the great escape
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.



 
AccueilAccueil  Dernières imagesDernières images  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
Le Deal du moment : -40%
Tefal Ingenio Emotion – Batterie de cuisine 10 ...
Voir le deal
59.99 €

Partagez

« you came a long way, brother. »

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas
Aller à la page : 1, 2  Suivant
AuteurMessage
Invité
Invité
avatar

« you came a long way, brother. » Empty
MessageSujet: « you came a long way, brother. » « you came a long way, brother. » EmptySam 25 Avr - 11:23



"Boss ? La voiture est prête à l'accueil comme vous l'avez demandé. – Deux minutes." Je ne me retourne même pas pour répondre à l'agent de sécurité en costume et lunettes noires, penché sur la table interactive où une équation me résiste depuis trois heures. En pianotant sur le clavier et en interchangeant certaines formules, je parviens enfin à résoudre le problème de poussée de ma dernière invention en date. Une minute et trente-deux secondes. Un sourire victorieux sur les lèvres, je désactive et verrouille la surface de la table puis je sors du laboratoire, les lumières s'éteignant alors que les portes vitrées se referment. Encadré par mes gardes du corps, je quitte la tour qui abrite l'entreprise de cybernétique et d'ingénierie numérique où j'ai posé mes valises en tant qu'heureux propriétaire quelques mois plus tôt. Une tour qui n'égale en rien les splendeurs de Vegas, mais qui perce le ciel sans nuage, défiant l'immensité désertique qui entoure cette partie du monde où le vice règne à égale mesure avec la corruption. Je monte à bord de la berline noire, direction l'Aliante Casino. Je pianote sur mon smartphone, répondant à quelques messages laissés de côté au cours de la journée, puis je bois un verre, les yeux posés sur les lumières de la ville. Depuis que Rayan a préféré partir pour New York, il m'arrive d'expérimenter un désagréable sentiment de solitude que j'ai du mal à combattre. Fort heureusement, les arcanes sombres de mon esprit parviennent rapidement à me distraire. Nous arrivons au niveau du grand bâtiment, cumulant hôtel, casino et spa. Un véritable nid douillet, assez éloigné de certaines structures où seul le design moderne compte. Mon portable glissé dans la poche intérieure de ma veste, je descends du véhicule et m'avance jusqu'à l'intérieur, flanqué d'une escouade qui ne me lâche pas d'une semelle. Ce spectacle ne semble guère émouvoir la vieille réceptionniste qui se charge de l'accueil. Il faut dire que des mafieux costumés et entourés de gorilles aussi meurtriers que silencieux, c'est un spectacle quasi quotidien pour Vegas. Sans dire un mot, elle me tend un papier plié avec un code d'entrée. Je la gratifie d'un sourire en coin puis je franchis le patio pour m'acheminer vers la grande salle réservée aux séminaires : un des gardes tape le code et pousse la porte déverrouillée pour me laisser entrer le premier. A l'intérieur, quatre hommes d'une cinquantaine d'années chacun sont assis autour d'une grande table circulaire. La pièce est d'une noblesse raffinée, éclairée faiblement d'un magnifique lustre que certains n'auraient aucun mal à juger kitch. Je retire mes lunettes sombres et salue tout ce beau monde d'un mouvement de tête avant de prendre place sur la seule chaise libre restante. "Messieurs. Allons directement au but, j'ai d'autres projets pour ce soir. Vous êtes intéressés par ce que mon entreprise peut vo…" Un des cravateux s'éclaircit la gorge bruyamment en me fixant droit dans les yeux, goguenard. Mesquin. "Pardon, votre entreprise, vous disiez ? Nous sommes ici pour récolter les fruits de l'entreprise de votre père. Mon garçon, vous êtes peut-être le descendant de la famille Romanov, mais vous n'êtes encore qu'un gardon dans un océan de requins. Nicolaï Romanov était un empereur, et je doute fort que son bâtard récemment promu héritier puisse se montrer aussi subtil et futé que lui." Aouch. C'est mon cœur, qui est censé être touché, là ? Je baisse un peu les yeux en me parant d'un sourire de circonstance. Les autres me dévisagent avec dureté, sans doute ligués avec ce type pour me faire lâcher prise. Je me lève et marche jusqu'à la carafe en cristal laissée à notre portée, puis je verse le whisky qui s'y trouve dans cinq verres. Une fois les verres dans mes mains, j'en distribue à chacun d'entre eux avec un calme olympien. "C'est vrai. J'ai quoi, vingt-deux ans à peine ? Comment pourrais-je bien prétendre égaler le grand Nicolaï Romanov… J'ai bien conscience qu'être son héritier ne me légitime pas plus aux yeux des gens de votre monde." Je sers celui qui m'a interrompu en dernier puis je trinque avec lui. "Heureusement qu'il y a des personnes comme vous pour me le rappeler." Nous buvons ensemble et, à peine sa gorgée achevée, il fronce les sourcils. Il tousse, tremble. Imperturbable, je le fixe en souriant alors qu'il agrippe sa gorge en me dévisageant, paniqué. "Vous voyez, elle est là, la subtilité. Je ne suis pas aussi subtil et futé que mon père, je le suis bien plus. Comment aurais-je pu prendre sa place si je n'étais pas plus ambitieux que lui ?" Il tombe sur la table et se met à convulser en gémissant, les autres se lèvent par précaution et par effroi. Je les regarde et secoue la tête. "Ne vous en faites pas, il n'y a que son verre qui a été trempé dans une solution toxique par un jeune étudiant en chimie. Il avait besoin qu'on finance ses études, et j'avais besoin d'une piqûre de rappel pour les personnes comme lui." Je retourne le type sur la table, à l'article de la mort, et je le fixe avec un regard dénué d'humanité, rieur comme celui d'un tueur sans remord et insensible à la souffrance humaine. "Tu vas partir de ce monde en sachant qu'un jeune bâtard, comme tu disais, a ruiné ta vie en un seul verre. Triste fin, n'est-ce pas ? Et dis-toi que tout requin que tu es, ça ne te prémunis pas contre les parasites dans mon genre." Ses yeux se révulsent, son pouls s'accélère et, au terme d'un râle d'agonie, il s'immobilise. Mort. Je soupire puis je le pousse pour le faire glisser de la table et je vais m'asseoir à sa place, les pieds étendus sur la table et indifférent au cadavre qui git sur le sol. "Parlons affaires, vous voulez bien ? J'ai cru comprendre que vous étiez intéressés par les protocoles d'accès fantômes aux serveurs sécurisés que j'ai mis au point récemment, ainsi qu'une petite poignée de systèmes de défense nouvelle génération pour vos QG respectifs, c'est bien ça ?" Les trois hommes restants déglutissent et hochent la tête. Les négociations peuvent commencer, maintenant. A ceci près que je n'avais guère prévu l'arrivée d'un intrus bien particulier.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
avatar

« you came a long way, brother. » Empty
MessageSujet: Re: « you came a long way, brother. » « you came a long way, brother. » EmptyLun 27 Avr - 18:14


“ you came a long way, brother ”

« Vegas ? Comme…Las…Vegas ? » demandai-je mi figue mi raison à mon chef qui me tendait déjà mon billet d’avion. « Pourquoi vous n’envoyez pas Derek ? Il se sentira comme dans son élément. Un imbécile heureux sous les feux des projecteurs. » soupirai-je en attrapant le papier que je fourrais rageusement au fond de ma poche de veste. « Parce qu’il est en mission. Je ne comprends pas, Shark. Ce n’est pas vous qui ne cessez de me répéter que vous êtes prêt pour des missions plus « sportives » que celles que l’on vous confie habituellement ? » « Je n’aime pas cette ville. » « Un jour, il faudra que vous me dîtes ce que vous aimez, la liste sera moins longue. » Ah. Ah. Très drôle. « Et puis, si je vous confie cette mission, ce n’est pas seulement pour que vous coursiez ces hommes. Tenez, regardez. » Assis derrière son bureau, me fixant avec un sérieux hors du commun pour un homme qui passait son temps à faire de l’humour, il fit glisser deux photographies dans ma direction, observant avec grand intérêt ma première réaction. « Un air de famille, hum ? Ca fait combien de temps que vous ne lui avez pas adressé la parole ? » Six ans. Bientôt sept. Mon regard s’adoucit en rencontrant celui de mon petit frère, pour se durcir aussitôt qu’il découvre la troupe qui l’accompagne. « Je pensais que ça vous ferait plaisir. » Plaisir ? De le revoir alors que j’avais perdu toute trace de lui, aucune nouvelle et il ne faisait rien pour arranger les choses ? Biensûr. Toutefois, en y réfléchissant deux minutes, je m’inquiète subitement de la requête véritable de mon boss. « Si vous croyez que… » « Je ne crois rien du tout, Shark. J’attends de vous que vous fassiez ce pour quoi vous êtes payé, ni plus ni moins. » « Je ne lui ferai aucun mal. » Je savais que ces quelques mots pouvaient suffire à me faire expulser illico presto de la NSA, mais ça m’était égal. En aucun cas je ne pourrais faire du tort à mon frère. Cependant, le fait de savoir qu’il était à Vegas et que mon chef me l’ait appris, à moins de croire que j’étais suffisamment immoral pour pouvoir faire souffrir ma propre famille, me laisser à penser que ce n’était pas le but recherché. « Ce n’est pas ce que je vous demande. Pour l’instant. » Pour l’instant ? Je devrais peut-être être plus clair. Quand j’avais dit que jamais je ne ferai de mal à Pavel, cela n’avait rien d’un euphémisme. A moins qu’il ne pense que de moi-même, je finirai par changer d’avis en découvrant le personnage qu’il était devenu en six ans. Il est vrai que je ne m’étais pas plus renseigné sur le russe. J’avais été occupé ailleurs, si l’on peut dire. « Votre invitation, c’est une petite soirée privée à laquelle je veux que vous assistez. Nous éprouvons quelques difficultés à approcher certains de ces collés montés. L’un d’eux, mais nous ignorons lequel, possède sur lui une liste de codes d’une importance capitale. Vous aurez tous les détails dans ce dossier. Scannez-le avec ceci afin de savoir qui possède la liste. » Le scanner ? « Un bout de papier ? » « Ce n’est pas le contenant qui importe, monsieur Shark. Cet outil est très particulier. Il a été conçu par le meilleur ingénieur en génie civil et mécanique au monde. Et devinez pour qui travaille ce monsieur ? » « Ca va, j’ai compris. Je les scanne, et ensuite ? » « Vous repartez. Tout ce dont nous avons besoin c’est de savoir qui possède la liste. A partir de là, Craw et Larry s’occuperont du reste. » « Vous avez besoin de moi pour entrer, en gros. Parce que vous pensez que parce que c’est moi, il ne fera rien. » grondai-je, agaçé qu’il me considère encore comme un gamin qui a besoin d’une nounou, en montrant Pavel du doigt. « Et si vous vous trompez ? » « Ce sont les risques du métier comme on dit. » ironisa mon chef avant d’ouvrir la porte de son bureau pour me signifier que l’entretien était terminé. « C’est ça. »

« C’est lui ton frangin ? Et il fait partie de la mafia d’après le chef, c’est ça ? » « Ta gueule. » grognai-je dans ma barbe en regardant fixement la route devant moi. C’était peut-être vrai. Certainement connaissant mon frère comme je le connais. Sauf que je n’avais pas envie de l’entendre. Que je faisais un déni. Comment il avait pu se fourrer dans cette galère ? « En tous cas, vu le nombre de pitbulls qu’il se promène, va falloir être sur ses gardes si on veut pas finir en os à ronger. » « Hmphhh… » Pourquoi a-t-il fallu qu’on me colle les deux agents les plus pipelettes de l’agence ? Bon, l’habit ne faisant pas le moine, ils sont aussi surdiplômé pour l’un, fort comme un taureau pour l’autre, avec un certain penchant pour les risques et l’humour à deux balles. « Tu crois qu’ils nous ont loué une ou deux chambre ? » « Bof, du moment qu’il y a pas de punaises de lit. Vous savez, y’a une fois où j’étais en mission en Patagonie et… » Bon sang, mais faîtes qu’ils se taisent, par pitié !


***

« Je prends celui du dessus ! » « Non, tu sais très bien que c’est toujours moi qui prends celui-là. » « Et pourquoi ça ? » « Parce que je suis asthmatique. Et la hauteur, c’est excellent pour les poumons. » « N’importe quoi ! Deux mètres de haut, tu crois que ça va faire une différence ? » « La dernière fois que je t’ai laissé le lit du dessus, t’as pas arrêté de gesticuler et j’ai pas fermé l’œil de toute la nuit ! » « T’avais cas prendre tes médocs, ça nous aurait fait des vacances ! » « Ouais c’est ça, et toi tu sais ce qui nous ferait des vacances…Ben ? …Ben ? Bah…il est passé où ? » Deux étages plus bas, sourire charmeur à une certaine réceptionniste. « Bonsoir, excusez-moi de vous déranger à nouveau, j’imagine que vous devez être débordée à ne heure pareille mais…est-ce qu’il ne resterait pas une chambre de libre ? Même si elle est au niveau -20, ça ne me dérange pas. » Ou sous-terre, ou sous un pont, du moment que je n’entends plus les incessantes disputes de Craw et Larry. Je risquerai de commettre un meurtre avant la fin de la journée. Heureusement, faire des yeux de chien battu avait fini par payer. Une chambre, avec vue sur la ville s’il vous plait. A la condition expresse de lui offrir un café à l’occasion, c’est noté.

« Et ton micro ? » « Branché. » « Et le stylo ? » « Dans ma veste. » « Ah, et le chef a dit pas d’arme pour toi tant que tu n'auras pas plus de poils au torse. » Regard de biais, menaçant de sorte de lui couper toute envie de continuer sur sa lancée. Je ne vois pas de quoi tu parles. Ce que j’ai à la ceinture, près de l’aine, ce n’est pas une arme. Si, uniquement lorsque je suis en galante compagnie devrais-je dire. Quand à mes poils, occupe-toi plutôt des tiens qui débordent de ta chemise !  En tous cas, je suis plutôt fier de mon apparence. Réajustant mon costume devant le miroir de la chambre de mes baby-sitters attitrées,  un ensemble bleu gris relevant une chemise blanche surplombée par une cravate mauve pincée au niveau du torse, je suis fin prêt pour la suite de l’opération. Les cheveux attachés en une petite queue de cheval qui, aussi étrange que cela puisse paraître me donne un certain charme de bad-boy, ma montre, spécialement créée pour parfaire l’illusion du séducteur, je quitte bientôt l’hôtel du centre-ville pour me diriger vers le casino où se tient la réunion à laquelle je suis invité. Enfin, où je me suis invité, pour être tout à fait exact. Mon micro fonctionne, et bien que j’ai horreur d’avoir cette impression d’être sous surveillance, même si elle n’est qu’audio, je me garde bien de le leur faire remarquer pour éviter qu’à l’avenir, mes missions aient lieu uniquement derrière un bureau. Il faut savoir faire des concessions dans la vie. Tout autour de moi, des milliers de personnes crient, hurlent lorsqu’elles ont gagné quelques centaines de dollars, se touchent, s’embrassent et s’enlacent. Des lumières tamisées dans toutes les salles donnent l’impression que le temps s’écoule à une vitesse relativement lente. L’air est constamment renouvelé pour éviter l’essoufflement général qui conduirait à quitter les lieux sans avoir perdu au minima son dernier salaire du mois, et des hôtesses circulent dans les couloirs, apportant boissons rafraichissantes et apéritifs aux joueurs. A peine arrivé, et mon regard se pose sur les nombreuses caméras qui assurent la sécurité du casino.  Je fais quelques tours, histoire d’envisager toutes les sorties possibles, jusqu’à ce que je repère les deux molosses de la photo. Postés tels des gardiens de coffre-fort devant une grande porte fermée, l’air aussi aimable qu’un mur de briques, ils attendent, patients que leur bosse leur donne l’ordre d’intervenir. Entrer, ou que lui-même ressorte, je présume. « Bonsoir, messieurs. Je regrette, je crois que j’ai oublié mon carton d’invitation sur ma table de nuit. » Le temps d’entamer la conversation, un petit sourire sur les lèvres, et mon poing va à la rencontre de la mâchoire du premier tandis que de l’autre main, je plante une seringue remplie de rohypnol, un puissant sédatif dans la cuisse du second. Fais de beaux rêves, mon grand. Après quoi, je pénètre le plus tranquillement du monde dans la salle réservée aux séminaires. « Bonsoir à tous. Non, ne vous dérangez pas pour moi… » indiquai-je d’une voix marquée par le cynisme à l’homme qui avait aussitôt porté une main à sa ceinture tandis que la mienne tenait déjà mon desert eagle le long de ma cuisse. Si je n’avais pas tiré tout à l’heure, c’était uniquement pour éviter que des civils innocents se retrouvent sous le feu des balles. A présent que nous sommes seuls et que la porte s’est refermée, je n’aurais aucun remord à utiliser la violence en cas de nécessité. Et malheureusement pour vous, messieurs, j’ai reçu un excellent entraînement. Mon regard se pose d’abord sur le cadavre sur le sol, que je fixe avec une indifférence non feinte, avant de se reporter sur celui qui a mon seul intérêt dans cette affaire. Mon frère, Pavel. Il n’a pas changé malgré toutes ces années. Mis à part qu’il avait une allure digne des plus beaux spécimens de mode, que la folie meurtrière avait semble t-il embrumé complètement son esprit, et qu’il savait se faire respecter autrement qu’en faisant preuve de violence physique comme ce pouvait être le cas par le passé, plus pernicieux donc, c’était ce que j’en déduisais, et imprévisible. Quant aux autres…qu’avons-nous au menu ce soir ?  


∞everleigh
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
avatar

« you came a long way, brother. » Empty
MessageSujet: Re: « you came a long way, brother. » « you came a long way, brother. » EmptyMer 29 Avr - 7:40



Je fais tourner l'alcool ambré qu'il y a dans mon verre, feignant un air désintéressé tandis que les interlocuteurs qui se trouvent encore à la table s'appliquent à exposer les raisons qui les ont amenés à me contacter. Si les flatteries sur les protocoles que j'ai mis au point flattent mon ego, il n'en reste pas moins que je compte bien en tirer le meilleur prix possible. Ce que ces idiots ne savent pas, c'est que je ne donne rien à quelqu'un sans aller ensuite fouiner numériquement dans la moindre de ses niches immatérielles pour y dénicher des secrets, de quoi les faire tomber en un clic s'il m'en prenait la fantaisie. Pactiser avec l'héritier des Romanov, c'est baisser son pantalon devant le Diable en personne, c'est ce que ces hordes de décérébrés doivent avoir l'esprit d'ici les années à venir. J'ai mis du temps à sortir de mon cocon, mais désormais, je suis bel et bien là. "Soyons sérieux trente secondes et dites moi que ce qui vous intéresse, ce ne sont pas seulement les squelettes planqués dans les placards de la CIA." Étonnés, les grands patrons restent cois. Je me redresse en pouffant de rire, non sans avoir roulé des yeux. "Franchement, j'ai eu le temps de faire tout le tour de leurs bases de données. C'est divertissant. Tous publics." Il se voit tant que ça, mon sourire ironique et moqueur ? J'hausse finalement les épaules : si c'est ce qui intéresse ces hommes, alors ça les regarde. De mon côté, je vise bien plus haut que les agences de surveillances et d'espionnage internationales. "Bien. Parlons bien, parlons argent. Je ne suis pas à la portée de toutes les bourses... Pardon, je pensais à autre chose." À Rayan. Ok, c'était un peu pervers, comme rire sarcastique, mais je serai le seul à comprendre. Je termine mon verre avant de me frotter les mains, enthousiaste. "Vous avez eu mes t..." La porte s'ouvre et lorsque je vois l'homme qui la franchit, les mots se perdent dans le vide. Toute forme de sourire se défait et tombe de mon visage, soudain changé en pierre blanchâtre. Un revenant. Qu'est-ce que mon grand frère vient faire ici ? Après six ans de silence radio ? Pendant un dixième de seconde, j'ai envie de me jeter sur lui pour le serrer dans mes bras. Mais bien vite, ma paranoïa reprend les rênes et m'invite à la plus grande prudence. Les colosses qui sont derrière moi portent un regard farouche sur lui. Ça n'a rien d'une coïncidence, il ne peut pas en être autrement. Je colle mon dos contre ma chaise et je soutiens son regard, imperturbable. On se jauge. On cherche à se déchiffrer, comme deux mâles combattifs prêts à entrer dans l'arène, mais avec une dizaine de coups d'avance. Au-delà de son apparence, je pense à qui est Benedikt Shark... Un fils à papa. Pas dans le genre riche et pourri gâté, non. Plutôt un fils qui a grandit sans père et qui cherche à lui ressembler. Si je n'ai pas une seule fois cherché à le recontacter depuis qu'il m'a planté avec sa fille dans les bras, à cet hôpital, je ne l'ai toutefois pas lâché une seule fois des yeux. Avec une discrétion perceptible uniquement de l'intéressé, je secoue la tête dans sa direction, lentement. Je sais qui tu es, frangin, et surtout ce que tu es. Tu bosses pour des gens qui ont peur de ce que je suis capable de faire, d'inventer, et de devenir si on me laisse le temps de me développer. En revanche, je suis convaincu que tu ne connais pas ce Pavel qui se trouve en face de toi. Tu peux oublier le délinquant qui, bien que connu pour des faits assez remarquables, n'en restait pas moins animé par la seule envie ridicule de faire chier le monde. Maintenant, j'ambitionne de le dominer depuis les coulisses, jamais sur le devant de la scène du pouvoir. C'est en tirant les ficelles de loin qu'on atteint l'hégémonie. Le monde a désespérément cherché à me rejeter, alors je vais le mettre à genoux. "Si, je pense qu'on va se déranger." Tête froide, Pavel. Je n'ai aucune envie de te faire abattre, mon frère, alors ne fais pas de bêtise. Je me redresse et je reboutonne ma veste sans le lâcher des yeux. "Cet homme est un..." Bip. Mon smartphone se verrouille et m'envoie une alerte. Je le sors et plisse les yeux en regardant la silhouette de Beni reproduite sur l'écran. "Joli stylo." Sourire tendancieux. Non, certaines choses ne changeront jamais. Et oui, je l'ai repéré, même si je ne sais pas encore à quoi il sert. Je fais signe à un de mes agents d'avancer dans sa direction, juste pour le tester. Sans lâcher des yeux l'aîné du dernier simulacre de famille qu'il me reste. "Messieurs, cet homme est un agent infiltré. Un agent qui pourra toujours appeler au secours aussi fort qu'il le voudra, personne ne l'entendra." ajoutai-je en tapotant mon oreille avec un air mesquin. Une des fonctions de mon petit bijou de technologie dopé, ce téléphone vient de placer un brouillage sur les canaux de communication de Benedikt. Je suis une tanche si je me retrouve dénué de tout support face à mon frère, malgré ma silhouette assez bien proportionnée. Alors, j'ai appris à mettre mon cerveau à l'œuvre pour me prémunir. Les trois autres chefs se lèvent et dévisagent l'intrus avec méfiance. "Comment vous le connaissez ?" Je fixe le Russe, non sans lui trouver un charme particulier qu'il n'avait pas autrefois. Mais je reste indéchiffrable. "Il a déjà essayé d'évincer un de mes contacts quelques années plus tôt." Non, personne ne doit savoir que nous sommes frères. "Et maintenant, il va nous dire ce qu'il vient faire ici avant que je m'amuse à demander à Musclor de faire un trou dans son joli front." Seul, mais armé, à lui d'improviser. Mais je t'en prie, fais attention. J'ai beau être fou, je ne le suis pas encore suffisamment pour te descendre après six ans d'absence.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
avatar

« you came a long way, brother. » Empty
MessageSujet: Re: « you came a long way, brother. » « you came a long way, brother. » EmptySam 2 Mai - 14:04


“ you came a long way, brother ”

J’ai fait mon petit effet on dirait. Le sourire de Pavel s’est éteint, et tous les regards convergent maintenant ma direction. Insondable, je me dirige vers la grande table, m’y assied très calmement et les observe tous avec attention. Est-ce que je t’ai manqué, petit frère ? Evidemment, je savais qu’il ne m’avait pas lâché une seconde durant ces dernières années, bien que je doive reconnaître que de mon côté, j’avais été trop occupé pour veiller sur lui. C’était peut-être l’une des raisons majeures de ma présence à cette table aujourd’hui, d’ailleurs. La culpabilité, au-delà du sens des responsabilités. « Est un… » Va au fond de ta pensée, dear blood.  Sa réaction, je devine qu’il a tout compris. La raison de ma présence ici mais plus encore ce gadget que je porte sous ma veste. Je suis peut-être prévisible en tant qu’agent, pour le moment. Je le dois à mon inexpérience du terrain, soit. Mais en tant que frère, je te connais comme si je t’avais fait. On partage ce lien, tu le connais, ce lien indestructible et fusionnel comme si nous étions issus du même œuf. Des jumeaux. Dans mon dos, je sens l’un de ses hommes se rapprocher dangereusement. Par réflexe, j’ai un léger mouvement de recul, bien que je le laisse faire. Je ne ferais pas le poids contre toutes ces armes dirigées vers moi. Et bien que mon patron croyait dur comme fer en l’incapacité de mon frangin à pouvoir se servir d’une arme contre moi, je n’avais pas encore envie de tester cette théorie. D’autant que je ne serais pas entré dans cette pièce si je n’avais pas prévu un plan de secours, cela va de soit. Un sourire nait au coin de mes lèvres lorsque je l’entends parler à ses potentiels associés. « Peut-être parce que je n'ai pas l'intention de te supplier, ou d'appeler les secours ? » répliquai-je en le regardant droit dans les yeux. Pour qui me prends-tu ? Je suis l’aîné, et pire que ça, je suis russe. Avec un ego comme le mien, face à un orgueil comme le tien, tu crois vraiment que je vais m’abaisser à demander de l’aide ? Et pour quelles raisons je devrais en avoir besoin, d’ailleurs ? Sans doute croyait-il que le fait de les tenir informé de ma profession officieuse allait-elle provoquer en moi un semblant de peur ou de confusion. Je n’avais même pas cillé. Surpris certes, mais tout aussi amusé par sa stratégie. En revanche, je le remercie intérieurement de ne pas avoir divulgué notre lien de parenté, bien que je le soupçonnais d’avoir cherché à protéger ses arrières avant toute choses. Après tout, quel associé crapuleux voudrait faire affaire avec un homme dont le frère travaille pour les renseignements ? Quoique notre accent russe indiquait quand même que nous étions de la même origine, et que nous ayons quelques traits de ressemblance. « Musclor ? C’est votre vrai nom ? » demandai-je à l’armoire à glace derrière moi. « Laissez-moi deviner : c’est parce que vous avez deux cerveaux et un muscle, c’est bien ça ? Ou alors pas de cerveau du tout ? » continuai-je avec sérieux. Visiblement à bout de nerfs, l’homme m’aurait déjà écrasé contre un mur s’il n’y avait pas eu la présence de son chef pour l’en dissuader. « Bon d’accord, je me rends. L’un de vous trois, messieurs, a sur lui une liste que l’on m’a chargé de récupérer. Est-ce que celui qui la possède serait assez aimable pour lever la main ? » Si si, je suis très sérieux, encore une fois. Pourquoi est-ce qu’ils me regardent de cette manière ? « Désolé de te décevoir, ce n’est pas toi qui m’intéresse ce soir. » repris-je à l’intention de mon frère avec un sourire narquois, tout en me levant de mon siège et en reboutonnant les deux dernières boutons de ma veste de smoking. « Toujours pas envie de coopérer ? Bon, alors on va essayer une autre méthode. » Je m’avance dans leur direction, m’arrêtant alors que l’un des chiens de garde de Pavel ne me quitte pas d’une semelle. « Attention, ce costume a coûté plus cher que votre éducation, alors je ne veux aucun pli. » le menaçai-je dans un grognement. « Est-ce que l’un de vous a pensé à emmener un parapluie ? » Tout à coup, une sonnerie stridente retentit dans tout le casino. Les détecteurs de fumée. La surprise du moment me donne l’avantage. Le temps du scan, mais pas celui d’attraper mon homme par la manche pour le ramener avec moi que l’autre barrique s’est déjà jetée sur moi pour me faire barrage. C’est qu’ils sont bien entraînés ces salops. Heureusement, la panique à l’extérieur déclenchée par cette fausse alerte à la bombe a permis à mes collègues d’entrer à l’intérieur, et de se joindre à la bagarre commencée. « C’est lequel ? » « Le nœud papillon ! » « Ils ont tous des nœuds papillons !! » hurle t-il en envoyant des coups à la volée pendant que je cherchais Pavel des yeux. Où est-il passé celui-là ?

∞everleigh
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
avatar

« you came a long way, brother. » Empty
MessageSujet: Re: « you came a long way, brother. » « you came a long way, brother. » EmptyDim 3 Mai - 10:13



L'impertinence de Benedikt me fait sourire, mais c'est bien le seul détail qui y parvient. Il y a quelque chose de définitivement transformé en lui. Suivre une personne à la trace dans l'espace numérique est une chose, déduire ses changements au fil du temps en est une autre. Du temps où nous étions tous deux à Berkeley, j'avais pour habitude de transgresser ses directives pour mieux y obéir par la suite. J'étais cet esprit rebelle, brisé par des années de solitude et d'abandons successifs, esclave d'une folie héritée de notre mère… Lui, malgré son ascendance commune avec la mienne, il était la force de caractère capable de me guider au-delà des ennuis dans lesquels j'avais la sordide habitude d'aimer me fourrer. Aujourd'hui, tout est différent. J'estime être maître de ma folie, magnifiée par l'intellect qui m'a toujours sorti d'affaire. J'ai mis mes faiblesses à contribution pour en faire des qualités, devenir un génie instable, créatif. Dangereux. Doté de l'ambition de mes ancêtres les tsars, j'ai lutté et je lutte parfois encore pour garder les cartes de mon destin en main, au lieu de les déléguer à mon aîné comme j'ai pu le faire autrefois. Et bien m'en a pris : je lui trouve un air de ressemblance avec son père plus frappant que jamais. Cette sorte de flegme britannique savamment dosée avec son orgueil russe, Beni est un homme. Un vrai. Maintenant que nous nous jaugeons, nous lisons tout de même au-delà des apparences de l'autre. Je connais son passé, je sais à peu près tout d'une histoire qu'il ne racontera jamais à qui que ce soit. Pas même à ses proches. Des faiblesses, tout le monde en a… et ce n'est pas avec une tripotée d'armes à feux que le mal peut se propager. Lui tirer dessus ? J'en serais capable sans problème, à condition de ne pas le tuer. Mais si je veux réellement le blesser, ce n'est pas d'une façon aussi brutale et primitive que je m'y prendrais. Ne te fie pas aux apparences : tu resteras le plus âgé, mais ton petit frère a bien changé. "Quel dommage." Je ne suis pas celui qui t'intéresse ? Ose dire que c'est une coïncidence, que nous nous retrouvions ici. Lorsqu'il est question de liste, je plisse les yeux. Des noms ? Des codes ? C'est pour cette raison que mes protocoles sont sur le point d'être achetés une petite fortune ? Cela dit, maintenant que mon frangin s'est joint à la fête, je doute de pouvoir sabrer le champagne ce soir pour fêter un contrat juteux. Le temps d'un froncement de sourcils, je sursaute en entendant les alarmes se mettre en route. Les détecteurs, jolie diversion. Pas de doute, il est fait pour le métier. Je bondis de ma chaise et analyse rapidement la situation. Les collègues de Beni viennent d'arriver, tout le monde a l'air de se battre, et… et l'un des chefs semble vouloir prendre la fuite bien avant les autres. J'esquisse un sourire en coin puis je siffle le rappel de mes toutous. Ils accourent et lorsque je désigne le fuyard, ils n'hésitent pas une seconde : une balle dans l'arrière du crâne le fait chuter au sol, sans vie. J'accoure, je retourne le cadavre et je sors une clé de sauvegarde de la poche intérieure de sa veste. En tournant la tête, je croise le regard de mon frère. Insolent, je lui montre la clé de loin avec un large sourire chieur au possible. Ca, c'est pour les six années sans nouvelles, mon vieux. L'information, c'est le nouveau pétrole du monde de la finance. Je la glisse dans ma poche et je cours en direction de la voiture. "Direction le labo, et vite !" Les pneus de la voiture se mettent à crisser sous les pierrailles et nous quittons le parking le plus rapidement possible. Ne prenant pas la peine de regarder si les agents sont déjà lancés à notre poursuite, je scanne la clé avec mon téléphone et me lance dans un piratage des données cryptées. Rien de bien sorcier, mais qui demande plus de temps lorsqu'on a du matériel de "secours", au lieu de son arsenal informatique habituel. Je n'ai aucune idée du contenu de cette liste, ni même de sa valeur… tout ce que je sais, c'est que Beni la veut. Et s'il la veut, il va falloir un peu plus qu'une apparition surprise et totalement impersonnelle. C'est ma façon de lui faire comprendre que je lui en veux, j'espère seulement qu'il s'en apercevra de lui-même.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
avatar

« you came a long way, brother. » Empty
MessageSujet: Re: « you came a long way, brother. » « you came a long way, brother. » EmptySam 9 Mai - 8:46


“ you came a long way, brother ”

C’était à prévoir. Que l’un d’entre eux se fasse tuer et que Pavel récupère la liste. Même si je suis prêt à parier que cette réunion n’avait pas été convenue dans ce but et qu’il n’avait agi ainsi que pour me défier. « Putin, alors c’est ça ton frangin ? Fais ch***, il a récupéré la liste ce petit c** ! » entendis-je derrière moi. Les américains, même les services secrets ont toujours été plus vulgaires que nos collègues à Langlais. Je m’y suis facilement habitué, n’étant moi-même pas un anglais pur souche. « T’inquiète, je sais où il est allé. » « Dans son labo, oui on est au courant. Bon allez, faut pas traîner ici. La sécurité va rappliquer. » gronda mon second collègue en lâchant le col de l’un des hommes de main de Pavel, complètement rétamé. « Vous, allez au labo, et restez sur vos gardes surtout. Moi, j’ai une course à faire. » « Pardon ? Quelle course à faire ? Je te signale qu’on est censé rester ensemble, Shark ! » C’est cela oui, et moi je suis une tortue à lunettes. « Le prends pas mal, mais t’es pas mon genre. On se retrouve plus tard. » Sans attendre la prochaine répartie cinglante, j’avais filé, laissant derrière moi mes collègues qui devaient sans doute être occupés à me maudire à l’heure qu’il est. Fort heureusement, nous étions tous solidaires, et je savais qu’ils ne contacteraient pas le boss avant que nos efforts aient payé. Et même si ça avait été le cas de toutes façons ? Si j’avais été envoyé sur le terrain, moi plutôt qu’un autre, ce n’était pas pour rien. Le chef devait sans doute savoir que mon frère était une anguille qu’il ne serait pas aisé de pécher sans se battre. Ainsi donc, pendant que les deux autres se dirigeaient au volant de leur camionnette au centre de recherches de mon frère bien aimé, je m’étais dirigé vers un autre endroit, qu’ils ne soupçonnaient pas encore. Je suppose que Pavel s’était arrangé pour dissimuler son lieu de pénitence à tous les radars. Dommage que je te connaisse si bien, petit frère. Le temps d’acheter deux steaks saignants, d’y glisser une dose de somnifère au cas où ils auraient eu la bonne idée d’acheter ce que les gens normaux qualifient d’animal de compagnie alors qu’une fois dressés, il s’agissait véritablement de piranhas terrestres, je me rendis à sa résidence principale. Lançant les deux morceaux de viande au cas où j’aurai à souffrir de la présence de chiens, bien que je n’oubliais pas que Pavel favorisait les félins – espérons qu’il n’avait pas pris de puma comme animal domestique – je fis plusieurs fois le tour de la propriété pour trouver l’angle d’approche le plus sécurisé. Pour moi. A partir de là, sachant pertinemment qu’il m’aurait de toutes façons repéré, étant donné que la demeure semblait aussi contrôlée que Fort Knox, j’escaladais le mur et, après avoir réajusté mon costume trois pièces, repris tranquillement la route jusqu’à arriver à sa véranda. Allez savoir pourquoi, j’étais prêt à parier qu’il avait fait couper le grillage électrifié juste pour moi. Mais peut-être que je me trompais, et qu’il n’était pas aussi prudent que je le croyais. Quoiqu’il en soit, par courtoisie, je restais sur la terrasse, m’installant confortablement sur l’un des sièges huppés placés face au soleil et la vue de la ville, et dans l’attente de l’arrivée prochaine de mon frère, admirais patiemment le paysage de Las Vegas, une jambe croisant l’autre dans une attitude proche de la béatitude.


∞everleigh
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
avatar

« you came a long way, brother. » Empty
MessageSujet: Re: « you came a long way, brother. » « you came a long way, brother. » EmptySam 9 Mai - 20:52



La voiture a beau être balancée d'un bout à l'autre de la route, je n'y prête pas la moindre attention, pas plus qu'aux grondements de mes gardes du corps à l'avant de la voiture. Les yeux rivés sur mon téléphone, j'affiche une mine plus concentrée que jamais, marmonnant un air de… Mozart. C'est automatique. Dès que mon cerveau se met en ébullition, les plus belles symphonies de ce génie de la musique résonnent au cœur de mon esprit, associent les idées entre elles pour qu'aucune fausse note ne vienne troubler mes raisonnements. Ce fait a l'art et la manière de déstabiliser les quelques personnes qui se trouvent autour, mais je n'ai jamais la patience de l'expliquer. Lorsque nous nous engageons vers la partie la plus au nord de la ville, un rictus victorieux s'empare enfin de mes lèvres : j'y suis. La liste est décryptée. "Arrêtez-vous là. Maintenant !" Nous nous garons en catastrophe près d'une voiture vide, le long d'une voie désertique. En me voyant descendre, les gorilles en costume s'apprêtent à protester, mais un regard de ma part les contraint au silence. Malgré mon jeune âge, ils ont vite compris à qui ils avaient à faire : avoir deux longueurs d'avance, anticiper, c'est le but de toute une vie lorsqu'on se destine enfin à prendre son destin en main. "Vous allez poursuivre jusqu'au laboratoire et, avant de franchir les portes, vous allez vous faire avoir. Nos poursuivants vont constater que vous n'aurez pas la liste, et lorsqu'ils vous demanderont où elle est, vous ne saurez pas quoi leur répondre." Car je ne vous dirai pas où je vais avec cette voiture. Mon lieu de villégiature est un secret défense, mieux gardé que le Pentagone. Là-bas, pas besoin d'un quelconque garde du corps. "S'ils insistent, vous passez les portes de la tour, la sécurité automatique se chargera du reste. Et s'ils résistent, abattez-les." Je monte à bord du véhicule et, après un bref salut de la main, je m'engage sur la route, en sens inverse. Deux minutes plus tard, je suis noyé et en sécurité au milieu de la circulation de Las Vegas. Un parfait anonyme. Au terme d'un voyage plutôt rapide, j'arrive en vue de ma résidence. Une splendide villa sortie de terre à la vitesse de l'éclair, un peu en retrait et au sommet d'une colline qui surplombe la Cité du vice. Autoproclamé fils du Démon, j'aime à observer les faibles humains s'affairer et vivre leurs pulsions sous mon regard souverain. En regardant mon smartphone, je remarque que la sécurité est toujours active. Pas un signe de Benedikt. "Notre Beni serait-il devenu lent avec l'âge, mon Gustav ?" lançai-je au Bleu Russe qui ronronnait sur le plan de travail de ma cuisine. C'est probablement le seul souvenir que j'ai gardé entre mon adolescence en Russie et ma vie à San Francisco : ce chat. Je le caresse doucement et je prépare deux cocktails sans alcool. Ca a beau faire six ans et j'ai beau lui en vouloir, je n'ai rien oublié de ces petits détails concernant sa santé et ses excès. "Monsieur, je repère une présence étrangère à cinquante mètres du domaine." Une voix désincarnée résonne dans la pièce, je ne m'en émeus pas le moins du monde. Comme si c'était tout à fait normal. "Protocoles de sécurité abaissé au niveau deux. Laisse-le rentrer, Nik." Nik, alias l'intelligence artificielle semi-autonome que j'ai créée de toutes pièces, et de loin mon invention la plus prodigieuse à ce jour. Un secret que je n'ai encore révélé à personne. Je pose mes yeux sur un tableau face à moi et, comme s'il devinait mes intentions, Nik brouille l'image de synthèse pour reconstituer les écrans des caméras de surveillance. Des steaks ? Je pouffe de rire en secouant la tête. Par contre, il n'a rien perdu en souplesse. En le détaillant dans ses gestes, j'ai l'impression qu'il s'est plutôt étoffé. Pendant un instant, je le maudis d'être mon frère, car il aurait pu faire de la concurrence à Rayan… Non, en fait, non. L'Isréalien a su s'imposer, mine de rien. Une poignée de minutes plus tard, c'est Gustav qui fait son apparition en premier sur la terrasse. Il saute sur la table basse face à Beni et s'assied en le regardant avec majesté. Voire un brin de dédain typiquement félin… comment ne pas tomber amoureux de ces perfections du monde animalier ? "T'aurais tout simplement pu sonner. Visiblement, traîner avec les services secrets américains t'as fait perdre les bonnes manières que ton vieux a voulu t'enseigner." J'arrive à mon tour, les deux verres en main, et je dépose le sien sur l'accoudoir de son fauteuil. "Au fait : des steaks, sérieusement ? Comme si j'allais confier la sécurité de mon domaine à des chiens ou même à des gens... C'est mal me connaître, je suis déçu." Face à lui, je trempe mes lèvres dans le breuvage fruité et sucré, puis je lève le menton avec un petit sourire en coin. "T'as pris un coup de vieux." Il n'est même pas question de cette fameuse liste, pour l'instant. Et il sait que s'il la veut, l'intimidation n'aura pas le moindre effet. "J'peux savoir ce qui te décides à te pointer au milieu de mon business, alors que t'as apparemment paumé ton téléphone depuis six ans ? J'ai bien compris que ce n'était pas moi. Et pas ta fille non plus, d'ailleurs." Moi, sadique ? Oui, et c'est assumé.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
avatar

« you came a long way, brother. » Empty
MessageSujet: Re: « you came a long way, brother. » « you came a long way, brother. » EmptyMer 15 Juil - 21:42


“ you came a long way, brother ”

Tranquille, occupé à savourer le silence sur la terrasse, je ne remarque pas tout de suite la présence du bleu russe qui m’observe d’un œil méprisant et curieux. Ce n’est que lorsque ses pattes le transportent un peu plus près que nous nous défions du regard, et que je montre les crocs. Je hais les chats. Trop pernicieux, trop sournois. Mais j’admire leur indépendant et leur arrogance ceci dit. Cependant, je ne sais pas ce qui me rend le moins confiant au sujet de cet animal. Son caractère de félin, ou…son maître. D’ailleurs, quand on parle du loup… « Ce n’est plus à la mode de sonner avant d’entrer, tu ne savais pas ? Aujourd’hui, on triche, on ment, on vole, on tue sans s’inquiéter du dérangement occasionné. » répliquais-je sur un ton indifférent au possible. En levant la main, je le remercie pour le verre et porte même un toast à nos retrouvailles, avant d’avaler une gorgée. Nulle question de m’inquiéter de savoir si Pavel a mis des petits cachets roses ou bleus dans la boisson, je savais que malgré toutes ses mauvaises intentions, mon frère se trouvait actuellement dans l’incapacité de me faire souffrir. Consciemment, en tous cas. Et, je dois le lui accorder, j’étais tout aussi inapte que lui dans ce rayon. « Oh, je suis vraiment peiné de t’avoir…déçu, petit frère. » lâchai-je en appuyant sur les derniers mots. Comme quoi, la déception semble être une affaire de famille. Comme si sa profession actuelle me remplissait de joie, franchement ! « Moi aussi, content de te voir. » Heureusement, je n’avais pas perdu mon humour malgré la distance et les années passées. « En fait, il était en dérangement. » Mon téléphone, j’entends. Je l’avais malencontreusement fracassé contre un mur le jour où j’avais décidé de quitter San Francisco, après le décès de ma fiancée. Bon, tu vas me dire que j’aurais pu envoyer un courrier, mais j’avais pas d’ordinateur là où je m’étais planqué, et les pigeons voyageurs, c’est vraiment pas mon truc. Trop de fientes. Autre chose ? Toutefois, il a visé en plein cœur. Ma fille était l’unique raison pour laquelle j’avais refait surface. Mais que Pavel ne compte pas trop sur les excuses, ni que je m’abaisse à lui rendre raison. Je fis comme si je n’avais pas entendu, et après avoir bu une seconde gorgée, je me tourne enfin vers lui, sérieux, froid et direct. « Je veux ce que tu as pris. La liste. Rends-la moi et je m’en irais comme je suis venu. »

∞everleigh
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
avatar

« you came a long way, brother. » Empty
MessageSujet: Re: « you came a long way, brother. » « you came a long way, brother. » EmptyJeu 16 Juil - 10:18



Je prends le temps de regarder Benedikt, à peu près de la même manière que Gustav le fait. D'ailleurs, le chat ne s'empêcha pas de snober royalement le Russe, bien que celui-ci tenta une manœuvre pour l'impressionner. Ce chat est une bénédiction, à mes yeux. Ce type d'animal élégant, racé et profondément méprisant envers le reste du monde vivant. Bref, je remarque qu'au cours de son absence, il s'est étoffé. Il n'a décidément plus grand chose à voir avec le jeune garçon issu d'une Russie qui lui fut longtemps hostile, ou encore l'homme en devenir qui se cherche dans l'ombre d'un père omniprésent. Benedikt s'est trouvé, il est devenu un homme à part entière. J'aurais été content pour lui s'il n'avait pas oublié sciemment de me donner de ses nouvelles pendant six ans. Un sourire très discret effleure mes lèvres, sa façon d'ironiser au sujet de la déception n'est pas sans faire sonner une cloche dans mon esprit. L'aurais-je déçu également ? Après tout, je suis aujourd'hui un scientifique en passe d'être connu dans le monde entier pour son génie, doublé d'un héritier à succès à la tête des riches vestiges de la dynastie Romanov... Il y a peut-être cette casquette de mafieux qui l'importune, mais entre nous, n'est-ce pas qu'un détail ? Des cadavres, il en pleut tous les jours, de toutes manières. Je préfère m'abstenir de commenter ses traits d'humour en préférant de loin garder mon calme, et ne surtout pas céder à l'envie de lui en faire voir de toutes les couleurs plus que de raison. L'objet de son intrusion fait de nouveau surface. "Et tu t'en iras comme tu es venu..." répétai-je à voix basse avant de prendre une autre gorgée de ce cocktail aux fruits, le regard porté sur le crépuscule qui s'éteint enfin, cédant ses seules lumières à celles de Vegas. Après un long soupir trahissant mon ennui et ma déception, je lui fait également face et approche de lui à pas lents. Très lents. "Sinon quoi ? Qu'est-ce que tu vas me faire si tu ne récupères pas ta liste, hein ? Tu vas me blesser, grand frère ?" Je prends une moue de victime, comme celle qu'aurait un enfant pour attendrir son aîné, avant de sourire comme le Diable en personne. Moqueur comme il ne devrait pas être permis de l'être. Allons bon : si je n'ai pas empoisonné ce cocktail, je suis certain que tu ne peux pas non plus me faire du mal, Beni. Je continue à marcher sur la terrasse, suivi des yeux par le Bleu de Russie qui ne décampe pas de son promontoire. "Arrêtons de tourner autour du pot. Tu es un salaud, une ordure et un enfoiré. Presque pire que moi. Je pourrais faire la liste des choses que j'te reproche, mais vu que tu ressembles de plus en plus à l'autre salaud qui t'a engendré un soir d'ivresse avec la catin qui nous a servi de génitrice, j'pense que je perdrais mon temps." Je me tourne à nouveau vers lui pour le regarder avec le plus grand des sérieux. "C'est donc bien pour ta fille, que tu es revenu." Ton silence est éloquent, frangin. Et je dois dire que je suis particulièrement vexé de ne pas faire partie des raisons pour lesquelles tu reviens d'entre les morts. "Natacha, six ans, rouquine... Une propension à faire des câlins à tout le monde, même à son oncle. Ah oui, j'oubliais : je me suis aussi occupé d'elle pendant ton absence. Un truc que tu m'avais fait jurer, j'crois..." lâchai-je, faussement anecdotique mais tout ce qu'il y a de plus cynique. Je termine mon verre d'une traite et je le pose sur la table basse en teck. Les mains dans les poches de mon pantalon de costume, j'approche de Benedikt avec un aplomb différent de celui que j'observais à l'époque où il est parti. Je ne suis plus ce petit emmerdeur, délinquant et insouciant de l'époque... Je suis devenu quelque chose de plus sérieux, de plus dangereux et de plus "fou" encore, d'une certaine manière. Mélangez la mégalomanie de mon illustre géniteur avec la panoplie de maladies mentales héritées de ma mère, et vous aurez un cocktail explosif. "J'te donnerai rien. Pas si c'est pour te voir repartir comme tu es venu, si c'est ce que tu comptes faire. Tu vas poser tes fesses sur cette chaise et t'expliquer. Si tu refuses de le faire, non seulement tu perdras ta liste, mais je pourrais aussi m'arranger pour rendre ton retour parfaitement... inutile." Un sourire en coin, machiavélique et cruellement amusé, se dessine sur mon visage. Tu te souviens de ta fille ? Il me serait si simple de la faire disparaître des écrans radars jusqu'à ce que j'en décide autrement. Je laisse cette menace en suspend pour le faire enfin réagir. Je ne lui ferai pas de mal, ni même à Natacha... mais toucher à son bien le plus précieux pour le plonger dans une misérable tristesse sans fond, voilà qui devrait faire l'équivalent d'un coup de pied dans la fourmilière.
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé

« you came a long way, brother. » Empty
MessageSujet: Re: « you came a long way, brother. » « you came a long way, brother. » Empty

Revenir en haut Aller en bas

« you came a long way, brother. »

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut
Page 1 sur 2Aller à la page : 1, 2  Suivant

Sujets similaires

-
» Once upon a long long time ago begins the story
» It was a long long time ago. [ LOGAN. ]
» Long ways, long lies ●● Ivan
» between brother and sister (Aaron)
» AS A BIG BROTHER • JOSHUA&ELZ

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
the great escape :: flood and trash :: corbeille rp-