the great escape
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rien ne s'oppose à la nuit (millie)

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MessageSujet: rien ne s'oppose à la nuit (millie) rien ne s'oppose à la nuit (millie)  EmptyMar 14 Avr - 20:52

Elle rêvait de devenir invisible : tout voir, tout entendre,
tout apprendre, sans que rien de palpable ne signale sa présence.


Il est dix-neuf heures dans le ciel blanc. Lola colle le nez au verre froid de la fenêtre. Il est dix-neuf heures dans le ciel blanc et Lola ne sait plus bien ce que l'on fait à cette heure-là, d'habitude. Lola ne sait plus ce qu'elle faisait, il y a un an, à cette heure. Dix-neuf heures, c'était l'heure des révisions, des relectures, du papier noirci de mille lettres, de l'encre étendue en spirales de mots, des gros bouquins empilés et puis d'elle, funambule au milieu des pages. Dix-neuf heures, c'était l'heure de l'amphithéâtre bondé, du petit siège vide perdu dans une marée de têtes chevelues, de l'odeur de détergent, de la fournaise californienne qui les serrait tous de la même étreinte. Dix-neuf heures, c'était l'heure de l'errance, de toutes les petites désillusions en étoiles qui flottaient à ras d'esprit. Dix-neuf heures, c'était l'heure du verre vide, des couloirs pleins, du plafond ciel, du sac qui chatouille la hanche et scie l'épaule, des murmures, hurlements, des pensées qui partent en vrille, de sa noyade désespérée dans sa vie trempée. Et puis aujourd'hui, c'est quoi dix-neuf heures ? Dix-neuf heure, c'est New-York qui éclabousse ses fenêtres, le livre abandonné pour l'écriture, le verre de jus côtoyant les feuillets d'une pièce déjà apprise, les vers déclamés, roulés sur la langue, aspirés et recrachés comme la fumée de sa cigarette. Dix-neuf heures, c'est les folles allées et venues de n'importe qui n'importe comment, c'est la délicieuse prolongation d'un après-midi d'aventure, le début d'une soirée d'étincelles. Dix-neuf heures, c'est le crépitement des enceintes et la voix suave qui murmure sur les airs de jazz, les notes qui flottent partout entre les murs, dix-neuf heures c'était sa liberté fraîchement gagnée. Sous les dix-neuf heures du ciel blanc, Lola part doucement de chez elle, marche dans les rues vers le Bronx, laisse au hasard tout le loisir de l'échouer vers un prometteur nulle part. Le hall of fame for great american apparaît dans la lumière pâle du jour, Lola se laisse glisser devant le buste de bronze d'Alexander Graham Bell. Attrape une clope entre ses doigts osseux. Allume le cylindre de nicotine de la flamme d'une allumette, sœur d'une des dizaines d'autres cachées dans la petite boîte vermeille que Lola replace dans la poche arrière de son jean. C'est ce qu'elles étaient, Millie et elle. Des filles allumettes. Le corps qui casse, la tête qui prend feu. Elle envoie un message à Millie, espère que ses cheveux miel apparaîtront bientôt dans son ciel blanc. Espère que le profil rose de sa sœur des temps perdus apparaîtra bientôt à côté de la barbe sévère d'un des visages verts alignés face à elle. Lola s'assied, adossée à une colonne, ferme les yeux, se renferme dans la tiède coquille de ses rêves. Partie dans son cocon de lumière, les minutes files, comètes insaisissables, crépitantes et fragiles. Et puis Millie viendra, elle en est sûre. A deux, elles affronteront la nuit qui tombe, elles tiendront debout sur New-York. New-York qui palpite et convulse sous leur petits pieds de gosses. New-York qui crachote, qui s'épuise, New-York qu'elles apaisent d'une main, qu'elles caressent du bout du doigt en lui chuchotant que ça va aller. Faut pas imploser, qu'elles diront, avec leurs cheveux blonds qui brillent dans le noir comme des milliers de fils d'or qui tombent de leur tête. Faut pas imploser, faut tenir bon. Et puis elles colleront l'oreille au béton de New-York, écouter les gargouillis des sous-sols, elles s'endormiront peut-être là, bercées par le chant des entrailles de leur ville. Aspirées par la mélodie de New-York qui s'étouffe mais ne s'essouffle jamais, comme leurs amours mortes qui leur glissent entre les doigts. Samson, Holden, elles sont deux, ils le sont aussi, tous perdus qu'ils sont, déchirés dans des galaxies parallèles mais jamais connectées. Parfois Lola pleure. Lola pleure dans les bras de Millie. Parfois Millie pleure. Millie pleure dans les bras Lola. Et puis ça va. Le sous-sol gargouille, New-York expire, et elles gardent la tête droite. Lola rouvre les yeux. Millie arrive, avec son cœur soleil, son sourire rouge et son âme bancale, autant que la sienne. Lola lui fait signe de s'asseoir à côté d'elle, les jambes étendues entre les deux rangées de colonnes, le dos calé sous un Alexander Bell qui fixe l'horizon, sévère. « Tu sais, c'est entre zéro et trois ans que nos goûts se forment et pourtant, on se souvient pas de cette période. Le moindre truc qui se passe là, ça te marque, ça influe sur ce que tu vas devenir. » drôle d'introduction, Lola s'en fout. Lola sait que Millie écoutera, la laissera divaguer jusqu'à arriver au point précis où elle veut en venir. Millie lui donnera ses théories à elle, elles parleront, et puis elles iront se promener à deux sur les pourtours de leur mémoire, sauter dans les près de leur enfance, dans les falaises de leurs amours. « Mes parents m'ont raconté que quand j'avais deux ans, j'ai failli me faire renverser par un gars en vélo. Bizarrement, j'ai tout de suite adoré le vélo. Parce que depuis que j'avais manqué de me faire rouler dessus, c'était devenu un objet... puissant. Lola marque une légère pause. Je crois qu'en temps normal, tout gosse sensé aurait eu peur du vélo. Pas moi. » elle hausse les épaules. Lola ne met pas de filtre entre son esprit et sa bouche quand elle est avec Millie. Tout sort, toutes ses réflexions giclent de sa bouche comme un torrent, sans formulation soignée, juste des mots, des mots, des mots bruts, des morts forts, jamais édulcorés, toujours pleins d'angles, aiguisés comme des couperets. Des mots qui tranchent, des mots qui coupent. Pas de mots taillés en cœur dans la bouche de Lola, juste la sauvagerie natale de ses phrases. « Donc de base, la construction de mes goûts a eu l'air de se faire d'une manière étrange. L'attrait du danger, je crois. Mais... Qu'est-ce qui nous a conditionnées à cette vie-là ? Qu'est-ce qui s'est passé pour qu'on arrive à ce point-ci ? Je sais même pas si je dois parler de quelque chose qui a merdé ou qui nous a éclairées. » aucune rancœur, rien de violent, juste des questions, des questions posées du bout des lèvres, le visage inondé du soleil orange. Et puis Millie écoute, Millie avec ses sourires et la grande cassure qui la coupe en travers du ventre. Millie avec sa brèche et ses longs cils. « J'veux juste savoir. Connaître l'élément déterminant, le truc qui a fait que. Qu'on a choisi cette vie-ci, pas autre chose. Qu'on s'est cassées comme ça, aussi. Qu'on a aimé ces gars-là, qu'on a fait ces choix-là. Ça m'intrigue, en fait, de penser qu'il y a probablement une phrase, un mot, une image, n'importe quoi, qui nous a fait arrivées à ce point-ci. » elle secoue un peu la tête, un sourire mutin aux lèvres. Elle sait pas, elle demande juste, des fois que la réponse apparaîtrait là, lune dans le jour, soleil dans la nuit. Une étincelle, un n'importe quoi, un truc infime, un coquelicot dans l'hiver blanc, l'anomalie qui les a transportées ici maintenant. Dans son sac, Lola a quelques feuillets des rôles qu'elles avaient prévu d'apprendre, des fois que Millie la couperait dans ses réflexions, des fois que Millie lui dirait de fermer sa gueule, d'arrêter de trifouiller dans ce passé à moitié enfoui sous les débris de cœur et d'esprit. Ça la ferait marrer, Lola. Elle aime bien Millie. Et puis elle tourne son visage vers Millie, penche un peu la tête, la regarde. Millie a un visage lisse et rose, des pommettes hautes et une bouche en cœur. Millie est jolie et est marquée, comme elle, du fer rouge d'une douleur qui persiste, d'un truc planté au dedans, on ne sait où, on ne sait quand. « Parle-moi de toi, Millie. Raconte-moi des trucs. Qui t'es, toi ?» qu'elle demande en la fixant, concentrée, appliquée dans la contemplation d'un reflet qu'elle penserait presque être le sien.
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MessageSujet: Re: rien ne s'oppose à la nuit (millie) rien ne s'oppose à la nuit (millie)  EmptyVen 17 Avr - 20:31

" Nous étions quelque chose, n'est-ce pas ? Vivants et beaux.
- Nous étions spectaculaires."

millie colman & lola rodehorst
~




    Millie arpente le jour, flotte dans un tee shirt couleur coquelicot. On dirait une fleur au milieu du bitume, une jolie plante qui a poussé au mauvais endroit et qui, par miracle, ne se fait jamais piétiner par la horde de passants. Suspendue sur le bord d'un trottoir, un téléphone portable contre son oreille, la fleur converse, enveloppée par la cacophonie de la ville, le brouhaha des taxis couleur tournesol, le zéphyr de toutes ces existences qui l'effleurent sans la heurter. « T'es sûr qu'il va bien, tu dis pas ça juste pour me faire plaisir ? » Sa petite voix nerveuse se faufile jusqu'à San Francisco, jusque dans l'oreille de Maxim à l'autre bout du fil. De sa main libre, elle enroule une mèche de cheveux dorés entre ses doigts. « Ok, Ok, c'est bon, je te laisse tranquille ! » qu'elle concède du bout des lèvres. Millie s'inquiète souvent pour Grand Père, sans doute même un peu trop. La culpabilité la rattrape et la prend à la gorge, cette même culpabilité qui, certaines nuits, l'empêche de plonger dans les bras de Morphée, ça la ronge, la grignote et la fissure par petits bouts. « Tu pourras lui dire que je l'aime et que je pense à lui ? » Elle fonde beaucoup d'espoirs en Maxim, le voit comme un médecin-magicien qui pourrait tout faire s'envoler d'un coup de baguette magique, mais elle se rend bien compte que des fois elle en demande trop, qu'elle est capricieuse, égoïste et qu'elle n'imagine même pas tout le poids qu'elle a déposé sur les épaules de l'anglais quand par la même occasion elle a déposé Grand Père entre ses mains. Mais dire à Grand Père que sa petite fille l'aime, ça il pourra le faire, et c'est déjà bien, c'est déjà beaucoup. C'est toujours vers Grand Père que l'esprit de Millie se dirige. Le matin quand elle se réveille, le soir quand elle se couche, debout dans le métro, assise dans un théâtre, quand elle sent des petit bouts de bonheur enfler son cœur, quand elle respire cette ville et lui ouvre ses bras : Grand Père est là. Entre ses mains, le téléphone portable se met à vibrer et le prénom de Lola apparaît. Leur histoire commence comme cela. New York. Un théâtre. Une audition. Et puis une main. Une main qui rattrape une ombre, un solfatare, une tempête de cheveux blonds. Une main qui s'accroche à un poignet. Une main comme un cri qui avait forcé Lola à se retourner. Elle lui avait dit, boudeuse et assurée, apprends moi, je voudrais être l'étoile la plus brillante, comme toi, je voudrais être la meilleure des comédiennes, féroce et fragile, je voudrais que sous la lumière aveuglante des projecteurs on me remarque enfin. Lola ça l'avait fait marrer, elle avait dit d'accord. C'est drôle, dans certaines histoires, il suffit d'une main. Une main qui a attrapé Lola en plein vol. Une main qu'elle n'a jamais su offrir à Samson. Millie n'est pas loin de l'endroit où elle doit retrouver Lola. Ses pas sont légers sous la chaleur timide de ce début de printemps. Hall of Fame for Great Americans ça lui semble être approprié pour elle, affamée et avide de reconnaissance. Millie aperçoit Lola un peu plus loin et lui fait un signe de la main. Elle sourit en glissant à côté d'elle, assise en dessous de la statue d'Alexander Bell, ses jambes étendues. Lola est toute en longueur, elle est une cigarette, un brin d'herbe ou même une flamme, s'élevant et dansant, incandescente, au bout du briquet que Millie vient de sortir de la poche de son jean afin d'allumer un rouleau de tabac qu'elle glisse entre ses lèvres. Elle la laisse parler en la regardant, les mots se pressent pour être enfin libérées mais Lola les retient, elle conte sans empressement un bout d'elle même, sans filtre et sans raison. Une histoire de goût, d'enfance, de vélo et de danger. Une histoire de Lola. Ca se lit dans ses yeux que cette fille aime les abimes, les écueils et les brasiers. « C'est ennuyant d'être normal, non ? » La tête légèrement inclinée en arrière, Millie glisse une main dans ses cheveux et ferme les yeux. Elle offre son visage au ciel lumineux de ce début de soirée de printemps. La cigarette pend dangereusement au bord de ses lèvres. Clope funambule. Comme elles, corps fragiles mais esprit tempêtes, en équilibre sur un fil tendu au milieu du vide. New York à leurs pieds. New York prête à les dévorer. Elle réfléchit quelques instants, l'index droit posé contre ses lèvres, à une question à laquelle personne ne trouvera jamais une réponse satisfaisante. « Je crois... Je crois qu'on en arrive là par choix, parce qu'à un moment donné on a déplacé nos pions dans une certaine direction. Le destin, le karma, toutes ces conneries, moi j'y crois pas. J'estime que l'on choisit. » Parfois c'est la vie qui les écorche et parfois ce sont elles qui écorchent la vie. Qui t'es toi, Millie ? Lola demande, Lola la fixe, Lola voudrait gratter la peinture, déchirer le papier peint, soulever la moquette. Mais le problème tu vois, Lola, c'est que Millie ne sait pas se raconter. Elle peut conter Lalou, son cœur lourd, ses yeux dans le vague et son sourire d'absente, Samson, fantôme de son cœur, victime de son amour trop distant, bourreau armé d'une lettre de rupture insensée, Grand Père, grand homme bon, rempli de souvenirs, d'anecdotes et de sourires. Mais, elle, non, elle ne sait pas se raconter. Millie, pour la comprendre il faut la regarder, l'effleurer, l'observer danser et rire, la surprendre aussi lorsque les édifices s'effritent délicatement, elle n'aura pas le rôle, Samson est réapparu, Grand Père perd l'usage de sa main droite. Il y a tellement de choses qu'elle ne sait pas dire, alors Millie raconte une autre histoire, sans explication, sans transition, juste comme cela, ses yeux céladons plantés vers l'horizon et la clope se consumant entre ses doigts. « Quand j'ai eu trois ans, ma mère a trouvé un oiseau blessé dans le jardin. Je crois que c'était un moineau. Il était tout petit et si fragile que le moindre de mes mouvements brusques de gamine hyperactive aurait pu le briser en mille morceaux. Mes parents ont réparé l'oiseau, avec beaucoup d'amour et de repos, et puis ils l'ont laissé s'envoler. Très haut, très loin. Je me rappelle que j'ai trouvé ça si beau, cette paire d'ailes qui retournait embrasser le ciel. » Millie rit à demi, réfléchit à la suite, fouille la boîte à souvenirs qu'elle avait pourtant gardé fermé. Elle part à la recherche d'une cicatrice, rouvre une brèche si profonde qu'elle risquerait de s'y perdre. « Et puis deux ans après, mes parents se sont pris pour le moineau et ont décidé de s'envoler, eux aussi, à des millions de kilomètres. Moi, évidemment, j'avais pas le droit, j'avais pas d'ailes. Alors je suis restée clouée sur le sol de San Francisco, et maintenant j'aime plus les oiseaux. Et je sais même pas si j'aime toujours San Francisco. » Parents rêveurs, parents voyageurs, parents bougeottes. Papa et Maman l'aimaient, sans aucun doute, mais ils lui ont préféré le monde. Et contre les cinq continents, les océans et les fuseaux horaires, une petite fille de cinq ans ne fait pas le poids. Les souvenirs l'assiègent d'un seul coup, ça lui compresse l'estomac, lui enserre la gorge et les poumons avec. Elle hausse les épaules et tout s'envole, très haut, très loin : au revoir le chagrin. Millie vient enfin planter ses grands yeux dans ceux de Lola, pour se plonger dans ce visage qui lui semble parfois incroyablement semblable à celui qu'elle fixe dans le miroir chaque matin. Tu vois Lola, je crois que je suis un peu toi et que toi tu es un peu moi. Et tellement plus encore. Une galaxie de possibilités et de songes.

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