur la bouche. Si elle devait lui balancer tous les sales trucs qu'elle avait vécu depuis ses vingt-trois années d'existence, il n'hésiterait pas à l'interner dans un hôpital psychiatrique. Quoi qu'elle fasse, Jessie venait de cette femme-là, elle était une partie d'elle, elle s'était construit en se calquant à sa vie instable. Elle pensait qu'une fois adulte, elle saurait mieux de se protéger de sa peine, qu'elle avancerait malgré tout, mais il n'y avait rien à faire : son monde à elle était le sien. Le cœur un peu meilleur, elle s'autorisa un moment de répit et partit s'accouder à un mur. Pour la première fois depuis des heures, elle cessa de marcher. « Salut, qu'est-ce que tu fais ici. » Une voix grave lui évita de retomber dans le tourment de ses pensées. Prise par surprise, elle tourna son regard et se retrouva face à une silhouette familière. Peter. Peter, le seul type qu'elle était capable d'apprécier autant qu'elle pouvait bien le haïr. D'une seconde à l'autre, Jessie parvint à se ressaisir alors qu'elle en était encore incapable quelques minutes plus tôt. Elle se redressa, se sentant tout de suite plus sure d'elle, et tâcha de faire bonne figure. « Ma mère. Je veux dire, c'est pour ma mère que je suis ici. » commença-t-elle, maladroite en dissimulant ses mains encore toute rouges dans les manches de son sweat. Son sweat, qu'elle s'écria à elle-même. Elle réalisa qu'elle se trouvait en pyjama, là devant tout un hôpital et qui plus est, devant un garçon dont elle était incapable de percer le mystère. « Elle va bien, j'attends juste…qu'elle se réveille. Et toi, tu as joué au gros dur, c'est ça ? » Brève, concise, Jessie tenta par tous les moyens de contourner son propre problème pour s’intéresser à ceux des autres. Ils étaient sa porte de secours. Ses yeux contemplèrent avec curiosité la petite entaille rougeâtre au-dessus de son sourcil. Etrangement, ça ne l'étonnait pas. Jessie n'avait aucun mal à l'imaginer en train de se battre en plein milieu d'un bar avec d'autres types tout aussi idiots que lui. « T’es bien loin de Brooklyn et de ses hipsters. » qu’il poursuivit, le ton sec, la voix froide. Elle détestait cette façon qu’il avait de la regarder, l’air méprisant, indifférent. Elle détestait ce ton impassible qu’il avait en lui parlant. Elle détestait son allure de beau garçon qui s’amusait à jouer les bagarreurs à la nuit tombée pour flatter son égo et séduire les jolies filles. Elle détestait son regard accusateur, sa manie de lui coller l’étiquette de la petite bourgeoise new-yorkaise. C’était comme s’il la prenait pour quelqu’un qu’elle n’était pas. « Et toi, des podiums. » renchérit-elle aussitôt, en évoquant par la même occasion leur rencontre à la Fashion Week quelques semaines plus tôt. « Tu as préféré opter pour le ring de boxe. Judicieux. » Le manque de sommeil la rendait plus aigrie, moins patiente. Whitmore était mal tombé. Il avait choisi la mauvaise soirée pour l’emmerder.
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MessageSujet: Re: look at the bright side (jessie) look at the bright side (jessie) EmptyDim 24 Jan - 23:13

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