❝ le temps coule dans le sablier  ❞

ALSHELZ      L’année 2014 avait débuté, et j’en étais plutôt heureuse. J’espérais que cette année soit meilleure que 2013. Non pas que cette dernière année n’ait pas été bonne pour moi, mais elle n’a pas été fabuleuse non plus. J’ai redoublé mon année, mais j’ai aussi perdu un meilleur ami qui ne veut plus entendre parler de moi. Donc oui, comme vous le voyez, ce n’est pas le plus terrible, mais tout de même. J’espère avoir une meilleure année cette fois-ci. Réussir mon année, pourquoi ne pas retrouver un peu Wren, et enfin trouver un homme qui me ferait me poser. Je ne dirais pas non pour retrouver l’amour et arrêter tous ces coups d’un soir. C’est bien, c’est amusant, c’est fun. Mais c’est un peu lassant à la longue. J’aspire à une vie de couple. Créer une famille. A mon âge c’est normal de vouloir cela, non ? Mais pour le moment je n’avais pas encore trouvé cette personne. Ne pas désespérer, l’année venait tout juste de commencer. Et en parlant de nouvelle année, je me trouvais dans la salle informatique de l’université pour ainsi envoyer des mails à des amis, à ma famille mais aussi à des amis que j’ai pu me faire durant mon tour du monde. J’en avais des mails à écrire. Je n’allais surement pas envoyer un message groupé. Je préférais écrire quelque chose de plus personnel. Et c’est ainsi que je me retrouvais avec une liste de plus d’une dizaine de personnes à qui écrire. J’étais seule dans la salle, après tout il était 17h, et les autres étaient surement de sortie, à profiter de leurs derniers jours de vacances, avant que les cours ne reprennent définitivement. Avec cette dernière ligne droite avant la fin de l’année scolaire. Alors que j’étais en pleine rédaction du quatrième mail, je reçus un texto. Il s’agissait d’Alsheva, une sex-friend, pour être précise. Elle souhaitait me voir, pour faire ce que j’imaginais bien. J’en souris. Je lui indiquais donc le lieu où je me trouvais. Ne sachant pas trop alors ce qu’on allait faire ensemble. Bien qu’au fond, entre nous c’est toujours la même chose : du sexe, du sexe, et rien que du sexe. Seulement, dans cette salle, je nous vois mal le faire. D’ailleurs, je me demandais même si cette salle n’était pas surveillée par caméra. Juste pour surveiller ces ordinateurs, de tel sorte à ce que personne ne les « emprunte », ou ne les casse. Alors oui, pour le coup, j’appréhendais un peu cette rencontre. J’en étais au cinquième mail, lorsque je la vis entrer dans la salle. Toujours aussi mignonne. Toujours le même style qu’elle s’est approprié. Un style à la Alsheva. Un style qui lui allait à ravir. Et elle était toujours autant excitante dans son genre. Je lui fis un petit signe de la main. Pour enfin me remettre à l’ordinateur, dans l’écriture de ces vœux. Ainsi j’espérais peut-être retarder ce moment où elle me sauterait dessus.

❝ le temps coule dans le sablier  ❞

ALSHELZ      Ces mails je les écrivais avec grande joie, car je savais quoi y mettre dedans. Je n’écrivais pas une simple « bonne année, bonne santé etc. » Non, j’écrivais bien plus. Le tout étant bien personnalisé. D’ailleurs, côté texto, je n’avais envoyé aucun souhait à personne. Je préférais voir desquelles de mes contacts allaient m’en envoyer, pour ensuite leur répondre. C’était peut-être étrange, d’attendre que ce soit les autres qui envoient, mais je préférais largement ce sens là. Si on s’amusait à en envoyer à tout le monde ça prendrait un temps fou ; à moins de faire un message groupé, et je n’aimais pas du tout ce concept, à part lorsque c’est pour proposer une sortie quelconque. Mais par pour des souhaits de nouvelle année, il faut que ce soit un temps soit peu personnelle. Alors que j’étais en pleine rédaction, je reçus un texto d’une amie : Alsheva. Apparemment j’allais passer le reste de ma soirée en sa compagnie, ce qui ne me dérangeait pas. Bien qu’au fond, je ne la connaissais pas vraiment cette fille, sans parler évidemment de son corps, qui lui, je connais par cœur. Chaque recoin. Je sais ce qui lui fait plaisir, ou au contraire ce qu’elle n’aime pas du tout. Alors que je l’entendis me proposer un restaurant, je me postais net d’écrire pour la regarder. Je ne sus pas quoi répondre aux premiers abords. Un restaurant : c’était plutôt sympa de sa part, mais aurait-on réellement des choses à se dire ? Après tout, on ne se connaissait pas, et on n’aurait surement aucune conversation ensembles. Aaaah, oui. Je comprenais, ou du moins je pensais avoir compris. Pour cette nouvelle année, elle souhaitait surement mieux me connaitre. Ce qui ne me déplaisait pas au fond. J’aimerais aussi énormément connaitre qui est derrière cette fille aux airs de rockeuse, derrière cette chevelure dorée. Une chevelure que j’avais toujours adorée. J’aurais aimé avoir ses cheveux. « Et bien écoutes pourquoi pas ! Tu as une idée du type de cuisine que tu voudrais ? » Je n’étais pas compliquée, je pouvais tout manger, et j’aimais tout. Durant mon tour du monde j’ai mangé tout type de cuisine, et j’ai adoré ça : découvrir de nouvelles saveurs. Je me remis à écrire, ne me restant alors plus qu’un mail, que je fis à vraie dire à toute vitesse. Après avoir appuyé sur la touche entrée pour envoyer le tout, fermé toutes les fenêtres et l’ordinateur, je me levais. « C’est partie alors ! Je meurs de faim. » Je mis mon manteau sur les épaules, et nous sortîmes toutes les deux de la salle informatique, en compagnie d’Alsheva, en direction d’un restaurant. Comme quoi tout peut arriver dans la vie.