the great escape
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.



 
AccueilAccueil  Dernières imagesDernières images  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
-39%
Le deal à ne pas rater :
Pack Home Cinéma Magnat Monitor : Ampli DENON AVR-X2800H, Enceinte ...
1190 € 1950 €
Voir le deal

Partagez

save me the waltz - pv bradford & rose

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas
Aller à la page : 1, 2  Suivant
AuteurMessage
Invité
Invité
avatar

save me the waltz - pv bradford & rose Empty
MessageSujet: save me the waltz - pv bradford & rose save me the waltz - pv bradford & rose EmptyVen 3 Juil - 0:48

« La sincérité est de verre ; la discrétion est de diamant.  »


 
Installée derrière son comptoir, un microscope vissé à l’oeil, Rose examinait avec la plus grande attention qui soit les pierres qu’elle avait reçues dans la matinée. Au fond d’un écrin en velours s’agitaient quelques diamants et une émeraude qu’elle jugeait, à première vue, d’une qualité plutôt exceptionnelle. Elle profitait de l’affluence limitée des touristes fortunés et des curieux pour s’atteler à sa passion : l’expertise des pierres. Avec une infime précision, elle recensait dans un carnet toutes les informations utiles telles que, la provenance, la pureté, la couleur, la taille et le poids. Plus tard, si les pierres s’avéraient être dignes d’intérêt et d’une qualité suffisante, elle en parlerait avec son équipe artistique afin d’en faire des bijoux d’exception. Lorsqu’elle avait quitté la France pour venir s’installer à Las Vegas, elle avait pris soin de s’entourer des meilleurs. De Montaigu n’était pas encore une maison de haute joaillerie mondialement réputée mais Rose comptait bien travailler d’arrache-pied pour qu’elle le devienne d’ici quelques années. Aussi, elle enchainait les partenariats lucratifs, remplissait son carnet d’adresses de noms prestigieux et participait à tous les galas susceptibles d’accroître sa renommée. Malheureusement, sa vie privée pâtissait de son investissement professionnel. Elle passait ses journées à la boutique et ses nuits à négocier avec les plus influents diamantaires du globe; concrètement, Rose ne profitait pas pleinement des joies que pouvait lui apporter la capitale mondiale du jeu. Elle n’allait pas danser jusqu’à l’aube sur des airs survoltés, ne pariait pas des milliers de dollars aux machines à sous. Rose ne correspondait pas à la mentalité de cette ville où l’excès était glorifié, au contraire, elle était une poussière d’aristocratie, une héritière de la noblesse française perdue au milieu d’un océan de vices. Pourtant, ce soir, elle ressentait l’envie irrépressible de sortir, de s’amuser, de pimenter un peu son quotidien, qui même à Las Vegas finissait par devenir monotone. Par chance, sa boutique était toujours l’une des premières à fermer, dès que le soleil commençait à décliner Rose verrouillait toutes les issues, vérifiait le bon fonctionnement du système de surveillance et partait. Elle n’avait pas confiance, du moins pas la nuit, lorsque les crimes connaissaient une certaine recrudescence. Les casses et autres braquages étaient monnaie courante à Vegas, les criminels polluaient la ville, s’inspiraient des films de l’industrie Hollywoodienne dans le but de dérober plusieurs millions de dollars d’un seul coup, et elle savait être pour eux une cible de choix. Elle observa un instant les aiguilles métalliques de l’énorme pendule accrochée au mur, elles indiquaient presque vingt-heures du soir, il était temps de quitter le décor plus vrai que nature de Venise, de ses gondoles et ses canaux romantiques pour la douceur d’une suite, la chaleur rassurante d’un bain, la volupté d’une robe en soie. Avec la délicatesse qui la caractérisait elle refermait l’écrin de velours et le plaçait à l’intérieur d’une mallette en cuir, protégée par un code connu par elle seule. Bientôt, elle congédiait son agent de sécurité d’un signe de la main et se dirigeait vers la porte en observant une dernière fois les quatre coins de la pièce. Tout paraissait normal, tout à l’exception de ce visage vaguement familier devant sa vitrine. « Monsieur Shark, quelle surprise. » déclarait-elle d’une voix enjouée, mais le coeur n’y était pas. Quelques semaines plus tôt, elle s’était déplacée jusqu’à la Nouvelle-Orléans sur les bons conseils d’un de ses associés. Ce dernier lui avait longuement vanté les mérites d’une pierre -un véritable joyau-, selon ses dires. Elle était actuellement exposée dans un bar d’ambiance, sur une étagère bancale, au milieu de babioles insignifiantes et de volutes de fumée; un sacrilège. Elle s’était demandée si le propriétaire avait réellement conscience de sa valeur ou s’il s’en fichait pour y consacrer un soin si rudimentaire. Désireuse de lui racheter son précieux caillou, elle s’était empressée de lui faire une offre alléchante, qu’il avait pris soin de décliner en prétextant une hypothétique -valeur sentimentale-. Vexée et contrariée de ne pas avoir mené à bien sa mission, Rose était rentrée bredouille à Las Vegas, sa fierté mise à mal, son ambition entravée par les états d’âme soudains d’un façonneur de futurs alcooliques. Pendant toute la durée du vol qui la ramenait à Vegas, elle avait ruminé, s’était mentalement repassée toute la scène en tentant d’y percevoir une minuscule mais inexcusable erreur de sa part; mais rien. « Qu’est ce qui vous amène à Vegas, la curiosité ? » demandait-elle en fermant la porte à double tour et en actionnant la fermeture du rideau métallique. « C’est dommage, il semble que vous soyez arrivé trop tard. » confia-t-elle avec une pointe d’orgueil qu’on ne lui connaissait pas mais qui témoignait de son incapacité à accepter l’échec. Néanmoins, elle était forcée d’admettre avoir fait une rencontre intéressante voire intrigante. Bradford, bien qu’en tout point différent d’elle, parvenait à rendre attachant son caractère un peu abrupt; debout derrière son bar, entouré de verres vides et de bouteilles asséchées, elle avait compris qu’il était différent, ou du moins, qu’il possédait une véritable histoire. « Je dois déposer ceci dans un coffre. » expliquait-elle en agitant délicatement la mallette en cuir. « Vous faites un bout de chemin avec moi ? » proposa-t-elle finalement en se radoucissant. Elle était curieuse de connaitre les raisons qui justifiaient la présence de Bradford dans la ville du vice, du jeu et des excès, lui qui semblait être à des années lumières de tout cette démesure surfaite.
 
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
avatar

save me the waltz - pv bradford & rose Empty
MessageSujet: Re: save me the waltz - pv bradford & rose save me the waltz - pv bradford & rose EmptyLun 6 Juil - 18:12



"Je… euh, j'y vais pour affaires. Oui, ton vieux paternel peut partir en voyage pour affaires, maintenant." Et dans le son de ma voix, on sent clairement à quel point ça m'enchante. Par contre, je vois dans le regard de ma fille que cette nouvelle l'enchante. Pourquoi ? Parce que ça veut dire trois jours complets avec la maison à elle seule. Je zippe ma valise et je traverse la grande pièce à vivre pour ensuite m'arrêter devant Hope qui me serre contre elle. En bon nounours qui se respecte, je la serre en retour puis j'embrasse délicatement son front. "Fais attention à toi. Tu m'appelles à la moindre petite chose, ok ? Ah oui, une dernière chose." Cette fois, je colle presque mon front au sien en prenant mon air de tueur le plus effrayant possible. Nicholson en psychopathe dans Shining, à côté, c'est de la gnognotte. "Si jamais tu fais venir un seul garçon dans ma maison, je te punis jusqu'à la fin de tes jours. Et crois-moi, je le saurais." Je jette quelques coups d'œil ici et là dans la pièce, puis je pars sans me retourner. De quoi la faire psychoter sur d'éventuels micros, caméras ou je ne sais quoi… Il n'y a rien de tout ça, mais c'est juste pour la faire douter, cogiter et éventuellement chercher dans tous les recoins sans succès. Sadique ? Non, ça s'appelle l'éducation, tout simplement. Après plusieurs heures de vol qui me parurent interminables en raison de mon mal de l'air, j'arrive enfin dans une ville où je ne me voyais pas du tout habiter : Las Vegas. J'arque un sourcil en voyant déjà la multiplicité des différents établissements de jeux, et j'en passe. Comment les gens peuvent-ils claquer autant d'argent juste en misant sur la chance ? La valeur des choses ne doit certainement pas être une de leurs plus grandes qualités. Ma valise à la main, je rencontre sur mon chemin plusieurs énergumènes habillés de façon étrange. Vous me direz, la Nouvelle-Orléans n'est pas spécialement réputée pour observer un dress code très homogène non plus, mais quand même… Un groupe de filles me dévisage avec l'intention à peine voilée de faire de moi leur quatre heures… Sans façon. J'arrive enfin à l'hôtel, particulièrement modeste vu mes moyens assez réduits, puis je profite que mon rendez-vous ne soit que le lendemain pour passer une soirée tranquille dans ma chambre. Douche, repas, télé. Rien d'extraordinaire, mais après une journée éreintante de voyage, je ne demande rien de plus : je ferai du tourisme demain. C'est d'ailleurs à la suite du rendez-vous fructueux avec un nouveau fournisseur en alcool que je me mets à me balader dans les rues. Ok, l'atmosphère des casinos ne m'emballe pas spécialement, mais l'ambiance festive, en revanche, me parle plutôt bien. En enfonçant les mains dans les poches de mon jeans, je sens une petite carte de visite que je m'empresse de sortir. Rose De Montaigu. Tout un programme. Un sourire en coin vient éclairer mon visage. Ceci est la seconde raison majeure de mon voyage, voire la première. En réalité, j'aurais pu gérer à distance cette affaire pour fournir mon bar en alcool, mais j'ai bondi sur l'occasion pour rendre visite à cette demoiselle. Qui est-elle ? Une aristocrate spécialisée dans la joaillerie, qui a voulu acquérir la pierre précieuse dénichée au cours de notre cavale avec Hope : une painite. Une gemme extrêmement rare dont les spécimens se comptent à peine sur les doigts d'une main. Je sais parfaitement qu'elle pourrait faire de moi un homme riche, mais il est hors de question que je la cède à qui que ce soit. Je la destine à Hope, et à personne d'autre. A défaut d'avoir eu une vie normale, c'est le seul héritage que je peux lui léguer, autre que des souvenirs. Cette petite demoiselle française s'était vexée, malgré mes bonnes manières, à plus forte raison que je me suis franchement amusé à ne pas lui faire le moindre cadeau. Je peux être un vrai emmerdeur avec ces dames, quand l'envie d'être taquin me prend. Je marche alors jusqu'à l'adresse indiquée sur la carte et la surprend alors à fermer boutique. Je ne dis rien lorsqu'elle me salue, me contentant d'un sourire en l'observant de bas en haut. Autant dire qu'elle a fait sensation en entrant dans le Maple Leaf Bar, elle est exactement comme dans mes souvenirs. Raffinée, altière, délicate. Rose. Elle porte ce nom mieux que quiconque, il colle parfaitement à l'allure qu'elle dégage. C'est presque regarder une cascade de pétales en mouvement constant. Je déglutis en secouant la tête lorsqu'elle reprend la parole. Ce qui m'amène ici. "Eh bien, c'est… ce sont… euh…" Mince, qu'est-ce que je suis venu faire ici, déjà ? Je fronce les sourcils en regardant le sol, pris d'un blanc. Shark, on se reprend, et vite. Je grommelle puis je la regarde avec un air plus détendu. "Je suis venu pour affaires." Lorsque je surprends son regard plongé dans le mien et que j'y perçois une lueur d'intérêt mesuré, j'esquisse un sourire en coin, aussi orgueilleux que le petit ton qu'elle a employé. "Mais pas avec vous, j'en ai peur." Manqué, chérie. Ma pierre sommeille toujours dans mon bar, et c'est là-bas qu'elle doit rester. J'ai le temps de jeter un bref coup d'œil à l'intérieur de sa boutique avant que le rideau extérieur ne m'en empêche. "Nom de dieu, c'est qu'vous en avez, des bijoux ! Comme quoi, vous n'en êtes pas à un caillou brillant près, pas vrai ?" lâchai-je avec un regard démesurément taquin. Les mains dans les poches, je sais que ça la fait bouillonner qu'un rustre aux allures de bûcheron la tienne en échec… Et ces lèvres sont encore plus jolies lorsqu'elles sont pincées dans une attitude d'agacement. Mes yeux tombent sur la mallette en cuir, et j'opine du chef. "Avec plaisir." Taquin, mais galant comme tout bon Britannique pur souche. "Vous voulez que je la tienne ? Non, j'vais pas partir avec… ok, bon, oubliez." ajoutai-je en voyant sa tête. Comme si j'allais lui piquer sa mallette. J'ai beau ne pas être riche, je n'ai jamais couru après l'argent pour autant. Avoir assez pour vivre me suffit. Tandis que nous prenons la route de son coffre, je tourne la tête vers elle avec un petit sourire. "A vrai dire, je me suis dit que je profiterai bien de ce voyage pour vous revoir. Même si vous vouliez me voler ma pierre, j'vous ai trouvé très… charmante." C'est encore suffisamment diffus, comme compliment, pour ne pas l'effrayer. "Vous êtes prise, ce soir ? Je me disais que nous aurions pu passer la soirée autour d'un dîner en ville, avant de découvrir un peu Vegas de nuit." Soudain, je fronce les sourcils en regardant droit devant moi. "Enfin, vous n'êtes pas obligée. C'est juste une proposition comme ça, hein. Faut pas voir le mal partout." Mais qu'est-ce que tu racontes, Brad' ? C'est pas possible d'être aussi empoté, franchement.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
avatar

save me the waltz - pv bradford & rose Empty
MessageSujet: Re: save me the waltz - pv bradford & rose save me the waltz - pv bradford & rose EmptyMar 14 Juil - 19:00

« La sincérité est de verre ; la discrétion est de diamant.  »


 
La tête subtilement penchée sur le coté, un petit sourire de façade, Rose buvait les paroles hésitantes de Bradford, qui tentait de se dépêtrer tant bien que mal de ses mensonges et autres fausses excuses. « Des affaires, à Las Vegas... Je vois, je vois. » lançait-elle avec une once de fierté en sous-entendant qu’il était ici pour ce qui attirait généralement les touristes, à savoir : le jeu, les filles, l’alcool. Pendant un bref instant, elle avait cru qu’il avait décidé de revenir sur sa décision, et qu’il comptait enfin lui céder la fameuse pierre. Et que, par conséquent, il avait jugé plus respectueux de faire le déplacement en personne. Mais Rose se trompait sur toute la ligne et son dernier espoir tomba en poussière la minute d’après. Il fallait qu’elle se résigne, jamais Bradford n’accepterait de lui vendre son précieux caillou. Qu’importe, elle avait des centaines d’idées plus fabuleuses les unes que les autres pour sa nouvelle collection, supposée être commercialisée cet automne, elle voulait miser sur l’émeraude et le saphir rose. Elle avait déjà en tête des parures d’une beauté troublante, des courbes sensuelles qui produiraient des éclats mirifiques. Puis, elle espérait aussi élargir sa gamme avec une collection destinée à sa clientèle masculine, elle avait d’ores et déjà nouer quelques contacts prestigieux auprès d’horlogers suisses de renom. « Pourtant les personnes qui font affaires avec moi ne sont jamais déçues. » affirma-t-elle tandis que le rideau métallique poursuivait sa chute et que, piqué par la curiosité Bradford tenta d’apercevoir l’intérieur de la boutique. Pour certaines personnes, la haute-joaillerie était un art, pour d’autre ce n’était ni plus, ni moins que l’insolence matérialisée d’une élite qui en voulait toujours plus. Mais, même si les avis divergeaient, tout le monde s’accordait sur la beauté des pierres taillées et sur l’émerveillement qu’elles procuraient. Sans doute Rose avait-elle un emploi enviable, le rêve de beaucoup de petites filles, déambuler parmi les diamants et s’extasier sur les nuances d’un quartz. Pourtant, la médaille avait des revers; il fallait toujours trouver de nouvelles pierres dans des mines qui avaient été tellement exploitées qu’elles ne contenaient presque plus rien; il fallait proposer des nouveautés quatre fois par an pour satisfaire les lubies d’une clientèle richissime et surtout il fallait veiller en permanence sur de microscopiques cailloux qui pouvaient valoir plusieurs centaines de milliers de dollars. « Vous ne vous rendez pas compte de ce que représente une painite pour un docteur un gemmologie comme moi. » soufflait-elle, prête à lui demander s’il envisageait, à défaut de la lui vendre, de la lui louer, pas longtemps... Juste suffisamment pour qu’elle puisse en déceler les moindres particularités. Sans plus tarder, elle se mettait en route. Il était hors de question de rester devant la boutique avec une mallette contenant les derniers et très précieux arrivages; tout devait rejoindre le coffre et ce, le plus rapidement possible. Parce qu’elle jugeait que le casino n’était pas à l’abri d’un casse de grande ampleur (cf Ocean’s Eleven), elle avait décidé de s’offrir un Döttling, un coffre jugé imprenable, et de le placer dans sa propre suite. « Non. » lança-t-elle presque sèchement lorsqu’il proposa, dans un excès de galanterie, de porter la mallette. Sûrement venait-il de se rendre compte de sa bourde, et aussi, de la paranoïa contagieuse de Rose. Toujours à l’affût du moindre incident, désastre, déclaration de guerre... Ses talons aiguilles martelaient le marbre du hall, tandis qu’elle s’élançait vers l’ascenseur. Discrètement, elle haussait les yeux afin de s’assurer de la présence de caméra de surveillance dans le faux plafond, et appuyait sur les touches de son étage. « Vous la voler ? Vous êtes drôlement gonflé ! Et dire que j’allais vous retourner le compliment. » soupira-t-elle en faisant mine d’être faussement vexée par les paroles de Bradford. Pourtant, elle était forcée d’admettre qu’elle n’était pas complètement insensible à son charme. Bradford était très grand, très musclé, le genre d’homme avec qui elle aurait pu se sentir en sécurité en un rien de temps. En prime, il savait faire un bon usage de l’humour et de la galanterie. Les lèvres pincées, elle l’observait discrètement du coin de l’oeil alors que l’ascenseur s’élevait dans les étages et, elle se demandait à quel rythme il pratiquait la musculation ou s’il avait été, lorsqu’il était plus jeune, un athlète de haut niveau. Peut-être aurait-elle l’occasion de le découvrir ce soir, autour d’un diner, mais c’était juste une proposition comme ça. « Vous vous y prenez toujours aussi mal pour inviter vos conquêtes à diner ? » demandait-elle en attendant réellement une réponse de sa part et en passant sa carte magnétique dans le lecteur. La porte s’ouvrit sur une suite aux proportions démesurées remplie de fleurs, de photographies en noir et blanc d’un Saint-Tropez qu’elle n’avait pas connu mais dans lequel son défunt père y était une figure locale. On le voyait ici et là prendre la pose à coté d’artistes en devenir et de stars du cinéma, l’âge d’or de la French Riviera. Elle s’approcha du coffre et fit la combinaison dans la plus grande discrétion, aussitôt ouvert, elle en vérifia rapidement le contenu, y déposa l’écrin, et le referma dans la minute. « Ne bougez pas, je vais enfiler quelque chose d’un peu plus approprié. » déclara-t-elle en l’abandonnant en plein milieu du salon en partant à la recherche d’une robe élégante mais pas trop habillée ou stricte. Finalement son choix s’arrêta sur une Valentino en mousseline vaporeuse et dentelles. Elle s’arrêtait au dessus du genou et ses tons prunes se mariaient parfaitement avec son teint tout juste halé. Puis, elle troquait ses escarpins vernis pour des sandales dorées avec des petites lanières qui venaient cerner sa cheville. « Je meurs de faim. Dites, ça vous dérange si je choisis le restaurant à votre place ? » demandait-elle en retournant dans la salon, habillée et chaussée en moins de temps qu’il ne fallait pour le dire. « J’ai envie de manger italien. » Son péché mignon était sans nul doute la cuisine méditerranéenne et ses saveurs reconnaissables entre mille, l’huile d’olive, les herbes de Provence, la mozzarella, la sauce-tomate maison. Imaginant déjà ce qui se trouverait au bout de sa fourchette, elle attrapa une rivière de diamant et releva ses cheveux en dégageant sa nuque. « Vous pouvez me l’attacher ? Faites attention, le fermoir est minuscule... » demanda-t-elle les diamants flottants dans sa main. Evidemment, elle aurait pu attacher son précieux collier toute seule comme une grande en se contorsionnant délicatement, mais Bradford était là, et elle voyait en lui une aide non négligeable. C’était un jeu de séduction savamment calculé et plus que divertissant, qui lui permettait de s’échapper pendant un temps de son quotidien.
 
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
avatar

save me the waltz - pv bradford & rose Empty
MessageSujet: Re: save me the waltz - pv bradford & rose save me the waltz - pv bradford & rose EmptyJeu 16 Juil - 10:14



J'arque un sourcil, un brin amusé par ses conclusions hâtives au sujet de mes "affaires" à Vegas. Si elle se plaît à m'imaginer en flambeur amateur d'un coup rapide tiré avec une parfaite inconnue dans les draps d'un hôtel crasseux ou hors de prix, au choix… tant pis pour elle. Ce n'est pourtant pas du tout mon genre, loin s'en faut. "Je veux bien le croire." lâchai-je avec un sourire à peine marqué sur mes lèvres, en regardant le rideau métallique se refermer. Après, tout dépend de la nature des affaires en question. En gentleman, je n'insiste toutefois pas et je m'abstiens même d'insister sur la valeur qu'a cette pierre pour elle. Il est hors de question qu'elle quitte mon établissement ou ma propriété, qu'importe la condition. Ce n'est pas sa valeur marchande que je convoite depuis que je l'ai en ma possession, je suis même tout à fait conscient de la fortune que cela représente… je vois cette gemme comme le seul héritage de valeur que je pourrai transmettre à Hope, et dont elle pourra disposer comme bon lui semblera. Une planche de survie pour le jour où je ne serai plus capable d'assurer sa santé, qu'elle soit physique ou financière. Hors de question de jeter ce caillou brillant dans les mains d'un richissime client qui se moque des bourses les plus modestes. Je suis alors Rose dans ce grand hall, guidé par le son de ses talons aiguilles et le parfum fleuri qu'elle porte. Impossible de passer inaperçue, je ne peux m'empêcher de remarquer que dans la moindre de ses manières, elle laisse transparaître l'attitude d'une aristocrate délicate et sûre d'elle. Lorsque nous rentrons dans l'ascenseur, je remarque ce bref coup d'œil pour s'assurer de la présence d'une caméra de sécurité. A-t-elle peur pour sa valise ou de ma présence ? J'hausse vaguement les épaules, non sans me vêtir d'un air détaché typiquement britannique. "Me faire perdre mon temps avec un d'vos toutous, avant que vous ne veniez vous-même dans mon bar pour me piquer ma pierre… A une intervention supplémentaire près, je portais une main courante contre vous." Vu l'air fermé de mes traits, difficile de se faire une idée sur la portée de mes mots. Suis-je sérieux ou bien est-ce une blague ? Je m'abstiens de la regarder, scrutant des yeux les chiffres des étages qui défilent. Il monte jusqu'où, cet ascenseur ? D'ailleurs, à bien y regarder, j'ai l'impression qu'il est aussi grand que ma chambre… A l'instant où nous arrivons, je la fixe de nouveau avec étonnement. "Comment ça, "mes conquêtes" ? Vous m'prenez pour qui au j… Oh merde…" Je m'interromps en pleine phrase tandis que nous rentrons dans ce qui semble être la… comment on appelle ça, d'ailleurs ? Une suite ? Un palace ? Je tourne plusieurs fois sur moi-même pour essayer de trouver des limites à l'immensité et le luxe qui se déverse tout autour de moi. Il faut bien reconnaître que je n'ai jamais vu autant de richesses en quarante-cinq années de vie, même cumulées. J'en oublie même jusqu'à la présence de Rose, du moins jusqu'à ce que le claquement d'un coffre qu'on referme ne me tire de mon mutisme. "Hein ? Euh, très bien, si vous voulez…" A mes yeux, ce qu'elle portait déjà était très bien. La porte se referme, j'ose enfin à peine me déplacer dans ce qui ne semble être que le salon, alors que cela doit faire au moins la taille de ma maison toute entière, étage et sous-sol compris. Outre le mobilier, je prête plus d'attention aux photographies. Certaines sont d'elles, d'autres d'un homme aux traits familiers. Un père, ou un oncle, j'imagine. Je parviens même à reconnaître quelques stars des vieux films hollywoodiens. La voix de la propriétaire des lieux s'élève à nouveau. "Vous connaissez sans doute mieux…" … les restaurants dans le secteur. Une fois encore, impossible de terminer ma phrase. Comment a-t-elle fait pour se changer aussi vite, et être aussi élégante en un temps record ? Je la détaille des pieds à la tête, non pas avec un regard de prédateur, mais plutôt comme celui d'un homme légèrement intimidé par une telle beauté féminine. Cela faisait d'ailleurs longtemps que je n'avais pas ressenti ce type de sensation. Italien ? "Ca m'va." A mesure que je m'approche d'elle avec une assurance retrouvée, je fronce les sourcils en scrutant cette rivière qu'elle me demande d'attacher. Juste derrière elle, j'observe pendant un temps qui me paraît infini ce cou si délicat, ces cheveux bruns tenus sur le côté. Et ce parfum… C'est dans un mutisme concentré et presque religieux que je m'exécute. Un si petit fermoir pour de si grosses mains… le travail de minutie, ce n'est pas franchement pour moi, en général. "Oh, pardon !" Je rattrape in extremis ce collier qui a failli tomber alors que je m'acharnais à vouloir faire rentrer cette fichue boucle dans le fermoir. Des pensées calmes, Shark… Au prix d'un effort de concentration que je juge modestement surhumain, je parviens à fermer le collier. Rose se retourne, splendide comme ces stars qu'on voit défiler sur les tapis rouges. Je la regarde de loin, puis de près, et soudain, l'évidence me frappe. "Excusez-moi, mais je… c'était une mauvaise idée." Je recule puis prend la peine de regarder encore davantage cette suite fabuleuse. "Nous ferions mieux de nous abstenir. J'suis pas… enfin, regardez-vous ! Vous êtes magnifique, vous vivez dans un palace… Même si j'hypothéquais mon bar, ma maison et toutes mes économies, je pourrais à peine me payer une demi-heure d'un luxe pareil." Je me regarde ensuite des pieds à la tête. Moi qui pensais avoir fait un effort de présentation… force est de constater qu'une paire de jeans, une chemise à carreaux en coton et des chaussures en toile ne feront clairement pas l'affaire. "On n'vit pas dans le même monde, vous et moi. Je fais déjà suffisamment tâche ici, pas besoin d'en rajouter dans un restaurant où on me prendra sans doute pour le mec du nettoyage. D'ailleurs, je ne peux même pas vous offrir un resto comme celui où vous allez probablement vous pointer ce soir ! C'est pas avec votre appétit que ça pose problème, vous d'vez manger comme un moineau pour être gaulée comme ça, de toutes manières…" lançai-je sans détour ni méchanceté aucune en la montrant vaguement de la main. Juste la vérité dans son écrin le plus brut. "Mais je n'ai tout simplement pas les moyens. J'ai beau être Anglais, j'peux pas être aussi gentleman que James Bond : on n'a pas le même portefeuille, lui et moi." Et en plus de ça, je ne veux pas faire honte à Rose qui est véritablement splendide. Je lui adresse un bref sourire désolé avec un mouvement de tête avant de tourner les talons et refermer doucement la porte derrière moi. Tandis que j'attends devant l'ascenseur, je soupire et passe une main dans mes cheveux bruns. Beaucoup d'hommes auraient sans doute cherché à se faire offrir une soirée de rêve, pourquoi pas profiter de cette richissime jeune femme… Pas moi, ce n'est pas mon genre. Je passe peut-être pour un goujat, mais à mes yeux, c'est plutôt l'inverse, aussi décevant cela puisse-t-il être.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
avatar

save me the waltz - pv bradford & rose Empty
MessageSujet: Re: save me the waltz - pv bradford & rose save me the waltz - pv bradford & rose EmptyJeu 30 Juil - 2:03

« La sincérité est de verre ; la discrétion est de diamant.  »


 
Presque offusqué par les remarques de Rose, visiblement mal à l’aise d’entamer une conversation sur son rapport aux femmes, Bradford feignait l’étonnement en éludant rapidement la question. Mais Rose était on ne peut plus tenace lorsqu’il s’agissait d’obtenir des réponses, une qualité dont avait également héritée Raphaël, son frère cadet. Bien que ce dernier l’utilisait notamment à des fins professionnelles. « Vous avez très bien entendu, vos conquêtes ! N’allez pas me faire croire que vous passez toutes vos soirées seul chez vous. » insista-t-elle, intimement persuadée qu’un homme comme lui ne pouvait décemment pas s’assoupir dans un canapé difforme avec une bière à la main tout en encourageant une quelconque équipe de football américain. Bradford lui semblait être une personne profondément intelligente dotée d’un humour certain, passionné par son travail, il paraissait sociable et curieux. Elle ne pouvait pas se tromper. « Excusez-moi de vous demander ça, je sais que ça ne se fait pas mais... vous avez quelqu’un dans votre vie ? » Peut-être que l’absence de conquêtes dans la vie de Bradford s’expliquait, tout simplement, par la présence d’une femme. Habituellement, Rose ne posait jamais ce genre de questions indiscrètes aux hommes qu’elle connaissait à peine, mais, il semblait qu’en présence de Bradford, la curiosité prenait le dessus sur les bonnes manières. « Non, pardonnez-moi, ça ne me regarde absolument pas. » Elle se confondait en excuses avant de disparaitre vers son dressing où, elle envisageait une tenue un peu plus élégante pour sortir diner. Rose était une grande amatrice de mode; très fière de sa collection de robes, elle ne jurait que par les coupes féminines et raffinées. A ses pieds, elle portait toujours une paire de talons, souvent très hauts mais jamais vulgaires, vouloir tricher pour gagner quelques centimètres n’était pas un crime. Elle se décida rapidement, enfila le tout, et s’empressa de retourner dans le salon où elle avait abandonné Bradford quelques minutes plus tôt. Curieux et intéressé, il faisait les cent pas dans l’immense pièce de réception, son regard s’arrêta plus d’une fois sur les photographies en noir et blanc qui recouvraient les murs. Peut-être essayait-il d’imaginer ce qu’était réellement la vie de cette jeune inconnue, un conte de fée avec son lot de réussites et d’échecs, de bonheur et de déceptions. Il accepta sans hésitation les suggestions de Rose, la nourriture italienne était l’une des plus délicieuses au monde et elle connaissait toutes les bonnes adresses de Vegas pour combler leurs papilles respectives. « Faites-moi confiance, vous allez vous régaler. » confiait-elle enthousiaste comme jamais, tandis qu’il essayait, le plus précautionneusement possible, de venir à bout d’une minuscule fermoir. Finalement, au bout de quelques secondes d’effort, Bradford parvenait à ses fins tandis que, se tournant vers lui elle le gratifia d’un sourire radieux, prête à prendre son sac à main et à filer vers son restaurant préféré; Mulino au Caesar Palace. Mais, tout fut balayé par un ouragan en un instant. Sidérée, elle écoutait sans trop comprendre pourquoi les événements prenaient tout d’un coup une tournure si dramatique. Bradford évoquait son patrimoine financier et le comparait à celui, indécent, de la famille de Montaigu. Il se sentait gêné, pas du tout à sa place, et bien qu’elle comprenait ses réticences et ses doutes, elle n’admettait pas qu’il puisse avoir l’audace de l’abandonner de la sorte. D’autant que Rose se fichait éperdument qu’il ne fasse pas parti d’un milieu aristocratique et privilégié, qu’il ne possède pas un énorme yacht et une demeure sur chaque continent. Elle espérait juste passer une soirée agréable avec un homme simple, qui ne l’ennuierait pas avec des conventions désuètes ou qui tenterait d’attiser son intérêt avec des conversations axées sur la politique ou la bourse. Pourtant, sa décision semblait toute prise, il voulait partir afin de ne pas passer pour « Le mec du nettoyage ». Incapable de l’interrompre ou d’émettre le moindre son, elle observait la porte se refermer doucement derrière lui avec impuissance. Il avait tenté de lui expliquer qu’il n’était pas et ne serait jamais ce quadragénaire fortuné qu’on voit dans les films, celui qui roule dans une belle décapotable et qui est capable de claquer une somme véritablement indécente dans un repas gastronomique. Rose reconnaissait parfaitement la différence entre leur deux mondes, mais elle refusait de les qualifier d’incompatibles sur ce seul critère. Tout ne pouvait pas tourner autour de l’argent, elle ne voulait pas passer à coté d’une belle rencontre sous prétexte qu’elle en avait plein et qu’il n’en avait pas. De même, il ne pouvait pas sciemment lui reprocher de profiter des privilèges qu’il conférait. Alors, refusant de se torturer les méninges plus longtemps et de perdre un temps précieux, elle décida d’agir. Les poings serrés, elle se précipita vers la porte qu’elle ouvra à la volée. « Vous n’irez nulle part. » ordonnait-elle avec une conviction inattendue, bien loin de l’image douce et sage qu’elle renvoyait habituellement. L’ascenseur arriva au même moment, et elle s’interposa entre la porte et Bradford en un dixième de seconde. Qu’importe son poids plume, elle ne le laisserait pas fuir comme un lâche sans lui donner son point de vue. « Concrètement, vous me plantez là sous prétexte que j’ai plus d’argent que vous. » tranchait-elle vexée comme jamais; c’était la première fois qu’elle voyait quelqu’un se dérober aussi maladroitement et théâtralement. « Très bien, vous savez ce qu’on va faire... je vais démonter tous vos arguments un à un, et ensuite vous allez faire demi-tour. » Visiblement les méthodes employées par Raphaël pour gagner des procès et parvenir à ses fins étaient contagieuses. « Déjà, il faut savoir que je ne changerai pas mes habitudes pour moins bien dans le seul but de vous faire déculpabiliser d’avoir des revenus normaux. » Jamais Rose n’avait prononcé une phrase aussi insensée et pourtant. « Si je ne fréquentais que des personnes ayant un compte en banque semblable au mien, je me retrouverais rapidement bien seule, vous ne croyez pas ? » Elle jaugeait ses réactions et poursuivait son monologue. « Je me fiche de votre argent, de la couleur de votre chemise, de savoir si vous pouvez ou non m’emmener diner dans le meilleur restaurant de la ville. La seule personne que ça dérange c’est vous ! Vous craignez de ne pas être à votre place et d’être jugé par la bourgeoisie locale. » Rose avait raison sur toute la ligne et elle le savait. Elle pensait que Bradford avait une confiance en lui à toute épreuve, mais, elle découvrait à la place une sensibilité touchante et rare. « C’est égoïste. J’espérais seulement vous connaitre davantage autour d’un bon repas, alors que tout ce qui semble vous importer est de savoir qui va régler la note. » poursuivait-elle alors que l’ascenseur repartait, complètement vide, vers les étages inférieurs. Consciente d’être un brin autoritaire et directe, elle réfléchissait activement à une solution qui sauverait la soirée avant qu’elle tourne au véritable fiasco. « Imaginons un instant qu'exceptionnellement, je passe un coup de fil au room service afin qu’on nous apporte de quoi cuisiner, que je débouche ma plus mauvaise bouteille de vin et que je vous prête une cravate aux couleurs criardes; vous vous sentirez mieux ? » Elle laissait s’échapper quelques notes d’humour dans l’espoir de calmer l’incendie qu’était cette situation puis, elle croisait les bras et le défiait du regard. « Maintenant si vous avez une bonne raison de refuser, de me laisser seule et affamée, je vous écoute. » déclarait-elle en appuyant sur le bouton pour rappeler l’ascenseur et en retournant lentement vers sa suite. D’après ses pronostics, Bradford allait s’enfuir sans se retourner car, si jusqu’ici il l’avait vue comme une femme raffinée et bien élévée, désormais elle lui apparaitrait forcément comme une folle à la personnalité affirmée et aux idées bien arrêtées. Une sorte de grande rêveuse convaincue qu’il est possible d’associer deux mondes parfaitement antagonistes moyennant quelques efforts.
 
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
avatar

save me the waltz - pv bradford & rose Empty
MessageSujet: Re: save me the waltz - pv bradford & rose save me the waltz - pv bradford & rose EmptyJeu 30 Juil - 20:25



Face à son insistance concernant ma vie privée, qu'il s'agisse de mes conquêtes ou d'une potentielle compagne, je m'étais immédiatement enfermé dans un silence on ne peut plus éloquent. Si je suis un homme qui apprécie le péché de la chair, je ne pense pas pouvoir être attaché à la division des chauds lapins qui sautent sur tout ce qui bouge sans se poser de questions. Par ailleurs, lorsqu'on vit avec une fille possessive comme la mienne, inutile de dire que ces dames ne sont pas les bienvenues à la maison... La dernière en date doit d'ailleurs toujours posséder une paire de chaussures avec un talon manquant, à force d'avoir couru pour échapper à la rage de Hope. Quant à la compagne, c'est tout à fait hors de question. J'ai compris durement les amères leçons que la vie m'a enseigné. Alors, face à ces sentiments contradictoires, mais plus encore face à l'impeccable standing haut de gamme dont Rose faisait étalage, je préférais me retirer et l'abandonner presque lâchement après avoir moi-même proposé de passer une soirée ensemble. J'ai simplement oublié que si moi, je m'imaginais une soirée dans un petit restaurant de proximité avec buffet gratuit, elle s'imaginerait tout à fait autre chose. Ramené brutalement sur Terre, j'étais convaincu d'avoir pris la meilleure décision, bien que je m'en veuille de la planter ainsi, c'est irrespectueux malgré les formes que j'ai tenté de mettre. J'attends l'ascenseur lorsque soudain, la porte de sa suite s'ouvre à la volée. Je ne me retourne qu'en entendant un ton bien moins chantant et posé que ce qui m'a été donné d'entendre de sa bouche jusqu'alors. Un sourcil arqué, je pivote et reste coi devant ce qui semble être une furie ayant usurpé les traits de la jeune française. Alors là... C'est un ordre qu'elle me donne, la crevette ? J'allais entrer tout de même dans l'ascenseur lorsqu'elle se dressa entre lui et moi, convaincue de pouvoir faire barrage de son corps. Pour toute réponse, c'est un regard désabusé et presque amusé que je lui adresse. Vraiment ? Ce sont vos quarante kilos tous mouillés sur talons aiguilles qui vont me freiner ? Adorable. Toutefois, force est de constater que je reste à ma place tandis qu'elle se lance dans un argumentaire comparable à celui d'un avocat. Je croise les bras sur mon torse et j'écoute. "Oh, j'ai comme idée que la ville a son lot de riches héritiers qui ne demandent que..." Non, tais-toi, Brad', la dame te fait comprendre qu'il faut la boucler et l'écouter. D'ailleurs, quand elle parle de ma peur d'être regardé de travers par ceux de son monde, je soupire et lève les yeux au ciel, avec un soupçon de mauvaise foi. Touché. Rose a beau être pleine de surprises, j'aurais plus de mal à savourer une soirée avec elle si nous étions encerclés de tous ces grands pontes qui le dévisageraient en coin avec un sourire moqueur au coin de leurs lèvres botoxées. "Non, ce n'est..." Toujours pas, elle enchaine et ne se démonte pas. En réalité, ce n'est pas tout ce qui m'importe, de savoir qui va payer la note : c'est seulement ce qui m'inquiète, nuance. Au terme de son plaidoyer, elle termine avec une solution plus ou moins humoristique, tout en me laissant l'opportunité si je le souhaite de partir à nouveau par le biais de l'ascenseur, dont le "ding" ponctue cette intervention. "Wow… on dirait que vous voulez vraiment dîner avec moi, juste après m'avoir interrogé sur mes conquêtes ou une éventuelle femme." Ça, c'est la petite pointe de défiance pour la déstabiliser et mettre en lumière des intentions qu'elle aurait savamment caché derrière des reproches à peine déguisés. Je prends le temps de la réflexion, juste pour la faire mariner, puis je me courbe pour approcher mon visage du sien, piqué au vif. "Vous n'appelez pas le room service : je fais les courses et je reviens. Ca laissera le temps à votre vin préféré de respirer dans une carafe en cristal planquée quelque part dans votre somptueuse suite, ainsi qu'à vos valets de mettre la table." La négociation, ça me connaît aussi. J'ai marchandé toute ma vie pour pouvoir assurer une vie au minimum décente à Hope malgré des ressources parfois quasi nulles, alors ce n'est pas du haut de ses talons qu'elle va m'apprendre la vie… aussi décidée puisse-t-elle être. Je retiens l'ascenseur en plaquant ma main sur les portes, et je viens murmurer tout près de son oreille en passant à côté d'elle. "Mais maintenant que vous l'dites, avec un tempérament aussi directif que le vôtre, il est vrai que vous pourriez rapidement vous retrouver bien seule…" Une fois dans la cabine, j'arbore un sourire en coin, typiquement anglais. Comme quoi, malgré des voyages par dizaines, il y a des racines qu'on ne peut jamais vraiment sectionner. "Dites-leur de faire vite, j'en n'ai pas pour trois heures… Madame." Alors que les portes se referment, je fais une petite courbette insolente au possible. J'appuie sur le bouton correspondant au rez-de-chaussée et je m'adosse contre la paroi face à la grande glace. J'y surprends un reflet souriant, détendu… étrangement bien. Se pourrait-il qu'il y ait autre chose chez cette femme que le vernis impeccable qu'elle renvoie au premier regard qu'on pose sur elle ? Il semblerait, en tout cas, cela ne me donne que plus envie d'apprendre à la connaître. Après avoir demandé au réceptionniste où se trouve son fournisseur le plus proche, je m'en vais faire les courses. Elle veut manger italien, elle va manger italien. Sans être un expert de la cuisine méditerranéenne, j'en avais néanmoins compris les mécanismes essentiels pour savoir comment doser, épicer, relever et accommoder les plats les plus connus. Ce soir, pas de folie créatrice comme j'aime pourtant le faire, on va rester dans un esprit traditionnel efficace. Je remonte à peine une demi-heure après et lorsque j'entre dans la suite avec un sac plein dans chaque main, la table est déjà prête. Une table comme on peut en voir dans les plus grands restaurants étoilés sur le globe… je la soupçonne d'en avoir rajouté une couche, juste pour marquer son point. "Pas mal." commentai-je modestement en allant vers la cuisine, l'air de rien. Je pose les sacs sur le plan de travail, appréciant tout de même d'avoir un matériel à la fine pointe de ce qui se fait de mieux à disposition. "En entrée, ce sera cornet de jambon de Parme braisé farci de bruccio relevé au pesto de roquette." Pour le reste, elle attendra une fois ses papilles en émoi. J'ai choisi des recettes sur conseil du responsable des produits qui m'a guidé, afin de réaliser des recettes demandant peu de temps de préparation. Tandis que je coupe la roquette fraichement lavée à la vitesse d'une tornade et que je lance le four pour braiser très légèrement le jambon de Parme afin de le rendre plus croustillant sans en faire du carton, j'en profite pour faire plus ample connaissance avec Rose. "Pourquoi la cuisine italienne en particulier ? Vous avez grandi dans cette région ? Ca expliquerait votre adorable caractère de petite diva, quand tout ne va pas comme vous voulez…" Bradford : plus brut de décoffrage, tu meurs.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
avatar

save me the waltz - pv bradford & rose Empty
MessageSujet: Re: save me the waltz - pv bradford & rose save me the waltz - pv bradford & rose EmptyLun 24 Aoû - 23:50

« La sincérité est de verre ; la discrétion est de diamant.  »


 
La personnalité de Rose s’était véritablement affirmée après le décès de son père; auparavant fragile et docile, elle était devenue une femme caractérielle et tenace. La famille amputée de sa figure la plus importante, elle s’était persuadée d’avoir comme mission de combler ce vide en occupant la place du leader. Intransigeante, critique, parfois autoritaire, elle mettait tout en oeuvre pour pousser les siens vers le chemin de l’excellence et de la réussite. Dans cette course à la grandeur, Rose faisait figure de modèle. Brillamment, elle marchait dans les sillages de son père en obtenant de prestigieux diplômes qui, à coup sûr, lui ouvriraient toutes les portes. Une seule ombre régnait au tableau : Raphaël. Son frère profitait des plaisirs de l’adolescence en dépassant ses propres limites, il fréquentait quotidiennement les endroits huppés de la French Riviera où, il faisait l’étalage de sa fortune, bourreau des coeurs, jet-setteur en devenir. Il vivait dangereusement et remplissait les vides de son existence avec des litres de champagne, jusqu’à la noyade. Plus d’une fois, elle avait tenté de le ramener sur le droit chemin, de chasser ses démons intérieurs faits d’excès et de tentations. Plus d’une fois, elle s’était heurtée à des murs de bétons, aux colères capricieuses d’un jeune inconscient. Mais, Rose n’avait jamais renoncé, même lorsqu’il était au plus bas, même lorsque tout l’espoir du monde semblait s’être évaporé. Jamais elle n’avait laissé tomber Raphaël dans les spirales infernales des fêtes et des alcools. Aussi, elle refusait de voir les personnes qui l’entourait abandonner et poser les armes sans même faire l’effort de se battre. Et Bradford, était l’exemple type de l’homme qui, par peur de voir sa fierté éclater en morceaux, préférait prendre la fuite avant que la situation lui échappe des mains. Pourtant, et même s’il était à l’initiative de ce diner, c’était lui le premier à le décliner en s’apercevant que tout ne se passerait pas comme dans sa tête. Qu’avait-il espéré ? Que Rose troque volontiers son train de vie superflu et privilégié pour l’inconfort et le vacarme d’un buffet illimité accolé à un casino ? Jamais. Debout face à Bradford, un air conquérant en travers du visage, elle oubliait son gabarit misérable et lui expliquait, à la manière dont on sermonne un enfant, qu’il n’irait nulle part. Rose exigeait de vraies explications et non pas, les prétextes préconçus et stéréotypés qu’il s’entêtait à lui livrer sur l’incompatibilité qui régnait entre l’héritière d’une noble et respectable famille tropézienne et l’existence ô combien misérable d’un patron de bar à la Nouvelle-Orléans. Elle se fichait de son portefeuille, de son pouvoir d’achat et par dessus-tout de ses sautes d’humeurs incontrôlées. Elle avait connu pire : la chute de Raphaël vers les Enfers. « Vous abandonnez rapidement pour quelqu’un qui a autant d’imagination. Dans tous les cas, ça n’a strictement rien à voir. » déclarait-t-elle sèchement alors qu’il sous-entendait que Rose l’avait retenu dans l’unique but de l’attirer dans ses filets. Bien que séduisant, elle ne pouvait le nier; Rose n’était pas le genre de femme à collectionner les aventures d’une nuit; il lui arrivait d’en avoir mais elle préférait dans ce cas, mettre les choses au clair dès le départ. Bradford était une rencontre qu’elle jugeait intéressante, un homme qu’elle espérait mieux connaitre, quelqu’un qu’elle se plaisait à imaginer comme un ami. Son intuition lui disait qu’elle pouvait lui faire confiance, un événement suffisamment rare pour qu’elle prenne le risque de s’interposer entre les portes métalliques d’un ascenseur. « Je refuse simplement de vous laisser partir pour les mauvaises raisons. C’est vous qui voyez. » Les bras croisés autour de sa poitrine, elle affichait une moue boudeuse tandis qu’il feignait de réfléchir à sa proposition de diner intimiste, loin des néons et du tumulte de Vegas. Après plusieurs seconde d’une réflexion inutile, il accepta sous certaines conditions. Pas de cuisinier, pas de plats cinq étoiles préparés dans les fourneaux du palace mais de la vraie cuisine maison, de A à Z, des courses à la cuisson. « Je sais mettre une table; je ne suis pas une princesse assistée en permanence contrairement à ce que vous pensez. » soufflait-elle un peu déstabilisée, elle n’aimait pas qu’on lui colle des étiquettes sous-prétexte qu’elle était issue d’un monde où le luxe était une normalité. Rose savait se servir de ses dix doigts, elle n’avait pas peur de la poussière et du plastique quand bien même toutes les carafes de sa suite étaient en cristal. Puis, juste avant de disparaitre derrière les portes de l’ascenseur, il lui murmura une petite gentillesse à l’oreille. Directive, elle l’était plus que quiconque et l’assumait entièrement, mais, Bradford semblait oublié que ce qui était valable pour elle, l’était aussi pour lui. « Vous me permettez de vous retourner le compliment ? » Sans attendre de réponse, elle retourna dans sa suite où elle avait l’intention de mettre sur la table toute l’argenterie familiale, juste par goût de la provocation. Et, si elle avait hésité un instant à mettre une belle carafe en cristal au centre de la nappe immaculée, elle n’avait plus de doute après son dernier affront. Madame. Il avait osé. « C’est Mademoiselle ! » Madame avait toujours eu pour elle un coté poussiéreux, c’était ainsi qu’on appelait sa mère -Madame de Montaigu- et jusqu’à preuve du contraire Rose n’avait rien d’une vieille femme embourgeoisé couverte de rubis et aspergée de numéro 5. Elle était fraîche et délicate, un petit bout de femme tout juste sortie de l’adolescence, sauf dans sa tête où, les coups durs de la vie lui avait donné des responsabilités très jeune. Trente-et-un ans, l’âge de la maturité, l’âge où l’on envisage le mariage, les enfants, la sécurité d’un vrai foyer. L’âge où, normalement, on a déjà trouvé le grand amour sauf que Rose le cherche encore parce qu’elle a fait le choix de se consacrer à l’empire de son père plutôt qu’à ses propres sentiments. Elle profitait alors de l’absence de Bradford pour mettre son plan à exécution, on lui avait enseigné les arts de la table très jeune et aucun détail ne lui échappa lorsqu’elle positionna les verres en cristal par ordre de grandeur, celui pour l’eau, pour le vin, pour le champagne. Le plaisir fut encore plus exquis lorsqu’elle aligna ses couverts par trio. La table avait de quoi faire de l’ombre au meilleur restaurant de la ville par sa perfection. Elle termina son oeuvre à l’instant même où, les bras chargés de paquets, il fit son retour dans la suite. « Château Margaux 2007, mais si ça ne vous convient pas il y a de l’eau du robinet. » se permettait-elle en débouchant la bouteille avec des gestes experts tandis qu’il énumérait le menu qu’il avait en tête. L’entrée la faisait d’ores et déjà saliver, le jambon de parme finement relevé était un véritable délice, déjà elle imaginait toutes les saveurs de son enfance crépiter dans ses papilles. Sans se faire prier, elle le suivait vers la cuisine afin d’avoir un oeil sur la préparation et de pouvoir y mettre, si bon lui semblait, son petit grain de sel. « J’ai grandi à Saint-Tropez. » déclarait-elle en observant découper la roquette à toute allure. « Entendu. Laissez-moi la soirée pour vous prouver que je ne suis pas une -adorable diva-. » Ni une, ni deux, Rose s’approcha de l’évier, retira la précieuse bague en diamant que lui avait offert son père et dont elle ne se séparait jamais et se tourna vers un Bradford amusé par son manège. « Dites-moi ce que je peux faire. » Un large sourire se dessina sur ses lèvres tandis que sa main s’aventurait en direction d’une tranche de jambon de parme inutilisée. Rose contrairement aux divas se nourrissait d’autres choses que de salades et de jus de fruits bio, n’en déplaise à Monsieur.
 
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
avatar

save me the waltz - pv bradford & rose Empty
MessageSujet: Re: save me the waltz - pv bradford & rose save me the waltz - pv bradford & rose EmptySam 5 Sep - 18:27



Me retrouver seul ? C'est bien mon but ces dernières années, depuis même plus d'une décennie pour être exact. Je n'ai aimé que trois femmes de toute ma vie, et les trois sont toutes mortes dans d'atroces conditions… hors de question de réitérer l'expérience, je m'en veux trop pour ça. C'est pour cette raison qu'au-delà de ce que je m'amuse parfois à imaginer avec cette ravissante Lady à la française, je fais preuve d'une retenue toute particulière. Mal à l'aise avec l'opulence dans laquelle elle vit, autant dire que cela représente un premier frein à tout pulsion qui pourrait chercher à prendre le pas sur mes pensées. A peine arrivé, je jette un œil à la table, commentant cette œuvre d'un simple regard qui en dit long. Rien à voir avec une table mise à la va-vite, elle est aussi régulière et impeccable qu'on peut l'imaginer dans un restaurant quatre étoiles. Sa remarque ironique me fit arquer un sourcil, comme si j'étais surpris du répondant et de l'aplomb dont elle faisait preuve. "Je vous fais confiance." me contentai-je de commenter. S'il m'arrive d'être relativement brut dans ma façon d'être, je n'en suis pas moins dénué de toute trace de machisme confondu. Au contraire, j'ai toujours trouvé que la délicatesse du palais et du nez des femmes étaient des atouts de choix pour accommoder les vins aux mets préparés sans aucune fausse note. Par ailleurs, j'ai beau être barman, je n'ai pas voyagé dans des villes ou des cuisines habituées à consommer du vin en accord avec la nourriture, comme c'est le cas en Occident. Tandis que la jeune femme s'approche du comptoir de la cuisine, j'apprends donc qu'elle a grandi à Sant-Tropez. D'où cet accent charmant sur lequel je n'arrivais pas à poser une nationalité… Mademoiselle – puisqu'elle insiste sur ce point – est donc une française pure souche. Je comprends mieux ce naturel désarmant avec lequel nous avons l'air de savoir nous prendre la tête : Anglais et Français ont historiquement des relations pour le moins tumultueuses. "Eh bien… en réalité, je suis souvent habitué à cuisiner seul. La dernière fois que j'ai laissé une personne m'aider, c'était ma fille… Cette cuisine à quatre mains s'est soldée par un appel en urgence aux pompiers. J'crois même que je l'ai dans mes numéros favoris, à force." Je suis le premier à vanter les mérites de Hope, sans aucune mesure autre que de l'admiration, mais force est de constaté que le seul terme qui lui convient quand elle approche les fourneaux, c'est "calamité". A croire que cette petite est née avec le contre-don de la cuisine. Je place la roquette fraîchement découpée dans le robot mixeur avec de l'huile d'olive, du parmesan et des pignons de pins grillés. En à peine une minute, le pesto fut prêt. "Mais on va voir si vous êtes aussi bonne en cuisine que pour mettre une table…" Un sourire faussement suffisant se place sur mes lèvres, en réalité je m'amuse avec elle. J'ai le sentiment que j'ai une compétitrice sûre d'elle en face de moi, et j'apprécie ce genre de caractère. Les femmes objets, très peu pour moi. "Vous pourriez finir de faire les cornets pendant que je m'occupe de lancer le plat principal pendant qu'on mangera l'entrée." Je lui laisse la place de monter l'entrée comme bon lui semblera avec les éléments qui sont préparés, tandis que je m'attelle à la préparation d'une pâte pour des tagliatelles fraîches faites maison. Autant ne pas passer notre temps dans la cuisine, ce sont des plats qui cuisent rapidement et qui nous permettront de partager davantage qu'autour d'un évier. Après avoir versé des jaunes d'œufs battus dans un puits de farine, je mélange le tout à la main avec une rapidité acquise avec les années d'expérience, et je commence à façonner une boule. "Vous avez de la famille, Rose ? Ca fait longtemps que vous avez quitté la France ?" Elle a de la chance que je me lance, moi qui suis si peu loquace d'ordinaire. C'est un de mes plus grands défauts, d'ailleurs.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
avatar

save me the waltz - pv bradford & rose Empty
MessageSujet: Re: save me the waltz - pv bradford & rose save me the waltz - pv bradford & rose EmptyLun 19 Oct - 18:05

« La sincérité est de verre ; la discrétion est de diamant.  »

 
Le vin aux reflets rouge sang se déversa avec précision dans une coupe en cristal qu’elle porta bientôt à ses lèvres. Pendant ce temps, son regard assuré se tourna, non sans fierté, vers la table impeccablement dressée. C’était la première fois qu’elle dinait en tête-à-tête avec un inconnu et cette idée l’enchantait tout autant qu’elle l’effrayait. Un savant mélange de curiosité mal placée et d’appréhension justifiée. Elle ne savait rien de ce Bradford, mis à part son nom et son goût prononcé pour les duels verbaux. Il ne ratait pas une occasion de rappeler à Rose qu’elle venait d’un monde façonné à l’or pur et dans lequel, elle avait tout le plaisir de s’y pavaner à la manière d’une exigeante diva. Il ne soupçonnait pas encore la personnalité volcanique cachée derrière ce prénom délicat et cette robe en mousseline légère. Les arômes du grand cru chatouillaient ses papilles et lui rappelait les longues soirées d’été à Saint-Tropez où, assise face à la mer elle regardait l’eau devenir encre; bercée par le ronronnement des vagues. Aujourd’hui, les néons aveuglants remplaçaient la lumière rassurante des phares et, la chaleur étouffante du désert ne serait jamais semblable à l’air iodé du sud, le temps avait tout emporté, même son père. « Votre fille ? » demanda-t-elle avec une pointe de surprise dans la voix; jusqu’ici elle s’était plu à l’imaginer en loup solitaire sans se douter qu’il était un père responsable et impliqué dans l’éducation culinaire d’une adolescente. De nouvelles informations qui lui rajoutèrent, instantanément, quelques points de charisme. « Comment s’appelle t-elle ? Dites m’en plus. » Piquée par la curiosité, elle voulait en savoir plus sur cette demoiselle qui avait, dans le coeur de son père, la plus grande des places. Elle l’imaginait attentionné et protecteur, exigeant en matière d’éducation mais très à l’écoute, comme l’était son propre père avec elle; toujours là à lui montrer le droit chemin, à lui apprendre à se méfier des beaux-parleurs et autres briseurs de coeurs. Charmée, elle écoutait le récit de la catastrophe culinaire et affichait un sourire tendre en visualisant la scène, l’arrivée des pompiers, l’odeur de brulé, les secondes de panique. Pendant ce temps, sans même apercevoir le sourire tantôt niais, tantôt béat qu’elle exposait, Bradford poursuivait sa préparation avec dextérité, devant lui la roquette finement ciselée, l’huile d’olive et les copeaux de parmesan. Inconsciemment il tentait de rivaliser avec la mise en place de la table en proposant à Rose un diner délicieux. « J’ai des talents dans de nombreux domaines et même si la cuisine n’en fait pas partie, disons que je me débrouille. Je dîne régulièrement au restaurant par manque de temps. » expliqua-t-elle en se lavant énergiquement les mains puis en commençant la mise en place de l’entrée. Elle s’appliquait à transformer les tranches de jambon de parme finement salées en de petits cornets esthétiques dans lesquels viendraient s’ajouter, bruccio, roquette et pesto. « Les affaires ne se sont pas toujours aussi bien portées. » Sans trop en dire, elle évoquait l’époque où son père était décédé en lui léguant une entreprise au bord de la faillite; une marque vieillissante qui n’intéressait plus personne, pas même la bourgeoise monégasque un peu poussiéreuse. Par chance, la presse ne s’était pas emparée de cette période difficile pour écouler des journaux et la réputation de sa famille et de sa maison étaient restées sauves. Rapidement, elle disposa les deux assiettes sur la table et s’installa en attendant Bradford, qui finalisait le plat principal. « Oui, un petit-frère Raphaël. Il s’est récemment installé à Las Vegas. Il a suivi le même parcours académique que notre mère, brillantes études de droit en France et aux Etats-Unis. Désormais il travaille pour une prestigieuse compagnie d’avocats dans le but de défendre les intérêts d’entreprises renommées. Une branche qui ne m’a jamais passionnée; les pierres ont quelque chose de beaucoup plus pur et poétique vous ne croyez pas ? » Expliquait-elle avec fierté, véritablement admirative de la réussite professionnelle son frère. Consciemment, elle ne prononça pas le moindre mot sur son père, malgré toutes les années passées, le sujet était resté sensible, la blessure grande ouverte, béante. « Un certain moment, je me suis installée à San Diego à 18 ans et j’y suis restée jusqu’à l’obtention de mon doctorat sept ans plus tard. Après ça j’ai beaucoup voyagé, je me suis battue pour sauver l’entreprise familiale et il se trouve que j’ai atterrie à Las Vegas. » Son parcours était au moins tout aussi brillant que celui de Raphaël, les études avaient toujours eu une place centrale chez les -de Montaigu- il fallait fréquenter les meilleures écoles, obtenir les meilleures notes, sans quoi on était pas dignes de son nom. « Mais j’y retourne régulièrement, j’y suis attachée... » Plusieurs fois par an elle retournait sur les terres de son enfance, caressait le marbre du caveau familial, supportait la mauvaise-foi et les caprices de sa mère et insistait sur la réussite de son fils chéri. Souvent, elle s’évadait dans l’arrière pays en quête de nature et d’évasion, loin des touristes et des yachts de milliardaires qui avaient transformé le village de pêcheur en haut-lieu de la jet-set. « Et vous, racontez-moi... Vous avez toujours vécu à la Nouvelle-Orléans ? » se lança-t-elle à son tour en versant du vin dans le verre de Bradford, peut-être l’alcool l’aiderait t-il à s’ouvrir davantage, ça tombait bien, elle avait toute la nuit devant elle et une cave pleine à craquer.
 
Spoiler:
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé

save me the waltz - pv bradford & rose Empty
MessageSujet: Re: save me the waltz - pv bradford & rose save me the waltz - pv bradford & rose Empty

Revenir en haut Aller en bas

save me the waltz - pv bradford & rose

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut
Page 1 sur 2Aller à la page : 1, 2  Suivant

Sujets similaires

-
» LEIGH-ROSE ╄ « i think you can save this beast »
» if i just save you, you could save me too (autumn&isaac)
» Save me from myself |P.V|
» save me just in time. (lukas)
» save me from myself •• vrayllan

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
the great escape :: flood and trash :: corbeille rp-