Les Hamptons. La ville de ses étés. Maxim s'en souvenait étrangement, comme si c'était hier. Il se souvenait de l'océan et des voitures de sport. Il se souvenait de cette époque où les Caldwell formait encore une famille. Il se souvenait surtout de cette inscoucience qui le berçait. C'était un bonheur à chaque fois, quand il revenait sur ses pas, sur ses souvenirs, qui s'étaient crées au fil des années. Cependant, rien ni personne n'était éternel. Les souvenirs étaient devenus plus légers et ils avaient un goût amer. Réalisant que ses parents avaient joué avec ses rêves, avaient menti en pensant le préverser. Ce bonheur qu'il avait toujours pensé réel, n'était qu'une vaste supercherie. Ses parents n'avaient jamais été heureux. Son père n'avait jamais réellement aimé sa mère. Et aujourd'hui, il se retrouvait face à cette fatalité. Il revenait sur ce chemin parcouru, cherchant ainsi le moment où tout avait pu basculer, où tout avait changé. Même si le jeune homme savait pertinemment que c'était chercher une aiguille dans une botte de fouin. Il savait que les réponses à ses questions n'auraient aucune incidence. Il savait, au fond de lui, énormément de choses mais, il éprouvait encore beaucoup de mal à les admettre. Donc après avoir participé au festival de l'été, il avait pris un billet d'avion pour arriver aux Hamptons. Il avait besoin de changer d'air. Il avait besoin de s'éloigner de cette nouvelle vie qu'il avait décidé également de saisir. Car, Maxim n'était pas arrivé à Berkeley ou à San Francisco, par hasard. Il avait des objectifs et des projets à atteindre. Néanmoins, il est bien connu, qu'avant le lancement d'une nouvelle vie, il faut repartir du bon pied. Et pour lui, ça consistait à revenir sur de bons souvenirs. Du moins, en apparence. Du moins, ce qu'il en restait. En vérité, le jeune homme n'arrivait pas à l'admettre mais, il était venu ici pour se ressourcer. Il était là pour se motiver et garder de cette ville, ce qu'elle lui avait offert de plus beau, de plus cher. La sagesse d'un enfant. L'innocence Sans oublier, à côté, le magnifique paysage, les grandes villas, les beaux hôtels et les jolies demoiselles. D'ailleurs, il venait d'en remarquer une. Au bout de la rue, il voyait cette belle créature. Elle était brune. Elle était agréable à regarder. Elle était seule. Est-ce qu'on pouvait y voir une opportunité ? ​Il n'allait pas tarder à le savoir. Comme si de vieux démons refaisaient surface. Comme son côté séducteur était revenu au galop. Un changement. Une façon d'agir qu'il s'autorisait avant de rentrer et de se concentrer. Même si rien ne s'annonçait facile, rien de simple l'attendait à la rentrée. Seulement, Maxim était un battant et il allait se battre jusqu'à en crever. Il avait avancer, jusqu'à ne plus savoir marcher. Et à cet instant précis, il s'avançait vers cette inconnu, avec une franchise redoutable. « Je n'ai pas pu m'empêcher. Vous m'avez attiré de l'autre côté de la rue.. Comme un amant. Je me présente .. Max .. im. » A peine, il venait de terminer cette phrase qu'il réalisait que leurs chemins ne se croisaient pas pour la première fois. Elle était loin d'être une inconnue. Maxim, surtout, n'avait jamais réussi à oublier son visage. Ses traits si doux et si forts à la fois. Ce charme fou. Ce sourire ravageur. Ce regard plus que déstabilisant. Le jeune homme avait déjà craquer pour cette étonnante créateur. Une vraie tentation et peut-être une vraie malédiction. Babi. La demoiselle qu'il avait rencontrée, le soir où il avait tout perdu. Cette même nuit où quelque chose l'avait changé et qu'il n'avait jamais su lui expliquer. Ses souvenirs étaient plus que clairs. Il pouvait se refaire le film en boucle. Il pouvait lire la peur dans ses prunelles. Cette sensation que nous ne pouvions plus rien contrôler. Puis, il se souvenait également du meilleur. De cette nuit, où ils s'étaient perdus dans ses draps. Lorsque ses bras l'avaient fait prisonnière de chaque étreinte. Maxim avait vécu ce moment en sa compagnie, comme si c'était le dernier d'une vie. Il n'avait jamais été adepte de ses plaisirs brefs. Ceux qui se résumaient en quelques heures. Sauf, pour elle. Le jeune homme avait considéré qu'elle faisait largement la différence et qu'elle pourrait l'aider à affronter cette période dans sa vie. Sans réellement jamais lui avoir dit, il l'avait appréciée. Il s'y était égaré et il aurait pu en perdre la raison. Pour elle. Pour une sublime femme qui se tenait toujours devant lui. Après les années, après les changements, il la trouvait éternellement attirante et intéressante.  « Je ne voulais pas paraitre grossier. Tu sais très bien que ce n'est pas mon genre, je suis plutôt le héros d'une soirée. » avouait-il tout en essayant de rester neutre. Laissant malgré tout se dessiner un léger sourire au coin de ses lèvres, au bout de cette révélation. Alors, sans réellement connaitre les explications, ou attendre son autorisation, Maxim prenait place à ses côtés. Laissant également un silence s'imposer. Comme si c'était la solution à tout, la réponse à ses retrouvailles qui étaient loin d'être habituels. Ils s'étaient rencontrer en Europe et leurs chemins se recroisaient sur un nouveau continent. Comme s'ils étaient voués à se retrouver, se quitter et se retrouver. Le jeune homme ne cherchait pas à en savoir davantage. Il ne voulait pas s'égarer. Finalement, il était là pour profiter. Pourquoi commencer du mauvais pied ? Pourquoi se questionner ? Pourquoi il ne l'avait jamais appelé ? Pourquoi elle n'avait jamais cherché à en savoir plus à son sujet, à s'assurer que tout allait bien ? Il ne comptait pas s'y attarder. Il ne le voulait plus. Ce jeune homme inquiet avait disparu, ce matin où elle s'était enfuie.  « C'est vraiment étrange de se retrouver ici. Après tout ce temps. Après.. » Après tout ce qu'ils avaient vécu sur si peu de temps. C'était vraiment une sensation étrange. Maxim avait tellement eu l'impression de tout vivre avec elle, en quelques heures. Il avait été tourmenté de nombreux sentiments, à la fois contradictoires, à la fois révélateurs. Il pensait avoir eu sa chance. Il pensait que ce bonheur ne devait qu'être bref pour être aussi inoubliable. Il ne l'avait jamais oublié, parce que depuis, il avait énormément évolué. Le jeune homme avait vécu d'autres instants, surmonter quelques épreuves. Il avait dû mentir pour cacher ses secrets. Il s'était transformé en un autre homme avec le poids de ces dernières années. Seulement, une chose était certaine. Il n'était toujours pas insensible à son charme. Croisant furtivement ses prunelles, quand leurs regards se croisaient, quand il se rappelait du passé. Comme une évidence, le jeune homme prenait ses retrouvailles. Ne cherchant pas directement à en savoir plus. A comprendre les raisons, s'il y en avait. Si on était le genre d'être à croire que rien n'arrivait par hasard.

Les Hamptons. Merci première dame Camélia. Merci président Jayan. Si Babi avait posé ses valises Louis Vuitton dans cet hôtel Ross-Wright de luxe, c’était tout simplement grâce à eux ou plutôt à cause de madame Camélia Pelizza Da Volpedo. Pour dire vrai, Babi ne désirait même pas partir en vacances avec les rois de l’Amérique, préférant de loin noyer son « chagrin Miles » dans de la glace Ben et Jerry’s devant des séries de la CW. Mais Camélia étant Camélia… D’ailleurs, pourquoi n’avait-elle pas invité son meilleur ami Adriel afin de consoler notre Babi nationale ? Egoïste. Tant pis, elle avait toujours Jayan sur qui elle pouvait passer son temps à se moquer, à l’énerver, à le pousser à bout. Tiens en parlant de lui. Ce matin, monsieur le président eut la délicate attention de déposer un présent devant la porte de la suite de l’italienne. Une corde. HAHA, connard. Deux significations : va te pendre, tu m’énerves. Ou bien, laisse-nous un peu d’intimité ou c’est moi qui te pends. Quel sacré beau-cousin ce Jayan. Soucieuse de vouloir continuer pleinement sa vie de jeune princesse (même si pour aujourd’hui, Babi n’en voyait plus le sens), elle a décidé de prendre la deuxième signification comme la bonne. Leur laisser de l’intimité, du temps pour eux, du temps pour faire des choses pas très catholiques ce qui signifiait pour Babi du temps pour shoppinguer. Oui, parce qu’en plus de la corde, il lui avait laissé sa carte de crédit. Quel gentleman, ce Jayan. Seulement deux seules choses peuvent changer l’humeur de Babi : « je t’aime » et « 50% de réduction ». Adios Miles, adios rupture à la con ( non c’est pas vrai, rien que d’y penser elle avait déjà envie de pleurer) et bonjour la haute couture. Elle valse entre les magasins de marque, efface les chansons de taylor swift de son iphone et se prête au jeu de l’acheteuse compulsive au cœur brisé. Plus elle dépense, mieux elle se sent. Elle s’apprête à entrer chez Chanel lorsqu’elle se fait interpeller par….. well, quelqu’un. Petit un, ne jamais ô grand jamais interpeller une demoiselle lorsque celle-ci est devant Chanel. Sacrilège ultime. Petit deux, c’était quoi cette tactique de drague ? Vous m’avez attiré comme un aimant qu’il dit. Il ne serait pas de la même famille que Wren, celui là ? Elle pouffe de rire, elle se fout royalement de sa gueule alors qu’elle n’a même pas daigné le regarder une seule fois. «.Je me présente, Babi jedétestelesdragueursdesbacsàsables.» qu’elle lance à la limite de l’insolence, ponctuant sa supplique par un sourire à la fois mauvais et moqueur. Et là, c’est le drame. Son sourire fane lorsqu’elle met un visage à ce prénom. Maxim. Oh. Maxim. Sous le choc, elle fait un pas en arrière et le contemple de bas en haut sans même s’en rendre compte et sans aucune gêne. Est-ce réel ? Est-ce vraiment Maxim, LE Maxim qui se tient devant elle ? D’une habitude spontanée, là elle ne sait comment réagir. Est-ce qu’elle est contente de le revoir ? Elle est trop surprise pour pouvoir mettre un mot sur ce qu’elle ressent à cet instant précis. Elle n’y croit pas. Ils ne s’étaient plus jamais revus depuis cette fameuse nuit et le destin veut qu’ils se retrouvent ici, dans les Hamptons. Elle ne sait pas non plus si elle regrette cette soirée, elle n’a jamais eu envie d’y réfléchir. Babi n’avait jamais eu de one night stand jusqu’à Maxim ( et n’en aurait certainement jamais plus). Elle se disait trop classe, trop bien élevée pour ce genre de choses. De toute façon, Babi se trouve trop bien pour le commun des mortels. Mais, maintenant qu’elle pose une nouvelle fois son regard sur lui, elle comprend pourquoi. Pourquoi il avait été sa seule et unique exception. Qu’est-ce qu’il est beauuuuu. Peut-être devraient-ils remettre le couvert ? Du calme. Elle reprend ses esprits lorsqu’elle entend une nouvelle fois le son de sa voix et se rappelle à quel point elle adorait son accent anglais. «.Ca me rassure, je préfère ce Maxim là. J’étais déjà prête à t’inventer une histoire toute faite : tu t’es trompé de fille, on ne se connait pas, adios.» qu’elle lui avoue honnêtement, retrouvant par la même occasion sa spontanéité. «.Le héros d’une soirée, dit-il en toute modestie.» elle se moque à nouveau de lui, gentiment cette fois, alors qu’elle sait très bien que Maxim fait allusion à leur première ( et seule ) rencontre. En effet, il l’avait « sauvée » d’un gars un peu ( trop ) lourd sur les bords. Maxim était son Batman. Ce qui faisait d’elle Catwoman ? Certes, étrange était le qualificatif qui caractérisait le mieux cette rencontre mais .. «.Etrange dans le bon sens !?» qu’elle l’interrompt presque, l’insolente. Pour sa part, c’était dans le bon sens et bizarrement, elle voyait en Maxim un moyen de s’échapper de Miles. Il était peut-être vraiment son sauveur, après tout. «.Après ….Certes, après …..» Awkward «.Est-ce qu’on doit réellement en parler ?.» qu’elle murmure dans un soupir. Est-ce ce qui s’est passé à Londres ne peut pas rester à Londres ? Et puis, comment débattre sur ce sujet ? Babi elle n’en avait aucune idée, elle n’avait jamais fait ça avant. «.Je me sens quelque peu gênée et limite honteuse par la situation.» Et puis merde Babi, t’es dans les Hamptons, personne ne te connait, tu peux faire ce que tu veux. Amène donc Maxim dans ton hôtel et oublie Miles pendant quelques heures. Maxim le remède contre les maux de Babi Pelizza Da Volpedo. Et puis, c’est ce que la plupart des demoiselles de son âge font non ? Papillonner ( pour rester polie ) à droite et à gauche afin d’oublier.  «.Rassure-moi, je ne vais pas avoir droit à l’interrogatoire : ‘pourquoi tu es partie au petit matin ?’ ‘pourquoi tu m’as fait ça ?’ car ce serait vraiment très … étrange.» Etrange, encore une fois. Elle n’avait pas envie d’un interrogatoire, ni même de devoir se justifier sur ses actions qu’elle ne comprenait toujours pas. Elle voulait simplement profiter de l’instant présent. Si le destin avait décidé de les remettre sur la même route, ce n’était pas pour rien. A eux, de trouver pourquoi. «.Et puis, les passants pourraient nous entendre.» qu’elle chuchote, plus coincée tu meurs.