Quand le présent se soumet au passé ... || Kirby

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Quand le présent se soumet au passé

Oui, c’était bel et bien une menace. L’on ne touchait pas aux personnes que je portais plus ou moins dans mon cœur au risque de devoir en subir les conséquences. Peu importe où cela devait me mener, que se soit en prison, hors de l’université, je ne me pensais jamais aux représailles jusqu’à ce qu’elles me tombent en pleine figure. Je savais pertinemment que le professeur O’Malley m’était largement supérieur, mais cela ne me freinerait en rien. Au final, je n’avais que très peur de lui. Il connaissait Aengus depuis peut-être plus longtemps que moi, mais cela ne comptait pas à mes yeux. Il la connaissait bien mieux, sans aucun doute, mais je ne m’en souciais guère, la Gamma représentait tant pour moi et elle était bien l’une des seules à me tendre sa main dés lors que je tombais à terre. Il ne pouvait certainement pas comprendre à quel point la jeune femme avait de l’importance à mes yeux, alors je gardais le silence, essayant de prendre sur moi-même toutes ses paroles blessantes. Et ma main dans ta figure, tu la vois ? J’avais à nouveau hésité, et je m’étais quelque peu retourné en chemin, mais rien n’y faisait, je n’y arrivais pas. Je savais que j’allais me mettre à déverser un torrent de larmes si je venais à accomplir un tel geste. Stop, sujet clos, je ne voulais plus parler de lui. Plus maintenant, plus jamais. « Et prétentieux en plus de cela… », ne pus-je m’empêcher de murmurer alors qu’il venait à contredire la moindre de mes paroles précédemment dites. Haussant un sourcil alors qu’il était en train de me dévisager de la tête au pied, mon regard se noirci en un rien de temps. Me prenait-il pour une idiote ou quoi ? Croyait-il vraiment que je ne savais pas où il voulait en venir ? « C’est tout ? C’est tout ?! Vous croyez que je n’ai pas vu votre petit regard qui veut tout dire ? Oui, ma tenue laisse à désirer, mes cheveux également, mais tout cela ne vous regarde en rien alors allez vous… » Faire foutre. Je tins ces deux derniers mots au fond de ma gorge et en contrepartie, je vins à lui sourire poliment, comme si de rien n’était. Un mince sourire qui en disait long. Un peu du genre, si tu continues, je t’explose la tête à coup de batte de base-ball. Encore une fois, le sujet Aengus revint sur le tapis et je vins à soupirer tout en écoutant son charmant petit discours. « Sachez que je suis toujours sur la défensive lorsqu’il s’agit de mes amis, peu importe les histoires, peu importe ce qu’ils ont pu faire ou ne pas faire, je serais toujours derrière eux. Aengus m’a toujours aidé lorsque j’en ai eu besoin et cela n’importe que très peu, que je sache la totalité de l’histoire ou non, je veux tout simplement qu’elle oublie ce passage délicat de sa vie. Comme elle a toujours été présente pour moi, je le serais toujours pour elle, alors excusez-moi d’être à cran, mais je ne veux que son bonheur. » J’aurais pu en dire plus long sur la jeune femme, mais je me devais m’arrêter là, de peur que les choses viennent à mal tourner. Discuter avec le professeur était tout simplement impossible en vu de son sale caractère, j’en restais d’ailleurs complètement déboussolée dés lors qu’il vint à me parler de ce qu’il savait à mon sujet. Personne ne connaissait tous ces détails, certains n’en connaissaient qu’une partie, mais pas la totalité des quelques informations qu’il venait de me donner. Silencieuse pendant un moment, je me devais d’encaisser tout cela du mieux que je le pouvais. Loin d’être évident. « Prétendument ?! Je suis fille unique, point final. Et oui, j’ai entretenu une relation avec le docteur Clives et alors ? C'était la meilleure relation que j'ai pu avoir, mais elle est terminée. Et d’où vous tenez toutes ces informations ? Ma vie privée et les relations que j’entretiens avec les membres de ma famille ou encore avec mes professeurs ne vous regardent absolument pas. Vous n’êtes pas mon père, alors je n’ai aucune leçon à recevoir de vous. » Je ne faisais pas seulement référence à ce qu’il venait de me dire depuis que nous étions installés à cette table, mais également à tout ce que nous avions pu nous dire en traversant le couloir.

Fiche (c) Espe

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«Quand le présent se soumet au passé.»

« Pensez-vous ? La prétention ne sert qu’à ceux qui ont besoin de se savoir supérieurs à autrui. » Moi, je le suis. Mais je n’allais pas débattre de mon statut avec elle. D’autant plus que si mes hypothèses se trouvaient fondées, elle voudrait, comme moi, avoir le mot de la fin. Et nous savons tous que cela n’arrivera jamais tant que je serais dans les parages. Autant donc ne pas gaspiller sa salive en de vaines remontrances. Je me demandai même, en cet instant, si elle était aussi insolente vis-à-vis de ses propres professeurs, ou si elle faisait cet effort uniquement à mon égard ? « Pardon, je n’ai pas compris la fin. » Ohh si, j’avais parfaitement compris ce qu’elle s’apprêtait à me répliquer. Et il en fallait peu pour que je me lève, et la traîne directement dans mon bureau pour lui faire un cours sur la politesse du XXIème siècle, façon O’Malley. Ou chez la doyenne, au choix. Heureusement pour elle, elle avait tenu sa langue. Heureusement pour elle, je trouvais son sale caractère amusant à souhait, quoiqu’il me faudra lui apprendre le respect, une fois que nous aurions fait plus amples connaissances. Histoire que ma réputation ne soit pas mise à mal à cause d’une gamine mal élevée et peste de surcroit. « En ce cas, vous êtes stupide, mademoiselle. » répliquai-je aussitôt, en fronçant légèrement les sourcils. « Si un ami vous tyrannise, ce n’est plus un ami. Et puisqu’un tyran ne comprend que la force, je suis prêt aujourd’hui, à faire preuve de plus de force. » Citation Love Actually. On remerciera les références cultuelles plus tard. « Sachez, mademoiselle, que j’agis rarement à l’encontre de ceux qui me sont chers. Mais que je redouble de prudence lorsque ma confiance en eux fut bafouée, une première fois. » Dans le cas d’Aengus ? Elle avait omis volontairement de me parler de sa situation de droguée. De sa perte de mémoire. De l’agression. Sans Maëlle, et son meilleur ami, je n’aurai rien su de tout cela. Et sans savoir, je n’aurai rien pu faire. Je ne parle pas seulement du procès, mais aussi de tout ce que j’avais mis en œuvre pour aider au mieux les intérêts de l’Irlandaise. Car, malgré ce qu’elle avait fait endurer à ma petite-amie, elle ferait toujours partie de ma famille. Une sœur qui me détestait sûrement plus que tout autre individu sur cette Terre. Qu’importe, tant qu’elle est heureuse, et en bonne santé. C’est tout ce qui m’importait, à l’heure actuelle. « Terminée ? Hum…c’est bien dommage. Je suis persuadé, malgré votre différence d’âge, qu’il aurait su vous rendre heureuse. » Je ne connaissais cet homme que de réputation, et parce qu’il avait été l’amant d’une vieille amie. J’avais immédiatement remarqué l’attention dont il faisait preuve à son égard. La même que j’avais eu autrefois, pour Cheryl. Et bien que nos caractères soient diamétralement opposés, bien que je rejetais théoriquement l’idée d’un homme plus âgé en relation avec une jeune fille de vingt ans son aînée, ma propre relation avec Maëlle, et le fait que je sache à qui j’avais affaire, me rendait moins fermé à une telle idylle. Encore fallait-il que ces deux-là soient certains de s’aimer. Pour ce qui était de médecin, je le savais peu enclin à entretenir des relations d’un soir. En revanche, ma jeune sœur semblait plus à l’aise dans ce domaine. S’agirait-il d’une autre « Sydney » ? Etait-ce la raison pour laquelle ils avaient rompu ? « Je les tiens de moi-même. Je suis très observateur. » annonçai-je, non sans humour. « Non, en effet, je ne suis pas votre père. » Me levant de ma chaise, je tourne les talons pour me diriger vers mon cours. En retard. Je ne l’étais jamais d’ordinaire. « En revanche, en tant qu’aîné de la famille, je suppose qu’il est de mon devoir de veiller à ce que ma jeune sœur se montre moins communicative dans ses relations avec le sexe opposé, n’est-ce pas ? » Voilà, c’est dit. Je n’avais rien prémédité. Les mots s’étaient échappés d’eux-mêmes, le plus naturellement du monde. Reste à savoir, comment la jeune femme allait accueillir cette nouvelle. La prendrait-elle au pied de la lettre, ou au contraire, croirait-elle à un canular de la part d’un professeur qu’elle n’appréciait pas ? Vous le saurez, au prochain épisode.

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» Quand le passé refait surface

Quand le présent se soumet au passé ... || Kirby

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