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When the night is coming down on you, we will find a way through the dark (nora)

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MessageSujet: When the night is coming down on you, we will find a way through the dark (nora) When the night is coming down on you, we will find a way through the dark  (nora) EmptyVen 20 Déc - 21:15

Je suis seul dans les rues de San Francisco dans cette nuit glaciale. Le brouillard omniprésent m’obstrue la vue m’empêchant de voir à plus de deux mètres devant moi. Je marche sans avoir connaissance de ma destination. Je ne m’en souviens plus mais je sais que c’est important alors je continue d’avancer sans même penser à rebrousser chemin. Pour aller où ? Je ne sais pas. Je ne me souviens plus par quelle direction je suis venue. Je sens mon cœur qui est lourd paradoxalement il est vide de l’intérieur. Il me fait souffrir. Soudainement c’est comme je souffre le martyr. Je mets un pied à terre alors que la douleur me foudroie. Mon cœur bat la chamade dans ma poitrine mais j’ai la sensation qu’il est tout bonnement en train de s’arrêter de battre. Je vais mourir seul dans cette rue déserte que je ne connais pas. J’essaye d’hurler à l’aide mais aucun son ne sort de ma bouche. Je ferme les yeux pendant quelques secondes et lorsque je les rouvre, je ne suis plus seule.  Des yeux bleus perçants me fixent dans la nuit. Et ce visage que je reconnaitrais entre mille. Catahleen est devant moi, agenouillée. Elle ne pipe mot. L’expression de son visage se veut rassurant. J’oublie la douleur fulgurante. Je me sens de nouveau bien. Je n’ai plus peur. Je ferme les yeux afin d’apprécier le calme. Seul le bruit du vent se fait entendre et ressentir. Mes yeux s’ouvrent de nouveau et je la cherche des yeux. Elle a disparu. Je la retrouve rapidement à quelques mètres de moi. Le décor a changé. Nous sommes au même bar où nous étions le soir de l’accident. Nous sommes que tous les deux. Il ne peut rien lui arriver. Son assassin n’est pas là. Elle sort du bar comme l’a fait cette nuit-là. Elle s’arrête, elle me regarde. Elle souffre. Mes yeux entrent en contact avec ses mains tachées de sang. Elle vient de se faire poignarder. Je vais pour lui porter secours mais je n’arrive plus à avancer. Mes pieds sont fixés au bitume. Je suis figé, impuissant. Elle tombe lourdement sur le sol. Je regarde mes mains elles sont également tâchées de sang. Je tiens également le couteau qui l’a blessé. J’essaie de le lâcher, mais il reste dans ma main. Soudainement je suis entouré de monde, autant de personnes qu’il y en avait dans le bar. Ils me regardent avec haine et dégout. Ils ne sont pas les clients du bar, ceux sont tous mes amis, ma famille, les connaissances. « Assassin ». Ils hurlent tous à mon égard. Je reconnais Babi, Nora, Anastasia, mon père, ma petite sœur, tous ceux qui comptent pour moi. Je veux me défendre. Je suis innocent, je vais le leur expliquer. Catahleen se tient de nouveau devant moi. Son visage est pâle, ses yeux cernés de noirs. Elle est morte. « Tout est de ta faute. » Elle murmure et ses paroles résonnent comme un écho dans ma tête. Je me réveille en sursaut. Je pose une main fébrile sur ma poitrine alors que les battements de mon cœur ne sont pas réguliers. Ce n’était qu’un cauchemar. Non c’était un souvenir simplement remodifié. Je me recouche et je fixe le plafond pendant quelques minutes. Je suis épuisé, j’ai un partiel important dans cinq heures mais son visage et sa voix me hante, je sais que je serai incapable de me rendormir dans ces conditions. J’ai trop peur de revivre cela. Alors je me lève, je m’habille et je sors sans faire de bruit. Je ne veux pas risquer de réveiller l’un de mes colocataires. Les pauvres ont déjà à vivre avec « l’assassin du campus », je ne veux pas non plus les ennuyer avec mes crises d’insomnies. Je grimpe dans ma voiture et je conduis en silence dans la jusqu’à ce que j’arrive à ma destination. Il est trois heures et demie passé. J’ai toujours mon cœur qui tambourine dans ma poitrine. J’ai l’impression qu’il ne rebattra plus jamais à un rythme normal. Je toque trois coups francs à la porte et puis j’attends. Les secondes me paraissent être une éternité. La porte s’ouvre finalement et je me mords la lèvre, penaud. Je ne sais pas vraiment ce que je suis venu faire ici, cela me semblait simplement être une évidence. Nora vient probablement de remarquer mes cernes, mes cheveux en bataille et mon air de zombi. Je fais probablement peine à voir.  « Je peux entrer ? » Je lui demande d’une voix fébrile. A cet instant je suis certain que je ressemble tout bonnement à un toxico en manque de sa coke. J’entre finalement après avoir entendu sa réponse. Mon idée me semble stupide désormais. Qu’est-ce que je suis venu faire ici ? « Je suis désolé de te déranger à une heure pareille. Je ne voulais pas rester seul. » Je commence. Je n’étais pas seul, ma chambre est entourée de celle de Helsye, d’Evan et de Georgia. Si près de mes colocataires pourtant je savais qu’aucun d’entre eux n’arriveraient à me faire sentir un peu moins seul ce soir. Est-ce bien un problème de solitude ? Non, ce soir le même sentiment me revient, ce sentiment de culpabilité. Je n’ai pas planté ce couteau, mais elle est morte alors que je devais être celui poignardé ce soir-là. Elle était en dehors de tout cela, elle ne faisait partie d’aucun gang. J’ai eu une curiosité maladive à son propos après sa mort. Je me suis renseigné sur sa vie. Elle était présidente de sa confrérie, elle était une élève brillante et sociable, belle et intelligente et elle avait de nombreux amis, également d’un petit-ami. « J’ai encore fait ce cauchemar. » Nul besoin de lui en dire plus, ce cauchemar elle le connait dans les moindres détails. Je le lui ai déjà comté dans les moindres détails. On m’a conseillé d’aller voir un psychologue pour me sentir mieux mais rien n’y fait. Personne n’a jamais réussi à me faire sentir moins coupable. « Je peux rester dormir ? » J’ajoute avant de me  mordre la lèvre inférieure.
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MessageSujet: Re: When the night is coming down on you, we will find a way through the dark (nora) When the night is coming down on you, we will find a way through the dark  (nora) EmptyVen 27 Déc - 17:51



Lenny,
Je n'ai toujours pas trouvé de cadeau pour papa. Les cadeaux pour papa, ça a toujours été ton truc à toi. Et maintenant que tu n'es plus là, c'est le truc à personne. De toute façon, papa ne veut rien. A part que tu redescendes avec nous. Mais ça n'arrivera pas, n'est-ce pas ? Alors en attendant dans le vent, papa joue au fantôme. Comme toi. Et moi, j'en ai marre de ces fantômes qui se baladent partout dans la baraque. Parfois, quand je suis en colère, tu sais ce que je rêve de faire ? Je rêve de gribouiller du noir partout sur les souvenirs de toi. Sur ton visage, sur la porte de ta chambre, sur tes fringues qui ont perdu ton odeur. Je rêve de te faire disparaître. Plus de Lenny mort en musique de fond. Plus d'ombre à nos rires, plus de flotte à nos yeux chaque fois que je fous la table pour quatre au lieu de cinq. Plus de toi, tout simplement. C'est méchant, Lenny. C'est atroce, pas vrai ? Mais ceux qui disent n'y avoir jamais pensé sont des menteurs. Certains soirs, je n'en peux plus de ces souvenirs qui s'estompent. Parce que tu t'estompes, Lenny. Dans ma tête, je ne te vois plus aussi bien qu'au Noël dernier. Et tellement mieux qu'au prochain. C'est comme si tu allais mourir deux fois. Une fois quand ton cœur a cessé de battre. Et une fois qu'on n'aura qu'un gros flou à la place de tes yeux, de ta bouche, de ton nez qui a été si souvent cassé.
Je t'ai acheté un cadeau, au fait. Je n'arrivais pas à me résoudre à ne pas voir ton prénom sous le sapin. Je suis certaine qu'il te plaira. Et non, ne rêve pas, tu ne sauras rien, je compte bien tenir ma langue dans chaque lettre jusqu'au vingt-cinq décembre.
Allez, je vais aller dormir, j'ai une longue journée de cours qui m'attend demain.
Encore un hiver sans toi, et le regret de toutes ces bataille de boules de neige qu'on ne fera plus.
No.  

PS : Moi non plus je ne veux pas de cadeaux. Reviens, simplement. S'il te plait.


Papa ne décroche pas un mot. Même après avoir ouvert son cadeau. Il reste muet. Et quelque part, je ne peux pas m'empêcher d'avoir envie de faire comme lui. A quoi bon s'user avec des mots au goût de vide ? Il a toujours été comme ça, papa. Il a toujours détesté parler pour ne rien dire. Moi, j'ai besoin de brasser l'air, besoin de foutre des coups de pied aux silences et au vide. Je crois que le bruit me rassure. Même le bruit anodin, comme celui du rasoir électrique d'Emrys, celui du coupe-papier de papa quand il est dans son bureau, de la télévision qui passe des feuilletons pourris, de la grande horloge dans la cuisine, celle qu'on tient de notre arrière grand-mère et qui continuera à passer de génération en génération. Pépé a l'air heureux de ses cadeaux. Pépé a toujours l'air heureux. Quand je suis triste et que j'ai l'impression que je vais tomber pour de bon, je le rejoins dans sa chambre et je l'écoute me parler de ce qu'il sait de la vie. Je troque mes désillusions pour ses illusions et ça m'aide à me remettre debout. Emrys, comme toujours, râle. Il ne voulait pas ça. Qu'est-ce qu'il veut, au juste, à part faire payer le monde entier pour la mort de Lenny ? Tout le monde a ouvert ses cadeaux. Personne n'a touché à la dinde commandée chez le traiteur. On ressemble à des invités qui se seraient trompés de porte. On ressemble à tout sauf à une famille. Il ne reste plus qu'un cadeau. Un seul. Minuscule et pourtant tellement gênant. Celui de Lenny. Personne n'ose y toucher. On le regarde, interdis. Et on attend. Quoi, au juste ? Qu'il foute le camp, le cadeau empoisonné que j'ai acheté. Qu'il disparaisse. Pouf. Comme Lenny. On attend. Comme des cons. Qu'il se fasse bouffer par les vers, lui aussi. On attend je ne sais pas combien de temps et je finis par me réveiller en sursauts à cause de la sonnette de la porte d'entrée. C'était un rêve. Un cauchemar. Un caucherêve, peut-être. Je suis à trois quarts endormie. Je suis certaine que c'est Lenny qui a sonné, Lenny qui a paumé les clés de la porte d'entrée dans le ciel -faut dire que c'est tellement facile de perdre ses clés dans le ciel, il est immense, après tout. Je dévale les escaliers en culotte et Tshirt un peu trop grand pour moi, trébuche sur l'écharpe d'Emrys qui traîne en bas des marches, et ouvre machinalement la porte. Et bien sûr que ce n'est pas Lenny, bien sûr que Lenny ne fera plus jamais partie de ceux qui se pointent au beau milieu de la nuit.  « Hugo ? » Je passe mes doigts dans mes cheveux pour me recoiffer un peu, par réflexe.  «  Je peux entrer ? Je suis désolé de te déranger à une heure pareille. Je ne voulais pas rester seul. » Je me décale de l'entrée pour le laisser passer. Aucun bruit à l'étage. Hugo a l'air épuisé par la vie, épuisé par cette nuit qu'il aimerait changer mais qu'il n'aura plus jamais l'occasion de revivre. La nuit de la mort de la fille. La première nuit d'enfer. Parce qu'après cette nuit-là, il n'y a plus eu que ça : des nuits d'enfer. Hugo a encore fait un cauchemar.  «  Je peux rester dormir ? » Je hoche la tête et passe mon index sur sa lèvre inférieure pour qu'il arrête de se la mordre. Il sait très bien qu'il peut me demander tout ce qu'il veut. Qu'il peut me déranger à n'importe quelle heure du jour ou de la nuit. Même pas me déranger, en fait. Parce qu'Hugo est ce type qui, au contraire, est entré dans ma vie pour la ranger. Il range mes chagrins dans des placards, mes larmes sur ses T-shirts et mes regrets au fond de ses poches. Hugo range tout. Tout le temps. Et moi, je crois que ça me répare un peu, tout cet ordre qu'il met en moi à coup de sourires et de morceaux de lui.  « Tu as l'air tellement crevé, mon Hugo. » Mon Hugo. Mon échappatoire. Mon toit. Mon bout de moi-même. Il est épuisé et pourtant, on sait tous les deux qu'il va lui falloir du temps avant de retrouver le sommeil, qu'il va lui falloir des forces pour affronter le visage pâle de Cathaleen. J'attrape sa main et l'attire avec moi à l'étage. Puis je le laisse seul un instant, le temps de me faufiler dans la chambre d'Emrys qui n'est pas rentré à la maison depuis trois nuits. Je fouille dans les placards et les referme presque aussi vite. Après la mort de Lenny, Emrys a troqué toutes ses fringues contre celles de notre frère. C'est un truc auquel je ne m'habituerai jamais. Emrys déguisé en Lenny. C'est un truc qui me picore le bide et me donne envie de remplir des bocaux de larmes les soirs de grande nostalgie. Un truc qui me laisse penser qu'il me reste une moitié de Lenny et une moitié d'Emrys. Rien d'entier. Juste des miettes d'eux sur lesquelles il m'arrive de marcher quand je ne fais pas attention.  « Tiens, je n'ai trouvé que ça.  » Je lui tends un boxer, un jogging et un T-shirt de mon frère et lui désigne du menton la salle de bain derrière lui, même s'il connaît depuis longtemps la maison des Osborne sur le bout des doigts.  « Tu devrais aller prendre une douche. Ça te ferait du bien, non ? » Je dépose les affaires sur la panière de linge et retourne vers lui, sur le palier. Ma main se perd un instant dans ses cheveux et un sourire réconfortant naît sur mes lèvres.  « Je t'attends dans ma chambre. Tout va rentrer dans l'ordre, je te le promets, Pépito. » Pépito. Ça fait des années qu'il se trimbale ce surnom débile comme on traîne une vieille cicatrice ou un vieux pull qui gratte. Je finis par m'éclipser dans ma chambre et m'allonge sur le lit. Hugo et moi, on est ces deux ados que la vie a fait se heurter. On est ces deux ados qui ont grandi trop vite, trop mal, aussi. Ces deux ados qui s'entraînent à être des adultes ensemble. Ces deux ados qui ont besoin d'avancer dans les pas de l'autre. Et d'avancer à deux, surtout. Contre le monde entier. Envers et contre tous.

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MessageSujet: Re: When the night is coming down on you, we will find a way through the dark (nora) When the night is coming down on you, we will find a way through the dark  (nora) EmptyDim 5 Jan - 14:23

Je l'entends dévaler les marches des escaliers. Je me sens stupide derrière cette porte fermée, presque nerveux. Je ne veux pas qu'elle l'ouvre parce que je ne veux pas qu'elle me trouve encore une fois faible et misérable. Mais c'est ce que je suis le plus souvent désormais. Elle ouvre la porte à la dérobée et je baisse les yeux. Elle n'a même pas pris le temps de s'habiller. Elle a l'air fatiguée et même endormie pourtant c'est comme si elle m'avait attendu. Je lui demande furtivement si je peux entrer. Elle acquiesce d'un signe de tête et me voilà dans l'entrée. J'ai presque envie de blaguer, de lui dire que ce n'est pas bien de laisser des hommes entrer chez elle à une heure pareille de la nuit. Mais il y a bien longtemps que je ne sais plus ce qu'est blaguer. J'ai l'impression de porter le monde sur mes épaules ce soir, alors qu'en fait je n'arrive même plus à porter le mien. Je suis si las, si fatigué. Je lui demande penaud si je peux rester dormir. Je crois naïvement que j'arriverais à mieux dormir dans l'appartement de Nora. C'est stupide comme hypothèse pourquoi ici plus qu'ailleurs. Mes démons ne sont pas cachés sous mon lit, ils sont dans ma tête et où que j'aille ils me suivront à la trace sans jamais me laisser de répit. J'aurai aimé croire les dire de mon père. J'aurai aimé croire que la culpabilité s’évanouit et que après quelques temps on se sent apaisé. J'aurai aimé que toutes ces séances chez le psychologue m'aide. A quoi cela çà s'en sert d'en parler ? Cela ne changera pas le passé et c'est cela dont j'ai besoin pour pourvoir continuer ma vie sans me morfondre. Elle me sort de ses songes pour constater à voix haute que j'ai l'air fatigué. J'aurai aimé que cette fatigue soit liée seulement à un manque de sommeil causé par des soirées étudiantes répétitives. Les soirées étudiantes je n'en fais même plus. Je n'ai plus aucun plaisir à rester éveillé toute une nuit, j'ai déjà trop d'insomnies. « Je vais retourner voir le médecin. Il va me prescrire des somnifères. » Je lui réponds. Comme si quelques cachets allaient résoudre mes problèmes. Des semaines que je supplie mon médecin de m'en prescrire mais il a toujours refusé, jugeant que j'étais trop fragile. Il craint que j'en prenne un de trop et que je me donne la mort. C'est ridicule, je ne suis pas suicidaire. Est-ce que je pourrais le devenir ? Est-ce qu'il serait pourrait qu'un jour lassé par tous mes maux je mette fin à mes jours ? Je n'y avais jamais pensé. Ce n'est pas dans ma nature, je n'ai pas été élevé à baisser les bras à la moindre difficulté. Pourtant après des années de souffrance je me dis qu'il serait pourrait que dans un geste de faiblesse je prenne ce cachet trop, pas vraiment intentionnellement, simplement en me disant que cela m'aidera à dormir mieux. Je ressens un frisson me traversé toute la colonne vertébrale alors que pendant quelques secondes j'ai émis l'hypothèse d'un suicide. Je secoue quelques peu ma tête pour me remettre les esprits en place. Nous sommes désormais à l'étage, elle me tend des vêtements pour que je puisse être plus confortable pour dormir. « merci. » Une douche, oui bien sûr. Elle caresse pendant quelques secondes mes cheveux et ce geste se veut réconfortant. Je lui fais un sourire maladroit. Je ne sais pas si elle pense vraiment ce qu'elle dit ou si elle dit seulement cela pour me réconforter. Je la prend dans mes bras, maladroitement. Je tiens les vêtements d'une main alors je ne l'enlace qu'avec mon bras gauche. Et puis je file dans la douche où j'essaie de ne pas y rester longtemps mais j'échoue lamentablement. Pendant quelques minutes je ferme les yeux et j'oublie tout. J'oublie cette vie misérable que je me suis construit par mes erreurs et j'oublie ce futur bien trop sombre. Je ressors finalement de la douche, je ne sais pas combien de temps j'y ais passé. Après m'être habillé, je la rejoins dans sa chambre. Nous sommes tous les deux en petite tenue. Cela en choquerait certain mais c'est stupide, il n'y a pas de sexe ou même d'attraction entre nous. C'est juste de l'affection et un quelque chose que ni l'un ni l'autre ne savons expliquer ou même comprendre. Elle est allongée sur son lit et je m'y glisse à coté d'elle. Je pose ma tête sur son ventre en oubliant que mes cheveux sont encore humides et que cela doit être désagréable pour elle. « Tu crois qu'il y a quelque chose après la mort ? » Je demande subitement. Je n'ai jamais été croyant ni superstitieux je me rends compte de mon erreur, je comprends tous ces gens qui ont besoin de croire à un dieu pour avancer. Elle est morte trop jeune, elle mérite d'être heureuse maintenant. Le paradis existe, il le faut. Sinon où vont tous ces anges déchus ? « Tu rêves parfois de lui ? » Je continue. C'est une toute autre question. Est-ce que Lenny lui rend visite en rêve ? Est-ce qu'il lui explique qu'il va bien, qu'il est mieux où il est. Peut-être que c'est ici que vont toutes les personnes qui nous quittent, elles vont dans nos rêves, dans notre esprit et dans notre cœur. Mais moi je n'ai pas eu le temps d'aimer Catahleen, je n'ai même pas eu le temps de la connaître alors pourquoi vient-elle me tenir compagnie durant ces nuits ? Peut-être parce qu'elle me hait, parce que tout est de ma faute et qu'elle a jugé que je ne méritais aucun répit. Cela fait deux ans et pourtant je me souviens des moindres détails de son visage. « Je voudrais simplement pouvoir oublier. » Je murmure.
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MessageSujet: Re: When the night is coming down on you, we will find a way through the dark (nora) When the night is coming down on you, we will find a way through the dark  (nora) EmptyMer 22 Jan - 19:13

Hugo a la maladresse collée aux baskets. Quand il me serre dans ses bras. Quand il claque la porte de la salle de bain pour s’y enfermer. Quand il en sort et me rejoint sur mon lit. C’est un truc qu’est apparu après la nuit cauchemar, après la nuit qu’on aurait voulu rayer du calendrier mais qui continuera d’exister chaque année, jusqu’à ce qu’il en crève. Avant, je me rappelle qu’Hugo avait ce truc en plus, cette facilité déconcertante à dire les choses piles au bon moment, moi, ça m’effrayait, tout ce fil de mots qu’il déroulait aux gens ni trop tôt ni trop tard. Aujourd’hui, il ne parle plus qu’au mauvais moment, parfois même au mauvais endroit. Y’a un truc qu’a foutu l’camp dans ses yeux noirs, un truc qui le rendait plus fort que n’importe qui et qui le force désormais à ramper. Comme un pantin. Hugo est un pantin. Et ce sont ses souvenirs qui tirent les ficelles, ses souvenirs qui décident s’il a droit à quelques grammes de rire, à quelques gouttes de joie. La plupart du temps, ses souvenirs lui autorisent juste ce sac rempli de regrets et de remords. Ce sac qu’il aimerait jeter par la fenêtre mais qu’il retrouverait sur son palier le lendemain matin. Parce qu’il existe des sacs qui ne coulent jamais et continuent de flotter éternellement, des sacs qu’on ne peut pas trouer. Des sacs qui restent pleins et qui finiront par avoir jusqu’à votre peau.  Son sac à lui, il est tout petit, et pourtant, il pèse bien trop lourd. C’est un sac à la gueule de souvenir qui tord le bide, un sac à la gueule de cette fille crevée beaucoup trop tôt, comme un pneu de bagnole sur l’autoroute. « Merci. » Je hausse les épaules, c’est normal. Il finit par poser sa tête sur mon ventre et je grimace légèrement au contact de ses cheveux humides contre mon T-shirt. Après, il y a un long silence qui suit, le genre de silences rassurants dans lesquels on prend le temps de se retrouver, lui et moi, même si nous nous sommes vus la veille. C’est con, y’a des gens qui ont besoin de déblatérer à longueur de journée, de se planquer derrière des confidences qui n’en finissent plus. Nous, on a jamais eu besoin de ça. On s’aime quand il y a du soleil, quand il pleut et même quand il vente. On s’aime à travers les silences puis les rires. Et nos pupilles, dis, elles en racontent des tonnes.   « Tu crois qu'il y a quelque chose après la mort ? » Peut-être. Peut-être pas. Mais qu’est-ce que ça change, au fond ? Quand les gens partent, ils partent pour de bon. Nous, les vivants, on aura jamais que sept milliards de gens à rencontrer parce que les milliards de milliards de gens morts avant nous, ils continueront de flotter au-dessus. Dans les nuages. Les étoiles. Les météorites, peut-être aussi. Et si c’est ça, l’après-mort, alors je trouve ça dégoutant, toutes ces étoiles qu’on voit quand il fait nuit mais qu’on ne retrouvera plus jamais au fond de nos poches, cet éternel rappel que ceux qu’on a perdus sont loin maintenant, et seront encore loin demain, après demain et chaque jour qui suivra. « Je ne sais pas. Mais je n’espère pas. Si j’étais morte, tu sais ce que j’aimerais ? J’aimerais qu’on me laisse tranquille. Vraiment tranquille. Qu’on arrête de déposer des fleurs sur ma tombe, des fleurs qui faneront et ne me feront pas revenir. Qu’on arrête ces pleurnicheries à mon sujet. Parce qu’on n’est pas vraiment mort, pas vrai, quand il y a quelqu’un qui s’évertue à nous tirer vers le sol ? On doit sûrement se retrouver entre le ciel et la terre et je me dis que ça doit être inconfortable, tout ce vide dans les paumes. » Je m’arrête un instant, reprendre son souffle, pour répondre à la prochaine question, celle qui parle de Lenny dans mes rêves, Lenny dans ma mémoire. « Oui, il m’arrive de rêver de lui. Ce n’est pas constant. Ca vient et ça part. Je peux dormir paisiblement pendant plusieurs semaines et me réveiller un matin avec une poignée entière d’images brouillées de mon frère. » Je soupire, puis poursuis. « Ce qui me fait le plus de mal, c’est quand je réalise qu’il ne me répond jamais. Quand je lui écris. Quand je lui parle à voix haute avant de dormir ou dans la salle de bain. Et même dans mes rêves. C’est dans ces moments-là que je me rends compte qu’il est vraiment mort, tellement mort que mes messages n’arriveront jamais jusque dans son crane. Et que le mien, de crane, restera oxygéné de son absence. » Mon r’gard fait le tour de la pièce, comme pour chasser les fantômes de Lenny qui traînent un peu partout, jusque sous le tapis. «  Je voudrais simplement pouvoir oublier. » Son murmure me déchire l’intérieur. Mes doigts viennent se perdre dans ses cheveux humides, puis sur le haut de son torse. Qu’est-ce que je peux bien répondre à ça ? Qu’il oubliera ? Il ne me croirait pas. Bien sûr qu’il finira par oublier, parce qu’on oublie toujours tout, les visages de ceux qu’on a aimés et les sourires de ceux qu’on n’aura pas eu le temps de connaître. L’homme est fait comme ça. Il a assez de place pour garder quelques souvenirs en lui. Mais pas assez pour en garder l’intégralité. Alors un jour, les nouveaux souvenirs viendront recouvrir les anciens, et de nouvelles cicatrices apparaitront à la places des vieilles trop souvent passées à la pommade.   « Tu sais que tout ce qui s’est passé cette nuit n’est pas de ta faute, hein ? » Silence. « Si ça n’avait pas été elle, ça aurait été toi. Tu n’as pas le droit de culpabiliser d’être en vie, Hugo. » Si tu tombes, je tombe, tu t’souviens ?
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MessageSujet: Re: When the night is coming down on you, we will find a way through the dark (nora) When the night is coming down on you, we will find a way through the dark  (nora) EmptyLun 24 Mar - 20:33

:out:
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MessageSujet: Re: When the night is coming down on you, we will find a way through the dark (nora) When the night is coming down on you, we will find a way through the dark  (nora) Empty

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