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Our dangerous secret.

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MessageSujet: Our dangerous secret. Our dangerous secret. EmptyVen 26 Aoû - 13:39




« Menu doublé maxi best of avec le 280, le fish’, potatoes et coca s’vous plaît. Ah.. et ajoutez un croque. Non, deux en fait. Ajoutez-en deux. » J’entendis la pétasse chargée de ma commande pouffer dans son micro. « Un problème ? » Elle s’excuse et simule un problème avec son appareil. Je n’étais pas dupe mais pressée d’engloutir mon big mac, je décidé de laisser passer jusqu’à ce que... Rebelote. « C’est quoi ce bordel ? C’est pas parce que t’es planquée dans ta cabine que j’peux pas venir t’y chercher. » Je me doutais de la raison qui la poussait à se payer ouvertement ma tronche. Oui, je commandais un repas digne d’un prisonnier tout juste sorti de réclusion pour mon p’tit dèj. Et alors ? Après un long silence elle sembla enfin récupérer l’usage de la parole. « Avancez jusqu’au prochain guichet. » Je t’emmerde petite marionnette d’employée que tu es. Moi, je suis à Berkeley.

Ma New-Beetle m’emmena jusqu’au parking où mon festin attendait patiemment d’y être dévoré. En bonne Gamma que j’étais, le Mac Do était bien évidemment mon endroit de prédilection. J’étais loin d’envier les Epsilon qui eux, bouffaient dans des palaces avec dix-huit couverts. Rien à foutre, moi j’ai dix doigts. Juste avant de me jeter sur la poche qui semblait crier mon prénom, j’allumai la radio et tourna le bouton du volume au maximum. Ce palace là me convenait. Une fois mes sandwichs avalés, je m’abandonnai à mon inévitable rituel. Première étape : baisser le siège conducteur autant que possible. Etape 2 : enlevez vos pompes et posez vos genoux sur le volant. Etape 3 : fermez les yeux. Etape 4 : bonne nuit. A peine mes yeux fermés, on toqua à la vitre. J’avais beau froncer les sourcils de manière à faire comprendre à cet inopportun que j’étais vraiment, mais alors vraiment très occupée, il insista. Agacée je fis descendre ma fenêtre sans prononcer un mot, je fixais cette ahuri au look aussi douteux que son hygiène. « Excusez-moi de vous déranger mademoiselle. » D’un regard je l’incitai à continuer. Je n’avais pas que ça à foutre après tout, qu’il abrège, ma sieste m’attendait. « C’est quoi votre prénom ? » De toute évidence, la journée se présentait comme une grosse blague. « Idylle. » Il me lança un sourire qui, j’imaginais, se voulait séduisant. Il leva les yeux au ciel comme si il venait d’avoir un flash. « Oh oui, je connais. C’est Russe n’est-ce pas ? » Mes doigts frôlaient le bouton électrique chargé de couper court à cette conversation inutile. « C’est français, en fait. Mais bon, c’est comme vous préférez. » Il pouffa en s’excusant. J’avais vu des plans de dragues pathétiques au cours de mon existence, mais celui là, il battait tous les records. « Je connais un café français qui a très bonne réputation à quelques pas d’ici. Je vous y emmène ? » Je lui offris mon plus beau sourire, celui qui semblait enthousiaste et comblé. Celui qui mentait divinement bien. « J’ai jamais foutu les pieds en France, mais si jamais vous y croisez une russe, passez lui le bonjour de sa cousine. » Enfin, mes doigts pouvaient actionner ce maudit bouton et l’air outré de ce type était jouissif. Je disais donc ; étape 4 : bonne nuit.

J’ouvris doucement les yeux après une petite heure de sommeil. Le temps avait changé, les éclaircies avaient laissé place à de menaçants nuages ; un orage n’allait pas tarder à se pointer. Ca tombait bien, j’adorais l’orage. En passant mon regard de vitres en vitres et de pare-brise en pare brise pour déceler la partie du ciel d’où venait es éclairs, je découvris un post-it jaune collé sur ma fenêtre, côté conducteur. Sûrement ce type lourdingue qui m’avait laissé son numéro, au cas où. Je sortis de la voiture pour pouvoir lire l’inscription que je pouvais deviner grâce aux marques de marqueur sur le verso.

Our dangerous secret. Knowwhatyoudid

Un instant, mes yeux restèrent fixés sur ce simple morceau de papier qui semblait d’un coup devenir aussi agressif que le ciel l’était devenu. Je me retournais pour trouver un potentiel suspect, personne. A gauche ? Personne. A droite ? Personne. Soudain, je réalisais que la personne qui avait laissé le mot était beaucoup plus renseignée que je ne l’avais imaginé. Elle savait qui j’étais, elle savait où j’étais donc elle m’avait forcément suivi, elle savait donc aussi où je vivais. Je sortis mon black.b enfermé dans mon sac à main en cuir et composa le numéro de Nasty. Dès la première sonnerie, elle décrocha. « Toi aussi.. ? » Sa réponse fut des plus claires. « Ocean plage dans quinze minutes ? » Parfait. Je coupai la conversation et repris place dans ma voiture en soupirant. Ca y est, on était foutues, définitivement foutues. Quelqu’un savait pour nous, quelqu’un avait découvert notre « petit secret » et semblait bien décidé à nous le faire payer. J’avais pris la route qui séparait le Mac do de la plage des centaines de fois et pourtant, cette fois elle me sembla durer des heures. Les voitures qui me précédaient n’arrangeaient en rien mon problème. « Bordel, mais vous allez les bouger vos putain de caisses ! » Mes mains s’agrippaient autant que possible au volant pour ne pas trembler, je retenais tant bien que mal les larmes qui me brûlaient le coin des yeux.

Après dix minutes d’un trajet qui m’avait paru interminable, j’arrivai enfin sur le parking. Il n’y avait personne de ce côté-là de la plage du Sunset District, Nasty se douterait que je l’attendrais ici. On y est été déjà allé ensemble et je lui avais confié que c’était de loin, l’endroit que je préférais. J’enjambai la barrière qui séparait le parking du sable et mon intuition se révéla bonne, il n’y avait personne. Seulement le bruit des vagues et les cris des mouettes. Seulement moi face à un vaste océan. Sans m’en rendre vraiment compte, mon regard se posait partout, à l’affût de n’importe qui, qui aurait pu me suivre. Ce post-it me rendait complètement parano. Il y a trois ans maintenant, j’avais fait le déplacement jusqu’en Russie pour un concours réputé de danse, j’y avais fait la rencontre de Nastassia. Depuis cette semaine-là, nous nous étions dépassées, se surprenant même à faire preuve de manque complet d’humanité pour parvenir à nos fins, garder notre secret.. Secret. Jusqu’ici, nos efforts inimaginables s’étaient révélés efficaces, mais ce putain de morceau de papier pourrait bien tout faire sauter y compris nous.
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Nael Silvano Sala
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Nael Silvano Sala
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MessageSujet: Re: Our dangerous secret. Our dangerous secret. EmptySam 27 Aoû - 15:01

Our dangerous secret. KMNBk

« Just dance. Gonna be okay. Da-doo-doo-doo, Just dance...» Le volume de la musique poussé au maximum, le toit de ma nouvelle Mercedes cabriolet complètement ouvert, cheveux aux vent, moi conduisant à fond sur une petite route, chantant à tue-tête comme une dingue. Ça fait cliché n'est-ce pas ? Pourtant c'était exactement ce que j'étais en train de faire. Et puis si ça vous dérange que j'chante mal, bah tant pis pour vous, je fais ce que je veux, c'est MA voiture, c'est MA sono, et c'est MA voix, na ! (a) Pas que je sois une de ces bourges qui veulent le plus possible attirer l'attention sur elles avec leur nouvelle caisse. Oh non, non, non, faire ma prétentieuse et prendre les gens de haut en montrant le plus possible que mon porte monnaie est lourd, très peu pour moi. Non, moi si je faisais ça, c'était juste parce que j'adorais conduire et faire un peu "ma folle" au volant, surtout le matin. Faut bien s'amuser un peu non ? En plus, c'est de loin l'une des meilleures méthodes pour se réveiller, c'est une experte qui vous l'affirme ! Hélas, à mon grand regret, je dus baisser le son de ma radio et ralentir un peu l'allure, j'approchais de la ville. Oui, j'aimais avoir mon quart d'heure de folie, mais je n'étais pas non plus inconsciente et prête à sacrifier des vies pour quelques minutes en plus de vitesse. J'appuyai donc sur la pédale de freinage, et prise d'une soudaine envie de gâteaux, finis par me garer en face d'un restaurant spécialisé dans les pancakes. Je rentrai dans la boutique et en ressortis quelques minutes plus tard avec trois de ces délicieuses pâtisseries. Miam ! Je me dépêchai de trouver un banc libre dans le parc de la ville. Ah, tiens, un banc super bien placé venait de se libérer ! J'allai donc m’assoir pour déguster, ou plutôt dévorer, mes pancakes. Étendant mes jambes sur la pelouse, je regardais tranquillement les gens qui m'entouraient tout en finissant déjà ma deuxième pâtisserie. Le parc était encore assez calme, il n'était en effet que dix heures et demi du matin et peu de gens mis à part les étrangers ne se levaient à cette heure là dans le quartier, surtout en période de vacances. Mon troisième pancake fini, je m'essuyai les mains et entamai un roman que j'avais emporté dans mon sac.

Peut être une demi-heure s'écoula quand une envie de boire me prit soudainement. Ça tombait bien, il y avait un stand de boissons à l'autre bout du parc, je n'avais pas à aller bien loin. J'hésitai à laisser ma veste sur le banc. En effet, je ne voulais pas qu'on me pique la place seulement... Mon idée était littéralement stupide. Sauf si j'avais envie de faire de la charité. Cela aurait été comme crier "Hé ho, regardez, je reviens dans quelques minutes, mais vous avez le temps de vous servir et de prendre ma veste en attendant !". Oui, décidément, idée complètement nulle. Je marchai donc en direction du stand en priant pour que mon banc ne soit pas repris le temps que je commande. Je tachai d'aller vite en pressant un peu la fille qui tenait l'emplacement, pour qu'elle me serve. Oui je sais, c'est stupide de presser quelqu'un juste pour un banc, mais j’avais rarement la chance d'avoir une bonne place. Soit j'étais trop près des gamins qui jouaient en hurlant, trop près d'adolescents riant aux éclats, ou encore je tombais à côté d'une personne âgée qui avait décidé de me faire la causette. Or cette fois-ci, mon banc était éloigné des zones "bruyantes" du parc, sans pour autant être complètement isolé. Il était situé en dessous d'un arbre qui procurait de l'ombre, mais dont les feuilles laissaient quand même passer la lumière. Autrement dit, pour quelqu'un comme moi qui voulait se plonger dans l'histoire de son bouquin sans être dérangé, c'était la place parfaite. Mon seul problème ? Ce banc était l'une des meilleures places du parc justement, et j'allais vite me la faire piquer si je ne me dépêchais pas. Mais avec la fille qui me servait, j'étais pas prête de battre des records de vitesse. La jeune femme qui devait peut-être avoir un an de moins que moi, était en train de s'emmêler les pinceaux et finit par faire tomber trois limonades par terre en voulant aller trop vite. *Alleeeeez, dépêche, dépêche, dépêche !* m'agaçai-je intérieurement. Mais je ne laissai rien paraître à l'extérieur, après tout c'était de ma faute si la jeune femme avait tout renversé. La demoiselle avait juste voulu faire vite fait bien fait, technique qui ne lui réussissait pas, apparemment. Enfin la serveuse me tendit mon gobelet et je repartis vivement pour retrouver mon petit banc. Parcourant quelques mètres et contournant quelques arbres, je pu constater avec soulagement que ma place n'avait pas été prise. Ah, peut être que si finalement. En me rapprochant, je distinguais une chose jaune sur le banc. Bah, sans doute quelqu'un s'était-il assis une ou deux minutes et avait oublié ou perdu cette petite feuille ! Puis, en arrivant sur le banc, je vis que le papier était en réalité un post-it. Curieuse, je pris le petit bout jaune pour le lire.

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J'ai cru que j'allais m'évanouir. Et d'ailleurs, mon état ressemblait fort à l'inconscience. J'avais lâché la limonade sous le coup de la surprise. Le liquide était tombé sur mes ballerines mais je m'en foutais, je ne l'avais même pas remarqué. Des secondes passèrent, ou des minutes, je ne sais pas à vrai dire, le post-it m'avait fait l'effet d'une bombe, je n'étais plus apte à réfléchir. Par un sursaut de conscience, je réalisais qu'il fallait que j'appelle Idylle. Au moment où je composai le numéro, je reçu un appel. Idylle. Je décrochai de suite. « Toi aussi... ? » commença-t-elle. Elle n'avait même pas besoin de préciser quoi, j'avais compris. « Oui. » lui répondis-je. Elle me demanda si l'on pouvait se rejoindre à Océan plage dans quinze minutes, j'acquiesçai puis elle coupa la conversation. Je remis mon portable dans mon sac puis abandonnai le banc pour lequel j'avais tant fait d'effort dans l'espoir de le garder. Bein finalement j'allais pas en profiter ! Je montai dans la voiture et démarrai en trombe. J'avais repris mes esprits et désormais mon cerveau carburait à plein régime tandis que je conduisais. *Oh come on Nasty, tout ça n'est qu'une vaste blague...*. J'essayai de me rassurer, mais cela ne marchait guère. Comment voulez-vous être rassuré quand vous savez que votre vie est en train de virer au drame ? Parce qu'il ou elle savait. Il savait notre secret, ce secret que nous avions essayé de protéger coûte que coûte Idylle et moi, quitte à faire des choses affreuses pour y parvenir, des choses dont nous ne sommes pas fières. On n'oublie pas les éléments noirs de son passé, on les met juste de côté. Et j'avais assez bien réussi à mettre tout cela dans un recoin de ma mémoire, mais voilà que ce putain de post-it et surtout son auteur remettait tout en cause ! Cette mystérieuse personne qui devait savoir où j'habitais, qui avait dû me suivre, qui avait dû m'observer lire, qui avait du même voir le titre de mon roman et qui avait guetté le moment le plus approprié pour coller son papier sur le banc. Qui avait dû même, s'asseoir dessus pour éviter que quelqu'un ne me prenne la place pendant que j'étais partie chercher ma boisson. Cette personne avait même peut-être vu mon moment d'absence après la lecture du papier, et avait dû bien se marrer. Putain ! J'arrivai enfin à Sunset District et me dirigeai de suite vers le côté de la plage que je savais désert, le petit coin qu'Idylle m'avait fait découvrir. J'étais sure qu'elle serait là. Je me souvenais comme si c'était hier du jour où elle m'avait dit « Tu vois, ici c'est le paradis pour moi. ». Je la comprenais, l'endroit était magnifique et personne ne venait jamais vous faire chier. Mes déductions se confirmèrent lorsque j'aperçus la silhouette de mon amie, debout face à l'océan. Je la rejoignis en courant et m'écriai « Qu'est ce qu'on va faire ? ». Mes larmes commençèrent à couler. Quelques secondes s'écoulèrent et je murmurai « Tu crois qu'on va mourir Idylle ? » en la suppliant du regard de me dire le contraire. On dit toujours que ça n'arrive qu'aux autres, jusqu'au jour où les autres, c'est toi...
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MessageSujet: Re: Our dangerous secret. Our dangerous secret. EmptyDim 28 Aoû - 3:40




Une vie lambda aura toujours son lot de drames, de joies, de souvenirs et de secrets. Ces derniers seront tous plus ou moins sérieux, il y a des secrets qu’on ne dévoile pas par souci de pudeur et d’autres qu’on garde par souci de survie. Le secret que je partageais avec Nastassia faisait partie de cette deuxième catégorie. Une question de vie ou de mort. A l’époque, nous ne nous connaissions pas des masses, il est difficile de donner toute sa confiance à une inconnue et pourtant, nous l’avons fait parce que nous n’avions aucune autre option. S’allier dans le secret, se donner toute entière à l’autre, mettre littéralement sa vie entre les mains d’une parfaite inconnue. C’est un véritable saut à l’élastique sans élastique, une chute libre. Je n’étais pas de nature anxieuse ni même agitée, j’avais l’habitude de rester calme et impassible face aux situations pénibles. Je m’efforçais d’être constamment sereine pour avoir l’esprit clair et une réflexion efficace. Je découvrais maintenant que face à un simple bout de papier, je m’avérais être aussi tranquille qu’une souris face à un chat. Nous étions de vulgaires proies, des jouets avec lesquels le chat allait s’amuser avant des les abattre. Je le savais, je le pressentais, le chasseur n’était pas loin. S’il avait pu suivre tous nos mouvements jusqu’ici pour déposer en temps et en heure son foutu post-it, ce taré nous avait forcément suivi jusqu’ici. J’avais beau fouiller du regard les moindres recoins de cette partie de la plage que je connaissais parfaitement, je ne voyais rien et surtout personne. Où tu te caches enfoiré ? Ca t’excite putain de pervers, hein ? La silhouette de Nastassia m’arracha à mes pensées acerbes. Elle semblait tout aussi perturbée que moi, peut-être même d’avantage, son regard me trouva enfin et elle accourue vers moi. Elle arriva enfin à ma hauteur, essoufflée par sa course et son angoisse. Je croisai une paire de larmes qui bouillonnaient à l’angle de ses yeux. Sa détresse me tordait l’estomac, plus encore que la mienne. On ne pouvait pas vraiment nous qualifier d’amies très proches puisque nous n’avions pas une relation amicale banale. Nous étions liées par le secret, notre secret et chaque fois qu’on se voyait, les mêmes images s’enchaînaient devant nos yeux fautifs, l’odeur de la peinture fraîche du couloir où tout avait changé venait encore chatouiller nos narines, ce même broyage d’âmes à chaque fois que nos regards se croisaient. Non, nous n’avions rien d’amies normales. Heureusement, elle se décida a ouvrir la bouche chose dont j’aurais été incapable. Les mots étaient bloqués à l’intérieur, scellés par la crainte. « Qu'est ce qu'on va faire ? » J’aurais voulu trouver une réponse à sa question, trouver un remède à notre douleur, une issue de secours. Je baissai les yeux en prenant une énorme bouffée d’air, imprégnant mes poumons de suffisamment d’oxygène pour bloquer mes larmes et les nausées qui m’envahissaient. « Tu crois qu'on va mourir Idylle ? » Mes yeux se relevèrent alors vers les siens, ces larmes incitaient les miennes. Elle avait mal, elle avait peur. On avait mal, on avait peur. J’avais toujours une solution à tout, toujours, quelle que soit la situation. C’était d’ailleurs la qualité dont ma mère me vantait sans cesse. Elle aimait répéter que je ne serais jamais coincée, que je trouverais toujours une sortie et si il n’y en avait pas, j’arriverais à creuser ma propre issue. A cet instant, j’aurais aimé avoir dix ans de moins et écouter ma mère chanter ces éloges en souriant. Elle s’était trompée. Doucement, je pris les mains de Nasty et les emprisonna entre les miennes. « Regarde moi Nasty. Regarde moi. On va pas mourir, je te le promets. Ce type est en train de se foutre de nous, tu comprends ? C’est des conneries tout ça Nasty. Il sait rien, personne sait. » J’aurais tellement aimé me croire. Les coïncidences étaient trop nombreuses pour manquer de crédibilité. Que ce malade savait que Nastassia avait vécu en Russie passait encore, qu’il savait que j’y avais été pour un concours de danse pouvait plus difficilement s’avaler, mais, passé encore. Problème, ce type savait aussi qu’on s’y été rencontrées et qu’il s’y était passé quelque chose. Quelque chose ne collait pas mais je n’arrivais pas à mettre la main dessus. Ce connard ne pouvait pas être au courant, personne n’était là ce soir-là, seulement nous trois. Il n’aurait pu se planquer nulle part, dans mes souvenirs l’entrée du bâtiment était rigoureusement surveillée, seuls les danseurs pouvaient entrer. Ou peut-être pas ? Je n’étais plus très sûre, c’était il y à longtemps et j’avais tout mis en œuvre pour oublier ce passage éclair en Russie et plus encore ce maudit concours. Fouiller dans ma mémoire pour en sortir des détails aussi précis était une véritable torture. Stop. C’était une blague, rien qu’une blague.


Trois ans plus tôt.


« C’était une blague, rien qu’une blague. On voulait pas.. » Je serrai sa main encore un peu plus fort pour la forcer à courir. « Ferme la Nasty putain, ferme la et cours ! » Après avoir couru de nombreux kilomètres, nos corps nous supplièrent de nous arrêter. Adossées contre le mur d’une sombre ruelle, les mains en appuis sur nos cuisses pour ne pas tomber à même le sol. Mes larmes me brûlaient les joues, je ne les sentais plus couler, seulement leurs effets. Mes cheveux se collaient contre mon visage, je tentais de les repousser, mais je n’en avais plus la force puis dans un mouvement synchro on s’affala sur le trottoir, épuisées. Aucune de nous n’osait parler, ça nous aurait de toute façon demander un effort que nous étions incapables de fournir. On dit souvent que le dépassement de soi s’expose dans des situations sur lesquelles nous n’avons aucun contrôle. C’était vrai, aucune de nous ne se serait crue aptes à courir sur cinq kilomètres sans même une pause pour reprendre son souffle. Nous sommes restées là, étalées de tout notre long, les yeux fermés sous le poids des larmes et de la léthargie. Je ne saurais pas dire combien de temps s’était écoulé avant que l’une de nous ouvre enfin les lèvres, en tout cas ça ressemblait à une éternité. « Qu’est ce qu’on va faire ? » Je posai ma tête sur la poitrine encore haletante de Nastassia. « Se taire. » Elle posa sa main sur mes cheveux trempés en gardant les yeux clos. « Pour toujours ? » Ce genre de connivence m’était encore totalement inconnu. Je n’étais pas tactile, je détestais le contact des gens sur moi et encore plus de la part des gens que je ne connaissais pas, ou très peu. Mais cette nuit-là tout était différent, tout semblait irréel. Le monde s'était arrêté de tourner le temps d'une nuit. Nous n'étions que des gamines mais nous étions liées. « Pour toujours. » Pour toujours.


Aujourd'hui.


Ces souvenirs me forcèrent à m’asseoir sur le sable, on méritait la pause que nous n’avions jamais eu le temps de prendre. J’entraînai la main de Nasty que je tenais toujours pour la faire assoire à son tour. Mon regard se figea sur les vagues, sur l’océan, libre et serein. Je voulais être un océan. « Pour toujours Nasty, tu te souviens ? » Je ne la regardai pas, toujours fixée sur l’horizon. « Ils ne nous auront pas, ni maintenant ni jamais. »
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Nael Silvano Sala
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MessageSujet: Re: Our dangerous secret. Our dangerous secret. EmptyMer 31 Aoû - 14:53




C'est drôle comme faire une connerie peut tout remettre en question, tout changer à votre vie. Remettre en question par exemple la valeur du mot "problème". Pour les gens qu'on peut qualifier de normaux, avoir un soucis se traduit par "mon T-shirt est troué", "il faut réparer l'évier" ou encore "mon copain m'a cassé". Mais qu'est ce qu'on peut s'en foutre qu'une idylle amoureuse soit terminée quand on est victime d'un fou furieux qui vous traque parce qu'il tient un secret sur vous ! Un secret qui, une fois révélé, foutra votre vie en l'air. Et pas au sens figuré, oh non... Ce qu'on avait fait il y a trois ans était impardonnable, affreux. Seulement, on ne l'avait pas voulu ! On avait merdé à deux cents pour cent certes, mais on ne méritait pas de souffrir ainsi, d'avoir si peur. J'aurais tellement aimé que tout ceci ne soit qu'un rêve... Je n'avais jamais aimé être dépassée par les événements et pourtant c'était ce qui était en train d'arriver. Je songeai aussi que la famille Duma avait beau être l'une des plus connus et des plus respectées du monde, elle n'était pas l'une des plus chanceuses. Après ma sœur qui s'était fait enlevée et violée à seulement l'âge de dix ans, moi j'allais me faire tuer. Y avait-il une malédiction sur ma famille ? La vie n'avait pas épargné Idylle non plus. Je me plaignais mais mon amie avait beaucoup plus morfler que moi. Des galères, elle en avait vu des dizaines de sa naissance jusqu'à aujourd’hui. J'avais eu une enfance et une adolescence calme comparé à elle. Et c'était ce que je reprochai étant plus jeune d'ailleurs. J'étais destinée à avoir une vie paisible, mariée à un homme riche, femme au foyer en somme. A l'âge de dix-huit ans, j'avais tout fait pour échapper à ce destin que je jugeai trop morne. Mes autres frères et sœurs allaient avoir -ou avaient déjà- une vie trépidante, mais pas moi... C'est pour cette raison que j'avais souhaité de tout mon cœur échapper à mon futur tout tracé. Je voulais des surprises, des imprévus, c'était ça la vraie vie pour moi ! Et au final, question surprises j'étais bien servie, beaucoup trop bien servie. Ce qui s'était passé il y a trois ans avait encore des répercutions aujourd'hui, malgré nos efforts pour nous protéger. Je voulais des surprises, oui, mais pas de cet ordre là...
Je me souviens comme si c'était hier de CE jour où tout a changé. D'Idylle, moi et de cette fille dans le couloir. Les cris, le choc. La fuite. Nous avions couru, réflexe de survie, pour échapper à ce film d'horreur. Nous ignorions seulement que nous ne courrions pas vers la lumière mais vers un tunnel sans fin. Un tunnel se refermant derrière vous, ne vous laissant aucune autre possibilité que de continuer, que de s'enfoncer toujours plus loin, toujours plus bas. En fuyant, nous pensions nous en sortir et laisser ce cauchemar derrière nous. Belle erreur ! Nous étions désormais dans un cul-de-sac, un piège qui ne se dévoilait que maintenant, trois ans après, avec ce mec et ses putains de post-it jaunes. Mais remonter le temps nous était bel et bien impossible, hélas...
Perdue dans mes souvenirs, je regardai l'étendue bleue de la mer devant moi. Dites moi Mr Océan, puis-je venir avec vous ? Pouvez vous m'emmener au large ? Je ne veux plus avoir mal, je ne veux plus avoir peur. Idylle me prit alors doucement mais fermement les mains. Cette fille forçait l'admiration. Elle avait peur mais contrairement à moi, elle essayait de garder la tête froide tandis que je sombrais dans la panique et succombai à mes idées sombres. Elle n'était pas calme, loin de là, ce secret la ronger autant que moi. Mais elle essayait de ne pas laisser ces larmes couler, de croire que tout n'était pas perdu, qu'on allait s'en sortir. « Regarde moi Nasty. Regarde moi. On va pas mourir, je te le promets. Ce type est en train de se foutre de nous, tu comprends ? C'est des conneries tout ça Nasty. Il sait rien, personne sait. » Elle luttait, elle essayait de se rassurer même si elle savait comme moi qu'il y avait bien trop de coïncidences pour qu'il ne sache rien. I know what you did in Russia... Mais comment pouvait-il savoir bordel ? Nous n'étions que trois, pas quatre ni cinq, trois personnes dans ce couloir. Mais j'étais bien obligée de remettre tout cela en cause. Si nous avions été seuls, je n'aurais jamais retrouvé un post-it jaune sur mon banc. Et puis évidemment, le mec qui avait vu la scène était un sale psychopathe pervers qui nous suivait et jouait avec nous comme un chat avec sa souris. S'il fallait vraiment qu'il y ai eu un témoin de la scène, une personne normale qui viendrait s'expliquer avec nous sans chercher à nous nuire, était-ce trop demander ? Apparemment oui. Ma main toujours dans celle d'Idylle, elle s'assit, me faisant asseoir à mon tour. « Pour toujours Nasty, tu te souviens ? » me dit-elle en regardant l'océan. « Ils ne nous auront pas, ni maintenant ni jamais. » Elle avait raison. Allez savoir pourquoi, cette phrase m'avait redonné un peu d'espoir, un peu de courage pour affronter tout ça. Ouais, personne ne nous aurait jamais. Nous étions Nasty & Idylle, amies peu bananes, amies unis dans le secret. Une promesse est une promesse, nous nous tairons à jamais, peu importe ce que pourra dire ce connard, peu importe ses post-it, peu importe ses intimidations, il ne nous aura pas, ni lui, ni personne. Je serrai plus fort la main d'Idylle et répétai avec vigueur « Oui. Ni maintenant ni jamais. » Le silence s'installa entre nous. Nous restâmes peut être dix minutes ainsi, écoutant le bruit du ressac et ressassant nos souvenirs, pas moins tourmentées qu'avant mais sans doute plus apaisées grâce à la vue de l'océan infini. Être en contact avec la nature m'avait toujours calmé, j'en avais encore la confirmation aujourd'hui. J'avais beaucoup plus l'habitude de côtoyer champs et près, mais la mer agissait de la même façon que la campagne sur moi: elle était comme un calmant, elle me permettait d'oublier tout. Mais évidemment, pour le pervers qui nous suivait, nous n'avions pas le droit à un moment de répit. Qu'on reste angoissées était bien plus amusant pour lui ! Sinon, tout son petit jeu perdait en intérêt. La pointe d'un avion en papier venait en effet de me piquer le dos. Je lâchai de suite la main d'Idylle et commençant à trembler, je me retournai. Rien dans le paysage n'avait changé ou bougé, il y avait juste maintenant une feuille derrière moi. Je dépliai l'avion et le déposai entre nous deux pour qu'Idylle puisse lire également.

Je me relevai et me tournai brusquement vers le parking. « C'est un film c'est ça ? On est filmées sans le savoir, et quand on partira de cette plage, y aura les producteurs du film qui diront félicitations, vous avez correctement remplis le rôle des filles torturées ? » Je délirai complétement mais qui n'aurais pas disjoncter après ce nouveau message bien plus menaçant que le précédent ? J'en avais marre de tout cela. Je me relevai et couru jusqu'à arriver sur la première place de stationnement. « Ça t'excite sale connard ! Mais on se laissera pas faire tu m'entends ?? » cria-je en réprimant les sanglots qui menaçaient d'étouffer ma voix. Seulement, j'avais beau tourner la tête dans tous les sens et affiner ma vue le plus possible pour regarder si quelqu'un s'enfuyait au loin, tout était désert. Je me retournai et croisai le regard d'Idylle. « Je crois qu'on a pas affaire à un amateur Idy... » Apparemment nous n'étions pas au bout de nos surprises et nous taire pour toujours serait bien plus difficile que nous le croyions...
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MessageSujet: Re: Our dangerous secret. Our dangerous secret. EmptyMer 31 Aoû - 17:31







De nos jours, il y a deux catégories de gens. Ceux qui vivent dans leurs passés et ceux qui veulent fuir les leurs. C’était notre cas, mais nous ne voulions pas le fuir par regrets ou par mauvais souvenirs comme le commun des mortels. Non, nous devions lui échapper, courir plus vite que lui, toujours, sans jamais prendre le temps de faire une pause. Lui échapper. Le passé n’est pas figé derrière vous, le passé vous rattrape toujours, quoi que vous fassiez. Votre passé n’est pas à vous, vous êtes à lui.

Il y a des secrets qui vont rongent, qui grignotent chacun de vos organes, un à un, lentement. Des secrets qui se propagent en vous comme une maladie, comme un cancer. Qui vous lacèrent l’âme, vous broient le cœur, vous saturent la respiration et vous nouent la gorge. Il y a des secrets qui vous tuent. De nombreuse fois, j’avais eu envie de me rendre, de tout arrêter, d’écouter ma conscience et de dévoiler le secret qu’on partageait. De nombreuses fois j’avais voulu en finir avec ces démons qui nous harcelaient jours et nuits. Nastassia avait dû ressentir les mêmes choses, c’était certain. Nous ne parlions jamais de ce secret, il fallait le taire, l’étouffer jusqu’à en oublier qu’il était réel. Nous ne l’avons jamais prononcé à voix haute. Jamais. J’avais même fini par regretter notre passion dévorante qu’était la danse, celle qui m’avait conduite jusqu’en Russie, celle qui nous avait poussée à commettre l’irréparable.

« Oui. Ni maintenant ni jamais. » Elle serra ma main comme pour nous convaincre de ces mots qui paraissaient si superficiels. Nous savions que ce n’était pas un jeu, qu’un malade nous courait après et qu’il était très certainement planqué quelque part en train de nous épier d’un œil diabolique. Nous savions que, plus que jamais, le danger planait au-dessus de nos têtes, mais dire qu’on était foutues, le dire à voix haute était impensable. Formuler ces mots les rendraient réels, pour de bon. Elle desserra l’étreinte de ma main d’un geste brusque et se retourna tout aussi soudainement. Les sourcils froncés, je détournai aussitôt les yeux de l’océan. Un avion en papier venait de s’échouer dans son dos. C’est quoi ce délire encore ? Mon regard s’orienta immédiatement vers le parking, cette fois je ne voulais rien louper. Personne. Rien, seulement le bruit continu des vagues qui rompaient un silence pesant. Elle déplia les ailes de l’avion, quelque chose était inscrit à l’intérieur. Je me rapprochais d’elle pour ne pas en manquer une seule lettre. Watch out bitches. The gost of the past can resurface to haunt you. In the meantime, i’ll take care of that ! Same on.. Putain. Je rêvais de tomber nez à nez avec cet enfoiré et de lui faire bouffer ses post-it et son foutu avion. A la vue de Nasty qui se releva d’un bond pour hurler en direction du parking, j’en conclus qu’elle ressentait la même chose. Son angoisse me glaçait le sang, elle ne méritait pas ça, personne ne le méritait, mais surtout pas elle. Pas Nasty. Après tout, si je n’avais pas été à ce maudit concours, nous ne nous serions pas rencontré en Russie et rien de tout ça ne serait arrivé. On ne serait pas en train de se faire traquer par un pervers sur une plage déserte. J’avais contribué à sa terreur. « C'est un film c'est ça ? On est filmées sans le savoir, et quand on partira de cette plage, y aura les producteurs du film qui diront félicitations, vous avez correctement remplis le rôle des filles torturées ? » Aussitôt elle se mit à courir en direction des places de stationnement et sans réfléchir je lui emboîta le pas. « Ça t'excite sale connard ! Mais on se laissera pas faire tu m'entends ?? » Elle hurlait à s’en arracher les cordes vocales, elle avait mal. Elle était désemparée, épuisée physiquement et moralement de ces trois années de fuite. C’est vrai, nous n’avions pas de réelle évasion à faire, mais c’est nos souvenirs qui forçaient notre cavale. On fuyait notre esprit, sans cesse. C’était un combat dont les seuls adversaires a abattre étaient nous-mêmes, un combat exténuant et infini. Nastassia se tourna vers moi et ses yeux me firent souffrir. Ne le dis pas, ne dis pas qu’on est foutues. « Je crois qu'on a pas affaire à un amateur Idy... » Elle avait raison, inutile de se voiler la face au stade où nous en étions. Ce n’était pas une blague, ce type avait tout planifié. Une ultime fois mes yeux tentèrent en vain de croiser quoi que ce soit de suspect. Cet enfoiré n’était pas loin, mais où ? Mes yeux se plantèrent de nouveau dans ceux de Nasty et pour la première fois, je ressentis exactement ce que j’avais ressenti cette fameuse nuit. Mes jambes allaient me lâcher, c’était sûr. Il fallait que je m’assoie. Je m’adossai contre le lampadaire qui n’allait pas tarder à éclairer le parking. « On va trouver une solution. On va trouver une solution. » A la base, je voulais prononcer ces mots à voix haute mais ils sortirent de mes lèvres dans un chuchotement à peine audible. J’avais pris soin d’emporter le message dans ma course, inutile que quelqu’un d’autre tombe dessus, nous avions déjà assez d’un chasseur à nos trousses. En lisant de nouveau ces phrases, je remarquai des traces d’encre qui transparaissent depuis le verso. « Nasty.. » Je l’appelais sans même la regarder, trop concentrée sur ma découverte. Lentement je retournai la feuille de papier en redoutant d’avance ce que j’allais y trouver.

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Je faillit m’effondrer. Ca n’avait plus rien d’une vaste blague, ce malade avait élaboré un plan précis, des règles à suivre avec un timing parfaitement réglé. Il y aurait une suite. Je sentais le regard oppressant de Nasty se figer sur la poche de ma veste. Doucement je plongeai ma main à l’intérieur et senti un morceau de papier froissé. Je lâchai prise et ferma les yeux pour retenir mes larmes. J’en avais marre, marre depuis trois ans et là c’était trop, beaucoup trop. Je voulais en finir, je voulais que tout s’arrêter, mettre à terme à cette torture. Sous l’insistance de Nasty je réitérai mon geste en sortant cette fois le papier à l’air libre. Sans même jeter un œil dessus, je le tendis à Nasty. « Vas-y, lis le toi. » De part son silence, je devinai qu’elle avait d’abord lu mentalement le message. Je l’entendis s’éclaircir la gorge comme pour empêcher sa voix de s’échapper. Enfin, elle me fit part des mots ce malade.

Spoiler:

Mon poids est élevé, mais malgré ma petite taille, des flammes je triomphe. Une énigme ? Ce type m’avait foutu une énigme dans la poche ? Avec la force qu’il me restait, je réussi à hurler vers l’horizon. « Fils de pute ! Tu t’amuses, hein ? Tu veux jouer avec nous ? Très bien. On va jouer ! » J’essayais tant bien que mal de retirer de mon esprit l’idée qu’il m’avait frôlé pour pouvoir insérer ce bout de papier dans la poche de ma veste. Cette idée me révulsait, je me sentais violée, salie, manipulée. Nous n’étions que de vulgaires marionnettes dont lui seul tirait les fils. Nous étions ses jouets. Il fallait que je me concentre sur sa putain d’énigme, il ne fallait pas le laisser gagner. Je me laissais glisser sur le bitume en enfonçant mes doigts dans mes cheveux. Mon poids est élevé, mais malgré ma petite taille, des flammes je triomphe. Qu’est ce que cette connerie pouvait bien pouvoir dire ? Je devais me mettre dans la tête de ce psychopathe, anticiper ses intentions. Il avait un plan donc forcément des étapes. Nous étions sur une plage, qu’est-ce qu’il pouvait bien nous réserver de plus ? Le sable ! Putain, bien sûr que c’était le sable. Lourd mais minuscule et qui résiste au feu. Le sable ! « Nasty ! C’est le sable. La réponse c’est le sable ! » Je cru voir dans ses yeux une étincelle s’allumer, comme un leur d’espoir éteinte depuis trop longtemps. Sans un mot elle courut pour rejoindre de nouveau la plage et se laissa tomber en fouillant les grains. Je la suivais de près sans savoir si nous étions vraiment dans le juste. Est-ce que ce malade pouvait vraiment avoir caché quelque chose dans le sable ? Si c’était le cas, nous mettrions des jours à le trouver. Ce gigantesque jeu de piste m’épuisait et pour en finir au plus vite, je me joignis aux fouilles de Nasty. Après quelques longues minutes qui me parurent interminables, Nasty poussa un cri triomphant. Elle avait trouvé. Deux petites et fines pointes blanches dépassaient du sable. Ce connard avait donc tout prévu, depuis le début et jusqu’à la fin. Au fait, ce sera quand la fin ? Nasty arracha avec rage ce qui était enfoui sous le sable et en fit ressortir deux diapositives.

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Au fait, ce sera quand la fin ?
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Nael Silvano Sala
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MessageSujet: Re: Our dangerous secret. Our dangerous secret. EmptySam 3 Sep - 11:38




Il y a peu de temps, je me souviens avoir vu un reportage à la télévision sur les grands fauves, et plus particulièrement sur le puma. Je me souviens encore mot pour mot d'une phrase que la voix off du documentaire avait prononcé: "Le puma traque sa proie et l'approche par derrière, silencieux". Curieusement, cette phrase collait bien à notre situation. Idylle et moi étions les proies. Celui qui nous pourchassait, le puma. J'essayais de m'enlever de l'esprit l'autre partie de la phrase sur le félin et la chasse. Celle qui disait que le puma était un chasseur né. Qu'il était très rare qu'il rate ses proies et qu'il ne lui suffisait qu'un coup de mâchoire à la base du coup pour achever sa victime. J'espérai de tout mon cœur que ce pervers qui nous suivait n'avait pas autant de points communs avec le fauve que je ne l'imaginais...

« Je crois qu'on a pas affaire à un amateur... » Mon regard dans le sien, Idylle semblait bien d'accord avec moi. J'aurais aimé que ses yeux me disent le contraire, qu'ils me rétorquent "Tu déconnes Nasty, c'est qu'un guignol, il voulait juste s'amuser un peu, mais c'est fini maintenant". Mais se mentir ne servait à rien, il y avait une suite j'en étais certaine, hélas. Idylle scrutait les environs, essayant encore une fois d'apercevoir ne serait-ce qu'un bout de manteau, un mouvement furtif dans l'ombre. Mais quand elle me regarda de nouveau, je sentis le désespoir frissonner dans toute sa personne. Elle allait s'évanouir, elle allait s'évanouir... Elle s'adossa contre le lampadaire. Non s'il te plait Idylle, ne me laisse pas. Si elle tombait, je tombais. Si j'essayais de lutter encore malgré l'angoisse qui me nouait le ventre, c'était parce qu'Idylle tenait bon. Si l'une abandonnait, elle emmenait fatalement l'autre dans sa chute. Pour l'instant, nous tenions bon toutes les deux, mais qui sait pour combien de temps encore ? Un appel des plus inquiétant de la part d'Idylle m'arracha à mes pensées. Elle regardait le bout de papier qui avait atterri quelques minutes plutôt dans mon dos, comme si sa vie en dépendait. Je m'approchai, regardant de plus près la feuille. Trop tourmentées par notre première lecture, nous n'avions pas remarqué que l'encre avait également coulé sur le verso. Idy retourna lentement le papier. In fact Idylle, look in your pocket... Mon Dieu. Je fermai les yeux, essayant de calmer mon cœur qui s'emballait. Cet homme était un monstre. Je m'étais trompé. Il n'était pas puma. Il était pire que puma. Le fauve était violent et traquait ses proies d'une main de maître, mais il ne jouait pas ainsi avec ses victimes comme l'homme le faisait avec nous. Idylle tenta de sortir la chose de sa poche mais elle dû s'y reprendre à deux fois, l'idée qu'il puisse l'avoir touché devait la révulser. Cependant, il était nécessaire que l'on sache ce qu'il y avait dans son jean. Sous mon regard insistant, Idylle finit par sortir un nouveau papier de sa poche. Sans y jeter un coup d’œil, elle le tendit vers moi. « Vas-y, lis le toi. ». Mais je l'ai déjà lu Idylle. Et je ne veux pas te le dire à voix haute, c'est trop pour moi ! J'étais seulement bien obligée... Allez ma grande, fais preuve de courage.Je me raclais la gorge voulant éviter le déraillement de ma voix, ce qui allait être dur puisque j'étais terrorisée. « Mon poids est élevé, mais malgré ma petite taille, des flammes je triomphe. ». Une énigme donc. Je respirai lentement, inspirant tout l'air pur que je pouvais. Une énigme. Nous étions ses petites marionnettes, mais il fallait que nous participions à son jeu nous aussi. « Fils de pute ! Tu t'amuses, hein ? Tu veux jouer avec nous ? Très bien. On va jouer ! » Idylle hurlait, elle était folle de rage contre ce putain de pervers, et elle n'était pas la seule. Je le haïssais, nous le haïssions, mais nous n'allions pas le laisser faire. Profite sale con, tu n'auras pas l'avantage longtemps ! Enfin, il fallait l'espérer du moins. Puisque nous étions obligés de jouer, nous allions le faire. Et gagner. Mais pour cela, il fallait commencer par résoudre l'énigme. Je réfléchissais mais mon cerveau ne réagissait pas très bien à mes demandes. Il était en effet trop rempli de colère et de peur pour faire quoi que ce soit ! Allez calme toi Nasty, calme... « Nasty ! C'est le sable. La réponse c'est le sable ! » Mais oui, le sable ! Je regardais Idylle, avec une force que je n'avais pas eu jusqu'à présent. Oui, nous allions gagner. Je courus de suite vers la plage et me mis à fouiller le sable en espérant que ce salaud n'avait pas enfoui quelque chose trop profond ou trop loin, sinon nous en avions pour des heures... Ou pour des jours. Stop, on ne désespère pas ! Si le mec avait réussi à glisser un papier dans la poche d'Idy, il avait forcément planifié d'enterrer quelque chose dans le sable sur une petite zone, histoire que son jeu ne soit pas trop retardé par nos recherches. Soudain, je sentis quelque chose sous mes doigts. Poussant un cri de victoire, j'arrachai les deux petites pointes blanches qui dépassaient du sable.
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Deux images. La Faucheuse, les escaliers. D'une voix faible je marmonnai un « Excuse moi... » avant de me relever, de me retourner et de vomir. Je n'avais pas pu me retenir, tout ceci était trop affreux. J'avais mal partout, au coeur et au ventre, mais surtout, surtout, c'était à l'intérieur que je souffrais le plus. « Non, non, non, Idylle, tu crois que... On la... Elle est vraiment... ? » Je n'arrivai pas à achever ma phrase. Je pivotai sur moi-même, lui faisant de nouveau face. Elle n'était pas au mieux de sa forme elle non plus. Sa peau était aussi livide qu'un fantôme et c'était le cas de le dire, vu l'explicité des diapositives. Ce qu'il s'était passé il y a trois ans se révélait être encore pire que ce que j'imaginais. C'était épouvantable, paralysant, glaçant. Cela me saisissait de partout, j'avais tellement froid tout d'un coup... C'était déjà assez le bordel dans ma tête, pourquoi fallait-il qu'il y ai CA maintenant ?! POURQUOI ? Je te maudis connard de nous infliger ça, je te maudis ! Puis Idylle prit enfin la parole, après des minutes de silence de sa part. « Il reste quelque chose Nasty... ». Oh non, pitié... A contre-coeur, je regardai le sable et ce que mon amie en dégageait.
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Putain mais il allait pas nous foutre la paix oui ? On avait à peine le temps de se remettre des petites photos que ce mec nous balançait une nouvelle épreuve en pleine figure ! « J'en ai marre... » gémis-je, les larmes au coin de l'oeil. Quelques minutes de silence s'écoulèrent. Dans un soupir, je finis par retrouver l'usage de la parole. « Tu crois qu'il faut y aller ... ? » Idylle me regardait, mélange de oui et de non dans ses yeux. Nous avions cependant commencé le jeu, il fallait être fortes et continuer, mettre de côté les révélations que l'homme nous faisait comprendre. Ce n'était pas l'heure de se lamenter, il fallait en finir avec ce pervers, le vaincre. Idylle en était surement arrivé à la même conclusion puisqu'elle prit la main que je lui tendais, pour l'aider à se relever. J'étais toujours aussi nauséeuse, mais j'essayais tant bien que mal d'oublier les images qui m'avaient tant perturbées pour me concentrer sur cette prochaine étape, les toilettes... Les toilettes ? Quelles toilettes ? Je ne savais même pas qu'il y en avait ici ! Idylle non plus apparemment, car elle restait comme moi, immobile, cherchant surement ces fameux WC. Le mieux était de se diriger vers le parking. Je me mis donc en route, reprenant la main d'Idylle pour me donner un peu de courage. Arrivée sur le bitume, je regardai encore une fois autour de moi. A part les lampadaires, il n'y avait rien sur ce parking. Mon amie pointa soudain son doigt vers la gauche. Je regardai et vis qu'elle me montrait du doigt ce que j'avais toujours pris pour une très grosse pierre encastrée à moitié dans le sable, à moitié sur le bitume et qui pouvait se révéler être nos fameux WC. Emboîtant le pas à Idylle, nous atteignîmes alors cette "pierre" et effectivement, devant l'entrée était écrit sur une pancarte en bois "Toilets". L'entrée était très étroite, un peu glauque les WC... J'hésitai à y aller. Et si le bonhomme nous y attendait et décidait de nous tuer ? Ou peut-être voulait-il nous kidnapper ? Oh et puis zut j'y vais. Je n'étais peut-être pas très prudente, mais je n'avais pas vraiment les idées claires à ce moment là, croyez-moi... Je poussai la porte qui s'ouvrit dans un craquement sinistre. « Prend un bâton, on ne sait jamais... ». J'avais chuchoté mais je savais qu'Idylle m'avait entendu. Je ramassai moi-même un bout de bois présent sur le sol et m'engouffrai dans les toilettes. Il fallait se courber pour entrer, mais heureusement le plafond s'agrandissait ensuite. J'appuyai sur un interrupteur et une lumière blanche éclaira la pièce. Les WC n'étaient pas aussi repoussants que je ne me l'imaginais. Les cabines étaient un peu vieilles et la peinture écaillée certes, mais l'atmosphère qui s'en dégageait n'était pas inquiétante. A pas lents, je m'approchai de la cabine n°2. Je me mis sur le côté avant de balancer un bon coup de poing dans la porte, histoire de ne pas me faire surprendre si quelqu'un était dedans. Mais la cabine était vide, il y avait juste cette boite rouge, comme prévu. « A toi l'honneur Idylle... » chuchotais-je. Cette dernière alla chercher la boite et l'ouvrit doucement devant nous deux. Elle prit les photos dans ses mains et les retourna une par une.
Spoiler:
Je ne pus retenir un cri de surprise. C'était nous ! Nous, mais en plus jeunes ! C'était nous il y a trois ans ! Je regardai Idylle, la bouche entrouverte, complétement abasourdie. WTF, c'était quoi encore ce bordel ? Je pris la lettre et l’ouvris. Les explications étaient forcément dedans...
Dear Idylle and Nasty,
Not too shocked girls ? They aren't nice my pictures ? I'm sure you like it ! Like you ? It's you darlings ! After your flight ! Remember when you ran, ran and ran ... And you're finally arrested, then you've discussed what had happened. Don't worry, I not hear your conversation! But I've taken pictures at the same time you're so sexy, I couldn't resist ! Haha ! Seriously, you were running fast but I had a car, it was convenient to follow you hmm ? After what you have, I thought "why not take a picture?". I had my camera in the car justly, so I zoomed and Hop ! Well, I've had you ! It could serve. In fact, it will serve us now ! Ok so I will explain. These photos, they existing in bigger. They are of poor quality but you still recognize. So, I suggest one thing: Either you help me to do something, or I balance this to the police. It could be trouble, you've seen the previous pictures I suppose ... Well I'll let you think. There's nothing more today, tomorrow I will contact you to determine your answer. Relax well in the meantime.
PS: Idylle, you were right to change your hairstyle, the dye that you had three years ago ... UGLY ! But now, you're a bomb !!! Nasty as for you, I like your outfits now. More ... sexy... ; )

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MessageSujet: Re: Our dangerous secret. Our dangerous secret. EmptyMar 6 Sep - 1:39



Je n’aimais pas les yeux de Nastassia. Je ne les aimais pas parce qu’à chaque fois que je regardais à l’intérieur, je voyais ces escaliers, ce couloir, j’entendais encore ce cri et puis ce silence, trop long, trop lourd. C’est difficile de connaître une fille comme Nasty, une fille en or, comme il en existe peu et de ne pas pouvoir l’appeler quand on a le moral en berne, quand on veut faire les soldes, quand on a envie d’un Mac do. On aimerait, on hésite, nos doigts sont tentés de composer son numéro mais.. non. Non, on ne peut pas parce que ce souvenir est trop fort, trop douloureux, trop présent. Faire comme si de rien n’était serait peut-être la solution me direz-vous, à cela je vous répondrais que ça reviendrait à s’auto flageoler en se persuadant que le fouet n’existe pas. C’était impossible, inimaginable. Le mal était fait, nous l’avions fait et nous devions y faire face chaque fois que nos regards se croisaient. On oublie les après-midi shopping, les fast-food et les cinés ; nous sommes des criminelles et aucun sourire, aucun faux-semblant ne manquera de nous le rappeler. Jamais. Les deux diapositives que Nasty avait arrachées du sable nous arrachaient maintenant le cœur, mais c’est le sien qui finit par se soulever. Dans un murmure à peine audible elle s’excusa et se retourna, la tête penchée vers le sable. Sans laisser passer une seule seconde, je m’empressai de courir vers elle pour tenir ses cheveux entre mes mains. Si j’avais si bien anticipé, c’était parce que j’étais à deux doigts, moi aussi, de gerber de douleur et d’angoisse. J’imaginais déjà ce connard se délectait en silence du spectacle qu’on lui offrait, il venait de gagner sa journée cet enfoiré. Il avait réussi. Je lui tendis un mouchoir de ma poche pour qu’elle s’essuie les lèvres. « Non, non, non, Idylle, tu crois que... On la... Elle est vraiment... ? » Elle ne finirait pas sa phrase ni maintenant ni jamais, je le savais, ces mots étaient trop difficiles à prononcer à voix haute, ils tournaient en boucle dans nos têtes mais n’arriveraient pas à franchir le seuil de nos lèvres. La faucheuse. A première vue ça ne laissait aucun doute, mais comment être vraiment sûr que ce type ne se moquait pas de nous encore une fois ? « Je.. Je sais pas Nasty, j’en sais rien. Ce cri.. et puis plus rien, rien du tout. » Je fermais les yeux et essayer tant bien que mal de me remémorer la scène. On avait peut-être loupé quelque chose, on s’était contenté de fuir, le plus vite possible, le plus loin possible. Je baissai les yeux vers le sable pour éviter son regard, je ne le supportais plus, il faisait trop mal, beaucoup trop. Mais.. Bordel. Quelque chose était encore caché sous les grains de sable qui semblaient si pâles, tout semblait plus terne à présent, incolore, irréel. Je m’accroupis en faisant preuve d’un effort presque surhumain pour garder l’équilibre, ma tête tournait si vite, mes yeux se fermaient de plus en plus et de plus en plus longtemps. J’aurais aimé qu’ils ne se rouvrent pas, pas avant demain. « Il reste quelque chose Nasty.. » Je me relevai en lui faisant partager ma découverte.

Spoiler:

J’enfonçai mes ongles dans la paume de ma main pour retenir mes larmes, pour contenir la rage qui m’envahissait depuis ce foutu post-it et qui ne faisait que s’accroître depuis. « J'en ai marre... » Moi aussi Nasty, moi aussi. De longues minutes s’écoulèrent sans qu’aucune de nous ne prononce le moindre mot, sans qu’aucune de nous ne fasse le moindre geste. Abasourdies, voilà ce qu’on était, de pauvres loques prises au piège, cernées par le diable en personne et le pire dans tout ça, c’est qu’on le méritait, que tout ça fût notre unique et irréversible faute. Après tout, le diable c’était nous. Ce type n’était qu’un messager, il oeuvrait pour le bien. Nous étions les seules coupables, coupables de tout ce que nous subissions depuis ces dernières heures. « Tu crois qu'il faut y aller ... ? » Le son de sa voix faillit m’arracher un sursaut, on s’habitue trop vite au silence. Lentement, je posai mes mains frigorifiées sur chacune de ses joues. « Non seulement on va y aller, mais en plus on va en ressortir. » Mon regard resta planté dans le sien quelques longues secondes avant qu’elle ne soit enfin convaincue. Elle prit ma main et se mit en marche. J’avais beau connaître cette partie de la plage par cœur, aussi loin que je m’en souvienne je n’y avais jamais trouvé de toilettes. Guidée par son instinct, Nastassia m’entraîna vers le parking. Mon regard chercha un moment avant de trouver enfin ce qui pourrait –presque– ressemblait à ce que nous cherchions. Je pointai le doigt dans cette direction et Nasty m’emboîta le pas. Bingo, on y était. Devant la porte close, je sentais son hésitation, je ressentais la même. Elle poussa finalement la porte qui s’ouvrit dans un grincement sordide. Nasty n’était jamais aussi courageuse que quand elle avait peur, je l’avais déjà remarqué il y a trois ans. « Prend un bâton, on ne sait jamais... » Elle n’avait pas tort, Dieu seul savait ce qui nous attendait à l’intérieur. Elle emporta avec elle le seul bâton présent sur le sol, je récupérai alors une pierre qui me semblait bien aiguisée, ça ferait l’affaire. Elle appuya sur l’interrupteur et la lumière blanche me rendit aveugle le temps d’une seconde. L’endroit n’était pas si glauque que je le pensais, mais tout de même bien loin d’être rassurant. D’instinct, elle s’avança vers la deuxième cabine et se planqua contre la fine cloison, histoire de ne pas se faire surprendre par ce qu’elle pourrait y renfermer. D’un coup de poing assuré, elle ouvrit la porte. Cachée de l’autre côté de la porte, je jetai un œil à l’intérieur. Rien. Rien excepté cette intrigante boîte rouge en métal. « A toi l'honneur Idylle... » me chuchota-elle. Après avoir pris une longue et grande inspiration, je m’engouffrai dans l’étroite cabine pour en faire sortir la boîte et la poser sur le lavabo. De toute évidence, ces toilettes n’étaient pas souvent utilisées. Je soulevai doucement le couvercle et y découvrais à l’intérieur ce qui ressemblait à des photos. Nasty issa sa tête au-dessus de mon épaule. Non sans crainte, je retournai ces fameuses photos.

Spoiler:

Un cri de surprise nous échappa au même moment. C’était nous. Sur ces putains de photos, c’était nous, nous il y a trois ans, nous cette maudite nuit. Au fond de la boîte, une lettre nous attendait. Nasty s’en empara et la lut à voix haute.

« Dear Idylle and Nasty,
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Dormez bien ? Connard. J’avais du m’y prendre à deux fois, peut-être même à trois fois pour lire cette foutue lettre. Toutes les deux phrases, je m’arrêtais pour fermer les yeux le temps d’une seconde histoire qu’éventuellement, par je ne sais quel miracle, je me réveille bien au chaud dans mon lit, les yeux cernés par ce qui n’était qu’un simple cauchemar. Qui a dit que les cauchemars ne pouvaient pas être réels ? C’en était trop, j’arrachai la lettre des mains tremblantes de Nasty et la déchira de rage. « Va te faire mettre fils de pute. » Il avait gagné, une fois de plus. Il n’oeuvrait pas pour le bien, il comptait nous faire chanter, s’amuser avec nous pour obtenir ce qu'il voulait, ce que nous finirions bien par découvrir. A vrai dire, je n’étais pas pressée de le savoir. C’était maintenant, maintenant qu’il fallait le dire, c’était maintenant. « On est foutues Nasty, foutues. » Ces mots n’étaient pas anodins, on ne les avait jamais prononcés, pas même cette fameuse nuit. Jamais, mais il fallait se rendre à l’évidence. Tout était foutu, notre secret, notre liberté et nous avec. A moins que.. « Nasty ? Est-ce que t’as un stylo sur toi ? » Elle ne comprenait strictement pas la raison de ma requête mais s’exécuta. Nerveusement, je plongeai la main dans mon sac à la recherche de mon bloc-notes, un sourire narquois accroché à mes lèvres. « Tu vas voir enfoiré.. » AH ! Enfin. Je fis signe à Nasty de se courber de manière à ce que j’utilise son dos pour appui. Je griffonnais sur le papier à une vitesse hallucinante, portée par le stylo je ne réfléchissais plus. Quelques courtes minutes plus tard, je me mettais face à Nasty et lui fit découvrir mon œuvre.

Spoiler:

« Ni maintenant ni jamais. On a promit. » Mon sourire railleur tenait bon et une larme roulait sur ma joue, ce n’était pas de la peur. C’était de l’espoir. Après l’accord de Nasty, je déposai à mon tour ma lettre dans la boîte, la remit à sa place et la referma. Je sortais des w.c à la hâte et hurla tout en riant. « T’as du courrier connard ! »


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MessageSujet: Re: Our dangerous secret. Our dangerous secret. EmptyJeu 22 Sep - 21:48





Je me suis toujours demandé ce que penserait mes frères, mes sœurs, mes parents. Ce qu'ils penseraient s'ils savaient ce qu'il s'était passé ce jour là. J'aurais pu leur dire. J'aurais pu leur en parler trois ans plus tôt, quand j'étais rentrée chez moi, après cette compétition qui avait tourné au drame. Ils m'auraient sans aucun doute couverte. Avec tout l'argent que ma famille possède, me laver de tout soupçons et de tout problème auraient été aussi simple que de claquer des doigts pour eux. En les suppliant un peu, ils auraient même, fait de même pour Idylle. Oui, j'aurais pu... J'aurais dû ? Peut-être. Mais pourriez-vous avouer à vos parents que vous avez fait une énorme connerie, sans doute la plus grosse de toute votre vie ? Auriez-vous le courage d'affronter leur regard ? Auriez-vous la force d'être une déception, peut-être LA déception de la famille ? On pourrait penser que la vie est toujours rose pour une jeune femme comme moi issue d'une famille riche comme le monde. Seulement voila, quand on est la petite dernière d'un clan d'une telle envergure, on a pas le droit à l'erreur. Surtout quand tous vos ainés ont réussi leur avenir ou sont en train de tout faire pour le réussir. Non, faire un faux pas n'est pas possible et pourtant j'en avais fait un, et un beau, s'il vous plait ! Un faux pas non rectifiable, non rattrapable. Et dire que j'étais partie à cette compétition avec l'idée de m'amuser...Ah ! Le destin est tristement drôle n'est-ce pas ? De temps en temps, je regrettais néanmoins de n'avoir pas prévenu mes parents de ce que nous avions fait. Certes, nous ne savions pas ce qu'il s'était réellement passé, nous avions fui avant de savoir, mais j'aurais sans doute dû néanmoins me confier à mon père ou à ma mère. J'aurais peut-être pu éviter ce qui nous arrivé maintenant. J'aurais peut-être évité à Idylle de souffrir plus qu'elle ne souffrait déjà. Je me sentais mal en ressassant tous ces souvenirs, mais savoir qu'Idylle était dans le même état que moi me soulevait encore plus l'estomac. Nous avions peut-être fait l'erreur à deux, mais j'aurais tellement voulu lui épargner ce qu'il se passait maintenant. En demandant à ma famille de me couvrir, ce connard ne serait certainement pas aujourd'hui en train de nous faire du chantage pour arriver à ses fins. Mais encore une fois, qui aurait envie d'affronter le regard déçu de ses parents... ?
C'était à cela que je pensais en lisant la lettre. D'ailleurs, tout tourbillonnait tellement dans ma tête que je dû la relire au moins deux autres fois pour être sûre de bien comprendre, de bien réaliser: Ce salopard nous faisaient chanter ! Et il était sur d'y parvenir, puisque si nous ne coopérions pas, nous pouvions dire adieu à notre jolie petite vie bien tranquille. Même si j'avais cependant des doutes quant à la véracité des diapositives, l'issu finale du jeu ne laissait aucun doute si nous n'allions pas dans le sens de cet homme. Pas besoin de vous la dire j'imagine, vous m'avez comprise... Nous n'avions de plus, aucun moyen de prendre ce guignol à son propre jeu, aucun moyen de le piéger. C'était lui le maitre. Nous avions beau essayé d'arracher les ficelles et de nous rebeller, ils tenaient ses marionnettes d'une main de fer, cette lettre nous le montrait bien... C'était la fin pour nous, Game over Idylle et Nasty. « On est foutues Nasty, foutues. » Oui, j'en ai bien conscience. Après la petite étincelle d'espoir qui avait jailli dans mon cœur un quart d'heure plus tôt, le tourment et la souffrance m'habitaient à nouveau. C'est fou comme une sensation peut vous devenir familière en seulement une journée. Idylle interrompit soudainement mes pensées moroses en me demandant... un stylo. « Pourquoi tu veux un stylo ? Tu veux te percer les veines avec la mine ? On le fait ensemble si tu veux. » lui répondis-je. C'était de l'humour assez noir je l'avoue, mais le désespoir fait sans doute cela; il nous fait dire des choses particulièrement saugrenus... Je m'exécutai néanmoins et lui tendit un stylo trainant dans mon sac. « Tu vas voir enfoiré.. ». Elle avait un bloc-note à la main et un sourire particulièrement narquois aux lèvres. Mais qu'est-ce qu'elle avait en tête ? Elle me fit signe de me courber, voulant s'appuyer sur mon dos pour écrire. Je me penchai donc, et entendit très vite le bruit du stylo courant sur le papier. Idylle écrivait vite, comme si elle était complétement excitée, comme si elle venait d'avoir une idée. Je ne voyais cependant pas laquelle, nous étions foutues, elle l'avait dit elle-même non ? Puis, elle enleva le carnet de mon dos et se mit face à moi en retournant la feuille pour me faire lire.
Spoiler:
« Putain mais OUIII ! Tu es géniale ! » lâchai-je dans un souffle. Je regardai Idylle, les yeux brillants d'excitation, la bouche entrouverte. Cette nana était un pur génie, une maitresse du jeu dans l'âme. Je m'en rendais compte à présent, je m'avouais vaincu trop vite. Contrairement à Idylle, j'avais lâché l'affaire, cru qu'on ne pourrait pas s'en sortir. Mais une nouvelle porte était peut-être en train de s'ouvrir devant nous. L'espace pour y pénétrer était mince, mais nous pouvions arriver à le franchir si nous nous battions. Je me fis une promesse mentale; celle de ne plus abandonner la partie contre celui qui nous poursuivait. « Ni maintenant ni jamais. On a promit. ». Idylle souriait, une larme coulant sur sa joue. Une larme non pas de défaite mais plutôt d'espoir. Oui, je n'abandonnerai plus. Désormais, je ferai tout pour tenter de tenir ma promesse vieille d'il y a trois ans. Et j'allais commencer maintenant. J'hochai la tête, indiquant ainsi à mon amie que j'étais d'accord pour qu'elle remette le bloc-note dans la boite. J'avais hâte que ce salaud revienne chercher la boite et le message... Je n'étais pas la seule apparemment. A peine avait-elle remis le carnet dans la boite rouge qu'Idylle s'empressa de sortir des toilettes tout en hurlant un « T'as du courrier connard ! » joyeux. Je restai à l'entrée des toilettes, la regardant courir sur le sable, souriante. La porte de la victoire s'ouvrait de plus en plus, mais je refusai de me laisser entièrement envahir par la joie d'avoir trouvé comment contrer ce salaud. J'avais de l'espoir mais je restai malgré tout méfiante; Qui sait quel coup tordu pourrait encore nous faire ce malade ? D'ailleurs, en repensant à la brillante et merveilleuse réponse d'Idylle, j'étais en train de me dire que nous ne savions rien sur l'identité de cet inconnu. Étais-ce un homme de quarante, cinquante ans ? Étais-ce un proche de cette fille ? Peut-être même étais-ce... une femme ? Dernière possibilité peu probable vu l'écriture et la façon de parler de l'inconnu, mais peut-être étais-ce encore une ruse de sa part pour nous faire faire fausse route... Soudain, une idée me vint à l'esprit. « Idylle, viens s'il te plait. » Je m'avançai vers elle, séparant les quelques mètres qui nous séparaient. « Et si on dormait... ici, ce soir ? Peut-être pourrions-nous apercevoir cet abruti qui s'amuse avec nous... ». Je m'interrompis quelques instants avant de reprendre d'une voix un peu plus assurée. « Le mieux serait de dormir dans ta voiture. J'ai vu l'autre fois que tu y gardais des couvertures, on sera plus alertes et à l'aise si on est pas frigorifiées. Et puis je crois que t'as une chaine en fer dans ton coffre aussi, non ? Si on se fait attaquer, ça pourrait toujours servir... ». Je frissonnai sur cette dernière parole, peu réjouissante. C'était l'un des points négatifs de mon idée que je n'avais pas réussi à résoudre: et si l'on se faisait attaquer ? Bon ok, on avait a priori une chaine pour nous défendre, mais si notre agresseur avait un flingue, la partie tournerait vite à notre désavantage. Seulement, je me disais que nous risquions notre vie à chaque seconde depuis que ce connard avait commencé à nous harceler. Alors que nous soyons dans une voiture ou une maison, si notre adversaire cherchait à nous tuer, il le ferait, quelle que soit l'endroit où nous serions. J'attendis donc la réponse d'Idylle, regardant le soleil commençant à se coucher sur la mer. Elle finit par me donner son accord. Je retournai ma tête vers elle pour lui sourire. Nous allions tirer cette histoire au clair cette nuit. Une bonne fois pour toute.


LA NUIT.

« Putain, heureusement que t'avais des couvertures hein... ». La nuit était froide et même avec cette protection sur moi, j'avais la chair de poule. Je pris mon portable, regardant l'heure. Vingt-trois heures pile. Cela faisait déjà un bon moment que nous attendions. Nous avions déplacé la voiture, de sorte à ce que nous puissions voir l'entrée des toilettes sans pour autant nous montrer. Puis nous avions échangé quelques banalités sur les cours, notre vie en général. Le silence avait cependant vite interrompit cette conversation. Dur de penser à vos dernières fêtes, vos derniers examens, quand vous êtes dans une voiture éclairée à la seule lueur des lampadaires, en train d'essayer d'apercevoir un fou furieux qui vous veut du mal. J'avais d'ailleurs encore du mal à croire que j'avais vraiment vécu cette journée. Notre situation était bien trop irréelle, bien trop... « Idylle, écoute ! » chuchotai-je brusquement. Je tendis l'oreille, tout en mettant un doigt devant ma bouche, faisant signe à Idylle de ne plus faire un bruit. J'avais entendu comme un frottement. Peut-être devenais-je parano ? Mais non ! Ça recommençait ! « T'entends ? » murmurais-je à l'intention de mon amie. Elle entendait, aux aguets, comme moi. Soudain je distinguais une ombre qui s'apprêtait à entrer dans les toilettes. « Merde ! » Je me mordais la lèvre inférieure pour bloquer mes cris qui menaçaient de détruire notre discrétion. « On fait quoi... ? » Maintenant que nous étions sur le point de découvrir qui se cachait derrière tout ça, je n'étais plus très sûre d'en avoir envie. J'avais peur. Peur pour ma vie, pour celle d'Idylle. On fait quoi ?! Appelez au 415-222-612 si vous avez une réponse s'il vous plait. C'est urgent...

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Augusto P. Da Volpedo
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