La période des vacances d’été était enfin arrivée que j’avais déjà projets pour les deux mois à venir, mettre ne place ma nouvelle carrière de businesswoman sans oublier un potentiel voyage sur ma terre natale qu’ était la France n’y étant jamais retournée depuis mes 17 ans où j’avais fui ce pays avec mon père laissant derrière nous ma mère devenue alcoolique et dépendante aux médicaments de toutes sortes…Ce fut à cette époque où j’avais laissé également derrière moi mon petit-ami de lycéen Jim à qui je n’avais donné aucun signe de vie depuis ce jour…j’avais bien pensé lui écrire ou encore l’appeler durant le vol qui nous amenait en Amérique mais je n’en avais pas eu le courage de peur d’être trop malheureuse par la suite, ayant dû vivre avec des regrets et des remords…combien de fois avais-je composé son numéro sans laissé de message ou encore à l’entente de sa voix j’avais raccroché ne sachant quoi lui dire. Que penser qu’il me détesterait était peut-être au final bien plus simple et rendrait cette séparation plus « facile » ?
 
Me mettant au volant de ma voiture de luxe -merci papa, au passage, riche homme d’affaire venu s’expatrier sur ce continent- que je pris le centre de San Francisco pour atteindre Berkeley, ou se trouvait mon université et où j’obtenu d’ailleurs mon diplôme en littérature et en langues étrangères ! Petit bonus pour ma future carrière de femme d’affaire ! Me rendant donc sur le campus universitaire pour y récupérer encore quelques affaires dans mon casier, me voici lunettes de soleil sur les yeux et petite tenue légère que je marchais à travers l’université jusqu’à atteindre les rangées de casiers ornant les couloirs de l’établissement. Une fois le mien atteint, je remis mes classeurs et notes dans ma sacoche. Le temps était radieux, les allées calmes et dépourvues d’étudiants bien que quelques-uns erraient encore ici, soit pour la période de rattrapage des examens ou encore faisant comme moi, venant récupérer quelques une de leurs affaires.
 
Je sortis mon portable de ma poche afin de voir si je n’avais pas eu de messages, ni d’appels d’ailleurs que le rangeant je m’apprêtais ensuite à regagner ma berline sur le parking du campus, d’un pas lent et léger. Je pris tout mon temps pour contempler cet endroit arboré d’arbres qui jetaient leurs ombres sur le sol pouvant ainsi sentir l’air frais et la fraicheur des lieux. Cela faisait un bien fou ! Je n’avais pas fréquenté ce lieu depuis plusieurs mois suite à mon cancer, mais avait su reprendre le dessus, combattre cette fichue leucémie  étant en régression, puisant dans mes forces pour rattraper le retard dans mes cours afin de pouvoir ensuite passer mes examens comme tout le monde ! Enfin je pouvais profiter de ses mois de vacances qui me seront bénéfique sen bien des points, pouvant reprendre une vie normale. Et puis cela m’aiderait également à m’échapper de la routine de ces derniers mois ainsi que de toutes ses tragédies de mon existence, comme ma rupture avec Stephen, ou encore le fait de m’être brouillée avec mon très cher père…
 
Il s’en était passé des choses depuis mon arrivée ici …Mariage à Las Vegas tant j’étais ivre, annulation par la suite, Mike qui avait été celui qui avait su faire chavirer mon cœur mais qui m’avait trahi ensuite, mon début en mannequinat, le théâtre ou j’y avais découvert une véritable vocation, puis ma maladie, ma rencontre d’avec Stephen, ma maladie, nos fiançailles, la perte de notre bébé, notre rupture et enfin mon diplôme. Me voilà donc comme retournant à la case « départ », pour un avenir prometteur ? Je l’espérais  grandement pensant que le pire était derrière moi…enfin c’est ce que je crus, lorsque soudain alors que j’allais sortir du campus dans peu de temps je percutais une personne accompagnée d’amis probablement,  tant j’étais dans mes pensées, soupirant doucement avant de m’excuser de cet incident causé par ma faute, étant trop distraite…
« Excusez-moi… »Mais relevant la tête je lançais un sourire de désolation avant d’apercevoir derrière eux, quelqu’un d’autre…me voici donc face à un passé, me ramenant froidement à une époque révolue mais non oubliée, celle de mon histoire avec Jim, mon Premier et Grand Amour lâchement abandonnée quelques années plus tôt…Me sentant devenir aussi pâle d’un fantôme , fantôme qui se trouvait être devant moi…Comme quoi le passé nous rattrape toujours un jour ou l’autre. Je n’eus aucun doute sur l’identité du jeune homme, son regard, sa façon d’être qu’en moins d’une fraction de seconde je le reconnu…Mais lui m’avait-il reconnu ? Peut-être que non après tout ? Je voulus m’échapper aussi vite que je le pus, espérant qu’il ne m’ait pas aperçu, ou j’allais croiser son chemin sous peu, le cœur battant …évitant tout regard et tentant de ne pas marquer ma stupeur de le revoir Ici à des milliers de kilomètres de chez nous…allant jusqu’à ma voiture, enfin ! Piochant dans l’une des poches de mon jeans’, presque tremblante, j’atteignis mes clefs afin d’ouvrir les portières mais un tremblante comme une feuille morte que je les fis tomber à terre les ramassant avec rapidité tant j’étais perturbée au final…

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Tremblante jusqu’à en faire tomber les clefs de ma Berline noire allemande, me voici donc soudainement revenue à la réalité quand je sentis qu’on m’agrippa par le bras…A ce moment, ce fut tel le coup de grâce ! Un passé qui avait toujours été présent en moi, refoulé peut-être mais en cet instant présent il était telle une gifle que je venais de prendre en plein visage ! C’était Jim ! Mon amour de toujours, que j’avais abandonné à nos années lycée et à qui je n’avais donné aucun signe de vie depuis bien des années maintenant près de 8 ans… je déglutissais, observant le moindre de ses traits physiques…Mon cœur était affolé, mon regard perdu.je voulus lui adresser la parole, dire u mot, mais j’étais comme tétanisée ! Je le voyais perturbé comme je l’étais d’ailleurs avant d’entendre de nouveau sa voix…et employant un ton des glacial et amer !
« Jim… »Je ne pus en placer une qu’il se lança d’une manière si abrupte à mon égard –chose que je pouvais comprendre- avant de prendre toutes ses reproches en pleins visages ! Moi aussi j’avis souffert, j’avais pleuré des nuits durant, je n’avais retrouvé l’appétit seulement qu’après quelques jours de mon arrivée sur le sol américain. La pire souffrance en soit, que d’avoir dû l’abandonner de la sorte, mais n’ayant pas le choix à l’époque !
Je pouvais lire la furie dans la prunelle de ses yeux, que j’eux un moment de recul, n’étant pas habitué à me faire crier dessus. Et puis Jim était celui qui me connaissait mieux que quiconque ! Il avait été mon meilleur ami, mon petit-ami, mon confident, mon premier Amour, ma première fois… Le voyant se calmer, ou du moins je le crus, il reprit avant même que je n’eus le temps de me défendre…Toujours le cœur serré par ses paroles blessantes mais au final véridiques !
S’approchant de moi, je ressentis cet effroi qui me glaça les veines, les yeux rougis par tant de haine ? Ou plutôt de déception que toutes ces années l’avaient fait s’endurcir, par ma faute !
Soudain je ne pus m’empêcher de le gifler ! Ce geste était parti tout seul !
« Que crois-tu ?! Que j’ai fait ça de gaieté de cœur ?! Tu n’as pas été le seul à être malheureux dans cette histoire§ Tu penses sincèrement que je m’en fichais à l’époque ? Tu n’as rien compris. Oui j’ai eu tort de ne pas te donner signe de vie mais pour mon départ, je n’ai rien décidé, j’ai simplement du suivre mon père pour des raisons personnelles ; Tout a été si vite que je n’ai même pas eu le temps de venir te voir ! »Je devais me calmer, ramassant mes clefs et ouvrant la portière côté conducteur pour y déposer mon sac à main, avant de reprendre et reniflant doucement, me contenant et sachant que je devais lui expliquer les choses…Mais comment agir ? Le laisser me détester ou alors lui dire la simple vérité ?
« J’aurais dû t’appeler, oui tu as raison mais comme tu l’as dit le passé est le passé, on a tous les deux tourné la page, alors ou est le problème ? Chacun a refait sa vie et nous ne sommes plus des adolescents. »Le détachement. Voilà la solution afin de faire qu’on ne souffre pas davantage, même après toutes ces années. Le regardant je pensais à ce qu’il venait de dire. Bien sûr que mes nuits avaient été un long cauchemar, sas lui à mes côtés. Moi aussi je n’avais pas passé le cap de cette rupture et encore aujourd’hui. Il resterait mon grand Amour. Mais tut lui révéler ne serait-ce pas dangereux ? À s’apitoyer sur notre sort ? Sur ce qu’aurait pu être notre avenir ? Je voulais éviter tout retour en arrière…et éveiller de nouveau ses sentiments car jamais je n’avais pu me résoudre à l’effacer de ma mémoire ni même de mon cœur…il resterait mon « JIM » mon beau et bel amour que j’avais meurtri…Je jouais la carte de l’indifférence au temps d’aujourd’hui pour ne pas retombée dans une nostalgie qui pourrait nous confondre en bien des choses. Des sentiments revenant à la surface, tant de choses non-dits, cette envie de sentir de nouveau la chaleur de ses bras comme au bon vieux temps où tout était encore si simple…

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Voilà, je venais de lui dire que moi aussi j’avais réellement souffert de notre séparation, laquelle je n’avais pas souhaité mais n’ayant pas le choix à l’époque ! J’étais mineure, les relations avec ma mère étaient des plus tendues, voire violentes…que mon cher père ne pouvait se résoudre à me laisser entre les mains d’une ivrogne et shooter aux médicaments, telle une junkie. Il avait été muté, ailleurs, sur un autre continent, il me prit avec lui tout bonnement avec rapidité !
Que croyait Jim ? Que j’avais intentionnellement voulu lui faire du mal ? Laissant derrière nous tus ces rêves que nous faisons ? Nos projets d’avenir auxquels il nous arrivait de parler ne savait-on jamais ? Tant de promesses jetées en l’air par cas de force majeure et non à mon bon vouloir. Je comprenais sa frustration, j’en étais la cause certaine, mais de là à me balancer autant d’insanité, ce fut trop pour mon cœur qui à l’époque avait été brisé en mille morceaux !
Jouer la carte de la désolation n’était pas pour moi. Je lui avais fait part de mes sentiments et de mon chagrin de l’époque mais pas celui d’aujourd’hui ou le revoir me donner un second souffle, ravie de le savoir, là, face à moi en pleine santé. Disant qu’il avait fini par se rendre à l’évidence que nous deux, c’était du passé. Mais au moment même de vouloir le fuir d’une certaine manière, il vint me tenir la main. Second contact après cette gifle donnée de plein fouet. Mais cette fois-ci c’était différent, plus doux, plus intense…il se laissa aller à des révélations qui me firent manquer d’oxygène ! Une pure déclaration d’amour ! Même après huit années écoulées. Je fus stupéfaite mais au final je savais ce qu’il ressentait pour avoir cette même sensation, et qui serait toujours présente mais le temps avait fait que j’avais avancé, fait des rencontres, vécu des nouvelles histoires…même si celles-ci s’étaient à chaque fois mal terminées…
Le sentant entré dans une émotion si forte et inattendue à le voir submergée, les yeux brouillés, je ne souhaitais pas le voir ainsi, si mal. Que dire ? Que faire ? Entre le cœur et la raison, ne pouvant agir sur un coup de tête et surtout très chamboulée par ses retrouvailles à des milliers de kilomètres de chez nous. Au moment d’ouvrir les lèvres, il reprit plus calmement…
« Je suis contente aussi de te revoir… »Tandis que ma gorge se dénoua peu à peu alors qu’une boule se forma à l’estomac. Le cœur battant la chamade et les mains devenant moites. Mais pouvais-je le laisser partir de la sorte ?
« Attends Jim ! On pourrait peut-être discuter tout simplement…ce n’est pas facile non plus pour moi de te revoir…et je suis encore sous le choc mais doit-on être ennemis pour autant ? Et si j’ai bien compris on sera amené à se croiser à Berkeley dès la rentrée prochaine, alors autant en profiter pour … »Oui pour quoi ? Bonne question !
« Tu dois comprendre et savoir pourquoi je suis partie, c’est la moindre des choses… Alors quand tu auras un moment de libre, fais-moi signe, d’accord ? »Je ne savais s’il avait prévu quoi que ce soit en cet instant, sinon nous pourrions marcher à travers le campus, et échanger quelques mots et tout arranger. Je me penchais vers mon sac à main, posé sur le siège conducteur, pour en retirer un petit bout de papier, ou y figurait mon numéro de téléphone ainsi que mon adresse postale.


Me tournant de nouveau vers lui, je lui tendis cette petite carte où je venais d’y noter mes coordonnées.
« Tiens à l’occasion si le cœur t’en dis… »Tremblante je l’étais, surprise également, perturbée et ailleurs invraisemblablement ! Je ne sus ce qu’il désirerait sur l’instant attendant de connaitre sa décision à se revoir ou à prolonger cette rencontre ici même.



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Autant laisser une trace cette fois-ci sans fuir de nouveau telle une voleuse. Il semblait être comme soulagé et troublé à la fois, chose que je pouvais aisément comprendre ! L’étant moi-même, qu’un léger sourire crispé s’afficha à mes lèvres, ne sachant quoi ajouter d’autre !
« Merci, un cadeau de mon père… »Certes il avait un bon portefeuille, étant devenu un riche homme d’affaire, mais ce n’était pas pour autant que j’étais une fille à papa, bien capricieuse style BCBG, au contraire j’étais restée la même et simple petite Emy française, vivant dans la modestie même : si à voir où je vivais pouvait porter à confusion, dans une somptueuse villa, avec vue sur la mer, dans l’un des quartiers les plus chics de San Francisco !
Je ne sus s’il avait l’intention qu’on se revoye ou non ? Surtout après tout le mal que je lui avais causé…Ne pouvant malheureusement pas revenir en arrière…Et Dieu sait si j’aurais fait les choses autrement mais je me sentis tout de même bien en sa présence. Il me rappelait mon passé en France, lui qui ne connut rien de ma nouvelle existence, ici, sur le sol américain où j’avais subi tant de choses…la maladie, la perte d’un enfant, l’amour brisé, le mensonge d’une mère, la découverte d’une demi-sœur…un tas de rebondissement à vrai dire m’avait rendu faible pour me rendre ensuite plus forte de jour en jour !
« Très bien, comme tu le sens… »Mon cœur semblait s’emballer sous l’intonation de sa voix et de ses dires… Alors qu’il me salua et reprit la route au sens inverse. Je restais là, comme inerte et encore sous le choc de cette rencontre ! Je repris à mon tour, le chemin du retour, mes affaires en main. Aucune radio, aucun son dans l’habitacle, seule, le battement de mon cœur résonnant en moi…le revoyant un signe de la main, après toutes ces années, où il n’y eut aucun autre contact que lorsqu’il m’avait attrapé par le poignet…
Cette rencontre m’avait faite me terrer dans une sorte de mutisme, ou plutôt de réflexion quand mangeant un morceau, seule chez moi et devant la télévision qui fonctionnait sans que je n’y prête une grande intention grignotant simplement, quand soudain la sonnerie de mon Gsm se mit à sonner.je pensais que c’était peut-être Stephen, mais il n’en fut rien, ce fut un numéro inconnu. Alors décrochant malgré tout, j’écoutais cette même voix que cette après-midi, celle de Jim ! Malgré moi, un sourire se dessina sur le coin de mes lèvres, entendant qu’il voulait m’inviter. Etonnée, mais agréablement bien qu’encore troublée, je ne sus quoi répondre. Mais j’avais tant rêvé de cette rencontre depuis des années malgré tout.
« Jim…Non du tout. Bien sûr, allons-y pour un déjeuner ? Que dirais-tu de mardi ?»Oui, autant ne pas précipiter les choses et qu’au pire si notre rendez-vous se passait mal, je pourrais toujours écourter nos retrouvailles. Et puis il y avait eu de l’eau passée sous le pont, un léger trac s’emparait de moi malgré tout.
Je devais monter ma nouvelle affaire, en tant que nouvelle femme d’affaire, intégrant ce monde de requin, ou j’avais été aidé de James O’Malley. Deux mois, à me mettre dans le bain, jusqu’en septembre ou je reprendrais des cours en parallèles pour encore approfondir certaines de mes connaissances ou les élargir.

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Nous avions rendez-vous avec Jim dans un restaurant de son choix, suite à notre rencontre inattendue ! J’avais été si surprise en bien des sens que je ne sus si j’avais bien fait d’accepter son invitation. Mais prenant sur moi je dus m’investir à ne pas lui faire faux-bond, ce qui aurait été des plus malpolis ! Autant faire simple et être le plus décontracté possible même si la tension montait en moi, après tout il avait été mon premier et Grand Amour, celui pour qui j’aurai tout abandonné pour le suivre jusqu’au bout du monde…Son choix fut porté sur un lieu français, tel un retour aux sources avant de de pénétrer dans cet établissement charmant et l’apercevant vêtu d’un bel ensemble .il faisait bien plus homme que lorsque je l’avais quitté…
M’avançant vers sa table le cœur battant et frissonnant de me retrouver face à lui, j’affichais un sourire radieux, bien que timide malgré tout, ne sachant ou me situer…je l’avais tant aimé, je l’avais abandonné, il m’avait détesté et là c’était tel un nouveau départ ? Du moins la communication faisait de nouveau partie de notre relation toute renaissante…
Allant jusqu’à lui il m’accueilli chaleureusement me faisant la bise, premier contact réel, sans une seule once de haine au contraire ; L’excitation paraissait être à son comble intérieurement. C’était si…étrange…un jeune homme avec qui j’avais tant partagé ! Rire, pleurs, baisers, sourires, caresses, ma première fois et maintenant c’était comme si j’avais à faire à un étranger…même si mon cœur lui, savait pertinemment qui il était et le saurait probablement toujours ! Jim.
« Moi aussi Jim… »Prenant place face à sa personne me voici donc à commander un simple verre de menthe à l’eau. Pas d’alcool ayant eu assez de mal à ne pas replonger dans cette addiction ? Si cela en était peut-être une…Mais voyons cela plus tard. Je l’entendis murmurer pendant que le serveur vint prendre commande de mon apéritif avant de lui lancer un sourire en coin tout en me mettant à l’aise. Quand soudain la chaleur de sa main sur la mienne me fit muette le regardant, revoyant les prunelles de ses yeux, chose que je ne pensais plus jamais pouvoir faire. Pius vint cette question qui de toute évidence sera tombée tôt ou tard. Autant se lancer maintenant non ?
« J’ai vécu avec mon père pendant trois ans à Chicago, une sale période, mon époque rebelle puis ensuite à los Angeles pour reprendre correctement mes études et ensuite j’ai atterri ici à San Francisco pour intégrer Berkeley. »Pas besoin de signaler que cette mauvaise époque de fille rebelle avait été à cause de cette coupure avec Jim. Perdue, déboussolée, et attristée de cette séparation qui m’avait brisé le cœur plus que jamais…
« Ensuite j’ai rencontré quelqu’un avec qui ça n’a pas marché, à croire qu’il préférait les blondes »Dis-je avec un léger gout amer de cette trahison …avant de prendre tout en voyant le serveur revenir mon verre sur plateau, une paille y étant déposée qu’à peine reparti je poursuivis tout en ayant enlevé à la même occasion ma main de celle de Jim…
« Puis j’ai fais la connaissance d'un jeune peintre qui m’a beaucoup aidé à une époque critique de mon existence, où j’ai su que j’avais été malade…On a même fini par se fiancer enfin c’est du passé…maintenant... »J’avais narrer ma vie en empruntant les grosses lignes, pas besoin de dire que j’avais eu un cancer, que j’avais tenu une galerie d’Art avec ce qui fut mon fiancé, « Stephen » et encore moins le fait que j’avais perdu l’enfant, notre enfant à tout juste six mois de grossesse, me réfugiant dans l’alcool…A quoi bon remonter tout cela à la surface ? Et puis je ne souhaitais pas voir de pitié dans le regard de Jim…
« Et toi ? »Dis-je après avoir bu une gorgée de ma boisson fraiche ? Souriante comme si de rien était, comme si mon passé n’avait pas été si pénible et difficile, un combat que j’avais pourtant mené jusqu’au bout ayant relevé la tête hors de l’eau même si je n’étais pas encore totalement sortie d’affaire…
« Et toi ? Si j’avais pensé te revoir ici à des milliers de kilomètres de chez nous ?! »Autant détournée la conversation sur lui, non ?

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