the great escape
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« you came a long way, brother. »

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MessageSujet: Re: « you came a long way, brother. » « you came a long way, brother. » - Page 2 EmptyDim 19 Juil - 21:55


“ you came a long way, brother ”

Il doit bien y avoir une corde ou un bout de chiffon quelque part pour que j’étouffe cette boule de poils… J’ai horreur de me sentir épié. Pire encore quand il s’agit d’un animal dont le nom vous donne une idée de la lignée princière dont il se croit issue. Silencieux, je n’ai un regard pour mon frère cadet que lorsque celui-ci s’approche à petits pas de l’endroit où je suis, visiblement sur le point de me lancer une réplique cinglante. Et la moue qui l’accompagne, si elle m’amuse un temps, me fait comprendre également combien ce petit jeu m’ennuie. Debout, face à lui à présent, j’accroche mon regard au sien le temps d’une seconde ou deux, histoire d’évaluer la folie qui avait toujours sommeillé en lui, et de redécouvrir le frère que j’avais perdu au cours de ces six dernières années. Tu as tellement changé, petit frère, que je ne te reconnais plus. Biensûr, Pavel avait toujours ressemblé à notre mère sur ce point : un peu dérangé, incapable de maîtriser ses émotions et de contrôler sa haine. Pourtant aujourd’hui, j’avais l’impression que sous ces beaux habits, ses manières d’adulte et son sourire machiavélique, il n’avait jamais cessé d’être cet adolescent que j’avais connu. Evidemment que tu as grandi, biensûr que tu as changé, mais je ne verrais jamais en toi que celui en qui j’aimerais croire. Mon frère, avant ce grand criminel recherché par toutes les polices. Malheureusement, je savais aussi que malgré ma position, je ne pourrais pas le protéger indéfiniment. « Tu pourrais être surpris. » murmurai-je à quelques centimètres de ses lèvres.

C’était donc ça. Malgré son cynique à toute épreuve, sa haine me prouvait à quel point il avait souffert de mon absence. Et si la haine pouvait faire croire en ses capacités de méchant garçon, elle faisait aussi prendre conscience de la valeur qu’il donnait à notre relation. Aussi a-t-il beau insulter mon père, ou moi-même que je ne lui en veux même pas et que j’admire les lumières de Vegas, au loin, sans dire un mot parce que j’ai besoin d’entendre ses reproches. Parce que je les ai mérités. Même lorsqu’il insulte notre mère, je feins l’indifférence tandis que mes doigts retrouvent la chaleur de mes poches de pantalon. Finalement, c’est lorsqu’il évoque sa nièce que je me retourne pour lui faire face, d’un calme olympien et d’un sérieux irréprochable. « Parce que je savais que tu ne me décevrais pas. » admis-je en me rapprochant peu à peu. « Malgré tes doutes, je savais que tu serais son protecteur, son ami, presque un père pour elle alors que moi j’en étais incapable à ce moment-là. C’est vrai, je ne t’ai jamais remercié pour tout ce que tu as fait pour notre famille, petit frère. Maintenant je te le dis, en toute sincérité : merci. » Hélas, ces mots n’ont pas l’impact que j’espérais sur le Russe. Il s’avance, fier et nonchalant en me fixant avec la férocité d’un tigre guettant l’attention du chasseur. Ses menaces me laissent d’abord de marbre, jusqu’à ses derniers mots. Fait-il référence à Natacha ? A son sourire, je devine que oui. Et tout à coup, l’émeraude devient noire d’encre. Mes pupilles rétrécissent comme celles du serpent s’apprêtant à mordre. De ses crochets, le venin se propage, la fin est proche. Je me penche en avant. J’effleurerais presque son nez du mien. Ma bouche s’arrête près de son oreille, et là, mon souffle se perd dans le creux de sa nuque. « Je ne suis pas l’un de tes sbires, Pavel. Tu n’as aucun ordre à me donner. Si je reste, c’est parce que je veux rester et non parce que c’est toi qui l’auras décidé pour moi. Si je reste, c’est parce que malgré toutes les erreurs que tu as pu commettre, je t’ai déjà pardonné. » A la fin, mon timbre s’effrite. Une voix dure, tranchante et grave, murmure une dernière fois au creux de son oreille. « Mais si jamais tu t’avisais un jour de me séparer de ma fille, d’une manière ou d’une autre, je te jure que je ferais de ta vie un enfer sur terre. » Après quoi, je m’éloigne comme si tout était redevenu comme avant, et fais quelques pas en direction de l’entrée de sa résidence. Tu me fais visiter ?


∞everleigh
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MessageSujet: Re: « you came a long way, brother. » « you came a long way, brother. » - Page 2 EmptyMar 21 Juil - 12:23



Surpris ? Je termine mon verre en lui faisant comprendre d'un regard que j'en doute. Ce qui ne me tue pas me rend plus fort... Or je suis convaincu que Benedikt n'osera jamais me tuer. Notre relation est amenée à devenir de plus en plus complexe, tendue, voire même dangereuse. Mais il est des principes que ni lui ni moi serions capables de transgresser. Au terme d'un échange où je lui fais comprendre la force de la rancœur que je nourris à son égard, il se décide à prendre la parole afin de chercher une sorte de pardon en grappillant quelques faveurs. Comment ? En me félicitant, et en me remerciant. Les enfants sont, à mon sens, des bêtes curieuses. La majeure partie d'entre eux ne me font absolument rien, si ce n'est faire naître cette envie tordue de les tourmenter ou de briser leurs rêves démesurément médiocres. Le dernier en date ? Lâcher à une fillette de cinq ans que le Père Noël n'existait pas, par simple exaspération de voir sa mère incapable de la faire taire dans un lieu public. La cruauté, ça, c'est une caractéristique que j'ai dans la peau. En revanche, il y a d'autres enfants qui font naître en moi ce que certains auraient l'audace d'appeler une forme "d'humanité". Sara, la fille de Rayan, et plus distinctement encore, ma nièce Natacha. Si l'arracher des griffes de Shark senior fut un mauvais tour plus amusant qu'autre chose, j'ai appris malgré moi à l'élever, la supporter, m'en occuper... l'aimer. En plongeant dans son regard, je ne voyais pas uniquement Benedikt ou Tacha, d'ailleurs. Je voyais tout simplement un petit être adorable qui comptait sur moi pour faire de sa vie un "océan de barbe à papa avec des rochers en chocolats multicolores", pour reprendre ses termes exacts. Allez savoir pourquoi, elle est l'une des rares à savoir congédier le mafieux sans cœur pour faire surgir cet homme simple et généreux qui sommeille dans les zones les plus reculées de mon esprit. Je m'abstiens de rétorquer quoique ce soit à mon frère, préférant observer un silence qu'il interprétera de la manière qu'il lui plaira. Est-ce que je gobe ses excuses, ou pas ? À lui d'en décider, je ne vais pas lui mâcher tout le travail. Tout ce que je peux dire, c'est qu'il semble avoir compris que je lui en veux parce que je me suis inquiété. Parce qu'il m'a manqué, simplement. Cela étant, je perçois un net changement suite à la menace à peine voilée que je viens de proférer. Il approche. S'il pouvait me dépecer des yeux, il l'aurait fait. N'importe quel parvenu aurait sans doute fondu de terreur face à son attitude à mesure qu'il approche. C'est qu'il sait se rendre impressionnant quand il veut. Immobile, je l'écoute chuchoter sa remise à niveau au creux de mon oreille, rétorquant une menace par une autre. Amusant. Une fois de plus, je m'abstiens de commenter dans l'immédiat, préférant de loin un sourire discret. Pourquoi paraître aussi détendu ? Parce que je suis maintenant assuré de savoir où frapper pour le faire réagir. Chaque homme a une faiblesse qui le rendrait vulnérable aussi bien à la tristesse car la folie vengeresse. Les coups et les menaces sur sa personne n'affecteraient jamais quelqu'un comme Beni, on l'a déjà bien de trop brisé par le passé pour qu'il puisse s'émouvoir de quoique ce soit. Il est blindé, et depuis son enfance, qui plus est. En revanche, sa corde sensible reste la famille, et la pire de toutes est sa fille Natacha. "Beni..." J'approche pour le suivre, vers l'entrée de la villa, puis je m'arrête juste à côté de lui avec le plus diabolique et fraternel des sourires. Troublant d'une démence plus calculée qu'elle ne le fut autrefois. "... l'enfer, ici, c'est moi." Un clin d'oeil plus tard, je l'invite à entrer le premier. Si je suis encore digne d'intérêt à ses yeux, et pour d'autres raisons que la méfiance maladive pour protéger les siens, il découvrira peut-être les mille et un cadavres que j'ai laissé dans mon sillage ces dernières années, sans parler de ces vivants que j'ai ruiné sans remord pour envisager d'arriver à un sommet encore assez éloigné. C'est l'avantage qu'il y a à être aussi fou que notre mère : on n'éprouve plus la peur de rien, quitte à en mourir ou souffrir pour de bon. À l'instant où Benedikt met les pieds dans le grand salon, une ombre se détache du plafond et à la vitesse de l'éclair, l'attrape à la gorge pour le soulever du sol. Un bras métallique qui enserre son cou d'une poigne impossible à endiguer. Je passe à côté comme si de rien n'était, à peine ému de voir ses jambes battre dans le vide, puis je me décide enfin à lever le ton. "C'est bon, Nik, tu peux le laisser entrer." Le bras amovible relâche son prisonnier et entre de nouveau dans l'espace du plafond qui se referme. Aucune trace de la trappe en question. "Tu vois, je t'avais prévenu que les steaks ne serviraient à rien." Et ceci n'était pas le meilleur de mes systèmes de défense, mais il est hors de question que je fasse un bilan complet à mon aîné. Navré, frangin, je n'ai pas confiance. "Nik est une forme d'intelligence artificielle subordonnée que j'ai conçu quelques années après ton départ. Il est l'assistant professionnel et personnel de tout ce que j'entreprends. Tu sais, on n'est pas franchement aidés par les humains, ils sont tellement limités... Ça, c'est l'avenir." Méprisant envers l'Homme, rien de tel pour exceller en cybernétique. "J'ai fait construire cette villa après mon laboratoire, sur les collines hors de la ville pour avoir un œil sur la cité des vices. Maintenant que l'argent n'est plus un problème pour moi..." Du temps où il m'a connu, Beni essayait de me prendre en charge pour m'empêcher de pirater les comptes bancaires des riches... Attentionné, pas vrai ? Mais aujourd'hui, je suis un héritier à l'abri du besoin. "Tout le bâtiment a la forme d'un cercle, j'ai dessiné moi-même les plans... à partir des idées un peu rêveuses de ta fille." Je me tourne vers lui en lui montrant d'un mouvement de tête une photo d'elle et moi, en plein travail sur une table à écran tactile, prise par je ne sais plus qui. "Elle l'aime beaucoup, cette maison." murmurai-je, timoré. Un air étrange coule sur mes traits, mais il ne fait que couler. "Et toi, tu habites où ? Ah oui, Park Avenue. Dis donc, ça paie de faire le larbin pour les services secrets. Imagine ce que ça doit être quand on est agent de terrain sans tutelle..." Ce sourire moqueur que tu vois sur mon visage, Beni, c'est celui qui se paie ta tête parce que je sais pertinemment que ton patron ne veut pas te laisser seul en mission. "Tu fais ça juste pour ressembler à ton vieux, ou tu t'es trouvé une vocation ?" Nous montons les escaliers en direction du premier étage, dédié aux chambres et salles de bain. "C'est vrai que repartir avec cette liste en poche, alors que tes p'tits camarades n'ont rien, ça te permettrait d'être bien vu... et pourquoi pas avoir une petite promotion à la clé, non ?" Ne te leurre pas, mon frère, je sais ce que cette liste vaut à tes yeux. Une fois en haut, je lui fait visiter les lieux. "Maintenant, tu t'sens comment, après ces années tout seul ?" Oui, ayons une conversation moins tendue. J'aimerai savoir si c'est la seule et unique fois où tu me rendras visite.
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MessageSujet: Re: « you came a long way, brother. » « you came a long way, brother. » - Page 2 EmptyMer 29 Juil - 20:07


“ you came a long way, brother ”

Ce qui était surprenant et terrifiant à la fois, c’est que je pensais sincèrement des mots dont je savais que je serais incapable de mettre en pratique. Tuer Pavel reviendrait à détruire un morceau de mon pauvre cœur, et une partie de la famille qu’il me restait de ma mère. Cependant, bien qu’il en doutait, bien que mon père lui-même en doutait, je ne laisserais effectivement jamais quiconque, et quel qu’il soit, se mettre en travers de ma fille et moi. Aussi, si mon frère était prêt à me faire souffrir par le biais de l’enfant, il pouvait s’attendre à souffrir à son tour. Et dieu sait que la mort est parfois préférable à certaines souffrances. En attendant, je reconnais dans ce machiavélique sourire les traits de notre mère, et demeure aussitôt une lueur farouche dans mon regard. Prêt à me défendre en cas d’attaque, je reste sur mes gardes en assistant, feignant l’indifférence, à l’approche du puma – animal qui me faisait penser sans conteste à mon frère, d’autant plus qu’il semblait apprécier les félidés – vers le loup que j’étais. La modestie n’était décidément pas l’une de ses qualités premières. Bien que je ne doutais pas que dans certaines situations, face à certaines personnes, l’enfer devait effectivement s’approcher au jeune russe.

Un pied devant l’autre, quoique prudent car surpris par son geste d’invitation à entrer, mes réflexes n’ont pourtant pas le temps de me protéger de cette immense pince de métal qui vient de s’abattre sur ma nuque. Les pieds dans le vide, le souffle coupé et mes doigts cherchant vainement une issue à ce combat inégal, je respire à nouveau, non sans jeter un regard noir à Pavel une fois l’armure retournée à sa source. Encore une invention robotisée de mon cher frangin. « Nik, hum ? » Et si en plus il se mettait à leur donner des noms maintenant … Curieux malgré tout, je jette un œil au plafond avec intérêt, avant de me reporter sur son créateur, réajustant mon col de veste et mes manches par la même occasion. « En effet. » Les steaks ne servaient effectivement à rien dans une telle forteresse. Encore que … « L’avenir… » répétai-je dans un souffle. Il paraissait si sûr de lui que j’en aurais presque pu rire si ce bras métallique ne m’avait pas broyé la gorge. « Dommage que …Nik, ne soit qu’un ordinateur à qui il suffirait de débrancher quelques fils pour qu’il ne soit qu’une vulgaire machine à balancer au vide à ordures. » Rancunier, moi ? Noooon, pas.du.tout. Mais si Pavel croyait qu’un robot pouvait m’arrêter, c’est qu’il avait encore beaucoup de choses à apprendre sur son grand frère.

Ma fille ? A peine l’avait-il évoqué que je m’étais aussitôt dirigé vers la photo de Natacha auprès de son oncle, dissimulant un sourire naissant sous une vague de chaleur qui envahissait peu à peu tout mon être. Ils avaient l’air de bien s’entendre ces deux là. Et loin de paraître le génie diabolique que le monde entier craignait, Pavel avait l’air heureux, malgré sa propension à vouloir prouver le contraire aux côtés d’une fillette rousse qui souriait de toutes ses dents. « Je vois que je n’ai pas perdu totalement ton intérêt, petit frère. Ca me touche beaucoup. » répliquai-je sur le ton de la plaisanterie en me détachant de la tablette tactile. S’il croyait que j’allais m’énerver du fait qu’il se soit renseigné sur mon compte ou qu’il me traite comme il traitait le reste du monde, il se mettait le doigt dans l’œil jusqu’aux oreilles. L’un des dommages collatéral que j’avais payé en quittant San Francisco au décès de Tacha, et après m’être exilé pendant toutes ces années fut d’un changement irrémédiable de ma personnalité d’antan. Je n’étais plus le jeune homme impulsif, paranoïaque, souriant – par moments – que j’étais autrefois. Si j’avais changé, ce n’était pas dans le bon sens du terme. D’adolescent cherchant sa voie, j’étais devenu un homme assumant ses doutes, ses qualités…et ses défauts. Moins coléreux, plus patient, observateur, diplomate. Je ne réagissais plus sans réfléchir, j’étais devenu maître de mes sentiments. « Crois-le ou non, mais mon père n’a jamais souhaité que je suive ses traces dans ce domaine. » poursuivis-je en toute sincérité. Je me souvenais de la discussion que nous avions eue lui et moi. De la dispute qui avait suivie après que Tacha ait appris la décision que j’avais prise sans la consulter. Aucun d’entre eux n’avait voulu que je devienne un agent. Pourtant, ni l’un ni l’autre n’avait pu contrecarrer mes plans. « Et pour répondre à ta question, effectivement, je suis fait pour ce boulot. » La visite de la résidence se poursuit, moi observant, détaillant et analysant, Pavel parlant plus qu’il n’était véritablement guide jusqu’à l’étage supérieur. Un sourire éclaire mon visage lorsqu’il comprend le bénéfice de cette liste pour ma carrière, sans que je n’ai besoin de lui répondre à haute voix. Sa dernière question en revanche, me laisse perplexe. Hésitant même. Devrais-je lui avouer que la solitude n’avait jamais été aussi pesante que lorsque je m’étais retrouvé loin des miens, ou vaut-il mieux taire ces émotions que je jugeais comme faisant partie de mes plus grandes faiblesses sur lesquelles travailler ? « Toi d’abord. » soufflai-je en me postant face à lui. Avait-il été aussi seul que moi ? L'était-il toujours ? Et si je me trompais au fond ?


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MessageSujet: Re: « you came a long way, brother. » « you came a long way, brother. » - Page 2 EmptyJeu 30 Juil - 20:31



Oui, à mon sens, les robots étaient l'avenir, et sur beaucoup de points, à commencer par mon propre avenir. Enfant, on m'a baladé de famille en famille comme le rejeton des Romanov qu'on garde à la manière d'un chien, jusqu'aux vacances d'été où il finit par échouer dans un refuge… mon refuge, c'était le centre de délinquance le plus rude de Russie. Juste avant l'hôpital psychiatrique. Je jugeais que les hommes de tous bords s'étaient servis de moi sans que je puisse avoir mon mot à dire, me baladant d'un bout à l'autre à leur crochet, servant des intérêts futiles. Même Beni, inconsciemment, avait voulu me forcer à emprunter un chemin que je n'estimais pas être le mien. Construire ces robots, pousser la technologie au-delà de toutes les limites connues allait me permettre de renverser la vapeur. "C'est mignon de penser que Nik ne tient qu'à quelques fils." lançai-je sans me retourner, en invitant mon aîné à poursuivre la visite des lieux. Ce bras articulé n'est même pas le dixième de ce que j'ai en réalité bâti au cours de son absence. Il devrait être content, j'ai enfin mis mon génie à l'épreuve d'autre chose que de simples délits… A ceci près que je continue à ne servir que mes propres intérêts, et eux seuls. La cybernétique, la robotique et le numérique, voici les mondes sur lesquels je me destine à briller pour mieux régner sur ce bas-monde. Ici, c'est moi qui tire les ficelles, en obsessionnel du contrôle qui se respecte. "Tu n'as jamais perdu mon intérêt, Beni." S'il plaisante à sa manière, je suis très sérieux, malgré ce sourire qui hante mes lèvres. Je ne l'ai jamais lâché des yeux, il n'a jamais totalement échappé à mes radars. Pourquoi ? Pas uniquement pour savoir de quoi me méfier en ce qui le concerne… Benedikt est la seule et unique famille qu'il me reste, mais aussi le seul que j'ai reconnu en tant que tel. Le tourmenter est un privilège que je m'octroie, et il est hors de question que je laisse qui que ce soit venir empiéter sur mes plates-bandes. Je suis cette curieuse malédiction destinée à veiller sur lui d'une manière relativement tordue. Toutefois, il y a une chose que j'ai été incapable d'anticiper : son changement d'attitude. Nous ne sommes pourtant pas si éloignés en termes d'âge et pourtant, j'ai l'impression qu'il me met quinze ans dans la vue étant donné son état d'esprit. Je ne l'ai jamais vu aussi posé, réfléchi, mature. Comme si rien n'était capable d'ébranler cette montagne de self-control. C'est aussi fascinant que de regarder un cristal réfracter la lumière en mille et un faisceaux. Planté devant moi comme un piqué, il exige que je parle de moi avant d'oser s'avancer sur cette pente glissante… et je ne peux que comprendre ses réticences. Nous servirons-nous d'éventuelles confessions pour nous tirer dans les jambes, ou bien agirons-nous en frères, comme autrefois ? "J'ai toujours été seul." rétorquai-je avec un sérieux presque glacial, quoique désabusé selon la tonalité de ma voix. Comme un constat amer et résigné. Même à une époque où je pensais pouvoir compter sur cet homme devant moi, il s'est enfui pour gagner une solitude réparatrice. Sans penser au mal qu'il pouvait faire. Coupant ainsi les ponts du jour au lendemain afin de devenir ce qui me semblait être un loup solitaire en lutte perpétuelle pour mieux dissimuler des blessures loin d'être oubliées. Cependant, les mains dans les poches, j'avance jusqu'à ma chambre, l'invitant en silence à y entrer. "Ton départ, ça m'a rappelé qu'à la fin de chaque journée, je ne peux compter que sur une seule et même personne : moi. Inutile de s'voiler la face, désormais." Et c'est ce qui m'a propulsé aussi haut : parce que j'ai abandonné cette infime part d'espoir que j'avais caché, imaginant qu'un jour, j'aurais ce que les gens normaux ont aussi. J'ai finalement embrassé un destin qui n'aura rien de normal. "Après, je n'ai pas été tout le temps tout seul non plus… y a Ebony, Charlotte. Rayan." Oui, il est toujours là. Je passe d'ailleurs mon index sur une photo de nous deux qui trône sur une commode design d'un blanc immaculé. Je ne souris pas pour autant. Beni et moi sommes Russes, nous ne nous laissons pas déborder par les émotions pour autant, et c'est sans doute là l'une de nos plus grandes faiblesses : tout garder, tout cogiter jusqu'à ce que ça finisse par dissiper le meilleur de nous-mêmes. Je me tourne à nouveau dans sa direction, puis j'avance jusqu'à me retrouver à quelques centimètres seulement de son visage. "Tu veux que j'te dise ? Je suis fier d'en être arrivé là aujourd'hui, et je ne compte pas m'arrêter en si bon chemin. Je me suis battu pour obtenir une place qui me revenait de droit, et qu'on m'a refusé injustement. Je ne laisserai rien ni personne me barrer la route, qu'importe de qui il s'agit." Non, ce n'est pas une menace, grand frère. Je pose simplement les bases de ce que je pense en toute sincérité. Et quitte à mettre ma personne en partie à nu, alors je continue. "Mais je ne m'empêcherai pas de dire que j'ai aussi beaucoup souffert de ne pas pouvoir partager quoique ce soit avec toi. Je me fous de savoir si les choses auraient été différentes ou non, on va pas r'faire l'histoire. Tout c'que je veux que tu saches, c'est que j't'en veux d'être parti, mais ce sera rien si jamais tu te tires encore une fois sans me dire un mot." C'est la façon russe de dire que tu m'as manqué et que je suis incroyablement content de te revoir, Beni. Mes pupilles sombres plongent dans les siennes, laissant de côté un instant ce grain de folie qui fait brûler un feu à l'intérieur. Je me retiens à grand peine de le serrer contre moi, simple méfiance d'un félin dans l'âme qui n'est pas adepte des effusions. Toutefois, je sais qu'il comprendra le message. On ne changera pas le passé, et on ne sait pas de quoi demain sera fait. Mais tout ce que je veux aujourd'hui et maintenant, c'est passer un moment avec le grand frère que j'ai attendu pendant si longtemps.
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MessageSujet: Re: « you came a long way, brother. » « you came a long way, brother. » - Page 2 EmptyJeu 10 Sep - 21:45


“ you came a long way, brother ”

Oui, c’est mignon. Tout comme c’est mignon de ta part petit frère, de croire que je ne mettrais pas le feu à cette chose si jamais elle reposait sa…pince sur moi. Le feu, ou autre chose. Contrairement à Pavel, je ne ferais jamais confiance à un androïde, ne serait-ce que parce que les sentiments ne faisaient pas partie du programme, et que ce sont précisément les sentiments qui nous rendaient, certes faibles aux yeux de mon frère, mais également à même de décider de ce qui était bien ou mal, tandis qu’un ordinateur n’agissait qu’en prenant en compte des données. Il ne réfléchit pas, il calcule. Enfin, je dois reconnaître toutefois que je suis impressionné que mon petit génie de frère ait pu créer cette intelligence artificielle. Même si ce n’est pas demain qu’il l’apprendra de ma bouche.

Dois-je en conclure que durant ces six dernières années, Pavel m’avait à l’œil ? Que ses sbires, qui qu’ils soient, me suivaient pendant que je voyageais de par le monde ? Ca ne m’étonnait qu’à moitié, lorsque je prends conscience de l’empire que mon frangin avait construit en si peu de temps. De génie incompris, impulsif et pauvre, il était aujourd’hui un inventeur craint, patient et plein aux as. Enfin, je sais qu’il y a toutefois des endroits dans lesquels même ses « amis » n’avaient pas pu me suivre. Là où j’avais été formé. Puisque moi-même j’avais ignoré jusqu’à l’intervention rapide et musclée de la CIA pour me recruter, au départ malgré moi, lorsqu’on m’avait conduit dans un lieu tenu secret, tellement à vrai dire que je n’étais pas sûr moi-même de pouvoir retrouver sa trace aujourd’hui. Si Pavel avait su que j’avais été en quelque sorte kidnappé à l’époque par ces gens, il aurait sûrement agi, j’en suis certain. Sauf s’il n’avait pas su où l’on m’avait conduit. « Je suis désolé. » J’ai beau le répéter, je sais que ça ne suffit pas, et que ça ne suffira jamais. Pavel m’en veut, je peux le comprendre, et je me sens moi-même coupable de l’avoir abandonné à un moment où il avait sans doute besoin d’un frère à ses côtés, puisque nous venions tout juste de nous retrouver. Cependant, je comptais bien tenir la promesse que je m’étais faite en revenant à New-York. Plus jamais je n’abandonnerai ma famille. Quelle que soit ma condition physique ou psychologique, si je devais crever demain, ce serait auprès des miens. « Tu ne l’es plus désormais. » repris-je en posant une main sur son épaule, espérant que par ce geste, il comprendrait que le passé, du moins en ce qu’il s’agit de mon erreur, était bel et bien derrière moi. « Pavel… » Il poursuit, intransigeant, tandis que je l’observe du coin de l’œil. Loin de montrer ma peine malgré la tristesse que je ressentais à l’heure actuelle. Un long et pénible soupir s’échappe tout à coup de ma gorge. J’ai bien entendu ? Rayan ? Cette espèce de … Je n’arrive pas à croire qu’ils continuent de se fréquenter. Je savais qu’à l’époque, ils avaient une aventure ensemble, mais je pensais que comme tous les coups de mon frère, ce ne serait qu’une passade. Il faut croire que je m’étais trompé. Malheureusement. A la tête que je fais, il peut voir combien je n’ai pas cessé d’haïr ce petit prétentieux, même après 6 ans d’absence. Et cette photo qui prouve combien ils sont devenus proches. J’en éprouverais presque de la jalousie. Non, correction JE SUIS jaloux. Amour platonique certes, mais je souhaitais le meilleur à mon frère malgré ses frasques et Rayan Clives ne faisait définitivement pas partie du lot. Nous en rediscuterons…

« Tu es fier d’être recherché par toutes les polices ? D’être devenu l’homme à abattre ? » Tant qu’à reprendre ses mots, autant les interpréter à ma sauce pour qu’il comprenne bien ce dont il était question. Je te parle de ta vie, petit frère. Pas de tes jouets électroniques, de l’argent que tu gagnes ou des gens que tu peux soumettre. Là, il s’agit de ton avenir. De ta sécurité. En attendant, je n’ai pas besoin de plus amples explications pour comprendre la subtilité de son message. Toi aussi tu m’as manqué. Nos regards se croisent, s’affrontent, se mélangent, et un sourire étire un moment mes lèvres. Ce qu’on peut être bornés tous les deux quand même. « Je ne te quitterai plus jamais. » soufflai-je pour la dernière fois avant de me décider à emprunter son cadre photo. « Alors toi et le blondinet, hum ? » Second soupir dépité. « Ca fait longtemps ? »



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MessageSujet: Re: « you came a long way, brother. » « you came a long way, brother. » - Page 2 EmptyDim 20 Sep - 13:55



Surveiller Benedikt, c'est un passe-temps auquel je me suis adonné de loin, et uniquement dans la mesure du possible. Si je me suis arrangé pour être blindé et inatteignable virtuellement, il va sans dire que les hommes pour qui mon frère travaille désormais n'ont que peu d'égaux pour savoir se dissimuler dans ce monde physique. J'ai perdu sa trace à une époque, mais je n'ai jamais paniqué pour autant… parce qu'instinctivement, je savais vers quelle carrière il se dirigerait, malgré les mots que son père a pu tenir à son égard. Nous avions bien changé tous les deux, de nos jeunesses débridées et rebelles – parfois des pires manières – à nos présents radicalement différents. Nos idéaux se sont séparés, mais il est des traits que même nos choix ne sauraient effacer. Sa froide rigidité est un manteau qui cache l'attachement qu'il éprouve envers sa famille, comme je me dissimule derrière une passion exacerbée pour ces machines du futur afin de ne pas montrer qu'il y a quelques personnes en ce bas monde qui peuvent encore faire battre un cœur qui n'a pas été numérisé. Lui parler de Rayan, c'était l'occasion de tester sa façon d'être, et les traits crispés qui redécoupèrent son visage ne furent pas sans me satisfaire intérieurement. Il se soucie encore de moi. Le sujet reste entre parenthèses, même si ce n'est pas sans m'amuser. Il va falloir t'habituer à sa présence si, comme tu le dis, tu ne comptes plus me laisser tout seul, grand frère. Bientôt, Beni se pique de réinterpréter ce que je viens de lui dire, non sans m'arracher un rire narquois. Ce genre d'esclaffement qui traduit sans mal la légèreté avec laquelle je prends sa petite mise en garde. Je me pose sur la table en verre en laissant mes jambes balancer dans le vide, insouciant. Sûr de moi, et d'une fierté qui n'appartient qu'à nous, Russes pure souche. "Recherché ? T'es sûr ? Pourtant, j'me suis jamais vraiment caché. Mes inventions font le tour du monde et intéressent même les états étrangers." Si j'ai hérité de la fortune des Romanov, je ne dois qu'à mon génie enfin mis à contribution pour l'avoir fait fructifier. S'étendre, déployer des griffes virtuelles au-delà des frontières. Je penche la tête en posant un regard sombre et tendancieux sur mon aîné. "Si tes patrons voulaient vraiment m'abattre, ils l'auraient déjà fait. Pose-toi les vraies questions." lançai-je avec mon éternel sourire indéchiffrable. Pourquoi suis-je encore en vie, libre de mes mouvements malgré les précautions qui s'imposent ? Parce que ses supérieurs, et d'autres détracteurs, savent parfaitement qu'une balle ne suffira pas à mettre un terme à un règne dont je me suis auto-proclamé empereur. Et c'est l'inconnu, le fait de ne pas savoir ce dont je suis réellement capable avec ces "machines à jeter au vide-ordure", comme l'a dit Beni lui-même, qui les effraie. Ils ont bien raison. Fou calculateur comme je peux encore l'être, c'est presque un défi que je lui lance, à lui et à son organisation. Attrape-moi, si tu peux, frangin. "T'as plutôt intérêt. Parce que j'te laisserai pas t'enfuir une seconde fois sans te faire la peau." Si si, c'est une façon gentille de dire que je suis content que tu sois de retour, malgré tout ce qui peut nous opposer. Je pose mon regard sombre sur le cadre photo, un air bien moins détraqué sur le visage. Oui, moi et le blondinet. "Depuis la nuit où tu nous as abandonné, Natacha et moi." Qu'est-ce que j'avais fait ? Une petite sur les bras, et nulle part où aller… J'avais frappé à sa porte. Dormi chez lui après une folle étreinte débridée, juste pour oublier. L'ennui, c'est que l'Israélien n'a pas son pareil pour vous rendre accro au possible. J'avais délaissé mes travers de drogué pour lui, par dépendance de sa voix, de son regard, de sa peau. Tout en lui me rendait détestablement faible, mais je le hais autant que je l'aime pour ça. "Il a vécu à Vegas pendant un temps, avec sa fille et son jumeau. Mais ils ont tous déménagé un ou deux mois à peine plus tard… sa fille ne s'y plaisait pas, et j'crois qu'à cause de son divorce, Kenzo s'était complètement laissé aller. Remarque, quitte à être déluré, j'lui avais proposé un plan à trois avec Rayan. Bizarre, ils ont pas voulu." Un sourire franchement dérangé et amusé se place sur mes lèvres. Non, ça n'a rien de drôle de profiter de la faiblesse d'un homme blessé… quoique. Si, en fait, je trouve ça très drôle. J'hausse les épaules puis je descends de la table pour m'approcher de Beni. "Ils ont emménagé à New York. Et j'déteste ça. Je sais que Rayan aussi, ça le gonfle, mais bon… Qu'est-ce qu'on y peut ?" J'ai horreur de cette boule qui se forme dans ma gorge à chaque fois que j'aborde cette distance qui nous sépare. Et ce ne sont pas nos retrouvailles temporaires et irrégulières qui arrangent ça. Rayan ne reviendra jamais à Vegas, même s'il le souhaite. La seule solution serait que j'emménage à New York… et dévoiler à quel point il compte pour moi. Seul mon aîné sait à quel point il m'est difficile de dévoiler le moindre sentiment qui peut me hanter. Pourquoi ? Parce que nous avons le même sang, il n'est pas non plus un exemple dans le registre "épanchements larmoyants". Je soupire en enfonçant les mains dans mes poches et je lui dépose ensuite la fameuse clé USB sur la table, devant lui. "Tiens." J'en ai plus besoin, maintenant. Sans attendre de merci ou quoique ce soit du genre, je le regarde de haut en bas. "Et toi ? C'est le désert depuis Tacha ? Pourtant, c'est du gâchis." Quoi ? Oui, je reluque mon frère, mais c'est juste en me mettant à la place de toutes celles et tous ceux qui doivent le maudire de préférer sauver le monde en solo plutôt que de se laisser avoir à nouveau par l'amour. "T'as revu ta fille ? Et ton père ?"
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MessageSujet: Re: « you came a long way, brother. » « you came a long way, brother. » - Page 2 EmptySam 17 Oct - 8:37


“ you came a long way, brother ”

De toutes façons, autant que je vivrais, je ferais en sorte que mon frère soit heureux. Même si son bonheur doit se faire aux côtés de ce puéril petit snob de blondinet Clives. Et ce n’est pas uniquement en raison de son arrogance ou de sa faculté incroyable à me taper sur le système rien qu’avec son sourire narquois qu’il m’agace, mais parce qu’une fois, une seule et unique fois cet imbécile a osé marcher sur mes plates bandes en travaillant dans la société de mon père. MON héritage, en quelque sorte. Et de faire le dos rond dès que ce dernier lui lance un vague compliment. J’ai toujours détesté les lèche-bottes, ça n’a pas changé aujourd’hui. « Hum, félicitations. Tu t’es fait une belle réputation, je le reconnais. Tu intéresses autant les criminels qu’Interpol, la CIA, le FBI…je dois vraiment continuer ? La liste est plutôt longue. Pav’, je veux bien concevoir que tu sois devenu un maître du marchandage. Je veux bien te décerner le titre du plus grand cerveau criminel si ça peut te conforter dans l’idée de ressembler à un Moriarty des temps modernes. » Oui, entre temps, mon vocabulaire et mes lectures se sont étoffées. Dieu merci, je ne me cantonne plus uniquement à des savoirs spécifiquement scientifiques. « Mais si tu crois que je vais te laisser parader comme un paon alors qu’ils ne demandent qu’à te loger une balle dans la tête, c’est que tu as encore beaucoup de choses à apprendre, petit frère. Tant que je serais en vie, je te protègerai, avec ou sans ton agrément. » concluais-je dans un murmure. « Ne commence pas. » soufflai-je quelques secondes plus tard. « Même s’ils ne veulent pas t’abattre, et encore ce n’est qu’une question de jours à ce qu’ils changent d’avis, tu représentes un danger. Après qu’ils veuillent t’emprisonner, te kidnapper, t’éliminer, le résultat sera le même. Tu n’auras plus cette liberté de mouvement dont tu sembles si fier. » Et ton sourire va perdre de sa superbe, c’est moi qui te le dis. Je connais la prison, et bien que les prisons russes soient moins « hygiéniques » que les prisons américaines, je ne suis pas sûr que ta grande gueule, ton sourire d’ange et ton cerveau de génie suffisent à te faire sortir de ce type de pétrin. Et malheureusement dans mon cas, je serais pieds et poings liés. Alors par pitié, fais marche arrière avant qu’il ne soit trop tard.

Pourquoi avec lui, ais-je toujours l’impression de parler dans le vide ? « Je ne vous ai pas… » Bon, d’accord, c’était un abandon, je le reconnais. Mais à l’époque, je croyais sincèrement que c’était la meilleure solution, pour ma fille comme pour mon frère et le reste de ma famille. « Sa…quoi ? Pizdec, comment un idiot pareil a convaincre une personne saine d'esprit d'avoir un enfant avec lui ? » A moins qu’elle se soit faite inséminer ? Ou alors une adoption ? Oui, c’est forcément ça. Et ne me regarde pas comme ça. Je déteste cette crevette dorée, tu le sais bien. En revanche, Kenzo son frère jumeau a toujours eu tout mon intérêt. Tant du point de vue physique qu’intellectuel. Enfin, du moment qu’il ne commence pas à me parler des futilités propres à la « mode », je pense qu’on pourrait avoir de franches et viriles discussions sur des sujets bien plus importants. « Parce qu’il était marié ? » Kenzo, marié. Il semblerait que durant ces six ans d’absence, beaucoup d’évènements se soient déroulés. « Oui, ça m’étonne moi aussi. » Un plan à trois. Même si je ne connais pas les penchants sexuels du blondinet agaçant, je pouvais sans mal deviner que Kenzo lui n’aurait pas accepté de se prêter à ce jeu, à moins qu’il n’y ait au moins une femme à croquer. Encore que si Rayan faisait l’effort de mettre une jupe, ça ne ferait pas trop de différence… « Oui, et puis, ce n’est pas comme s’il n’y avait pas d’hommes à Vegas, n’est-ce pas ? » Je suis assez subtil là ou je dois te faire un dessin ? En attendant, je venais de prendre conscience de quelque chose. D’important. Et qui m’agaçait au plus haut point. « Donc, si je comprends bien, tu l’aimes vraiment alors ? » Enfer et damnation. « Merci. » Pour la clé USB. « C’est… oui. Oui, c’est le désert. » On va dire ça comme ça. Bien que flatté par le compliment de mon frangin, mon sourire peut le confirmer, je n’en demeure pas moins secret sur ma « nouvelle » vie privée, ne serait-ce que parce que, si coucher avec une femme – ou un homme – ne me posait aucun problème en théorie puisque mon cœur n’aurait jamais appartenu qu’à une seule femme, j’en étais aujourd’hui incapable. Mais pas question de parler de ce qui me dérange avec mon cadet. Pas encore qu’il se fiche de moi, ou qu’il m’entraine dans un plan pourri, ou alors qu’il me dise d’aller consulter. « De toutes façons, j’ai pas le temps pour ça en ce moment. » Mensonge éhonté. Comme si une petite nuit de relaxation sexuelle pouvait m’empêcher de mener à bien mes missions ! « Oui, je les ai revus. » Et je me suis découvert un oncle bear par la même occasion. « Natacha a beaucoup grandi. Elle est…magnifique. Elle ressemble de plus en plus à sa mère. » murmurai-je avec un sourire béat. « Et mon père va très bien. » Malgré quelques petits soucis d’ordre fraternel qui l’ont conduit à l’hôpital. Mais de toutes façons, quelle importance, Pavel et Joe ne se sont jamais entendus alors qu’il me demande des nouvelles de lui comme si tout était effacé… « Tu devrais passer un de ces jours, je te ferai à diner. » gribouillant mon adresse sur un bout de papier qui traînait – à moins que ce ne soit un papier important dont je venais d’effacer plusieurs chiffres avec l’encre du stylo – je le lui laisse sur la table, fourrant dans ma poche de veste intérieure, la clé USB que j’étais venue chercher. « Sérieusement, je me suis beaucoup amélioré. » Avant, je pouvais faire sauter tout un immeuble rien qu’en allumant le micro-onde. « Maintenant, je prends à emporter. » ajoutai-je avec un semblant d’humour avant de m’approcher du Russe pour poser une main entre sa nuque et sa joue. « J’espère qu’on se reverra dans de meilleures circonstances. En attendant, essaie de ne pas faire trop de bêtises, d’accord ? » soupirai-je avant de le relâcher pour m’éloigner. « Et dis à cette machine que si elle repose ses pinces sur moi, je viendrai personnellement la démonter pièces par pièces ! »



∞everleigh
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MessageSujet: Re: « you came a long way, brother. » « you came a long way, brother. » - Page 2 EmptyJeu 22 Oct - 17:51

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