convince me. (charlotte)

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Il esquisse un sourire, lançant un vague geste de la tête pour saluer Charlotte, avant qu’elle ne disparaisse dans une des salles de cours. Son ami, qui n’a rien raté de la scène, ne peut s’empêcher de rire de l’ironie de la situation. « Je me souviens quand tu disais que tu toucherais pas à une femme mariée. Et toi qui me disais que tu n’avais pas changé. » Déclare-t-il, taquin, tapotant gentiment son épaule en secouant négativement de la tête. Il ne jugerait pas, mais se permet toutefois une petite boutade. Il ne laisserait pas passer une si bonne occasion, lui, le britannique parfait, qui s’est toujours – ou presque – montré irréprochable dans ses relations. Il profite de la vie, et ne profite des autres que pour les raisons qui lui semblent légitimes. Simon hausse d’un sourcil, se demandant soudainement si son ami n’a pas trop fumé, ou s’il n’est pas tombé tout simplement sur la tête pour lui dire ce genre de choses alors même qu’elle n’avait aucun rapport avec leur conversation précédente. Non pas que cela ne serait pas étonnant, ce n’est pas la première fois qu’il s’est retrouvé avec un pote complètement défoncé à lui raconter comme il adorait les longs cous des girafes, mais il s’en serait rendu compte dès son premier mot prononcé. « J’vois pas comment je pourrais coucher avec une femme mariée en jouant à Assassin’s Creed, mais c’est intéressant comme point de vue. » Qu’il répond en roulant des yeux, alors que tous les deux commencent à se diriger vers l’extérieur de l’établissement. Par chance, et ce, même s’ils n’étudient pas les mêmes matières, le trou dans leur emploi du temps leur permet de passer un peu de temps ensemble. Ils s’installent sur les marches, Simon sort une cigarette de sa poche, l’allume, puis l’attrape entre ses dents alors que le jeune homme près de lui, lâche un soupir. « Charlotte, » commence-t-il alors que le nouveau gamma ne semble pas comprendre la teneur de ses paroles. Il lui lance un regard indifférent, attendant la suite de sa réponse, comme s’il cherchait un sens à ce qui n’en avait clairement pas pour lui. « T’es pas au courant ? » Ses sourcils se froncent tandis qu’il secoue de la tête. Si seulement il pouvait arrêter tous ses mystères, ce serait plus agréable à écouter, mais tout ce suspense le fatigue, alors même que la conversation commence à devenir intéressante. « Elle a pas pensé à t'en parler entre deux joutes verbales. » Il se moque, et rit de voir Simon légèrement décontenancé face à la nouvelle qu'il vient de lui annoncer avec un naturel qui en aurait rendu colérique plus d'un. Mais le gamma, lui ne fait aucun commentaire désobligeant, doutant de la véracité de ses révélations. A dire vrai, il lui avoue d’abord que cette plaisanterie est plutôt mauvaise. Ce n’est pas la première fois qu’ils se font de telles frayeurs, certaines plus réussies que d’autres – et il s’y connait assez bien dans ce domaine-là -, mais cette fois-ci, elle n’aura fait rire que lui. Pourtant, n’en démordant pas, il commence à se poser la question. Comment aurait-elle pu se marier alors qu’il la sait plutôt fougueuse et volage ? Il n’aurait jamais pu imaginer un seul instant qu’elle puisse vouloir s’enfermer dans une relation d’une manière aussi conventionnelle, ni même qu’elle puisse continuer à s’amuser de la sorte après cette union. Simon, il pense sincèrement qu’un mariage, c’est presque sacré. Et ça, ça fait partie des dernières choses que sa famille lui a laissées dans son éducation. Soudainement mal à l’aise, les deux hommes changent volontairement de sujet, avant qu’ils ne se séparent quelques instants plus tard. En traversant les couloirs pour se diriger vers le restaurant universitaire, il a pour idée de retrouver Charlotte et d’avoir le fin mot de l’histoire. Ce n’est peut-être qu’une rumeur de plus qui circule entre les étudiants, connaissant assez bien les ragots de la fac. Lui-même s’amuse parfois à en lancer comme bon lui semble, histoire de jouer un peu avec la sincérité de certaines amitiés. Il ne lui faut que peu de temps pour apercevoir la demoiselle, assise au fond de l’établissement. Elle est seule pour l’instant, et c’est le moment idéal pour lui, d’entrer en scène. Après avoir commandé une salade, il se dirige vers sa table, et s’installe face à elle, avec ce même sourire qu’elle lui connait si bien. « Je peux m’installer ou t’attends quelqu’un ? » Demande-t-il, sans vraiment le faire, prêt à déjà entamer son plat. Volontairement, il se montre avenant, comme il l’a toujours fait avec elle et avec les autres, avant de mettre directement les pieds dans le plat. « A moins que ton mari vienne nous faire une scène s’ils nous voient ensemble… » Il se tourne, et de droite à gauche, ses yeux viennent balayer la pièce à la recherche de ce possible jeune homme qui pourrait les rejoindre, mais, sans surprise, rien ne vient troubler leur conversation. « Il le sait, au moins, que sa femme a d’autres intérêts que ce qu’il pense réellement ? » D’autres intérêts, d’autres envies, et plutôt que de jouer les femmes mariées modèles, elle préfère fricoter avec certains de ses camarades masculins.

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