Je parcourrai les pages d’un magazine sans rien lire, trop distraite. Quand je décidai qu’enfin il était l’heure que je commencer à me préparer, j’abandonnai le magazine sur mon lit et parti dans la salle de bain prendre une douche. Je me savonnai rapidement et versai du shampoing sur mes cheveux pendant que l’eau chaude coulait sur mon corps. Enfin prête, je sortis et enroulai une serviette autour de mon buste et une autre autour de mes cheveux pour qu’ils sèchent plus rapidement. Je me brossai les dents soigneusement et scrutai mon visage pour essayer de trouver les imperfections que je pouvais cacher. Satisfaite, je retournai dans ma chambre et pris de mon placard une jolie petite robe toute fleurie que j’enfilai après avoir remis une des serviettes à sa place. La forme de la robe soulignait ma taille et mes jambes, alors que sa couleur claire contrastait avec ma peau matte. J’enlevai la serviette qui reposait sur mon crâne et allai me brosser les cheveux de mon mieux en enlevant les petits nœuds formés. Je m’approchai du miroir et mis un peu de crème autour de mes yeux. Je mis un peu de mascara vite fait, du blush sur mes pommettes et retournai dans la chambre pour préparer mon sac. Portable, porte-monnaie, lunettes de soleil, un médicament contre les maux variés parce que oui on ne sait jamais, et une petite brosse à cheveux que je prenais toujours avec moi. Je jetai un dernier regard à ma tenue, pris les clés de ma chambre universitaire et j’étais partie. Je pris le temps de bien fermer la porte, et me dirigeai vers la grande sortie d’où je pris la direction du Golden Gate Park. J’étais joyeuse, rayonnante, en attente de la journée qui m’attendait. Curieux n’est-ce pas ? Une jeune fille qui se fait toute belle pour une simple promenade dans le parc. Mais non mais non. Joshua, un ami du cours de droit m’avait proposé de sortir tous les deux, prendre une glace et nous promener dans le parc. Vous vous dites « pourquoi est-ce qu’elle se fait si belle pour un simple ami ? ». Tous simplement parce que je trouve ça important que quand quelqu’un vous invite à sortir, que vous le remerciez de son invitation en vous faisant belle. Les autres filles trouveraient ça surement ridicule étant donné que pour elles il fallait tout le temps être beau, pomponné de poudre et avec des cheveux qui ont passé des heures sur le fer a bouclé. J’exagère à peine. Et puis il fallait se l’avouer, Joshua était vraiment beau. Mais comme j’ai dit, ce n’est pas pour ça que je m’étais préparé avec tant d’attention. Je marchai pendant quelques minutes et je vis une petite marchande qui vendait des bouteilles d’eau froides sur la rue. Je n’avais pas temps de chercher un grand magasin pour en acheter une alors je payai la dame et continuai mon chemin. Un kilomètre plus tard j’arrivai aux grandes portes du parc. Ce parc était splendide. Grand comme tout à San Francisco, vert, juste joyeux. Les oiseaux étaient posés sur les branches d’arbres et d’autres se baladaient en sautillant sur la pelouse verte où des couples avaient décidé de pique-niquer. Le temps était magnifique, le soleil était en son zénith et  il faisait la bonne température pour ne pas transpirer comme un cochon. J’avançai de quelques mètres après avoir observer la longue étendue d’arbres et m’arrêtai devant la grande fontaine où l’on s’étaient donné rendez-vous. Je vis le marchand de glace du quel Joshua m’avait parler à gauche de la grille métallique. Je regardai à droite et à gauche pour voir si mon « cavalier » était déjà là, puis je me rendis compte que comme d’habitude j’étais en avance de cinq minutes. J’hésitai à lui envoyer un message lui disant que j’étais sur place, mais après je me dis qu’il trouvera ça comme un sous-entendu que je l’attends impatiemment. Ce qui n’était pas le cas, j’aimais juste être à l’heure, et par ailleurs à l’avance. Je m’assis au bord de la fontaine en observant les nuages qui bougeaient très vite et en attendant Joshua qui je le sentais, ne tardera pas. Soudain je vis un homme aux cheveux bruns, de dos à moi et il ressemblait vraiment beaucoup au garçon que j’attendais. Je me levai et accouru vers en l’interpelant. « Josh ! Josh je suis là ! » L’homme se retourna. Ce n’était pas lui. Celui-là était légèrement plus vieux et avait l’air bien trop fatigué. Je senti le sang me monter à la tête. « E-excusez-moi je vous ai pris pour quelqu’un d’autre… » Il répondit quelque chose sous son nez et au moment où je me retournai pour retrouver ma place sur le bord de la fontaine, je fonçai dans un corps d’homme. Je fis quelques pas en arrière cherchant à connaître l’identité de la personne. Cette fois c’était le bon. « Désolée je ne t’ai pas vu ! » Je souris timidement à Joshua qui était posté devant moi.

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« Aylen & Joshua »

C’est toujours plus simple de parler à quelqu’un pendant les cours. Vous pouvez vous moquer du professeur trop bavard, ou alors trop ennuyant. Des dernières fêtes auxquelles vous étiez invitées. Du prochain devoir bien trop dur à comprendre qu’il faut rendre dans deux jours. Tout plein de choses. Mais ici, maintenant, en compagnie de Joshua je me sentais vide comme une page blanche, sans trop savoir quoi dire. Tout me semblait mal placé, ou alors trop indiscret. J’espérai que mon compagnon se sentait plus à l’aise que moi, et que ceci me mettra à mon tour plus à l’aise. J’essayai de me remémorer la dernière discussion que nous avions eue. Il me semblait que notre sujet de conversation était une rumeur sur un camarade de l’université, mais je n’en n’étais pas sûre. Je voyais mon ami qu’à travers les cours, et je ne savais pas comment m’y prendre en dehors de ceux-là. Ici, on devait trouver des sujets de conversations tous seuls sans aucune inspiration. Je réfléchis rapidement essayant de me souvenir des choses que le brun aimait. Une fois de plus, je me sentis vide d’idées, comme si j’avais oublié tout ce que nous nous avions dit. Je maudis le stress qu’il fallait blâmer pour ceci.
Après que j’eus foncé dans Joshua, il se mit à rire, et je tentais tans bien que mal de me convaincre que c’était parce qu’il trouvait ça vraiment drôle et non qu’il se moquait de moi. Il se tut et m’observa de la tête au pied, sans dire un mot. Je me demandais ce qu’il pensait. Est-ce que j’étais trop bien habillée pour une simple sortie entre amis ? Ou alors est-ce que ça n’était pas assez ? Mon mascara avait coulé ? Toutes sortes de pensées prirent possession de mon cerveau jusqu’à ce qu’il prenne enfin la parole. Il me rassura, disant que ce n’était pas grave, et me confia qu’il me trouvait jolie parlant de soi-même à la troisième personne. Je rougis légèrement, n’étant pas habituée à recevoir des compliments. Seuls ma mère, Ara et mon père me disaient que j’étais jolie, ou du moins c’était les seuls que je croyais. Tous les autres me semblaient faux, comme si c’était juste pour me faire plaisir. Pourtant, venant de la bouche de Joshua ça me semblait aussi vrai que si je disais que j’aimais Cara. Je lui souris. Je l’observai à mon tour. Il était beau comme toujours, détendu, calme, classe, lunettes de soleil, une boîte de cigarettes dépassant de la poche de son jean. Je souris encore plus, et hésita si je devais lui dire à lui aussi que je le trouvais beau. Après réflexion, et pris la parole. « Merci, c’est gentil. » Je ne dis que ça, espérant qu’il ne se vexe pas. Comme cherchant les mots à dire, il enfonça ses mains dans ses poches. Il plaisanta, me demandant si nous allions manger la glace que nous avions prévu de prendre, toujours à la troisième personne. Je le regardai, essayant de percer ce qu’il avait en tête. Peut-être se n’était qu’un jeu que ses amis lui avaient imposé. Je décidai de jouer le jeu, espérant que ça détendra les choses. « Aylen est d’accord pour manger une glace. » Je lui souris à nouveau, et me dirigeai vers le marchand de glace que j’avais vu il y a quelques minutes. Arrivés devant le vendeur, je commandai un petit pot avec un sorbet au citron et une glace malaga. C’était mes deux goûts préférés, et je dois dire que je prenais toujours ceux-là. Peut-être faudra qu’il que j’essaye quelque chose d’autre une autre fois. Je me tournai vers Joshua. « Que souhaite prendre monsieur ? » Je le regardai pendant que mon pot était en pleine préparation. Il avait l’air, sans savoir pourquoi, d’un enfant. Ceci me fit sourire de plus belle alors que je prenais ma commande.

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