Ne jamais abandonner quelque chose que nous voulons vraiment. C'est difficile d'attendre mais c'est encore pire de regretter  ~ (lubja/rayan)  musique d'ambiance

Ma vie était devenue un vrai désastre. Je suis enceinte d’un con, et qui plus est, je suis en quelque sorte à la rue alors que j’ai une maison. Mais une maison inhabitable. Je dois y faire des travaux, mais je n’ai pas forcément l’argent pour. J’ai tout misé dans l’achat de cette maison qui semblait exceptionnelle, mais qui ne l’est pas du tout. Et pour en rajouter une couche, je n’aime pas du tout la ville dans laquelle je vis. Je n’y aime pas l’ambiance, surement à cause de mon passé. Ca fait seulement quelques semaines que je suis ici, mais j’ai déjà essayé de trouver une autre place en tant que professeur dans une autre ville. Mais à quoi bon. Comment est-ce que je pourrais déménager ? Je ne réussirais jamais à revendre cette maison au prix à laquelle je l’ai acheté. Je suis dans une merde pas possible. Et malgré cette situation, j’ai tout de même réussi à dégoter un entretien à New York. J’ai même réussi à me faire payer le trajet par les représentants de l’entreprise. Je n’ai pas encore tout perdu de mon charme, malgré mon âge et ma situation de femme enceinte. Je ne sais même pas encore ce que je vais faire de cet enfant. Je n’ai pas la situation pour l’élever… mais Jorden si. Seulement il faudrait que je lui en parle déjà. Il va me détester, mais qu’est-ce qu’on s’en fout. Je n’ai pas demandé à être dans cette situation. La vie me punit. (…) Une fois que mon entretien fut terminé, je me dirigeais vers le Centre Commercial le plus proche. Je ne pensais pas y trouver un aussi grand endroit alors que je me trouve dans le Bronx, seulement il faut croire que New York City regorge de surprises. Je trainassais dans ce Centre Commercial, sans rien acheter. Je n’avais pas eu l’argent pour venir ici, alors je ne vais pas faire du shopping. Même si ça me manque bien. Je ne suis pas une femme pour rien. Et puis alors que je ne m’y attendais pas du tout, je me retrouvais juste face à face à Rayan, qui faillit renverser son café sur moi. Les yeux gros comme des tomates, je le regardais. Je ne m’y attendais pas du tout à cette situation. Je souris timidement, avant de le prendre dans mes bras pour lui offrir un énorme câlin. Ah ce que ça fait du bien de se retrouver dans ses bras. Ça m’avait manqué. « Ah ça fait plaisir de te voir toi. » Il faut dire qu’on s’est quitté lors des remises de diplômes. A quoi bon rester en couple alors que nous allions tous les deux dans deux villes différentes. On s’était promis de se donner des nouvelles, mais aucun de nous deux ne l’avaient. On ne pouvait donc pas en vouloir à l’autre. Il faut dire que je n’avais pas vraiment envie de lui raconter toutes mes misères. Mais lui de son côté, est ce qu’il avait une bonne raison pour ne pas m’avoir envoyé quelques messages par-ci par-là. Oh de toute façon je m’en fichais pas mal. Nous faisons notre vie chacun de notre côté maintenant. Il n’y aura plus de piscine nocturne interdite, et j’en passe. Rayan et moi ce n’était qu’histoire ancienne. De très bons souvenirs, qui me font sourire à chaque fois que j’y pense.

Ne jamais abandonner quelque chose que nous voulons vraiment. C'est difficile d'attendre mais c'est encore pire de regretter  ~ (lubja/rayan)  musique d'ambiance

En venant ici pour mon entretien, je ne pensais pas tomber sur une connaissance. Je pensais juste passer l’entretien, flâner un peu dans cette ville que je ne connais pas du tout, en attendant mon vol, et repartir sur Vegas. Sans que personne n’ai su ma petite escapade à New York. J’aurais pu envoyer de petits messages à des amis, leur disant que je serais en ville pour la journée, mais je n’en avais pas voulu. On m’aurait demandé de mes nouvelles, comment va ma vie, et je ne souhaitais pas m’étaler là-dessus, parce que tout va de travers. Vraiment. Je ne sais pas ce que j’ai pu faire pour avoir un tel karma. Surement le meurtre de mon ex. Mais ce n’était que de la légitime défense, c’était soit lui, soit moi. Alors pourquoi me laisser en vie pour vivre un enfer par la suite. J’essaie de me dire que Dieu veut me donner une leçon, mais cette leçon dure depuis trop longtemps maintenant. J’ai compris. Je commençais vraiment à en avoir marre. Je sais très bien que je devrais en parler à quelqu’un, que je ne devrais pas garder tout cela enfouie en moi, mais je n’y arrive pas. Je n’aime pas l’idée de m’apitoyer sur mon sort. Puis si je le raconte à quelqu’un, tout le monde va le savoir. C’est comme ça. Personne ne peut tenir trop longtemps sa langue, surtout si c’est pour jaser. Et voilà que je me retrouvais nez à nez avec Rayan. Je regardais le café couler sur mon tee-shirt. Heureusement que ça se passe après mon entretien, et non avant. Ça aurait été une autre personne, je me serais mise à gueuler, mais pas sur Rayan. Je ne voulais pas que nos retrouvailles soient dans ce genre. Je l’enlace. Pas de questions à se poser. Il était peut-être mon ex, mais nous étions restés en bons termes. Même si j’ai pu entendre certaines choses sur notre couple, et de ce côté. Je veux tout simplement rien savoir. J’étais bien en sa compagnie. Il me faisait oublier toutes mes galères, et c’est tout ce qui compte. Puis je savais bien dans quoi je m’engageais lorsque je me suis mise avec un Delta. Je ne croyais pas en la romance incarnée, ou à un futur avec lui. Juste à de bons moments. « Je le suis… Enfin non, là je suis à New York, mais j’habite toujours à Vegas. » Le revoir me perturbait tout de même un peu. Ou alors c’était le café chaud sur ma poitrine qui m’embrouillait l’esprit. « Je suis venue ici pour un entretien. J’ai mon vol dans quelques heures. » Alors autant profiter maintenant de ces retrouvailles, parce que je ne sais pas quand est ce qu’on se reverra la prochaine fois. Il faut dire que ça fait des mois qu’on ne s’est pas vu tous les deux. Il me manquait, sans même que je ne m’en rende compte. Il faut dire qu’avec mes problèmes de logement, je n’avais pas trop la tête à penser à mon ex qui habite maintenant à New York. Mon regard s’attarda sur son sac, j’en vis une belle petite robe. « Tu as de bons gouts dis-moi. » Bien que je l’ai toujours su cela. Ça doit être de famille, car son frère a de très bons gouts côté mode aussi. Mon regard se posa dans le sien. Et un silence s’imposa. Je voulais en savoir plus sur lui, et de sa vie à New York. Seulement, si je posais la question, il allait vouloir en savoir plus à mon sujet, et ça je ne le souhaitais pas. Alors je me taisais. Espérant qu’il me parle d’autres choses, qu’il ait quelque chose de spécial à me dire.

Ne jamais abandonner quelque chose que nous voulons vraiment. C'est difficile d'attendre mais c'est encore pire de regretter  ~ (lubja/rayan)  musique d'ambiance

A peine me suis-je installée à Las Vegas que je me cherche déjà un autre boulot, et à l’autre bout du pays. Je suis loin d’être indécise, même si en ce moment, il est vrai que je ne sais plus trop ce que je veux. Ou plutôt : ce que la vie veut de moi. J’ai déménagé pensant que ma vie changerait. Je pensais avoir tourné une page pour commencer un nouveau chapitre. Mais ce nouveau chapitre semblait très court à mes yeux. Il faut croire que je souhaitais déjà commencer un nouveau chapitre à New York. Bien que je m’avance surement trop vite. Je ne sais pas du tout si mon entretient s’est bien passé, ou même si j’allais réellement accepter ce poste s’il m’était donné. Après tout, je ne voulais pas quitter le poste que j’avais à Las Vegas. Je veux juste quitter cette ville, pleine de pêchées, et donc pas bonne pour moi. Pas pour l’ancienne femme que j’étais, il y a encore quelques années de cela. Je n’ai pas vraiment d’amis à Las Vegas, alors qu’ici à New York, j’aurais déjà Rayan. Ce qui est un très bon point positif pour cette ville qui vit la nuit. « Je ne sais pas encore si je l’ai… ou même si je le veux vraiment. Je ne sais même pas vraiment la raison de ma venue ici… » Les discussions avaient toujours été si simples avec Rayan. J’arrive si facilement à me confier à lui. C’est surement cela que j’apprécie le plus dans notre duo, notre amitié, notre ancien couple. Notre couple était loin d’être parfait, et d’en devenir un modèle dans le milieu de l'amour, mais il faut dire qu’on s’entendait très bien. Et je sais pertinemment qu’on n’a pas perdu cette complicité, même si ça fait quelques mois maintenant qu’on ne s’est pas réellement parlé. « J’ai su les charmer oui. Mais ce n’est peut-être pas ce qu’il recherche, enfin bon. On verra bien. » Une bonne complicité nous unit. On se dit facilement les choses, tout comme on aime plaisanter ensembles. Oui, Rayan est vraiment un de mes supers amis. Et il arrive toujours à me faire sourire. Je l’écoute se vanter sur ses goûts concernant la mode et les femmes. « Je confirme pour les femmes… » Lui dis-je avec un grand sourire. Et si je disais cela c’est bien parce qu’on a été en couple, lui et moi. Sinon, je n’aurais pas osé dire une telle chose. Je ne veux pas qu’il prenne trop d’égo. Mais j’aime agrandir le mien. De temps en temps, ça fait du bien. Je souriais, jusqu’au moment où il mentionna sa fille.  A cet instant, mon sourire disparut. Je devrais être heureux pour lui, mais je n’y arrivais pas, et j’en étais désolée. Il me proposa alors d’acheter un nouveau haut. Oh on s’en fout, je ne vais pas rencontrer le prince charmant ici, ou encore dans mon vol du retour. Mais je le suivais tout de même. Au moins on s’occupera un peu, au lieu de rester plantés ici, comme deux vieilles plantes. Sans même m’en rendre compte, je posais ma main sur mon ventre. Ce ventre qui était de nouveau occupé par un petit habitant. Une larme coula sur ma joue. Mon ami semblait si heureux d’avoir une fille. Et moi je ne savais pas quoi faire avec cet enfant-là.

Ne jamais abandonner quelque chose que nous voulons vraiment. C'est difficile d'attendre mais c'est encore pire de regretter  ~ (lubja/rayan)  musique d'ambiance

Alors que j’étais en couple avec Rayan, je me doutais bien qu’il y avait quelque chose de bizarre de son côté. J’aurais pu tenter d’essayer de comprendre quelle était cette chose, mais ayant entendu des rumeurs, j’avais choisi de passer outre. Nous avions été en couple, mais avant tout cela, nous étions de très bons amis. J’attendais donc qu’il me dise par lui-même ce genre de choses-là. S’il s’avérait que le peu de rumeurs que j’avais entendu étaient vrais. Beaucoup de femmes l’auraient surement détesté après cela, moi pas. Je n’arrivais pas à lui en vouloir, même si on pourrait dire qu’il s’est mal comporté avec moi. Seulement je ne faisais que penser à Jorden, qui lui, m’avait fait bien plus de mal que Rayan. A côté, mon ami était un saint, et restait un très bon ami. Un ami dont je lui laissais tout le temps et l’espace pour qu’il me parle et me révèle des choses sur sa vie. Je ne veux pas lui mettre la pression : là n’est pas le rôle d’une amie. J’étais heureuse de le revoir, comme ça à l’improviste. Même si la prochaine fois, il nous faudra mettre au point une après-midi organisé. Pour qu’on ait plus de temps pour nous deux, et qu’on essaie de retrouver un peu tout ce temps perdu. Je l’avais un peu laissé de côté, pourtant le fait que nous ne vivions pas dans la même ville ne devait pas nous éloigner. « Et bien si je décroche ce boulot, tu seras le premier au courant ! » Surement parce qu’il sera le seul que je connaitrais dans cette grande ville qu’est New York, et que j’aurais surement besoin de son aide pour m’y installer à mi-temps. A côté de cela, il mérite bien d’être le premier à connaitre une si bonne nouvelle. Il me parla alors du fait que Vegas ne m’avait pas réussi. En effet. « Je pense qu’emménager dans une maison en ruine ne m’a pas aidé non plus. Ça m’apprendra à acheter une maison via le net. » Il n’avait jamais été au courant de ce détail, et allait surement m’engueuler en apprenant cela. Parce que oui, s’il l’avait su à l’époque, je ne pense pas qu’il m’aurait autorisé à acheter une maison de cette manière-là. Je ne lui parlais que de cela. Je ne voulais pas lui parler de toute cette tentation que je ressentais vis-à-vis du strip-tease, et toutes ces activités que l’on retrouve dans cette ville. Toutes ces activités que j’avais connues auparavant. Je pensais être passé à autre chose, après ce meurtre, mais me retrouver dans cette ville faisait ressortir d’anciens démons de la nuit. Non, je ne voulais pas lui parler de ça. Je ne savais même pas s’il avait été au courant de mes activités d’avant. Enfin de compte, nous sommes très proches comme amis, mais on se réserve pleins de secrets. Surement par peur de décevoir l’autre. Oui, me concernant, j’ai peur de décevoir mon Rayan. Mon ami semblait heureux à l’idée de me voir déménager à New York. Je le regardais pour enfin lui donner un sourire. J’en serais très heureuse aussi. Au fond, il m’a manqué cet homme. Sa présence, et nos moments passés ensembles. « Je ne sais pas trop… généralement une femme est heureuse quand… elle est enceinte non ? Moi non. Parce que oui, je suis de nouveau enceinte. » Cette fois-ci, je savais qu’il était au courant de mon autre grossesse, et de sa suite. Il comprendrait donc peut-être mon désarroi face à cette nouvelle grossesse. Pourquoi dois-je tomber enceinte, alors que bien d’autres femmes souhaiteraient l’être. Elles seraient bien plus heureuse que moi.

Ne jamais abandonner quelque chose que nous voulons vraiment. C'est difficile d'attendre mais c'est encore pire de regretter  ~ (lubja/rayan)  musique d'ambiance

J’avais énormément de monde dans mon entourage qui aurait pu m’aider dans cette situation, face à cette maison en ruine. Mais j’avais choisi délibérément de m’en sortir toute seule. Je n’avais voulu l’aide de personne. Je vais sur la trentaine, et il n’est plus question de se faire aider par les autres. Je suis une grande fille, qui a un métier, et je ne dois donc plus demander de l’aide aux autres. Alors même si ça été dur, j’ai appris de mon erreur : ne jamais acheter une maison sur internet. Je ne pense pas faire la même erreur si je dois m’installer à New York. Je souris face à la réaction de Rayan. Je lui fis un grand câlin, pour ensuite répondre. « T’es mignon, et je sais que tu m’aurais aidé. Seulement j’ai décidé de me débrouiller toute seule. » Je sais qu’il m’aurait aidé, mais je ne sais pas si moi j’aurais osé l’appeler pour lui demander son aide. Après tout, depuis Berkeley, nous ne nous sommes pas vues, ni parler. Je ne pensais même pas le retrouver ici, et avoir une conversation comme si rien ne s’était passé. On avait une conversation comme si nous ne nous étions jamais quittés. Mais c’est ainsi qu’on reconnait les vrais amis. « C’est gentil, j’y penserais. » J’y penserais, certes, mais je ne risque pas de te demander de l’aide. Je ne veux pas intégrer mes amis dans la merde dans laquelle je me suis fichue toute seule. Des fois je me demande si j’ai réellement vingt-neuf ans pour faire de telles conneries. A s’en poser des questions. (…) Je n’avais pas souhaité lui raconter toutes mes petites histoires, et pourtant après lui avoir raconté l’histoire de la maison, je me retrouvais à lui raconter le fait que j’étais enceinte. Il semblait étonné. Ce qui veut dire que cela ne se voit pas encore sur mon corps. Heureusement. Je le regardais. Ce qu’il peut sembler bête avec ses questions stupides. « Oui enceinte, banane ! » Qu’est-ce que je pouvais bien lui répondre d’autres. A chaque question bête, sa réponse bête. Il me demanda alors qui était le père. Et là ce fut le blanc total. Je ne savais pas trop si je devais le lui dire ou non. Après tout, il était à Berkeley avec nous, et qui ne connait pas Jorden. Ou plutôt les Rosenbach. « Ça n’a pas son importance. Il n’en sait rien, et il ne le saura jamais. » Je sais très bien que c’est plus qu’égoïste que de dire cela, mais je ne veux pas reparler à Jorden, et encore moins pour lui dire cela. Je ne sais pas quoi faire avec cet enfant, même si je penche plus pour un avortement. Je ne me sens pas du tout encore prête pour donner naissance à un autre enfant, et encore moins l’élever toute seule.