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the devil wears prada (alexander & marie)

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MessageSujet: the devil wears prada (alexander & marie) the devil wears prada (alexander & marie) EmptyJeu 14 Mai - 15:21



« In New York
Concrete jungle where dreams are made, oh
There's nothing you can't do
Now you're in New York
These streets will make you feel brand new
Big lights will inspire you »




La représentation de la skyline de Manhattan dans une version plus fragile, sans acier ni béton, mais formée uniquement de feuilles de papier superposées, trônait sur son bureau. A peine était-il en mesure de distinguer la porte tant cet amas de contrats, photocopies et autres factures lui obstruaient la vue. Alexander croulait littéralement sous le boulot; pourtant il avait toujours jugé que -l’organisation et le rangement- étaient des conditions sine qua non à un travail de qualité; et qu’ils avaient un impact indéniable sur l’efficacité et le rendement. Il encourageait régulièrement ses employés à faire preuve d’ordre et de rigueur, or, quiconque aurait eu le malheur d’entrer dans son bureau à cet instant ce serait sérieusement demandé si : l’hopital ne se foutait pas de la charité. Pour sa défense, il s’était retrouvé à gérer seul le magazine du jour au lendemain. Roman avait disparu de la circulation afin de régler de sérieux, et relativement graves, problèmes relationnels avec la dénommée Eileen Rosenbach. Résultat des courses : l’exemplaire supposé sortir dans une semaine n’était toujours pas achevé, les factures et les frais professionnels s’entassaient dans son bureau car il n’avait pas le temps de transmettre le tout au service comptabilité, et comble de l’ironie, les investisseurs étaient de plus en plus réticents à faire affaire avec lui lorsqu’ils constataient l’absence du Da Russo. Levé depuis quatre heures du matin, et installé derrière son poste de travail sur les coups de cinq heures, Alexander ne voyait pas le temps passer. Les aiguilles de sa Rolex s’affolaient, se chevauchaient et s’entrecroisaient dans le plus grand silence. Rien n’aurait su détourner le bourreau de travail qu’il était de ses occupations. Ni la faim, ni la soif, pas même les secrétaires aux mensurations de mannequins qui hantaient les lieux. Il était à peine onze heures lorsqu’il tourna brièvement les yeux vers son agenda; si la matinée s’avérait être plutôt calme, l’après-midi se résumait en un enchainement de rendez-vous importants aux quatre coins de la Grosse Pomme. D’ores et déjà, il savait que la nuit allait être courte, sinon quasi-inexistante. Aussi, il se jurait de monter dans le premier avion dès que le week-end arriverait afin de pouvoir s’offrir un repos bien mérité, le plus loin possible de l’effervescence New-Yorkaise, avec, il va sans dire, un décor de carte postale. Il espérait que Marie, sa très chère cousine, mettrait son aversion pour les chats de coté pendant deux jours, afin de garder ses précieuses boules de poils. En effet, il ne pouvait plus compter sur Silver restée à San Francisco pour s’atteler à cette tâche ingrate mais extrêmement rentable. Il avait tout tenté pour la convaincre de s’installer à New-York, mais elle semblait farouchement attachée à la côte Ouest et à sa carrière d’actrice, qui selon lui, aurait tout aussi bien pu décoller à Manhattan. -La garde de ses chats- venait s’ajouter sur une liste déjà bien longue de choses à régler en urgence, sauf qu’aux dernières nouvelles Alexander n’était pas un surhomme et, à ce rythme là, il ne risquait pas de faire long feu. De plus, personne n’osait lui dire de ralentir, on l’admirait de loin, saluait ses performances remarquables mais on ne s’approchait pas, dans la mesure où cette obsession pour le travail aurait pu être contagieuse, et donc ruiner toute vie personnelle. La tête appuyée contre le dossier du siège, le regard perdu entre les lignes symétriques des buildings alentours, il s’étira allègrement, une minute de répit qui se stoppa aussi brutalement qu’elle avait commencée lorsque la sonnerie son téléphone, objet désormais maudit, retentit dans la pièce. Qui avait le culot de le déranger sur son numéro personnel ? La personne à l’autre bout du fil avait intérêt à avoir une excellente raison, sans quoi elle s’attirait les foudres dévastatrices d’un businessman proche du burn-out. « Marie. Tu es au courant que j’ai un travail et que je ne suis pas à ta disposition. » tentait t-il d’expliquer pour la quinzième fois cette semaine à l’inconsciente qui lui servait de cousine. Sa petite voix tremblante résonnait dans le combiné, il ignorait si Marie était une bonne actrice ou si elle était réellement malade, comme elle le prétendait. Selon ses dires, elle s’était littéralement écroulée au sol dix minutes plus tôt, un malaise d’apparence anodin mais qui l’avait vidé de toutes ses forces. Marie se plaignait comme une enfant, elle voulait retrouver au plus vite son lit, manger des macarons multicolores et être au calme devant un bon film. « Pourquoi tu m’appelles ? Tu es assez grande pour prendre un taxi. » soupirait t-il excédé au plus haut point. Il n’avait pas besoin que cet imprévu vienne ruiner à jamais l’organisation de son agenda. « J’ai des rendez-vous toute la journée. » insista t-il alors qu’elle tentait de le convaincre grâce à une approche beaucoup plus mesquine. Elle déblatérait de grandes phrases dignes d’un mauvais feuilleton où elle évoquait, entre autres, le soutien mutuel que devait s’apporter les membres d’une même famille. Elle prenait même soin d’ajouter que jamais elle ne lui pardonnerait de l’avoir abandonné au pire moment. Il hésitait entre émettre un rire moqueur ou se cogner la tête contre la baie vitrée mais repensait à ses chats. Egoïstement, il savait qu’il allait avoir besoin d’elle dans les prochains jours et que son accord nécessitait un sacrifice. « C’est bon, ne bouge pas, j’arrive. Au passage, tu me dois une faveur. » Il raccrocha immédiatement, jeta dans la précipitation sa veste Prada sur ses épaules et s’engouffra dans l’ascenseur. Alors que la boite de verre le conduisait au plus près du commun des mortels, il alerta son chauffeur de ce contretemps qui devait durer tout au plus une heure. Evidemment, l’école de mode de dame Davis-Cohen était située à l’autre bout de la presqu’île de Manhattan, et l’heure de grande affluence à laquelle elle avait appelé compliquerait forcément le déplacement de l’imposante limousine dans les artères de New-York. « Il y a des jours où je me dis que j’aurais mieux fait de rester à San Francisco. » lançait t-il à son chauffeur alors que la ville défilait lentement à travers les vitres teintées. Plus de vingt-cinq minutes après son départ, il arrivait face au sacrosaint temple de la mode et du design. Un établissement élitiste, réservé à une poignée d’initiés triés sur le volet pour leur compétence et leur créativité. Les roues de la limousine mordaient sur le trottoir, le véhicule, loin de passer inaperçu attirait les regards curieux des passants. « Je vais la chercher et je reviens immédiatement. » soufflait t-il en quittant l’habitacle rassurant de son carrosse de dix mètres. « Bonjour, où puis-je trouver Mademoiselle Davis-Cohen ? » il questionna la secrétaire, plutôt mignonne, de l’accueil, qui s’empressa de lui désigner l’escalier majestueux derrière lui. Il ne lui fallu que quelques minutes pour tomber nez à nez avec les mèches dorées de Marie. Le sourire aux lèvres, la mine radieuse, l’apparence savamment travaillée, elle n’avait pas l’air malade. Pas du tout même. « Tu sais qu’il existe des moyens plus simples pour sécher les cours. Des moyens dans lesquels je n’entre même pas en jeu. » Il croisa les bras et fronça les sourcils, mécontent de s’être fait piégé par une gamine irresponsable persuadée que la vie était une fête foraine. « J’espère que tu as une très bonne raison de m’avoir fait venir jusqu’ici. »
 
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MessageSujet: Re: the devil wears prada (alexander & marie) the devil wears prada (alexander & marie) EmptyMar 19 Mai - 16:08

Quand des filles veulent que quelque chose se passe bien, ça se passe bien.
Ce n'est pas plus compliqué que ça.

~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~
C'est l'effervescence à la Fashion School de New-York. Un des examens le plus important de l'année se déroule en ce début d'après-midi. Celui que redoute tous les étudiants de première année. Celui qui vous laisser éveillé des nuits durant et vous coupe l'envie de manger. Celui qu'il faut à tout prix réussir si on veut avoir la chance d'accéder à la deuxième année. Les mannequins courent dans tous les sens, les élèves stylistes se pressent autour d'eux, les professeurs y vont de leurs conseils avisés. Marie devrait se trouver parmi cette horde de stylistes, à s'occuper de son mannequin et de ses créations. Mais le problème c'est qu'aujourd'hui, le mannequin de la jeune femme a décidé de se faire porter pâle. Et c'est toute la bonne humeur et l'éternel optimisme de cette jolie blonde qui s'émiette. « Comment ça t'es malade David ? Tu te fous de ma gueule ou quoi ? C'est le SEUL jour où je te demande d'être présent, le SEUL jour ! Je vais foirer mon année à cause de toi ! » s'égosille-t-elle au téléphone, tapant le sol de ses petits pieds en colère. Elle ne pensait pas qu'une telle tuile lui tomberait dessus. Pas aujourd'hui, un des jours le plus important de sa scolarité. La panique s'envahit de son être. Si elle ne trouve pas une solution de secours très rapidement, elle peut dire adieu à sa deuxième année. Et la jeune femme a travaillé beaucoup trop dur pour laisser passer sa chance. Des nuits à dessiner, à coudre, à se shooter au café. Un nombre incalculable de tissus achetés, d'aiguilles usées, de nuits blanches accumulées. Marie ne peut pas croire qu'un tel effort soit ruiné. Ce n'est pas possible. La franco-américaine cisaille le sol de ses nombreux allers-retours. La solution finit par se dévoiler d'elle-même. Comme une évidence. La partie est loin d'être gagnée mais si elle y met tous ses talents d'actrice, elle peut tenter de convaincre son cousin de venir jouer au mannequin. Il ne va pas avoir vraiment le choix en même temps. D'une part, parce que Marie sait se montrer très persuasive, et d'autre part, parce que c'est tout son avenir professionnel qui est en jeu. Elle empoigne son cellulaire et compose le numéro d'Alexander. Première sonnerie, deuxième sonnerie, troisième sonnerie. Il a plutôt intérêt à décrocher ou Marie est capable de le harceler jusqu'à ce qu'elle entende le son de sa voix rauque. « Mon cousin chéri ! Tu sais que je ne t'appellerai pas si ce n'était pas urgent » commence-t-elle à expliquer, mimant une voix fatiguée. Alexander ne l'accueille pas de manière chaleureuse mais elle a l'habitude maintenant avec lui et son caractère d'ours des cavernes. Alexander, il râle toujours après Marie, mais au fond, il est bien incapable de refuser la moindre de ses requêtes. Devant ses yeux malicieux et sa bouille enfantine, difficile de résister à une Marie des plus divines. Elle sait user de ses charmes quand cela est nécessaire. A coup de battements de cils voluptueux, sourires enjôleurs, ou baisers chastes déposés sur la joue. Il n'y a pas de doutes. Marie obtient toujours ce qu'elle veut. D'une manière ou d'une autre. « J'ai fais un malaise à l'école, surmenage qu'ils disent blablabla. Tu pourrais venir me chercher ? ». Menteuse. Mais connaissant Alexander, si elle lui disait simplement la vérité, il ne prendrait même pas la peine de poursuivre cette conversation. Et comme elle s'y attendait, il fait bloque pour qu'elle se débrouille seule. « Non l'infirmière ne veut pas me laisser partir seule. S'il te plait Alexander, ça te fera une pause, toi aussi tu bosses trop et c'est pas un malaise que tu vas faire, c'est un burn-out ! » rétorque-t-elle, usant de tous les stratagèmes et les subterfuges qu'elle peut avoir en stock. Alexander n'est pas la personne des plus aisées à convaincre mais contre toute attente, il finit par accepter de venir chercher Marie. Elle tente de ne pas laisser évaporer sa joie au téléphone et raccroche avant que son cousin ne change d'avis. Elle est entrain de faire quelques retouches sur ses créations lorsqu'on vient la prévenir que monsieur Astoria est arrivé et cherche après elle. « Alexander tu es là dieu merci ! » s'exclame-t-elle, arrivée à sa hauteur, un sourire accroché aux lèvres. Le soulagement se lit sur son visage et la fausse maladie a bien vite disparu. Il ne faut pas longtemps à son cousin pour s'apercevoir de la supercherie monté par l'étudiante. Oups. « Oh ça va, arrête de faire ton rabat-joie, ça creuse les rides ! ». Marie et sa répartie légendaire. Marie, elle est gentille, mais elle n'est pas niaise. Et si elle a quelque chose à dire, elle le clâme haut et fort. Loin d'avoir peur de se confronter à des opinions divergentes. Marie, elle n'a pas peur de grand chose. Elle ne craint pas grand chose, pas même son cousin. C'est bien le premier qu'elle prend plaisir à remettre en place lorsque monsieur est trop grognon. « J'ai un défilé super important qui compte pour mon année et mon mannequin vient de me lâcher. Si j'avais un plan de secours, tu sais bien que je ne t'aurais pas appeler. Mais là, il y a vraiment urgence ». Elle ne lui laisse pas le temps de rétorquer quoi que ce soit qu'elle le conduit, main dans la sienne, dans sa salle de classe où toutes ses créations sont entreposées. « Suis moi ! Tu voudrais pas que ta cousine chérie rate son année quand même ? Au prix que coûte l'école.. ». Bon cet argument n'a pas vraiment de poids vu que les parents adoptifs de Marie possèdent un des plus beaux casinos de Las Vegas et qu'ils pourraient lui payer trois fois le prix de cette école. Mais venant d'un milieu difficile et ayant grandi en foyer, Marie a la tête sur les épaules et savoure sa chance d'avoir été intégrée à cette prestigieuse école. C'est la chance d'une vie et Marie compte bien ne pas la laisser filer. Et pour cela, elle a besoin des talents de son cousin pour défiler.
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MessageSujet: Re: the devil wears prada (alexander & marie) the devil wears prada (alexander & marie) EmptyMar 16 Juin - 1:19



« Fashion is a form of ugliness
so intolerable
that we have to alter it
every six months. »



Marie pensait-elle vraiment qu’un grand sourire et qu’une accolade complice suffiraient à effacer son mensonge ? Si tel était le cas, elle se trompait sur toute la ligne. En plus de sa susceptibilité légendaire, Alexander était une personne rancunière qui possédait une aversion viscérale pour le manque d’honnêteté; d’autant plus lorsque ce défaut apparaissait soudainement chez des personnes de son entourage le plus proche. Il avait toujours eu une haute estime de Marie, sa cousine était une jeune femme créative et brillante qui finirait sans l’ombre d’un doute, par décrocher une place méritée au sommet. Elle travaillait assidûment et se donnait les moyens de ses ambitions, l’effort ne l’effrayait pas et elle aimait suffisamment les challenges pour tenter l’école de mode la plus réputée de la côte Est. Il admirait le mal qu’elle se donnait pour parvenir à ses fins et ne pas laisser la victoire lui échapper; avant. Avant, qu’elle n’ose le considérer comme un élément fondamental de son plan. Alexander n’était pas un pion dont elle pouvait disposer à sa guise, ou sacrifier, pour gagner la partie si bon lui semblait. Aussi, il ne l’écoutait que d’une oreille, les bras croisés contre son torse, incapable de fournir le moindre effort. Si certains mettaient volontiers de l’eau dans leur vin pour contenter les membres de leur famille, Alexander, lui, trouvait toujours un plan B dans lequel aucun sacrifice n’était envisageable. L’important était de ne perdre, ni temps, ni argent, le reste était secondaire et entrait rarement en considération. « Pourquoi tu ne m’as pas dit la vérité tout de suite, au téléphone ? J’aurais pu te trouver une solution depuis mon bureau. Sans me déplacer. » Il la réprimanda sans même hausser la voix; il n’hurlait jamais et conservait son sang-froid en toutes circonstances; un excellent moyen de déstabiliser l’adversaire sans gaspiller sa précieuse énergie. « Dois-je te rappeler que je suis à la tête d’un magazine et que, de ce fait, je suis régulièrement en contact avec des agences de mannequins. Non évidemment, tu ne le sais pas, comme d’habitude, tu ne penses qu’à ta petite et égoïste personne. » Immédiatement, le sourire radieux de Marie s’évapora. Pas à cause des paroles tranchantes et calculées d’Alexander, mais parce qu’elle craignait sincèrement qu’il fasse volte-face et l’abandonne au milieu de ses créations. Ce qui, pour elle, s’apparenterait à l’Apocalypse selon Saint-Jean. Piqué par la curiosité de voir la collection de sa cousine, il se laissa quand même guidé à travers un dédale de couloirs. Les étudiants se bousculaient et s’agitaient comme une colonie de fourmis; visiblement c’était un jour on ne peut plus important, l’avenir se jouait maintenant, devant un jury d’experts prêts à critiquer les moindres détails de chaque tenue. L’erreur était proscrite; la perfection saluée. « Qu’est ce qui te fait croire que j’ai envie de troquer mon costume Prada pour une création signée Davis-Cohen ? » demanda-t-il alors qu’une idiote, visiblement pressée, cavalait dans les couloirs avec un café à la main. Par chance, la boisson avait eu le temps de refroidir et ne fut pas brûlante lorsque qu’elle termina sa chute sur sa chemise; autrefois immaculée. « Je suis en plein cauchemar. Je t’enverrai la facture du pressing. » soufflait-il en informant sa cousine qu’elle devrait bientôt s’acquitter de nouvelles dettes. « Et j’espère que tu n’as rien de prévu ce week-end. » Alexander introduisait doucement son offensive; maintenant qu’il n’était plus en état de retourner au travail, il consentait à rendre ce service à Marie, mais en contrepartie il espérait qu’elle s’occuperait de ses chats pendant que lui, allongé sur une plage déserte et en charmante compagnie, évacuerait soigneusement tout le stress accumulé. Bientôt, ils entrèrent dans une salle de classe qui faisait office, le temps des examens, de dressing personnel. Marie y avait soigneusement entreposé l’ensemble de sa collection. Il y en avait pour tous les goûts, style urbain, relativement contemporain et costume taillé sur mesure dans des tissus précieux. « J’ai largement le budget pour financer ton redoublement. » Déclara-t-il d’un ton presque menaçant en déplaçant les cintres afin de voir les pièces susceptibles de l’intéresser de plus près. Il tomba aussi nez à nez avec des modèles improbables, voire même importables. Des couleurs criardes, des découpes extravagantes. « Tu étais sous acide pour celui-là ? » demanda-t-il le plus sérieusement du monde, en agitant un tee-shirt à bout de bras devant sa mine renfrognée. Il fallait avouer qu’Alexander avait un style affreusement classique et ennuyeuse. En réalité, il semblait être habillé de la même façon tous les jours de l’année; à savoir : chemise blanche, cravate noire, costume taillé sur-mesure et chaussures importées d’Italie, toujours impeccablement cirées. Par chance, Marie n’avait jamais pénétré dans son dressing, sans quoi, elle se serait égosillée sur place avant d’appeler, de toute urgence, la police de la mode. Il n’y avait que le week-end ou pendant les vacances qu’Alexander s’autorisait quelques fantaisies, il troquait ses costumes stricts au possible pour des tenues plus décontractées. Qui, là encore, étaient jugées guindées par le commun des mortels. « J’accepte à deux conditions, qui ne sont évidemment pas négociables. » commença-t-il en s’approchant de sa délicieuse cousine qui allait rapidement déchanter en découvrant les exigences de l’Astoria. « Premièrement, j’aimerais que les vêtements avec lesquels tu as l’intention de me faire défiler me plaisent un minimum. » Il décrocha quelques ensembles plutôt élégants à titre d’exemple et termina d’émettre ses modalités, en cas de refus, le plan de Marie tomberait piteusement à l’eau. « Deuxièmement, tu gardes mes chats ce week-end. Tu pourras même dormir chez moi si ça t’arrange. Mais, je t’interdis d’organiser la moindre fête, d’inviter le premier crétin qui passe ou de transformer mon appartement en porcherie. » Il n’attendait pas sa réponse et s’empressa de retirer sa veste et sa chemise, toutes deux couvertes de café. « Marché conclu ? » insista-t-il face au silence de Marie, visiblement tiraillée entre un possible redoublement et un week-end en Enfer. Elle semblait peser intérieurement le pour et le contre, mais les aiguilles tournaient et l’heure du défilé approchait à grands pas. Alexander n’était pas vraiment emballé à l’idée de jouer les mannequins d’un jour, malgré sa classe naturelle et sa froideur légendaire, il n’était pas un habitué des podiums, loin de là. Par chance, on l’invitait souvent à la fashion-week, d’une part parce qu’il était l’un des célibataires le plus convoité de Manhattan et d’autre part, parce que son magazine avait un lien direct avec le petit monde de la mode. Aussi, il connaissait la démarche à adopter sur un podium, l’attitude à avoir; une véritable aubaine pour Marie. Il esquissa alors un bref sourire, sans pour autant admettre que cette parenthèse, loin du bureau, lui faisait le plus grand bien.
 
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MessageSujet: Re: the devil wears prada (alexander & marie) the devil wears prada (alexander & marie) EmptyDim 26 Juil - 19:03

A force de fermer les yeux sur ce qui les entoure, certains sont devenus aveugles sans même le savoir.
Je me suis contentée d'apprendre à voir, même dans le noir.

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Marie a fait un peu de forcing auprès d'Alexander mais c'est pour la bonne cause. Tout comme son petit mensonge. Elle n'a pas eu vraiment le choix il faut dire. Alexander n'est pas des plus simple et des plus aisé à convaincre pour qu'il quitte sa tour d'ivoire. Toujours fourré derrière son bureau, la terre s'arrêterait de tourner qu'il ne délogerait pas. Alors lui dire qu'il faut qu'il défile pour elle par téléphone relevait de l'impossible pour elle. Il ne serait pas venu et Marie en est certaine. Elle le connaît que trop bien son cousin adoré. Elle sait comment le prendre ou quoi lui dire pour qu'il ne se fâche pas de trop. Mais son mauvais caractère n'est pas à prouver et Marie se doutait qu'il n'arriverait pas la bouche en coeur, tout sourire, prêt à céder aux moindres ordres de la jeune femme. « Bien sur, tu m'aurais simplement répondu ne pas avoir le temps de régler mes soucis, que je suis une grande fille pour trouver une solution par moi-même. Et si tu vois, j'ai réussi à en trouver une de solution, sans ton aide » claironne-t-elle, un sourire fier sur son joli minois. Pas sur que cela suffise à calmer un Alexander irrité mais peut-être que cela le fera redescendre au moins un petit peu. Marie, elle possède un don particulier pour se sortir de n'importe quelle situation rien qu'en blablatant quelques discours cousus sur le fil. Elle parvient à endormir ses interlocuteurs et à éviter des esclandres en quelques instants. Ponctués de petits sourires enjôleurs, ses discours font mouche et il ne lui faut jamais longtemps pour argumenter en sa faveur. Sauf que face à elle se trouver Alexander Astoria. Son cousin. Qui manie aussi bien – voire bien mieux qu'elle – l'art de la parole. Et qui n'est pas aussi idiot que tous les autres pour se laisser berner par une Marie dans toute sa splendeur. Mais la Davis-Cohen ne désespère pas. Elle parvient toujours à ses fins. Toujours. « Moi je suis égoïste ? Oh arrête Alexander, tu ne penses toujours qu'à toi, ton magasine, tes conquêtes, tes chats à garder. Pour une fois que j'ai vraiment besoin de toi, que c'est très important, je me fais traiter d’égoïste. C'est la meilleure ». Les paroles crues de son cousin l'agacent bien plus qu'il ne le faudrait. Pour qui se prenait-il au juste pour lui parler de la sorte ? Pensait-il se trouver devant une de ses sous-fifres ? Marie n'a jamais été du genre à se rabaisser, devant personne, et surtout pas devant son cousin qui se prenait bien souvent pour bien plus qu'il n'était réellement. Et c'est son rôle de cousine de le remettre à sa place, de le ramener sur terre lorsqu'il le fallait. « Bref si on pouvait éviter une dispute inutile, on n'a pas le temps » conclue-t-elle en l'emmenant avec elle dans sa salle, où tous ses vêtements sont prêts à être porter pour ce maudit défilé. Défilé très important pour la jeune femme. Et qui commence vraiment à s'agacer face au comportement condescendant de son cousin. Alors avant d'envenimer la situation, autant change de conversation. Et cesser les mesquineries. « Tu m'emmerdes avec ton blablatage. Tu vas m'aider parce que tu es mon cousin. Et entre cousins on s'entraide. Ça te va comme réponse ? ». Marie plante son regard dans le sien, pas prête à céder. Si on ne peut pas compter sur la famille dans les moments de coups durs, sur qui pourrait-elle s'appuyer alors ? Personne. Sur le chemin qui mène à la salle, Marie se mord la langue pour ne pas pouffer de rire devant la scène qui vient de se produire sous ses yeux. Une étudiante vient de renverser son café sur la chemise – qui doit probablement coûter une blinde – d'Alexander. Face à la réplique du jeune homme, la française lève les yeux au ciel. « Non je n'ai rien de prévu, je pourrais faire ton larbin ne t'inquiètes pas » rétorque-t-elle, pleine de sarcasmes. Elle se doute bien de ce qui va l'attendre mais si c'est le prix à payer pour qu'il défile pour elle, soit, elle n'a pas peur de faire quelques sacrifices si cela signifie valider son année. « Super, mais moi, je n'ai vraiment pas envie de redoubler ». Marie s'est donné beaucoup de mal pour réussir ses études et se donner une chance de travailler dans ce qu'elle aime : la mode. Et elle ne laissera personne ruiner son dur labeur. Surtout qu'Alexander possède la même passion pour son métier alors il devrait comprendre et aider Marie sans rechigner. « Allez Alex arrête de râler s'il te plait, je suis déjà suffisamment stressée comme ça, tu pourrais coopérer sans faire ton chieur pour une fois » lâche-t-elle, poussant un soupir de lassitude. « Quoi ? Tu sais que j'ai peur des chats putain… roh t'es vraiment, mais vraiment chiant. ». Les chats. La phobie de Marie. Elle, elle ne trouve pas ces petits félins mignons et gentils. Elle les trouve mesquin, espiègle et ne supporte pas en avoir un sur elle. Elle ne comprend pas cette addiction que possède son cousin pour ces bestioles. « Ca va c'est ok ! ». Un frisson la parcoure en donnant cette réponse mais elle est consciente de ne pas avoir le choix. Tant pis, le moment venu, elle trouvera bien un moyen d'esquiver la corvée. « Allez va enfiler ça le plus vite possible et reviens que je regarde si il y a des retouches à faire ». Marie lui choisit une tenue assez sobre et lui fout entre les mains. Elle en profite pour choisir la tenue décontractée qu'elle lui fera essayer une fois qu'il sera revenu vers elle. Oui il faut bien l'avouer, Marie est stressée. Voire en panique.
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MessageSujet: Re: the devil wears prada (alexander & marie) the devil wears prada (alexander & marie) EmptyMer 23 Sep - 1:06



« Fashion is a form of ugliness
so intolerable
that we have to alter it
every six months. »




Alexander était un homme organisé et méthodique, ses journées étaient toutes à l’image de sa personnalité -millimétrées. Le temps était devenu son pire ennemi si bien qu’il agissait de manière à en gaspiller le moins possible, pour ce faire, il articulait son agenda de façon judicieuse. Il ne dérogeait jamais à ses petites habitudes telles que, son café serré du matin face au parc, la consultation de ses mails à l’arrière de la limousine sur le chemin du bureau, sa pause cigarette juste avant une réunion importante, un verre de whisky d’exception en fin de journée. Tous ces rituels faisaient partie de ce qu’il appelait une -journée type- et si par malheur, un fâcheux contretemps l’empêchait d’en réaliser ne serait-ce qu’un seul, il implosait en étant persuadé d’avoir perdu la chose la plus importante à ses yeux, à savoir : le parfait contrôle de la situation. Pourtant, tout avait bien débuté ce matin, prisonnier de sa tour d’acier au milieu des nuages de Manhattan, il avait planché des heures durant sur des dossiers d’une importance capitale pour l’avenir du magazine. Il n’avait consulté sa montre qu’une ou deux fois, avait réclamé des boissons chaudes à la nouvelle secrétaire, qui avait démontré toute l’ampleur de son incompétence en y mettant du sucre puis, il avait confirmé la réunion de l’après-midi à ses futurs investisseurs. Tout ceci avant l’appel irritant de Marie. La pauvre petite était malade, surmenée elle s’était évanouie en plein milieu d’un cours; du moins c’était ce qu’elle avait prétendu au téléphone en révélant tous ses talents de comédienne. Dévoué corps et âme à sa cousine, il avait grimpé dans la première limousine, avait affronté les embouteillages interminables des grandes avenues pour la rejoindre dans sa prestigieuse école et s’apercevoir dans le même temps qu’elle lui avait tendu un piège impardonnable. Egoïste qu’elle était, elle n’avait pas songé un seul instant aux conséquences que pourraient avoir le retard ou l’absence d’Alexander à ses réunions planifiées depuis des mois. Non, Marie ne pensait qu’à sa réussite personnelle, sauver son année quitte à sacrifier sur l’autel le travail des autres. En découvrant cet affront, il s’était empressé de remettre les choses à leur juste place en écrasant Marie sous une pluie de reproches qu’il estimait justifiés. D’abord, il pointait du doigt sa malhonnêteté puis son égoïsme avant de songer à une solution qui lui permettrait de se racheter et de retrouver par la même occasion, la confiance de son cousin. Si elle acceptait de lui rendre quelques services durant le week-end, il concéderait à passer l’éponge sur son erreur de conduite. « Une solution sans mon aide, vraiment ? Marie explique-moi ce que je fais ici dans ce cas... » Rétorquait-il en écarquillant les yeux, interloqué par le tissu d’absurdité que sa cousine était capable de prononcer en une seule phrase. Sans doute aurait-il rapidement coupé court à la conversation si elle l’avait appelé en réclamant son aide, mais cela n’était pas une raison suffisante pour motiver l’emploi de méthodes aussi insidieuses et irrespectueuses. Il avait conscience de ne pas être le cousin le plus disponible et bienveillant qui soit, Alexander se focalisait davantage sur la santé de son magazine que sur celle ses proches, consacrait le peu de temps qu’il avait à sa disposition à ses chats et aux touches ivoire de son piano, pour autant, il n’oubliait jamais un anniversaire et ce, sans l’aide d’une alerte téléphonique, il se débrouillait toujours pour être présent dans les moments importants, les réussites, les repas de famille, les fêtes de fin d’année. Il veillait sur elle de loin sauf qu’elle ne s’en doutait pas; elle avait de lui une image erronée et caricaturée : celle d’un homme froid, ambitieux et insensible qui se fichait de tout excepté de lui même. « Figure-toi que nous n’avons pas tous la chance d’avoir un emploi du temps d’étudiant, mais si tu ne me crois pas je serai ravi de te prendre en stage et tu constateras par toi-même que je dis vrai quand j’affirme ne pas avoir le temps pour tes prétendues urgences. » tranchait-il afin qu’elle cesse immédiatement son pseudo-discours moralisateur. Il était déjà bien gentil d’être venu jusqu’ici et, jusqu’à preuve du contraire, rien ne l’empêchait de rebrousser chemin si elle persistait à l’accabler de tous les torts. « Cette discussion n’est pas terminée, ne crois pas t’en tirer aussi facilement. On la reprendra une fois le défilé fini.» la mettait-il en garde alors qu’elle espérait éviter un conflit et passer rapidement aux essayages. « La vulgarité ne te fais pas honneur Marie, pas du tout même. » constata-t-il alors qu’elle exprimait son ennui dans des formes on ne peut plus familières. Si elle s’adressait d’une manière semblable à ses professeurs nul doute qu’elle serait en haut de la liste des élèves redoublants. Malgré son exaspération, il la suivait dans un dédale de couloirs où une malheureuse renversa son café sur sa chemise, la goutte d’eau qui fit déborder le vase et qui le rendit encore moins sympathique qu’à l’accoutumée. « Comme tu le dis si bien, -entre cousins on s’entraide-, ce n’est pas de l’esclavage mais de la générosité, de l’échange de bons procédés. Je te rends un service et tu m’aides en retour. » expliqua-t-il en retournant les arguments de Marie contre elle, une méthode qui avait plus d’une fois fait ses preuves et dont il abusait depuis pour avoir le dernier mot. Ses yeux passaient en revue les vêtements alignés sur les différents portants. Immédiatement, son oeil expert remarqua la qualité des tissus et des découpes, Marie avait travaillé véritablement dur pour parvenir à un tel résultat. Sans l’avouer ou le montrer, il était fier d’elle et du chemin tout tracé vers la réussite sur lequel elle avançait. « Jusqu’à preuve du contraire ils n’ont jamais griffé personne. Je te demande juste de passer à l’appartement pour les nourrir et vérifier que tout va bien, tu n’es pas forcée d’y dormir. » Jamais il ne comprendrait son aversion, sa peur panique des chats. En général les filles adoraient ces boules de poils aux grands yeux gourmands et à la démarche altière. Sauf Marie, qui par esprit de contradiction avait décidé qu’elle aurait des goûts opposés à ceux de son cousin. Quelques secondes plus tard, il se retrouva affublé d’une tenue plutôt sobre et parfaitement à sa taille et il fut soulagé de ne pas être à moitié déguisé au cas où des photographies du défilé fuiteraient sur le net. « C’est parfait. J’étais mannequin dans une autre vie, c’est certain. » déclara-t-il en sortant de la cabine d’essayage maison et en admirant son reflet dans le miroir, sous toutes les coutures. Il n’avait pas l’habitude de se voir autrement qu’en costume trois pièces, son uniforme qui ne laissait aucune femme indifférente. Toutes s’étaient imaginées dénouer délicatement sa cravate, laisser une trace de rouge à lèvres sur le col immaculé de sa chemise, défaire cette image impeccable était une sorte de fantasme. « Je pourrai garder la chemise pour retourner au bureau ? » demanda-t-il en examinant les boutons de manchette qu’elle avait choisi d’une qualité médiocre en comparaison des siens signés Cartier. « Je suis supposé défiler devant combien de personnes ? » l’interrogea-t-il non par appréhension, mais par curiosité. Quitte à choisir, il préférait se ridiculiser devant le moins de personnes possible.
 
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Kevin F. Tatcher
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