Le dîner venait de prendre fin. Il y a environ une dizaine de minutes. Comme je l’avais prévu, Caitlin était restée avec nous une bonne partie de la soirée, alors même que ce dîner était prévu pour que nous nous retrouvions en amoureux, seuls, Maëlle et moi. Evidemment, l’homme d’affaires que je suis n’avait pas pu résister à l’invitation implicite de la jolie journaliste. Au bout du compte, le petit ami que j’étais aurait mieux fait de prendre congé. Caitlin s’était montrée telle que d’ordinaire. Ensorceleuse et manipulatrice. Certains hommes, inexpérimentés, y auraient sûrement laissé des plumes. Heureusement, j’avais eu mon quota de femmes dans son genre. Suffisamment pour être vacciné. Vacciné, mais néanmoins sous le charme, je devais bien l’admettre. Lorsque Maëlle me fit clairement comprendre, par un regard discret, que la jeune femme ferait mieux de s’en aller sous peine de finir en steak tartare, je compris que je venais de faire une monumentale erreur. Evidemment, je n’avais jamais éprouvé que de l’amusement, et un brin d'excitation, je le reconnais, pour cette journaliste. La même excitation qu'un homme peut développer à s'entretenir avec une personne comme elle. Ambitieuse, sexy en diable, pouvant faire preuve de fermeté. Maëlle doit s'y faire, comme toutes les autres. Je n'ai jamais caché mon attirance pour les femmes qui ont du tempérament. Pas au moins d'être rebelle ou féministe, mais qui ne se laissent pas faire. Qui savent se montrer félines pour leur homme, et dure vis à vis de les autres lorsqu'il le fallait.

Cela faisait plusieurs jours que cette journaliste me réclamait une interview. Or, j'avais toujours refusé jusqu'ici, et je ne m’attendais pas à ce qu’elle débarque sans prévenir ce soir. Tout comme je ne m’étais pas préparé à la scène qui allait suivre. Maëlle, furibonde d’avoir été narguée par la jeune femme tout au long de la soirée. Aussi surprenant que cela puisse paraître, je n’avais pas vu les choses sous cet angle. Alors, était-ce moi qui avais eu les yeux voilés par l’énigmatique blonde, ou la douce brunette était-elle jalouse pour des raisons qui m’échappent totalement ?

Dans la voiture qui nous conduit au château, je jette de temps en temps un coup d’œil discret sur ma petite-amie. Elle n’a toujours rien dit depuis que nous avons quitté le restaurant. Et je me doute bien que la colère explique ce silence pesant. La nuit est tombée depuis longtemps. Intérieurement, je rembobine la soirée qui vient de se dérouler, en cherchant à savoir où j’avais fauté. Je ne voyais rien qui expliquait son mécontentement. Non, vraiment rien à me reprocher.

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Roulant en direction du château O’Malley, je préfère ne pas adresser un seul regard à ma petite-amie au risque d’exploser. Il faut dire que mon silence en disait suffisamment long sur l’échec qu’avait été cette soirée. Le pire dans cette histoire ? Je suis persuadé que Maëlle ne voit pas les choses sous le même angle que moi. Je l’entends déjà me hurler que la faute revient entièrement à la journaliste. Non, non, mieux vaut ne pas en parler … Même lorsqu’elle m’interrogea, d’une voix sèche en faisant implicitement référence à la jeune femme, je gardai mon calme imperturbable en regardant droit devant moi. Indifférence qui prit le large aussitôt qu’un bruit sourd se fit entendre. Je fronce les sourcils, alors que la voiture avance de plus en plus lentement le long de la route. Bien vite, je suis obligé de me garer sur le bas côté. Ne jetant toujours pas un seul regard sur Maëlle, je sors rapidement du véhicule pour constater les dégâts. Un pneu crevé. Bon, du calme James, du calme. Même si tu n’as envie de tâcher ton beau costume, tu n’as pas le choix. Maëlle en profite au même moment pour se dégourdir les jambes, pour mon plus grand plaisir. C’est ça, éloigne-toi le plus loin possible, et tout ira pour le mieux. Sortant un crique du coffre de la voiture, en cherchant toujours à ne pas laisser éclater ma colère, je commence à rehausser le pneu, avant de dévisser un à un chaque boulon de la roue dégonflée. « Nach bhfuil sé indéanta ! » (traduction : ce n’est pas possible !) m’exclamai-je après seulement quelques secondes de ‘travail’. Une tâche grosse comme une maison mâculait ma veste de costume. Un costume neuf, qui plus est. La colère monte, et monte encore. Jusqu’à ce que je ne puisse plus me retenir et ne jette brutalement le crique dans le coffre. « Tout ça c’est de ta faute ! » Non, je ne parle pas de cet ‘accident’, évidemment. « Tu aurais pû la laisser dire, ne rien faire, mais non... il a fallu que tu t’en mêles ! » marmonnai-je en m’approchant de Maëlle, sourcils froncés.

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C’était sorti tout seul. Alors que d’ordinaire, je n’avais aucun mal à garder mon self control, ce soir, tout m’échappait. Le sang froid, et les bonnes manières. Je fronce subitement les sourcils devant les reproches de Maëlle. C’est une plaisanterie ou quoi ? Si c’est ça, elle est de très mauvais goût. Comment peut-elle penser un seul instant que je m’intéresse à cette journaliste ? Il y avait au moins dix raisons pour lesquelles cette fille ne pourrait jamais avoir mes faveurs. Parmi elle : le fait qu’elle soit justement dans les médias. Une autre ? Je n’aime pas les femmes manipulatrices. Une troisième, au cas où ce ne serait pas encore suffisamment ? Ni les séductrices. « Pff, ne dis pas de bêtises. Il n’y a rien et il n’y a jamais rien eu entre cette fille et moi. Si tu dis ça, c’est uniquement pour couvrir ton attitude que tu sais parfaitement inconvenante. » ruminai-je en ne la quittant pas des yeux. « Dois-je te rappeler que j’ai une réputation à tenir ? Je n’ai pas envie de faire une fois encore les gros titres parce que ma petite-amie s’est battue dans le restaurant le plus huppé de la ville, avec une journaliste ! C’est son boulot de nous faire réagir, au cas où tu ne saurais pas encore comment cela fonctionne dans ce monde de requins. Et toi, tu es tombée droit dans son piège ! » poursuis-je, en levant les yeux au ciel l’air exaspéré. « Non, ça n’a rien à voir. Si je suis furieux contre toi, c’est uniquement à cause de ce soir. Tu n’aurais jamais dû réagir, Maëlle. C’est ce qu’elle désirait, et tu lui as offert un délicieux et émouvant article sur ce qu’est censée être notre relation de couple. » J’ai dit ‘censé’, parce qu’il était évidemment, encore heureux d’ailleurs, que Maëlle et moi ne passons pas notre temps au restaurant, ou à se disputer. Sauf que c’est exactement ce que Caitlin Watson allait faire paraître. Que James O’Malley sort avec une jeune femme immature, incapable de se tenir à table, grossière et que sais-je encore. Alors que le mutisme l’aurait sans doute obligé à se creuser un peu la cervelle et nous aurait éviter tous désagréments. « …soit tu quoi ? Allez, continue, vas-y ! » Je lâche tout à coup le cric que j’ai dans la main pour la suivre sur la route. « Et viens-ici tout de suite, je n’en ai pas encore fini avec toi ! » Si je devais la suivre jusqu’à Katmandou, alors je la suivrais. Mais on va l’avoir cette conversation, aussi pénible soit-elle. Crois-moi qu’on l’aura ! « Maëlle ! » m’exclamai-je alors qu’elle ne me portait même plus attention, occupée à lever son portable en l’air pour essayer de capter du réseau. Non mais elle se fiche de moi ou quoi ?! « Donne-moi ça ! Maëlle, donne-moi ce … ! » Ma main vient de s’abattre sur la sienne, et j’essaie maintenant de lui arracher son téléphone des mains.  

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Je lève les yeux au ciel, et mes bras suivent. « Arrête de dire n’importe quoi ! Je n’ai jamais dit que tu n’étais pas digne de moi ! Pardon ?! Cette femme n’est rien à mes yeux et si tu penses sérieusement que nous flirtions, ce serait peut-être à toi de te poser des questions ! » répliquai-je alors que le ton montait de plus en plus. Oui, après tout elle était bisexuelle, non ?! Si ça se trouve, au vu de ce qu’elle disait sur la belle plastique de la journaliste, c’était elle qui avait eu le coup de foudre. Mais c’était tellement plus simple d’accuser l’homme, comme toujours. « Je peux en avoir des milliers comme cette fille, Maëlle ! » ajoutai-je avec éclat. Certes, ce n’était peut-être pas l’argument le plus courtois qui soit, mais il avait à la fois le mérite d’être clair, et d’être sincère. Et même elle ne pourrait prétendre le contraire. J’avais en effet toujours obtenu ce que je désirais. En passant de ma vie professionnelle à ma vie intime. Aucune femme ne m’avait jusqu’alors résisté. Alors soit, ce n’était peut-être que pour mon argent ou mon statut social, mais le résultat était le même. Alors pourquoi m’enquiquinerai-je avec une journaliste, certes ravissante, qui voudrait faire paraître mon nom en grosses lettres dans les journaux ? Il fallait être maso. « Kirby ? » soufflai-je tout à coup, surpris. Comment connaissait-elle son nom ? Elles n’étaient pas dans la même confrérie. Encore un tour joué par Aengus ? Non, je ne pense pas. Surtout que les deux femmes sont loin de s’apprécier ces temps-ci. « Comment est-ce que tu le sais ? Qui t’en a parlé ? Tu m’espionnes maintenant ? » m’exclamai-je alors. Oui, moi aussi j’espionne les gens. Mais moi j’ai le droit, pas elle. Et surtout pas lorsque ça me concerne. « Si je ne t’en ai pas parlé, c’est que j’avais une bonne raison. Je viens à peine de faire sa connaissance. Mais je suppose que tu dois tout savoir de ma vie, la moindre petite parcelle ne doit pas échapper au radar de mademoiselle, ce sans quoi je suis accablé de tous les reproches possibles et inimaginables ! Et bien laisse-moi te dire une chose, ma chérie, ce n’est pas comme ça que ça marche. Il y aura toujours des pans de ma vie sur lesquels tu n’auras aucun contrôle et dont je ne te parlerai pas. C’est ça, une vie de couple. Savoir faire des compromis et avoir un jardin secret. » annonçai-je de mauvais gré alors qu’elle était en train de s’éloigner. « C’est ça. C’est de la faute des autres, mais jamais de la tienne, évidemment. » soupirai-je en roulant des yeux dans leurs orbites, faisant volte face à mon tour. Et bien, tu parles d’une soirée ! Si on m’avait dit que je me serai autant disputé avec ma petite-amie pour une simple histoire de journaliste, je serai resté tranquillement chez moi. « Hey, je peux savoir où tu vas comme ça ? » J’ai horreur, mais alors vraiment horreur qu’on me laisse en plan. James O’Malley n’est pas un homme à qui on tourne le dos. Non, jamais. Personne. « Je n’ai pas encore terminé. Maëlle, reviens ici je te dis ! » Macho ? Non, blessé dans mon orgueil, nuance. En deux temps trois mouvements, je la rejoins, attrapant alors son poignet pour l’obliger à me faire face. « Tu comptes te rendre pieds nus jusqu’à la ville ? C’est ridicule, monte dans la voiture ! » grognai-je en la traînant sans son consentement jusqu’à la voiture.

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Et voilà, ça recommence. Je n’avais pas eu le temps de l’entrainer jusqu’à la voiture pour qu’elle n’attrape pas froid ou ne se fasse pas mal aux pieds, que l’on se disputait à nouveau. Les couples se disputent, certes. Mais pour nous deux, c’est devenu systématique. Nous n’étions pas du même monde. Ceci explique cela. « Laisse ma sœur en dehors de ça, tu veux ! » marmonnai-je en fronçant les sourcils. Comme si ça ne suffisait pas que l’on soit pris sous nos différends, s’il fallait en plus y ajouter un autre élément de discorde, on n’était pas sorti de l’auberge avant longtemps. « Ah oui ? Dans ce cas-là, dis-moi comment tu as su qu’elle était ma sœur ? » Je ne viens de dire de ne pas la mêler à cette histoire ? Si. Sauf que Maëlle provoquait ma colère en me mentant délibérément. C’était forcément un mensonge. Ou un malentendu. Dans les deux cas, le fait de savoir qu’elle savait avant même que je ne lui en parle me mettait hors de moi. Les femmes sont-elles donc incapables de se tenir tranquilles une minute sans jouer à la pie de service ? « Je… » Je ne savais pas que répondre à ça. Faire partie de mes meubles ? « Si je t’ai proposé de venir t’installer avec nous, c’est parce que je pensais que ce serait plus simple. Que l’on se verrait plus souvent, étant donné que Louna et toi ne cessez de me reprocher d’être toujours au boulot et qu’on ne se voit jamais. Si je t’ai demandé de t’installer, c’est parce que je pensais que notre relation fonctionnait, et que tu étais heureuse d’être avec moi. Parce que c’est ce que les petits-amis font, en général. Je l’ai fait parce que je t’aimais. » m’exclamai-je encore en serrant les poings. En y réfléchissant bien, peut-être avais-je eu tort, finalement. Peut-être que c’était trop tôt. Après tout, elle ne m’avait toujours pas donné de réponse depuis que je lui avais faite cette proposition au Texas. Pourtant, après pratiquement deux ans de relation soutenue, j’aurai cru qu’il était temps de passer un autre cap. « Tu l’as toujours eu, Maëlle. Sauf que tu as tendance à tout compliquer. La preuve : je t’ai seulement demandé de venir habiter avec moi, et tu m’as regardé comme si je te demandais … de…décrocher la Lune ou de … » Je ne sais pas comment finir cette phrase. Elle avait compris où je voulais en venir, non ?! Quant à ma vie professionnelle, je ne vois pas l’intérêt de lui en parler. Et je ne le ferai jamais. Sur ce point, nous sommes d’accord. Qu’elle soit consentante ou non, il n’y aurait pas de discussion possible. « Arrête, ne fais pas ça. » murmurai-je, le souffle court, lorsqu’elle commença à faire référence à la mère de ma fille. Personne ne parle de Cheryl. C’est un sujet tabou, et elle le sait pertinemment. « Je regrette que tu vois les choses de cette manière, Maëlle. Peut-être que tu as raison. En partie. Peut-être que j’ai tendance à vouloir tout contrôler et qu’il m’arrive de t’écarter de certains côtés de ma vie. Mais crois-le ou non, je n’ai jamais eu l’intention de te blesser en agissant de la sorte. Je veux simplement te protéger. D’accord, j’admets que je m’y prends mal, que je ne suis pas parfait, que je ne suis pas le petit-ami idéal et que j’ai encore des progrès à faire. Mais cette image que je prends soin de conserver, la réputation que j’ai su me forger pendant toutes ces années, tu crois que c’est un choix ? Tu penses peut-être que ça me plait d’être considéré comme un être froid et sans cœur par ceux que je côtoie ? Que j’apprécie vraiment la compagnie de personnes superficielles qui n’ont à la bouche que le mot argent et ne donneraient même pas un centime à leur propre mère si elle vivait dans la rue ? » Je la regarde et poursuit, les yeux dans les siens, l’air plus grave que jamais. « Si j’ai fait ce sacrifice, c’est pour ma fille. Pour qu’elle n’ait jamais à vivre ce que j’ai vécu par le passé. Pour qu’elle ne manque jamais de rien. Je l’ai dissimulé aux yeux de tous pour qu’elle n’ait à subir les revers de la médaille de ma gloire. Je préfère que les gens me détestent pour ce que je représente à leurs yeux, plutôt qu’elle soit jetée en pâture à ces vautours. Et c’est pareil pour toi, Maëlle. Je veux simplement te protéger. Tu dis que tu as toujours voulu faire partie de ma vie, que c’est moi qui ne fais pas l’effort de t’accepter, mais ce que tu dois aussi comprendre, c’est que pour vivre dans mon monde, il faut aussi savoir faire des sacrifices. Je ne te demande pas de changer ta personnalité, juste de la réguler. Souviens-toi de ce qui s’est passé après le procès. Les titres des journaux. Les journalistes ne nous ont toujours pas lâchés aujourd’hui. On parle encore de toi comme de la fille qui a su attirer les bonnes grâces du milliardaire. Alors oui, tu es toi-même tous les jours que Dieu fait, mais à quel prix ? Tu préfères être considérée comme le dindon de la farce, ou jouer de temps en temps la comédie pour avoir la paix ? » Je soupire, alors qu’elle prononce ses derniers mots. « Tu as raison. Peut-être que tu ne seras plus là. Et j’ai été égoïste de vouloir t’imposer la vie que je mène. Excuse-moi. Je pensais que l’amour pouvait pardonner quelques mensonges. De toutes évidences, j’avais tort. » Lassé par cette conversation qui n’en finit pas, je décide de garder le silence, jusqu’à ce qu’elle me lance une petite boîte rouge orné d’une boucle d’or. Un cadeau…pour moi. Là, je fronce peu à peu les sourcils. Au-delà de la surprise, c’est un autre sentiment qui me noue le ventre. Je ne l’ai même pas ouvert. Tout ce que j’ai fait, c’est de lui courir après, d’agripper subitement sa taille, et de la retourner pour l’embrasser avec une passion non feinte. Ce n’était pas pour me faire pardonner. Ce n’était pas pour la remercier pour ce présent que je ne pensais même pas mériter. Sur le moment, c’était le seul réflexe que j’avais eu pour la retenir. Puisque les mots ne servaient à rien. Que je craignais qu’elle ne se blesse si je la forçais à revenir à la voiture, j’ai fait ce que tout petit-amie censé et amoureux aurait fait. Oui, parce que je l’aimais encore, cette impertinente. Parce qu’à mesure que nous nous disputions, je me rendais compte que c’était la première fois depuis longtemps que nous n’avons pas été aussi francs l’un envers l’autre. Qu’à défaut de lui dire ‘je t’aime’ de vive voix, parce qu’elle refusait de l’entendre, j’avais envie de le lui prouver avec mon corps, une bonne fois pour toutes. Peut-être parce que ça faisait longtemps qu’on ne s’était pas retrouvés, elle et moi, je n’en sais rien. On dit qu’entre la haine et l’amour il n’y a qu’une infime frontière. « Tu sais que tu es insupportable, quand tu t’y mets. » soufflai-je au creux de son oreille en la prenant dans mes bras pour la ramener à la voiture. L’action s’était déroulée si vite qu’elle n’avait pas eu le temps de se débattre bien longtemps. Je l’ai allongé sur le siège arrière, lui volant de nouveaux baisers, sans même lui demander son autorisation. A quoi bon ? Si elle me refusait ça, il ne me resterait plus rien. Et je saurais que notre histoire venait définitivement de prendre fin.  

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