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Grumpy and Snow White... or aren't you the witch ?

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MessageSujet: Grumpy and Snow White... or aren't you the witch ? Grumpy and Snow White... or aren't you the witch ? EmptyMar 13 Aoû - 16:05



"Bonjour à toutes et à tous ! Il est dix heures et vous entamez la matinée avec Ritchie qui nous envoie le nouveau son de Rihanna… - Ta gueule." J'attrape le réveil et je le lance à travers ma chambre en grommelant, juste avant de me remettre la tête sous l'oreiller. Rihanna, ce sera pour plus tard. Voire pour jamais, ce serait bien aussi. J'ai un seul week-end de congé et j'ai décidé de le mettre à profit pour faire un saut rapide à San Francisco afin de revoir ma famille et mes amis. J'ai passé la matinée d'hier à pouponner avec mon père. Non, c'était pas lui, il est propre et se nourrit tout seul depuis un ou deux ans, environ. J'étais plutôt en train de m'occuper de mon petit frère Liam, fraîchement né quelques semaines à peine après mon départ vers New York. En bon grand frère protecteur au point d'en être limite étouffant de petites attentions, j'ai grogné sur quiconque voulait approcher le petit tant que je l'avais dans mes bras. Y compris mon père. Et sa mère. Après l'avoir laissé presque à contrecœur, j'ai passé une bonne partie de l'après-midi à me balader avec Aidan et Caitlin, les enfants de la compagne de mon père. Des jumeaux de quatre ans avec qui j'ai joué comme un gosse de leur âge avant de les ramener chez leurs parents pour prendre la voiture, direction l'appart' d'Aleyna, ma meilleure amie. Entre nos confidences et sa petite Hawen, la soirée a filé à une vitesse prodigieuse. Retour au bercail à deux heures du matin… pour quelqu'un qui n'est pas frais au réveil, se faire agresser par Diamonds, c'est même pas envisageable. Je ne daigne lever la tête de sous mon oreiller que vers onze heures, non sans bâiller une quarantaine de fois, en me prenant le cadre de porte en pleine tête – habitude datant de l'âge de cinq ans – et en tartinant ma tasse de café sur du pain grillé. La journée s'annonce longue. J'émerge enfin totalement sur les coups de midi, et pour cause, j'ai un gâteau à préparer avant d'aller voir mon meilleur ami, Benedikt. Je ne l'ai pas prévenu de ce congé afin de lui faire la surprise et, le connaissant, arriver avec un gâteau à la main amadouera ce ronchon avec qui je m'entends à merveille. De plus, nos pères sont également meilleurs amis, ça aide… à ceci près qu'ils n'ont jamais couché ensemble. Enfin, pas à ma connaissance. Bref, en cuisinier hors pair, je veille à mesurer au milligramme près chaque ingrédient en ayant à l'esprit les quelques problèmes de santé de Beni. Rien de trop grave tant qu'il a une alimentation saine et équilibrée. Du coup, je dois refouler mes élans de Breton qui me poussent naturellement à abuser du beurre et du caramel, vieux réflexe culinaire. C'est donc à deux heures de l'après-midi que je quitte l'appartement, un fondant au chocolat et caramel à la main, pour monter dans ma Mustang GT 500 et mettre les voiles vers la nouvelle adresse des Shark. Beni m'a informé que sa maison avait pris feu, mais il ne s'était pas attardé sur les détails. Je conduis tranquillement, de la musique rock en fond sonore, et il me faut environ vingt minutes pour arriver à destination. Un quartier résidentiel très huppé, apparemment. Rien d'étonnant de la part d'un Anglais. Un sourire sarcastique s'installe sur mon visage à cette pensée puis je rentre à l'intérieur de la résidence. Shark, huitième étage. Avec ascenseur, Dieu merci. Une fois devant la porte, je sonne et j'attends qu'on m'ouvre… mais ce n'est pas un homme ou un petit garçon qui se pointe. "Bonjour…" commençai-je en fronçant légèrement les sourcils, étonné. Je me suis peut-être trompé d'adresse ou d'étage. "Je suis bien à l'appartement de la famille Shark ?" C'est une jeune femme qui se tient devant moi, une femme très séduisante, aux traits qui se prêteraient à merveille à un modèle pour un portrait. Le regard de l'artiste. Une silhouette aux courbes particulièrement bien dessinées… Ah, j'ai compris ! "Oh, j'imagine que j'arrive au mauvais moment, c'est ça ? Désolé, j'voulais juste passer faire une surprise à Benedikt. Je dérange, j'imagine ?" commençai-je en me doutant que cette femme est probablement soit une conquête du père, soit une conquête du fils… soit la baby-sitter du plus jeune et là, le petit commence déjà très fort, à son âge.
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MessageSujet: Re: Grumpy and Snow White... or aren't you the witch ? Grumpy and Snow White... or aren't you the witch ? EmptyMer 14 Aoû - 10:40


À deux doigts de frôler la crise cardiaque alors que Benedikt s'installe derrière les fourneaux, j'ai cette soudaine peur que ce nouvel appartement ne vienne lui aussi à prendre feu et allez imaginer la réaction de ce cher Joe lorsqu'il rentrera, ou qu'il tentera de rentrer chez lui, en l'occurrence. « Mais fais attention ! Et évite de tout brûler ! Mais j'ai faim, dépêche-toooi ! » Je suis chiante, et alors ? C'est toujours comme ça lorsque j'ai faim, c'est-à-dire... presque tout le temps, et même lorsque je suis rassasiée, j'ai ce besoin constant de me défouler sur le monde qui m'entoure. C'est à se demander comment Benedikt arrive encore à me supporter à l'heure actuelle, alors que je suis sans nul doute la fille la plus énervante du monde. Je me retiens malgré tout de m'énerver à son égard lorsqu'il se décide à quitter l'appartement pour une raison qui m'est tout à fait inconnu. Je déteste lorsqu'il me délaisse de la sorte, sans nul doute parce que j'ai grandement besoin d'affection ces derniers temps, de son affection pour être plus précise. C'est à ses côtés que je me sens bien, c'est dans ses bras que j'oublie presque la situation dans laquelle nous nous trouvions. Plus aucun Shark ne traine alors dans l'appartement, et ceci, est bien loin de me déplaire, je suis libre ! Ou presque, car alors que j'avalais le reste de nourriture qui se trouvait dans mon assiette, la sonnette se fait entendre dans la pièce et je sursaute. C'est trop demander d'être tranquille pour terminer de manger ?! Je range brièvement mes couverts dans l'évier, me promettant que je nettoierai dés que j'aurais remballé le vendeur de tapis qui se trouvait derrière la porte. Cette dernière s'ouvre alors sur un jeune homme, inconnu au bataillon. Si c'est une ruse du papa Shark pour nous surveiller, il peut retourner chez lui ! Si Benedikt et moi souhaitions copuler sur le canapé, c'était de notre droit. « Euh bonjour, oui, c'est bien ici... C'est pour quoi ? » Une surprise pour Benedikt... d'accord. Les surprises, ça craint, d'autant plus lorsque la personne concernée n'est pas présente à l'heure actuelle. Et d'où il s'est permis de me dévisager de la sorte, ça l'étonne tant de voir une femme dans l'appartement d'un Shark ? Ou alors, c'est qu'il ne doit pas connaître si bien la famille. « Non pas du tout, c'est juste que Benedikt n'est pas ici pour le moment, mais il devrait arriver d'ici... quelques minutes. » Je ne rentre pas trop tard qu'il avait dit. D'ici une heure avait-il enchaîné, allez savoir pour quoi faire et je ne préférais pas y penser au risque de m'énerver, ce qui n'était pas très bon en vu de l'état dans lequel je me trouvais. Cela faisait combien de temps qu'il m'avait dit d'ici une heure ?, dix, vingt, trente minutes ? Aucune idée, j'avais été trop absorbée par la nourriture qui se trouvait dans mon assiette quelques instants plus tôt, au lieu de jeter un coup d'œil sur l'heure qu'il était. Mais connaissant Benedikt, il ne serait jamais de retour à l'heure précise. « Et vous êtes ? », demandais-je finalement, non sans un froncement de sourcil, me permettant à mon tour de dévisager l'homme qui se tenait toujours de l'autre côté de l'encadrement de la porte. Méfiance quand tu nous tiens, mais que voulez-vous, même s'il s'avère connaître Benedikt et le reste des Shark, il ne restait pas moins qu'un simple étranger à mes yeux. Oh. Mon. Dieu. Non, je ne parle pas de lui, mais bel et bien, du gâteau qu'il tient à la main. Oui, j'ai faim, même si j'ai mangé il y a moins de dix minutes, en fait, je mourrais littéralement de faim, comme si je n'avais rien avalé depuis trois jours. Ce n'est pas pour deux que je mange ces derniers temps, mais facilement pour trois et quatre et je ne vous raconte pas les kilos que je commence doucement à afficher. D'ici la fin de ma grossesse, j'atteindrais peut-être le poids d'une énorme baleine. Allez, dépêche-toi de me dire qui tu es mon petit, et avec un peu de chance, je te laisserais rentrer, toi et ton gâteau dont l'odeur vient à chatouiller mes narines. Ce gâteau joue avec mes nerfs bon sang, mais j'essaie de jouer à l'indifférente. Je vois déjà les kilos qui défilent sur la balance alors que je pense à ce festin. Non Tacha, retiens-toi de te jeter sur ce pauvre innocent !
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MessageSujet: Re: Grumpy and Snow White... or aren't you the witch ? Grumpy and Snow White... or aren't you the witch ? EmptyMer 14 Aoû - 16:49



C'est toujours ça, le problème, quand on veut débarquer à l'improviste chez la famille Shark : il y a une chance sur deux pour que ce soit une femme qui vienne vous ouvrir, bien qu'il n'y ait que Joe, Benedikt et Connor dans cette famille. Entre le plus petit qui récupère des copines d'école ou sa baby-sitter, Beni qui est aussi d'un tempérament charmeur quand il s'y met, et Joe qui est incapable de résister à la conquête d'une femme au corps aussi bien dessiné que celle qui vient de m'ouvrir, je dois presque m'estimer heureux de ne pas la retrouver à moitié nue avec les cheveux en bataille. Vu qu'elle me parle de Beni, je pense qu'elle doit être l'une de ses connaissances, sinon une amante qu'il a soit déjà honorée, soit qu'il est parti chercher de quoi pouvoir le faire en toute sécurité. "Quelques minutes, hein ? Sachant qu'il ne vit pas sur le même fuseau horaire que tout le monde..." lâchai-je avec un mince sourire sarcastique. Benedikt, ou l'homme qui n'aime pas trop s'imposer des horaires fixes. Je ne lui en veux pas, il m'arrive souvent d'en faire autant. En d'autres termes, la jeune femme qui se tient dans l'entrée n'en sait probablement pas plus sur l'heure d'arrivée du Russe, nous voilà bien avancés. Je regarde ma montre en grimaçant légèrement. Ca m'embête de devoir le rater car si je m'en vais maintenant, je ne vais pas pouvoir le revoir au moins avant septembre. Je lève mes pupilles azur du cadran pour dévisager l'inconnue qui, naturellement, se demande qui je suis. "Kilian Salaun, son meilleur ami." Peu formel en ce qui concerne les poignées de main, surtout avec les femmes - ça me paraît trop "officiel" comme façon de faire - je me contente d'un hochement de tête. J'aurais pu être un peu vexé d'être considéré comme un étranger dans cet appartement alors que je suis pourtant un habitué de cette famille, bien que le paternel se méfie de moi depuis qu'il nous a surpris avec son fils à un moment particulièrement compromettant et gênant. "Il ne vous..." Laisses tomber, Salaun, elle ne t'écoute même pas. Elle a les yeux fixés sur le fondant au chocolat que tu tiens dans la main, sous un papier d'aluminium. Je tourne la tête vers le gâteau avant de croiser à nouveau son regard, sensiblement amusé par l'appétit qui se lit sur son visage. Je pense que si j'avais laissé le gâteau dans ses mains et que je serais parti, elle ne m'en aurait pas spécialement voulu. Entouré, pour ne pas dire cerné, de femmes enceintes depuis ces derniers mois, j'ai rapidement appris à déceler certaines caractéristiques chez les femmes qui portent la vie... à commencer par l'estomac qui crie famine à toute heure du jour et de la nuit. Autant dire que quand Cheyenne était entre mon père et moi, nous devions nous battre à mains nues pour avoir une part de nourriture avant qu'elle pille le frigo. Idem avec Aleyna. Je reprends donc en retirant le papier d'aluminium sous son nez, dévoilant le fondant pour en faire ressortir les parfums sucrés qui vont attiser encore davantage sa faim. "Si vous me faites rentrer, j'peux vous préparer de la chantilly maison pour aller avec, j'suis sûr que vous en avez envie. Il y a même un peu de bave, là." ajoutai-je en désignant le coin de sa bouche avec mon index. D'un coup d'oeil, je remarque une très légère forme arrondie au niveau de son ventre. Rien de flagrant, il faut vraiment le fixer pour s'en rendre compte, mais tout de même. C'est un indice. Et soudain, je fronce les sourcils. "Et vous, vous êtes ?" dis-je avec une forte pointe de curiosité. Si c'est bien ce que je pense, j'ai dû rater plusieurs épisodes. Voire même une saison complète. Si ça se trouve, ce n'est qu'un effet d'optique, rien de plus que mon imagination qui me joue des tours... j'en viens presque à l'espérer, en un sens.
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MessageSujet: Re: Grumpy and Snow White... or aren't you the witch ? Grumpy and Snow White... or aren't you the witch ? EmptyJeu 15 Aoû - 15:17


Manquant de pouffer de rire à la remarque du jeune homme, je ne peux qu'être d'accord avec ce qu'il vient de dire quant au fait que Benedikt ne vit pas sur le même fuseau horaire que nous. Se trouve-t-il seulement sur la même planète que nous ? Telle était la question, à croire qu'il lui fallait des années-lumière pour se rendre d'un point A à un point B, alors que tout individu normal ne mettrait qu'une dizaine de minutes. « C'est qu'il a du mal à se détacher de la Russie. » Une phrase sortit du plus profond de mon cœur alors que c'est ce que j'aimais clamer lorsque Benedikt avait du retard, une habitude fâcheuse pour l'excuser de son impolitesse, même si dans la situation présente, nous n'attendions aucune visite et que l'homme qui se tenait en face de moi était venu à l'improviste. La prochaine fois, il faudra quand même penser à prévenir, histoire de dire à Beni qu'il devra rentrer un quart d'heure avant le rendez-vous, histoire qu'il soit présent à l'heure de pointe, et encore. Mieux valait prévoir une large demi-heure avec ce dernier, si ce n'était pas plus. Quoi qu'il en soit, je pourrais continuer à parler et à penser des heures entières à la manière dont je devrais organiser les choses pour que mon petit-ami se pointe enfin à l'heure à ses cours ou encore ses autres rendez-vous. Son meilleur ami... J'ai tendance à me méfier des meilleurs amis de mon compagnon depuis que cette fameuse Kirby a menacé de me coller son poing en pleine figure il y a de nombreuses semaines maintenant, mais celui-ci, n'a rien de bien méchant. « Enchantée... Les amis de Benedikt sont mes amis. » Ugh, ici, nous sommes en paix ! Surtout quand ils apportent de la nourriture, cela va de soi. Non, mais Tacha, la politesse, c'est trop demander ou comment ça se passe ? Enchantée, Kilian, moi c'est Tacha, vous voulez patienter à l'intérieur ?, était-ce une phrase trop difficile à prononcer ? Sans nul doute, d'autant plus que mon esprit vagabondé déjà ailleurs alors que mes yeux s'étaient portés sur un mets qui me mettait en appétit. Je n'entends rien de ce que peut me dire ce fameux Kilian à l'heure actuelle, bien trop hébétée à l'idée que je pourrais dévorer le gâteau qui se cachait sous ce papier en moins de dix minutes. Une véritable ogresse, je donnais cette impression d'être enfermée dans cet appartement depuis des jours, voir des semaines, sans que l'on ne me donne ne serrait-ce qu'une seule petite miette de pain. Joe en serait presque capable, j'en étais convaincue, mais passons. Oh non, il a osé enlever le papier... Je ne me rends même pas compte que ma bouche s'était quelque peu entrouverte, sans nul doute prête à accueillir ce festin de roi. De la chantilly avait-il dit ? Mes yeux s'illuminent à cette simple idée alors que mon regard remonte vers le visage de l'homme qui me fait face. Instantanément, ma main se porte sur le coin de la bouche qu'il me désigne alors et je fronce les sourcils. Le menteur ! Je lève les yeux au ciel, me pinçant la lèvre inférieure face au ridicule de la situation. Qui je suis ? Ah ben oui, j'ai laissé ma politesse de côté et ai oublié de me présenter, la faute à ce gâteau, bien évidemment, c'est toujours plus facile de rejeter la faute sur autrui. « Tacha Kovalevski... la petite-amie de Benedikt. », lançais-je alors que je venais à ouvrir un peu plus grand la porte de l'appartement. « Mais entrez donc, vous n'aviez pas parlé d'une chantilly maison il y a quelques secondes ? Parce que j'avoue avoir un faible pour la chantilly... surtout si c'est pour accompagner un tel gâteau... » Non mais Tacha, il ne doit pas être pour toi, alors arrête de penser un peu à manger ! Quoi qu'il en soit, je me pousse quelque peu de devant la porte, laissant le passage ouvert à Kilian. Et à son gâteau, bien évidemment.
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MessageSujet: Re: Grumpy and Snow White... or aren't you the witch ? Grumpy and Snow White... or aren't you the witch ? EmptyJeu 15 Aoû - 21:32



A en juger par la manière dont elle me parle, même par bribes, j'en conclue facilement qu'elle est bien une connaissance de Beni et pas une conquête de Shark senior. D'ordinaire, il les préfère avec un peu moins de matière grise et un peu plus de poitrine. Je ne fais que réemployer les propos tenus par mon père. Une fois le gâteau révélé à ses yeux affamés, j'ai comme l'impression que mon espérance de vie vient de chuter au profit de mon capital d'intérêt pour l'estomac de la jeune femme, fait qui me fait légèrement arquer un sourcil dans la mesure où j'avais prévu ce gâteau pour Beni. Pas pour moi car, me connaissant, si je tape dedans avec une petite cuillère, je l'engloutis en à peine deux ou trois minutes. Néanmoins, j'ai une vive concurrence qui se prépare en la personne de Tacha, puisque c'est ainsi qu'elle se présente. Elle pousse même le bouchon encore plus loin en prétextant être sa petite amie. Mes lèvres s'entrouvrent légèrement sous l'effet de la surprise. A cet instant précis, je suis partagé entre le fait d'en vouloir à Benedikt de ne m'avoir rien dit, et de m'en vouloir de n'avoir pas téléphoné depuis mon départ pour prendre de ses nouvelles. Match nul, on va dire qu'on a été très occupés, tous les deux. "Tacha… c'est bizarre, ça m'dit quelque chose." marmonnai-je en fronçant légèrement les sourcils. Il ne m'en a jamais parlé, mais pourtant, j'ai l'impression que quelqu'un l'a fait. J'entre à son invitation, non sans la regarder avec un petit air arrogant et taquin, le Français dans toute sa splendeur. "J'peux aussi laisser le gâteau et la chantilly une fois qu'elle sera faite. Non, je plaisante." Dommage, je compte bien rester encore quelques temps en espérant que Benedikt rapplique à un moment ou à un autre. Tant pis s'il n'y a plus de gâteau, j'ai envie de le revoir… et de toute évidence, ça risque d'être ceinture niveau ébats puisque Monsieur est en couple avec la ravissante demoiselle qui m'invite à entrer. Je me rends jusqu'à la cuisine d'un pas un peu tatillon puisque je prends la peine d'observer la décoration d'intérieur. Sobre, ça sent l'endroit de fortune avant le réel déménagement… quoique des abris pareils, j'en connais qui seraient prêts à tuer pour s'en contenter. Une fois arrivé à destination, je pose le gâteau sur la table et je jette le papier d'aluminium à la poubelle… j'en profite pour mettre ma main juste au-dessus du gâteau. "Et on attend que j'ai fait cette chantilly avant de se servir." Be careful, Big Brother is watching. Je ne souris pas, mais mon regard exprime le reste. J'attrape un récipient en verre que je mets dans le congélateur le temps de rassembler les ingrédients nécessaires car, le secret d'une chantilly qui monte du premier coup, c'est de la travailler à froid. Et ne me parlez pas de batteur électrique : quand j'ai le temps, je la fais à la main. Beni ne s'est pas trompé de meilleur ami, il en a pris un dont la cuisine est l'une des plus grandes passions au même titre que l'art. Je cherche dans les placards pour dénicher le sucre glace... Et comme Shark ne cuisine pas, ce n'est pas évident. "On va se tutoyer, si ça ne t'ennuie pas. On a le même âge, ça sera plus simple… Ah, quand même ! C'est bien un truc d'Anglais d'aller planquer le sucre au milieu des conserves." Oui, il est de coutume de dire que les Français ont une dent contre les Anglais… le jour où ils nous rendront Jeanne d'Arc, nous serons éventuellement un peu plus conciliants à leur égard. Je sors la crème fraîche du frigo puis je reprends le récipient après avoir déniché un fouet. Je verse la crème puis le sucre après avoir scrupuleusement mesuré les doses – comme tout pâtissier amateur ou pro doit le faire – et je commence à battre avec un geste précis et très rapide. Soudain, mes yeux vrillent sur la jeune femme. "Ah, j'y suis ! Tacha Kovalevski… accent russe, un côté baroudeur, brune aux cheveux longs, ok… c'est donc toi qui a embarqué Beni à l'autre bout de la Californie il n'y a pas si longtemps." Voilà, on va mettre les choses au clair tout de suite : je me méfie des filles qui cherchent des noises à la santé de mon meilleur pote, quand bien même elle n'aurait pas été au courant. Jamais je n'aurais plié bagages sans prévenir Benedikt, pas même pour une fille, alors que lui… il l'avait fait. L'ustensile de métal se met bizarrement à fouetter la crème plus ardemment, au point qu'un batteur électrique aurait certainement déjà lâché à une telle cadence. "Tu me parles un peu de toi ? Tes études, comment vous vous êtes connus Beni et toi... Hormis cet épisode de la fugue, je ne connais rien sur toi." Et il est grand temps de remédier à ça car, quand Grincheux n'approuve pas, Grincheux le fait savoir.
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MessageSujet: Re: Grumpy and Snow White... or aren't you the witch ? Grumpy and Snow White... or aren't you the witch ? EmptyVen 16 Aoû - 10:56


Au vu de la tête de Kilian, je sens que quelque chose cloche, mais je n'arrive en rien à mettre le doigt dessus. Était-il vraiment celui qu'il prétendait être, autrement dit, le meilleur ami de l'homme que j'aimais, ou, comme mon instinct me l'avait indiqué, était-il un espion que Joe avait pris soin d'envoyer afin de me surveiller lorsqu'il ne se trouvait pas à proximité ? Je me retiens d'ailleurs pour ne pas faire un jugement attife à son égard, bien que ma méfiance ne fait qu'amplifier au fil des secondes qui viennent à s'écouler. Le paternel Shark sait comment m'amadouer après tout, il connait mon penchant pour la nourriture depuis quelques temps maintenant et le connaissant un tant soit peu, il ne manquait pas de ruses pour arriver à ses fins. Bonhomme, si tu es celui que tu prétends être, ce prénom doit forcément te dire quelque chose. Je hausse un sourcil face à l'hésitation qui le gagne, le temps d'une seconde à peine, mon esprit divaguant ne pouvant s'empêcher de penser à la nourriture. « Ca aurait été une excellente idée cela dit. » Me laisser en compagnie d'un gâteau entier et d'un énorme bol de chantilly... le rêve, le paradis même. Une fois dans l'appartement, je le laisse faire à son aise. S'il est le meilleur ami de Benedikt, c'est qu'il devait un peu tout se permettre lorsqu'il venait chez les Shark. Un regard noir se loge sur mon visage alors que Kilian est à deux doigts de toucher le gâteau. Retire ta grosse main de la nourriture ou la mienne va finir dans ta face. « Il faut toujours goûter avant de servir, non ? Du coup, je me porte volontaire pour cette lourde tâche histoire que vous ne perdiez pas de temps. » Qu'il se dépêche de la faire sa chantilly, je crève de faim ! Je profite de l'instant où le jeune homme farfouille dans les placards pour terminer ma vaisselle, haussant les épaules lorsqu'il me parle de nous tutoyer. Je n'en voyais aucun inconvénient après tout, la politesse n'a pas toujours été mon fort, mais j'ai appris à m'y faire en la présence de Joe. C'était plutôt un truc de Shark de ranger les affaires improbables ensemble, comme les pâtes avec les céréales, un vrai bazar dans ses placards, mais une fois que l'habitude était prise, les affaires se trouvaient rapidement. Moi me moquant de Kilian en train de chercher les ustensiles ? Absolument pas, mais disons que de lui apporter mon aide n'ait en rien une idée qui vient de me traverser l'esprit. Il semble après tout bien s'en sortir. Je sors donc rapidement de petites assiettes et quelques couverts au vu de notre futur festin et m'installe à table, non sans lorgner sur ce gâteau qui ne cesse de me hurler mange-moi, depuis qu'il a été mis à découvert. « Rectification, c'est Beni qui m'a embarqué à l'autre bout de la Californie. Alors, lorsque l'on est en rien impliqué dans une telle histoire et que l'on n'en connait pas les détails, mieux vaut tenir sa langue. » Sans m'en rendre vraiment compte, j'avais haussé le ton, un vieux réflexe que j'avais dés lors que l'on me reparlait de cet épisode. C'est accompagné d'un regard sombre que je toise l'apprenti cuisinier en herbe. Posant une main sur mon ventre, je respire un grand coup. Non, je ne vais pas m'énerver pour une histoire qui semble déjà être loin derrière moi, je suis passée à autre chose depuis. À noter que si j'avais été au courant des problèmes de santé du jeune homme, je n'aurais en rien accepté de prendre la fuite avec ce dernier. Si j'avais d'ailleurs accepté de partir à ces derniers, c'est parce que j'avais mes raisons. Parce que je cherchais à fuir son père qui m'avait menacé, parce que je voulais garder Benedikt pour moi et moi seule, égoïste sur les bords, protectrice à mes heures perdues, éternelle amoureuse, je l'avais perdu une fois lorsqu'il avait quitté la Russie et je refusais que qui que se soit vienne à s'interposer une fois de plus entre nous. Je hausse un sourcil malgré moi. Comment ça, il ne connaissait rien de moi ? Sa réflexion instaure à nouveau le doute en moi. La meilleure amie de Benedikt, Kirby, avait été au courant de mon existence et savait l'importance que j'avais aux yeux de mon petit-ami avant même que je n'ai pu la rencontrer, alors pourquoi Kilian ne savait pas toutes ses choses que la jeune femme avait su ? À contrecœur, je me dois de lui répondre. Nous n'allons après tout pas passer le reste de l'après-midi à nous regarder dans le blanc des yeux en dévorant le mets qu'il avait apporté. « Benedikt et moi, nous connaissions depuis toujours, nous avons même grandi ensemble en Russie et étions inséparables. Tout du moins jusqu'à ce qu'il ne parte ici pour retrouver son père. Quant à mes études, je vais entamer ma deuxième année de gestion. » Une question me brûle les lèvres depuis quelques instants et bien que je m'étais promise de me taire pour ne pas remuer le couteau dans la plaie, si tout du moins, plaie il y avait, mon instinct de garce ne peut s'empêcher de se réveiller. « Mais attends, si t'es le meilleur ami de Beni, il a forcément dû te parler de moi... Ça fait longtemps que vous êtes amis d'ailleurs ? Si vous l'êtes vraiment, étant donné qu'il ne semble pas te dire grand chose. » Tacha, ou l'art de frapper là où ça fait mal, car au vu du peu d'informations que Kilian tenait sur moi, Benedikt n'avait dû lui toucher le moindre mot sur celle que j'étais vraiment, et je soupçonnais d'ailleurs que l'étudiant ait appris l'épisode de cette fugue par une autre personne que mon petit-ami.
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MessageSujet: Re: Grumpy and Snow White... or aren't you the witch ? Grumpy and Snow White... or aren't you the witch ? EmptyVen 16 Aoû - 20:26



Et quelle lourde tâche contraignante que de goûter un fondant chocolat et caramel… non, c'est une tâche bien trop ingrate pour que je la laisse faire. Chieur ? Plutôt deux fois qu'une. Je crois que c'est l'une des choses qui me rapproche d'ailleurs le plus de Benedikt, après notre côté grognon. J'entame la préparation de la chantilly avec la recette en tête. Autant je n'ai jamais été très curieux pour les matières mathématiques, autant j'ai vite compris l'intérêt d'apprendre la proportionnalité en cuisine. C'est fou de voir à quel point la confection de pâtisseries peut être une motivation accrue pour plancher sur ses exercices de maths dès le plus jeune âge. Alors que la jeune femme prépare les couverts nécessaires pour cet encas de l'après-midi, elle saute sur ma remarque afin de donner sa version de l'histoire par rapport à la fugue des deux jeunes gens à l'autre bout de San Francisco. J'aurais pu l'accepter si elle n'avait pas emprunté un tel ton pour me parler. Quand on brosse un Salaun à rebrousse-poil, on met toutes les chances de son côté pour s'attirer ses foudres. Dans un sens, ayant une peur maladive des gens trop gentils, mieux vaut aussi trop me caresser dans le sens du poil. Et puis ne me caressez pas du tout, tiens, j'suis pas un mec tactile. Je lève mes yeux sur elle en lui répondant sur un ton égal au sien, tendu sans être grossier. "Je suppose qu'il n'a pas eu besoin d'en faire des caisses pour t'embarquer sans que tu te poses de questions, notamment sur sa santé. Alors quand on est impliquée dans une histoire pareille, on veille au moindre détail." Ca s'appelle une reprise de volley sur une voix qui tient davantage du grognement plutôt que de la brillante éloquence. Elle va vite comprendre que je suis du genre hargneux, je n'aime pas lâcher l'affaire quitte à me prendre la tête même avec mes plus proches amis. Je fronce légèrement les sourcils quand elle pose sa main sur son ventre comme s'il s'agissait d'un réflexe. Un réflexe protecteur. Pour l'instant, je me garde bien d'y faire allusion car je n'ai pas terminé l'inspection des troupes. Connaissant un peu Shark senior pour m'être fait menacé de ne jamais revoir Benedikt après qu'il nous ait surpris en pleine action intime, je me doute que Joe ne doit pas être particulièrement tendre avec elle, ce qui la rend d'autant plus méfiante à mon égard. Il ne manquerait plus qu'elle sache que mon père et celui de son petit-ami s'entendent comme larrons en foire pour qu'elle se referme comme une huître et ne décroche plus un seul mot. J'écoute donc sagement ce qu'elle me raconte sur sa vie et sa rencontre avec le Gamma, justifiant les quelques mots que Beni avait tenu à l'égard de Tacha dans quelques conversations. J'ai été trop souvent absent pour pouvoir me tenir informé de toutes ces avancées, et c'est précisément ce que la jeune femme ne tarde pas à pointer au travers d'une remarque cynique à l'encontre de mon manque de connaissances sur elle. Sans m'arrêter de fouetter la crème et le sucre pour que la chantilly monte, j'hausse les sourcils. "C'est pas comme si nos vies sentimentales étaient toujours au centre de nos conversations… on a quand même d'autres choses à se dire." lançai-je avec un sarcasme mordant. D'autant plus que côté vie sentimentale, c'est à peu de choses près le néant depuis plus d'un an, en ce qui me concerne. Pourtant, je ne répondais pas à Tacha juste pour le plaisir de la répartie car il est vrai que les conversations que j'entretiens avec mon meilleur ami ne tournent pas toutes autour des filles ou des garçons que nous fréquentons mutuellement… on n'a plus seize ans, quand même. J'enchaîne en reposant le fouet dans l'évier une fois la chantilly fin prête, pour ensuite la placer dans le frigidaire pendant quelques minutes. "Et toi, ça fait longtemps que tu sors avec lui ? Étant donné qu'il ne semble pas te dire grand-chose non plus." Je fixe son regard avec l'arrogance bretonne made in Salaun dont j'ai hérité de mon pater. Ne cherches pas à jouer à la plus maligne avec moi, miss, j'suis pas du genre à lâcher le morceau non plus. Certes, elle doit être habituée à un beau-père probablement plus tyrannique que je ne le serai jamais, mais elle va devoir apprendre à connaître un meilleur ami qui veille étroitement sur ses proches. Je m'assieds en face d'elle et je commence à découper le gâteau en plusieurs parts égales. "J'ai été absent pendant un bon moment, malgré tout. Depuis le mois de mai, j'ai eu mes examens et je suis tout de suite parti pour New York au début du mois de juin pour aller tourner un film. C'est le seul week-end de congé qu'on m'a donné, alors j'en ai profité pour venir. J'peux pas être tous les jours dans ses parages ou dans son plumard, moi. Enfin, plus maintenant." Tiens, soyons chieurs jusqu'au bout, mettons sur table ces nuits de folie que j'ai passées avec le fils aîné Shark. "Je le connais depuis qu'il est à San Francisco. Il m'a beaucoup aidé à une époque où… où je ne pouvais pas compter sur d'autres, et c'est comme ça qu'on s'est rapprochés. On couchait aussi ensemble, même si c'était plus un jeu que le vrai but de notre relation. Beni, c'est mon meilleur pote avant d'être un amant… enfin, d'avoir été." Salaun, tu vas finir par t'en prendre une… et tout le monde sait que ça t'amuse. J'adore piquer les gens à vif. J'ai compris que Tacha était très protectrice et proche envers Benedikt, logique que je fasse allusion à mes relations parfois plus qu'amicales avec lui pour le simple bonheur de la voir se raidir sur sa chaise. "Donc voilà, j'le connais depuis plus d'un an, environ. C'est pas autant que vous deux, c'est clair, mais ça suffit pour en connaître suffisamment sur lui." Je la fixe avec un air sarcastique. A ton tour, petite.
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MessageSujet: Re: Grumpy and Snow White... or aren't you the witch ? Grumpy and Snow White... or aren't you the witch ? EmptySam 17 Aoû - 19:37


J'avais fait une erreur, j'en avais plus que conscience et j'avais depuis, retenue la leçon. Ayant toujours connu Benedikt, je n'avais rien su d'une quelconque maladie et lorsqu'il avait quitté la Russie, il était en excellente santé, alors comment aurais-je pu me douter d'une telle histoire ? Lui demander si tout allait bien sur le point de vu médical ne m'avait pas interpellé, loin de là, j'estimais qu'un tel secret aurait dû atteindre mes oreilles avant que nous ne décidions de fuir, mais rien, il avait fallu que Kirby et Joe me fassent comprendre qu'il n'allait pas bien pour que j'ouvre les yeux sur cette triste réalité. Un faux pas qui avait failli couter la vie à l'homme que j'affectionnais le plus sur cette terre. Bien que cette histoire m'ait suivi pendant des semaines, j'essayais de ne plus y penser, de vivre l'instant présent et de faire face à un tout autre problème, mais s'était sans compter sur l'arrivée surprise de Kilian qui se mêlait de choses qui ne le regardait en rien. « Écoute, tu ne connais rien de notre histoire, tu ne connais pas même les raisons qui nous ont poussés à agir de la sorte, alors tu seras mignon de continuer à t'occuper de ta chantilly au lieu de te mêler d'une histoire passée. » Autrement dit, parle encore une fois de cette mésaventure et je te plante un couteau dans la gorge avant de te regarder te vider de ton sang sur le carrelage. La violence ne m'a jamais dérangé, pas plus que le sang. Pour avoir vu ma mère baigner dans une marée rouge au beau milieu de la rue, je me sentais immunisée quant à ces visions plus qu'horrifiques. Meilleur ami de Benedikt ou non, s'il continuait à me chercher des noises, il allait tôt ou tard le regretter. Je lève furtivement les yeux au ciel, comme si je m'attendais à ce qu'ils parlent sans arrêt de ce que je vivais avec Beni, n'importe quoi. Mais qu'est-ce qu'il fait avec cette chantilly ? Oh, le cuistot, la table, elle est là, juste devant moi, pas dans le réfrigérateur ! Je me tiens de rire suite à la remarque qui supplante, mais je ne peux empêcher un léger ricanement sortir d'entre mes lèvres alors qu'un sourire, aussi impudent soit-il. L'occasion est trop grande pour que je garde le silence. « C'est pas comme si la vie de nos amis respectifs étaient toujours au centre nos conversations. », avouais-je en reprenant ces précédents mots. Entre-temps, j'ai omis de répondre à sa question forte fâcheuse. Notre histoire n'étant pas si simple, il était difficile de mettre une durée exacte quant à cette relation que nous avions actuellement. Nous n'avions jamais réussi à nous avouer à quel point nous tenions l'un à l'autre, jamais réussi à dire les deux mots qu'il était si facile de dire avant récemment. Et pourtant, nous nous étions tous les deux entichés l'un de l'autre depuis un sacré bout de temps, mais nos deux tempéraments ont eu raison de nous, voilà pourquoi je m'étais refusée de répondre à Kilian, parce qu'une fois encore, il ne pourrait comprendre et je refusais de débattre sur un tel sujet. Voyez avec mon avocat si vous voulez plus de détails. Non sans l'écouter, j'observe ses moindres gestes de la main, laquelle guidait le couteau qu'il tenait pour découper le gâteau qui me faisait tant envie. « Dans son plumard... », venais-je de murmurer pour moi-même alors que je haussais un sourcil, remontant subitement mon visage afin de l'observer, non sans le regarder à l'aide d'un air des plus sombres. Tout aurait pu s'arrêter là, j'aurais pu lui faire la leçon et nous en serions restés là, mais non, l'étudiant se doit de remuer, bien plus profond qu'il ne l'est déjà, le couteau dans la plaie. Les relations sexuelles de l'un et de l'autre. Cela avait toujours été un sujet de dispute entre Benedikt et moi, bien qu'à l'époque, nous n'étions pas officiellement ensemble, bien que les sentiments étaient déjà présents. Nous nous déchirions sans arrêt en parlant de nos différents amants. Ce n'est pas le fait qu'il ait d'ailleurs pu coucher avec un homme qui me choque, sachant pertinemment qu'il jouait dans les deux côtés de la cour, tout comme je pouvais le faire, mais c'était plutôt le fait d'apprendre de la sorte cette liaison entre le jeune homme et son meilleur ami. Surtout que ce dernier, semblait s'en donner à cœur joie de me pousser dans mes derniers retranchements. Je serre aussi bien les dents que les poings en écoutant malgré moi les propos qu'il peut entretenir, et ce, jusqu'au bout. J'explose alors, littéralement, envoyant une assiette volée en sa direction, laquelle s'écrase, malheureusement pour moi, contre un placard un peu plus loin dans un énorme fracas. Aveuglée par ma colère, je n'avais su correctement viser son joli minois. Qu'il s'estime heureux, la prochaine fois, je viserais pile entre les deux yeux. « Et t'as le culot de ramener ton cul ici en me parlant de ces histoires ? » Jolie, mais peu polie, c'est ce que l'on m'a souvent reproché. Mais j'étais une gamine des rues, j'avais grandi avec des hommes et des femmes qui ne parlaient en rien le langage des poètes. « Ça te fait plaisir de foutre la merde dans la vie des autres ? Et c'était ça ta fameuse surprise ? Lui faire avaler une part de ce gâteau de merde avant de coucher avec lui sur le canapé ? Pour ça, tu peux retourner chez toi, tu sais où est la porte et ne m'oblige pas à t'y ramener à coups de... » Je n'ai pas le temps de continuer ma phrase que je suis prise d'un violent haut le cœur. Oh non, pas maintenant. Mon cœur s'apprêtait à exploser dans ma poitrine et il ne me faut que trois secondes pour gagner les toilettes et y rendre une partie de mes tripes. Juste au bon moment, comme toujours. N'était-ce pas le médecin qui m'avait avoué que ces nausées seront vite parties ? Quelques secondes plus tard, et je ressors de la pièce, sans un regard ni même une parole à l'égard de Kilian. Sereine et détendue. Si tu ouvres la bouche, je t'éclate ta tête de nain contre la table jusqu'à ce que ton crâne explose
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MessageSujet: Re: Grumpy and Snow White... or aren't you the witch ? Grumpy and Snow White... or aren't you the witch ? EmptySam 17 Aoû - 21:37



Elle a de la répartie, c'est une certitude. Au moins, Benedikt ne l'a définitivement pas choisie que pour son look aussi agréable que sa plastique, elle a un tempérament aussi volcanique que le sien. Les soirées dans cet appartement ne doivent pas être tristes. Cependant, je n'ai pas mis de temps à montrer les crocs en cherchant à la mettre en garde de façon détournée sur sa relation parfois dangereuse avec Beni. J'ai perdu trop de gens en cours de route dans ma vie, je n'ai aucune envie de continuer à vivre ça. C'est vrai, j'ai pas eu l'enfance d'un gamin des rues, loin de là, mais cela ne signifie pas que j'ai eu l'enfance parfaite non plus. Des amis, j'en ai peu, mais j'ai les bons, et c'est amplement suffisant. Le fils aîné Shark m'a apporté un soutien encore inédit à une époque où je me sentais affreusement vulnérable et rien que pour ça, j'étais prêt à tout pour ne pas laisser son amitié me filer entre les doigts. Quitte à m'emmancher sa grognasse qui me regarde de travers depuis que j'ai "innocemment" laissé entendre que nous avions partagé le même lit, lui et moi, à de nombreuses reprises. Pas que le lit, d'ailleurs. Il y avait cette fois dans un photomaton du centre commercial… on lui dit ? Non, on va attendre que son visage passe du rouge tomate au rouge carmin, juste pour rire. Je repère en elle tous les stigmates d'une colère qui ne va pas tarder à éclater haut et fort dans la cuisine. La Russe décide de réagir en attrapant une des deux assiettes et j'ai à peine le temps de me baisser pour qu'elle me passe au-dessus avant de finir sa course contre un placard sur lequel elle se brise. Je me redresse, méfiant et surpris de la savoir aussi virulente. Ah si, finalement Beni m'avait parlé d'elle et de ce côté extrême de sa personnalité qui avait le don de les rendre très… bagarreurs dans l'intimité, pour faire simple. Je reste coi quand elle me hurle dessus en proférant des tonnes de menaces auxquelles je réponds d'un simple sourire sarcastique, mais je fronce les sourcils en la voyant se précipiter en direction des toilettes. Lorsque j'entends vomir, mes doutes se confirment. Symptôme supplémentaire de la femme enceinte. J'attends donc patiemment qu'elle revienne dans la pièce pour la regarder en silence… pendant dix secondes. "Pour te répondre, on a davantage l'habitude de manger le gâteau après avoir couché ensemble, parce que ça creuse." Les chieurs d'excellence ne lâchent jamais rien, c'est bien connu. J'aime m'obstiner dans le déni du danger et foncer tête baissée juste pour embêter le monde. "Et puis j'ai jamais eu besoin de l'amadouer avec la nourriture pour arriver à mes fins avec lui." Deuxième service. Non, inutile de chercher le bouton OFF, il était en option à la naissance et mes parents n'avaient pas les moyens de m'en équiper. Je reste néanmoins debout pour pouvoir être à même de courir au cas où cette folle furieuse aurait eu l'idée de me pourchasser. Je sors la chantilly du frigo en évitant les brisures de porcelaine sur le sol et je sers Tacha d'une part de gâteau avec une généreuse cuillère de crème chantilly pour aller avec. "Bref, parlons d'autre chose, on aura tout le temps de discuter de nos exploits avec Beni une autre fois. T'es enceinte de combien ?" Navré, elle ne le sait pas encore : j'adore aussi mettre les pieds dans le plat en le faisant vraiment exprès. Je récupère une pelle en plastique et une balayette pour ramasser les morceaux, jugeant que malgré tout, ce n'est pas à Tacha de le faire. Comme quoi, on peut être pénible et serviable à la fois. "J'suis pas idiot : t'es menée par ton estomac, autrement t'aurais sans doute été trop méfiante pour me laisser rentrer ici. Ensuite, t'as des nausées… et vu ta façon de jouer au frisbee avec la vaisselle, je pense que tes sautes d'humeur liées à la grossesse ont de fortes chances de tourner à l'hystérie." J'affiche un mince sourire narquois, autant pour la provoquer que pour plaisanter à ma manière. Après, pas sûr que la jeune femme soit adepte de ce genre d'humour vache. Je verse les débris ramassés à la poubelle puis je prends une autre assiette pour me servir à mon tour. Assis en face d'elle, je la regarde droit dans les yeux avec un air tout à fait sérieux, ce coup-ci. "Ok, ça m'a bien amusé de te pousser à bout. Mais j'suis pas ici pour foutre la merde dans ton couple. Tant que Beni est heureux avec toi, alors j'suis supposé me réjouir aussi. Je veux juste faire ta connaissance, même si je ne suis pas du genre à faire le choses de façon conventionnelle." Autrement dit, ne t'attend pas à un blabla de mémère au coin du feu, c'est pas le genre de la maison. Je provoque, je pousse à bout et ensuite je teste. C'est comme ça que je fais connaissance avec les autres. Après une première bouchée, mon visage semble presque s'adoucir. "Alors, t'es enceinte de combien ? Beni est au courant, au moins ? Fais pas cette tête-là, j'suis entouré de bébés en ce moment, donc je sais les repérer, les femmes enceintes." Et pour tout dire, elles me fascinent. Toutes différences, mais avec un point commun : la vie qu'elles portent.
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