the great escape
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« You will be the son of iron and fire in my hand » • Aro

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MessageSujet: « You will be the son of iron and fire in my hand » • Aro « You will be the son of iron and fire in my hand » • Aro EmptyJeu 15 Mai - 21:59

« You will be the son of iron and fire in my hand » • Aro Tumblr_n0ryw0vR0d1rl9c0xo1_r1_500 « You will be the son of iron and fire in my hand » • Aro Tumblr_mfohnlY39j1rqnlmio3_500
aro & aliénore  

« You will be the son of iron and fire in my hand »



« C'est la dernière fois que nous nous voyons, Aro. Vous avez rempli votre part du marché, il ne me reste plus qu'à parfaire le travail, et tout sera terminé. Plus rien ne vous retiens ici, désormais. » avait-elle annoncé quelques semaines plus tôt à cet homme qu'elle avait rencontré il y a plusieurs mois, d'une manière fortuite. Les heures qu'ils avaient passé l'un avec l'autre, souvent silencieuses mais parfois remuées par de longues discussions souvent existentielles, resteraient ancrées dans sa mémoire pendant un moment. Cet homme au corps d'une beauté finalement imparfaite avait su toucher sa sensibilité d'artiste, et de femme. Aliénore considérait peu de personne, s'intéressait encore moins à d'autres. Mais Aro avait su se faire une place, discrète, sans la forcer, une place dans son univers, et ce même si lui-même n'en avait pas conscience. En le « libérant », elle n'avait pas voulu se débarrasser de lui. Juste lui indiquer que s'il le désirait, il pourrait s'éloigner d'elle, ne plus jamais la revoir. Qu'elle ne lui imposait aucune attache. Elle ne lui en voudrait pas, elle pouvait comprendre que l'intérêt qu'elle lui avait porté ne soit nullement partagé. « Accepteriez-vous que j'expose durant quelques jours, dans ma galerie, votre portrait ? Il sera anonyme bien sur. Ce sera dans le cadre d'une exposition de mon travail, fait en Afrique principalement, avec une fin caritative  pour une école que je subventionne. Je n'aime pas les mondanités mais parfois s'y plier peut avoir quelques effets positifs sur des projets. Même pour vous, cela vous permettrait de vous faire quelques connaissances dans le milieu. Et surtout … Ce serait un honneur pour moi que vous acceptiez de venir voir mon travail. Et cela … Me ferait vraiment plaisir. » Les derniers mots, une ultimes proposition qu'elle pensait aller à l'encontre même de sa personnalités, et de ses principes. Affronter le monde seule ne l'effrayait pas, la perspective de n'avoir aucun 'cavalier' pour cette soirée non plus. Elle lui avait donné l'heure, l'adresse, sans espoir qu'il accepte tant elle était persuadée qu'il ne viendrait pas.

Le jour de cette soirée tant attendue, et redoutée à la fois, avait finit par arriver. Si la statut qu'elle avait fait d'Aro dans un premier temps était d'argile, elle avait travailler durant des semaines, dans son sous-sol, à la matérialiser dans du bronze. Un matériau beaucoup plus difficile à travailler mais qui avait un rendu plus lisse, et plus mystérieux à son goût. C'était la première fois qu'elle était si fière, et si satisfaite de son travail. Elle y avait passé des heures, des nuits entières parfois, rageant, pestant, s'émerveillant à la fois devant ce que ses doigts étaient capables d'accomplir. L'instant de la montrer était arrivé, et l'anxiété, à cette simple idée, la tenaillait. Son assistante, beaucoup plus douée qu'elle en matière d'organisation, s'était occupée de la soirée et de son bon déroulement. Cela serait dans sa galerie, au cœur de San Francisco, agencée pour l'occasion afin de recevoir tout le monde qu'il fallait. Journalistes, hommes politiques, fins critiques d'arts, artistes, cela serait toute une multitude qui viendrait l'observer faire les moindres erreurs, la féliciter, ou même l'incendier dans son propre domaine. Elle espérait en tout cas que la soirée permettrait de récolter des fonds.

La soirée battait son plein depuis un moment. Aliénore était vêtue d'une robe noire en satin, frôlant sa silhouette, dessinant d'une manière délicate et sensuelle ses courbes plus féminines que jamais dans cette robe dont la noirceur d'encre contrastait avec sa peau blanche comme l'albâtre. Les cheveux relevés en un chignon, le regard sombre et les lèvres d'un rouge vif, elle incarnait ce soir là une beauté sombre captivante, mise en valeur dans un bel apparat, qui suggérait, sans laisser voir. Dans la galerie, il y avait plusieurs espaces. Trois exactement. L'un avait été organisé pour recevoir les convives et les laisser se restaurer. Un autre se constituait essentiellement de clichés et de tirages, tant en numérique qu'en argentique. Et un dernier, plus petit et intimiste, contenait la seule statue de l'exposition : celle d'Aro. Presque de grandeur nature, on pouvait apercevoir un homme, debout, comme dans un élancement. L'un de ses poings était serré, son regard se perdait vers le ciel tandis que son autre main semblait se libérer tout juste d'un lien, d'une emprise. Elle y avait instauré un tel réalisme qu'à tout instant, on aurait eu l'impression que la statut allait se mettre en mouvement. Mais ce qui était le plus frappant, c'était l'expression du visage. Un mélange de tristesse et de réserve qui témoignaient d'une force unique, poignante. Elle n'avait pas ignoré les cicatrices, les imperfections qui ornaient son corps, les laissant comme témoignage de force plus que de laideur. Comme seul mot, sur le socle de la statue, était gravé : « Ogun. » Une divinité africaine, dieu du feu, du fer et de la guerre. Autour de la statut, beaucoup s’agglutinaient, certains allant jusqu'à lui demander combien elle pourrait la vendre. Toutes ses autres œuvres semblaient finalement passer en second plan par rapport à cet « Ogun » qu'elle avait voulu incarner à sa façon. Et pourtant, de tout ce qui était exposé, cette statut demeurerait la seule qui ne serait pas à vendre. Pourquoi ? Vous le saurez bien assez tôt. Comme gênée de cet engouement que les invités portaient à cette création, et notamment à son modèle, elle avait préféré s'écarter de cette pièce intimiste, une coupe de champagne en main. Et puis, alors même qu'elle ne s'y attendait plus, une silhouette apparue dans l'embrasure de l'entrée. Une silhouette qu'elle avait appris à connaître, mais qui finalement, ne lui avait jamais appartenu, si ce n'est pendant le court instant où elle l'avait, de manière imparfaite, reproduite.
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MessageSujet: Re: « You will be the son of iron and fire in my hand » • Aro « You will be the son of iron and fire in my hand » • Aro EmptyJeu 15 Mai - 23:36

« You will be the son of iron
and fire in my hand »


Je ne savais jamais comment interpréter ses paroles. Nous pouvions avoir des débats enflammés, nous raconter des anecdotes sur nos vies respectives et pourtant jamais nous n’avons été réellement proches, Aliénore et moi. Je ne sais si la faute me revient, puisque nous sommes aussi discrets sur notre vie privée l’un que l’autre, et que ni l’un ni l’autre ne semble apprécier de se dévoiler. Certains nous traiteraient de non sociables, je préfère penser que la confiance se mérite et que l’on n’a aucun intérêt à avoir à se confier à une personne sans la connaître et l’apprécier sincèrement. Ce qui était le cas pour cette jeune femme. Nous avons passé un mois tous les deux. Un mois qui avait fait de nous moins que des étrangers. Des étrangers très intimes. De mon corps, elle savait tout. La moindre parcelle de peau, la moindre imperfection. De son esprit, je devinais une femme indépendante, forte et pourtant profondément meurtrie par la vie, tant et si bien que ses peintures sont devenues le seul miroir de son âme qu’elle daigne révéler au monde. Je ne sais si un jour nous serons proches, ce que je sais c’est que cette femme m’intrigue et que je la respecte pour son art, et sa dignité dans le silence qu’elle s’impose. Un silence vis-à-vis de sa vraie nature. Car certes, il est difficile d’être soi-même lorsque les autres vous oppriment à cause de votre différence. Je le sais mieux que quiconque. Et si certains ont choisi d’entrer dans le moule pour être intégré au système et ne plus avoir, en apparence, à en souffrir, d’autres comme Aliénore et moi préférons faire profil bas, mais rester nous-mêmes jusqu’au bout. C’est ce qui nous a rapproché au départ, je suppose.

Je n’avais pas répondu tout de suite. Inutile de lui avouer que ce qui me retenait encore ici, ce n’était pas rien. Que c’était elle. Elle et son travail que je n’avais pas encore eu l’honneur de voir. Car tous les artistes sans exception refusent de dévoiler leur œuvre avant que celle-ci ne soit parfaite en tous points. J’avais donc gardé pour moi ma curiosité à ce propos et durant deux jours et deux nuits, j’avais longuement réfléchi à la proposition qu’elle m’avait faite ce jour-là. Les soirées, les dîners mondains, la foule et le feu des projecteurs étaient d’ordinaire mon pire cauchemar. J’avais toujours exécré la superficialité de ce monde, d’où mon hésitation. En revanche, j’appréciais Aliénore et je savais que je culpabiliserai de ne pas l’avoir accompagné à cette soirée, d’autant qu’elle semblait y tenir, et que ce serait l’occasion pour elle de se faire de nombreux contacts, de préférence au portefeuille bien garni, soit : des clients potentiels pour ses futures expositions. Bref, je n’avais pas pu me résoudre à ne pas m’y rendre, pour Aliénore.

Une trentaine de minutes avait suffit pour que je sois fin prêt. J’avais pour l’occasion acheté un smoking la veille dans l’après-midi. J’avais dû faire pratiquement toutes les boutiques de la ville pour en dénicher un à ma taille et qui me plaise suffisamment pour pouvoir le porter le lendemain au soir. Finalement, lorsque je ressortais de la salle de bain, je me dévisageais une dernière fois dans le miroir suspendu au mur. Un smoking noir, une chemise toute aussi sombre, voilà qui me permettrait peut-être de passer inaperçu parmi la foule. J’avais longuement hésité à attacher ou non mes cheveux, avant de les laisser libres de leur mouvement. Il faut que je l’admette : je n’ai jamais été très doué pour respecter le protocole. Peut-être ais-je l’apparence d’un clown dans ces vêtements mais tant pis. Il faudra s’y faire. Pourtant, le costume m’allait parfaitement, dessinant chacun de mes muscles avec un raffinement que je n’aurai pas pu espérer. Même mes mèches, indisciplinées, me donnaient l’allure d’un homme énigmatique, ou d’un animal sauvage que l’on ne pouvait que vouloir approcher et caresser malgré l’intensité farouche de son regard. Quelques gouttes de parfum relevaient le tout. Une odeur subtile et racée, à la fois enivrante et inaccessible.

Lorsque j’arrivais devant le bâtiment, les journalistes étaient déjà là. Des journalistes, et du beau monde. Femmes et hommes en tous genres, mariés, célibataires, politiciens, magnats ou chef d’entreprise de nationalité diverses et variées. Tous plus riches les uns que les autres. Tous un verre à la main et le sourire aux lèvres. Tous à parler fort et à montrer leur fortune à qui veut bien leur prêter un peu d’attention. Parmi eux, je repérais aussitôt Aliénore. Comme si le temps s’était arrêté, je ne pus alors détourner les yeux devant cette sculpturale artiste. Cette robe noire qui soulignait à merveilles chaque partie de son corps. Ce regard émeraude dans lequel j’ai si souvent perdu la notion du temps. Ce rouge vif qui contrastait avec l’ivoire de son teint. Ce soir, elle était une invitation délicieuse et dangereuse au plaisir et au vice. En était-elle conscience ? De ces regards qui la dévoraient lorsqu’elle se déhanchait ? De la jalousie de la gent féminine lorsqu’elle s’approchait un peu trop de leurs maris ?

M’apprêtant à la rejoindre, je suis aussitôt interrompu par un bras qui se glisse sans prévenir autour du mien. Mes sourcils n’ont pas le temps de se froncer qu’une voix suave de petite fille me fait baisser les yeux sur l’incarnation même d’une Succube en pleine partie de chasse. Sourire éclatant de blancheur, longue chevelure rousse pour un regard alerte et venimeux. « Bonsoiirr, je m’appelle Eloïse. Vous êtes bien celui qui a inspiré la statue dans la salle d’à côté n’est-ce pas ? Je vous ai reconnu tout de suite… » minauda t-elle en caressant mon avant-bras de son pouce. Je l’observe, et ne dis toujours rien. Ais-je rougi ? Non, mais j’ai chaud, terriblement chaud. Mon attention se reporte alors sur Aliénore, comme un appel au secours. Je ne suis pas de ce monde, que suis-je censé faire ? « Allons bon mon chou, avez-vous perdu votre langue ? » insista la « quarantenaire » en se plaçant cette fois face à moi pour m’obliger à la regarder.  


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MessageSujet: Re: « You will be the son of iron and fire in my hand » • Aro « You will be the son of iron and fire in my hand » • Aro EmptyVen 16 Mai - 22:28

« You will be the son of iron and fire in my hand » • Aro Tumblr_n0ryw0vR0d1rl9c0xo1_r1_500 « You will be the son of iron and fire in my hand » • Aro Tumblr_mfohnlY39j1rqnlmio3_500
aro & aliénore  

« You will be the son of iron and fire in my hand »


L'attention d'Aliénore se portait ici et là sur les personnes présentes. Elle ne les regardait que d'un œil discret, cherchant depuis le début de soirée, sans s'en être réellement aperçue, une silhouette familière. Elle était pourtant persuadée qu'il ne viendrait pas. Tout ce faste, cet apparat, cette superficialité … Cela allait à l'encontre de toute sa personne (du moins le pensait-elle en son fort intérieur). Elle-même n'aimait pas particulièrement ce genre de soirée parce qu'elle se savait y jouer un rôle. Elle revêtait pour certaines personnes un sourire artificiel qui fonctionnait à merveille, et avait suffisamment de verve et de personnalité pour pouvoir dire ce qu'il fallait au moment le plus opportun afin d'obtenir ce qu'elle désirait. Toute cette mascarade n'était pas un jeu pour elle, mais presque. Ce n'était que flatterie, plaisanterie grasses et mesurées, courbettes et enchâssements. Le plus facile, c'était avec les hommes. Elle avait pleinement conscience de sa féminité, et si elle l'assumait jusque dans ses moindres limites, elle savait également en jouer pour obtenir ce qu'elle voulait. Comme Aro, son rapport au corps était particulier. Lorsqu'elle se donnait à quelqu'un après un jeu de séduction plus ou moins subtile, ce n'était que son corps qu'elle donnait, rien d'autre. D'ailleurs, elle avait ce principe étrange de ne jamais embrasser sur les lèvres un amant éphémère. Dès lors qu'il n'y avait pas de sentiments, elle accordait toutes les douceurs de son corps, sauf celles de ses lèvres, parce qu'elle avait toujours apporté une importance au baiser. Comme si le baiser eut été la porte entre-ouverte de l'âme sous un corps.

Depuis le début de la soirée elle sentait des regards la déshabiller. Mais, comme de simples brises, ils ne faisaient que la frôler sans réellement la toucher. Même si cela ne se voyait pas, Aliénore était stressée. Elle avait peur que cette soirée tourne au fiasco. Que son travail soit décrié. Au fond, elle n'avait pas autant confiance en elle que cela. Elle gardait une certaine modestie par rapport à son travail même si globalement elle avait réussi à se faire une place de taille dans le métier, et qu'en soit, elle n'avait plus rien à prouver pour se faire connaître. Mais ce n'était pas tant les autres qu'elle voulait convaincre par son travail, mais plutôt elle même. De même, elle redoutait le regard d'Aro sur cette statut qu'elle avait faite de lui. La trouverait-il hideuse ? Lui reprocherait-il de l'avoir matérialiser ainsi ? Toutes ces questions la taraudaient alors même que son regard s'accrochait à sa silhouette au loin. Elle entre-ouvrit les lèvres, esquissa un sourire en demie lune en déposant sa coupe sur le plateau d'un serveur qui passait par là au même moment. D'un pas suave elle se dirigea vers cet homme qu'elle reconnaissait à peine dans ce costume.

« Aro … Vous êtes donc finalement venu. » le salua t-elle avant que son regard ne dérive sur sa … compagne ? Ou plutôt la première femme de la soirée qui s'était suspendue à son bras, et probablement pas la dernière. « Eloïse. » dit-elle en saluant la femme, croisant en même temps le regard furtif d'Aro qui semblait vouloir prendre la poudre d'escampette. « Vous permettez que je vous l'emprunte un moment, Eloïse ? Juste quelques instants … Oui … Voilà … Merci. » Et en même temps qu'elle parlait ses doigts fins s'étaient glissés autour de son avant bras, l'entraînant loin de cette chasseuse qui lui retomberait dessus probablement très rapidement. « Vous lui avez plu je crois. Ce costume vous va très bien, vous êtes très élégant. Vous allez susciter des idées forts peu catholiques dans l'esprit de pas mal de femmes ce soir, vous en avez conscience ? Je ne pourrais pas vous dérober à chaque fois, vous vous êtes jeté dans la gueule des louves. » murmura t-elle pour qu'il soit le seul à pouvoir l'entendre, d'une voix presque suave et amusée alors que son regard désignait silencieusement ici et là des regards de femmes envieux voire déshabillant qui se posaient sur sa carrure alors même qu'il marchait à ses côtés. Alors qu'elle allait poursuivre, un homme apparut devant eux. Assez grand, brun, les yeux clairs, un sourire charmeur, une tenue parfaite, il lui saisit la main et la gratifia d'un baise main entendu. « Aliénore, vous êtes en beauté ce soir. J'espère que vous vous déroberez à ce … Ce modèle pour venir en de meilleures compagnies, plus gratifiantes. » dit-il sur un ton donc la perfection l'irritait naturellement. Cet homme, depuis des semaines qu'elle le côtoyait brièvement, n'avait jamais cessé de tenter de la courtiser. Mais il ne l'intéressait pas. Trop guindé, trop hypocrite. Elle le trouvait tout bonnement insupportable. Et il l'était, en réalité. « Cette compagnie me « gratifie » amplement Charles, vous devriez aller vous occuper de votre femme, juste là-bas. Elle risque de vous échapper. » Puis elle s'esquiva encore, entraînant Aro avec elle. « Je n'aime pas ces soirées. Elles me rappellent à quel point l'argent peut rendre superficiel. J'apprécie que vous soyez venu, merci. Mais cela me rend un peu nerveuse aussi. Étrangement, c'est votre regard sur mon travail que j'appréhende le plus. Celui des autres ... M'importe un peu moins.  »
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MessageSujet: Re: « You will be the son of iron and fire in my hand » • Aro « You will be the son of iron and fire in my hand » • Aro EmptyMer 18 Juin - 9:22

« You will be the son of iron
and fire in my hand »


Acquiesçant sans sourire cependant lorsqu’Aliénore apparut enfin à mes côtés, gêné par la proximité de cette femme dont je ne connaissais rien et qui se permettait pourtant une familiarité qui aurait fait rougir le séducteur le plus averti, je ne bouge pas d’un cil. Immobile donc, et aussi raidi qu’un soldat devant un supérieur, j’ai la courtoisie de retenir un soupir de soulagement lorsqu’Aliénore me tire de ce cauchemar en m’éloignant d’Eloïse. « Merci. » soufflai-je pendant que nous marchions ensembles. Merci de m’avoir débarrassé de cette femme, et merci pour l’élégance. Bien que n’étant pas habitué à porter ce genre de costumes, je savais qu’il m’irait à la perfection, soulignant une carrure et une musculature qui feraient pâlir les plus chevronnés des culturistes. « Ne vous inquiétez pas, j’ai repéré une petite table là-bas. Elle sera parfaite pour me cacher le temps que la soirée se termine. » plaisantai-je avec un sourire conquis. C’est alors qu’un individu fit son apparition, face à nous, nous obligeant à stopper net dans notre avancée. Un sourire charmeur qui ne trompait personne sur ses intentions. Son regard surtout, malhonnête et accrocheur, posé sur les épaules – et le reste du corps – d’Aliénore, me déplaisait. Cet homme était ou un amant, ou avide de l’être, il ne pouvait  en être autrement. Or, si je n’ai jamais été confronté à ce sentiment que l’on appelle la jalousie, j’éprouvais en revanche une réelle aversion pour les hommes qui ne désiraient que dans l’autre sexe, un moyen de parvenir à leurs fins. Plus gratifiantes ? Au fond de moi, un autre avait envie de lui remettre les pendules à l’heure. Mais pas ce soir. C’était la soirée d’Aliénore, je n’avais pas le droit de tout gâcher parce qu’un odieux personnage avait osé me manquer de respect. Et puis, ce n’était pas non plus comme si je n’y étais pas habitué, depuis le temps. Heureusement, j’étais en compagnie d’une demoiselle qui savait parfaitement se défendre. Une défense qui d’ailleurs me fit sourire et m’amusa, notamment devant l’air confus et gêné de son courtisan qui campa sur ses positions en nous regardant nous éloigner. « Je suis venu pour vous, Aliénore. Uniquement pour vous. » soulignai-je en la conduisant jusqu’à la salle où était située son œuvre. Une déclaration de bienséance, mais également de respect vis-à-vis de son travail, et de la femme que j’apprenais peu à peu à connaître et qui n’était pas pour me déplaire. Une fois devant la statue de bronze, devant mon portrait, je libère son bras pour en faire le tour. Observer, détailler, suivre chaque ligne, chaque imperfection. On reconnaît un bon artiste à l’impression de vie de son travail, parait-il. Finalement, je m’éloigne, l’approche et ne m’arrête qu’à quelques centimètres, le regard rivé au sien, attendant avec appréhension mon opinion. « Félicitations, vous… » « ALIENORE, TRES CHERE !! » Interrompu dans ma tirade par un couple qui se dirige vers nous avec la vitesse d’un vautour fondant sur sa proie, je me tais jusqu’à ce qu’il l’empoigne comme pour lui rappeler ses devoirs. « Monsieur Harold est ici, il meuuurrt d’envie que vous lui racontez où vous avez trouvé ce jeune éphèbe et comment vous en êtes arrivé à faire ce gracieux monument ! Allons, venez venez, il vous attend !! » s’exclama l’homme en la poussant presque jusqu’à la sortie tandis que sa femme l’aidait dans sa tâche.

Dois-je lui venir en aide à mon tour ? Ce monsieur Harold semblait être quelqu’un d’important, qui pouvait changer la vie de la jeune femme. Peut-être est-ce un investisseur ? Dans tous les cas, je n’eus pas le loisir d’y réfléchir plus longtemps qu’une main, puis une autre, vinrent s’installer autour de mon bras. « Coucou ! Elisabeth … » « …et Suzanne ! Nous sommes … » « …sœurs jumelles. Vous ne devriez pas … » « rester seul ici, venez … » « …oui, venez avec nous… » Des voix fluettes, des jeunes filles en fleur, à peine âgées de vingt ans, un sourire d’adolescente, un corps menu et des mains baladeuses. Tout ce qu’il me manquait. « Et vous, comment vous appelle t-on ? » On ne m’appelle pas. « Aro. » Je n’avais plus le choix, j’étais obligé de les suivre. Avec un peu de chance, elles me conduiraient à Aliénore. « Je trouve votre portrait très réussi. » souffla la première en me dévisageant avec entrain. « Dommage qu’on ne voit que le torse ! » ajouta la seconde avant qu’elles ne pouffent de rire et que je ne ferme les yeux de désespoir. « Il y a une table au fond, pour les invités de marque voyez-vous. Venez… » « …venez vous joindre à nous ! » « Là, juste ici, je pourrais veiller sur vous ! » articula la première une fois à la fameuse table où je fus placé à la droite de l’une. « Comme ça JE pourrais veiller sur vous ! » répliqua la seconde qui se plaça également à mes côtés. Tous nous observaient. Avec envie, curiosité, méfiance ou véritable désapprobation. Les hommes pour la plupart, les aînés surtout. L’un d’eux chuchota même aux oreilles de sa femme, de vingt ans sa cadette, qui éclata d’un rire grave devant toute l’assemblée.  


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MessageSujet: Re: « You will be the son of iron and fire in my hand » • Aro « You will be the son of iron and fire in my hand » • Aro EmptySam 28 Juin - 22:20

« You will be the son of iron and fire in my hand » • Aro Tumblr_n0ryw0vR0d1rl9c0xo1_r1_500 « You will be the son of iron and fire in my hand » • Aro Tumblr_mfohnlY39j1rqnlmio3_500
aro & aliénore  

« You will be the son of iron and fire in my hand »


« Vous cacher ? Vous n'y pensez pas. » lui répondit-elle dans un souffle éperdument amusé. Croyait-il vraiment qu'il allait pouvoir se dérober alors même qu'il lui était impossible de se fondre dans la foule pour se rendre invisible ? Elle avait conscience que lui avoir demandé de venir ce soir là était comme le jeter en plein dans la gueule du loup. Il n'allait pas lui voler la vedette (elle n'avait que faire de cela au fond), mais presque, compte tenu de l'engouement inattendu que suscitait cette statue de bronze qu'elle avait façonné de lui. Elle était néanmoins surprise de sa tenue, de son charisme et de son élégance. Ayant une image plutôt mystérieuse de sa personne, voire un peu bourrue parfois, elle était agréablement surprise de voir qu'il s'en sortait finalement plutôt bien dans ce beau monde. Comme si, aussi agile qu'un caméléon, il parvenait à se fondre dans n'importe quel environnement. « Merci … Mais vous savez, je ne vous en voudrais pas si vous disparaissez pendant la soirée avec l'une de ces jeunes colombes, en faillissant à ces paroles. Vous êtes jeune, bel homme, on ne pourra rien vous reprocher. Je ne vous enchaîne pas à mon bras, même s'il n'est pas désagréable de vous avoir comme cavalier. » lâcha t-elle avec un sérieux qui pouvait paraître désarmant. Cela trahissait une vision peu romantique, trop objective peut-être de la nature que peuvent entretenir certains hommes et femmes durant quelques heures. Elle était assez partisane des rapports éphémères, qui n'engagent ni le cœur, ni l'esprit. Et, par instinct peut-être, elle imaginait Aro un peu ainsi aussi. C'est pour cela qu'elle n'imaginait pas qu'il fut là seulement pour elle. D'une manière ou d'une autre, elle était sure qu'il se détournerait d'elle pendant la soirée, que ses envies et ses intérêts papillonneraient ailleurs. Était-ce là son côté peu sur d'elle, si peu visible aux yeux du monde, qui refaisait surface ? Allez savoir. Elle se savait attirante, les hommes la regardaient, avec envie, curiosité souvent. Mais elle-même se percevait d'une toute autre façon. Elle se laissait voir dans des tenues élégamment sensuelle parce qu'elle savait que ceux qui regardaient ne la voyaient pas vraiment. Ils ne voyaient qu'un personnage, une façade. Une femme intrigante, faite d'idées et d'illusions, mais certainement pas une femme réelle, avec sa sensibilité, ses craintes, ses envies inavouées, ses sentiments.

Attentive au regard qu'Aro porta sur son travail, il ne semblait pas insatisfait, ce qui la rassura. Mais à peine eut-il ouvert la bouche pour donner son verdict qu'ils étaient interrompus de nouveau. La belle affaire ! Prévisible. Ils ne parviendraient jamais à échanger deux mots dans être coupés au sein de cette assemblée. « Oh ...Oh … Oui je viens, attendez. » dit-elle, manquant en se faisant tirer par le bras de marcher sur le pan de sa robe. Décidément, c'était sa soirée, on ne lui accordait pas un instant de répit ! « Monsieur Harold ! » dit-elle avec un sourire jovialement poli au vieil homme plein d'entrain qui lui faisait face, avide déjà d'entendre son histoire. « Comment je l'ai rencontré vous dites ? Oh c'est une longue histoire. Très … Très hasardeuse. » dit-elle en percevant la silhouette du jeune homme au loin, bien encadrée par deux images … Identiques. Sa main glissa devant ses lèvres et un petit rire discret lui échappa tandis qu'elle décidait de le laisser s'en tirer tout seul cette fois ci. Puis son regard dériva, sur une silhouette, légèrement sur la droite, légèrement dans l'obscurité. Sa bonne humeur et son sourire s'évanouit. Son regard devint plus sombre, plus suspicieux, ses sourcils se froncèrent, ses pensées se perdirent dans d'étranges idées. Nul ne sut qui elle avait pu voir. Un fantôme peut-être. Monsieur Harold la rappela à l'ordre (il n'avait cessé de parler depuis mais elle n'avait pas tellement écouté) « Mademoiselle McCawley … Aaah, votre père serait vraiment fier de votre travail vous savez. D'ailleurs, combien comptez vous vendre cette statue dites moi ? » « Elle n'est pas à vendre. Tous mes travaux le sont, sauf celui-ci. » « Mais … Mais ... » « Ce n'est pas discutable. » dit-elle avec fermeté, plus froide qu'auparavant au grand désarroi de ses interlocuteurs. « Ce travail n'appartient qu'à une seule personne, et ce n'est ni à moi, ni à vous, ni qui que ce soit hormis celui qui en a inspiré l'image. D'ailleurs, veuillez m'excuser mais je dois vous laisser. Tout ce champagne … Il me faut prendre l'air. » Sur ces paroles, elle s’éclipsa un moment, à l'extérieur.  Sa silhouette se fit furtive, jusqu'à l'extérieur. Son pouls, son souffle s'étaient accélérés. Lorsque ses poumons s'engorgèrent d'une première vague d'air frais, ce fut comme une libération. Sur le balcon, les mains posées sur la barre de fer, une voix grave se fit alors entendre dans son dos.

« Bonsoir mademoiselle McCawley. Belle soirée, je vous félicite. » Les sourcils de la jeune femme se froncèrent, elle sentait le souffle de l'homme dans son cou, la glaçant jusqu'à l'échine. Sa main gauche trembla, son poing se ferma, la laissant plus glaciale que jamais, plus impassible que nulle autre. La vérité c'est qu'elle avait peur, plus que jamais. Mais nul ne devait le savoir, surtout pas cette homme, sombre jusqu'aux tréfonds de l'âme. « Merci, mais je ne crois pas vous avoir envoyé une invitation. Je vous ai déjà dit que je ne savais rien. » « Oui oui … Évidemment … Ils disent tous cela au début. Mais vous savez, une jeune femme telle que vous … Avec … Un passé tel que le votre ... » elle sentit sa main effleurer son bras et remonter jusqu'à son épaule, puis sa nuque. « Personne ne s'étonnerait d'un quelconque … Accident. » Il se recula brusquement, la laissant le souffle coupé, le cœur interrompu par l'effroi alors même qu'elle tentait de contrôler l'élan de panique qui s'insinuait dans ses veines. « Réfléchissez à ce que vous savez, mademoiselle McCawley … De toute façon … Nous nous reverrons. » Puis l'homme disparut. Les mains de la jeune femmes, crispées contre la rambarde, refusaient de lâcher prise. Une lueur de colère traversa son regard, certains de ses muscles tremblèrent. Nuls n'avaient été témoin de cet échange, il l'avait seulement laissée bouleversée. Mais même cela, ce bouleversement, quiconque pourrait le voir serait un fin observateur.
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MessageSujet: Re: « You will be the son of iron and fire in my hand » • Aro « You will be the son of iron and fire in my hand » • Aro EmptyDim 13 Juil - 0:05

« You will be the son of iron
and fire in my hand »


« Non, vous avez raison. » soupirai-je, presque dans un sourire. Non seulement ce ne serait très poli d’agir de la sorte, mais en plus, je doute que le moindre meuble ici soit capable de dissimuler ma carrure d’ogre. J’allais donc devoir porter cet horrible plusieurs heures durant en priant les dieux qu’aucune femme n’ait dans l’idée de m’inviter dans sa chambre pour une partie de tennis privé, ce qui m’arrivait plus souvent que je ne saurais le dire sans rougir. Par la suite, lorsque Aliénore elle-même évoqua ce fait, me complimentant au passage, je ne sus d’abord quoi répondre. Mon regard se posa sur la jeune femme, et une esquisse de sourire peignit mes joues l’espace d’une seconde. Ainsi, elle me trouvait bel homme. Comme la plupart des gens, soit. Mais personne ne me l’avait jamais dit en face, sans rougir de ce compliment adressé à un parfait inconnu. Quand les autres se contentaient de jouer et d’agir, Aliénore elle préférait l’oralité, la vérité et la sincérité aux mensonges d’une nuit sans lendemain. « Merci, mais je n’aime pas les oiseaux en cage. » énonçai-je à mon tour, très sérieusement. N’avait-elle pas parlé de colombes ? De l’humour, oui sans doute un peu. « Et nous avons à peu près le même âge, il me semble. » Serait-ce un aveu de vouloir partager sa compagnie plus qu’aucune autre ? Elle ne saura jamais. Je ne lui dirai rien sur mes sentiments à son égard à moins d’y être contraint.

Quelques minutes plus tard, après que nous ayons été séparés et que je fus entraîné par deux machiavéliques mais non moins sublimes créatures à la table des convives de marques, je fis de mon mieux pour ne pas montrer mon manque de savoir-vivre en pareilles circonstances. Quant à savoir quelle fourchette il fallait utiliser pour la salade, une autre pour le plat principal, quelle cuillère pour le dessert, je crains de me défaillir à tout moment. « Alooorrrrsssss... » Et s’il n’y avait que les ustensiles de cuisine ! Il faut en plus que je fasse mine d’être intéressé par le sort de mes deux cavalières surexcitées. « Alors ? » « Vous avez une petite amie ? » Si seulement ! « Non. » Nouveau gloussement partagé. Je sens une main sur ma cuisse, qui câline lentement et fébrilement cette partie dure et charnue de mon anatomie. Immobile telle une statue de cire, je préfère ne faire aucun geste au risque de déplaire au moindre de ces gens. « Et vous en voulez une ? » « Non. » Moi qui croyais avoir bien répondu. Nouveau gloussement et une autre main se joint à la première, sur l’autre cuisse cette fois-ci. « Vous préférez les aventures, c’est cela ? C'est tellement plus excitant ! » Finalement, je vais boire ce soir. Un autre verre sir, please ! Le premier vient d’être vidé d’un trait d’un seul et me brûle déjà la gorge. « Mesdemoiselles, si vous voulez bien m’excuser… » Il faut que je prenne l’air avant de perdre définitivement le peu de sang-froid qu’il me reste. En me dirigeant vers le balcon, mon épaule se heurte à celle d’un homme dont le visage ne me dit rien et qui me jette un regard noir avant de repartir sans s’excuser. C’est pour avoir affaire à ce genre de comportement que je côtoie aussi souvent les gens riches.

Aliénore ? Elle aussi avait eu besoin d’air frais, sans doute. Etait-ce aussi le champagne qui lui avait fait tourner la tête ? Non, c’était autre chose. En me rapprochant, je compris que quelque chose s’était passé. Que quelque chose n’allait pas. Elle semblait soucieuse, voire au bord de la panique. « Aliénore, est-ce que tout va bien ? » Par instinct, je n’avais fait que me placer à ses côtés, sans la toucher de peur de l’effrayer. Mes yeux ne quittaient plus son visage aux traits plus tendus les uns que les autres. Qu’avait-il bien pu se passer pour qu’elle soit dans un tel état ? Cela avait-il un rapport avec le départ précipité de l’homme qui m’avait bousculé il y a quelques minutes ?  


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MessageSujet: Re: « You will be the son of iron and fire in my hand » • Aro « You will be the son of iron and fire in my hand » • Aro EmptyLun 14 Juil - 20:40

« You will be the son of iron and fire in my hand » • Aro Tumblr_n0ryw0vR0d1rl9c0xo1_r1_500 « You will be the son of iron and fire in my hand » • Aro Tumblr_mfohnlY39j1rqnlmio3_500
aro & aliénore  

« You will be the son of iron and fire in my hand »


Une touche d'humour vraiment ? Il la surprenait encore. La première fois que son regard s'était porté sur lui, durant cette nuit étincelante, sans brume, près du lac, elle avait perçu un être de chair et de sang. Un être qui transparaissait surtout par son corps, à la fois terrifiant et captivant. Et pourtant, à mesure qu'elle le côtoyait, elle le voyait se dévoiler – peut-être malgré lui d'ailleurs -, lui montrant une forme de finesse, une subtilité latente. C'était un peu comme s'il se dévêtissait lentement sous son regard, au sens métaphorique du terme, même si l'on était très loin d'une nudité absolue. C'était seulement des indices, des parcelles, lancés ainsi à la dérobée. Et ces brides de personnalités dévoilées attendrissaient le regard qu'elle portait sur lui. Oh il ne s'en rendrait sûrement pas compte. Aliénore était une femme compliquée. Tenter de percer les secrets de ses sentiments inavoués, c'était comme s'avancer sur un chemin emplit de ronces acérées. « Si vous considérez que l'âge n'est qu'un chiffre sur un compteur, alors oui, nous sommes sans doutes de la même époque. » lui répondit-elle avec un sourire en demie lune. Du fait de ses expériences, de ses responsabilités multiples et de sa place en société, Aliénore avait toujours semblé plus âgée et plus mure qu'elle ne l'était en réalité. Elle n'avait que la trentaine, le bel âge comme le disent certains, et pourtant sa vie lui paraissait déjà interminable. Comme si sous cette carapace de femme sculpturale, se cachait une femme plus âgée, meurtrie par des vents peu favorables depuis trop longtemps. Elle ne savait pas pourquoi elle percevait Aro d'une manière presque distante, comme s'il eut été un enfant à protéger. C'était idiot sans doutes, mais elle se confinait dans cette pensée qui lui semblait rassurante. Dès qu'elle le percevait comme un homme, elle se sentait chavirer, entre haine et dégoût. Était-ce ses blessures passées qui refaisaient ainsi surface ? Sa peur latente de l'homme et de ses vices ? Préférait-elle se camoufler dans des pensées maternelles pour ne pas avoir à penser en tant que femme ? Sans doutes. Là aussi, il fallait parfois lui faire violence pour qu'elle oublia de se cacher derrière des subterfuges.

La respiration altérée, ce n'était pas tant la peur qui la taraudait désormais, mais davantage la haine.  Une colère grandissante faisait bouillonner son sang dans ses veines. Cet homme n'était pas le seul à la tourmenter. Il faisait partie d'une organisation qui la poursuivait (ou plutôt poursuivait sa famille) depuis qu'elle était très jeune. Ils s'intéressaient à certains travaux réalisés par son père au sein de son entreprise avant que cette dernière ne soit disloquée pour des raisons qui lui étaient toujours vaguement expliquées. Apparemment, son père lui aurait fait part d'informations confidentielles de la plus haute importance, il lui aurait transmis la plus grande partie de ses recherches. Sauf que … Elle n'avait aucune idée de ce qu'il s'agissait. Après son accident de voiture, beaucoup d'éléments de son passé étaient demeurés flous dans son esprit. Même l'impact en soi, ce qu'on lui avait raconté lorsqu'elle était sortie du coma … Elle ne s'en souvenait pas. Finalement elle ne se souvenait que de la version officielle, celle que lui avait narré un médecin méconnu au sourire trop bienveillant. Des bribes de souvenirs lui revenaient parfois dans son sommeil, mais tout lui semblait tellement surréaliste et fictif qu'elle ne pouvait se résoudre à y croire. Pas encore du moins. Quoiqu'il en soit, cette entrevue l'avait chamboulée. La voix d'Aro dans son dos la fit tressaillir de surprise, ses yeux se fermèrent une minute tandis qu'elle tentait se de calmer en mesurant les battement de son cœur. Mais son visage demeurait plus rude que jamais. Des larmes emplissaient même ses yeux sombres sans se résoudre à couler cependant. La mâchoire serrée, elle n'avait jamais eut l'air à la fois si forte et si vulnérable devant lui. Un paradoxe difficile à expliquer, à mi chemin entre la détermination et la terreur, entre l’invincibilité et la faiblesse. Elle était en colère car la menace n'avait sur elle aucune emprise. Quoique l'on veuille de sa personne, elle avait été formée à ne rien dire. Néanmoins, elle avait quand même peur. Pour sa vie, de la souffrance … Elle n'était finalement animée que par des craintes proprement humaine, auxquelles nul ne peut échapper.

« Ce n'est rien ... » murmura t-elle avant de lui faire face, ses yeux évitant pour le moment les siens. « Juste un parasite de plus. » Puis elle prit une longue inspiration. Son poing se desserra, et, contre attente, sa main glacée et tremblante vint se refermer autour de celle d'Aro, qu'elle serra entre ses doigts avec une force presque alarmante. Comme si elle eut voulut lui voler un peu de force. Son visage se décontractait, enfin elle releva son regard vers lui avec une expression difficile à ébranler, incompréhensible. « Restez avec moi ce soir … S'il vous plaît. Ne m'abandonnez pas. » Elle aurait presque pu avoir honte de cette phrase, et pourtant, elle était d'une sincérité absolue. Elle avait peur d'être seule. D'affronter tout ce monde sans personne pour la soutenir comme elle le faisait habituellement. La présence impromptue de cet homme de l'ombre l'avait vraiment bouleversée. Elle n'avait d'Aro aucune attente malencontreuse, ou même charnelle. Au sens propre du terme, elle voulait juste que pour un soir, il soit son phare, son pilier, qu'il ne l'abandonne pas pour une autre colombe emprisonnée même s'il ne lui devait rien.  Ce soir là, il était le seul en qui elle avait confiance, et avec lequel elle se sentait en sécurité. Ce l'intriguerait peut-être. Sûrement le verrait-elle fuir devant une telle attitude, si incongrue venant d'elle qui depuis le début se montrait si indépendante. Et pourtant. Les mots étaient énoncés, il était trop tard pour reculer. .
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« You will be the son of iron
and fire in my hand »


Et ce « rien » avait-il un nom ? Je ne me mêlais jamais des histoires d’autrui, précisément parce que ma vie à moi comportait suffisamment de problèmes comme ça pour éviter d’y mêler ceux des autres. Pour quelles raisons fis-je cet effort pour Aliénore ? Je n’en sais rien. Peut-être parce qu’elle n’avait pas vu en moi le monstre que d’autres semblent percevoir, à mon grand regard. Ou un simple objet ou sujet de divertissement le temps d’une nuit, parfois plus. Passons, là n’est pas le sujet de toutes façons. La jeune femme avait qualifié cet homme de « parasite », signe qu’elle ne le portait effectivement pas dans son cœur, comme je m’en étais douté. Etait-ce de la crainte ou de la colère qu’elle ressentait ? Je n’aurais su le définir précisément, nous ne nous connaissions pas suffisamment. Cependant, le simple fait que cet homme ne soit pas l’un de ses amis m’encourageait, pour une raison inconnue, à lui faire confiance, et à admettre, même sans le connaître moi-même, qu’elle ne pouvait qu’avoir raison sur son compte. Je me promettais donc de l’avoir à l’œil au moins le temps de cette soirée, le temps qu’Aliénore puisse être seule et s’y retrouver. Ses doigts s’enchainèrent soudainement à mon bras, et je restai là, immobile, à la soutenir moralement du regard. Qu’attends-tu de moi, Aliénore ? Je ne sais encore pourquoi, mais j’avais l’impression qu’elle aurait pu tout me demander que je l’aurais fait. L’attraction, sans nul doute, que cette femme avait sur tout un chacun. A défaut d’avoir pu lui répondre, ses traits tirés imprimant ma mémoire tandis qu’elle lui donnait du sens, je hochai lentement la tête pour lui signifier ma réponse, passant sa main autour de mon bras, et ne la quittant plus ni des yeux ni du cœur jusqu’à ce qu’on vienne nous rappeler pour le dîner. Malgré le désir ardent des jumelles de me voir les rejoindre, je dois admettre avoir éprouvé un intense soulagement à m’éloigner le plus possible des deux jeunes femmes. Assis aux côtés d’Aliénore, et face à cet espèce commune d’homme qui se croit tout permis en présence d’une belle créature, je rassemblai mon courage pour deux. Sous la table, dissimulée par une courte nappe aux dorures argentées, ma main vint serrer la sienne pour lui redonner des forces. Aucun sourire ne laissait rien entrevoir sur mon visage. Seul mes yeux fixaient, curieux, les chuchotements des uns et des autres autour de nous. J’avais l’impression de me trouver dans une bulle, prête à éclater à tout moment. Cela faisait déjà trois bonnes heures que nous étions l’objet de toutes les conversations. Et j’avais en horreur d’être ainsi observé, mesuré, pensé par des langues qui n’avaient d’habitude que de colporter d’insupportables ragots. A la fin, n’y tenant plus, je me penchai une courte seconde vers la jeune femme, murmurant à son oreille pour éviter que l’on nous entende. « Un mot de vous, et je vous raccompagne en de meilleures compagnies. » Seule ou ailleurs, qu’importe, j’avais dit que je ne l’abandonnerai pas. Mais peut-être n’est-ce que moi qui trouva cette soirée aussi animée qu’exaspérante ? La statue de cire avait pourtant permis à son auteur de récolter de nombreux fonds, et je gage que dès demain un article fera paraître en première page les talents de l’artiste. Je n’en retirais pourtant aucune fierté.

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