+ unhappy birthday roxane. (carolina)

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Les Anglais venaient de débarquer à Berkeley. L’atmosphère changeait déjà d’ambiance. On sentait un air de compétition entre les British et les Americans. Pour moi, cette rivalité ne servait qu’à amuser la galerie. En réalité, j’avais retrouvé beaucoup de vieilles connaissances. Eh oui, j’étais originaire de Londres et beaucoup d’anglais d’Oxford étaient de vieux amis ou de vieux ennemis. Cela me faisait plaisir de tous les revoir, mais en réalité mon passé refaisait surface un peu trop vite à mon goût. C’était trop pour moi, qui essayais de tourner la page sur les derniers évènements que je subissais. Dmitri me quittait, Perdita et Isaac s’en allaient pour faire leur vie. J’avais pété les plombs il y a une semaine, devant Jordane l’une de mes plus proches amies. Assise sur mon lit, je ne pouvais m’empêcher de regarder la cicatrice dans la paume de ma main. Je m’étais blessée en brisant une bouteille de whisky sur le coup de la colère. La plaie était refermée mais il y avait toujours cette grosse entaille en plein milieu de ma main. Bien évidemment, j’avais rameuté pas mal de monde autour de moi lorsque j’étais dehors. Et certains s’en servaient à cœur joie, pour dire que le bras droit d’Aislynn Woobleforth était une alcoolique. J’avais replongé, mais je me battais pour ne pas voir une bouteille. Alors quand j’apprenais cette soirée de bienvenue aux anglais, je me devais d’y aller. Pas simplement pour faire bonne figure comme le Doyen le demandait, mais pour m’aérer. Ce n’était pas un jour comme les autres, en réalité. C’était le 24 février, jour de mon anniversaire. Enfin, ce n’était pas que mon anniversaire c’était celui aussi de ma sœur jumelle décédée Laurane. Je ne pouvais m’empêcher de repenser à elle une nouvelle fois. J’avais honte de replonger ainsi dans mon alcoolisme, alors que je me battais pour elle en réalité chaque jour pour avancer. Je n’étais même pas digne de fêter mon anniversaire. Et pourtant, de nombreux amis me le souhaitaient à bras ouvert. J’avais de petits paquets cadeaux dans ma chambre avec plein de mots gentils. C’était ma famille, mes Iotas. Je savais qu’en arrivant à Berkeley, j’avais fais le bon choix. J’étais partie chez les meilleurs. Je les contemplais silencieusement, pensive. Ma sœur aurait eu 22 ans aussi, comme moi. Et elle n’aurait très certainement pas voulu que je me morfonde dans mon coin. Elle n’était pas comme ça. Elle était joyeuse, énergique. Une vraie pile électrique, selon mes lointains souvenirs. Alors oui, aujourd’hui j’allais fêter mon anniversaire en même temps que l’arrivée des anglais d’Oxford. Oh non, je n’allais pas leur voler la vedette. J’avais juste besoin de sortir. Et je savais à qui demander pour passer une soirée tranquille à discuter. Carolina. Elle n’avait pas concrètement assisté à mon « pétage de câble » mais elle en avait eu vent. Et c’était l’une des premières à venir s’incruster dans ma chambre pour savoir si j’étais bien. Je lui répétais sans cesse, que j’allais bien. Comme je faisais avec tout le monde. Je détestais mettre les gens que j’aimais en plein milieu de mes problèmes. Ma vie était compliquée. Pourtant, Carolina semblait s’accrocher à cet espoir de me voir aller mieux. De me voir sourire à nouveau. Je ne la connaissais depuis pas longtemps, mais elle me rappelait tellement Perdita. Je pris mon smartphone pour lui demander si elle ne voulait pas m’accompagner. Avec un peu de chance, j’allais croiser d’autres rouges dont Jordane. Il me fallait au moins quelques personnes, pour résister à la tentation de boire un verre. J’avais tout prévu, d’avance. « La soirée de bienvenue aux Anglais, ça te dit ? » J’appuyais sur Envoyer. C’était bref, mais au moins ça allait droit au but. Quelques minutes après, je recevais sa réponse positive. Bon, il ne me manquait plus qu’à me préparer. Je décidais de mettre une robe rouge, assortie aux couleurs de notre confrérie. J’étais un peu comme la « porte-parole » des Iotas, rôle qui m’allait déjà à la perfection lorsque j’étais mascotte. Je me devais de porter mes propres couleurs à chaque sortie. J’arrivais devant le bâtiment annexe What’s up à 21 heures, pétantes. Tenant fermement ma pochette rouge qui me servait de sac à main, je regardais un peu partout pour voir si Carolina n’était pas dans les parages. J’avais peur en réalité de croiser ces personnes qui savaient que j’avais replongé. C’était mon anniversaire aujourd’hui, et je ne comptais pas gâcher ce moment avec de l’alcool. Je rendais hommage à ma sœur aussi en même temps, et pour moi c’était le plus important.

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Laughing so damn hard crashed your dad's new car all the scars we share I promise, I swear wherever you go, just always remember that you got a home for now and forever and if you get low, just call me whenever this is my oath to you wherever you go, just always remember you're never alone, we're birds of a feather and we'll never change, no matter the weather this is my oath to you

Je me suis réveillé en sursaut de ce cauchemar qui reflétait ce que je vivais depuis près d'une semaine. Ma leucémie avait grandit et j'étais désormais dans un stade pré cancéreux. Autrement dit, j'étais encore plus suivie que d'habitude. J'avais des analyses toutes les semaines et non plus une fois sur deux. Je prenais une dose de médicaments plus importante et je devais me ménager au maximum. Il aurait fallu que j'arrête la danse et les sorties en plus des activités que je faisais pour le plaisir comme la photographie en plein air ou le chant, mais j'avais dit non. Il me fallait une soupape de sécurité, un moment dans la semaine où j'évacuais ce trop plein de pression qui me fait craquer le soir quand je suis seule dans mon lit. Ma douche prise, mon séchage de cheveux fait, ma coiffure simple mais jolie, et ma robe rouge à sequins sombre enfilé, et me voilà partie sur mes talons noirs à la soirée de bienvenue des anglais. Roxane m'avait demandé d'y aller avant que je ne prenne ma douche et j'avais de suite accepté. J'avais besoin de me changer les idées, de ne pas penser que j'allais peut-être voir ma leucémie grandir encore et encore, et me faire faire cette fameuse chimiothérapie qui allait me faire perdre mes cheveux. Non, il fallait que je garde espoir, que je sorte, m'amuse, vive cette vie que ma mère m'avait donné ainsi que mon père. Alors je suis partie de chez les Iota, perché sur mes talons noirs et une veste sur l'épaule. Roxane était une personne que je connaissais depuis peu malgré qu'on soit dans la même confrérie. Je ne connaissais pas tous mes partenaires de confréries, après tout, je n'étais pas superwoman même si j'aurais voulu. La iota était aussi blonde que moi et avec autant de problèmes. Elle était fraîche, gentille et superbe. Elle avait tout pour elle, mais l'abandon était dur. Dmitri et Perdita étaient partis, eux qui étaient ses pilliers. J'étais certaine que ce n'était pas volontaire, et que ce n'était qu'un concours de circonstance si elle s'était retrouvée seule en peu de temps, mais je ne pouvais pas m'empêcher d'avoir de l'espoir pour cette tête blonde qui se battait chaque jour pour ne pas craquer encore une fois comme il y a une semaine. J'avais vu la scène mais avant même de pouvoir intervenir, Jordane l'avait fait. Je ne connaissais pas vraiment cette dernière sachant juste qu'elle était aussi Iota. Depuis, j'allais voir Roxane presque tous les jours. Je savais qu'elle avait replongé dans l'alcool, alors je cachais certaines choses, je n'apportais pas cette bouteille de bière qu'on apporte généralement quand on veut parler à quelqu'un. D'accord, c'est plus un truc de mec, mais ça marchait aussi pour les filles. Alors je faisais des efforts parce que moi même, une bonne bière fraîche autours d'un gâteau au chocolat noir m'aurait réconforté avec ce putain de cancer. Je suis arrivée au bâtiment des fêtes avec un peu de retard mais Roxane était déjà là, m'attendant certainement. . Alors Tigrou, tu m'attendais ? . J'avais un grand sourire, mais pas celui de l'amusement, celui du soutien, du réconfort et que j'avais découvert il y a peu avec Nélye, une epsilon. Je l'ai prise dans mes bras et l'ai entraîné à l'intérieur du bâtiment. Il fallait qu'on se bouge si on ne voulait pas poireauter pendant des heures devant. J'avais un peu froid, alors j'ai mis ma veste en cuir. La leucémie me rendait plu fébrile que d'habitude, alors j'avais froid très vite. . J'ai un peu faim. Quand tu m'as envoyé le sms, je venais de me réveiller. . D'un cauchemar. Je n'ai pas précisé cela cependant. Pas besoin de lui mettre mes problèmes sur le dos en plus des miens.

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Si mon anniversaire s’était déroulé il y a une semaine, je ne serai certainement pas sortie de ma chambre. Après l’incident survenu à l’extérieur de la maison Iota, devant un public plus que médusé, je me faisais petite. En effet, j’avais cette étiquette de fille qui s’était saignée à cause du départ de son petit ami. Heureusement, ces mauvaises langues n’avaient pas eu vent du reste. Mais on ne sait par quels moyens, certaines personnes savaient pour mon alcoolisme. Je devais absolument leur prouver le contraire ce soir. C’était ce soir ou jamais. Mon anniversaire et celui de ma sœur ne devait pas être un pur fiasco. Comme les vingt-et-unes autres années de ma vie d’ailleurs. Je ne comptais pas non plus gâcher la soirée de Caroline. Je ne connaissais que très peu cette jeune femme. Il y avait tellement de nouveaux qui nous rejoignaient tous les jours. Caroline se faisait une place petit à petit parmi les plus anciens. C’était aussi mon rôle, d’intégrer au mieux les nouveaux arrivants. Puis j’étais très ouverte et sociable, contrairement à ce que mes troubles du comportement laissaient paraître. Avec Jordane, elle avait assisté de loin à la scène du « scandale ». Oui, je l’appelais comme ça maintenant parce qu’il n’y avait pas d’autres mots pour qualifier. Je ne pouvais m’empêcher de penser à cette journée. J’en avais encore les traces d’ailleurs sur ma main, avec une belle cicatrice. Elle me rappelait le début d’un traitement que j’allais devoir me résigner à prendre. Si j’avais seulement le courage de me rendre chez un psychiatre. Je n’étais pas encore prête pour ça, préférant encore me cacher derrière des sourires. Malheureusement, la dernière crise mettait les cartes sur la table. L’image de la confrérie pouvait être entachée, et je n’avais pas envie d’en être la cause. Mais trêve de pensées négatives, je revenais sur Terre lorsque j’apercevais la jolie tête blonde de ma collègue iota. Elle n’avait que quelques minutes de retard, donc ce n’était pas si grave que ça. Puis ce soir, je n’avais pas forcément envie de faire la tronche pour une histoire de minute. Je me laissais entraîner dans ses bras pour ensuite me diriger à ses côtés dans la salle déjà pleine de monde. Le Doyen tenait vraiment à ce que les élèves de Berkeley montrent le bon exemple. Je faisais partie de ceux qui obéissaient comme un petit mouton. Je n’avais pas forcément envie de me mettre Fredericksen à dos. La jolie blonde me confiait s’être réveillée juste après avoir reçu mon SMS. J’étais plutôt intriguée. « Tu as dormi toute la journée ? » J’étais passée par ce stade il y a quelques jours, en séchant également les cours pour rester roulée en boule sous ma couette, en hibernation presque. Cela faisait un petit moment que je n’avais pas assisté à une fête à l’université. Je sentais d’ailleurs quelques regards se poser sur moi. Ils étaient donc tous au courant de ce qui s’était passé ? Les rumeurs allaient vite, surtout lorsqu’elles étaient vraies. « Tu crois qu’ils sont tous en train de m’observer ? » disais-je, en me penchant vers l’oreille de Caroline. Ils me regardaient comme si j’avais du papier toilette coincé dans la robe. Je détestais me faire observer comme ça, comme un objet de foire. Je jouais l’indifférence, saluant les quelques Iotas que je trouvais dans la salle. Eux, au moins, ne me jugeaient pas. Malgré les épreuves, les Iotas restaient soudés entre eux comme une véritable équipe. C’est ce qui faisait notre force. « Bon allez, on va réquisitionner le buffet. Et l’eau. » disais-je, en essayant de me détendre. Mais en réalité, j’étais complètement tendue. J’avais peur. Heureusement, je n’étais pas seule donc j’avais toujours quelqu’un pour me retenir. Un alcoolique en manque de sa drogue pouvait être dangereux. Je scrutais des yeux l’immense salle jusqu’à apercevoir une grande table. J’allais y aller au culot, mais il me fallait absolument une bouteille d’eau. Par chance, des adultes tenaient cette fois-ci le buffet et non des étudiants. Ou alors l’éternelle fiole de whisky se retrouvait par erreur déversé dans le jus de fruit. Comme à chaque fois. Mais cette fois, je n’allais pas me laisser faire. C’était ma soirée.

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Je ne faisais pas étalage de ma vie et de mes problèmes. Aux yeux des autres, de la confrérie, des professeurs et du personnel de l'université, j'étais cette jeune fille blonde et pleine de vie qui n'arrêtais pas de rire et de propager de la bonne humeur, elle avait un caractère fort et n'hésitait pas à dire ce qu'elle avait à dire tout de même. J'étais cette fille là, et j'en étais fière. J'avais réussis à mettre une barrière autours de moi que vraiment peu de gens arrivait à passer sans se mordre les doigts. Mais la vérité était que personne ne me connaissais vraiment, j'avais une personnalité trop changeante et complexe pour qu'on puisse me mettre dans une case. Ni fille à papa et maman, ni capricieuse égocentrique, ni soumise et naïve. Et pourtant, j'étais un peu de tout. Égoïste, capricieuse, surexcitée, gentille, douce et beaucoup d'autres adjectifs. Je jouais avec le monde comme je jouais avec mes poupées étant plus jeune. La vraie moi, on ne l'a connu que lorsque j'étais enfant d'ailleurs. Quand la joie de l'innocence du monde était encore à porté de mains, où la danse était mon plaisir et non une corvée, où je m'amusais avec les Morello l'été en Italie, où mes parents étaient mes modèles et non pas ma honte. Découvrir que j'avais une sœur à Berkeley avait été un peu déstabilisant, mais pour le moment, je n'y prenais pas compte parce qu'elle ne me gênait pas. Enfin, voyant le personnage, je m'attendais au pire tout de même. Mais je passais outre pour le moment. Je profitais de ce que la vie me donnait et même si j'étais extrêmement fatiguée parce que la leucémie redoublait d'effort pour me tuer, le monstre n'avait pas réussit à me faire plié et je me battais avec toutes les forces qu'il me restait au fond de moi. Roxane avait aussi son monstre à abattre. La tristesse est quelque chose qui vous fait perdre la tête et je comptais bien l'aider à ne pas penser à la cause de la sienne. . Non pas toute la journée. Juste depuis 15h. Je suis fatiguée ces temps-ci. . Je ne me suis pas étendue sur le sujet. Elle ne savait pas que j'étais malade et avait déjà bien trop de problème à elle toute seule pour que je mette les miens en plus. J'ai remarqué que plusieurs regards étaient fixées sur mon amie, des camarades de confréries, des étudiants d'autres, des professeurs et encadreurs. Ils ne pouvaient pas laisser cette jeune fille tranquille. Juste parce qu'elle a craqué un jour en public alors il faut qu'on la surveille à chaque moment. Non. C'est justement le regard des autres qui fait que l'on craque encore et encore jusqu'à ne plus savoir comment se relever. . Si ils t'observent, je leur met un high kick et là c'est sur qu'ils vont tourner la tête. Savy ? . On ne touche pas à mes amis. Roxane est mon amie alors pas touche minouche. Elle ne sait peut-être pas mais elle est précieuse, et digne de confiance. Peut-être qu'un jour elle saura, quand elle sera débarrassée de ses soucis qui lui bouffent l'existence. . Oui allons-y. Les projecteurs me donnent chaud. . Et la fatigue reprenait le dessus peu à peu, insidieusement. Il fallait que je m'assoie. Arrivée au bar, j'avala deux verres d'eau et m'assis à une table proche avec mon amie. J'avais remarqué que Roxane regardait un peu l'alcool mais c'était finalement rabattue sur l'eau. Je savais reconnaître des alcooliques. Combien de fois par jour j'en voyais quand je faisais des gardes à l'hôpital de san francisco. Il était tout le temps sur leur garde, ayant peur du regard des autres. Roxane correspondait à ce type de personne mais j'étais bien placé pour savoir qu'il ne fallait pas toujours dire ce qu'on pensait sinon ils prennent la fuite sans demander leur reste. . Je ne tiens plus sur mes jambes. . J'avais murmurée. J'étais lasse. . Tu as un correspondant toi. La mienne, je ne la vois pas. .

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Le problème avec moi venait probablement de ma façon d’agir. Je ne pouvais pas péter un câble toute seule, dans mon coin. Non, il fallait que je fasse ça en public. Et c’était une chose qui m’était incontrôlable. Cela pouvait me prendre n’importe quand et n’importe comment. Cette nouveauté m’effrayait vraiment, et pourtant je refusais le simple fait d’être malade psychologiquement. Pour moi, ce n’était qu’une petite crise de nerfs normale. C’est en allant expliquer tout ceci à mon médecin qu’il m’annonçait la terrible nouvelle, que je n’avais toujours pas digérée. Je devais pourtant me faire une raison à tout ça. Si je voulais m’en sortir, je devais aller voir ce psychiatre. J’avais encore son numéro noté sur un bout de papier, planqué dans ma table de nuit. Ce n’était certainement pas une décision qui se prenait à la légère, je devais réfléchir à peser le pour et le contre de tout ça avant de m’embarquer dans une « thérapie ». En réalité, j’étais déjà partie voir des psychiatres après l’accident de voiture qui coûtait la vie à ma sœur jumelle. J’étais assez réticente de devoir repartir dans cette aventure. J’avais presque réussi à oublier cette partie-là de ma vie. Tout pouvait m’être plus simple si j’effaçais les vingt-deux dernières années de ma triste vie. Mais ce soir, c’était le début d’une nouvelle ère. Une Roxane sobre, capable de s’amuser sans prendre un seul verre. En attendant, il valait mieux se tenir à carreau. Fredericksen nous mettait au parfum presque tous les jours, dans les trinités de chaque confrérie. Pas de dérapage, que l’excellence de notre université. Avec moi, il n’avait pas fini de s’arracher les deux yeux le pauvre. « J’espère que tu es en forme alors, parce que je compte bien m’amuser ce soir. » disais-je, motivée. On pouvait presque dire que ce moment était inédit. Je voulais faire la fête, sans boire une goutte d’alcool. Mais j’étais presque certaine que les autres étudiants n’attendaient que mon faux pas pour commencer à animer leur soirée. Hors de question que je leur offre ce plaisir malsain à regarder quelqu’un souffrir. La petite défense de Caroline me fit sourire. Je savais que je pouvais compter sur elle, comme tous les autres Iota d’ailleurs. Je hochais la tête pour lui exprimer ma gratitude, ne sachant quoi dire d’autre. Avec moi, il n’y avait pas vraiment besoin de paroles. Tout s’exprimait par mon regard, et mes gestes. Je jetais un dernier regard à mon « public » du soir, avant de partir vers le buffet pour prendre d’office une bouteille d’eau. Je ne pouvais m’empêcher de jeter un coup d’œil aux bouteilles qu’il y avait sur la table. Normalement, la soirée était censée être sans alcool mais on ne sait jamais. Les petits fourbes d’Omega semblaient prêts à tout pour en piéger quelques uns. J’y étais tombée une fois, mais pas deux. Je piquais une bouteille d’eau, qui ne semblait pas trouver preneur. Tant mieux, c’était pour moi. Je prenais une longue gorgée d’eau, histoire de me désaltérer. C’est vrai qu’il faisait incroyablement chaud dans cette salle. La chaleur humaine n’arrangeait rien en plus. Je m’installais aux côtés de Caroline, qui me confiait ne plus tenir sur ses jambes. N’étant pas au courant de ses problèmes de santé, j’étais loin de m’imaginer qu’elle était vraiment fatiguée. « On est restées à peine trois minutes debout ! » disais-je, étonnée. Mais à voir la tête que faisait Caroline, quelque chose se passait. Je n’osais pas lui en demander plus. Je n’étais pas comme ça à vrai dire. Tout le monde semblait au courant de mes problèmes, mais moi j’étais complètement sourde et aveugle dans le sens inverse. Est-ce que cela faisait de moi une personne narcissique, qui tentait de retenir l’attention de tout le monde ? En voyant l’état de ma collègue iota, je me levais pour aller chercher une seconde bouteille d’eau. Si au moins je pouvais faire ça pour lui rendre sa soirée plus agréable. Caroline enchaînait sur le sujet correspondant. J’avais en effet un correspondant anglais, mais il ne pointait pas encore le bout de son petit nez. « Idem, je ne l’ai pas encore vu. Tu crois qu’on leur fait peur ? » disais-je, en tentant de détendre un peu l’atmosphère pesant installé. Je continuais à boire dans ma bouteille d’eau, en regardant la foule. En effet, les Anglais étaient bien présents ce soir. Les Iota devaient mettre l’ambiance avec une danse endiablée. Ou les Omega devaient foutre leur souk. Bref, que quelque chose bouge. Je touchais mon collier discrètement, histoire de souhaiter un bon anniversaire aussi à mon ange de sœur. Je n’étais pas à Londres pour la voir, mais j’y pensais. Tous les jours. « C’est drôle, j’ai l’impression d’être à Londres. » Je pointais du doigt deux ou trois personnes que je reconnaissais de vue. Native d’Angleterre, la venue des anglais me réjouissait. J’étais heureuse de retrouver un peu de mon accent et de ma patrie. Pas sûre que ça plaise à tout le monde mais au moins, moi j’étais heureuse. Pensive, je me tournais vers Caroline toujours à moitié dans les vapes. « Tu ne peux pas savoir à quel point c’est dur… De ne pas soulager tout ça, en buvant. J’ai l’impression de retourner sept ans en arrière. » disais-je, en serrant ma bouteille d’eau. C’était mon combat, un combat dont je connaissais déjà les difficultés. J’avais simplement peur cette fois-ci de ne pas réussir à en déjouer les pièges.

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Ces trois minutes avaient visiblement duré beaucoup trop longtemps pour mon pauvre corps affaiblis par la maladie. Aussi forte que je pouvais paraître, j'étais fatiguée par cette chose horrible qui m'affaiblissait de jour en jour, d'année en année. Je n'en pouvais plus, mais je faisais tout de même un effort pour Roxane et lui épargner des problèmes qui n'étaient pas les siens. . Oui, mais j'ai besoin de m’asseoir quand même. J'ai peu dormi cette semaine. . L'excuse du manque de sommeil ne manquait jamais. Je détestais la sortir mais ... non, pas question qu'elle soit au courant avant qu'elle n'aille mieux. La iota avait déjà beaucoup trop de soucis comme cela pour se mettre les miens en plus. Je pris la bouteille d'eau qu'elle m'offrit et en vida la moitié d'un train. Le feux des projecteurs et l'amas de monde faisaient qu'il y avait une chaleur étouffante dans les environs. Regardant les correspondants des autres, je cherchais la mienne et demanda si elle trouvait la sienne à Roxane, elle aussi. Bien entendu, elle n'ont plus ne l'avait pas encore vu à travers la foule de correspondants et d'élèves de Berkeley qu'il y avait autours de nous. . Peut-être qui sait. Après tous, deux belles blondes comme nous peut faire peur à n'importe qui ?. . Mon vertige s'était estompé mais mon estomac lui par contre refaisait surface. Un affreux grognement sortit de ma gorge que je réussis à camoufler en buvant de l'eau. Le docteur m'avait fortement conseillé de manger dès que je ressentais une sensation de faim car cela me donnerait assez d'énergie pour avoir une activité normale même si la fatigue et les courbatures étaient encore présente mais de manière moins forte. Il fallait que je trouve le buffet, maintenant. J'avais faim et une Da Collina qui a fait peut faire des malheurs. . Oui, c'est pas faux. Bon, on va au buffet. J'ai faim, et j'avoue que les bons petits plats présenter devant mes yeux me font envie. Je reviens tout de suite. . Oui, je n'avais pas écouté ce qu'elle avait dit, préférant camoufler les doux bruit que faisait mon estomac. Oui, et alors. J'avais acquiescé sans comprendre, mais connaissant ma blonde, ce n'était pas quelque chose de méchant ou autre qu'elle avait dit. C'était Tigrou, l'une des filles les plus gentilles que je connaissais. Jouant des coudes pour arriver au buffet, quand j'y arriva, je pris la plus grande assiette et la remplit de choses sucrés. Éclair au chocolat, religieuse au chocolat, et tous pleins d'autres choses aux chocolats. J'aime le chocolat, surtout le noir et difficilement les autres. Remplissant mon assiette de toutes ses victuailles, j'en pris quelques unes dans une autre assiette pour Roxane. Entre l'alcool et le sucre, je choisis le sucre pour elle. Je revins à la table et déposa l'assiette devant elle. La mienne bien remplie que j'entamais, était déjà posé devant moi. . C'est pour cela que je t'ai apporté cette assiette de bonnes choses sucrées capable de te faire tomber en coma diabétique plutôt qu'en come éthylique. . Dieu seul sait combien je peux être égoïste dans d'autres situation, mais en présence de mes amis, je suis aussi gentille et douce qu'un agneaux. Roxane avait besoin de mon aide, et bien j'étais là, prête à supporter sa peine et à la porter à bout de bras pour ne pas qu'elle replonge le temps d'une soirée. . Tu sais que tu peux compter sur moi Roxane. A n'importe quelle heure du jour ou de la nuit, si tu as besoin d'aide, ta copine blonde est là. . Roxane était ma protégée, dès à présent. Même si elle avait mon âge et qu'elle avait sans doute vécu plus de chose que moi, elle était celle qui avait besoin qu'on prenne soin d'elle à partir de maintenant. Ma leucémie, je la combattrais toute seule, mais avec Roxane, je combattrais à ses côtés contre son alcoolisme et la peine qui la rongeait.

Spoiler:

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J’étais tellement à fond sur mes problèmes que je ne remarquais même pas ceux des autres. Je me rendais compte qu’avec le temps, je devais tout aussi égoïste et imbue de ma personne. Je ne pensais qu’à moi-même, et ce n’était pas vraiment dans mes habitudes. Voir Caroline fatiguée et amoindrie commençait à me faire poser tout un tas de questions dans ma tête. Est-ce que ma copine blonde me cachait quelque chose ? A la base, je détestais le mensonge. Du moins, j’arrivais facilement à parler de mes problèmes avec les gens de confiance. Caroline ne me considérait donc pas assez, pour me parler de ce qui l’a rongeait ? Légèrement déconcertée, je me perdais dans mes pensées pendant quelques secondes avant de revenir sur terre. Je ne réagissais pas à voix haute, lorsque celle-ci m’expliquait ses problèmes de sommeil qu’elle subissait depuis une semaine. Elle n’avait pas un bon sommeil peut-être tout simplement. Pourquoi j’imaginais immédiatement le pire dans tout ça ? Tapotant nerveusement du pied, j’ouvrais ma bouteille d’eau en silence pour en prendre une longue gorgée. J’étais nerveuse, mais pour beaucoup de choses ce soir. Je n’avais pas à l’être. Après tout, c’était mon anniversaire. Je devais rencontrer mon correspondant, qui n’avait pas encore mit les pieds dans le bâtiment où se déroulait cette petite soirée. Je me demandais même s’il avait foulé le sol du campus de Berkeley au moins une fois. Après tout, je n’allais pas fouiller tout le campus pour trouver à quoi ressemblait Blake. Courir après les gens, non merci. J’avais autre chose à faire après tout. Et puis normalement tous les étudiants d’Oxford devaient se rendre à cette soirée. « Oh, tu sais. Quand on entend parler de Roxane Leclair-Fawkes, on pense à la folle qui pissait le sang devant le pavillon iota et qui hurlait comme une échappée de l’asile psychiatrique. » disais-je, sans la moindre marque de gêne. Je me moquais presque de mon propre comportement à vrai dire. Quelques personnes assistaient à ce spectacle, digne d’une des plus grandes comédiennes ratées. Les bruits de couloirs circulaient très vite au sein du campus de Berkeley. Je n’avais pas tardé à comprendre que certains chuchotements s’enrichissaient sur moi, et mon « rôle d’actrice qui m’allait à la perfection » je cite. Laissant Caroline se servir au buffet, j’épiais la salle à la recherche de mon correspondant ou même des anciennes connaissances. Je reconnaissais quelques personnes qui étaient jadis dans mon école privée, quand je commençais à déraper. Notamment quelques mauvaises fréquentations. Surprise, je tournais la tête en regardant Caroline revenir avec une assiette de bonne victuailles sucrées. Je grimaçais. Arrêter l’alcool ou même le tabac, c’était difficile. Les gens censés se rabattaient souvent sur la nourriture. Au moins, j’avais de quoi survivre pour une partie de la soirée. Sa remarque me fit sourire. C’est vrai que je préférais mieux un coma de ce type, plutôt qu’un coma dû à l’alcool. J’allais me résigner à manger et à boire de l’eau toute la soirée. Je savais que je pouvais le faire, tant que j’étais accompagnée d’une personne. J’avais toujours peur de me retrouver seule et d’avoir la tentation de me servir un verre pour soulager ma conscience. En discutant, en étant entourée, j’avais au moins la possibilité d’avoir quelqu’un pour m’arrêter. Mon subconscient hurlait presque le manque. Je regardais Caroline, avec un petit sourire crispé. « Il va me falloir au moins une demi-journée de footing pour éliminer tout ça après. » disais-je, en blaguant. Heureusement que le sport aidait aussi à évacuer toute la tension que j’accumulais depuis des mois. Je n’arrêtais pas de squatter le terrain réservé aux sportifs de ma confrérie, pour faire quelques tours de piste. Ma copine blonde exprimait son soutien suite à mes craintes. J’en étais presque gênée. A vrai dire, j’étais tout le temps entourée parce que je le demandais aussi. Je savais aussi sur qui compter en cas de besoin. Les questions sur l’état de santé de Caroline me revenaient en tête. A vrai dire, cela me brûlait la langue de ne pas savoir ce qui se passait. Je prenais la main de ma camarade, en la fixant dans les yeux. Si elle me connaissait bien, elle devait probablement comprendre que la discussion sérieuse allait débuter. Je n’avais pas envie de la mettre au pied du mur non plus, mais je prenais le risque de me faire envoyer balader. « Si je peux compter sur toi, tu peux compter sur moi aussi… » disais-je, légèrement évasive. A vrai dire, je ne savais pas comment aborder le sujet. J’avais toujours cette crainte de prendre mal les remarques et de sortir de mon calme retrouvé depuis quelques jours. « Sérieusement, Caroline… Qu’est-ce qui se passe ? Tu sais que tu peux tout me dire, je sais garder un secret. » L’approche était complètement nulle mais je tentais une approche plutôt douce. Contrairement à moi, elle avait probablement du mal à s’ouvrir aux autres. J’avais presque l’impression de me voir il y a quelques années. Parler de ses problèmes, de sa vie personnelle n’était pas facile surtout lorsque les problèmes étaient plus graves que l’on pensaient. Après quelques discussions, j’avais réussi à ouvrir mon cœur et à parler ouvertement de cette « maladie » qui me rongeait depuis des années. A force, j’arrivais à accepter le fait que l’alcoolisme était une maladie grave et que je devais m’en soigner. Le combat contre cette drogue semblait plus difficile que prévu, mais je mettais tous les moyens de mon côté pour m’en sortir aussi. Je ne savais pas si j’allais réussir à décrocher le « secret » que Caroline me cachait certainement pour ne pas m’inquiéter. Mais au moins je pouvais tenter ma chance. A voir si la roue pouvait tourner en ma faveur ce soir.

Invité

J'avais compris que Roxane s'en voulait un peu pour ne pas avoir remarqué depuis tout ce temps que j'étais malade. Mais comment lui en vouloir, ce n'était pas comme si j'affichais ma maladie non plus. Mon meilleur ami n'était pas au courant et seul ceux qui avait eux la malchance de m'apercevoir dans des situations de faiblesses, ou avait fouiné un peu suite à des doutes à mon sujet était au courant. En dehors des personnes de confiance bien sur. Mais pour le moment, seul Roxane comptait. Elle était comme moi au fond, se battant jusqu'à l'épuisement contre une maladie qui nous rongeait au plus profond de notre être. Elle, s'était l'alcoolisme et moi la leucémie. Mais bien entendu, je ne la laisserais pas tomber. Elle était Tigrou, l'éternelle mascotte des Iota qui le sera sans doute jusqu'à la fin de sa vie. Je pris pas en compte son anecdote sur la situation qu'elle avait vécu il y a peu de temps et alla chercher des assiettes de dessert bien sucré et crémeux à souhait. Bien sur que pendant un bon moment, la plupart des personnes de l'université allait la prendre pour une folle qui criait et avait les mains en sang, mais comme tout événement, si les rumeurs ne s'alimentent pas alors il devient un vague souvenir dans les consciences jusqu'à être oublié. Je pris une énième bouché sucré. J'allais sans doute avoir la bouche toute pâteuse quand je partirais de cette fête mais ça en valait la peine. Je suis accro au sucre, c'est une vérité absolue et incontournable me concernant. Le sucre comblait tous les manques. Affectif, alcoolique, maladif, en clair, il était la réponse à tous et me redonnait de l'énergie pour affronter les autres et continuer la soirée sur mes deux pieds. Bien sur, comme l'avait si bien souligné Roxy, il nous faudrait quelques tours de terrains pour éliminer ces cellules graisseuses qui allaient se faire un plaisir de se déposer sur nos hanches. Enfin, plutôt elle, parce que le sport m'était interdit de manière intensive. J'allais juste faire quelques brasses dans la piscine universitaire. Peu fatiguant et plus agréable. . Pour toi chère Iota. Moi, je vais me mettre à la natation douce. . Je continua à manger ma part de dessert, me délectant de chaque bouché et regardant mes camarades d'université passés devant mes yeux. Les rencontres étaient furtives, les paroles brèves et les couples enlacés. Je n'étais pas jalouse, j'avais ma dose d'affection avec mes amis et mes conquêtes. Je dis à Roxane de me faire confiance, que si elle avait besoin d'une aide quelconque, que sa merveilleuse amie, c'est-à-dire moi, était là. Prête à l'aider au moindre soucis. Je pensais vraiment chaque mot que je lui avais dit. J'aimais énormément Roxane, assez pour avoir dans l'idée de lui raconter mes petites affaires. Par petites affaires, je veux bien entendu dire à propos de ma maladie. Et bien sur, Roxane ne manqua pas ma promesse de prendre soin d'elle. Bien entendu que je savais que je pouvais te faire confiance ma chère Roxane. Mais c'était de la peur maladie et malsaine qui me retenait de t'avouer la vérité, là, tout de suite, à l'instant t=0. Allez, prend une grande inspiration et dis lui Caroline. Tu peux le faire. Au moment où j'allais lui dire la vérité à mon sujet, un abruti d'oméga éméché avec un verre au contenu plus que douteux, renversa la totalité ou presque de son breuvage sur ma robe. Elle m'avait coûté la peau des fesses. Enfin, façon de parler. . Espèce de crétin. . C'était sorti tout seul. Ce n'était pas du tout dans mon habitude de jurer en public, et ce soir n'allait pas échapper à la règle. L'oméga paru se rendre compte que si il ne déguerpissait pas sur le champ, il allait voir sa tête heurter durement l'assiette de dessert pleine de crème et de sucre posé sur la table. . Désolé mademoiselle. . Un regard et le voilà partis. Je regarda d'un air désolé mon amie et me dirigea vers les toilettes les plus proches en sa compagnie. Argh, ma robe collait et avait ébranlé mon envie de lui avouer pour moi. Arrivée aux toilettes, j'essayai de limiter les dégâts déjà bien avancé sur ma robe. Satané sucre mélangé à l'alcool. Ah, merde, de l'alcool. Je jeta un coup d'oeil à Roxane pour jauger sa réaction et fut rassuré de voir qu'elle-même était rassuré.

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» "All happy families are alike; each unhappy family is unhappy in its own way." Gaulthier - Meleya
» Happy Birthday to you, happy birthday ! + BRISEIS
» "It is not a lack of love, but a lack of friendship that makes unhappy marriages."
» Happy birthday !
» Allana Birthday

+ unhappy birthday roxane. (carolina)

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