En ville

De dos, je tenais fermement ma poussette, ma fille Aisling s’y trouvé dedans. Elle était là à me regarder tandis que je marchais pour aller faire mes courses. Je poussé l’objet tout en ayant tout ce qu’il me faut pour changer ma fille d'un mois. J'étais enceinte lors de la mort de mon mari. J'ai accouché peu de temps après son décès. Le docteur m'a même dit que ce coup de mou a fini par déclencher l'accouchement.

Je ne sais pas vraiment comment faire sans Shannon, mais bon, je suis tranquillement ma petite vie. Je comprends qu’il faut aussi que cela avance bien comme il faut. Je marche tout en lui parlant parfois, je sais qu’elle aime bien lorsque je lui parle. Je m’arrête un instant pour regarder où est-ce que je vais, je prends le temps de suivre mon gps sur mon téléphone. Je reprends ma route. Je prends aussi le journal au petit kiosque. Je le paie dans réellement me bouger de ma poussette, de dos, je me dis que je peux le mettre devant moi, je continue de marcher, j’arrive dans le bon quartier. Je range mon téléphone. Je continue de marcher, je me demande bien si je vais trouver le magasin.

Bougeant pour aller vers la vitrine, je suis sur le côté, ma poussette toujours derrière moi, je regarde ce que je peux acheter pour ma choupette. Me remettant de dos, je ne trouve pas mon bonheur dans la vitrine, je remarche alors pour reprendre ma route. Je continue d’aller vers le magasin suivant lorsqu’une voix m’est familière. Je m’arrête de marcher. Je n’ai dit à personne pour ma fille à part à Emy. Je serre un peu plus ma poussette, je regarde autour de moi, personne d’autre ne s’est arrêtée. Vu le prénom, il doit sans doute s’agir de moi. Je me demande bien de qui il peut s’agir.

Je me retourne, cette fois-ci on voit ma poussette, je vois Lysandro devant moi. Je me souviens de notre nuit passée. Je sais que cela avait été une simple nuit parmi la tristesse. Je souris, je sais que maintenant, je ne peux plus me défiler. Je lui réponds : « Bonjour Lysandro. Bien et toi ?  » Je souris, je fini par faire demi-tour avec ma poussette. Je me retrouve alors face à lui. Je m’avance vers lui en poussant doucement, ma fille elle rit. Elle joue avec le petit jeu que j’ai accroché sur l’anse de la poussette.

En ville

Voyant Lysandro, je lui répond : «  Bah de mon ventre en tous les cas.  »

Je l’observe doucement, et je tente de lui parler comme il le faut. Je sais que je dois sourire malgré la peine, je sais que je dois faire un effort malgré le manque d’envie. Je regarde attentivement mon interlocuteur et je me dis qu’il faut bien que je lui réponde :

« Je viens tout juste de revenir ici, je ne sais pas trop quoi dire…. Hum, je suis de retour, hiihih.  »

De toute façon, je ne vois pas comment continuer sur cette lancée sans prendre le chemin de la plaisanterie. Je dis alors amusée : « Je vais acheter les cadeaux de Noël. Donc, si tu veux m’accompagner, il n’y a pas de soucis. A vrai dire, je connais la rue, mais je cherche le magasin pour la poulette. Enfin, je vais trouver, il ne doit pas être bien loin. »

Je souris patiemment, je sors ma petite feuille avec le nom du magasin. Je souris, je ne sais pas si mon ami va accepter ma demande. Mais bon, je sais que je dois avant toute chose lui laisser le temps de me répondre. Je scrute son visage, je tente de voir les petits mouvements. Mais bon, je sais aussi que je ne peux pas non plus rester dans cette optique-là. Je patiente, je me pousse sur le trottoir pour ne pas prendre toute la place, je sais que je dois laisser la place pour les gens. Je remets un peu plus la couverture, et je regarde que ma puce n’est pas froid.