Ouvres les yeux, tu sais comment je suis.

Regardes nous.

Assis sur ma chaise, je tentais de prêter attention au cour, pourtant, rien y fus je n'étais pas en état d'écouter. Elle hantait mes pensées, cette trahison, cette douleur qui sans cesse me poignardait le cœur sans pitié, sans scrupule. Je l'avais bien cherché, c'était de ma faute, jamais je n'aurais du tomber amoureux d'elle. J'étais vraiment con. Con de penser qu'une fille pouvait assez m'aimer pour me rendre heureux, dire que je n'avais eu d'yeux que pour elle. J'avais changé, j'étais fidèle, gentil, drôle, gâteau...Mais non, il avait fallut qu'elle me trompe avec le premier venu, la garce! Le professeur tenta plusieurs fois de m'interroger, mais rien n'y fit, je n'en avais que faire des réponses. L'heure de la délivrance sonna, la fin du cour était enfin arrivé et heureusement, j'avais deux heures de libres avant de recommencer à travailler. Me levant rapidement, j'attrapais mes affaires pour sortir le plus vite possible de cette salle de classe. Quelques amis tentèrent de me rattraper, criant mon nom dans le couloir, mais je fis mine de pas les entendre. Non, je n'avais pas envie de compagnie, j'avais juste envie de ruminer seul ma haine contre cette folle qui avait écraser mon pauvre petit coeur brisé. Qui aurait cru que le grand Don Juan Gabriel se ferait ainsi briser par une demoiselle, en tout cas pas moi. Mais ce qui est fait est fait, à présent, je ressentais ce que je faisais ressentir aux autres depuis de longues années. Je jouais avec les filles et une c'était jouée de moi, bien fait pour ma gueule.

J'avais faim, depuis ce matin je n'avais rien avalé et un bon jus d'orange pourrait peut-être me redonner le morale. Quoi que, j'en doutais grandement, mais bon, je pouvais toujours espérer non. Me dirigeant vers le restaurant l'Albatross, je pénétrais en silence dans le lieu en cherchant une table de libre. Et bien, me voilà chanceux, il n'y avait aucune table de libre. Quoi, tout les étudiants se sont donnés rendez-vous ici ou quoi. J'allais faire demi-tour quand je vis une tête que je connaissais bien, Cassandre était assise toute seule à une table. J'allais faire demi-tour quand je me repris, j'avais vraiment faim et la jeune fille était vraiment de bonne compagnie à mes yeux. Passant une main dans mes cheveux, je pris quelques secondes de réflexion, une fois de plus ma solitude allait me passer sous le nez. Tant pis. Me mettant en marche vers la belle Cassandre, j'arrivais derrière elle et déposais un baiser sur sa joue sans qu'elle ne m'aille vue. J'aimais les effets de surprise comme ça, c'était assez amusant de voir quelqu'un sursauter. «Salut ma belle.» Cassandre et moi, nous nous étions rencontrés en France alors que j'étais en voyage pour voir ma mère. Depuis, nous avions gardés contactes, mais bien plus encore, nous étions devenus très proches. D'ailleurs, la jeune fille avait tendance à lire en moi comme dans un livre ouvert, ce qui j'avoue me déplaisais. Elle était l'une des rares à voir au derrières de mes sourires, ce qui n'était pas pratique quand je voulais mentir.

Me posant sur la chaise libre en face d'elle, je souris légèrement en posant mon sac à coté de moi. « Je viens te tenir compagnie, je n'aime pas te voir toute seule...Puis, je dois bien avoir avoir un faim de loup et surtout, avoir besoin d'un bon jus d'orange.» La serveuse arriva et je commandais un jus d'orange ainsi que de quoi manger, ce qui veux dire trois croissants et deux viennoiseries. Oui, j'étais gourmand, pourtant, tout le monde se demandaient comment je faisais pour garder la ligne. La raison est très simple, je prenais soin de faire du sport tout les jours. J'offris à boire à Cassandre, oui, galanterie oblige. « Tu n'es pas en cour dis moi? » Je souris de nouveau, cherchant un sujet de distraction pour m'enlever mon histoire de coeur de la tête. J'avais besoin d'oublier, j'avais besoin de ne plus penser à elle. Avec le joli visage de Cassandre devant les yeux, cela ne m'étais pas compliqué du tout, car oui, la jeune demoiselle était simplement magnifique. Ses cheveux, sa peau, ses yeux, bref, elle avait vraiment tout pour plaire. Pourquoi je ne m'étais pas encore jeté sur elle? Je la respectais bien plus que les autres, elle était différente et je ne voulais pas risquer de la faire souffrir comme toutes les autres. Non, justement, je voulais qu'elle soit bien, qu'elle trouve l'amour avec un grand A. Sa y est, je repense de nouveau à elle et mon regard se fige quelques instant avant que la voix de Cassandre ne me tire de cette tirade intérieure.

See beneath your beautiful

Let me see beneath your Perfect.

Après une journée passée sur les bancs d’un amphi bondé, je n’avais envie que d’une chose… prendre l’air et vite. J’avais donc quitté ma petite bande d’amis pour aller prendre un petit encas à la cafétéria. Quand on arrive à saturation, prendre un super café latte avec une pâtisserie énorme et ultra caloriques… Parce que non je ne fais définitivement pas partie de ces filles qui font attention à ce qu’elle mange et qui comptent le nombre de calories. Bon il faut dire que j’ai l’avantage de ne pas prendre un gramme, et si certaine me déteste pour ça, je dois bien avouer que moi ça m’arrange car j’adore toutes ces cochonneries, la malbouffe en général et toutes ces bonnes choses… pas franchement bonnes pour la santé je le conçois, mais on s’en fiche !

J’étais donc assise un peu à l’écart, l’un de mes bouquins non loin, rien à voir avec des cours, cette fois il s’agissait d’un roman de plus. Oui j’aime la littérature, je ne m’en cache pas, depuis que je suis gamine, les bouquins me collent à la peau. «Salut ma belle.» Ok, j’avoue que là, je ne m’y attendais franchement pas et le baiser sur la joue m’avait pour le moins surprise au point. Pourtant, je reconnus bien vite la voix, et je ne pus m’empêcher de sourire « Gaby, tu m’as fait peur. » Sans blague, t’en as des palpitations mon enfant tu l’sais ça ?! Pas de quoi fouetter un chat c’est sûr, et puis il n’y avait pas mort d’homme non plus ! Il avait pris place en face de moi, alors que de mon côté je reposais mon livre sur le bord de la table. « Je viens te tenir compagnie, je n'aime pas te voir toute seule...Puis, je dois bien avouer avoir une faim de loup et surtout, avoir besoin d'un bon jus d'orange.»

Une fois de plus, j’avais souri en le regardant « C’est gentil de penser à me tenir compagnie, et on a toujours besoin d’un bon jus d’orange… même si dans mon cas, c’est le café Latte qui m’a séduite ! » La serveuse était arrivée, avait pris la commande et avait filé non sans un petit regard à Gaby… Etait-il conscient de l’effet qu’il pouvait faire à la gente féminine ? Sérieusement ?! Un simple sourire devait en faire fondre et si ça ne tenait qu’à moi… Ca ferait un sacré moment maintenant que je me serais laissé convaincre. Mais voilà, le destin en a décidé autrement pour le moment. « Tu n'es pas en cours dis moi? »

« Figure-toi que mon cours de sciences humaines vient de sauter, ce qui me laisse au moins… 5 heures de libre… Soit, le restant de la journée, et avec ce temps, j’ai bien l’intention de profiter du centre ville… mais toi qu’est-ce que tu fais ici ? » Je ne me prétends pas être une experte en psychologie clinique, pourtant j’aurai juré qu’une chose clochait chez lui, pas une seule fois il n’avait regardé la serveuse, or elle était plutôt jolie, et puis il y a ce p’tit air qu’il a toujours et qui semble se figer un instant. « Hey oh Gaby ! Y a quelqu’un ? » Sérieusement, t’as pas franchement l’air de sauter au plafond, où est le séducteur, le type au regard charmeur qui est capable de me faire sourire en un simple regard. La serveuse était revenu avec la commande et là encore, un beau sourire adressé non pas à moi j’en étais certaine, mais bel et bien à Gabriel qui ne prêta pas plus attention à elle… Signe que définitivement non… Ca n’allait vraiment pas ! « Qu’est-ce qui t’arrive ? La serveuse te fait du rentre dedans… Et zéro réaction ? T’es malade ?! » Oui je prenais ça à la dérision dans le sens où je ne voulais pas dramatiser la chose. Le mieux à faire dans ce genre de moment, c’est de sourire et de plaisanter un minimum… Après, s’il ne voulait pas en parler, je n’insisterais peut être pas, bien que… je suis assez bornée dans mon genre, mais ça... Il doit le savoir !

Ouvres les yeux, tu sais comment je suis.

Regardes nous.

Un café Latté, bien sûr, la plupart des étudiants se bourrent au café. Moi personnellement, ce breuvage caféine était assez néfaste sur moi. Dès que j'en buvais un peux trop, je devenais aussi stressé qu'une pile électrique et je ne tenais plus en place. Déjà que en général je n'étais pas mal dans mon genre, mais ajouté cela à deux ou trois café et je devenais totalement incontrôlable. Pourtant, je viens d’Espagne, pays ou l'on bois énormément de café et de sangria, mais bon, je n'ai jamais dis être normale. Je souris doucement à Cassandre, lui demandant alors si elle n'était pas censée avoir cour. Chose que je n'avais pas remarqué, pour une fois, le petit regard envieux de la serveuse. Je n'étais pas vraiment d'humeur à draguer, puis en compagnie de Cassandre, j'avais tendance à ne voir qu'elle. Comment pourrait-il en être autrement. Elle avait cette attraction vis à vis de moi qui était assez spéciale, que je ne pouvais pas expliquer et que je refusais de voir complètement. Mais bon, depuis ma séparation avec Harper, j'avais mis des œillères devant mes yeux et j'étais devenu aveugle. « Moi ma chère, mon professeur de littérature orientale n'est pas là, apparemment il serait malade, grand bien lui fasse...J'ai donc quelques heures devant moi à combler, trois heures plus exactement, avant d'aller en littérature espagnole.» Je souris légèrement de nouveau, avant de replonger dans mes pensées sinistres et déroutantes.

Cela faisait quelques temps déjà que j'avais rompu avec Harper, mais je n'arrivais pas à tourner la page. Je n'avais jamais eu d'explications venant d'elle, pourtant, j'en aurais eu tellement besoin. Non, elle m'évitait et moi j'avais tendance à faire de même. Je ne prêta pas attention à la serveuse qui m’amena ma commande, mais également à son sourire qui m'était destiné. La remerciant d'un signe de tête, je ne tournais même pas les yeux vers elle, comme si elle n'existait pas. Néanmoins, la voix de mon amie me fit remonter à la surface. Je lève les yeux vers elle surpris de ses paroles, n'aillant même pas remarqué la serveuse. Tournant la tête vers elle, je vis que effectivement, la serveuse m'observait avec attention et me lança un sourire quand elle vit que je lui prêtais enfin une petite attention. Bon, elle était plutôt jolie, ce qui lui valu un léger sourire avant de retourner mon regard vers Cassandre. « Oui, je suis malade...tu sais bien que je n'ai d'yeux que pour toi quand je suis en ta compagnie.» Bien sûr, je tentais de dissimuler la vraie raison de mon absence, mais je connaissais assez mon amie pour savoir qu'elle n'allait pas gober ça. Pourtant, ce n'était pas tout à fait faut, mais je n'avais pas envie de lui avouer que j'avais toujours Harper en tête. Non, je n'avais pas envie de passer pour un con face à Cassandre, puis, je voulais qu'elle me change un peux les idées.

Attrapant mon croissant, je mordis un bout de celui-ci. Comme c'était tout simplement magnifique dans ma petite bouche. Ce goût sucré et croquant, j'adore ça. Plongeant mon regard dans celui de la jeune demoiselle, je souris calmement, mais pas l'un de ses sourires que l'on me connaissais si bien, non. « Et quoi, dis moi, qui est l'heureux élu qui va un jour capturer ton joli coeur....» Généralement, ce sujet était assez houleux. La cause? J'ai tendance à être extrêmement jaloux. Oui, même envers elle. Dès que je voyais un garçon poser les yeux sur elle, mes petites menottes me démangeaient. Pourtant, je n'avais aucuns droit sur elle, non, nous n'étions pas ensemble, nous n'avions jamais échangés de baisers ou quoi que se soit d'autre. Et oui, je suis spéciale comme garçon, mais quand j'ai une fille qui me plais dans le collimateur, il est difficile de prévoir mes attentions. Je pris mon verre de jus d'orange et bus deux grandes gorgées en frissonnant, il était excellent. Alors que mon verre était à moitie vide, la serveuse vient le remplir sans que je n'ai d'explications à fournir. Je la remercie poliment et observe Cassandre étonné. « Je fais quoi aux filles pour qu'elles m'offrent des verres de jus d'orange...» Déjà, généralement on offre des verres d'alcool et non pas de jus d'orange. Puis, c'est les mecs qui vont à la rencontre des filles, pas le contraire, mais bon...

J'hausse les épaules tout en plongeant mon regard dans celui de Cassandre, elle avait vraiment des yeux à me faire tomber à genoux. Son regard était doux pourtant rieur, il allait parfaitement avec son magnifique visage. Non, je ne devais pas me laisser distraire, mais c'était si difficile quand elle souriait. Reprenant un bout de mon croissant, j'observais la jeune fille avec attention, comme si je cherchais un défaut que je ne trouvais pas...