the great escape
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" J'avais grandi dans une famille décomposée, avant de décomposer la mienne"

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MessageSujet: " J'avais grandi dans une famille décomposée, avant de décomposer la mienne" " J'avais grandi dans une famille décomposée, avant de décomposer la mienne" EmptyVen 10 Mai - 12:55


" L'avantage des restaurants, c'est qu'on peut toujours prétexter
un rendez-vous important pour mettre fin à une rencontre ennuyeuse"


Je me souvenais dans les moindres détails de cette soirée du vingt quatre décembre deux mille douze à Las Vegas. La journée avait pourtant si bien commencé, en ce réveillon de Noël, les petits plats avaient été mis dans les grands, toute la famille avait été conviée à se retrouver autour d’un buffet gigantesque. Venant des quatre coins du globe les Rosenbach avaient tous fait le déplacements pour célébrer Noël dans la tradition. La décoration du salon avait des allures de fêtes et tout le monde était attroupé autour du sapin comme s’il s’agissait d’une oeuvre d’art. Personne ne manquait à l’appel, pas même ce crétin de Jorden qui avait jugé bon d’arriver en retard, se faire désirer c’était mon truc, pas le sien en l’occurrence. En parfait comédiens nous avions passé une bonne partie de la soirée à faire comme si, comme si on s’aimait bien, comme si j’étais heureuse de le voir trainer des pieds dans ma maison, comme si je n’étais pas jalouse de sa relation avec Gregory et surtout comme si il était autre chose qu’une moitié de Rosenbach. Entre mes dents je murmurais les pires injures, tandis qu’en façade je lui offrais l’un de ces sourires détestables, perfide au possible. Tous n’y voyait que du feu, même nos accolades n’étaient destinées qu’à une chose, les tromper, tous. Pendant quelques secondes même Jorden avait du croire à ma bonne foi tellement je m’acharnais, tellement j’y mettais du mien, faire semblant de l’apprécier ? pourquoi pas, du moment que mon plan machiavélique tenait la route. Je le revoyait au volant de sa Maserati à cent mille dollars, se prenant pour le roi du campus au volant de son bolide, et je trépignais d’impatience en me disant que cette scène hideuse ne se reproduirait plus jamais. Cette voiture était son bijou, la prunelle de ses yeux, c’était limite s’il n’avait pas fait graver les sièges à son nom, monogrammés de ses initiales tout aussi détestables que sa petite personne. Je me rappelais de la décomposition de son visage lorsqu’il avait découvert que son bolide ne lui appartenait plus, le nouveau propriétaire un certain Billy était un quasi-inconnu autant pour moi que pour lui. Je n’avais pas ressenti la moindre petite once de culpabilité par rapport à mon geste, Jorden récoltait ce qu’il avait toujours semé. Il avait voulu tenter une guerre avec moi, il en payait le prix fort. Derrière mes airs de princesse des beaux quartiers je pouvais me montrer démoniaque autant qu’il se sache. L’histoire aurait pu s’achever sur ce point, j’aurais gagné cette bataille en attendant la prochaine. Mais visiblement, Jorden aussi m’avait réservé une surprise toute particulière, une surprise impardonnable, même la pire des garces de l’univers n’aurait pas fait une telle chose à sa pire ennemie. Emballé dans un charmant paquet doré, monsieur demi-Rosenbach avait eu l’excellente idée de m’offrir pour ce dix neuvième Noël en famille de la cocaïne et une copie de ma sextape avec Hunter. Premièrement il avait eu le culot de ramener de la drogue chez moi, deuxièmement et j’ignorais comment il était parvenu à obtenir ce film, troisièmement le fait que toute la famille soit présente ne semblait lui poser aucun problème de conscience. La suite de cette soirée se passa relativement vite, Gregory nous à fichu à la porte dans la seconde, juste après notre petit combat dans le jardin et le visionnage des cinq premières minutes de ma folle nuit. Coincés ensemble, nous avons terminé la soirée dans la salle des coffres de l’hôtel de papa, une trêve de courte durée pour Noël.

Depuis lors, je ne lui avais plus adressé le moindre mot, rien que de le voir déambuler dans les couloirs de Berkeley ou au sein de la demeure Epsilonienne me donnait la nausée. Je n’avais qu’une envie, abimer son visage d’ange, le marquer au fer blanc, rouler sur son corps d’apollon avec ma Porsche et le balancer au milieu des crocodiles dans les Everglades, endroit qui de toute manière lui était plus que familier, la Floride, Miami, tout ça. Pourquoi avait il fallu qu’il vienne étudier en Californie, pourquoi ce fiston à maman n’était t’il pas resté avec sa blondasse peroxydée ? Pour me pourrir l’existence Jorden était le roi, dans tous les autres domaines il ne m’arrivait pas à la cheville. D’ailleurs papa n’avait rien oublié de cette mésaventure hivernale, Jorden avait perdu en crédibilité, il s’était grillé à la vue de tous, et avec un comportement pareil plus rien désormais ne le prédestinait à prendre un jour la tête de l’empire. Néanmoins sans oublier son comportement j’étais parvenu à passer à autre chose et ce en grande partie grâce à Jayan. Il avait fait tomber le masque du narcissisme à mes pieds, face à lui je me retrouvais comme une gamine sans défense, je lui avais offert le droit de suprême de jouer avec mon coeur s’il le voulait. Chacune des palpitations qui s’échappaient de ma cage thoracique était synchronisé avec les battements de son coeur. Dans l’hypothèse ou j’aurais eu un frère plus comme Wren que comme Jorden j’aurais pu lui confier ces choses là, j’aurais eu un appui moral, quelqu’un digne de me donner les meilleurs conseils qui soient et qui souhaiterait mon bonheur. Manque de bol, Jorden n’entrait pas dans ces critères, si bien que doucement nous étions entrain de devenir deux parfaits inconnus l’un pour l’autre. Depuis Noël le climat qui régnait entre nous avait des allures de guerre froide, j’avais refait ma vie de mon coté entouré de mes amis, il avait refait la sienne, et peut être même racheté une voiture de sport, je n’en savais rien, je m’en moquais. Quelle ne fut pas ma surprise ce matin en découvrant un subtil message du plus odieux de tous les demi-frangin. L’enfoiré avait l’audace de m’inviter au restaurant, en quel honneur ? Il avait fini de mettre son prochain plan foireux en place et il était temps de le mettre à exécution ? J’aurais pu décliner avec classe et charisme, mais j’étais une Rosenbach et cette invitation avait tout d’un défi, ne pas y aller serait lui donner raison et il en était hors de question. Au volant de ma Porsche armée d’une paire de talons aiguilles et de ma repartie légendaire je filais en direction de l’adresse indiquée. Par chance, le fourbe ne se payait pas ma tête, il n’avait pas prévu de m’emmener déjeuner au mac do du coin, mais plutôt dans l’un des restaurant le plus chic et le plus cher ça va de pair, de San Francisco. Mes cheveux blonds virevoltaient tandis qu’un portier m’ouvrait la porte de ce temple du luxe gastronomique. Champagne à foison et coupes en cristal rien ne manquait, seule tâche au tableau la face de Jorden attablée un peu plus loin. Dans son costume trois pièces il observait son reflet dans sa nouvelle Rolex, espérant sans doute que l’éclat des diamants cachent sa méchanceté à la face du monde. Repliant mes lunettes de soleil dorée, je venais prendre place juste en face de lui, mon regard s’attarda sur son visage et j’en arrivais à la conclusion qu’il ne m’inspirait que du dégout, je n’avais plus la moindre envie de partager un repas en sa compagnie. « Tu t’es acheté une nouvelle voiture ? » sifflais-je en ricanant histoire d’interrompre ce silence glacial qui s’était imposé entre nous. « Sinon j’avais songé à une alternative ... » ajoutais-je en sortant de mon sac une carte de bus, et la plaçant sur son assiette. Avec un sourire satisfait sur les lèvres j’appelais un serveur, j’avais soif, terriblement soif, et j’espérais que l’alcool m’aiderait à faire passer ce déjeuner plus rapidement. Il n’y avait rien à célébrer mais le champagne était depuis toujours ma boisson de prédilection, je pourrais observer les bulles remonter à la surface, spectacle bien plus délicieux que ces deux yeux noisettes qui ne cessaient de me fixer. Par ailleurs, mon temps était précieux, et je savais pertinemment que Jorden ne m’avait pas fait venir jusqu’ici pour parler de la pluie et du beau temps, faisant claquer mes talons d’impatience sur le marbre beige de la salle de réception, je soupirais. « Tu m’as fais venir ici pour combler l’un de tes énièmes caprices ou tu as décidé de devenir un adulte entre temps ? » articulais-je d’un ton tranchant, étais-ce le début d’un nouveau combat, ou au contraire l’aube du pardon ?
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MessageSujet: Re: " J'avais grandi dans une famille décomposée, avant de décomposer la mienne" " J'avais grandi dans une famille décomposée, avant de décomposer la mienne" EmptyDim 19 Mai - 9:17

EILEEN ROSENBACH & JORDEN-KOL ROSENBACH
Je déteste ma famille mais toi je veux apprendre à t'aimer, à pardonner.


" J'avais grandi dans une famille décomposée, avant de décomposer la mienne" Ojntk0


Aussi étrange et surprenant que cela puisse paraître, je venais de faire une connerie et la première personne à qui j'avais envie d'en parler, c'était Eileen. Comme quoi, la diversité pourrait nous réunir. Je ne sais pas pourquoi j'ai pensé à elle en premier surtout que nous sommes loin d'être proches. Au contraire même, nous sommes plus souvent en train de nous voler dans les pattes plutôt que de se faire des petits câlins et de grandes amabilités. Et pourtant, c'est à elle que j'ai tout de suite pensé. Je ne sais pas ce qui m'a pris. La détresse ou la panique ? Encore une foutue émotion de merde. En temps normal, je m'arrangeais toujours pour éviter de ressentir la moindre émotion ou le moindre sentiments. Je n'aime pas être faible et montrer que la situation m'échappe et pourtant, c'était clairement le cas. Je suis un handicapé des sentiments et je m'étais mis tout seul dans une situation des plus complexes. J'avais fait une grosse connerie, que je ne regrettais pas forcément, c'était ça le pire. Après tout, la virée à Vegas avec Marni a été franchement l'un des plus beaux jours de ma vie. Nous avons fait les fous, nous avons fait les cons, nous avons dépassés les limites et pourtant, c'est la première fois que j'ai eu autant d'affection par quelqu'un. Ah bah c'est ça de vivre dans un monde superficiel tel que le mien. On est prisonnier dans une image qui refoule les sentiments les plus profonds. Mais cette soirée-là, même si quelques détails m'échappent encore et que j'ai du mal à retracer l'entièreté de ma mémoire, j'ai l'impression d'avoir été le seul homme qui comptait pour elle. J'avais eu l'impression d'être important aux yeux de quelqu'un, qu'elle était sincère avec moi. Alors peut-être que je me faisais un gros film et qu'en fait, Marni avait juste profité de moi et de la lubie d'être dans une nouvelle ville qu'elle ne connaissait pas. Peu importe que tout cela ne soit qu'apparence, je ne comptais pas la lâcher aussi facilement. J'avais vraiment eu l'impression d'être avec quelqu'un que je connaissais depuis toujours et avec qui, nous nous étions simplement livrés l'un à l'autre. Toute la journée, j'ai été moi-même, je n'ai pas vraiment cherché à plaire ou à jouer un jeu pitoyable pour qu'elle ne tombe dans le panneau. Marni a le don de faire ressortir tout ce qu'il y a de meilleur chez moi. Ou du moins, c'est l'impression que j'en avais.

Assis à cette table depuis une bonne dizaine de minutes, j'attendais patiemment Eileen. J'étais arrivé en avance, inutile de vous dire pourquoi humm. Je soupirais, je ne me faisais aucune illusion quand au déroulement du repas. Je commençais presque à regretter d'avoir fait appel à elle. Après ce qui s'était passé à noël, j'étais certainement la dernière personne qu'elle voudrait voir. Par contre, j'étais certain qu'elle viendrait, elle ne pourra pas faire autrement, sa soif de curiosité et de fierté n'a d'égal que son nom de famille. Dans la situation inverse, je serais également venu, juste pour lui faire l'affront d'apparaître plus fort que jamais. Aha, je commençais à la connaître la Louloute. Je stressais, clairement j'avais la boule au ventre. Je ne sais pas comment tout ceci allait se passer et surtout, si Eileen allait être compréhensible avec moi. Pff, tu parles, pourquoi elle le serait ? Tu te fais des illusions mon pauvre Jorden là. Eileen est le genre de meuf à ne pas connaître de limites et là, elle ne voit qu'une seule chose, se venger de noël. Je crois même que dès que j'aurai tourné les talons, elle se précipitera sur le téléphone pour en parler à Gregory. Peut-être qu'inconsciemment, je comptais sur elle pour lui annoncer, n'aillant pas assez de couilles pour le faire moi-même. De toute façon, Vegas c'était petit et même que ça soit passé il y a deux jours à peine, Gregory n'allait pas tarder à le savoir tôt ou tard. Je doutais énormément. Non pas par rapport à Gregory parce que Marni est une fille adorable et présentable. Ça va quoi, j'aurai carrément pu tomber pire. Elle a une classe et une beauté naturelle à couper le souffle. Mais je doutais justement par rapport à elle. J'ignore beaucoup de choses sur elle et notamment, je crois bien qu'elle n'est pas prête à se caser. Je ne dis pas que moi aussi je le suis mais plus qu'elle n'aime pas avoir des responsabilités. Et puis même quoi. On a fait ça sur un coup de tête, complètement shootés alors qu'on se connait à peine. Sans m'en rendre compte, j'étais en train de jouer avec la bague entre mes doigts. J'étais stressé et ça, n'importe qui aurait pu aisément le deviner. Je ne voulais pas me montrer faible, pas devant Eileen.

Tiens d'ailleurs, en parlant du loup, je la vis s'avancer vers moi. Autant je trouvais ma demi-soeur magnifique au naturel, autant quand elle mettait un tas de maquillage comme elle l'avait fait là, elle était à la limite de la vulgarité. Toujours fidèle à elle-même. Elle marchait limite au ralenti, histoire que tout le monde la regarde et ne rate pas son "entrée".  Rapidement, je remis la bague à sa mon doigts et la regarda. Bien sûr, elle n'était pas spécialement ravie d'être là et semblait de mauvaise humeur. Ouh ça commençait déjà à m'agacer. Plus Eileen s'avançait vers moi, plus je trouvais que cette idée était carrément stupide. Pourquoi l'avais-je fait venir ici, pourquoi elle ? Je passais alors ma main dans mes cheveux, signe de gros stress. Elle arriva à ma hauteur et me regarda d'un air dégoutté. « Tu t’es acheté une nouvelle voiture ? Sinon j’avais songé à une alternative ... »  me dit-elle avant de me balancer un plan de bus de la ville. Je n'en attendais pas moins de sa part. Je ne pris même pas la peine de répliquer une méchanceté, de toute façon, je ne l'avais pas fait venir ici pour ça. Non si jamais j'avais voulu que nous réglions nos comptes, j'aurai choisis un autre endroit que celui-là. D'ailleurs, c'était un magnifique restaurant au passage. Sobre et d'une classe, au moins, à défaut de passer un bon moment, j'allais bien manger. Quoique, je n'avais pas tellement faim là. « Ouais merci, j'y penserais la prochaine-fois. » dis-je d'un air blasé avant de le poser un peu plus loin sur la table. C'était pure provocation de sa part mais il était clairement hors de question que je rentre dans son jeu. Pas maintenant du moins. Eileen prit place d'un geste élégant, ne me lâchant pas du regard. Personnellement, j'avais du mal à le soutenir, j'étais mal à l'aise et bordel j'aurai donné n'importe quoi pour quitter cette pièce en courant. Mais j'étais un Rosenbach et un Rosenbach ça ne fuit devant rien. Elle appela le serveur qui apporta deux coupes de champagnes. Aha, je la reconnaissais bien là, elle adorait ça le champagne. Bref, je n'avais pas très soif pour le moment. Que ce soit clair entre nous, je ne savais absolument pas comment aborder le sujet mais sa réplique allait quand même m'aider à me lancer. «  Tu m’as fais venir ici pour combler l’un de tes énièmes caprices ou tu as décidé de devenir un adulte entre temps ? » dit-elle hautainement. Quelle garce celle-là, à faire claquer ses talons sur le sol. Elle devait voir que je n'étais pas à mon aise, c'était obligé. Quoique, c'est d'Eileen qu'on parle-là, la meuf la plus égocentrique du monde, ce n'était même pas évident qu'elle l'ait remarqué. Je levais les yeux au ciel avant de soupirer.  « Ecoute, je ne t'ai pas demandé de venir pour m'excuser donc ça tu peux faire une croix dessus. D'ailleurs je commence déjà à regretté de t'avoir appelé.   » Je n'étais pas forcément aimable avec elle. De toute façon, il ne fallait pas être gentil avec Eileen parce qu'elle en profiterait pour prendre l'avantage. Une nouvelle fois, je passais ma main dans mes cheveux.  Je regardai le reste de la salle en essayant de trouver une quelconque motivation, inspiration pour lui parler. Peut-être devrais-je attendre un peu que le repas avance et qu'elle se détende. Pff, tu parles, tant que je ne lui aurais pas dit le pourquoi de sa présence ici, elle ne me lâchera pas. Je pris la coupe de champagne et m'enfila le contenu en une gorgé.  « Je sais qu'entre nous c'est la guerre mais j'aimerai que pour une fois, on oublie tout, tu oublie que je suis ton demi-frère, qu'on ne s'apprécie pas tellement et j'aimerai qu'on se parle sincèrement.   »  Parle à mon cul, au moins j'aurai tenté. Elle me regardait d'un air désabusé qui commençait doucement à m’énerver. « J'ai fait une connerie Eileen ! »  dis-je le plus sérieusement du monde. On aurait dit un gamin qui avouait sa faute à sa mère, j'étais pas bien, limite blanc.
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MessageSujet: Re: " J'avais grandi dans une famille décomposée, avant de décomposer la mienne" " J'avais grandi dans une famille décomposée, avant de décomposer la mienne" EmptyLun 20 Mai - 11:23


" Il y a trois choses, dans la vie, que je ne supporte pas :
le café brûlant, le champagne tiède et mon demi-frère."


Comme toute personne normalement constituée j’avais mon lot de défauts plus ou moins marqués et insupportables. L’orgueil et la vanité prédominaient chez moi depuis toujours, être une Rosenbach entrainait forcément un certain sentiment de supériorité par rapport aux autres moins bien tombés. Mais ce qui me caractérisait le mieux était sans nul doute ma susceptibilité à toutes épreuves. Passer du chaud au froid à la moindre petite contrariété était monnaie courante, quant au pardon il était difficilement négociable. J’avais pourri la vie de certaines personnes avec une joie incommensurable alors que celles ci ne m’avaient pas fait le tiers de ce que Jorden avait osé intenter contre moi. Le soir de Noël mon demi-frère m’avait déclaré la guerre sans retour possible, pour l’instant nous restions pacifistes l’un envers l’autre, mais je savais que cette guerre froide ne durerait pas éternellement. L’un de nous deux allait attaquer et il en serait fini de ces faux semblants. Ce qui me faisait le plus de peine dans ce conflit, c’était que ce crétin n’assumait même pas ses actes, à croire qu’il agissait encore comme un éternel gamin absolument pas prêt à prendre ses responsabilités. Les mois s’étaient écoulés et je n’avais rien oublié de cette soirée, je revoyais son maudit sourire satisfait, il était heureux de m’avoir blessé dans ma fierté, d’être parvenu à remporter une bataille. Il ignorait que Grégory ne serait pas toujours là pour réparer ses conneries, pour lui tenir la main, se cacher derrière son paternel ou sous les jupes de sa mère à dix ans d’accord, à vingt-trois ans non c’était limite. Jorden était convaincu que chacun de ses actes étaient sans conséquences, que tout était réparable ou dommageable, il se fichait le doigt dans l’oeil. Si un jour je parvenais à lui pardonner je n’oublierais rien pour autant, gardant les stigmates de cette nuit où il a finalement montré son vrai visage. J’avais toujours songé que malgré nos conflits Jord avait plus d’estime pour sa famille, plus de respects pour chacun des Rosenbach, encore une fois je m’étais trompée à son sujet, il ne valait pas mieux que ce qu’il laissait paraitre. Il n’était qu’un gamin prétentieux, immature, et avide de pouvoir, descendu bien bas dans mon estime. A l’âge de vingt-trois ans, il continuait d’agir comme si tout lui était dû, assis sur son hypothétique trône il se voyait déjà diriger Vegas d’une main de fer, rafler la place de Gregory. Néanmoins papa n’était pas assez stupide pour donner les rênes de l’empire à Jorden, du moins pas pour le moment, voir même jamais. Depuis quelques temps, Gregory analysait le moindre de nos faits et gestes afin d’estimer si nous serions aptes ou non à s’asseoir un jour à sa place. Pour le moment, aucun d’entre nous n’avait marqué de points, ne l’avait épaté, il n’était pas fier du comportement de ses gosses et il le faisait savoir. La nuit de Noël avait été la goutte d’eau qui avait fait déborder le vase, il n’avait pas hésité très longtemps avant de nous foutre dehors comme des malpropres, comme des personnes ne méritant pas de porter un nom de famille aussi prestigieux que celui de Rosenbach. Clairement, je craignais que si nous ne parvenions pas à faire la paix rapidement papa Rosenbach décide bonnement et simplement de ne céder l’empire à personne, ni à Jorden, ni à moi. Il savait pertinemment que de nous priver du contrôle possible de Vegas un jour était encore pire que de nous sucrer notre héritage. L’ambition était ce qui nous caractérisait le plus, on en voulait toujours plus, on voulait être les rois mais au sommet il n’y avait pas suffisamment de place pour deux. Avec Gregory, les choses marchaient ainsi, on obtenait rien sans s’en donner les moyens. Lui était parti de rien, il avait bien plus les pieds sur terre que nous, ses deux enfants élevés dans les paillettes et le luxe le plus abondant. Je ne cessais de me demander pourquoi Jorden avait décidé de m’inviter au restaurant, souhaitait t’il réellement qu’on fasse la paix ou étais-ce un autre de ses coups tordus ? Comment comptait il s’y prendre pour rattraper ses bourdes de Noël ? Savait il seulement que je m’attendais à autre chose qu’un vague « désolé » balancé entre deux coupes de champagne de qualité ? Me convaincre n’allait pas être une chose simple et j’espérais ne pas avoir fait le déplacement pour rien, auquel cas je pouvais entrer dans un rage noire en quelques secondes, en sa présence je devenais une bombe à retardement.

En débarquant dans le restaurant, je repérais immédiatement la moitié de Rosenbach gentiment attablée dans le fond de la salle. Je m’avançais, m’apprêtant à l’entendre siffler une remarque désagréable au sujet de mon retard. La ponctualité n’était pas une de mes qualités, et même si j’étais capable de faire un effort et me dépêcher pour certaines personnes, Jorden n’en faisait pas parti. J’espérais secrètement qu’il ai eu le temps de s’ennuyer et d’hurler à qui voudrait bien l’entendre que sa soeur était une abominable garce incapable de lire l’heure sur sa Rolex diamantée. Mon entrée se voulait remarquable comme toujours, mes talons piétinaient le marbre beige avec assurance et élégance, de mes yeux azurs je toisais l’ensemble des personnes se trouvant ici, quelle chance Jorden avait droit à tout ce qu’il y avait de pire en moi. Rosenbitch, game on ! Il m’observait et il n’était pas difficile de deviner le fond de sa pensée, il regrettait amèrement de m’avoir fait venir ici, c’était inscrit sur son front je lui avait coupé toute envie de manger, excellente chose, c’était réciproque. M’installant je lui lançais avec condescendance un plan de bus en pleine assiette et fut surprise de ne pas le voir répliquer. Devenait il fou ou avait il vraiment décidé de faire la paix avec sa seule et unique demie-soeur ? J’en doutait et haussais un sourcil avant de commander du champagne. Ne le quittant pas des yeux, j’attaquais une seconde fois, plus franchement. Je ne passais jamais pas quatre chemins lorsque je souhaitais obtenir des réponses à mes questions, Jorden n’échapperait pas à ma mauvaise humeur du jour, il était coincé, pris au piège et sans aucun moyens de passer entre les mailles du filet. Clairement, lui et moi ne nous affrontions pas dans la même catégorie, mise à part son coup de maitre lors des fêtes de fin d’année, Jorden n’avait pas eu la chance d’hériter de la répartie à toute épreuve commune aux Rosenbach. Attrapant ma coupe de champagne avec un sourire satisfait sur les lèvres, je trépignais d’impatience à l’idée d’entendre la réponse de Jorden à ma réplique tranchante. Mes meilleures répliques lui étaient toutes consacrées, dans le top dix des gens qui m’insupportaient ces temps-ci, Jorden était en haut du podium. Il m’affirma immédiatement qu’il ne m’avait pas fait venir ici pour me servir un plateau d’excuses plus fausses les unes que les autres, j’hochais la tête au bord de l’exaspération. « En même temps avant de pouvoir faire des excuses, il faut reconnaitre que l’on a mal agi ... Mais Jorden et les responsabilités sont deux choses complètement opposées. Et sache que pour ta gouverne je regrette déjà d’être venue. C’est hallucinant à quel point tu ne m’as pas manqué ... c’est sans doute parce que pour moi tu ne fais plus parti de la famille. » ponctuais-je d’un ton étrangement calme tout en vidant un bon tiers de ma coupe de champagne. J’enfonçais mes yeux azur dans ses pupilles marrons, l’affrontement par le regard, il détestait ça et je remarquais qu’il avait toutes les difficultés du monde pour soutenir mon regard d’acier, le même regard que Gregory. Jorden était tout bonnement insupportable, il soupirait, se passait négligemment la main dans les cheveux et finit par vider sa coupe d’une traite. Je le dévisageais sans m’en cacher. « Tu comptes ajouter -alcoolique- sur ton C.V pour accéder en haut de l’empire de papa ? ». Je commençais à m’ennuyer, me battre avec lui était un combat gagné d’avance et je n’avais aucunement l’intention de m’éterniser dans ce restaurant en sa compagnie. Contrairement à lui j’avais d’autres projets pour la journée, des projets amplement plus intéressants comme retrouver Jayan ou parcourir les boutiques branchées de Frisco avec June. Le soleil refaisait son apparition, ce qui était propice aux nouvelles tenues plus légères, plus féminines et plus colorées. La discussion se fit alors plus sérieuse, Jorden ne souriait pas, ne répliquait pas, ils voulaient qu’on oublie tout le temps d’un repas, qu’on fasse comme si de rien n’était afin de pouvoir se parler. Je manquais de rire aux éclats, si il comptait s’en sortir avec cette pirouette c’était raté, son cinéma d’enfant gâté ne prenait pas avec moi, son semblant d’excuses bidons qui n’en étaient pas non plus. Je l’observais d’un air désabusé observant sa dégringolade dans l’échelle de mon estime. Il était déjà bien bas, et bien ça y est, il venait de toucher le sol, avec les autres insectes de son espèce. « Juste trois mots : dans - tes - rêves ! Si tu crois que je vais tout oublier grâce à tes formules toutes faites à deux dollars tu fais fausse route. Tu veux qu’on parle sincèrement ? ». Je sentais l’énervement parcourir chacune de mes veines. « Parlons sincèrement : t’es le pire enfoiré que j’ai jamais vu doublé d’un co... ». Je pris pas soin d’achever ma phrase sachant pertinemment que ça ne servirait à rien, que ça allait mal finir. Il fallait mieux pour lui qu’il ne me cherche pas durant le reste du repas ou ce somptueux restaurant se transformerait en ring de boxe. Reportant mon regard sur lui, il me paraissait livide, presque malade, et d’une petite voix il m’avoua avoir fait une « connerie ». J’haussais les sourcils, de quoi parlait il ? étais ce suffisamment grave pour me faire venir jusqu’ici ? je le craignais vu sa mine décomposée. Prenant sur moi je ravalais mes rancoeurs à son égard, j’étais curieuse, et impatiente de voir dans quelle galère il s’était mit. Une connerie supplémentaire qui l’éloignait un peu plus du sommet de l’empire j’en étais persuadée. « C’est le moment où je dois te plaindre te serrer dans mes bras et te rassurer c’est ça ? quel genre de connerie donc ? si tu as fais pire qu’une sextape et que papa n’est pas encore au courant tu es un homme mort, je ne sais pas si tu en as conscience. » décrétais-je d’un ton légèrement plus sympathique que quelques minutes auparavant. Qu’avait il pu faire qui le mettait dans de tels états ? Gregory savait il ou avais-je un privilège ? Avec Jorden je pouvais m’attendre à tout.
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MessageSujet: Re: " J'avais grandi dans une famille décomposée, avant de décomposer la mienne" " J'avais grandi dans une famille décomposée, avant de décomposer la mienne" EmptyMar 21 Mai - 10:53

EILEEN ROSENBACH & JORDEN-KOL ROSENBACH
Je déteste ma famille mais toi je veux apprendre à t'aimer, à pardonner.


" J'avais grandi dans une famille décomposée, avant de décomposer la mienne" Ojntk0


Plus Eileen parlait et plus le mal de crâne montait. Je l'écoutais à peine, je soupirai même entre deux phrases, elle ne savait plus quoi dire pour être blessante ou arrogante, la méchanceté faisait parti d'elle tout autant que la vulgarité mais bon, cela ne trompait personne. Ou du moins, cela ne me trompait pas du tout. On dit que la meilleure défense c'est l'attaque, et bien c'était exactement ce qu'elle était en train de nous faire la Rosenbach. Elle ne savait pas pourquoi je l'avais fait venir et était sur la défensive. Le moindre mot elle l'interprétait, elle devenait limite paranoïaque, agressant tout ce qui bouge. De toute façon, peu importe ce que je pourrais dire ou faire, elle va se montrer arrogante. C'est dingue comment elle peut être fermé à toute discussion. Enfin bref, peut-être que c'était une très mauvaise et peut-être que je perdais mon temps à être là Honnêtement ? J'avais envie de partir, la laisser là toute seule, qu'elle s'étouffe avec sa méchanceté. Mais bon, j'avais eu une lueur d'espoir que ma situation puisse arranger les choses entre elle et moi. Enfin, sans les arranger, les améliorer. Je suis loin d'être con et je sais pertinemment que chez elle, le malheur des uns fait le bonheur des autres. Après tout, elle ne peux pas avoir que des défauts, hum ? Il fallait que je me rassure en me disant que cette idée était une bonne idée. Douce illusion.

Je la regardais déblatéré sur mon compte. Comme quoi je suis un raté, indigne du nom de famille. Aha, elle n'avait que ça à la bouche, sa grande lignée Rosenbach. Je la regardais, complètement blasé, je ne pris pas la peine de répondre, je la laisser m'insulter sans broncher. De toute façon, il fallait qu'elle se sente supérieure et pas menacer, sinon, elle n'allait jamais me laisser parler. Puis, elle se coupa net, elle s'arrêta de parler. Je fronçais les sourcils, avait-elle compris que je ne l'écoutait pas ou alors était-elle en train de capituler ? Humm, certainement pas, ce n'est pas le genre d'Eileen d'abandonner aussi vite. Puis, elle vint à me dire quelque chose qui ne me laissa pas indifférent. « C’est le moment où je dois te plaindre te serrer dans mes bras et te rassurer c’est ça ? quel genre de connerie donc ? si tu as fais pire qu’une sextape et que papa n’est pas encore au courant tu es un homme mort, je ne sais pas si tu en as conscience. » Je pris conscience de plusieurs choses, Eileen avait été énormément blessé par la Sextape que je lui avait offert. Je me doutais bien que cela lui avait fait du mal mais je ne pensais pas à ce point-là. En fait, je pensais juste qu'elle allait la regarder, m'en vouloir et se venger, comme d'habitude quoi. Quand je lui avais offert, j'étais loin de m'imaginer que déjà Gregory allait la voir et puis que cela allait la toucher à ce point-là. Ouais j'le reconnais, j'ai peut-être fait une connerie. Ensuite, qu'Eileen n'existait qu'à travers Gregory et sa puissance. D'elle-même, elle n'était absolument personne, pareil que moi en fait. Mais je ne sais pas, quelque chose me disait qu'elle jubilait de la situation. Enfin quand même, si Eileen viendrait me voir dans un tel état pour me dire qu'elle avait fait une connerie, j'aurai clairement oublié tout ce qui s'était passé bien avant et j'aurai essayé de l'aider. Non mais c'est moi le méchant dan l'histoire hein ! J'affichai un petit rire discret avant de prendre un air encore plus blasé. « Tu sais Eileen, l'avis de Gregory je m'en fous, j'ai grandit sans la présence d'un père, il n'a jamais été là quand j'avais besoin de lui. Plus petit, quand je lui parlais de ce qui me contrariait, il me donnait un billet et me disait "Papa est occupé". Pour moi c'est pas mon père, alors oui devant lui je fais bonne figure mais ça me crève la gueule de l'appeler "papa". Ce n'est pas mon père, je n'ai jamais eu de père. Peut-être que je profite de la situation c'est clair, je ne vais pas le nier. Mais comme tu le dis si bien, je ne fait pas partie de votre famille. C'est sur, je ne suis pas un Rosenbach et je ne suis pas comme Gregory. Donc l'avis de Gregory, clairement je m'en fous. Il peut me déshérité et me laisser tomber, j'ai l'habitude, ça ne changera pas grand chose. Je suis loin d'admirer Gregory, j'admire juste sa carrière professionnelle. Je ne veux pas de son putain d'héritage, j'ai de l'ambition et je veux juste qu'il me donne un coup de pouce, son carnet d'adresse et qu'il m'aide à me lancer. Il croit acheter mon affection et mon respect mais il est loin d'être honnête avec nous.  On s'est mis en guerre contre une bataille que l'on ne gagnera pas, parce que tu crois vraiment que Gregory va céder son empire à des gosses aussi immatures que nous ? Non mais franchement Eileen, tu ne vaux pas mieux que moi, nous sommes tous les deux au même niveau. Il veut que ça se passe bien entre ses deux enfants alors qu'il entretiens cette relation malsaine. Et en plus de ça, il croit vraiment que je suis son fils et que je tiens à lui ! Cela m’écœure, franchement ! Si je n'avais pas cette foutue ambition d'aller loin dans la vie, j'aurai coupé les ponts depuis longtemps avec vous, les Rosenbach. » Je pris la bouteille et me servit une coupe, avant qu'elle ne puisse prendre la parole, je continuai sur le ton : froid.  « C'est comme toi, tu n'es pas ma soeur autant que je ne suis pas ton frère, nous n'avons absolument rien en commun et pourtant, t'es la première personne a qui j'ai envie d'en parler. » Je pris la coupe et bu une gorgé. Bah ouais tiens, je rajouterai alcoolique sur mon CV, c'est une excellente idée, pourquoi je n'y avais pas pensé plutôt ? Heureusement qu'elle est là elle.  « Tu sais quoi, j'ai fait une erreur en t'appelant. Moi qui pensait que je pouvais trouver de l'aide en me tournant vers toi, que notre petite guerre n'était que superficielle et que dans le fond, il y avait encore une petite chance pour notre relation s'arrange. Mais j'me suis lourdement trompé.   » Oh et puis zut, je pris ma coupe et termina le contenu. De toute façon, la communication avec elle était définitivement rompu et même un miracle ne pourrait pas la rétablir. J'attendais son légendaire " ouais mais t'es qu'un gros con na na na et moi je na na na " et puis j'me casse. C'est bon, j'ai eu ma dose de Rosenbach là.

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MessageSujet: Re: " J'avais grandi dans une famille décomposée, avant de décomposer la mienne" " J'avais grandi dans une famille décomposée, avant de décomposer la mienne" EmptyJeu 30 Mai - 17:17


" Tu ne peux pas couper les ponts avec une personne en faisant comme s’il n’y avait jamais rien eu. Enfin, si tu peux, mais ça fait de toi un sans-cœur, une sorte de grand monstre sans âme, que je pensais connaître, mais non."


Aussi loin que je m’en souvienne, je n’ai jamais été en excellent terme avec Jorden. Lorsque nous étions enfants, tout était prétexte à une dispute, mon frère était devenu un rival, un rival que j’estimais enfin à ma hauteur. A chaque fois qu’il parcourait le pays pour venir à Vegas une nouvelle guerre était déclarée. Qui aura le plus de cadeaux à Noël ? Qui aura en premier les éloges de papa ? Par chance nous n’avons jamais tenté de deviner qui de nous deux à reçu le plus d’amour. Ma mère partait en vrille, ne m’accordait même pas un regard, quand à lui on ne pouvait pas dire que Gregory lui accorde beaucoup de signe de tendresse. Ce qui était au commencement une guerre entre deux gamins déjà blasés qui avaient tout sauf l’amour s’est transformé en une lutte acharnée pour le pouvoir. Il n’était plus question de faire le plus beau dessin, il était question de savoir lequel de nous deux finirait à terre en premier. Tous les coups étaient permis, mensonges, humiliations, trahison, notre fortune était devenu un outil indispensable pour mettre nos plans à exécution. La moindre erreur de parcours pouvait être fatale, un jour j’offrais sa voiture à quelqu’un de plus méritant, le lendemain il gravait une copie de ma sextape. Cette histoire ne pouvait pas finir bien, d’ailleurs elle n’avait plus tellement de sens, nous étions emprisonnés dans un cercle vicieux depuis que nous étions haut comme trois pommes. Le pouvoir était notre principale source de motivation, être un jour à la tête de l’empire familial, derrière le bureau, les clés de Sin City en main. Néanmoins j’avais la désagréable sensation depuis quelques temps que quelqu’un prenait un malin plaisir à tirer les ficelles de cette rivalité sordide. Voir ses enfants en conflit lui procurait il tant de plaisir ? J’en venais à me le demander; et si Gregory était derrière tout ceci depuis le début ? S’il avait tout manigancé pour que mes rapports avec Jorden soient les plus conflictuels possibles ? Je savais qu’il donnerait les clés de l’empire au plus méritant d’entre nous, mais était il forcé d’utiliser ce genre de méthodes pour nous départager ? Depuis le début il nous manipulait afin de savoir qui était réellement prêt à se battre pour obtenir un jour peut être le fameux graal. Il était l’inventeur et le spectateur de toute cette machination, si bien que j’en venais à me demander pourquoi je détestais tant Jorden. En dehors d’être un odieux crétin Jorden avait toujours été plus ou moins respectueux à mon égard, il n’était pas intrusif, se contrefichait de ma vie privée, ne retournait mes points faibles contre moi que lorsque je le poussais à bout. La donne avait légèrement changé à Noël, une minable bataille de plus chez les Rosenbach. Pourtant, j’étais forcée d’admettre qu’il restait mon demi-frère, le seul, et malgré les apparences une partie de moi était attachée à lui. Il m’étais impossible de penser que quelqu’un d’autre que moi puisse avoir le droit de lui faire du mal. Depuis mon entrée dans le restaurant, je déversais sur lui toute ma mauvaise humeur, d’un ton tranchant et condescendant j’enfonçais le clou à chaque paroles. Je ne pouvais pas m’en empêcher, sa seule présence m’exaspérais, et même si mes suppositions étaient exactes mon père nous avait si bien manipulés qu’aujourd’hui mon demi-frère apparaissait tout en haut de ma liste noire. Je sirotais quelques gorgées de champagne, le regard vif, attendant une réaction de sa part. En temps normal, les choses fonctionnaient ainsi entre nous, je me montrais odieuse, il répliquait et le combat s’étalait sur plusieurs heures, néanmoins aujourd’hui Jorden ne sortait pas les armes, il demeurait impassible, blasé. Il avait fait une connerie, pour changer, j’aurais pu le prendre au sérieux et lui prouver que je restais malgré tout sa soeur, mais je n’en étais pas capable, je me méfiais. Il était capable du pire, et je ne parvenais pas à comprendre pourquoi il venait m’en parler à moi alors que son cher papa était passé maitre dans l’art de réparer ses conneries. Combien de fois les avocats de la famille lui avait sauvé la peau ? combien de voitures avait il empalé entre Miami et Vegas. Gregory était sa banque, son assurance vie, mais c’était à moi qu’il voulait se confier, vraiment. Jorden prit alors la parole, et je tombais de haut, jamais je ne l’avais entendu me dire des paroles si blessantes et qui pourtant semblaient sincères sur Gregory. Il n’aimait pas son père, il ne l’avait jamais aimé à vrai dire. Il était peut être jaloux de la relation que j’entretenais avec papa, j’étais sa princesse, lui il était le fils qu’il avait exilé en Floride à des milliers de kilomètres du Nevada. J’étais touchée et bouleversée par ses paroles, il décrivait notre père à la perfection, les dédommagements en chèque j’avais connu ça aussi. Gregory avait était inexistant pour lui, il lui payait tout ce qu’il voulait mais il ne l’aimait pas. « Jorden, je ... » je tentais brièvement de trouver mes mots pour le raisonner pour m’excuser mais je n’y arrivais pas, il avait encore des choses sur le coeur, des paroles qui faisaient l’effet d’une bombe. Il prétextait se foutre d’être déshérité, mais c’était faux, si Jorden perdait son fric il perdait son âme. Il admirait la carrière de papa, mais pas l’homme en lui même, il était prêt à faire une croix sur son héritage et s’il continuait à jouer au bon fiston à son papa c’était uniquement pour le coup de pouce que pourrait lui offrir Gregory. Avait il conscience que seul le nom Rosenbach à la suite de son prénom était déjà un énorme coup de pouce ? S’il avait réellement tant d’ambition qu’il le prétendait être dans les petits papiers de Gregory ne lui servirait à rien. « Tu ne feras jamais une croix sur ton héritage Jorden, le matériel à trop d’importance pour toi, tu ne peux pas le nier. Il a été un odieux connard avec toi durant ton enfance, très bien, mais il reste ton père que tu le veuilles ou non et sans lui tu n’aurais sans doute jamais mis un seul pied à Berkeley. Faute d’amour, il te donne des coups de pouce et du fric, et c’est quasiment pareil pour moi. ». Je soupirais détournant le visage, j’avais beau le défendre, j’étais forcée de reconnaitre que Gregory n’avait jamais été un père modèle. Je vivais avec les regrets d’une enfance joyeuse que je n’avais jamais connue, seule dans les immenses casinos de Vegas je m’étais forgée une carapace, à l’âge de six ans j’avais appris à vivre sans l’amour ni d’un père, ni d’une mère. Jorden continua son monologue, toujours plus touché, il haussait la voix, et j’avais la sensation que tout ceci était entrain de le ronger de l’intérieur. J’avais peur qu’il ait raison; et si papa ne donnait jamais les clés de l’empire à l’un de nous, et s’il continuait de nous regarder nous incendier jusqu’à la nuit des temps ? Son ambition était donc l’unique raison de sa présence, sans ça il aurait coupé les ponts avec nous, les Rosenbach. Je refusais d’y croire, j’avais l’espoir secret qu’au moins un des membres de cette famille ait de l’amour, de l’affection pour moi. J’avais l’espoir que cette personne soit Jorden. Mais, il fallait croire que les coups-bas et les années de bataille acharnée entre nous avaient eu raison de mon visage d’ange, je n’étais pas son adorable demie-soeur, sa petite princesse, j’étais la réincarnation du diable, je suintais l’orgueil et la manipulation et le bleu de mes yeux n’avait rien de poétique. Un mètre soixante dix huit de pur égoïsme, pas une celle parcelle d’innocence; comment Jorden pouvait il apprécier Rosenbitch ? Il me mettait pour la première fois dans le même sac que les autres, un coup de couteau en plein coeur, encore. Ma gorge se nouait tandis que je tenais fermement ma coupe de champagne entre les mains, je refusais d’admettre que Jorden me haïsse autant que Gregory. « Il entretient sans doute cette relation malsaine entre nous, mais réfléchis deux secondes nous sommes ses seuls enfants que veux tu qu’il fasses ? Qu’il dilapide la totalité de sa fortune pour ne pas qu’on y touche ? Si c’est ce que tu penses coupes les ponts maintenant. J’ai l’impression que tu me mets au même niveau que lui et ... » Je repris rapidement ma respiration. « et ça me fait mal que tu puisses penser ça. ». Cette guerre je ne l’avais jamais prise complètement au sérieux, du moins au départ, pour moi elle n’était qu’une distraction, mais plus je remettais les choses dans l’ordre plus je me disais que Jorden avait raison. Sans Gregory jamais il ne serait venu à Berkeley, jamais il n’aurait emménager avec moi avant que la maison ne me soit retiré, Gregory tirait les ficelles avec une facilité déconcertante. Résultat, si nous voulions nous venger un jour on allait devoir s’entendre, s’apprécier, s’aimer et c’est ça qui lui ferait le plus de mal, voir ses deux enfants unis et ligués contre lui. Jorden ne cessait plus de parler, je n’étais pas sa soeur, il n’était pas mon frère et pourtant nous avions des choses en commun, plus qu’il le pensait. L’ambition, la quête du pouvoir, et cette manipulation que nous avions subi du même homme durant des années, notre père. Il avait envie de me parler, à moi, de me confier ce qu’il avait sur le coeur, j’aurais du être contente et y voir une amorce des conflits, le début d’une nouvelle relation entre nous, mais je ne parvenais pas à ouvrir la bouche. Pire que ça, je me sentais coupable. Il termina sa coupe d’une traite avant de me porter son coup fatal. Il avait eu cet espoir qu’un jour je pourrais être autre chose que sa détestable soeur, que cette guerre n’était qu’artifices, mais visiblement ce n’était pas le cas, il était déçu. A trop vouloir jouer avec le feu, je m’étais brulée. Je refusais de laisser gagner Gregory, et de perdre Jorden à jamais, mais j’avais la sensation de ne pas être à la hauteur, de ne pas pouvoir réparer ce qui avait été brisé depuis des années. Aucun mot ne serait suffisant pour lui dire que je suis désolée, qu’il est temps de repartir à zéro et qu’il peut s’il le veut se confier à moi. Aujourd’hui Jorden m’a ouvert les yeux, aujourd’hui, j’ai envie d’un nouveau départ avec lui mais il ne le sait pas. Je dépose délicatement mon verre sur la table avant de me lever, il pense sans doute que je vais fuir comme à mon habitude et pourtant je m’avance vers lui. Il me regarde à peine, mais je ne perd pas mon objectif de vue. Une preuve d’affection sincère c’est ce après quoi nous courons depuis des années, sans jamais l’obtenir. Délicatement, je prends place sur ses genoux avant de passer mes bras autour de son cou. Il semble aussi surpris que moi, je resserre notre étreinte fermant les yeux. Jamais nous n’avions été si proches, et pourtant je me rend compte pour la première fois de la sensation merveilleuse qu’est le fait d’avoir une famille, d’avoir quelqu’un à qui s’accrocher, à qui parler, d’avoir un frère, un vrai. Alors que j’enfonce mon visage au creux de son cou, je parviens à lui murmurer d’une voix fragile, Rosenbitch qui baisse les armes. « Dis moi tout ». Il peut m’envoyer balader, me repousser ou nous donner une chance. Il peut pour la première fois de sa vie avoir une soeur, affronter Gregory et me parler. Il a les cartes en main, le pouvoir, l’ambition et l’argent, et désormais s’il le veut : une famille.
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MessageSujet: Re: " J'avais grandi dans une famille décomposée, avant de décomposer la mienne" " J'avais grandi dans une famille décomposée, avant de décomposer la mienne" EmptyJeu 30 Mai - 20:55

EILEEN ROSENBACH & JORDEN-KOL ROSENBACH
Je déteste ma famille mais toi je veux apprendre à t'aimer, à pardonner.


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Eileen semblait accepter cette situation avec une aisance déconcertante. Comment pouvait-elle croire qu'un jour Gregory nous céderait son empire, je me le demandais encore. En fait, j'avais ouvert les yeux il n'y a pas si longtemps que ça. Il y a deux jours pour être précis, lorsque je me tenais juste devant la chapelle. J'étais dans un état pitoyable, complètement saoul et sous l'effet de la drogue et pourtant, j'avais quand même réussis à avoir un petit moment de lucidité. Pas sur ma situation actuelle, c'est à dire sur le fait que j'étais en train de faire une grosse connerie en me mariant mais plutôt sur ma vie en générale. J'étais sur le point de m'unir avec une bombe sexuelle et pourtant, sur le moment c'était à Gregory que je pensais. Je savais pertinemment qu'il n’acceptera pas du tout une telle chose, qu'en me mariant, je trahissais l'honneur des Rosenbach. Mais croyez le ou non, ce fut l'une des principales raisons qui me poussa vers l'entrée de la chapelle. Aussi paradoxale que cela puisse paraître, je n'avais qu'une seule envie sur le moment, lui faire payer son absence passée, lui faire comprendre qu'il était loin de me manipuler. Après tout, je ne comptais pas pour lui alors pourquoi est-ce que j'allais lui donner de l'importance ? Je ne suis pas Eileen qui sait parfaitement jouer les hypocrites, j'ai de plus en plus de mal à accepter la situation, je n'arrive plus à jouer le bon fils. Je suis loin d'être son fils et inconsciemment, j'avais envie qu'il le comprenne. Gregory n'était pas mon père, il ne représentait pour moi que la réussite, c'était clair. Je ne le niais pas, je profitais de la situation qu'il m'avait gracieusement offerte en échange de " son amour " mais clairement, je n'hésiterai pas, si un jour j'en ai l'occasion, à mettre certaines choses au clair avec lui. Je n'ai jamais osé le défier pour la simple et bonne raison que j'ai besoin de lui mais aussi parce que je sais que je n'arriverais pas à me contrôler devant lui. Je ressentais tellement de haine contre lui, tellement de rancœur et de dégoût. Et ça, c'était la première fois que j'en parlais à quelqu'un. J'aurai préféré en effet en parler à quelqu'un d'autre qu'à ma demi-soeur avec qui je suis en compétition mais qu'importe. Les circonstances ont étaient telles que ce fut elle. Trop tard pour faire demi tour et effacer ce que je venais de dire. Je le pensais tellement, c'était sans doute la première fois que je parlais aussi sincèrement à Eileen, je ne m'attendais pas à des miracles venant d'elle, bien au contraire. J'avais perdu tout espoir de changer les choses entre nous et au final, je ne la voyais exactement comme Gregory. Elle qui tient tellement à son nom de famille. On dit que l'amour rend aveugle mais là en l’occurrence c'était plutôt l'argent qui l'obligeait à fermer les yeux. La blondinette revendiquait haut et fort être une Rosenbach, la belle affaire. Le nom de famille ça ne fait pas tout et acquérir le pouvoir par simple héritage, cela ne m'intéressait absolument. Moi je voudrais qu'on me respecte par mon parcours professionnel, ce n'est pas parce qu'on est le fils d'un riche homme d'affaire, que tout arrive tout cuit dans le bec. Je voulais une belle situation  avec une magnifique femme, je voulais une vraie vie avec une vraie famille, dommage que je ne m'en rende compte que maintenant. J'en suis convaincu, un jour j'aurai une grande discussion avec Gregory et cela fera changer les choses.

Chose incroyable venant de sa part, Eileen me laissa parler, je crois même qu'elle m'écoutait. Ouah miracle, il allait neiger. Je ne le cache pas, j'étais littéralement blasé par sa présence et sa réaction alors qu'au final, c'est moi qui avais demandé à ce qu'elle vienne. J'étais parfois d'une logique imparable. Cela étant, sa réaction me surpris, elle parlait calmement alors que moi j'étais en train de m'emballer tout seul. Elle me répondait sur un ton plutôt doux et semblait même comprendre là où je voulais en venir. J'étais surpris mais ce n'est pas pour autant que je le montrais. Avec elle, il ne fallait rien laisser paraître sinon elle prenait la moindre petite faiblesse de son adversaire pour l'attaquer de plus bel. Je laissais mon visage aussi fermé que lorsque je la vis passer le pas de la porte, c'était devenu une habitude maintenant. N'est ce pas pitoyable de devoir en arriver là avec sa propre famille ? Nourrir et alimenter une telle rancœur pour chaque membre qui la compose. J'étais dépassé par les événements et au final, peut-être que ce mariage bancal et bidon allait être la solution à tous mes problèmes. Je l'écoutais me répondre, après tout, elle m'avait respecté en me laissant parler. Mes mots l'avaient touchés, l'avaient blessés. Pourtant, je n'avais que dévoilé la stricte vérité. Toute situation était de la faute de Gregory et elle ne pourra pas me faire changer d'avis. Je ne m'attendais vraiment pas à ce qu'Eileen me parle comme ça. Pour la première fois de sa vie, elle avoua que je l'avais blessé, j'eu un pincement au coeur en l'entendant. Peut-être que j'y avais été un peu fort mais mes paroles témoignaient un ras-le-bol, j'étais lassé de cette situation, je n'en pouvais plus. Voilà, je ne la supportais plus. Pendant combien de temps encore allons-nous nous entre tuer pour rien ? Parce que, quand on y réfléchis bien, à noël il nous avait certes chassé de la baraque parce que toute la famille a été confié mais si vraiment il avait été choqué par nos actes, il nous aurait retiré cette putain de carte illimité. Cela m’écœurait au plus haut point. Je ne répondis pas, en fait je ne savais pas quoi répondre. Elle avait raison et tord aussi, tout comme j'avais raison sur certains points et tord sur d'autre. A force de nous faire la guerre, aucun dialogue n'était possible, nous n'avons jamais connus ça. En temps normal, on se bouffait le nez donc ce n'est pas du jour au lendemain que cela pourrait changer. Et pourtant, alors que j'étais en pleine réflexion de savoir si j'allais finir la bouteille de champagne, Eileen se leva. Je fermai les yeux tant sa réaction était prévisible. J'aurai bien voulu lui balancer quelques mots méchants mais étrangement, mon cerveau refusait littéralement d’obéir. Et alors que je m'attendais à ce qu'elle tourne les talons pour me laisser en plan, ce qui aurait été parfaitement légitime, la blondinette s'avança vers moi. J'haussai un sourcil en la voyant s'approcher. Eh quoi, on allait quand même pas en venir aux mains. Je me redressai sur ma chaise, ne la lâchant pas des yeux. Contre toutes attentes, elle prit place sur mes genoux. Non mais attend, elle me faisait quoi là ? Par pur réflexe, je levai légèrement les bras, j'avais presque un mouvement de recul en la sentant s'asseoir sur mes genoux. Je n'étais pas du tout habitué à avoir le moindre contact avec elle, c'était étrange et nouveau. Je ne savais pas quoi faire, franchement, j'étais plutôt mal à l'aise. Eileen était sérieuse là ? Le fait qu'elle passe ses bras autour de mon cou me surpris encore plus. Pourquoi faisait-elle ça ? La reine de la répartie n'avait plus d'argument en stock ? J'étais complètement choqué. Combien de fois avais-je rêvé d'une relation fraternelle assez fusionnelle mais là, quand cela se produisait, je n'y croyais pas. Elle devait cacher quelque chose, il n'y avait aucune autre explication. Délicatement, elle posa sa tête sur mon épaule. J'aurai donné cher pour voir ma tête à ce moment précis, je resté bouche bée, sans savoir quoi dire ou quoi faire. Sous le choc et si c'était une ruse de sa part ou arriver de nouveau à ses fins. J'étais perplexe sur ses ambitions. Cette proximité me dérangeait. Je ne savais pas du tout comment me comporter. Un rejet de ma part et elle le prendrait mal mais d'un côté, je ne voulais pas que ce moment soit forcé. Sans trop chercher à me poser vingt mille questions, je l'enroulais de mes bras. En fait, ce n'était pas si désagréable que ça, j'étais même en train de baisser ma garde. Je soupirai légèrement, ne plus savoir distinguer si elle jouait ou si elle était sincère, c'était quand même bien dommage. Je me surpris même à pencher ma tête vers la sienne. Ce rapprochement était tellement inespéré, tellement peu conventionnel, autant en profiter. Eileen n'était plus cette folle enragée et superficielle. Je ne sais pas, elle était calme déjà et plus douce. Comme quoi, tout arrive. Je me sentais coupable d'avoir été dur avec elle, je me sentais mal qu'elle soit obligé de faire le premier pas envers moi, normalement c'était plutôt mon rôle, non ? Je pouvais sentir son parfum, son souffle contre mon cou, passer d'une relation explosive à un tel rapprochement, cela me perturbais, franchement. « Dis moi tout. » Je vais être honnête, j'avais carrément oublié la bague qui trônait autour de mon doigt. J'avais oublié ce pourquoi Eileen était là, dur retour à la réalité. J'inspirai profondément avant de totalement poser ma tête contre la sienne. Après tout, je n'avais plus rien à perdre. « Il y a deux jours, je suis allé à Vegas avec la petite Stevensen. » commençais-je doucement, de toute façon, il fallait bien que je commence par quelque chose humm. Je savais que Marni et Eileen se connaissaient, elle m'avait déjà parlé d'elle. Marni hein, pas Eileen.  « Une petite virée histoire de décompressé de ma semaine chargé. »  Je parlais calmement, oh non je n'avais pas honte mais je ne sais pas, je ne voulais certainement pas gâché ce moment si improbable ! Je m'étais calmé, ma voix s'était apaisée. Je fixai le verre vide sur la table, comme s'il allait ma pouvoir m'apporter une quelconque inspiration pour lui parler franchement. « On a bien bu, on a bien rigolé, on a même prit un bain chaud bouillant ensemble.  » J'eu un petit rire discret en y repensant. Franchement, j'étais loin d'être pudique et puis bon, je n'allais pas faire ma fine bouche avec elle. Eileen est loin d'être une fille pure, ce n'est pas moi qui allait la choquer hein. Je ne pouvais décrocher mon verre des yeux, en fait, j'essaye de me persuader que je parlais à quelqu'un d'autre qu'à ma demi-soeur.  « On est sorti, on s'est drogué et bref, je te passe les détails ...  » Je fixais  cette putain de coupe de champagne, je ne pouvais plus faire marche arrière. J'en avais trop dit, je n'en revenais pas de ce que j'étais en train de faire. « On s'est marié !  » Je ne bougeais plus, j'étais livide. Je venais de prendre conscience de la connerie que j'avais faite. C'était maintenant que je percutais, j'étais sans doute autant choqué qu'Eileen. Autant j'avais pris ça à la légère mais là, je venais vraiment de m'en rendre compte. Putain Jorden quoi, tu t'es marié. Je m'en voulais énormément et j'appréhendais la réaction d'Eileen. Allait-elle me prouver que j'ai eu tord de baisser ma garde ou au contraire, allait-elle me montrer que notre relation n'était pas définitivement foutue ?
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MessageSujet: Re: " J'avais grandi dans une famille décomposée, avant de décomposer la mienne" " J'avais grandi dans une famille décomposée, avant de décomposer la mienne" EmptyMer 3 Juil - 17:33


J’étais prédestinée à reprendre les rennes de l’empire familial depuis ma naissance. En digne héritière de la tribu Rosenbach, l’ambition et la détermination étaient mes moteurs. Suivre les traces de mon père était mon unique plan de carrière, mon projet ultime, personne ne devait se mettre sur mon chemin. Cette place était faite pour moi, il était impensable qu’un autre membre de la famille puisse un jour s’asseoir sur le fauteuil en cuir de mon père en regardant à travers les vitres, Sin City se réveiller. Jorden n’y croyait plus, ni pour lui, ni pour moi. Au mieux Gregory lui filerait un sacré paquet de fric et un répertoire bien garni de personnes d’influences, il ne lui en demanderait pas plus. J’ignorais si j’étais aveuglée par le charisme de Gregory, ou trop bornée pour imaginer une seule seconde que mes espoirs et mes rêves de grandeur étaient vains. Pourtant j’y croyais, je croyais dur comme fer qu’un jour viendrait où papa me remettrait les clés de son bureau, je le méritais, plus que quiconque. Peut-être me laissais-je bercer par mes illusions, peut-être que Jorden avait raison de ne plus y croire, mais je m’accrochais toujours plus intensément, comme un coquillage sur son rocher. Contrairement à lui, j’avais confiance en Gregory, je l’aimais, je l’admirais, j’étais une vraie fille à papa qui avait placé ce dernier sur un piedéstal. Ma relation avec lui n’était pas toujours au beau fixe et pourtant je savais pertinnement qu’il serait pret à décrocher la lune pour mes beaux yeux. Il me l’avait prouvé maintes et maintes fois dans le passé, Daddy m’avait sorti des pires situations, m’avait offert une réputation toute neuve, avait essuyé tous les scandales qui planait au dessus de ma tête, il avait étouffé toutes les affaires de drogues, d’alcool qui entourait la personne que j’étais, et j’étais convaincue qu’il avait fait la même chose pour Jorden, à la fois pour redorer son empire et celle de son unique fils. Jorden ne l’aimait pas pour de mauvaises raisons, il n’avait pas idée de tout ce que papa faisait pour nous, car même s’il était le pire des requins de Vegas il nous aimait plus que n’importe qui. Ces querelles familiales devenaient de plus en plus difficiles à supporter, les regards accusateurs et hargneux que Jorden me lancait ne me laissaient pas indifférente, bien au contraire ils me blessaient. J’avais de nombreuses fois imaginé la vie autrement, une vie dans laquelle nous serions complices, dans laquelle je pourrais me confier à lui sans craindre que tout ceci ne se retourne subitement contre moi. Je jalousais ces frères et soeurs qui s’entendaient à merveille quand moi j’étais incapable de m’adresser à lui autrement que dans une optique d’attaque. Cette haine entre nous était attisée depuis tellement longtemps qu’il paraissait impossible que nous soyons un jour où l’autre liés. Gregory tenait les ficelles et dans ce jeu nous n’étions que deux vulgaires pions, subissants de plein fouet cette sordide machination. Nous étions prisonniers d’une guerre sans but, prisonniers du fric et du pouvoir qui doucement nous entretuaient. Jorden avait des objectifs différents des miens, et s’il m’avait blessé par le passé il semblait réellement le regretter aujourd’hui, étais-ce un jour propice au pardon ? Il était temps d’aller de l’avant, il était temps de reconstruire cette famille qui partait en déconfiture. « Tu penses qu’on est prêts ? » Je le regardais droit dans les yeux, cessant de jouer mécaniquement avec mon verre désormais vide. Je craignais de retomber de nouveau avec lui, hisser le drapeau blanc le temps d’une parenthèse dorée avant que subitement tout recommence et que de nouveau on se déchire. Cette amorce de paix ne pouvait se faire que si nous y mettions tout les deux du notre, les crasses faites dans le passé demeureraient encore, mais pour une fois je me sentais capable de les mettre de coté. « Tu crois qu’un jour tu cesseras de me détester ? ». Je ressentais le besoin irréprésible de me rapprocher de lui suite à notre conversation, j’avais besoin de savoir qu’il était là et que nous pouvions aller de l’avant, je voulais serrer mon frère contre moi comme si c’était une chose habituelle entre nous. Il était aussi surpris que moi par mon acte, il haussai un sourcil interrogateur, songeant que ce geste n’était autre qu’un nouveau plan machiavélique de ma création, ce qui était légitime. Je n’avais pas épargné Jorden dans le passé, je m’étais payée sa tête à de nombreuses reprises, je l’avais manipulé, je lui avais pourri la vie littéralement, pourquoi ce serait différent maintenant ? Il n’était plus capable de savoir quand est ce que je jouais et quand est ce que j’étais sincère, c’était triste d’en être arrivé là, tout ça pour quoi ? une place au sommet, un empire, tout ça pour le fric, et le pouvoir. Je ne m’attendais à rien de sa part, il pouvait m’envoyer dans les roses je ne serais pas surprise. Ses mains entourèrent alors mon dos, nous étions plus proches que jamais et c’était très agréable. Quoi qu’il en soit, je ne perdais pas mon objectif des yeux, j’étais venue pour entendre ce qu’il avait à me dire. Ses révélations devaient être importantes pour m’avoir fait venir jusqu’ici, venant de lui je pouvais m’attendre à tout. Toujours assise sur ses genoux je l’écoutais silencieuse, prenant pour une fois au sérieux mon rôle de soeur. Je jouais avec le col de sa chemise tout en enfoncant mes pupilles dans les siennes, d’un simple regard je tentais de le rassurer sur mes intentions de lui prouver que pour une fois je n’étais pas cette grace qu’il avait toujours connu et qui ne faisait que lui nuire. Il était allé avec Marni à Vegas, jusqu’ici rien d’étonnant. Marni était une jeune femme splendide, il était naturel qu’il soit tombé sous son charme, qu’il ait craqué pour ses beaux yeux et sa silhouette longiligne. Il était monnaie courante chez nous d’amener nos plus proches amis à Vegas, de leur faire découvrir la vraie vie, celle qui n’avait ni règles, ni limites car à Vegas nous étions les rois littéralement. Il tournait autour du pot, prenait des pincettes, il redoutait le moment où il allait me cracher le morceaux, il redoutait ma réaction. Son regard était fuyant, il n’était pas à l’aise du tout, c’était étrange de le voir ainsi, j’avais la sensation d’être face à un gamin qui avait fait une térrible bétise et qui ignorait comment il allait pouvoir réparer les conséquences de ses actes irréfléchis. « Tu as le droit de m’épargner les détails, que tu ais tenté de lui faire un gosse dans un jacuzzi ne me concerne vraiment pas. » sifflais-je, même si nous avions fait un pas l’un vers l’autre, je n’en restais pas moins cette petite princesse à la langue bien pendue et aux paroles massacrantes. L’épisode du bain bouillant était une chose que je n’avais pas envie d’entendre, ce que Jorden faisait avec ses copines relevait du même acabit. « Mais si tu y tiens vraiment vas-y, je te parlerais de Jayan après » ajoutais-je en riant, puis je réalisais que je ne lui avais jamais parlé de Jayan, tout ce qu’il savait c’était les rumeurs à notre sujet et pourtant j’aimais vraiment Jayan, j’avais envie de connaitre son point de vue sur tout ça une fois qu’il aurait fini de me parler de miss Stevensen. « En parlant de gosse ne me dis pas qu’elle est enceinte et que tu vas être papa parce que ça ce serait quand même le summum de la connerie. » Jorden papa, ce serait la blague de l’année, il était incapable de se gérer lui même alors un gosse impossible. La suite de ses paroles confirmèrent ma pensée, il s’était drogué avec elle. Je n’étais pas surprise, à Vegas nous montrions le pire de nous même, nous devenions ces gosses pourris-gatés en quete d’autodestruction et de sensations fortes. Cocaine, pilule magique c’était tellement facile de s’en procurer, il suffisait de claquer des doigts, néanmoins aussi étrange que cela puisse paraitre j’avais tout arreté depuis que je connaissais Jayan, je m’étais rangée pour l’instant. Il fixait inlassablement la coupe sur la table, la vraie révélation allait arriver, plus que quelques secondes. « quoi ? » articulais-je sous le choc. Il s’était marié avec elle, c’était une connerie, un acte qu’il avait fait sous l’effet de la drogue sans en mesurer les conséquences. Certes ils étaient mignons ensemble mais le mariage était avant tout un engagement sérieux pas un truc à prendre à la lègere. Si Gregory apprenait ça il le forcerait à divorcer je le savais, mais Jorden avait il envie de briser cette union. Papa savait à quel point un divorce pourrait couter cher, en tant que femme de Jorden elle pourrait s’en sortir avec un jolie pactole la Stevensen, enfin Rosenbach maintenant. Etait elle une femme interessée par le fric où avait t’elle des sentiments pour Jorden ? Trop de questions qui restait sans réponses. Le teint de mon frère était livide, mais je n’allais pas l’engeuler pas creuser sa tombe avant l’heure, je devais m’assurer qu’il comprenait dans quoi il s’était engagé en passant un anneau autour du doigt d’une jolie blonde. « Tu regrettes ce que tu as fais ou non ? Dis moi, tu l’aimes ? C’est précipité de se marier comme ça c’est certain mais si tu l’aimes vraiment il n’y a pas de problèmes et dans le cas contraire tu peux toujours divorcer. » Je tentais de garder mon calme de ne pas m’emporter, mais dans cette histoire le problème ce n’était ni moi, ni Jorden, ni Marni, c’était Gregory. Je devais le mettre sur ses gardes. « Daddy va finir par l’apprendre, et crois moi il vaudrait mieux qu’il l’apprenne de ta bouche que par celle d’une personne lambda ... Tu es conscient qu’il va te démolir sur place, alors prépares tes arguments. Si tu veux on part à Vegas cet après midi, je resterais avec toi face à lui, s’il voit que je te défend ça ira mieux non ? ». Gregory pouvait le faire tomber en trois secondes, il pouvait détruire n’importe qui en un claquement de doigts. Pour la première fois de ma vie j’avais peur qu’il fasse du mal à Jorden, qu’il lui brise le coeur. Il n’avait pas idée de ce qu’il pouvait faire si il entrait en guerre avec lui, lui interdire Vegas à vie, prononcer le divorce dans son dos, soudoyer Marni pour qu’elle s’éloigne, tant de choses que l’argent permettait d’acheter, à l’inverse des sentiments. J’avancais mon visage vers le sien, déposant un baiser sur sa joue, j’esquissais un mince sourire. «  Je ne te laisserais pas tomber Jorden, je te le promet ... Je suis là maintenant. » Je me redressais de son etreinte, attrapant sa main, j’observais rapidement la jolie bague qui tronait à son doigt. Il était temps de partir, qu’importe pour le repas, un avion nous attendait à l’autre bout de la ville.
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MessageSujet: Re: " J'avais grandi dans une famille décomposée, avant de décomposer la mienne" " J'avais grandi dans une famille décomposée, avant de décomposer la mienne" EmptyVen 26 Juil - 23:06

EILEEN ROSENBACH & JORDEN-KOL ROSENBACH
Je déteste ma famille mais toi je veux apprendre à t'aimer, à pardonner.


" J'avais grandi dans une famille décomposée, avant de décomposer la mienne" Ojntk0


Evidemment, je ne m'attendais pas à des miracles de sa part mais déjà, le fait qu'elle soit venue sur mes genoux me mettait en confiance. En fait, c'était étrange. Tant de fois j'avais rêvé de ce rapprochement, j'avais même pensé qu'il n'arriverait jamais et pourtant, c'était bel et bien la réalité. Eileen se trouvait là, sur moi, cherchant le réconfort d'un frère, les bras solides et une épaule sur laquelle se reposer. Je n'aurais clairement pas pu rêver mieux sauf que là, ce n'était pas elle qui avait besoin de moi mais bien l'inverse. Ma demi-soeur me voyais si faible, si démunie, j'enrageais de me montrer ainsi devant elle. Notre guerre fraternelle était loin d'être terminée et je savais qu'elle pourrait utiliser ce petit moment contre moi. Était-elle sincère ou se foutait-elle simplement de ma guele. Je ne savais pas, je ne voulais pas savoir. J'avais baissé ma garde et c'était à mes risques et périls. Si je faisais fausse route, c'était uniquement de ma faute. Ce rapprochement était tellement inatendu, j'étais un peu dépassé par les événements. Mon esprit était obnubilé par Marni et voilà qu'à présent, Eileen s'y mettait également. Eh oui, je suis le genre de gars à se poser vingt miles questions, parfois futiles mais quand même. La blondinette semblait sous le choc, cela tombait bien, il n'y avait pas qu'elle. Je passais la main dans mes cheveux pour la énième fois. C'était un toc de stress qui n'allait pas me quitter de toute la soirée. J'allais finir chauve à force de faire ça. Stressé, angoissé, torturé, peu importe je n'étais vraiment pas bien. J'avais cette impression d'avoir fait une grosse connerie non réparable et que tout le monde allait me tomber dessus. Je n'ai jamais été aussi proche de ma demi-soeur et pourtant, je me sentais plus seul que jamais. Bien sûr certaines personnes dans mon entourage était pour ce que j'avais fait; ou du moins, ils me soutenaient. Mais je savais aussi que les rumeurs allaient vite surtout dans une université telle que Berkeley et les critiques n'allaient pas tarder à fuser. Pas étonnant, j'aurai moi même critiqué quelqu'un qui aurait fait la même chose. Que l'on me traite d'immature, passe encore, cela ne reflète que la réalité. Mais je vois d'ici les critiques sur elle et moi. Pourtant, en une soirée, Marni a su me charmer, me faire tout oublier et me rendre meilleur. Je ne sais pas comment expliquer mais cette fille me plait et je n'ai pas envie de tout gâcher. Je voulais prendre mon temps avec elle et faire comme si ce mariage n'existait pas. Je voulais apprendre à la connaitre, à la découvrir, à l'apprécier pour ce qu'elle est. Je n'ai jamais vu une fille comme je vois Marni aujourd'hui. En sa présence, je devenais quelqu'un d'autre, une personne plus raisonnable - tu parles ouais, avec ce qu'on a fait - j'ai l'impression d'être davantage moi-même. Elle me rendait meilleur voilà tout. C'est complètement fou de dire ça alors que je la connais à peine mais c'était sincère. En entendant le quoi d'Eileen, je sentis ma gorge se nouer un peu plus. Je me redressai sur ma chaise en essayant de ne pas la faire bouger. Quittant enfin la coupe de champagne des yeux, je plongeais mon regard dans le sien, cherchant désespérément un peu d'aide. Je ne répondis pas, elle avait très bien entendu ce que je venais de lui dire. Je m'étais marié à Las Vegas. Ceci aurait pu être une bonne blague, malheureusement c'était bel et bien la vérité. Une fois de plus, j'avais agis comme un véritable gamin et je m'étais mis, tout seul, dans une situation pas possible. Je la laissais digérer l'information, un petit moment de répits avant les reproches et le bombardement de questions. En même temps, si c'était Eileen qui avait fait ça, je ne sais pas vraiment comment j'aurais bien pu réagir. Mal je pense. Finalement, elle me demanda si je l'aimais et si je regrettais ce que j'avais fait. Bouah, c'était juste les deux questions qui se bousculaient sans cesse dans mon esprit. Je pris une grande inspiration pour lui répondre. « J'en sais rien. » soupirais-je. En fait, je n'étais même pas capable de lui donner une réponse claire et précise. C'était le fouillis dans ma tête et limite, je n'avais même plus envie d'en parler. Certes le fait de l'avouer à Eileen m'avait soulagé d'un poids mais d'un autre côté, c'était à mon tour de me justifier maintenant. « Bien sûr que non, pour l'instant je ne ressens rien pour elle, on se connaissait à peine mais  je ne sais pas. Il s'est passé quelque chose là-bas, quelque chose d'inexplicable. » concluais-je. Bon, je l'avoue, ma réponse n'était pas très convaincante mais c'est tout ce dont j'étais capable de dire pour l'instant. Un petit silence, peut-être analysait-elle ce que je venais de lui dire. Bref, le répits fut malheureusement de courte durée puisqu'Eileen évoqua le sujet fâcheux : Gregory. C'était déjà moins marrant, surtout avec la conversation que l'on venait d'avoir un peu plus tôt. Maintenant ma demi-soeur savait ce que je ressentais pour mon père, toute la haine que je gardais contre lui, toute cette violence et cette rancœur qui ne demande qu'à s'exprimer. Je lui en voulais et pourtant, je craignais sa réaction. Je savais qu'il n'allait pas approuver mais à quel point ? Allait-il me déshériter ? La belle affaire. « Tu crois ? » demandais-je d'une petite voix. En fait, sa proposition me touchait énormément. En temps normal, j'aurai dis oui oui, puis à la moindre occasion, j'aurai retourné ça contre elle. Mais pas là, non je la croyais, naïvement peut-être, j'avais ce présentiment qu'elle était sincère et que je pouvais lui faire confiance. Eileen avait tellement raison sur ce coup-ci, il valait mieux que ce soit moi qui en parle à Gregory. « Tu as raison, il va me tuer. En même temps, sa vie personnelle n'est pas non plus un modèle de réussite. » Encore quelques mots que jamais j'aurai cru pouvoir dire à ma chère demi-soeur un jour. En voyant son sourire, je ne pu m'empêcher d'y répondre à mon tour. Effectivement, la vie personnelle de Gregory était raté. Pour rien au monde je ne voudrais finir comme ça plus tard. Quoique, vu mon histoire avec Marni, c'était plutôt parti pour. « Je ne te laisserais pas tomber Jorden, je te le promet ... Je suis là maintenant. » me dit-elle, sincèrement. Puis, elle attrapa ma main pour regarder la bague d'un peu plus prés. Je l'avais presque oublié celle-là. En temps normal, j'aurais eu un mouvement de recul mais pas là. Je la laissais prendre ma main, regarder la bague, se demander comment tout ceci allait se dénouer. Ses paroles m'étaient destinées, pour la première fois de ma vie je me sentais soutenu par ma famille. J'en avais presque oublié qu'Eileen était de ma famille. Le sang de Gregory coulait dans nos veines, qu'on le veuille ou non. « Merci. » Tout simplement, je n'avais pas besoin d'en faire des tonnes, j'étais reconnaissant de ce qu'elle faisait pour moi. Pas besoin d'un long discours, je pense qu'un merci sincère était d'autant plus efficace. Sans trop traînait, elle se leva, quittant l'étreinte qu'elle avait instauré. Je fis de même. Honnêtement ? Je n'étais pas rassuré et le fait d'en parlait à Gregory me mettait énormément de pression. Je n'avais plus le choix maintenant, je devais assumer ma connerie. Une fois debout, je pris ma veste, fouilla dans mes poches et laissa un billet sur la table. Pourquoi ? Bonne question, le champagne que l'on avait pas bu peut-être. Je m'avançais vers la sortie, Eileen était juste devant moi. Une fois dehors, je me tournais vers elle et afficha un sourire. « Je suppose que tu ne vas pas prendre le bus jusqu'à l'aéroport ? » C'était taquin à présent, je ne disais pas ça méchamment mais me connaissant, j'avais ce besoin de détendre l’atmosphère, de tout tourner en dérision.  Enfin, franchement, c'était la première fois que je tournais une telle situation en dérision avec Eileen. C'était pas mal en réalité.  « J'ai une voiture d'occasion, tu es mignonne, tu ne la vends pas celle-là. » Je rigolais légèrement, c'était juste une façade et d'ailleurs, ça se voyait comme le nez au milieu du visage. J'avais le regard remplis de panique et d'appel au seccours.

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MessageSujet: Re: " J'avais grandi dans une famille décomposée, avant de décomposer la mienne" " J'avais grandi dans une famille décomposée, avant de décomposer la mienne" EmptyMer 14 Aoû - 21:14

Je ne parvenais pas à encaisser les révélations de Jorden, il s’était marié. Non par amour, mais sur un coup de tête à l’occasion d’une soirée à Vegas où il avait trouvé judicieux de mêler l’alcool à la drogue. Je l’imaginais parfaitement complètement ivre au bras de la splendide Marni elle aussi forcément éméchée. Il avait du parcourir le Strip à la manière du film Las Vegas Parano avant d’échouer sans trop savoir ni comment, ni pourquoi dans la première chapelle venue. L’histoire aurait pu être drôle, se terminer par un sympathique divorce et tomber dans l’oubli sauf que Jorden n’était pas n’importe qui, il était un Rosenbach. Neuf lettres enduites d’or, respirant la noblesse et les privilèges. Neuf lettres royales qui ne définissent pas uniquement son compte en banque mais qui définissent également son tempérament. Une ambition à toutes épreuves, un visage charismatique, une envie irrépressible d’être au sommet ou de ne pas être. Les rares points communs que je partage avec Jorden sont propres à notre nom de famille, à notre éducation élitiste, mais à l’inverse de lui, je porte avec une immense fierté ce nom qui depuis plus de vingt ans m’ouvre toutes les portes et me permet de vivre à la manière d’une princesse des temps modernes. S’il avait pu, s’il en avait eu l’occasion, je sais pertinemment que Jorden aurait coupé les ponts avec chacun des membres de cette famille dissolue et un peu barge. Là ou je clamais haut et fort être la digne héritière de l’empire Rosenbach, Jorden se servait de son nom uniquement dans le but de servir ses intérêts et de combler ses objectifs à longs termes. Grégory avait engendré sans le vouloir deux enfants à l’ambition débordante avec des caractères bien marqués. Nous étions capricieux pourris-gatés jusqu’à la moelle, égocentriques, susceptibles sauf que je l’étais plus que Jorden, et que Daddy allait tomber de haut en apprenant les récents événements. Dans la famille je tenais le rôle de la princesse frivole et excessive, de celle qui jouait avec le feu quitte à s’en bruler les doigts. J’étais celle qui dépassait constamment les limites, qui me mettait dans des situations bancales, qui faisait flamber les dollars à coups de sacs à main de créateurs et de soirées au champagne. J’étais la définition même de la fille de Vegas qui à tout et qui le sait, jugeant sur le paraitre et les plaisirs simples. Adeptes des frasques en tout genre j’étais réputée pour mon sens aiguisé de la fête et de la mode, j’étais l’excessive, l’infatigable, l’increvable Eileen Rosenbach, auto-proclamée princesse de la ville du vice. Daddy pouvait s’attendre à tout avec moi, il en avait parfaitement conscience, ça ne l’étonnait plus. J’avais des avocats à ma disposition payés pour réparer mes erreurs, pour redorer mon image et mon blason. Je lui en avait fait voir de toutes les couleurs à Gregory, alcool, consommation de cocaïne, chambres d’hôtel mise à sac, retrait de carte bleue à sept chiffres et mention spéciale pour la sextape; il ne l’avait pas vu venir celle là. Je restais néanmoins son plus beau trésor, il me pardonnait tout, il réparait tout, il m’accordait tout, j’étais la cadette, je ne devais montrer l’exemple à personne. En revanche, Grégory avait une vision bien différente du dénommé Jorden, il était son unique fils, celui qu’il espérait sans doute voir un jour au sommet de l’empire familial. Jorden se démarquait par sa discrétion, son coté plus sage que moi, parfois plus sérieux et raisonné. Du moins, Grégory aurait voulu qu’il le soit mais Jorden se contentait de masquer avec brio les apparences, face à Grégory il jouait le rôle du fils modèle alors qu’il n’en était rien. Jorden en soirée était aussi débordant d’énergie que moi, il enchainait les cocktails douteux, les substances controversées. J’agissais en pleine lumière, lui dans l’ombre, mais au final il ne valait guère mieux que moi.  Daddy allait tomber de très haut en apprenant le mariage de Jorden, il serait surprit et déçu car si la pilule passait bien avec moi, ce n’était pas le cas avec Jorden. J’imaginais déjà parfaitement papa et ses réactions, il entrerait dans une colère épique, il allait sermonner Jorden de façon magistrale, il allait donner des proportions insoupçonnées à ce mariage qui tombait mal, qui n’avait pas lieu d’être. Payer des avocats pour réparer mes erreurs c’est déjà hors de prix, alors un divorce. Marni pouvait bien s’en sortir dans cette affaire, combien coutait une bague à l’heure actuelle ? sans doute très chère, mais le prix pour qu’elle disparaisse était nettement plus élevé. Alors combien Grégory était il prêt à dépenser pour son rejeton ? un million, dix millions ? Qu’importe, Jorden venait de signer son arrêt de mort, il serait à jamais redevable à Gregory pour son erreur d’une nuit. J’étais beaucoup plus lucide que Jorden au sujet de la suite des événements, je connaissais Gregory mieux que quiconque, une pirouette ou un tour de passe-passe ne suffiraient pas cette fois ci, car Grégory ne plaisantait pas avec le mariage, avec qui sur cette terre avait le droit de porter son nom de famille. Cette histoire ne faisait que commencer, le début d’une guerre entre le roi Rosenbach et son prince héritier. Il allait devoir affronter le boss, le méchant suprême à la fin du jeu vidéo, affronter son père les yeux dans les yeux, et il n’aurait pas de deuxième chance. « Sois prudent, contrôle tout. Il faut que tu es toutes les cartes en main parce qu’il ne te feras pas de cadeaux. Tu ne t’en sortiras pas avec ton argent ou ta belle gueule. Clairement tu mises tout sur un seul coup. Tapis. » Je tentais une énième fois de lui ouvrir les yeux mais Jorden était désespérément perdu dans ses pensées, il doutait et Grégory allait le bouffer. Mes mises en garde résonnaient tandis que je percevais finalement une fin heureuse pour nous deux, la lumière au bout du tunnel, l’espoir d’être un jour liés, de ne plus être en guerre continuellement. Il n’en savait rien et moi non plus, mais on devait saisir cette chance, espérer que demain tout irait mieux dans nos relations fraternelles, j’avais envie d’y croire, j’avais envie d’avoir un frère, une famille. Il m’avouait alors n’avoir aucun sentiment pour Marni, que sa nuit à Vegas était simplement inexplicable. J’esquissais un mince sourire sur mes lèvres rouges, je ne connaissais que trop bien ce sentiment inexplicable, c’était l’effet Vegas. Il s’y passe des choses, on vit à fond et on regrette. Vegas à ce don qu’aucune autres villes sur Terre n’a, elle nous change, nous rend vivants, elle nous retourne le crâne et fait scintiller nos pupilles toujours plus brillamment. « C’est Vegas, c’est l’enfer et le paradis en même temps. » Jamais il ne se serait marier à Miami, jamais il n’aurait succombé à ces dangereuses tentations qui nous assaillissent de toutes parts. Finalement, il admettait douloureusement qu’il allait se faire lapider sur place, mais qu’il était forcé d’y aller et de tout dire à papa en face à face. Pas au téléphone, pas par le bouche à oreille, il devait assumer et lui prouver qu’il n’était plus un gamin immature. Jorden devait prendre ses responsabilités plus tôt que prévu car il prenait le risque de tout détruire, de tout voir partir en fumée, l’or, la réussite et les privilèges pouvaient lui glisser entre les deux à tout moment, l’herbe coupée sous le pied et plus rien à quoi se raccrocher. Il ne pouvait pas laisser une stupide erreur, un mariage non voulu ruiner son avenir prestigieux, il valait mieux que ça. Il valait mieux que Grégory. Daddy avait eu une vie encore plus dissolue que nous, il avait jongler de femmes en femmes s’assurant au passage une descendance. Jorden issu d’un premier mariage foireux avec une bimbo blonde, puis moi avec sa femme actuelle Klaudia qui visiblement préférait la chaleur des tropiques à la chaleur de ses bras. La vie sentimentale du grand boss de Vegas n’était en rien enviable, il comblait ses pulsions avec les gamines qui étaient à sa botte et à la merci de son fric, c’était regrettable et franchement peu admirable. J’avais peur de suivre son exemple qui n’en était pas un, et Jorden aussi. On ne voulait pas finir comme lui, à savoir seul avec des milliards pour combler le vide, parce que les dollars ne combleront jamais le trou béant que nous avons au milieu de la poitrine, c’est la place du coeur et de rien d’autre. Il avait Marni, j’avais Jayan, on avait besoin d’y croire, d’écrire nos contes de fées. On avait besoin d’être heureux mais pas en achetant notre bonheur, en le vivant. Pleinement. A deux cent pour cent. « Grégory à des priorités, sa femme, sa famille n’en fait pas parti. C’est peut être ça le prix à payer pour être au sommet. Comme un sacrifice... » Je laissais ma phrase en suspend, serions nous prêts à sacrifier les sentiments pour être tout en haut, pour contrôler Vegas quand le jour viendrait ? Je soupirais douloureusement et me dirigeais vers la porte de sortie. Jorden me remerciait et il semblait sincère, j’affichais un large sourire car pour la première fois de ma vie j’avais envie d’être là pour lui, d’être autre chose que sa méprisable demie-soeur. Une fois dehors, je l’attendais. J’étais venue au restaurant en taxi, lui sans doute en voiture et nous devions nous dépêcher pour aller vers l’aéroport, pour rejoindre Vegas, pour trouver un dénouement à cette délicate histoire. « Jorden pour ta gouverne sache que primo : Je ne suis jamais montée dans un bus. Et secundo : Je ne sais même pas de quoi ça à l’air. » Ricanais-je en répliquant à ses paroles un brin insolentes. J’étais une princesse, une poupée qui avait des gouts de luxe et qui n’était satisfaite que lorsqu’elle baignait dans un océan de diamants. Une limousine à la limite, un bus non merci. Je l’observais qui se dirigeait vers un voiture de sport garée non loin d’où nous étions, il affichait un sourire qui sonnait faux. Je pouvais lire la panique dans ses yeux, c’était comme un appel à l’aide criard, un S.O.S. Je passais mes ongles le long de la peinture métallisée du bolide tandis que Jorden mêlait l’humour à la discussion, tentait de tourner mes plans machiavéliques passés en dérisions. Il riait et j’avais envie de le prendre dans mes bras et de le rassurer, sauf qu’il n’était plus un gamin, il n’avait pas le droit de : flancher, craquer, hésiter, avoir peur, s’inquiéter et se remettre en question. « Je rectifie, je n’ai jamais vendu la précédente, je l’ai donnée. » Un sourire satisfait plus tard, j’étais fière de ma réplique bien placée. J’entrais dans l’habitacle tandis que Jorden roulait à vive allure vers l’aéroport de Frisco. La ville défilait, bientôt le Golden Gate disparaitrait de notre champs de vision pour laisser place aux tours démesurées de Vegas, le Wynn au bout du Strip, le bureau de Daddy Rosenbach. Néanmoins je me tournais une dernière fois vers mon grand frère, je devais lui dire. « Jorden, fais pas l’enfant. Cesse ton regard de chien battu, prend ton courage à deux mains et te démonte pas ! » Ma voix était un peu autoritaire mais c’était pour la bonne cause, il ne prendrait pas ça pour une attaque personnelle. Doucement, je posais ma main sur la sienne, nous étions deux, je n’allais pas le laisser tomber face à papa, j’étais sa soeur quoi qu’il arrive. C’était ma promesse.
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