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quand le passé et le présent se retrouvent enfin ▬ zachariah & elmas

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MessageSujet: quand le passé et le présent se retrouvent enfin ▬ zachariah & elmas quand le passé et le présent se retrouvent enfin ▬ zachariah & elmas EmptyMer 15 Fév - 21:24

elmas&zachariah ϟ Summertime is nice and hot and my life is sweet like vanilla is. Gold and silver line my heart but burned into to my brain all these stolen images. Stolen images, baby, stolen images.Can you picture it, baby ? That life we could've lived ? lana del rey


Without You by Lana Del Rey


Cette année, la saint-valentin a vraiment été un massacre, au sens propre du terme. L'université tourne au ralentit depuis quelques jours. La plupart des cours ont été suspendus et seuls les courageux se sont remis au travail. Certains se réjouissent de s'en être sortis sain et sauf et d'autres pleurent leurs amis décédés. Cependant il ne faut pas oublier ceux qui sont encore aujourd'hui en arrêt. Dans ma vie, j'en ai vu des atrocités. Pourtant, nous ne sommes jamais préparés à ce genre d’événements. Midi. Assise contre un arbre, un livre de droit des enfants dans la main, mon regard est vide. N'ayant aucune envie de bouger, je restais là, pensive. Quoique l'on puisse faire, malgré tous les moyens utilisés et le nombre de kilomètres me séparant de mon affreuse enfance, le passé refit de nouveau surface. La violence, la peur et l'injustice. Un bon grand nombre de mes années se résume à ces quelques mots. En arrivant aux Etats-Unis, j'ai vraiment cru que ma vie serait meilleure, que plus rien ne pourrait m'empêcher de vivre, et surtout, d'être heureuse. Au début, ce fut vraiment le cas. Tout était absolument parfait. Jamais je ne m'étais sentie autant en sécurité. Enfin, plus après mes six ans. La vie est tellement fragile. Tout peut changer en quelques minutes, voir même quelques secondes seulement. Le lendemain reste un mystère, et chaque jour passé pour moi était une victoire. J'avais gagné. Mais tout cela n'est plus que du passé maintenant. Une malédiction ou quelque chose de ce genre devait me suivre partout. Où que j'aille, le malheur me suit. Cela peut paraître assez égoïste, mais ce jour-là ne fut pas si terrible de mon côté. Il l'était jusqu'à ce qu'une personne ne fasse son apparition. C'est fou comme une seule personne peut vous redonner le sourire. Ce bonheur est encore plus important quand il s'agit d'une personne que l'on n'a pas vu depuis de nombreuses années. Beaucoup trop même. Zachariah était probablement l'ami auquel je tenais le plus. Qui aurait cru qu'un garçon d'une si bonne famille puisse être aussi proche d'une fille d'ouvrier ? Tout nous séparait. Ce sont pourtant nos différences qui ont su nous rapprocher. La famille Stanislaski était connue pour sa grandeur et sa richesse. Ma mère était l'une de leurs nombreux employés. Elle n'avait pas vraiment d'exercice spécifique, elle s'exécutait lorsqu'on lui demandait un service. Un jour, elle dut m'emmener avec elle, l'école était fermée et personne ne pouvait garder l’œil sur moi. Ce fut donc grâce à elle que nos chemins se croisèrent. Ou bien disons que le hasard fait très bien les choses. Le courant passa très vite et je demandais de plus en plus l'autorisation de l'accompagner chez lui. Sa maison était immense, et jamais je ne m'étais ennuyée en sa présence. Je voulais encore et toujours revenir, pour moi, c'était la seule manière de garder contact. De toutes façons, il ne devait sûrement pas fréquenter les quartiers dans lesquels je vivais. Le lendemain, nous nous rendîmes compte que nous étions scolarisés dans la même école primaire. Même si mes parents n'étaient pas très aisés, ils mettaient un point d'honneur sur l'éducation d'Eden et de moi. Nous fréquentions donc une très bonne école dans le centre de Moscou. Avec le temps, celui qui était pour moi qu'un simple ami se révélait être plus important. Des sentiments qui m'étaient jusque là encore inconnus firent surface. L'amour disait-on, mais à cet âge-là, rien n'est jamais sérieux. Et du jour au lendemain, plus rien. Coupée du reste du monde, on me pensait morte. Zachariah aussi et Tyler, une amie qu'il m'a présentée. Nous revoilà quatorze années plus tard, à l'autre bout du monde. Celui sur qui je m'étais efforcée de tirer un trait était bel et bien réapparu. Je ne crois pas vraiment au destin, mais vu les circonstances, il faut que je remette en question mes convictions.

Une sonnerie me sortit brusquement de ma rêverie. Quelqu'un tentait de me joindre et même si je n'avais pas envie de voir grand monde, ma curiosité l'emporta. Et heureusement. Je ne regrettai pas du tout cette facette de ma personnalité qui me faisant pourtant défaut généralement. Zachariah venait de m'envoyer un message, m'invitant à le rejoindre dans la salle de musique. En ce quatorze février, on venait de me faire le plus merveilleux des cadeaux : celui de retrouver un être cher. Et ma surprise fut encore plus grande quand je vis Tyler avec lui. J'avais l'impression d'être retombée en enfance, et honnêtement, j'eus assez de mal à me faire à nos « têtes d'adultes ». Dans mon esprit, je gardais précieusement une image d'eux. Et jamais je ne les avais imaginé à mon âge. Malgré cette journée bien sombre, deux rayons de soleil réussirent à traverser la brume mais l'un d'entre eux brillait encore plus fort que l'autre. Cependant, comme nous étions tous les trois pressés, les retrouvailles furent vraiment brèves. Nous nous sommes échangés nos numéros de portables. Je ne pensais pas qu'il allait me recontacter un jour. Beaucoup de temps s'était écoulé depuis et notre amitié n'avait pas pu tenir. Dans le fond, j'espérais vraiment voir son prénom s'afficher sur l'écran de mon téléphone. Et mon souhait se réalisa très vite. Je n'ai jamais réussi à l'effacer de ma mémoire et j'ai essayé pourtant. Aujourd'hui encore, on peut trouver dans mon porte-feuille une photographie datant de ma tendre enfance. Trois enfants souriaient à pleines dents, le temps de l'insouciance. Aleksandra se chargea de nous photographier. Depuis, je ne m'en étais jamais séparée, même enlevée, je la gardais précieusement. En la regardant, je me rappelais des jours heureux mais aussi chaque seconde de cet instant précis. L'un de mes meilleurs souvenirs, celui qui avec quelques autres m'aidait à rester forte. Au fur et à mesure que j'avançais, je sentais l'excitation monter. Être à nouveau réuni, j'en rêvais depuis tellement longtemps. Mon allure se fit de plus en plus vite. Mais lorsque je me retrouvai face à la porte de la salle de musique, je m'arrêtai net. Je pris une profonde respiration juste avant de pouvoir enfin la pousser. Jusqu'à la dernière seconde, j'ai cru que tout cela n'était qu'un rêve et que je me réveillerais à n'importe quel moment. Pourtant, le voilà face à moi. Un large sourire illuminait son visage. Même petite, je ne résistais pas à son sourire si charmeur. Il avait toujours gardé le même. Me voilà face à un dilemme. Je ne savais pas comment réagir. Maintenant que nous sommes seuls, je peux lui sauter au cou, vous ne pensez pas ? J'ai tellement besoin de sentir ses bras autour de mon corps, comme il le faisait si bien pour me consoler. Finalement, je restai plantée devant la porte. Je ne voulais pas le gêner, alors laissons faire les choses comme elles arriveront. J'avançais vers Zach d'un pas hésitant, le sourire au lèvres. Il jouait le morceau de piano qu'il aimait tant petit. A ce que j'entends, il est toujours aussi doué.

« Bonjour Zach, ça fait vraiment plaisir de te revoir ! » S'il savait à quel point j'étais heureuse de le revoir. Je n'arrivais pas exprimer toutes mes émotions, et heureusement sinon il se serait enfuit en courant. Aujourd'hui, on a de quoi rattraper le temps perdu. Et je veux absolument tout savoir de ces dernières années.
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MessageSujet: Re: quand le passé et le présent se retrouvent enfin ▬ zachariah & elmas quand le passé et le présent se retrouvent enfin ▬ zachariah & elmas EmptyVen 17 Fév - 19:37


quand le passé et le présent se retrouvent enfin ▬ zachariah & elmas Tumblr_ltrcner7tX1qzlrn5o1_500



    Sms envoyé. Un instant plus tard, une vibration se fait ressentir sur la table de la cuisine. Elle a reçu mon sms. Un léger sourire s'accroche à mes lèvres pendant que Tyler fait son entrée matinale. Ma meilleure amie et colocataire a encore les cheveux emmêlées et une bouille à peine éveillée. Son air de poupée de porcelaine, lui donne un air fragile. Compatissant, je m'approche pour déposer un baiser sur son front. Nous n'avons emménagé que depuis quelques jours à peine et nous avons déjà de véritables routines d'instaurées de manière solennelle. « Je ne te propose pas de venir avec moi à la salle de musique pour pianoter quelques morceaux et voir Elmas par la même occasion ? » A sa tête, je comprends immédiatement que non, je n'ai pas à formuler la question car la réponse négative ne fait pas l'ombre d'un doute. Tyler n'est pas du genre à être speed le matin et encore moins lorsqu'il s'agit d'une activité comme celle qu'est la musique. Elle aime bien mais pas de là à sacrifier son petit-déjeuner. Elle s’assoit sur l'un des tabourets face à la table et déclare d'une voix sobre. « Transmets mes excuses à Elmas, je suis fatiguée et aujourd'hui je ne compte pas sortir. » Aussitôt mon angoisse concernant sa maladie refait surface. Tous mes sens sont en alerte mais je masque le tout derrière un visage qui n’exprime pas d’expression. Mon impassibilité est ma force. Je sais bien que cette maladie n'engendre normalement aucune fatigue (si ce n’est occasionnel) mais je n'arrive pas à voir les cernes qui ornent son joli visage d'une bon œil. Ébouriffant ses cheveux de façon amicale, je prends mes affaires et je sors de la pièce en la laissant flâner. En sortant de notre demeure le soleil vint m'accueillir avec ses rayons qui caressent mon faciès. J’habite si près du campus que je décide de m’y rendre à pied. En chemin, je me remémore notre débarquement en terre nouvelle et une grimace nait sur mes traits. Berkeley n’est pas vraiment ce que j’imaginais. Avec Tyler, nous avions regardé mille et une brochures et nous avions rêvé de ce moment. Or, de malheureuses circonstances avaient fait que ce quatorze février était également la date du massacre des dizaines d’étudiants de l’université. Beaucoup avaient perdu la vie, et énormément se retrouvaient encore aujourd’hui entre les murs d’un hôpital. Autant dire qu’ils nous étaient bien difficile de nous incorporer correctement dans cet univers presque apocalyptique. M’enfin, les challenges ne m’avaient jamais fait peur et d’ici plusieurs semaines, j’aurai réussi à faire mon trou et je me sentirai dans mon pays natal comme chez moi. Pour l’instant, je n’avais qu’à patienter un peu tout en prenant calmement mes marques auprès de ma confrérie tout d’abord. De ma sœur, enfin demi-sœur ensuite et enfin dans cette ville qui paraissait plus joyeuse que Moscou. C’est plein de bonnes résolutions que mes pieds foulèrent le sol des allées de Berkeley. Direction la salle de musique et des arts pour une petite répétition improvisée. La porte était ouverte. Un étudiant avait dû partir sans prendre le soin de la refermer et c’est sans contrainte que je pus entrer. Mon regard fit un tour circulaire de la pièce. Tout était silencieux, chaque instrument était à sa place d’origine et la propreté était impeccable. Difficile de croire que moins d’une semaine auparavant, la panique que la fusillade avait engendrée, avait semé une pagaille sans nom. M’approchant doucement du piano, je laissais courir mes doigts sur les touches. Ma main pourtant robuste et large, frôlait l’instrument de musique avec une douceur infinie. Finalement, je pris place sur le siège et c’est en fermant les yeux que mes doigts commencèrent à courir sur les touches du piano.


    La mélodie était douce. Elle me rappelait sans conteste mon enfance et les souvenirs jaillissaient dans ma mémoire avec une clarté surprenante. Mes pensées s’envolèrent vers Elmas qui n’allait pas tarder à me retrouver. J’avais laissé la porte entrouverte pour qu’elle puisse comprendre que j’étais déjà là. Quoi que je me doutais que les notes s’élevaient bien au-delà de cette simple pièce. J’ouvris les yeux et moins d’une minute plus tard, elle apparaissait dans mon champ de vision. Ses grands yeux pailletés et son éternel sourire me frappèrent en pleine face. Mon regard s’accrocha au sien pour ne plus le quitter. Rapidement, je terminais le morceau avant de laisser la dernière note s’évaporer. J’avais revu Elmas juste après mon arrivée ici et je devais bien avouer que le fait d’avoir une personne qui vous ait à la fois familière et chère vous met du baume au cœur. Sa voix résonna dans le creux de mes oreilles et d’un bond, j’étais debout. En trois enjambées maximum, je vins jusqu’à elle pour la prendre maladroitement dans mes bras. Durant notre enfance, il n’était pas rare que l’on se donne ce genre de geste affectueux mais les années s’étaient écoulées. Nous avions grandis chacun de notre côté et qui plus est, elle avait disparu de ma vie du jour en lendemain. La revoir était une chose merveilleuse mais il était clair que nous allions devoir réapprendre à nous connaître. Aujourd’hui, nous étions des adultes et de nombreuses choses s’étaient passées dans nos vies respectives. J’en étais certain. « Bonjour Elmas. Je suis content aussi de te retrouver. » Répliquais-je le plus sincèrement du monde. Je me dégageais et rompais par la même occasion notre étreinte, ne souhaitant pas me montrer trop possessif. Puis je l’ai pris par la main, comme lorsque nous étions enfants, pour l’entraîner à ma suite vers le piano. J’avais totalement occulté Tyler de mon esprit alors qu’elle voulait que je fasse passer un message à la jolie brune. Tant pis pour elle, elle n’avait qu’à être là. J’attendis qu’elle se soit assise pour faire de même et légèrement je repris. « Tu as reconnu cette chanson ? Tu te souviens le nombre de fois que je l’ai joué quand nous étions chez moi ? » Je n’avais pas hésité à l’interroger, presque en affirmer qu’il était impossible qu’elle ait oublié ces moments partagés sauf que maintenant, je n’en étais plus réellement certain. Après tout de l’eau avait coulé sous les ponts et il était fort probable que cette gentille ritournelle ne se soit jamais ancrée dans sa tête. Si tel était le cas, j’aurais l’air fin. J’avais tellement de choses à lui dire que je ne savais pas par où débuter. Déjà elle m’avait manqué. Durant des semaines, je l’avais quémandé auprès de ma mère mais sans succès. Plus de Elmas à l’horizon. J’en avais été fort fâché. C’était peut-être ainsi qu’il fallait que je débute la conversation. Ou alors la laisser prendre la parole pour qu’elle puisse partir sur le sujet qu’elle désirait. A vrai dire, je ne savais pas très bien ce que la bienséance exigeait. J’avais beau avoir vécu dans une famille très riche et très conventionnelle, je n’avais jamais rien respecté aux bonnes manières. J’allais donc devoir improviser. Pas un souci majeur pour moi, j’étais doué en improvisation. « Aujourd’hui, je suis un La Tour Dubois … » Dis-je pour entamer. Ce n’était probablement pas la meilleure entrée en matière du monde mais au moins, j’avais le mérite de lui faire partager cette grande nouvelle. Après, il était bien évidemment que j’allais passer par la case « oui, oui j’ai été adopté » et « non, non, je ne suis pas malheureux » mais c’était les aléas de la vie. Elmas aurait également un bon nombre de détails à me raconter, cela ne faisait pas de doute. « Et toi ? Ta vie ? Ici … Ailleurs ? »

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MessageSujet: Re: quand le passé et le présent se retrouvent enfin ▬ zachariah & elmas quand le passé et le présent se retrouvent enfin ▬ zachariah & elmas EmptyLun 20 Fév - 20:29

elmas&zachariah ϟ Summertime is nice and hot and my life is sweet like vanilla is. Gold and silver line my heart but burned into to my brain all these stolen images. Stolen images, baby, stolen images.Can you picture it, baby ? That life we could've lived ? lana del rey


Le revoir après tant d'années me fit tellement bizarre. Tellement que chacun de mes gestes et paroles étaient d'une maladresse incomparable. J'avais peur de le brusquer en laissant toutes mes émotions s'évader ou alors de me montrer trop froide en essayant de rester la plus calme possible. Mais le temps que je me torture l'esprit, le voilà face à moi, en trois pas seulement. Il avait répondu au dilemme que je me posais depuis quelques secondes déjà en me prenant directement dans ses bras. Je profitais donc de cette étreinte qui m'avait tant manqué tout en humant l'odeur de son corps. Il sentait toujours aussi bon, mais une touche de parfum le rendait encore plus irrésistible. Contre lui j'étais si bien, en sécurité, tous mes soucis s'étaient envolés. Je ne pensais plus à rien, pas même à la fusillade. Nous étions de nouveau réuni et seulement cela m'importait. Puis il se dégagea de notre étreinte pour enfin commencer à dialoguer, même si entre nous, j'aurais pu rester ainsi encore longtemps. « Bonjour Elmas. Je suis content aussi de te retrouver. » Je doutais de sa sincérité sur le moment, mais il me prit la main, comme quand nous étions enfants, une geste prouvant qu'il pensait réellement ses paroles, ce qui était plus rassurant. Ma tête était baissée, fixant nos mains à présent entrelacées. Il m'invitait à le rejoindre au piano. Je me réjouissais d'avance à l'écouter, ses doigts maîtrisant parfaitement l'instrument. J'avais toujours l'impression qu'ils ne faisaient plus qu'un. Assise, il me rejoignit et commença à jouer un morceau. « Tu as reconnu cette chanson ? Tu te souviens le nombre de fois que je l’ai joué quand nous étions chez moi ? » Et comment. C'était devenu comme un rituel, dès que nous nous retrouvions, il commençait, ou terminait – cela différait selon les jours – là-dessus. « Notre chanson... comment l'oublier ? Je ne me lassais jamais de l'entendre ! » Parfois, j'avais même le droit de l'accompagner, mais étant très peu douée dans ce domaine, je me contentais de l'écouter. J'aurais adoré apprendre à maîtriser cet art, mais la vie ne m'offrit pas ce luxe. Après tout, il n'est jamais trop tard pour commencer, non ? « Un jour, je saurais la jouer, tu verras. Et bien entendu, la première personne à qui je me donnerais en spectacle sera toi. » Je retrouvai progressivement une certaine complicité, peut-être pas aussi forte qu'avant, mais il réussit à me mettre rapidement à l'aise. Avec lui, tout paraissait tellement plus simple. Et quand on m'arracha à la vie normale, son absence fut très douloureuse et difficile à supporter. De son côté, je ne savais pas vraiment ce qu'il en pensait, mais j'espérais qu'il avait une pensée pour moi, aussi petite soit-elle. Bonne ou mauvaise, cela prouverait au moins que j'avais marqué son esprit. Un silence s'installa, personne ne savait vraiment par où commencer. Il allait sûrement me demander des explications, ce qui me paraissait tout a fait normal. Ce n'est pas tous les jours qu'on revoit une amie d'enfance censée être morte. Puis il reprit la parole, heureusement car je serais restée complètement muette sinon. Et même si j'avais voulu parler de toutes ces dernières années, je n'aurais pas su comment m'y prendre. Me dévoiler n'est pas vraiment mon habitude à vrai dire. « Aujourd’hui, je suis un La Tour Dubois … » J'étais soulagée, nous ne commencions pas directement par l'interrogatoire, celui qui allait absolument tout éclaircir. Perdue dans mes pensées, le nom qu'il venait de prononcer me réveilla dans les secondes qui suivirent. « La Tour Dubois ? Comme Constance si je ne me trompe pas ? Voilà une nouvelle qui m'étonne. Elle est pourtant originaire de France non ? Comment c'est possible ? » Ma curiosité prit le dessus. J'étais vraiment intriguée. Toutes les deux sommes dans la même confrérie, donc il m'arrivait souvent de lui parler, surtout pendant les entraînements de cheerleaders, mais jamais elle ne m'avait mentionné ce détail. Enfin, nous ne sommes pas assez proche non plus pour que je sois mise au courant. Même sijJe voulais éviter de lui poser certaines questions, ne voulant pas le mettre mal à l'aise, ma curiosité l'emporta. « Enfin, si tu ne veux pas en parler, je comprendrais! Ne te force pas. » J'étais plutôt bien placée pour dire cela, moi-même voulant à tout prix éviter toute discussion sur le passé, envoyant gentiment se promener les quelques personnes ayant osé s'y aventurer. « Et toi ? Ta vie ? Ici … Ailleurs ? » Je laissais échapper un rire nerveux. Je devais m'attendre à ce genre de question, et l'idée qu'il fasse parti des rares personnes me connaissant entièrement ne me déplaisait pas. Je n'arrivais plus à le regarder dans les yeux, j'essayais de fuir son regard pour cacher les larmes qui commençaient à monter. Même si j'avais réussi jusque là à me contenir en public, ce n'était pas la même chose avec Zachariah. Il était différent de toutes les autres personnes que j'avais rencontré dans ma misérable vie. D'une voix légèrement tremblante et tentant de reprendre mon calme au plus vite, je commençai enfin. « Il s'est passé tellement de choses, c'est à la limite du vraisemblable ! Bon, on a dû te mettre au courant plus petit de l'incendie qui a ravagé mon appartement ? Officiellement, Eden était la seule survivante. Mais ce qu'ils ne savent pas, c'est que trois autres amis et moi étions toujours là. Finalement, ça aurait peut-être été mieux que nous nous en allions aussi, mais la vie en a décidé autrement pour nous... » Me rendant compte que j'allais un peu loin, je marquais une courte pause et repris : « J'ai pas envie que ça tourne au drame, même si en résumé, ma vie a vraiment été chaotique ! Je me suis fait enlevée à l'âge de six ans donc et mes agresseurs ont eu la merveilleuse idée de me retenir en vie au lieu d'abréger mes souffrances. L'enfer, c'était ça... » Je me lançais donc dans un long récit qui relatait mes souvenirs les plus enfouis. Je n'oubliais aucun détail, commençant par les années à mendier dans la rue, puis le trafic de drogues dans lequel on m'avait forcé de tomber jusqu'au prélèvement de mon rein, l'élément déclencheur. Je remontais mon tee-shirt, laissant apparaître une horrible cicatrice sur le côté droit de mon ventre pour lui prouver que je ne racontais pas des bobards. Tous les jours, j'étais confrontée à la dure réalité. Dès que je me regardais dans un miroir, cette longue ligne me sautait aux yeux. Même en-dessous de mes vêtements j'arrivais à la voir... Je n'oubliais pas Anya, la seule et unique personne en qui j'ai trouvé un soutien et qui m'aida à m'enfuir de ce terrible quotidien. Je rêvais d'une vie meilleure et m'imaginais ce que tout enfant normal aurait dû faire. Gardant précieusement la photo de Zachariah, Tyler et moi , je m'accrochais à des souvenirs heureux. Puis vint mon adoption et l'arrivée aux Etats-Unis. Ma voix s'était adoucie sans que je m'en rende compte et on pouvait entendre à quel point j'étais reconnaissante envers les parents de substitution qui m'offrirent un nouveau départ. On pouvait également distinguer de l'amour. Jamais je n'avais autant détaillé ma vie, et j'eus une sensation plutôt étrange. Comme si j'avais besoin d'entendre cela pour faire le « deuil », accepter enfin ce qui m'étais arrivé. Un léger sourire se dessina sur mes lèvres. Comme d'habitude, je me défendais en tournant tout au ridicule. « Pas très glorieux, non ? On pourrait même réadapter ma vie au cinéma ! Quoique c'est un peu gros comme scénario. » Un lourd poids venait de s'envoler, je me sentais plus légère.

Tellement focalisée sur Zachariah et mon monologue, j'en oubliais carrément mes bonnes manières ! « Désoléééée, je dois t'ennuyer avec ça, j'aurais du te prévenir que c'était aussi long ! Et Tyler alors ? Comment va-t-elle ? Elle est vraiment devenue sublime, j'imagine qu'elle est toujours aussi adorable? » Retour au présent qui était beaucoup moins dramatique. Et aussi plus plaisant. J'observais ces réactions, mais je me voyais déjà lire la pitié dans ses yeux. C'est sûrement pour ne pas être confrontée à ce genre de réaction que je gardais tout cela pour moi...
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MessageSujet: Re: quand le passé et le présent se retrouvent enfin ▬ zachariah & elmas quand le passé et le présent se retrouvent enfin ▬ zachariah & elmas EmptyDim 26 Fév - 22:24


ELMAS&&ZACHARIAH ϟ « Remember me » Remember, I will still be here, as long as you hold me, in your memory remember, when your dreams have ended, time can be transcended. Just remember me. I'm with you, remember, I will still be here.




    « À ce moment précis, il y a 6 470 818 671 personnes dans le monde. Certains prennent peur, certains rentrent chez eux, certains racontent des mensonges pour s’en sortir, d’autres font simplement face à la vérité. Certains sont des êtres maléfiques en guerre avec le bien et certains sont bons et luttent contre le mal. Six milliards de personnes, six milliards d’âmes, et parfois, il ne vous en faut qu’une seule ... » Une seule … Elmas Burnett-Matveïv. Sa rencontre avait constitué me plus grande joie durant mon enfance et après des années sans nouvelles, nous étions à nouveau réunis. Certains diront que le hasard fait bien les choses, d’autres diront que c’était le destin qui souhaitait nous réunir comme au bon vieux temps. J’aurai certainement dû me montrer un peu plus réservé mais le fait de revoir sa frimousse me transporta quinze années en arrière et je la pris spontanément dans mes bras. Si jamais, elle avait changé (négativement), elle allait m’envoyer sur les roses rapidement et je maudirais mon impulsivité. Toutefois, ce fut l’opposé qui se produisit. Je sentais son corps se rapprocher contre le mien et je vins poser ma joue contre sa chevelure. Nous n’étions plus haut comme trois pommes mais la tendresse qui nous unissait autrefois ne s’était pas évaporé, j’en étais certain. Il nous faudrait juste un peu de temps pour reprendre nos marques et notre duo renaîtrait de ses cendres. Pour briser définitivement la glace, ma main se posa sur la mienne et je l’emportais à ma suite pour lui parler de la musique que je jouais. Pas n’importe laquelle. Notre musique à nous. Et c’est fier comme un paon que j’appris qu’elle ne l’avait pas oublié. Ainsi donc, elle avait un peu pensé à moi durant notre séparation. Sans comprendre pourquoi, cette nouvelle me mit d’une bonne humeur presque extrême. « Et moi, je ne me lassais pas de te jouer cet air. » Mon rire sonore vint envahir la pièce à l’entente des paroles d’Elmas. Elle voulait apprendre et nous nous trouvions dans une salle exclusivement réservée à l’art. Quoi de mieux pour commencer dès à présent les bases. D’un bond je me levais et lui faisais signe de se placer bien au milieu du siège. Là, je déposais ses doigts sur les touches du piano et mes mains vinrent recouvrir les siennes naturellement. « Et si nous débutions immédiatement ? Je serai un bon professeur, c’est promis. » Certifiais-je le plus solennellement du monde. La patience n’était pas un art que je maîtrisais à la perfection mais pour elle, j’étais prêt à faire bien des efforts. Je fis pression sur ses doigts pour qu’ils épousent les touches et une jolie ritournelle commença à se faire entendre dans la salle de musique. Au bout d’une minute, j’arrêtai pour me repositionner à ses côtés. « Tu es plutôt bonne élève. » Affirmais-je avec une moue craquante sur le faciès. J’agissais avec elle comme je l’avais toujours fait durant notre enfance : Avec une facilité déconcertante. Moi, le garçon peu amical, s’était épanoui auprès de la fille de l’une des femmes de ménage. Le sujet suivant fut celui de mon patronyme. Sans le savoir, je faisais apparemment parti d’une famille très prestigieuse dont le nom semblait connu de tous. Lorsque j’étais un Stanislaski, j’étais déjà habité avec Mikhaïl qui était une véritable célébrité en Russie. « Oui comme Constance, tu la connais ? » Probablement mieux que moi en tout cas. Ma chère sœur était un mystère ambulant avec qui j’avais échangé bien peu de paroles. Surtout que mon débarquement s’était effectué le jour de la mort de Fleur. Difficile d’arriver l’air de rien et de tisser un lien familial solide. Surtout qu’elle paraissait avoir un tempérament de feu. Pour l’instant, c’était chacun de son côté et c’était bien mieux ainsi. Ma grimace dut lui faire comprendre que la situation était compliquée car Elmas se reprit pour me dire que je n’étais pas obligé de raconter ma vie. J’avais lancé la discussion à ce propos, maintenant je n’avais plus qu’à continuer. « Eh bien … J’ai appris que j’avais été adopté. Constance et moi avons le même père. Je suis américain de naissance et non Russe. Sauf que je me sens totalement étranger à cette vie ricaine … C’est un peu flou dans mon esprit pour le moment. » Un peu, beaucoup même ! J’avais encore un peu de mal à en parler, je n’étais pas à l’aise avec cette idée que mes parents biologiques n’avaient pas vraiment voulu de moi. Tout du moins pas assez pour me garder avec eux et m’élever. Peu désireux de m’attarder plus longtemps sur mon passé, je la questionnais à mon tour. J’avais hésité mais j’avais également besoin de savoir pourquoi j’avais été séparé de celle que je considérais comme ma moitié russe. Son histoire était à la fois effrayante et proche de celle que l’on voit dans les films hollywoodiens. J’éprouvais de la compassion pour Elmas mais j’avais peur qu’elle prenne cela pour de la pitié. Maladroitement, j’essayais de lui attraper la main mais je suspendis mon geste par crainte qu’il soit mal interprété. « Désolée, je ne voulais pas me montrer indiscret. » Dis-je sur un ton bourru pour cacher l’émotion qui m’avait étreint en l’imaginant aux mains de ses scribes. Elle releva son tee-shirt et mes sourcils se froncèrent. Mes yeux s’écarquillèrent et une fureur sans nom emplit mes prunelles. Cette fois-ci, il n’y aucune hésitation et mon index se posa sur sa cicatrice. « Ces monstres ont-ils été punis pour ce qu’ils ont fait ? Pitié ne tourne pas ça en dérision El’, ce n’est pas gros, c’est affreux. » Et merde, là elle allait me prendre pour le pauvre gars qui a pitié. Pas très fin le Zachariah sur ce coup-là. Pour me faire pardonner, j’esquissais un léger sourire à son encontre. Secouant légèrement la tête en signe de négation, je pris sa main et dit d’un air taquin. « Depuis quand tu m’ennuis ? Je serai un piètre ami si je l’avais été ne serait-ce qu’une micro seconde. » Déjà que je n’avais pas pu l’être durant de trop nombreuses années, le minimum aujourd’hui était d’écouter son récit sans l’arrêter. Cependant, je compris rapidement qu’elle souhaitait changer de sujet pour passer à celui de Tyler. Beaucoup moins douloureux pour elle mais beaucoup plus problématique pour moi. Elmas nous avait quitté trop tôt pour savoir que ma meilleure amie était malade. Du moins à ma connaissance. Et je ne me sentais pas en droit de lui révéler ce lourd secret qui nous lié Tyler et moi. J’allais donc devoir marcher sur des œufs pour ne pas faire de bourde. « Tyler respire toujours autant la même joie de vivre. Nous sommes colocataires. Nous nous serrons les coudes dans cet univers américain. » Dis-je sans trop entrer dans les détails. Comment lui dire que si nous étions arrivés jusqu’à Berkeley c’était en partie pour qu’elle échappe à cet enfer qu’était son internement ? A vrai dire, dévoiler cette partie-là de notre vie commune reviendrait à la trahir. Et ça, c’était hors de question. Alors le plus facile était encore de reporter la faute sur moi. Au moins, Tyler serait mise hors de cause. « J’ai été viré de mon université à Moscou, elle est là pour me chaperonner. » Lèvres retroussées en un sourire quelque peu moqueur, œil pétillant d’une malice contenue. J’étais le tableau type du mauvais garnement qui fier de sa bêtise, le crie au grand jour. Mon regard se voila et ma mine se fit soudain plus grave. « Tu sais … Tu m’as manqué. » Et dit de la bouche d’un homme tel que Zachariah La Tour Dubois, ça prend une toute autre dimension.
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MessageSujet: Re: quand le passé et le présent se retrouvent enfin ▬ zachariah & elmas quand le passé et le présent se retrouvent enfin ▬ zachariah & elmas EmptyVen 2 Mar - 0:54

elmas&zachariah ϟ Summertime is nice and hot and my life is sweet like vanilla is. Gold and silver line my heart but burned into to my brain all these stolen images. Stolen images, baby, stolen images.Can you picture it, baby ? That life we could've lived ? lana del rey


La mélodie me transportait ailleurs, dans un monde meilleur peut-être. Là où rien ne nous aurait séparé. Un lieu qui a existé dans mon esprit pendant de nombreuses années, inventé de toute pièce. Il me suffisait de l'imaginer près de moi et me revoilà requinquée pour une terrible et longue journée. Un semblant de bonheur qui fit toute la différence. Si j'étais restée là à me morfondre, jamais je n'aurais pu le revoir. Je ne l'espérais pas d'ailleurs, mais une force me dépassant l'avait décidé pour nous. Ce moment était tout simplement ma-gique. Une mélodie que je ne réussis pas à oublier. L'entendre de nouveau me fit un drôle d'effet, mais très vite, je ressentis une forte chaleur m'envahir. « Heureusement, parce que je pourrais t'écouter jouer encore et encore sans m'arrêter. Et crois-moi, ça pourrait s'étendre à de nombreuses heures ! » Et nous rigolions ensemble, comme si plus rien autour de nous n'avait d'importance. Nous étions dans notre petite bulle, et à cet instant précis, personne n'aurait pu nous en sortir. Mes paroles s'accompagnèrent elles aussi par un fou rire qui ne voulait plus s'arrêter. Cela fait tellement de bien de sentir entière, de rire d'une manière incontrôlable, comme quand nous étions enfants. J'avais toujours voulu apprendre à jouer du piano, être aussi douée que Zachariah, même si cette pensée était plutôt utopique. « Et si nous débutions immédiatement ? Je serai un bon professeur, c’est promis. » A peine avais-je prononcé ma volonté d'apprendre qu'il prit mes mains pour les déposer sur les touches. M'aidant en prendre le rythme, j'avais plutôt bien intégré la technique. Loin d'être parfait, certes, mais au moins cela ressemblait à quelque chose. « Tu es plutôt bonne élève. » Le sourire aux lèvres, plutôt fière de ce que je venais d'accomplir, je m'arrêtais net pour pivoter et me retrouver face à lui. « C'est sûrement parce que j'ai un très bon professeur ! » lui répondis-je, arborant un énorme sourire. Même en faisant la moue, il avait le don de me faire craquer. Et ce depuis toute petite déjà. Je n'arrivais jamais à lui résister bien longtemps. L'heure était aux présentations à présent. Je savais si peu de chose à son sujet... « Oui comme Constance, tu la connais ? » En même temps, qui ne connaît pas Constance La Tour Dubois des iotas à Berkeley ? Personne à mon avis. « Nous sommes ensemble dans l'équipe des cheerleaders, c'est la capitaine. Et j'ai plutôt la chance de bien m'entendre avec. Elle veille sur notre bien-être, aussi bien sur le point physique que moral. Un peu comme une mère poule. » Mes dernières paroles me firent rire en éclat, je venais de comparer Constance à une mère poule, et ce fut seulement après que je me rendis compte que j'étais ridicule. Et encore plus même à rire comme une imbécile. J'étais peut-être allée trop loin dans mon questionnement, mais celui-ci continua quand même sans trop s'attarder sur les détails. « Eh bien … J’ai appris que j’avais été adopté. Constance et moi avons le même père. Je suis américain de naissance et non Russe. Sauf que je me sens totalement étranger à cette vie ricaine … C’est un peu flou dans mon esprit pour le moment. » Je me doutais un peu qu'il y avait une histoire d'adoption derrière tout cela, mais l'entendre de vive voix me fit comme un choc. Je ne savais pas trop comment réagir ni quoi lui dire. Je tentais donc de lui faire part ma propre expérience. « Tout s'est très bien passé avec ma famille d'accueil, je suis sûre que tout ira bien avec Constance. Et ne t'en fais pas, on s'habitue très très vite à la vie américaine. Le rêve américain, comme on le dit ... » Dans tous les cas, avec ce que je venais de vivre en débarquant ici, je ne pouvais vivre que mieux. Une chose est différente pourtant, on m'a adoptée car mes parents étaient décédés, mais lui, j'imagine que ce n'est pas le cas. Le sujet me semblait assez délicat donc je ne m'attardais pas dessus, ce qui avait l'air de l'arranger également. Après tout, ce n'est pas le temps qui manque. La vie est devant nous à présent et je comptais bien profiter de chaque jour en sa présence pour réapprendre à le connaître. Alors que je lui racontais mes dernières années, je n'osais pas lever les yeux, de peur d'y lire la pitié. Ce fut aussi en gardant les yeux baissés que je vis sa main s'approcher de la mienne, pour s'arrêter brutalement. « Désolé, je ne voulais pas me montrer indiscret. » Je levais enfin la tête pour me rendre compte qu'en réalité, il éprouvait de la compassion. Et je savais que c'était sincère, qu'il ne jouait pas la comédie. Je lui adressais un sourire pour lui montrer que ce qu'il voulait faire de me paraissait pas du tout déplacé. « Ces monstres ont-ils été punis pour ce qu’ils ont fait ? Pitié ne tourne pas ça en dérision El’, ce n’est pas gros, c’est affreux. » Il posa son doigt sur ma cicatrice, ce qui me fit légèrement sursauter. Je n'étais pas tous les jours confrontée à ce genre de situation, jusque là seulement les médecins avaient pu me toucher. « Non, c'est vraiment difficile de coincer un groupe aussi puissant qu'eux. Mais un jour, j'espère vraiment réussir à changer les choses, ou du moins, sortir quelques personnes de cet Enfer. » J'avais choisi Berkeley pour cette raison, étudier le droit et trouver un moyen de coincer cette organisation. Je travaillais très dur pour réussir, et d'ici quelques années j'aurais assemblé assez d'éléments pour retourner en Russie. Même si je me plaisais beaucoup ici, il faudra bien un jour que je passe à l'action. « Il n'y a pas de quoi en faire un drame, franchement. Quand je suis arrivée aux Etats-Unis on m'a fait tout un tas d'examens concernant mon état de santé. Même si niveau esthétique c'est affreux, le travail a plutôt bien été fait. Et on vit très bien avec un seul rein ! » J'insistais bien sur ma dernière phrase pour lui prouver que tout allait bien, que malgré tout cela, je n'étais atteinte que psychologiquement et que cela ne présentait pas de handicap dans la vie quotidienne. « La preuve, je suis même chez les cheerleaders, c'est que je tiens le coup, tu ne crois pas ? » Dans les minutes qui suivirent, il me prit enfin la main et me certifia par la même occasion que je ne le dérangeais pas. Puis nous en arrivâmes à parler de Tyler. « Tyler respire toujours autant la même joie de vivre. Nous sommes colocataires. Nous nous serrons les coudes dans cet univers américain. » J'étais heureuse d'apprendre que tout allait bien pour elle, et qu'ils réussirent à garder contact autant de temps. Dans le fond, je les enviais quand même un petit peu. « Parfait ! Je viendrai vous rendre visite un jour. J'ai vraiment hâte de la revoir. Laisse moi deviner, immense villa donnant une superbe vue sur la mer ? » D'un sourire, j'attendais sa réponse, mais j'étais quasi-certaine que c'était bien cela. Zachariah avait déjà les moyens de vivre dans un très grand luxe alors leur demeure devait être à l'image de leur fortune respective. « J’ai été viré de mon université à Moscou, elle est là pour me chaperonner. » L'expression de son visage montrait qu'il était assez fière d'en être arrivé là. Il n'était pas à plaindre non plus. Sur un ton plutôt moqueur, je lui lançai à mon tour. « Ca vaaa, ça aurait pu être pire. De l'université de Moscou tu rentres à Berkeley, l'une des plus prestigieuses au monde. D'autant plus que Tyler est de très bonne compagnie. Il faudra que tu me donnes ton secret, celui qui fait que tout est si parfait, et ce quelles que soient les situations. » S'il y avait réellement une technique, ou quelque chose de ce genre, j'en aurais bien besoin. Mon regard se perdit dans le sien pendant quelques secondes. Quelques secondes de rêverie où je ne pensais plus à rien. Je ne m'étais même pas rendue compte que mon autre main était venue cherchée la sienne, le serrant un peu plus fort qu'avant. « Tu sais … Tu m’as manqué. » BIIIIM. LA phrase qui me tomba dessus comme un coup de massue. Je m'en doutais un peu, mais la manière dont il l'a dit me porte à croire que c'est bien plus que cela. Après, il se peut que je me perde dans mes sentiments, et que j'en vienne à imaginer des issues. « Je... j'ai vraiment essayé, tu sais ? Essayer de t'oublier, d'ignorer tout ce que je ressentais pour toi. Mais dès que je posais mes yeux sur notre photo, je me rappelais à quel point nous étions si bien ensemble, et que ce qui nous liait était fort. Et je pensais vraiment que tout était terminé, que même si je pensais toujours à vous,, à toi, je m'étais fait une raison. Mais … ce n'est pas si simple qu'on ne le pense. Il faut croire que la vie veut toujours compliquer les choses avec moi. Nous voilà maintenant face à face, et j'ai tellement peur que l'on soit soit séparé de nouveau que je ne veux plus perdre mon temps. Tu comprends ? » Je plongeais mes yeux dans les siens comme pour trouver une aide, un signe qui montrerait qu'il comprend, tout simplement. Je parlais de plus en plus vite et j'avais du mal à me contrôler. Même si j'allais regretter de m'être autant dévoilée, Zachariah en valait vraiment le coup. J'attendais ce moment depuis de si longues années finalement. « Tu m'as tellement manqué... Et même séparés, tu as été mon rayon de soleil. J'ai gardé tout ceci pour moi bien trop longtemps. Et au risque de gâcher notre amitié, même si nous nous retrouvons à peine, tu dois savoir que je... » Arrêt net. Blocage total. Me voilà sur le point de tout lui avouer, le plus dur restant à faire. Cela se révéla beaucoup plus difficile que je ne l'imaginais. « Je ... » Mon mur de glace, celui qui m'avait aidé à ne pas laisser transparaître mes sentiments afin de ne pas me trahir, se mit en place. Il fallait absolument que je le contourne, au moins pour cette fois-ci. Baisser ma garde pour lui montrer qui je suis réellement. Inspirant un bon coup, je me faisais la plus petite possible. Durant notre enfance, il m'avait connu dans tous mes états, la joie et la tristesse, mais jamais, oh non jamais, il n'avait vu cette facette de ma personnalité. Celle qui lui était entièrement réservée, celle qui n'attendait plus qu'à se révéler au grand jour et lui montrer tout l'amour dont je fais preuve. Au risque de tout détruire entre nous, ce fut dans un chuchotement quasiment inaudible, accompagné d'un léger bégaiement, que je parvins à lui glisser les mots « Je t'aime... »
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MessageSujet: Re: quand le passé et le présent se retrouvent enfin ▬ zachariah & elmas quand le passé et le présent se retrouvent enfin ▬ zachariah & elmas EmptyLun 12 Mar - 18:28


quand le passé et le présent se retrouvent enfin ▬ zachariah & elmas Tumblr_lr2c74Kvx41qctxoxo1_500




    Please remember our time together. When time was yours and mine and we were wild and free. En revoyant Elmas, j’avais rajeuni de quinze ans. J’étais redevenu ce petit garçon joyeux et exubérant. Elle faisait ressortir mes bons côtés et nos souvenirs anciens se croisaient et se mêlaient avec nos rires nouveaux. Nous apprenions à nous reconnaître. Parce que mine de rien, il y a un monde entre deux gosses qui jouent ensemble après l’école et deux jeunes adultes qui en ont vu de toutes les couleurs, que la vie n’a pas épargné. Comme toujours, ce fut la musique qui nous rapprocha et c’est impulsivement que je m’étais improvisé le temps de quelques notes, professeur de piano pour la jolie brune. Sous mes mains nerveuses, ses doigts fins virevoltaient au gré de mes envies et je me surpris à trouver ce moment trop court et à vouloir le refaire au plus vite. Probablement le coup du bonheur d’être à nouveau avec elle. Haussant les épaules tout en prenant ce petit air suffisant, tellement détestable par beaucoup, je dis avec prétention. « Oui c’est vrai que ton prof est le meilleur qu’il soit. » Evidemment, j’ironisais ouvertement. Je ne me considérais pas comme le digne héritier de Mozart et j’avais encore du chemin à parcourir si je souhaitais un jour l’égaler. Avec Elmas, la blague était tellement plus facile qu’avec les autres. Elle m’apprenait à être un peu moins sombre sans m’en apercevoir. Puis vont le tour du « qui je suis » parce que oui. Durant toutes ces années, de l’eau avait coulé sous les ponts et aujourd’hui, il était temps de remettre chaque chose à sa place. Mon rire vint rejoindre le sien à l’entente de Constance en tant que « mère poule ». Bizarrement, sans connaître à la perfection ma demi sœur, je n’arrivais pas à la voir comme se souciant du bien-être des autres plus que du sien ou bien encore de prendre des heures de son temps libre pour écouter les misères de ses compagnons. Son caractère était bien trop trempé pour cela. « Constance en maman poule … Le rôle lui sied à merveille, j’en suis convaincue. » Lançais-je avec une moquerie non feinte. Nota bene : lui en toucher deux mots pour la chambrer lorsque ma route croiserait la sienne à l’avenir. Je sentais par avance la scène d’anthologie qu’elle me fournirait sans trop de difficulté. J’en vins alors à lui expliquer mon adoption. Rien de plus normal pour comprendre mon changement de nom de famille. Par la même occasion, je lui appris que c’est ma patrie qui avait changé. J’avais beau être certifié depuis tout petit cent pour cent russe, je n’en étais pas un américain de sang. Ce détail ne devrait certainement pas faire de différence pour Elmas mais j’avais préféré le noter tout de même. « Oh je ne m’en fais pas. Elle a apparemment la réputation d’une tigresse mais je compte bien ne pas me faire marcher dessus. » Et ça ce n’était rien de le dire. Zachariah La Tour Dubois ou l’homme qui préfère écraser les autres plutôt que de se faire écraser. J’avais beau être tombé dans la famille magnifique et ô combien grandiose des La Tour Dubois, je n’avais pas pour but d’être une pâle imitation. J’avais mon propre caractère et c’était à prendre sans réserve. Ne souhaitant pas vraiment tout déballer histoire de ne pas paraître ennuyeux, je m’étais contenté du strict minimum. De plus, je n’étais pas encore très à l’aise avec ce chamboulement. Je fus reconnaissant à Elmas de ne pas me questionner davantage. Elle avait toujours su interpréter mes paroles et mes silences. Pour sortir de cela, nous partîmes sur un sujet plus neutre pour moi mais beaucoup plus terrible pour elle : son enlèvement. Son récit me bouleversa et c’est sans réfléchir que je touchais sa cicatrice. Sa réaction et son sursaut me firent retirer brusquement ma main. Bien sûr, j’aurai dû m’en douter. Elle ne devait pas apprécier que quelqu’un la touche. C’était tout à fait logique et je me serai bien sermonner d’avoir été trop spontané dans mon geste et dans cette manière d’agir irresponsable qui me caractérisait si bien. Mes prunelles se posèrent sur son visage si sérieux et sur son air si déterminé que je ne pus m’empêcher de m’exclamer. « Ne me dis pas que tu songes à faire justice toi-même ! » Non, non, non et non. C’était au-delà de l’imaginable. Elmas ne pouvait pas avoir envie de retourner en Russie pour se venger elle-même. Elle était tellement … Fragile. Une bourrasque de vent aurait pu sans dommage l’emporter. Alors se mesurer à ce gang de fous furieux … Elle n’en ressortirait pas vivante. « Tu me promets de toujours rester prudente ? » J’avais besoin d’entendre un oui et si possible un oui sincère et non un oui qui ne serait destiné qu’à me faire taire et à me faire plaisir. Je voulais un oui avec du sens. L’atmosphère devint beaucoup moins pesante quand les cheerleaders furent mises au sein de notre discussion. « Ah oui, j’avais oublié. Tu agites tes pompoms en chantant des slogans et des hip hip hip hourra à tue-tête ? A l’occasion, je viens voir le spectacle, ça doit valoir le coup d’œil. » Bon d’accord, j’avais tendance à me moquer légèrement pour c’était bon enfant. Aucune méchanceté entre nous. Quoi qu’il en soit, je devais admettre que j’avais du mal à concevoir Elmas en tant que fervente supportrice en tenue affriolante. Elle qui dans mes souvenirs était plutôt calme et réservée. Comme quoi, il ne faut pas se fier aux apparences.

    Tyler fut ensuite notre centre d’intérêt. Il faut dire qu’Elmas la connaissait aussi depuis des lustres et qu’à nous trois, nous en avions fait voir à nos parents respectifs. Toutefois, je restais en surface. Je papotais certes allègrement et avec une insouciance que je calculais minutieusement. J’acquiesçais à sa remarque d’un signe de tête positif. « Notre demeure est tienne, tu viens quand tu veux. Eh … Hmm, oui c’est à peu près ça. Mais nous sommes restés corrects sur la grandeur. » Autrement dit, nous n’avions pas non plus acheté une villa de cinq mille mètres carrées juste pour le plaisir d’avoir la plus grosse dans le périmètre. Elmas nous connaissait bien, elle savait que nous aimions les belles bâtisses et que jamais nous nous retrouverions dans un taudis. Tournant mon faciès de gauche à droite dans un geste négatif, je répondis sur le même. « Impossible que je te fasses part de mon secret sinon, je serai obligé de te tuer. » Que chacun se rassure : c’est une blague. Toucher un seul cheveu d’Elmas pour une mauvaise raison était bien au-delà de mes forces. Je ne suis pas une bête non plus. Mon sourire s’évapora quand elle me certifia qu’elle avait essayé de m’oublier. Qu’est-ce que je devais en conclure ? Qu’elle avait voulu une rupture nette et précise entre sa vie antérieure et sa vie présente ? Que tous les moments que nous avions passés ensemble n’étaient que de la poussière ? Sonné, je ne savais pas comment le prendre alors je restais emmuré dans une attitude stoïque et j’attendais la sentence. Les paroles qui suivirent me mirent du baume au cœur et spontanément, j’affirmais. « Être à nouveau séparés ? Non, cela n’arrivera pas. » J’étais sûr et certain de moi. Une confiance inébranlable m’habitait. Avec un sourire avenant et une pression du bout des doigts, je l’encourageais à poursuivre. Je la sentais hésitante et je ne comprenais pas pourquoi. Nous nous nous connaissions pratiquement sur le bout des doigts et même si une rupture des plus brutales avait été faite durant notre enfance, Elmas n’avait pas de quoi se sentir gênée de parler en ma présence. J’attendais donc avec patience la suite de sa phrase. Et cette dernière me laissa sans voix. Sur le moment, je ne fus pas en mesure de saisir le véritable sens de ces trois mots qui voulaient pourtant tout dire. Puis c’est un trouble sans nom qui m’envahit. Sans réfléchir, je retirai ma main de celle de la jeune femme et immédiatement je m’en voulus pour ce geste malencontreux. Maladroit un jour, maladroit toujours. A présent, il n’y avait pas moyen pour que je me rattrape sans commettre une nouvelle boulette. Déglutissant péniblement, je pris à mon tour la parole. Mais ma voix était si basse que j’avais l’impression qu’elle ne parviendrait jamais jusqu’aux oreilles de la iota. « Tu … Qu’est-ce que … ‘Fin, tu … » Je bafouillais tel un gamin pris en faute. Mes pensées s’entremêlaient et les mots n’arrivaient pas à franchir le seuil de la bouche correctement. Secouant la tête devant mon manque de présence d’esprit, je laissais finalement le silence s’installer entre nous. Je n’avais jamais eu cette qualité d’être diplomate en temps voulu. Cependant, j’allais devoir faire un effort parce que j’avais peur par-dessus tout de la blesser involontairement. La retrouver pour la reperdre aussitôt … Destin cruel. « Moi aussi je t’aime … Comme ça a toujours été le cas. Comme ma petite sœur. C’est bien ça le message que tu essayes de me faire passer ? » J’avais besoin d’être rassuré à ce niveau parce que j’étais comme déconnecté de la réalité. Toutefois, j’étais bien loin d’être le dernier des imbéciles. Je savais pertinemment que le message de la russe à travers les trois mots fatidiques n’avait pas le sens que je lui avais donné. Mais me l’avouer me plongerait dans un désarroi sans nom. Déjà que je naviguais en eaux troubles. « Elmas ? » questionnais-je doucement. Pour ne pas la braquer, je me comportais avec elle comme si je maniais de la porcelaine. Mauvaise attitude, elle n’avait pas une poupée qui se fracasserait mais c’était plus fort que moi : j’avais toujours eu ce besoin de la protéger. « Et maintenant ? » Sous-entendu : Si nos attentes ne sont pas les mêmes, est-ce que cette seconde signe la fin de notre amitié ? Les probabilités étaient fortes mais je n’osais y songer. Nos retrouvailles ne pouvaient pas se résumer à un déchirant adieu. Je me refusais d’être l’acteur d’un tel gâchis. Good-Bye, there's just no sadder word to say and it's sad to walk away with just the memories. Who's to know what might have been we leave behind a life and time. We'll never know again.

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MessageSujet: Re: quand le passé et le présent se retrouvent enfin ▬ zachariah & elmas quand le passé et le présent se retrouvent enfin ▬ zachariah & elmas EmptyJeu 22 Mar - 18:39

elmas&zachariah ϟ Summertime is nice and hot and my life is sweet like vanilla is. Gold and silver line my heart but burned into to my brain all these stolen images. Stolen images, baby, stolen images.Can you picture it, baby ? That life we could've lived ? lana del rey



Si le temps me l'avait permis, je serais restée là pendant des heures et des heures encore. Pour le moment, je me contentais de profiter de l'instant présent. Zachariah à mes côtés, j'avais comme l'impression que rien ne m'était impossible. Il me fallut même plusieurs secondes avant de me rendre compte que la mélodie qui résonnait maintenant dans la pièce était jouée par moi-même. La musique, un art tellement beau quand il est maîtrisé. « Pas faux ! Mais profite bien de ton moment de gloire, l'élève va très vite dépasser le maître. » Il n'avait pas tort. Zachariah était vraiment doué dans ce domaine et personne ne pouvait dire le contraire. Ce n'est que très peu probable, mais un jour qui sait ? Rien n'est impossible comme on le dit si bien. Le retour au présent se fit difficile, mais il fallait bien se décrocher de nos souvenirs d'enfance. Naturellement, je me mis à parler de Constance, probablement parce que c'était la demi-sœur de Zachariah. Elle n'était pas connue pour sa gentillesse, du tout. Mais il lui arrivait parfois de faire des exceptions. « Oui, je trouve aussi. C'est une facette de la Constance encore inconnue du grand public. Enfin, il doit bien y avoir une raison précise pour qu'elle se comporte ainsi avec moi. On verra bien avec le temps, mais pour le moment tout se passe bien donc je ne vais pas m'en plaindre. D'autant plus que j'aime le temps passé en sa compagnie. » J'étais peut-être allée trop loin en la désignant de maman poule, je ne voulais pas que ça me retombe dessus ensuite ! Mais de toutes façons je me sentais tout à fait capable de lui tenir tête en cas de problèmes, même si je n'espérais pas que ce genre de situation se produise. Pour Zachariah, ça doit être encore plus difficile. « Je ne doute pas de toi sur ce point là. Mais ne sait-on jamais, elle a de la ressource ! » En deux années passées à fréquenter Berkeley, j'en avais vu des choses. Et j'avais comme l'impression que c'était loin d'être fini. Finalement, ce n'est pas plus mal. Si tout était trop parfait, la vie serait inintéressante. Me rendant compte qu'il n'était pas spécialement à l'aise avec ses histoires familiales, nous passâmes à autre chose. « Oh, ne croît pas que ça m'a dérangée, c'est juste que je ressens toujours un frisson quand on touche ma cicatrice. Que ce soit moi, un médecin, ou n'importe qui d'autre. C'est une réaction que je n'arrive pas vraiment à contrôler en réalité. C'est assez spécial. » En réalité, j'avais toujours eu peur d'infecter la cicatrice en la touchant trop. Pourtant la plaie était bien fermée. J'avais peur de me retrouver une fois de plus les mains ensanglantées, comme le jour où l'on m'a marquée. Heureusement, après autant d'années je n'ai plus eu de problèmes avec. Alors que je manifestais l'intention d'une vengeance potentielle, je pouvais lire l'inquiétude dans les yeux de mon ami. « Je ne serais pas seule, non. Ne t'inquiètes pas. Tout ira bien. » J'essayais tant bien que mal de me montrer convaincante, mais c'était un échec total. Tentant de le rassurer un peu plus, je lui adressais un sourire, avec toute la bonne volonté du monde. « Du moins, je n'agirai pas dans l'illégalité. Pas question de me rabaisser à leur niveau. » Une fois mes études de droit terminées, je n'avais plus qu'à me lancer dans des recherches. Je pouvais compter sur Anya en Russie, elle m'aiderait à atteindre mon but et surtout à confirmer mes dires. Mais même si j'agis dans le respect des lois, je risquerais d'avoir des soucis, étant donné que eux, ils ne le font pas. « Et puis... si personne ne se lance, cette situation perdurera. Et je ne veux pas. Mais oui, je prendrai toutes les précautions nécessaires. Promis. » Elmas ou la fille qui pensait pouvoir changer le monde. C'était plutôt ambitieux comme projet, mais j'y attachais une importance particulière. Le sujet des cheerleaders fut abordé, ce qui était beaucoup moins dramatique. « Ce n'est pas si facile quand on y pense bien. Je voulais faire parti de l'équipe au lycée mais je n'avais pas l'expérience nécessaire donc pendant ce temps-là je me suis tournée vers la gymnastique. Comme ça, j'étais prête pour mon entrée à Berkeley. C'est vrai que ça fait très adolescent comme concept, mais disons que c'est ma manière de rattraper le temps perdu. Et puis, c'est vraiment amusant ! Viens quand tu veux dans ce cas, ça me ferait vraiment plaisir de voir ton visage dans la foule. » Ce qui pouvait être un simple sport représentait pour moi beaucoup plus : une bouffée d'oxygène considérable. Se surpasser chaque jour, en dehors de ses études, et montrer de quoi nous sommes capable était pour moi un véritable challenge. « Et franchement, je m'amuse comme une enfant ! » Dans le fond, j'étais probablement restée une grande enfant.

Depuis leur arrivée, je n'avais pas eu vraiment le temps de discuter avec Tyler. Ce n'était que des rencontres brèves entre deux cours. Et je comptais bien aller à sa rencontre plus souvent. « Ah, c'était une chose à ne pas dire ! Tu vas me retrouver chaque jour affalée sur ton canapé parti comme ça ! J'ai vraiment hâte de voir ce petit bijou alors. » Le « corrects sur la grandeur » m'intriguais un peu. Nous avons tous notre propre définition de la grandeur, et la mienne n'était sûrement pas la même que celles de Zachariah et de Tyler. Dans tous les cas, je m'attendais à quelque chose de magnifique, comme d'habitude. « Je sais me défendre, même si niveau force nous ne sommes pas égaux, je saurais quoi faire. J'ai bien réussi à fuir une fois sans être retrouvée, je peux trèèès bien recommencer. Et au moins, je ne mourrais pas idiote. » Je lui lançais un air défiant, mais très vite je me mis à rigoler, comme d'habitude. Je n'arrivais jamais à garder mon sérieux avec lui. Je voulais toujours rigoler, sans aucunes raisons parfois. Sa simple présence suffisait à me rendre heureuse. Et le fait qu'il m'affirme que plus jamais nous ne seront séparés me rassura. Dans le fond je savais qu'une fois retrouvés, nous ne nous lâcherions plus. C'était la magie de l'amitié. Une amitié qui finalement pour moi représentait beaucoup plus. Il n devait pas s'attendre à ce que lui avoue mes sentiments. En le regardant, j'avais l'impression de lui avoir mis une claque. Mais ce n'était pas le cas. Je ne pensais pas que de simples paroles comme celles-ci l'atteindraient autant. Il marqua un arrêt avant de reprendre, me rendant bien compte qu'il essayait de tout faire pour ne pas me blesser. Comme à son habitude, il éprouvait le besoin de me protéger, et j'aimais particulièrement ce côté de sa personnalité. Très peu de gens s'étaient conduits de la sorte avec moi, et il avait au moins le mérite d'être franc. De toutes façons, je m'attendais à ce genre de réponse. Tellement de temps s'est écoulé depuis notre dernière rencontre. A cette époque déjà je l'aimais, mais je savais très bien qu'il ne m'aimait pas de la même manière. Je m'étais contentée d'ignorer ce détail. Ma situation ne me déplaisait pas particulièrement. Lorsqu'on est amoureuse, tout est tellement beau. Et le revoir a ravivé tous ces sentiments restés en suspens. Malgré tout, je ne cessais de croire à une histoire d'amour. Tout aurait été tellement parfait. « Maintenant ? Je me sens déjà plus légère. Tu sais, je ne pouvais pas rester plus longtemps dans cette situation. C'est comme si... comme si je te mentais chaque jour, en me cachant derrière un masque. Il fallait absolument que tu saches que nos étreintes n'étaient pas que de l'affection en ce qui me concerne. » Je ne voulais pas me montrer vulnérable, pas maintenant. Mais ma voix se brisa et se fit un peu plus tremblante au fil de mon discours. Je me retrouvais face à la réalité, qui était plutôt dure à accepter. « Et puis, c'est quand même grâce à ton souvenir que je trouvais le courage d'affronter la vie en Russie. Rien que pour ça, je te remercie. » Essuyant rapidement mes yeux avec ma manche, je repris. « Sans te mentir, une petite partie de moi-même espérait qu'il se passe un truc. Mais j'étais convaincue que ce n'était pas possible. Je le savais d'avance. Finalement, je n'attends rien de toi. Juste que tu m'écoutes. Que tu ne répondes pas à mes sentiments, ce n'est pas grave. Beaucoup trop d'années se sont écoulées. » Longtemps, je m'étais imaginée comment aurait été ma vie si je n'avais pas été enlevée. Qui sait, mes sentiments auraient pu être confirmés. Ou bien non, ce qui m'aurait permis de passer à autre chose plus rapidement. « Le point positif dans cette histoire, c'est que je vais enfin pouvoir passer à autre chose. J'avais juste besoin de t'en parler. En te revoyant, j'ai fait un bond dans le passé, et je n'ai pas réussi à revenir en 2012. Finalement, je me suis peut-être trop accrochée à ce souvenir. » La vie allait continuer après tout. Je ne pouvais pas me laisser abattre par une histoire de cœur. J'étais restée dans le passé, sans me rendre compte que la réalité était complètement différente. Un nouveau chapitre de ma vie venait de se terminer, et un autre allait commencer. Cependant, je ne pouvais pas tirer un trait sur Zachariah. « Je n'arrive pas à imaginer mes années à Berkeley sans te fréquenter. Je ne veux pas qu'il y ait un malaise entre nous, même si je l'ai provoqué. Notre amitié est bien trop importante. Après, tout dépend de ce que tu veux toi. De toutes façons, nous risquons de nous éloigner sans nous rendre compte quelques temps, mais c'est pour mieux se retrouver n'est-ce pas ? Je ne veux pas que ça se termine ainsi. Pas avec toi en tout cas... » Je ne savais plus trop comment me comporter, mais je pris le risque de le serrer dans mes bras. Je ne pensais pas être aussi sensible mais quelques larmes coulèrent sur mon visage. Heureusement, il ne voyait pas mon visage pour s'en rendre compte. J'aurais tellement voulu que tout soit comme avant, mais pour dans ce cas il aurait fallu que je me taise et je ne le pouvais pas. « Je tiens à notre amitié plus qu'à toute autre, et j'espère que nous garderons ce lien fort. Si tu le souhaites encore. » Je posais ma tête sur son épaule en attendant sa réponse. Nous voilà dans une situation inconfortable, quelle idiote je suis... Comme d'habitude, j'ai le don de tout gâcher lorsque tout est parfait.
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Zachariah La Tour Dubois
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Zachariah La Tour Dubois
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MessageSujet: Re: quand le passé et le présent se retrouvent enfin ▬ zachariah & elmas quand le passé et le présent se retrouvent enfin ▬ zachariah & elmas EmptySam 21 Avr - 14:29



    Les notes de musique avaient envahis la salle et je prenais très à cœur mon rôle de professeur. A vrai dire, j’aurai tout fait pour passer un peu plus de temps avec Elmas. Quitte à lui apprendre tout le solfège en une journée, c’est pour dire. Elle aussi u mettait du sien et elle faisait tout pour ne pas faire de fausses notes. Acte que je trouvais attentionné car elle devait se souvenir de mes grimaces à chaque fois qu’un canard se faisait entendre lors de nos petits « concerts » privés. Lentement les derniers sons s’évaporent, cependant le silence n’a pas le temps de s’installer car Elmas reprend immédiatement la parole. Et j’en profite pour laisser échapper un éclat de rire. « Nous en reparlerons dans quelques semaines si tu le veux bien. En attendant que l’élève s’exerce avant de dépasser qui que ce soit. » Une petite compétition plutôt gentillette venait d’éclore et je comptais bien la gagner. Pour l’instant, je savais que j’avais une longueur d’avance mais je savais également que la jolie brune à mes côtés pourrait très vite faire des progrès extraordinaires. La suite fut moins amusante car la conversation dériva sur une tiers personne : Constance, ma demi sœur. Moins drôle parce que le peu que j’avais entendu sur elle n’avait pas été que fleurs et éloges. Pour l’instant je n’avais pas à me plaindre mais je ne pouvais pas dire pour autant que nous nous entendions comme larrons en foire. Je la laissais digérer la mort de sa sœur sans m’immiscer dans la vie. Et après … Advienne que pourra. « Eh bien écoute, si tu l’apprécies c’est le principal. J’espère que vous continuerez dans cette voie. » Quoi qu’au pire, Elmas pouvait compter sur le deuxième La tour Dubois du nom, à savoir moi, pour rester avec elle tant qu’elle le souhaiterait. De la ressource ? Ravi de l’apprendre car il est plus attrayant d’avoir quelqu’un avec un minimum de caractère plutôt qu’une personnalité plate. « Tant mieux, nous serons deux dans ce cas à en avoir. » Il ne fallait pas que la russe s’inquiète pour moi. J’étais un grand garçon et je saurai me défendre envers et contre n’importe qui. Mais pour l’instant, plus question de parler de la famille. Trop de mauvais souvenirs se rattachent à cette dernière. La vue de sa cicatrice me remplit de rage envers ses tortionnaires mais je fis en sorte de paraître neutre du début à la fin. Après l’avoir touché et m’être excusé pour ce geste qui pouvait sembler quelque peu déplacé, je l’ai écouté se dévoiler et surtout me dire qu’une vengeance trottait dans sa tête. Or pour moi, il était ton bonnement impossible de la pousser à se venger alors qu’elle ressemblait à une poupée de porcelaine. Ce serait se jeter dans la gueule du loup pour se faire avaler toute crue. Revivre l’enfer alors qu’elle avait réussi à s’en échapper. « Tu comptes faire quoi alors si ce n’est pas illégal ? » Questionnais-je un brin sceptique. A la croire, elle avait un plan infaillible en préparation Or, je doutais sérieusement que des mafieux comme ceux qui l’avaient enlevé quinze ans auparavant se retrouvent derrière les barreaux suite à une plainte déposée. Je ne croyais pas tellement en la justice. Surtout lorsqu’il s’agissait de défendre les petits face aux gros poissons. Elmas avait les épaules solides certes, mais de là à pouvoir les vaincre … Il y avait un monde. J’imaginais déjà les pressions qu’elle subirait de toute part et une anxiété sans nom prit place en moi. Cependant, elle se dissipa un peu au vu de sa joie dès qu’il s’agissait d’évoquer son activité de cheerleader. Je ne comprenais pas vraiment le plaisir qu’il y avait d’être reluqué par toute l’université alors que l’on se trémousse sur une mélodie affreuse mais le fait de la voir heureuse suffisait amplement au mien. « Je viendrai à la prochaine rencontre sportive, je te le promets. » Dis-je on ne peut plus sérieux. L’idée de passer un morceau d’une journée, assis dans un gradin entourée par une foule hystérique ne me plaisait guère. M’enfin, quitte à refaire parti de la vie d’Elmas, autant le faire bien en m’intéressant à tout ce qui la touchait. L’invitation pour Elmas était valable h24, sept jours sur sept et à année entière. Tyler et moi arrivions plus ou moins à nous intégrer dans notre vie américaine mais je savais qu’elle serait enchantée de voir débarquer dans notre bâtisse une tête connue avec qui elle pourrait papoter du bon vieux temps. J’approuvais avec vigueur en lui lançant sur un ton enjoué, un air amusé ancré sur les traits de mon visage. « Tu verras, il est très confortable. Tu pourras même camper dessus. » Enfin, dans le cas où Elmas resterait un soir pour dormir, nous lui prêterions l’une de nos chambres d’amis, cela va de soi. Tyler et moi ne sommes pas des sauvages, nous savons recevoir dignement nos invités. « Tyler s’est occupée de la décoration. Elle m’a interdit d’acheter le moindre objet sans elle. » Poursuivis-je tandis que ma compagne m’assurait vouloir voir au plus notre petit bijou. En effet, ma meilleure amie m’avait fermement annoncé que je ne possédais aucun goût en matière d’assortiment des couleurs etc. Il était donc apparu comme une évidence que je n’aurai pas mon mot à dire lors du choix des peintures pour le salon, ni de la couleur des tapisseries ou des bibelots à mettre sur les meubles. Tyler avait tout fait de a à z, en passant par ma chambre. Peu enclin à la rendre de mauvaise humeur, j’avais obtempéré. Trop généreux le Zachariah. Oui elle savait se défendre. Mais elle occultait un léger détail qui ferait la différence : Je mesurais près de vingt centimètres de plus qu’elle et niveau poids … Eh bien, j’avais quelques kilos en plus également. Donc non. Même avec la meilleure volonté, elle ne parviendrait pas à prendre l’ascendant. Plaçant mes mains de chaque côté de sa taille, je la soulevais dans les airs en la mettant au-dessus du sol. « Et maintenant, tu t’enfuis de quelle manière ? » Mes yeux pétillaient de manière et comme lorsque nous étions gamins, je jouais avec elle. Sauf qu’aujourd’hui, nous n’avions plus l’innocence de deux enfants. Et ça je le découvris dès qu’Elmas m’apprit la teneur de ses sentiments. Je ne m’y attendais pas. Ou si peu. D’accord, nous étions fusionnels mais nous avions apparemment vécu cette fusion de manière bien différente. Les mots qu’elle venait de prononcer … Je ne savais comment les interpréter. Et c’est surtout ma réaction qu’elle attendait. Alors je tentais de rester le plus diplomate possible, de prendre des pincettes … Mais ce n’était pas mon fort. J’avais peur de la voir déguerpir d’une minute à l’autre et de la braquer pour toujours. Je me sentais mal. Terriblement mal. Briser le cœur d’une personne qui vous est cher vous crève le vôtre au passage. « Comment ça, tu me mentais chaque jour … Combien de … » Je ne pus terminer ma phrase, pétrifié à l’idée de lui avoir fait croire des choses involontairement durant des semaines pour ne pas dire des années. Elle s’ouvrit totalement lors de son monologue et je n’osais l’arrêter pour lui demander plus d’amples informations. Elmas me délivrait ses secrets les plus enfouis et je n’étais pas capable de répondre à son amour. J’aurai voulu pouvoir la réconforter, m’excuser … Mais le mal était fait. Je l’avais rejeté.

    Délicatement, elle s’approcha de moi pour venir se serrer contre mon torse. Sans hésiter, mes bras vinrent envelopper son corps si frêle et si fragile pour la serrer afin de lui faire oublier l’instant précédent. Amis nous étions, amis nous sommes et amis nous resterons. Me séparer d’Elmas n’était pas envisageable. Je me sentais penaud et tellement mal d’avoir gâché nos retrouvailles que je ne savais plus quoi articuler sans paraître terriblement stupide et niais. Alors ma main droite se posa sur sa chevelure et tendrement je la caressais comme pour l’apaiser après le malaise qui s’était instauré entre nous. La jeune femme représentait énormément à mes yeux et j’étais prêt à n’importe quoi pour ne pas la voir s’éloigner petit à petit. « Si je le souhaite ? » Murmurais-je avec un air interdit. Elle me demandait si je souhaitais garder contact avec elle ou pas. Mon dieu, je devais avoir été beaucoup trop direct et sans le moindre tact. Je m’en voulais et mes lèvres se pincèrent sous l’effet de contrariété envers moi-même. Lentement, je me suis détaché de la iota pour me mettre face à elle et pour prendre son visage entre mes mains. Je vis immédiatement ses yeux rougis où les larmes n’avaient pas encore eu le temps de sécher. Du chagrin. A cause de moi. Tu n’es qu’un con Zachariah La tour Dubois pestais-je mentalement. Un sombre con qui n’est pas foutu de prendre soin de la fille qui t’a toujours apprécié. Soupirant, mon front vint se coller contre le sien. « Je ne veux être celui qui te fait pleurer. » Dis-je le plus sobrement du monde. C’est vrai quoi, depuis quand les amis se font pleurer entre eux. « Je ne veux pas que les larmes sillonnent tes traits. Je veux être celui qui te fait rire. Je veux être ton confident comme avant. Je veux que tout redevienne comme avant … » Dis-je un brin dépité. Ouais sauf qu’aujourd’hui nous sommes en deux mille douze. Nous avons pris quinze ans dans la vue et notre vie ne se résume plus à jouer à cache-cache et à manger des tartines à la confiture que nous préparait la mère d’Elmas. Entre temps, Elmas a subi les pires horreurs et je me suis découvert une toute nouvelle famille. Non, plus rien n’était comme avant et à part un miracle, rien ne le serait dorénavant. Mes lèvres vinrent déposer un baiser sur son front, signe fraternel de ma part et sans crier gare, je lui pris la main. Avant de comprendre que ce geste était peut-être une erreur car il pouvait être interpréter de différentes manières. Or, comme à mon habitude, je n’avais pas pris le temps ni la peine de réfléchir un tant soit peu. Après tout, tant pis non ? Nous avions décidé d’un accord commun de rester uni et que notre amitié ne pâtisse en rien de ce petit intermède. J’étais bien résolu à maintenir cette promesse et à ne pas modifier mon attitude. A part si Elmas le souhaitait bien entendu. « Tu me fais visiter l’université ? » Question bateau, activité bateau. De quoi nous remettre sur de bonnes bases et dissiper la gêne qui pourrait perdurer si jamais aucun de nous deux ne se décidait à briser la glace. J’avais choisi la visite de Berkeley car ainsi, Elmas pourrait me parler de sa confrérie, de ses amis etc … « A moins que tu n’aies prévu autre chose. » Probable après tout. Elle n’était pas à ma disposition. Comme chacun le sait : L'amour c'est sacré, l'amitié aussi, l'amour est une fidélité, l'amitié aussi, l'amour peut se briser mais l'amitié c'est pour la vie.
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Jake Fitzgerald
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