the great escape
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the shortest paths are often the most dangerous.. well, no i don't think so. (w/s)

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Nael Silvano Sala
there's no place like berkeley
Nael Silvano Sala
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MessageSujet: the shortest paths are often the most dangerous.. well, no i don't think so. (w/s)  the shortest paths are often the most dangerous.. well, no i don't think so. (w/s)  EmptyLun 4 Nov - 18:39

Citation :
Can we not do the whole road trip bonding thing? The cliche of it all makes me itch.

Le soleil, à l'apogée de sa hauteur, dardait ses rayons sur la baie californienne. C'en était presque indécent, car on aurait dit qu'il eut voulu défier l'installation progressive de l’automne sur le pays ; on aurait dit que l'été cherchait à jouer les prolongations, et seules les couleurs rouges et ocres des feuilles rappelaient à chacun que oui, nous étions bien en octobre. Nael sifflotait gaiement, une main posée sur le volant, l'autre tenant négligemment une clope à moitié éteinte. Il était d'une humeur incroyablement bonne depuis qu'il s'était levé ce matin, et pour cause : dans un peu moins de cinq heures, il serait en train de se trémousser au son d'un titre d'Empire of the Sun. Comme un gamin, ou plutôt, comme le gamin qu'il était depuis toujours, Nael trépignait d'impatience et ne tenait plus en place. Il y avait néanmoins une petite contrariété qui venait parasiter son enthousiasme, et lui serrait quelque peu le cœur ; l'attitude de Shelley, avec qui il partageait actuellement sa voiture. Oh, cela faisait bien trois bons mois qu'ils avaient réservé pour ce concert très attendu, à L.A . Ravis d'avoir obtenu les places, ils avaient pendant des jours, discuté de l’événement : « qu'est-ce qu'on emmènera ? », « on mettra quelle playlist dans la voiture ? », « hey, on apprendra quelques chansons par cœur pour pouvoir chanter avec le groupe, dis ? », et bla, et bla, et bla. Pas difficile à comprendre, les deux jeunes étudiants étaient euphoriques à l'idée de se taper plus de 500 bornes ensemble, et pour cause, leur entente était merveilleuse. Même si, soit dit en passant, ils n'avaient jamais cru un jour pouvoir se qualifier comme des amis, puisque leurs premiers échanges avaient été pour le moins hors-du-commun. Mais voilà, le soucis quand on prévoie un truc à l'avance, c'est qu'à moins d'être doté d'un don de divination, on ne peut savoir ce qu'il va se passer durant le délais d'attente entre la réservation et le jour-J. Et Nael n'avait vraiment pas prévu de faire route avec une Shelley aussi froide que silencieuse. Ça faisait des semaines que ça durait. Que la jeune femme le saluait à peine dans les couloirs de l'université, alors qu'avant, c'était presque s'ils ne se sautaient pas dans les bras. Qu'elle ne daignait répondre qu'une fois sur deux à ses messages alors qu'auparavant, ils se textotaient quasiment chaque soir. Mais alors, qu'est-ce qui avait bien pu provoquer ce changement de comportement ? Le jeune bordelais restait dans le flou. Il avait bien une hypothèse mais rien de bien concret et pour cause, il n'avait pas cherché à confronter Shelley. Le fait était que son revirement d'attitude coïncidait étrangement avec la date où il avait informé Eileen de leur petite association contre elle. Un sursaut de conscience l'avait fait réalisé que mademoiselle Rosenbach ne méritait pas un tel complot, puéril au possible, ce pourquoi il s'était finalement repenti. Alors bien sur, il avait été préoccupé du comment il allait pouvoir annoncer ça à Shelley, connaissant l'aversion profonde qu'elle éprouvait pour sa cousine. Mais il se trouvait que la jeune femme ne lui avait plus jamais reparlé de l'opération « onseliguetouscontreeileenhourra », comme elle ne lui avait pas beaucoup reparlé de grand chose, d'ailleurs. Et Nael n'avait pas voulu chercher la petite noise, en abordant un sujet risqué de son propre-chef. Il commençait à regretter. Car il ne pouvait désormais que s'offrir la compagnie d'une Shelley de mauvais poil, et dont il ne connaissait pas la raison de l'aigreur, par dessus le marché ! Naïvement, il se dit que ça lui passera. Elle attendait le concert autant que lui après tout, elle n'allait quand même pas faire la tête tout le trajet, n'est-ce-pas ? « Hey Shell, t'as vu le mec qu'on vient de dépasser ? Paye l'allure qu'il a, même pas en rêve je le laisse monter. Je sais pas mais quand tu fais du stop, tu fais quand même en sorte de te raser et de t'habiller de sorte à pas effrayer tous les conducteurs susceptibles de pouvoir te prendre ! » Ton jovial, et grand sourire tandis qu'il se tourne vers celle à qui il s'adresse. En somme, tout y est dans sa tentative number one de briser la glace. Faut dire que ça l'embêtait vraiment Nael, de voir sa Shelley aussi sombre. Il y tenait à la jeune femme, de plus en plus. Il s'y était attaché sans vraiment le vouloir et désormais, leur amitié ne faisait plus aucun doute. Amitié, ou parfois plus, pensait-il parfois. Plus que jamais, la limite entre amitié et attirance était fine entre eux... Quoi qu'en ce moment, Nael avait l'impression qu'il était plutôt question d'une limite entre étrangers et amis. « On a vraiment de la chance, il fait tellement beau. Comme le concert est en plein air, ça va être d'autant plus kiffant, tu crois pas ? » Oh lala mon pauvre Nael, t'es vraiment désespéré pour en venir à parler du temps, qu'il se sermonna, après avoir lancé sa question d'une voix un peu trop guillerette pour être sincère. Au moins, il faisait des efforts, on ne pouvait lui enlever ça. Parce que s'il fallait compter sur Shelley pour mettre l'ambiance, ils étaient mal barrés. Sentant l'irritation pointer, il monta le son du lecteur radio. Il laissa les minutes s'effiler, espérant que la jeune étudiante craque et vienne renouveler la conversation. Mais Nael n'avait jamais été quelqu'un de très patient, si bien qu'une fois de plus, il se trouva dans l'obligation de l'interpeller une fois de plus. « Oh come on Shell, t'es la pire des bavardes d'habitude, t'as rien à me raconter ? On s'est pas croisé beaucoup ces derniers temps, tu dois bien avoir quelques potins... » Cette fois, le sous-entendu était clair : j'en ai marre que tu me fasses la tronche, oublie tout ça et fais péter les commérages. Mais même lorsqu'une insinuation apparaît ainsi comme à peine voilée, fallait-il encore que l'interlocuteur veuille bien daigner la saisir. Or, avec Shelley, il semblait à Nael que c'était loin d'être gagné.
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MessageSujet: Re: the shortest paths are often the most dangerous.. well, no i don't think so. (w/s)  the shortest paths are often the most dangerous.. well, no i don't think so. (w/s)  EmptyMer 27 Nov - 15:09

 the shortest paths are often the most dangerous.. well, no i don't think so. (w/s)  Tumblr_lxjxt2GzNI1r9gwxjo2_250 Ce concert, Shelley et Nael l'attendaient avec impatience depuis trois mois. Et puis elle ne connaissait que trop bien le lieu où il allait se dérouler : Los Angeles, sa ville natale. Ça allait lui faire du bien, cette impression de se sentir chez soi. Elle avait déjà dressé une longue liste des lieux incontournables de la ville à faire visiter à son ami, mais aussi ceux un peu plus privés ou alors peu connus. Parce que oui, ils ne pouvait pas venir à LA sans en profiter un minimum. Elle n'était à San Francisco que depuis septembre dernier, et même si elle s'y plaisait assez, ce n'était pas pareil. A l'UCLA, elle était reine. Tout le monde la connaissait, de par son nom pour commencer et la réputation de la jeune femme. Elle ne voulait pas être directement associée à son père, qui était un homme pas très fréquentable. Shelley avait bien plus de classe, pensait-elle, et même si elle était la plupart du temps froide, distante et hautaine, elle n'avait pas un mauvais fond. Mais alors à Berkeley, elle était loin d'être la première Rosenbach du coin. Pour commencer, il y avait ses cousins. Zadig, qu'elle appréciait et Jorden, qui représentait la perfection à ses yeux. Et Eileen. Elle aurait bien aimé l'oublier celle-là, mais ça relèverait de l'impossible tellement elle lui pourrissait la vie. Sa simple présence dans les alentours, ou même le fait de savoir qu'elles foulent le même sol suffisait à l'agacer. Mais si elle tenait à changer d''université, c'était pour une raison bien plus profonde : son demi-frère. Alors qu'elle ne le connaissait pas du tout, Eileen était très proche de lui. Cette fille représentait à elle seule la raison de tous ses problèmes. La preuve en était son comportement des derniers jours. La jeune Rosenbach pensait avoir enfin trouvé un allié, quelqu'un qui maudirait presque (parce qu'il était difficile de rivaliser) autant qu'elle l'existence de sa cousine. Et Nael représentait cette personne. Au début, ce n'était qu'une relation intéressée, mais ça évolua rapidement en amitié. Elle aurait aimé rester sur cette double-manipulation qui les représentait si bien. Il se servait de Shelley pour atteindre Eileen, et Shelley faisait de même pour jeter un coup d’œil sur les dossiers confidentiels de son père. Tout était parfait. Mais elle eut tort de croire que cette situation durerait éternellement. Elle qui pourtant est loin d'être une fille naïve s'était complètement plantée. Parce que finalement, Nael n'était pas aussi bien qu'elle ne l'imaginait. Elle avait tendance à trop l'idéaliser, sûrement. Un jour, comme ça, sans prévenir, il s'est dit que toute cette histoire était débile. Qu'en vouloir à Eileen ne mènerait à rien, d'autant plus qu'elle ne lui avait pas fait grand chose de bien mauvais. Alors il alla lui parler. Expliquer ce que Shelley comptait faire et sympathiser avec la sorcière. D'accord. Qu'il fasse ce qu'il veut. Elle avait essayé de se convaincre que ce n'était rien. Des gars comme lui qui accepterait de l'aider à monter ses plans machiavéliques se trouvaient dans tous les coins de rue. Elle n'aurait pas de difficulté à le remplacer. En réalité, elle y pensait un peu trop. Ce Nael ne quittait pas ses esprits, repensant une énième fois à ce qu'il avait osé lui faire. Pour la blonde, c'était comme de la trahison. Elle se sentait comme humiliée. Finalement, le plus manipulateur des deux dans l'histoire était bien le jeune homme. Il avait réussi à retourner sa veste sans même que Shelley ne se doute de ses intentions. Rien que pour ça, elle pourrait l'applaudir. Eileen devait jubiler, ravie de tirer une nouvelle personne dans son équipe contre Shelley. Au sentiment de trahison s'ajoutaient tristesse et déception. Ils n'étaient qu'amis après tout, mais pas uniquement. Sûrement plus, selon elle en tout cas, qui s'était attaché au sigma bien trop vite. Elle avait appris à la connaître, à l'apprécier, à aimer certains traits de sa personnalité plus que d'autres. C'était le plus blessant. Les places achetées, ils devaient passer tout le trajet ensemble. Sauf que trois mois avant ils n'avaient pas prévu tout ça. Elle aurait pu ne pas y aller, après tout ce n'était qu'un concert. Elle se demandait même ce qu'elle faisait là. En temps normal, elle n'aurait pas hésiter à tout annuler. La tête contre la vitre, elle observait le paysage défiler sous ses yeux. Elle n'était vraiment pas d'humeur à rire ou à chanter et elle sentait que la situation n'enchantait pas Nael. Tant mieux, il n'avait qu'à y penser deux fois avant d'aller dans le camp adverse. « Ouais. » répondit-elle d'un ton neutre. Elle ne pouvait pas le rater de toutes façons, ses yeux sont rivés vers l'extérieur. « Ou alors ils font pas d'auto-stop du tout et comme ça c'est réglé. » Sous-entendu qu'elle se fiche complètement de la manière dont ils sont habillés, soignés ou non. Elle est à l'intérieur et eux à l'extérieur et Nael ne s'arrêterait sûrement pas pour en prendre un. Alors la question ne se pose pas. Son comportement était l'exact opposé du sigma, qui s'efforçait de paraître joyeux pour mettre un minimum d'ambiance ici. Il aurait dû se douter qu'elle le saurait. D'une manière ou d'une autre, elle l'aurait appris avant même qu'il ne le trouve le courage d'aborder le sujet. D'ailleurs, il n'avait même pas le courage de lui en parler là maintenant. Pas besoin de faire comme si de rien n'était puisque justement, tout était différent. Elle le lui faisait comprendre du mieux possible. « Si tu le dis. » répondit-elle en haussant les épaules. Ça l'indifférait complètement. Ou elle voulait donner cette impression là. Mais c'était plutôt raté puisque tout prouvait le contraire. Un silence s'installa dans la voiture. Reposant. Mais court. Evidemment, il ne pouvait pas rester deux secondes sans parler, surtout que la patience n'était pas sa plus grande qualité. D'habitude, elle avait plein de trucs à lui raconter, il n'avait pas tort. Elle en avait des choses à dire, mais elle n'allait pas les partager avec lui. Comment être sûre de pouvoir lui faire confiance ? Shelley mettait déjà beaucoup de temps à l'accorder à quelqu'un, rares étaient les personnes pouvant s'en vanter, mais alors une fois perdue, difficile de la récupérer. Ou alors il fallait vraiment qu'elle tienne à cette personne, ce qui semblait être le cas, malgré elle. Il veut savoir les derniers potins ? Il allait les avoir. « Normal qu'on ne se croise pas, je t'évite. » Toujours aussi directe, c'était clair au moins. « Aloooors, les derniers potins. Laisse-moi réfléchir. » commença-t-elle, mimant un sourire complètement faux et le regard cette fois-ci ancré sur la route. Ça devait lui faire bizarre de la voir comme ça, puisqu'il n'était pas habitué à cette version de Shelley. « Une amitié des plus improbables commence à naître au sein du campus. Qui l'eut cru ? » Il devait très bien savoir là où elle voulait en venir. Mais la machine une fois démarrée, impossible de l'arrêter. Elle savait très bien que ce n'était pas une amitié, mais plus une connaissance ou un truc du genre. Elle exagérait volontairement. « Eileen et Nael. Tu t'y attendais ? » Elle daigna enfin tourner la tête vers sa direction, bien moins joyeuse que pouvait laisser croire sa voix. Ironie, bonjour. « Parce que moi, non. » lâcha-t-elle avant même qu'il ne puisse dire un mot. Elle ne s'y attendait pas, mais alors pas du tout. Elle aurait pourtant du s'en douter, ou du moins envisager cette éventualité. Mais elle avait préféré croire en cette amitié naissante. Grave erreur. La vie venait de lui montrer une fois de plus que rares étaient les personnes méritant son attention. Et ensuite, on dit qu'elle est glaciale ou trop hautaine, pas étonnant. Les bras croisés, elle n'avait plus l'intention de le lâcher du regard. Il ne connaissait pas une Shelley vraiment énervée, ou du moins contrariée. Et bien maintenant si.
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Nael Silvano Sala
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MessageSujet: Re: the shortest paths are often the most dangerous.. well, no i don't think so. (w/s)  the shortest paths are often the most dangerous.. well, no i don't think so. (w/s)  EmptyMer 11 Déc - 16:09

Nael connaissait des sautes d'humeur phénoménales, tout le monde s'en était rendu compte depuis longtemps... Excepté lui bien entendu, sinon, ça n'aurait pas été amusant. Monsieur tenait en effet à minimiser ses - citons-le -  "ridicules oscillations de moral" qui n'étaient en réalité, pas si petites que cela. Mais lorsqu'il n'était pas dans une mauvaise période, on pouvait le qualifier comme un bel et grand optimiste ; si son humeur était au beau fixe et qu'une contrariété se risquait à la bousculer, il allait tout mettre en œuvre pour faire barrage au parasite, et avec grand entrain, s'il vous plaît. Alors avec Shelley, il tentait. La morosité ambiante présente dans la voiture ne lui plaisait définitivement pas. Ils allaient à un concert bon sang, un concert qu'ils avaient tous deux attendus avec une impatience rare ! Il fallait à tout prix qu'il euthanasie cette expression fermée qu'il voyait-là sur son visage; d'une, parce qu'elle ne lui seyait pas au teint, de deux, parce que son sourire était trop beau pour qu'il en soit privé. Ne disait-on pas que la bonne humeur était communicative ? Il espérait que le dicton n'allait que dans un sens, et que la réciproque n'était donc pas valable ; il n'imaginait pas la catastrophe si c'était l'amertume de Shelley qui venait à le contaminer.  « C'est vrai aussi. » répondit-il l'air toujours enjoué, même si dans sa tête, les pensées inquiètes s'entrechoquaient. Ça commençait vraiment très, très mal. Certes, la conversation qu'il avait lancé sur les auto-stoppeurs n'était pas des plus intéressantes, mais tout de même, à peine venait-il de parler que son amie mettait déjà un terme à la discussion, avec des mots et une voix glaciale qui ne laissaient malheureusement place à aucune ouverture. Lui aussi, il s'en foutait des auto-stoppeur dégueulasses ; mais il aurait été prêt à se taper une conversation d'une demi-heure sur eux, si leur évocation avait tiré rien qu'une moue moqueuse à Shelley. Hélas, le miracle n'avait pas eu lieu, et il se retrouvait comme un con, à ne pas savoir quoi dire. Alors il remplissait, parlait du temps ; grosso modo, il parlait pour ne rien dire, parlait pour ne pas laisser le silence glacer un peu plus l'atmosphère de la voiture. Évidemment, ce ne fut pas la pluie et les petits nuages qui vinrent l'aider. Encore une fois, la conversation eut vite fait d'être tuée dans l’œuf. Et il la voyait la Shelley, lui répondre avec un air désinvolte qui ne cachait pourtant pas, l'étendue de sa déception. Il serait peut-être temps que tu lui demandes le problème, se sermonna Nael. Mais les arguments fusaient pour lui démontrer que non, ce n'était pas une bonne idée. Sans doute aurait-il abordé la chose franchement, si le trajet n'avait duré que quelques minutes. Mais ce n'était pas le cas, et s'il commençait à attaquer des sujets houleux alors qu'ils n'étaient même pas au quart du chemin, Nael n'avait pas fini de se prendre la tête. Chose inconcevable pour lui, alors qu'il s'apprêtait à voir ce qu'il imaginait comme l'un des plus orgasmiques concerts de sa vie. Alors tant pis, il devait continuer sur son initiative de départ ; essayer de distraire Shelley, de balayer son aigreur. Ce fut ce qu'il laissa sous-entendre dans une nouvelle prise de parole. Il ne fut pas déçu de la réponse qui arriva, brutale et sans détour.  « Tu m'évites. Bon... » Le traditionnel "pourquoi" lui brûlait les lèvres. Mais dans un soucis de ne pas aggraver son cas, il décida à nouveau de ne pas l'interroger. De toute façon, l'étudiante n'avait pas besoin de son aide. Sa langue s'était finalement déliée, mais hélas, pas de la façon dont il l'espérait. Sa main vint se crisper sur le volant lorsqu'elle commença à parler d'amitié inattendue. Oh seigneur. Il craignait la suite, parce que si elle s'avérait être comme il l'imaginait, tout allait tourner mal. Et effectivement, la suite fut terrible. « Eileen et Nael. Tu t'y attendais ? » La question sonna comme un couperet. Ainsi donc, son intuition était malheureusement bonne. Shelley lui en voulait bel et bien à cause de la discussion avec sa cousine. Quel con, se morigéna-t-il. Il trouvait son optimisme bien stupide tout d'un coup, car il lui avait fait commettre une erreur fatale : croire avec naïveté que rien ne lui retomberait dessus, et qu'il pourrait réussir à apaiser la tension de la jeune femme sans une conversation sur le sujet à haut-risque. Il allait répondre quand l'étudiante lui asséna une nouvelle remarque qu'il prit de plein fouet. Et ses prunelles, qui ne le quittaient pas, alors que lui continuait de regarder fixement la route. « Arrête, tu sais bien que c'est pas vrai. C'est toi mon amie Shell, pas elle. » commença-t-il, d'une voix hésitante. Il tentait de préparer ses phrases pour ne pas sortir une connerie digne de ce nom qu'il regretterait bien vite ; mais Nael avait toujours été très spontané, l'exercice imposé lui apparaissait donc comme un véritable casse-tête. D'autant plus qu'il soupçonnait le fait qu'aucune de ses réponses ne satisferaient réellement son amie. C'était toujours comme ça, avec les meufs. « Tu me reproches quoi exactement ? Car là, j'ai un peu de mal à saisir le problème. » Ok, ça avait rapport avec Eileen, mais qu'est-ce qui irritait réellement la jeune femme ? Le fait qu'il lui ait fait part de ses intentions ? Il savait bien qu'il aurait dû en parler à Shelley avant de décider l'arrêt de leur petit complot, mais il n'y avait tout de même pas mort d'homme à avoir voulu être juste, une fois dans sa vie ! Et puis, encore une fois, il avait fait tout cela d'une manière très spontanée, sans trop réfléchir. Il avait juste eu l'impression d'agir bien, d'entreprendre une bonne action. Bah oui tiens, il le payait bien maintenant, son geste de haute noblesse. « Mais tu vas pas faire la tête pour ça, quand même ! C'est vieux maintenant en plus, tu veux pas oublier ? » qu'il demanda, l'inflexion presque suppliante. Il ne lui laissa pas le temps de répondre, enchaînant d'une voix vive. « T'es importante pour moi, je m'en fous d'Eileen, et on s'en fout de cette histoire, non ? »   Esquiver cette conversation qui s'annonçait dérangeante devenait de plus en plus une nécessité pour Nael. Parce qu'il aurait fallu être aveugle pour ne pas voir croitre le niveau de colère dans les yeux de la jeune femme, à mesure que leur échange progressait. De toute façon, le jeune homme n'avait jamais été du genre à tout mettre carte sur table. Il préférait balayer, quitte à laisser certaines questions sans réponses, certains problèmes non résolus. On ferme les yeux, on oublie, on avance et on tâche de sourire. Et le sigma considérait qu'il avait là une bonne méthode; peut-être pas adaptée à tous les cas de figure, mais jusqu'à présent, rares étaient les situations où cette philosophie de pensée l'avait desservie. Hélas, si Shelley lui ressemblait sur bien des points, elle semblait là, avoir un point de vue complètement différent du sien.

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MessageSujet: Re: the shortest paths are often the most dangerous.. well, no i don't think so. (w/s)  the shortest paths are often the most dangerous.. well, no i don't think so. (w/s)  EmptyLun 24 Mar - 20:38

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MessageSujet: Re: the shortest paths are often the most dangerous.. well, no i don't think so. (w/s)  the shortest paths are often the most dangerous.. well, no i don't think so. (w/s)  Empty

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