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[UK] Happy Birthday, son

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MessageSujet: [UK] Happy Birthday, son [UK] Happy Birthday, son EmptyMer 9 Oct - 21:39

Happy Birthday, son
Kenzo & William



Jeudi 24 octobre 2013

Cela faisait déjà plusieurs semaines que je n’avais pas adressé la parole ni à Noah, ni à Kenzo. Pour des raisons totalement différentes, soit dit en passant, même si elles se rejoignaient dans le fond. Mon petit frère m’avait menti, m’avait si longtemps fait des sermons sur mon comportement alors qu’il agissait aussi mal. Et pour cela, j’avalais difficilement la pilule. Lors de mon retour à Berkeley, et donc de nos retrouvailles, je m’étais senti particulièrement minable de n’avoir donné aucun signe de vie. Il m’en avait voulu. Aujourd’hui, nos relations s’étaient améliorées, du moins jusqu’à ce qu’il décide de me jouer le même tour. Quelque soit ces raisons qu’il pensait valable, je m’en fichais. Les faits étaient là. Il était bien loin celui qui savait me donner des leçons. Fais ce que je dis, pas ce que je fais. Minable. Je lui en voulais à un point qu’il ne soupçonnait certainement pas. Et juste avant cette altercation, c’était mon fils que je m’étais mis à dos. Je me savais négligeant envers lui. Je n’étais certainement pas le père rêvé, pour ne pas dire le pire de tous. Mais avais-je choisi d’apprendre l’existence de mon enfant après vingt ans ? Non. Comme lui n’avait pas choisi d’avoir un géniteur aussi pathétique que moi. Dans le fond, personne n’était gagnant. Je n’avais même pas pris la peine de le rappeler. Je restais comme toujours dans mon coin, lorsque quelque chose m’affectait. Si ne pas étaler ses problèmes à qui veut bien les entendre, restait une qualité à mes yeux, j’agissais tellement dans l’extrême que ça terminait en profond défaut. J’étais conscient que Kenzo m’en voulait pour mes absences répétées, mon manque d’investissement dans ce qui ressemblait de très loin à une relation père-fils, ou bien pour mes paroles blessantes. Le fait est que je n’avais pas non plus aimé la tournure de son comportement. Probablement parce qu’il ressemblait de trop près au mien.

Quoi qu’il en soit, je souhaitais rattraper le coup. Lors de l’une de nos discussions, il y a plusieurs mois de cela, il avait glissé une information primordiale : il était né le 24 octobre 1991. Non, je ne l’avais pas oublié, même si lui devait croire le contraire. Nous étions jeudi. Les cours venaient de débuter et pour cause, l’immense horloge du hall d’entrée n’affichait que 8h45. C’est en me renseignant sur l’emploi du temps de mon fils que je découvrais qu’il ne commençait qu’à 9h00. Probablement devait-il déjà être dans le bâtiment de son premier cours. Je ressortais donc du secrétariat, sous le regard aiguisée des deux jeunes femmes qui le tenait. Dehors, le froid commence sérieusement à s’installer. N’est-il pas censé toujours faire beau en Californie ? C’est d’ailleurs la raison pour laquelle j’ai noué une écharpe autour de mon cou et enfilé une veste assortie à mes vêtements, dans une classe typiquement british. Je ressors pour me diriger vers le département d’Histoire. Si je suis le professeur d’Histoire Contemporaine de Kenzo, des collègues sont spécialisés dans différentes périodes. Son premier cours sera donc Histoire Ancienne. Je ne prends pas beaucoup de temps pour traverser l’allée qui me sépare du bâtiment vers lequel je me dirige. En entrant dans le hall, peu d’étudiants sont présents. Certains profitent de la machine à café à disposition afin de se réveiller, tandis que d’autres discutent entre eux, éparpillés un peu partout. Là, mes yeux aciers balayent l’endroit et Kenzo ne tarde pas à entrer dans mon champ de vision.

Il est là, près d’un mur, faisant face à une jeune femme. Leur proximité laisse suggérer qu’ils sont plus que des amis. Cependant, je ne la connais pas. Je l’ai simplement vu à quelques reprises au bras de mon fils. Il n’a jamais eu le temps de me parler d’elle et c’est à ce moment précis que j’ai l’impression de me prendre une gifle en pleine figure. Je suis vraiment un père monstrueux. Je chasse cependant rapidement cette pensée de mon esprit. Je dois me dépêcher avant que la sonnerie ne retentisse à 9h00. Je prends donc mon courage à deux mains et me dirige vers le couple qui échange un baiser. C’est alors que je décide de me racler la gorge afin de signaler ma présence. Si j’ai l’impression que Kenzo me lance un regard noir, je n’y prête pas réellement attention. Jusqu’ici, les mains dans le dos, je cache ce qui semble être un cadeau d’anniversaire. Ou plutôt un gâteau. Bon d’accord, il ne s’agit que d’un muffin. C’est plus facile à transporter, et il paraît que c’est mignon comme attention. Je le présente donc à mon fils, désormais âgé de vingt-deux ans. Sur la pâtisserie, j’ai planté une unique bougie que j’allume dés à présent avec mon briquet. Je lève timidement les yeux vers lui, avant d’hocher la tête vers sa petite-amie en guise de salutation. Ne perdons pas notre politesse. Je semble désolé. En fait, je le suis.

- Joyeux anniversaire.

Non, je n’ai pas oublié la date. Je glisse ma main dans mes cheveux, signe que je reste assez anxieux. Je ne suis pas du genre à faire de telles démonstrations d’affection. Mais je peux bien faire un effort pour me faire pardonner, et notamment pour son anniversaire. Finalement je récupère une enveloppe dans la poche arrière de mon jeans. Une enveloppe kraft dans laquelle se trouvent deux billets d’avion, aller-retour pour Manchester, par la compagnie United Airlines. Il comprendra d’ailleurs très rapidement ce que cela signifie, je souhaite le présenter à ses grands-parents. Non Kenzo, tu n’es pas inexistant. Et s’il fait attention aux dates, en admettant également qu’il soit d’accord pour faire ce voyage, il aura tout juste le temps d’aller préparer sa valise car l’avion décollera en début de soirée pour une durée de treize heures.
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MessageSujet: Re: [UK] Happy Birthday, son [UK] Happy Birthday, son EmptyVen 11 Oct - 19:07



C'est un baiser dans le cou de Meleya qui me réveille en me soufflant un joyeux anniversaire dans l'oreille. Je souris en coin, les yeux fermés, et je me tourne dans le lit pour la rapprocher de moi dans l'optique d'un simple câlin de réveil... Bon, faux, je veux mon premier cadeau d'anniversaire tout de suite et les mains baladeuses que je promène sur son corps de déesse ne sont pas étrangères à ce souhait. De baiser en caresse, nous en venons à nous offrir l'un à l'autre en profitant du sommeil de Charlie tant que nous le pouvons encore. Ce n'est que lorsque le cri perçant de l'extase s'échappe des lèvres de la jeune femme que nous nous lâchons enfin, épuisés mais repus. Mon regard fatigué est néanmoins ravi, il n'y a pas mieux pour démarrer la journée. En entendant le bébé geindre, nous décidons de nous lever pour de bon, m'amusant de voir ma petite-amie avoir les jambes encore flageolantes. Kenzo, ou la fierté incarnée lorsqu'il voit son amante troublée au point de marcher d'une manière peu assurée. Je l'aide autant que possible pour s'occuper du fiston puis après s'être lavés et avoir pris le petit-déjeuner, nous nous habillons. Je jette un œil à mon téléphone, j'ai déjà quelques textos, comme un de Noah. Je souris légèrement, décidant de répondre plus tard. Avec la famille, c'est devenu plus compliqué ces derniers temps. Si je ne tiens rigueur de rien à mon oncle qui fait de son mieux pour arranger les choses malgré la situation, je suis toujours remonté contre mon père. Enfin, est-ce bien légitime de l'appeler ainsi ? La dernière fois que je l'ai vu, il m'a renvoyé l'impression de n'être qu'un messager, un postier qui doit lui apporter des réponses et rien d'autre. Les mots qu'il a employé à mon égard m'ont profondément choqué au point que pour la première fois, je m'étais mis en colère. C'est rarissime, j'ai horreur de ça, mais il en allait de mon honneur. Après avoir mis les points sur les i à un homme qui n'est pas habitué à ce qu'on lui parle sur ce ton, j'ai claqué la porte. Depuis, aucune nouvelle. Par conséquent, pour ne pas ruminer, je m'efforce de ne pas y penser, de me dire que c'était encore une fois un idéal impossible à atteindre, de vouloir une vraie famille, un père que je n'ai jamais vraiment eu. Il me donne l'impression de ne pas s'intéresser à moi, que je sois toujours celui qui doit faire le premier pas dans chaque situation. Dans l'absolu, ça ne m'embête pas, mais en l'entendant m'insulter et se servir de moi comme il l'avait fait, j'ai eu l'impression d'avoir parlé dans le vide à un homme égoïste qui se moque allègrement de ce que je peux ressentir. C'est donc dans cet état d'esprit un peu troublé que Meleya et moi prenons la route de la fac après avoir déposé Charlie à une assistante maternelle dans l'une des meilleures crèches de la ville, faute de pouvoir nous en occuper avant ce midi pendant notre pause. Main dans la main, elle m'accompagne à mon premier cours d'histoire antique, un cours sur l'archéologie sous-marine. Mes mains s'arriment aux hanches de la Bulgare alors que mes lèvres capturent les siennes dans une étreinte très tendre. Quand j'entends un raclement de gorge à côté de nous, je soupire. On n'interrompt pas Kenzo en plein roulage de patin avec sa copine, c'est dangereux. Quand je croise le regard acier de William, j'entrouvre la bouche, interloqué. Je me suis trompé ? C'est un cours d'histoire contemporaine ? Pourtant, j'ai pris soin de sécher tous ses cours pour ne pas le voir ! Je lui adresse un vif regard mauvais pour lui faire comprendre de nous laisser tranquilles, mais il sort un gâteau bizarre de derrière son dos avec une bougie qu'il allume devant moi. Je fronce les sourcils. Joyeux anniversaire ? Il s'en souvient ? Il a dû mettre une alarme sur son téléphone. Néanmoins, comme je n'arrive jamais à être rancunier, il marque des points. Pourquoi est-ce que je prends soin de ne pas le voir ? Parce que je me connais suffisamment pour savoir qu'à l'instant où il va me fixer avec ses grands yeux bleu, je vais me mettre à regretter ma conduite et foncer dans ses bras pour m'excuser, alors que c'est à lui de le faire. Je n'aime pas être fâché : une semaine, c'est donc officiellement mon record pour bouder. La bougie brûle devant moi et, pourtant, je ne vois pas où il veut en venir. "Je... J'suis censé faire quoi, là ?" Aussi surprenant que cela puisse paraître aux occidentaux, on ne m'a jamais fêté mon anniversaire avec ça, les coutumes sont très différentes en Inde ou au Pakistan. Meleya me chuchote qu'on doit souffler la bougie. Je recule la tête, un peu surpris. "Elles sont bizarres, vos traditions." Je m'exécute donc et souffle la bougie alors que Meleya m'adresse un dernier baiser avant de filer pour son propre cours. Ne reste donc plus que mon père et moi. Il est gêné. Je lutte intérieurement pour ne pas le serrer dans mes bras tout de suite, alors le gâteau termine dans ma main. "Merci." répondis-je sobrement. Je sens la pâtisserie, suspicieux. Je n'en ai jamais mangé. Ça sent la vanille. Je mords une fois dedans et je m'étonne du goût que ça a. Délicieux. J'attrape également l'enveloppe qu'il me tend et, pour éviter de faire tomber quelque chose, je fourre le reste du muffin dans ma bouche. Ça n'a rien d'élégant ou de "british", mais c'est pratique. À l'intérieur, je vois des billets d'avion pour... Manchester. "Ch'est où Manchester ?" demandai-je, la bouche pleine. Autant je suis bon en Histoire, autant la géographie occidentale, c'est une catastrophe. Je vois deux billets d'avion, pour lui et moi, donc ? N'ayant donc pas encore compris sa démarche - rien de surprenant - je remets les billets dans l'enveloppe. "Je peux savoir pourquoi tu fais ça ? Tu as décidé de faire comme si rien ne s'était passé ?" Allez, dis-le. Dis-le que tu t'excuse... avant que je ne craque en premier.
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MessageSujet: Re: [UK] Happy Birthday, son [UK] Happy Birthday, son EmptyMar 15 Oct - 21:42

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Kenzo & William



Le regard mauvais que vient de me lancer Kenzo ne passe pas inaperçu. Je suis conscient qu’il m’en veut, même si je le pensais moins rancunier. Pour ma part, je le suis profondément. Si des excuses et des actes ne sont pas fait, je peux en vouloir à mon interlocuteur jusqu’à la fin de mes jours. Preuve en était avec mon père. Une certaine haine qui avait perduré pendant quelques décennies. Et si je ne l’avais pas revu depuis plus de vingt ans, nous ne nous étions visiblement rien pardonnés. Du moins jusqu’à ce que nous fassions l’effort de laisser la tension exploser pour finalement arranger les choses. Oui, car en plus d’être rancunier, les discussions ne sont pas mon point fort. Cela est souvent synonyme d’émotions. Assez d’arguments, donc, pour que je les évite si possible. J’ai toujours préféré utiliser mes poings, pour bien souligner ma grande gueule et ma virilité. Après, effectivement, c’est loin d’être une qualité.

Pourtant, je ne me démonte pas. Hors de question. J’ai bien trop de dignité pour m’écraser devant quelqu’un, quelque soit son statut. C’est à ce moment précis que j’allume la bougie que je viens de déposer sur le muffin. Et là, une vérité s’abat dans ma figure : j’oublie souvent que Kenzo ne connait pas nos us et coutumes. Ca nous paraît tellement évident nous les occidentaux, que nous sommes parfois persuadés être les rois du monde, ceux qui dominent, ceux qui ont raison aussi bien sur les croyances que sur les mœurs. Oui, nous sommes des ingrats et certainement l’une des populations les plus détestables sur Terre. Quoi qu’il en soit, c’est sa petite amie qui vient chuchoter à son oreille ce qu’il doit faire. La réponse de mon fils est sans appel. Il trouve cette tradition bizarre. Dans le fond, il ne doit pas avoir tord. D’où venait-elle d’ailleurs ? Kenzo finit néanmoins par souffler sa bougie. Il a oublié de faire un vœu. Tant pis, il en fera un lorsqu’il soufflera celles du gâteau de ses grands-parents. Et lorsqu’il s’agit de goûter la pâtisserie, il semble sceptique, comme le jour où je lui avais tendu de la nourriture chinoise. En espérant que cette fois-ci, il préfère.

Ca semble d’ailleurs être le cas puisqu’il engouffre le muffin dans sa bouche pour récupérer l’enveloppe. Heureusement, entre temps, j’ai récupéré la bougie, auquel cas elle aurait déjà finit dans son estomac. Non, ça, ça ne se mange pas. Ses yeux se déposent sur les billets d’avion. Je m’attends à une réaction positive ou négative. Mais certainement pas à ce qu’il me demande la bouche pleine où se situe Manchester. Si nous avions été dans un manga, sans nul doute une goutte serait apparue sur mon front pour souligner mon exaspération. Self Control. Il va falloir que je lui fasse un cours de géographie. D’urgence.

- Manchester se situe en Angleterre. L’Angleterre, au nord de l’Europe. L’Europe, c’est le continent à l’Est des Etats-Unis. Et les Etats-Unis…

D’accord, j’ai mal caché mon exaspération. Je n’ai jamais été l’homme le plus agréable. Pour la gentillesse, on peut s’en procurer chez moi à petites doses, à de rares moments. Si vous souhaitez en découvrir une mine entière, mieux vaut aller voir Noah. Quoi qu’il en soit, je finis par me taire et je l’observe. Mon visage se fait davantage sérieux lorsque j’entends sa question. Je reste un moment silencieux. Il souhaite des excuses. Mais William Clives ne s’excuse que rarement, même s’il sait qu’il est en tord. Soudain, je prends une longue bouffée d’air, avant de lâcher dans un soupir :

- Je suis désolé de m’être mal comporté avec toi. Sincèrement.

Le soupir n’a rien à voir avec un quelconque manque de sincérité, bien au contraire. Il me coûte juste énormément de demander le pardon. Je suis pourtant conscient avoir mal agi avec Kenzo. Pourtant, lorsque je m’excuse, j’ai l’impression que les mots sonnent faux en sortant de ma bouche, un peu comme les « Je t’aime ». Finalement je repose mon regard sur les billets d’avion.

- J’aimerais que tu viennes avec moi à Manchester. Tes grands parents habitent près de là-bas, dans le Derbyshire. J’aimerais te présenter officiellement à eux. Malheureusement, tu as fais leur rencontre dans de mauvaises circonstances. Leur dire que j’avais un fils n’était certainement pas le moment rêvé puisqu’on pensait enterrer Noah.

Le simple fait de prononcer son prénom m’énerve. Quel petit con !

- Et puis, ça sera l’occasion de te faire découvrir le pays de tes origines paternelles.

Et surtout, j’espère que tu accepteras ce voyage entre père et fils car pour une fois, je fais le premier pas, alors ne me coupe pas dans mon élan.

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MessageSujet: Re: [UK] Happy Birthday, son [UK] Happy Birthday, son EmptyDim 20 Oct - 18:17



Je mâche cette étrange pâtisserie dont j'ignore toujours le nom avec un appétit curieux, ressentant du chocolat dedans. Quoiqu'il en soit, souffler une bougie est déjà loin de mes pensées premières car, sans avoir compris l'intérêt ou la symbolique, je me concentre sur les billets d'avion. Manchester. C'est une ville proche d'ici, c'est ça ? Alors pourquoi on prend l'avion pour y aller ? Non, visiblement, ça a l'air plus loin que ça. J'hoche la tête avec un air intéressé en apprenant que c'est en Angleterre... Au nord de l'Europe. À l'est des...  "Ouais, j'ai compris l'idée, c'est bon. Merci." Réponse tout à fait aimable, sans aucun sous-entendu condescendant, et pour cause : je n'ai pas compris qu'il cherchait à se montrer sarcastique, juste qu'il voulait se donner la peine d'être très précis pour m'aider à mieux comprendre. Rappelons que si je suis britannique par le patrimoine génétique paternel, je suis encore très loin d'en avoir l'humour, les manières et encore beaucoup de choses. Je gobe tout au premier degré. Certains trouvent ça charmant, d'autres naïf. Ma main à couper que mon père se trouve dans la seconde catégorie, d'autant plus que toutes ses blagues cyniques tombent à l'eau. Ça doit le frustrer, le pauvre. Enfin, il comprend où je veux en venir. Un gâteau, une bougie, des billets d'avion... C'est pas de ça que je veux. C'est plus important que ça, mais aussi plus difficile à sortir pour un homme aussi orgueilleux par nature. Je croise les bras sur mon torse et j'attends, patient. Pour une fois. Une inspiration, j'arque un sourcil et enfin, les mots tant désirés finissent par sortir. J'attends dix secondes et enfin, un sourire commence gentiment à s'emparer de mes lèvres fines quand il explique la raison pour laquelle il veut m'emmener dans ce coin précis de l'Angleterre : rencontrer mes grands-parents. Avec lui. Après des excuses. J'attends qu'il ait terminé et sans signe avant-coureur, je fais un pas vers lui pour le serrer dans mes bras. Inutile de se soucier de son consentement, il m'aurait repoussé si je lui avais demandé avant. Je le garde donc contre moi et je ferme les yeux en gardant ce sourire sur mes lèvres. "Merci beaucoup. Ça, c'est un cadeau qui veut dire quelque chose... et je ne parle pas que des billets." Les excuses ne sont pas matérielles, mais elles ont autant de valeur à mes yeux quand on sait à quel point il n'est pas du genre à s'abaisser à reconnaître ses torts, même s'il en a conscience. Trop occupé à l'avoir contre moi pour rattraper ces heures affreuses où je me suis forcé à lui en vouloir tant la rancune n'est pas naturelle à mes yeux, je ne fais pas attention à l'amphithéâtre qui peut admirer les émouvantes retrouvailles du paternel Clives avec son fils. Le pudique et indiscutablement froid professeur Clives qui se retrouve en hug avec son grand garçon... Vision touchante et source de moqueries pour les étudiants qui s'esclaffent de voir leur bourreau dans une telle situation gênante pour son image du parfait gentleman enfoiré. Je me détache de lui puis, comble du luxe, je dépose un baiser sur sa joue légèrement barbue. Je ne l'appelle pas encore papa, mais ce côté tactile montre bien que j'ai déjà tout oublié de notre querelle. Quelques pas me mènent à l'entrée de l'amphithéâtre où je m'adresse à la cantonade. "J'viens pas aujourd'hui, j'ai d'autres choses à faire. Je vais voyager ! - Monsieur Clives-Barkha, les vacances spontanées ne sont pas un motif suffisant pour vous dispenser d'un cours. - Si. Parce que j'suis président. Et en plus, j'suis beau. Et puis c'est mon anniversaire... Donc ça fait vingt-deux ans que c'est de sa faute à lui si aujourd'hui, j'ai le droit de faire ce que je veux." lançai-je avec aplomb en désignant William du doigt. J'ai encore un peu de mal à assimiler le fait qu'être beau, populaire et président de confrérie ne dispense pas de tout... ou alors, j'en fais un peu exprès, au choix. Les étudiants ricanent et sans attendre la réponse de la prof, sidérée, je claque la porte et j'enfonce mes mains dans mes poches, comme si rien ne s'était passé. Appelez ça du culot, j'appelle ça plutôt du talent. Nous marchons ensemble dans les couloirs extérieurs, ouverts sur le parc et à la fraîcheur automnale. J'ai déjà revêtu un pull afghan avec un pantalon sombre qui élance ma silhouette, une écharpe autour du cou et une veste. Le style, ou la passion qui me taraude depuis que j'ai les moyens de m'acheter de vrais vêtements grâce à mes parents adoptifs. Mélange élégant entre la mode orientale et le style britannique, les têtes se tournent sur mon passage, et c'est précisément fait pour. Mon père ne sait pas encore que j'ai démarré un cursus de stylisme depuis la rentrée, de même qu'on m'a engagé comme mannequin depuis la fin de l'été. On a beaucoup de choses à rattraper, tous les deux. "Je vais aller préparer mes affaires, je vais en avoir pour un bout de temps. Il va falloir que je m'organise aussi avec Meleya, sinon ça va être très compliqué à la maison." Est-ce que c'est le moment de dire à mon père que ça va faire un peu moins de trois semaines qu'il est officiellement grand-père ? J'ai adopté le nouveau-né de Meleya, et même s'il n'est pas biologiquement le mien, nous tenions à ce qu'il le soit légalement. Tous les deux. "Tu veux venir avec moi ou bien tu vas préparer tes affaires aussi ? Noah vient avec nous ?" Oups, je crois que j'ai dit le nom tabou. Vu la tête qu'il affiche, ça va toujours aussi mal entre eux. "Ça lui ferait peut-être plaisir aussi, même si j'ai envie de passer du temps avec toi." risquai-je en le regardant avec douceur.
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MessageSujet: Re: [UK] Happy Birthday, son [UK] Happy Birthday, son EmptyMar 29 Oct - 0:16

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Kenzo & William




Si je suis heureux de voir que ce cadeau plaît à ce point à Kenzo, je me retrouve quelqu’un peu frustré lorsqu’il s’approche de moi pour m’enlacer. D’une part, je ne suis pas tactile. A part avec les femmes et c’est dans un but bien précis. D’autre part, je suis pudique, alors un câlin, c’est déjà difficile, mais devant tout le monde, ça me gêne à un point immense. J’ai l’impression d’être un chat que l’on vient de jeter dans un bassin d’eau froide. Totalement crispé, je n’arrive même pas à le repousser. Je ne réponds pas non plus à son étreinte. N’en demande pas trop non plus, je ne peux pas être le père parfait d’une minute à l’autre… Et le comble, c’est qu’il ose m’embrasser sur la joue. Seconde douche froide. Si les étudiants sont déjà entrés dans l’amphithéâtre, les grandes portes sont restées ouvertes sur nous. J’entends quelques rires qui nous sont destinés. Je crois mourir. Ma réputation est fichue. Je n’ai plus qu’à faire exclure deux ou trois élèves pour avoir osé croiser mon regard, uniquement pour me redonner une image de Beautiful Bastard.

Lorsqu’il s’avance dans l’amphithéâtre afin de décréter qu’il manquerait le cours sous des prétextes tels que « Je suis beau, président de confrérie et je viens d’avoir vingt-deux ans », je couvre mon visage d’une main, parfaitement exaspéré. Quand comprendra-t-il qu’avoir une belle gueule ne lui donne pas tous les droits ? Quand tous les regards se posent sur moi, je hausse les sourcils pour traduire le fait que je n’étais nullement responsable de sa personnalité. Après tout, je n’ai pas eu le temps de l’éduquer.

Nous nous dirigeons ensemble à l’extérieur du département d’Histoire afin de sortir du campus. Les mains dans les poches de mon pantalon de costume, j’avance à ses côtés. Pour ma part, préparer ma valise ne me prendra que cinq minutes à tout cassé. J’ai toujours appris à voyager léger. Heureusement d’ailleurs, lorsque l’on est un agent des forces spéciales d’un pays. Cependant, sa remarque concernant sa petite amie me fait tiquer. Comment ça à la maison ? Ah, parce qu’ils vivent ensemble ? Cette première information me choque, notamment car je ne le savais pas. Je n’irais pas lui jeter la pierre, je n’ai pas réellement pris de nouvelles. Mais pourquoi serait-ce compliqué chez eux ? N’est-elle pas capable de passer quelques jours toute seule ? Etrange…

Je n’ai cependant pas le temps d’en demander davantage que Kenzo met le sujet « Noah » sur le tapis. Non, il est hors de question que celui qui me sert de petit-frère nous accompagne en Angleterre. Il était certainement l’une des personnes que je ne désirais absolument pas voir. Ma mère aussi probablement, en vue de la réaction qu’elle avait eu envers lui en apprenant sa « résurrection » inattendue. Noah, c’est du passé. Je ne veux plus en entendre parler. Je suis quelqu’un de très rancunier.

- Non, Kenzo. Il ne viendra pas. Et inutile d’insister. J’ai tout sauf envie de le voir, donc encore moins de partager un séjour avec lui.

Sujet sensible, bonjour ! Par mes paroles sévères, je tente de faire comprendre à Kenzo que je ne souhaite pas m’étendre sur le sujet. Il s’agit aujourd’hui de son anniversaire et nous nous apprêtons à prendre l’avion pour que je le présente au reste de ma famille. De premières vacances père-fils. Donc si nous pouvions éviter de nous prendre la tête au sujet de Noah, ce serait préférable. Cependant, je le suis. Autant que je l’accompagne à faire sa valise puisqu’il sera probablement plus long que moi.

Nous allons donc jusque chez Kenzo. Je n’ai d’ailleurs pas encore eu l’occasion de voir où il habitait. Et ce à quoi je ne m’attendais absolument pas, c’était que dans quelques minutes, je verrais des objets pour nourrisson. En attendant, je demandais, parfaitement innocent.

- Pourquoi ce serait compliqué avec ta petite amie si tu viens en Angleterre ? Elle ne peut déjà plus se passer de toi ?


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MessageSujet: Re: [UK] Happy Birthday, son [UK] Happy Birthday, son EmptyJeu 31 Oct - 22:03



Je n'ai pas une seule fois prêté attention à la gêne de William vis-à-vis de la manière très affectueuse avec laquelle je l'ai remercié pour ce cadeau. Il n'est pas tactile pour deux sous, c'est donc pour ça qu'il paraît préférable de prendre soi-même les devants au lieu d'attendre la moindre petite forme de rapprochement physique avec lui. Si j'avais une poitrine, un vagin et un ADN différent, ça irait sans doute mieux, mais tant pis, on fera sans. Nous partons vers l'extérieur du campus en proie à des températures fraîches, mais que je juge bien plus supportables que celles des montagnes pakistanaises ou du froid mordant de Dharavi. Ici, la proximité de la mer rend l'atmosphère plus douce, même en automne et en hiver. Quand j'en croise qui grelottent avec deux couches de vêtements, ça m'amuse plus qu'autre chose. Tandis que j'essaie de récapituler dans ma tête ce que je vais devoir emmener comme vêtements là-bas, j'ai l'audace de poser une question qui fâche et mettre les deux pieds dans le plat pour mettre le paternel en colère. Ce genre de colère froide, calme, placide. C'est un spécialiste, pour ça. Sauf quand il se laisse envahir par une pulsion coléreuse où, là, mieux vaut ne pas se trouver en face. Je soupire en surveillant le trafic dans le rétroviseur, son refus ne m'étonne pas trop. "T'es rancunier, toi." Simple constat d'une évidence rare, j'en conviens. Mais il s'agit moins d'un constat que d'une manière de déplorer ce trait de caractère. "J'ai jamais compris l'intérêt que les gens ont d'en vouloir pendant des siècles aux gens qu'ils aiment quoiqu'il arrive. Tu sais, dans deux ou trois jours, j'aurais bien fini par céder et je t'aurais pardonné, avec ou sans ce cadeau." Stratégiquement, ce n'est pas forcément le genre de chose à dire, si jamais il le retient pour les prochaines fois, mais j'espère pour lui qu'il retiendra avant tout qu'à défaut d'être un père Bisounours, je ne tolère pas qu'il me manque de respect lorsque je fais des pieds et des mains pour lui paraître le plus agréable et ouvert possible. À ma place, rares seraient ceux à avoir pu encaisser son caractère pudique et peu démonstratif sans craquer avant. "C'est un truc d'occidental, ça, la rancune. C'est du gâchis, du temps perdu. Quand t'as une famille qui t'aime, t'essaie de faire en sorte que ça se passe bien. Il t'a pardonné, lui." Qui a été le premier à disparaître de la surface, pour deux décennies entières ? William. Et avec le temps, il a réintégré le cercle familial, en grande partie grâce aux efforts de Noah. De mon côté, la famille n'a pas été un sujet très heureux, au cours de ma vie, c'est la raison pour laquelle j'avais beaucoup de mal à voir les deux hommes qui la forment se déchirer pour si peu. William n'était pas dans cette base russe où on m'a traité comme un cobaye. Il n'a pas vu Noah pleurer en voulant me sauver la vie. Ce sont des choses qui vous marquent à jamais. Quoiqu'il en soit, je note dans un coin de ma tête que je vais trouver un moyen d'inviter Noah quoiqu'il arrive, que ça plaise ou pas. J'ai mis un temps infini à retrouver une vraie famille hors de question que je laisse une rancune s'installer et pourrir les relations. Je me gare devant la grande villa de Meleya. Depuis que nous sommes ensemble, je dors moins souvent au pavillon de confrérie. À moins qu'elle n'y vienne avec Charlie, si ce n'est pas moi qui vais dormir avec elle chez les Alphas. La question de William m'arrache un sourire fier. "Pourquoi ça t'étonne ? Quand t'as goûté à Kenzo au moins une fois, tu ne peux plus t'en passer." True story. Je ferme les portes de l'Aston Martin puis je cherche les clefs de la porte d'entrée dans ma sacoche en cuir. "Non, en réalité, c'est un peu plus compliqué que ça, tu vas voir... Mais elles sont où ces clefs, je ne les trouve jamais !" J'étouffe un juron en arabe puis je mets enfin la main dessus. Une fois la porte ouverte, je l'invite à rentrer en premier puis je referme derrière. La maison peut paraître impressionnante, mais elle se fond dans la masse des autres bâtisses californiennes. Après tout, quand on sait que Meleya fait partie de la très haute société bulgare et est appelée à servir politiquement son pays, on comprend vite qu'elle ne soit pas du genre à habiter dans un taudis. Ça m'a changé, d'ailleurs. Je marche jusqu'au salon où un homme que je connais bien est en train de lire. "Aidan, ça va ?" Je presse son épaule avec un sourire amical puis je tourne la tête vers un... berceau. "J'te présente mon père, William Clives, il enseigne l'histoire à Berkeley. William, voici Aidan Morello, un ami qui fait médecine à Berkeley." Et même plus concernant Meleya. En attendant, je me penche un peu puis je sors un bébé du berceau. Un beau petit père emmitouflé dans des vêtements chauds à sa taille, qui se met à gazouiller en me souriant lorsque nos yeux se croisent. "Coucou, mon bonhomme. Coucou... Mais oui Papa est rentré plus tôt, mais oui..." Et là, c'est le drame pour William. Je me tourne vers lui en l'approchant avec le bébé dans les bras. "Et lui, c'est Charlie, notre fils." Je dis notre car, même si je n'ai aucun lien de sang avec lui, je l'ai adopté quand Meleya me l'a proposé. Inconscient du choc direct que je peux provoquer à mon père, j'en remets une couche. "Charlie, dis bonjour à Papy William..." Et vlan, un coup de vieux en pleine figure, un ça marche ! Le bébé regarde William avec des yeux bleu écarquillé et un air tout à fait fasciné, le tout sous mon regard attendri. "Tu veux le prendre ? T'es tout pâle, ça va pas...?" demandai-je avec inquiétude en le voyant même trembler un peu. Inconscient qu'il peut s'agir d'une réaction normale chez le Clives en panique.
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MessageSujet: Re: [UK] Happy Birthday, son [UK] Happy Birthday, son EmptyMar 5 Nov - 14:17

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Kenzo & William




Oui, je suis rancunier et je l’assume pleinement. Un truc d’occidental ? Probablement. Les caractères peuvent changer du tout au tout, d’un continent à l’autre. Si des pays moins avancés sont considérés comme perturbateurs, parfois sans âme, nous les occidentaux, devons battre tous les records. L’argent et le confort nous a rendu mauvais. J’ai pu m’en rendre compte en voyageant dans le monde entier et en rencontrant différentes populations. Ici, les hommes s’ennuient. Tous les moyens sont donc bons pour pimenter un peu une vie plate et d’apparence sans intérêt. Ainsi, les occidentaux peuvent se tirer dans les pattes, faire preuve d’une grande hypocrisie. On y apprend également à être rancunier. Une vie sociale bien différente de quelques tribus amazoniennes que j’ai pu rencontrer où, si elles voient les hommes extérieurs comme une menace, elles nous accueillent les bras ouverts, nous offre un toit et de la nourriture car nous restons des êtres humains. Si leurs populations peuvent s’apparenter au monde des bisounours, nous les occidentaux, vivons sans aucun doute dans un immense Monopoly.

Lorsque Kenzo tente de défendre Noah en m’expliquant que lui, m’a pardonné, mes sourcils se froncent au même moment où mes mains se resserrent sur le volant, formant ainsi deux poings imposants. Mais non voyons, je ne suis pas en train de m’énerver, quelle question ! Mon visage se tourne vers mon fils avec un regard pour le moins intimidant.

- Oui, il m’a pardonné ! Après m’avoir fait je ne sais combien de leçons de morale ! Je m’en suis pris plein la figure, que ce soit par lui que par tes grands-parents ! Il est le mieux placé pour savoir ce que l’on ressent quand on croit son frère mort ! Et c’est en sachant cela qu’il a agit ! Il savait très bien comment nous allions le vivre dans la famille, pour l’avoir lui-même vécu ! Et ça ne l’a pas arrêté ! Donc oui, je suis rancunier, et je l’assume !

Le ton de ma voix s’est fait plus sec. Finalement, d’un signe de la main, je lui explique que la discussion est terminée. Je ne veux pas m’étendre le sujet. Je ne veux plus penser à Noah, ni en entendre parler. Du moins jusqu’au jour où je n’éprouverais plus une violente colère en l’ayant comme sujet de discussion. Je continue donc ma route puis je me gare en face d’une grande villa. Et bien, on ne se refuse rien, visiblement. Une partie des étudiants de Berkeley sont très riches. Rien d’étonnant lorsque l’on connaît le prix d’une année dans un des établissements les plus réputés au monde. Mais ce qui est sûr, c’est qu’à leur âge, je devais avoir comme unique patrimoine une voiture, ou plutôt, une épave de presque vingt-ans qui daignait rouler en jouant le trou à essence.

J’entre en premier dans la villa. En même temps que Kenzo, mon attention se porte sur un homme dans la vingtaine, en train de lire. Ah ? Grande collocation ? Ma foi, ça peut être intéressant, et la villa semble assez imposante pour héberger quelques adultes. Je balaye l’endroit du regard et c’est à ce moment précis que mes yeux bleus se posent sur un berceau. Mes yeux s’écarquillent tandis que Kenzo fait les présentations. Absolument pas concentré sur le dénommé Aidan, je tends brièvement ma main vers lui.

- Oui, enchanté…

Je n’ai pas quitté une seule seconde le berceau du regard. Qu’est-ce qu’un bébé fait ici ? Finalement, Kenzo le sort. Un petit bonhomme minuscule qui vient à peine de se réveiller. Et là, mon fils se présente comme le « père » de cet enfant. Je sens mon cœur faire un bond dans ma poitrine pour ensuite adopter un rythme affolant. Qu’est-ce que c’est que cette histoire ? Le « papy » qui m’est adressé me donne l’impression de me prendre une gifle en pleine figure. Soit logique William, ça ne peut pas être l’enfant biologique de Kenzo. Et dans mes souvenirs, oui, il me semble que la jeune femme était enceinte jusqu’au cou. Donc, si je comprends bien, il l’a adopté ? Oui, je commence à entrer dans un état de panique. Je recule d’un pas lorsqu’il me propose de le prendre. Je n’aime pas les bébés, ni même les enfants. Disons que je ne suis pas très doué avec eux.

- Aidan, pouvez-vous nous laissez quelques instants s’il vous plaît ? J’aurais besoin de parler à mon fils.

Le fait que je le nomme « mon fils » aurait pu être un véritable bonheur pour Kenzo, si seulement je n’avais pas prononcé ces deux mots sur un ton qui laissait paraître qu’il allait se faire gronder comme un enfant. L’étudiant hoche la tête, se lève puis s’éclipse. Là, j’observe le pakistanais en glissant mes mains dans mes cheveux. Ok, ok, calme-toi.

- Donc tu as adopté cet enfant ? Tu peux me dire depuis combien de temps tu connais cette jeune femme ? Et depuis combien de temps vous êtes ensemble ?

Mon ton est redevenu calme et posé. Je me répète sans cesse que je ne dois pas m’énerver, mais plutôt lui faire comprendre qu’il s’agit d’un bébé, et non pas d’un chaton que l’on prend comme animal de compagnie lorsque l’on est étudiant. Je veux donc être sûr qu’il a fait le bon choix.


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MessageSujet: Re: [UK] Happy Birthday, son [UK] Happy Birthday, son EmptyDim 10 Nov - 18:55



Non sans avoir écouté les propos de William, je m'abstenais de lui répondre, préférant tourner la tête sur le côté pour observer la route et le paysage urbain. Il a ses raisons, je le conçois et lui accorde sans problème. Ce qui faisait toute la différence, à mes yeux, c'était la manière dont William avait dit adieu à sa famille. Il a sciemment choisi de s'en aller sans se retourner. Noah, lui, a été très majoritairement contraint. Il aurait peut-être eu moins de remords envers son cadet s'il l'avait vu se faire tabasser comme j'ai pu le voir. Je prends une grande inspiration et décide de tenir ma langue. De toutes manières, j'ai décidé qu'il viendrait avec nous... Je m'abstiendrais seulement d'en parler à mon père et faire passer ça pour une étrange coïncidence qui n'aura rien de crédible. Une fois dans la villa, j'aperçois Aidan qui a fait le déplacement exprès pour surveiller le petit en notre absence, selon ses propres disponibilités. L'espace est immense, bien plus que les endroits où j'ai moi-même pu vivre et bien que cela me mette parfois mal à l'aise, je l'oublie rapidement quand j'observe Meleya se complaire dans cet environnement sans jamais s'en vanter avec outrage. Elle est bien de trop modeste et gentille pour prêter attention à une exposition de sa richesse démesurée. Avec Charlie dans les bras, je me métamorphose en grand papa poule qui n'a d'yeux que pour ce petit bout d'homme qui gazouille joyeusement en m'observant avec ses grands yeux. Toutefois, quand je propose à mon père de le prendre, je remarque qu'il cherche à aller à l'inverse de ce qu'on lui propose. C'est un pas en arrière difficile à ne pas remarquer. "Il va pas te mordre, il n'a pas encore de dents." J'affiche un sourire amusé à cette réflexion, mais celui-ci s'efface progressivement lorsque j'entends la manière dont il s'adresse à Aidan pour lui demander de nous laisser. De toutes manières, le jeune homme allait partir pour prendre son service à l'hôpital. Je le salue et le remercie chaleureusement pour s'être occupé d'Aidan puis je me retrouve seul avec celui qui va fatalement se retrouver grand-père. Et qui ne va pas l'encaisser facilement. J'opine du chef, confirmant l'adoption de Charlie. En revanche, ses autres questions me font arquer un sourcil. Je ne vois pas trop où il veut en venir, mais soit. "Euh... Tu sais, moi, les dates..." Si Meleya avait été là, ça m'aurait valu une tape à l'arrière de la tête. "En fait, je crois que ça remonte à environ une semaine après mon arrivée en Californie. Et on est officiellement ensemble depuis la naissance de Charlie, même si elle était déjà folle de moi bien av..." J'écarquille les yeux en formant un "o" muet avec ma bouche. "Ça y est, je commence à comprendre." J'ai bien dis "commence", ne nous aventurons pas trop loin car tout le monde sait que William Clives a une manière de penser parfois trop particulière pour arriver à le suivre. "Tu crois que je l'ai adopté sur un coup de tête, c'est ça ?" Je secoue la tête en souriant. Je suis conscient d'être encore très impulsif et parfois immature. Naïf, même. Toutefois, il y a des sujets sur lesquels je ne peux qu'être mature, parfois davantage que ceux de mon âge. Je contourne William pour aller m'asseoir sur l'un des canapés du salon, berçant doucement mon fils avec une précaution particulière. Heureusement qu'il ne m'a pas vu à mes débuts, mon père aurait eu la frayeur de sa vie en me voyant tenir Charlie à l'envers, pensant bien faire. "Est-ce que tu sais ce que ça fait de grandir sans avoir un père ? Pas forcément un père biologique, mais disons une présence masculine." Je lève les yeux sur lui, silencieux. Je sais que j'aborde un sujet sensible avec William, mais il va bien voir que je ne cherche en rien à le culpabiliser. J'essaie tout bêtement de me faire comprendre avec des exemples qui fassent sens dans sa tête afin de lui faire retracer le cheminement de mon choix. Finalement, mes yeux bleu retombent sur le bébé qui serre mon index avec ses petites mains. "Moi, je sais. J'étais là quand Meleya a appris qu'elle était enceinte, je lui ai dit que je l'aiderai autant que je pourrais. L'aider elle, c'est aider aussi ce petit. Tu crois sincèrement que je serai resté les bras croisés face au fils d'une de mes plus grandes amies, sachant pertinemment qu'il pourrait grandir sans père ?" Regarder les autres enfants en se demandant pourquoi ils ont un père et pas moi. Sentir le regard accusateur des hommes. Croiser le regard compatissant des femmes. Subir les moqueries. Ça, c'est mon enfance sans père, et dans une société encore plus patriarcale que celle des États-Unis. Je regarde mon père avec un sourire sincère. "Meleya, c'est pas une fille pour passer le temps. J'en suis amoureux, et je vais veiller sur cet enfant. Je ne sais pas où ça va nous mener, mais pour l'instant, on gère ça très bien." Les conquêtes multiples, les coups d'un soir, je connais. Ça m'amuse, c'est vrai, je continue même à charmer sans pour autant concrétiser quoique ce soit. Mais j'en ai fait le tour. J'en ai même fait mon métier, William est l'un des seuls à le savoir. C'est la première fois que je suis réellement amoureux, et je ne veux pas qu'on m'enlève ça. "Mais si tu as des remarques à faire, je t'écoute. Ton avis compte, quand même." Parce que tu es mon père, et je ne l'oublie pas. Malgré son absence, on m'a élevé avec des principes fondamentaux qui sont ancrés très profondément en moi. Ainsi, au cours d'une conversation avec Kirby lorsque j'étais encore brouillé avec William, je l'avais reprise quand elle l'avait traité de connard. On n'insulte pas mon père. Il peut se montrer dur, exigeant ou même critique, mais à la seule condition qu'il me considère comme un fils. C'est une relation de respect mutuel qui me pousse à l'écouter avec une grande attention.
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MessageSujet: Re: [UK] Happy Birthday, son [UK] Happy Birthday, son EmptyMar 19 Nov - 21:11

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Kenzo & William




- En fait, je crois que ça remonte à environ une semaine…

Mes yeux s’écarquillent. Heureusement, la suite arrive. « Une semaine après mon arrivée en Californie ». Dans ma tête, je soupire de soulagement. On va dire que c’est un peu plus crédible même si je trouve ça beaucoup trop rapide, notamment pour de jeunes adultes qui, à mes yeux, ne sont encore que des enfants. Certes, à leur âge, j’aurais crié sur tous ceux qui m’auraient traité d’immature. Mais quand on prend des années, on imagine que les plus jeunes sont toujours trop jeunes et ce, pour quoi que ce soit. Finalement, Kenzo se coupe lui-même dans son élan après avoir comprit le message. A sa question, je dégaine un « Nonnn… » volontairement peu crédible. Pourquoi penserais-je cela après tout ? Le gamin n’est encore qu’un nouveau né. Donc pourquoi trouverais-je ça trop précipité ? Bon d’accord, ça aussi, c’est du sarcasme.

Lorsqu’il me demande si je sais ce que c’est de vivre sans père, la réponse est bien entendu « non ». Le mien a été présent, plus physiquement que mentalement, mais il était resté là. Je ne ressens absolument pas de culpabilité sur le sujet qu’il aborde, tout simplement parce que je suis quelqu’un de responsable et qui assume chacun de mes gestes. Ainsi, si j’avais été au courant que sa mère était enceinte, j’aurais quitté l’armée sans l’ombre d’une hésitation afin d’élever Kenzo avec elle. Malheureusement, je n’avais appris la connaissance du jeune homme que depuis le début de cette année.

Je continue de l’écouter, réfrénant toute envie de lui couper la parole. Il s’agit là d’une discussion sérieuse, et si je lui ai posé des questions, c’est pour l’entendre répondre, non pas pour le contredire à chaque mot qu’il prononcera devant moi. Ainsi il est amoureux. Qui suis-je pour juger de cela ? Si j’ai eu une mauvaise expérience là-dessus – ce que Kenzo ignore, je suis conscient que l’amour peut pousser à tout, au pire, comme au meilleur. Je ne connais pas cette Meleya, je n’ai donc aucunement envie de la juger comme étant ou non un bon parti pour mon fils. Cependant, je souhaite déjà la rencontré pour me faire une idée sur elle.

Quand enfin il me donne la parole, je reste là, les bras croisés devant lui, puis accepte enfin de m’asseoir sur le fauteuil à côté. Je l’observe dans les yeux avec un air sévère, sérieux mais calme. De quoi lui faire comprendre que je ne suis pas là pour tirer des conclusions ou bien lui casser son rêve.

- Un enfant, c’est beaucoup de responsabilités. Adopter n’est pas une décision à prendre à la légère. Tu dis que tu ne sais pas où ça va te mener avec Meleya. Cependant, tu vas devoir vite le savoir car désormais, il y a un enfant en jeu. Tu viens de quitter le monde de l’adolescence. Aujourd’hui, tu es un adulte. Depuis que tu as décidé de prendre le rôle de père, tu es un adulte.

Je continue de l’observer, portant quelque fois tout de même mon attention sur le nourrisson qui m’observe en luttant contre le sommeil. Je ne sais pas vraiment quoi pensé. Quelques mois plus tôt, j’apprenais que j’étais père. Aujourd’hui, j’apprends que je suis grand-père. Que va-t-il encore arriver ? J’ai l’impression de ne pas connaître totalement ma vie. Trop de nouveautés. Quoi qu’il en soit, ce n’est pas la question actuelle.

- Cet enfant doit avoir un père. Et s’il se pointe ? Si avec Meleya ça ne venait pas à marcher ? Je sais que tu vas penser que je suis pessimiste, mais ce n’est pas le cas. Tu es en train de vivre un rêve. Cependant, tu dois penser à toutes les tournures possibles, des plus joyeuses aux plus tristes, tu comprends ? Ce que je veux te dire, c’est que j’espère que tu as pensé à tout ça avant de prendre une telle décision. Beaucoup trop de personnes s’aveuglent du mauvais côté pour ne voir que le bon. Et si par malheur, la tournure n’est pas aussi heureuse qu’elles l’avaient imaginé, c’est la chute libre.

Oui là, je parle en connaissance de cause.

- Je ne sais pas ce que c'est que de vivre sans père. Mais je sais désormais ce que c'est que d'avoir un enfant. Et je suis bien placé pour savoir que c'est parfois difficile de faire les choses bien.

Finalement je me lève pour récupérer le téléphone de Kenzo pour finalement le lui tendre.

- Ca implique que désormais, tu dois demander l’autorisation à la maman pour partir en Angleterre quelques temps. Alors appelle-là.



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