Encore une soirée à passer sur les chapeaux de roues ! Je me trouvais en compagnie d'un très bon copain à moi. Non. En compagnie d'un vrai ami. Comme ceux qui n'existe plus beaucoup de nos jours. Plus qu'un ami, il était ce frère que j'avais autrefois mais que je n'ai plus aujourd'hui. Il remplaçait très bien le rôle de mon frère que je haïssais et au moins, avec lui, je pouvais m'éclater sans prise de tête et j'étais sûr de passer une super soirée. Bon, la notre avait très bien commencé et nous étions déjà pas mal bourré. Depuis que j'étais bien saoul, j'avais trouvé une occupation : draguer la serveuse. Je savais qu'elle était prête à céder mais elle avait encore du boulot. Je décidais donc de lui laisser un peu de répit et d'aller tirer mon pote du jukebox au lieu de cuver dans son coin. Pas la suite, nous commençons à faire les idiots sur la musique qu'il avait choisit sans perdre notre idée de départ : draguer la serveuse. Pourquoi je l'avais laissé seule cette fille ? Voilà qu'il me la piquait comme un rapace ! J'étais là avant pourtant ! Mais hélas, c'est elle qu'il emballa pendant que moi j'étais un homme bon et gentil et que je ramassais ses conneries. Je boudais littéralement en m'apercevant qu'elle m'était passé sous le nez et je le maudissais d'être mon pote à ce moment là.

Mais je suis bien décidé à passer à autre chose. C'est cette fille qui ne savait pas ce qu'elle perdait à jouer avec lui plutôt qu'avec moi. J'étais bien meilleur que lui au pieu et je savais qu'elle s'en mordrait les doigts si elle l'avait su. Je louche à moitié sur le morceau de papier qu'il agite sous mon nez et je lui tape dans le bras pour l'arrêter.

« Parce qu'elle ne sait pas ce qui l'attend avec toi. T'es carrément mauvais à la baise ! »

J'en savais rien en fait et je ne voulais même pas savoir. Il fallait que je me trouve une autre fille... une autre donzelle à draguer. Mon regard balaya la salle du regard mais rien de vraiment beau ne me sauta aux yeux. J'étais décidé à rentrer chez moi tout seul... Ou alors Deeklan me raccompagnerait ? A cette idée, un fou rire me pris et Deeklan m'observait sans comprendre ce qui m'arrivait. Ho mais une idée me germe dans la tête... Je reprends vite mon sérieux en me rattrapant à mon ami pour ne pas tomber.

« Si on se fait un after chez une pote à moi, ça te dis ? Juste histoire de la faire chier ! »

Sa réponse ne se fit pas attendre et à sa réponse, je levais mon pouce en l'air pour lui répondre de façon positive. Aengus était une fille plutôt pas mal. Même vraiment bien foutu et j'avoue que finir la soirée dans son lit n'était pas vraiment déplaisant. Je ris et nous voilà partit. En route pour la maison Gamma !
En chemin nous avons fait le plein, nous avions presque rasé toutes les bières de l'épicerie du coin et nous rentrions dans l'Université par la grande grille que nous avons dû ouvrir le plus silencieusement possible. Mais pour des mecs bourrés, le silence se résume à des éclats de rire et à des « chuuuuut » pas du tout discret. Je lui montrais la fenêtre en question et éclatait de rire. Ouverte. Je suis sûr qu'après ça, Aengus ne dormirait plus jamais avec la fenêtre ouverte !

« Fais pas le con et ne tombe pas ! »

Je le suivais de près, grimpant après la gouttière, espérant que cette dernière ne cèderait pas sous notre poids. Finalement, nous arrivons à destination et je me gamelais sur le parquet quand je descendais de la fenêtre. La musique à fond, et Deeklan se jetait sur le lit. Pour ma part, je baissais un peu le son pour éviter qu'on se fasse foutre dehors et me glissait carrément sous la couette, ignorant les protestations de Aengus. Je ris en protégeant mon visage de mes mains quand la bière se mit à pleuvoir et j'en attrapais une bouteille pour la porter à mes lèvres même si la bière avait déjà imbibé les pores de ma peau. Sous les jérémiades d'Aengus, je lui posais ma main sur la bouche en la prenant contre moi, manquant de l’assommer avec ma bouteille au passage.

« Ouais, lui c'est mon pote. J'avais troooop envie de te voir et forcément, comme t'es une fille, lui aussi il kiffais de venir te voir. »

Sous la couette, avec elle, je lui tendais ma bouteille de bière pour qu'elle s'abreuve et je glissais mes bras sous ma tête en lui piquant son oreiller. Je battais la mesure de la musique avec mes pieds. Bon, vraiment, on était complètement fait là.