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(chalet 14) . first night - first surprise .

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MessageSujet: (chalet 14) . first night - first surprise . (chalet 14) . first night -  first surprise . EmptyJeu 14 Mar - 13:34

Le Spring-Break, deux mille treize. Le premier voyage auquel je participais depuis mon entrée à l'université de Berkeley. Je ne pouvais pas manquer cet évènement. Je ne pouvais pas être absente. Alors, enthousiaste, j'étais arrivée à destination, accompagnée de deux valises prêtes à exploser. En précisant que je m'étais limité à l'essentiel. Bien sûr. J'avais également pris le soin, de ranger ces valises avec minutie. D'un côté, il y avait toutes les tenues légères et de soirée, que je pourrai exhiber dans les endroits où le thermomètre n'affichait pas les degrés en négatifs. Dans la seconde, il y avait grosses chaussettes, bonnets assortis à chacune de mes combinaisons de skis, pas grand-chose de très sexy, à vrai dire. Poussant alors, la porte de ce chalet, je remarquais la présence de l'un de mes colocataires. Kenzo. Nous avions choisi de partager la même habitation. Monsieur le président de la confrérie m'avait si gentiment proposé cette invitation, que je ne pouvais la refuser. Il était toujours de bonne compagnie. Je ne me faisais aucun souci sur ce détail. Notre entente allait être un plus pour cette cohabitation. Il n'allait pas venir fouiller dans mes affaires, pour chercher après une paire de chaussure ou encore une robe de soirée. Quoi que, il pourrait avoir beaucoup de succès dans cette robe noire et crantée que j'appréciais porter. Souriante, je m'avançais. Tandis que Kenzo qui occupait le canapé de tout son long, ne bougeait pas d'un centimètre. Je me laissais tomber sur lui et approchais mon visage du sien. Une bise, un échange et nous étions très vite à l'aise. Pour ne pas changer, une équipe qui gagne. Néanmoins, en secret, je me posais beaucoup de questions. Des interrogations qui concernaient nos colocataires. Je n'avais aucune idée de leurs identités et j'espérais sincèrement que le jeune homme ne s'était pas joué de moi. S'il avait voulu faire de ce voyage, un cauchemar, il lui aurait simplement fallu la complicité de Presley. Cette jeune femme que je ne sais pas supporter et avec laquelle, je partage déjà ma chambre à l'université. Je priais pour qu'elle ne franchisse pas le seuil de cette porte. Je priais le ciel pour que n'importe qui, vienne occuper ses lits, tant que ce n'était pas elle. « Tu sais quels sont les étudiants qui partagent ce chalet avec nous ? » prononçais-je cette question qui brisait le silence, avec une certaine innocence. Peut-être qu'en tant que président des betas deltas, il avait eu vent, de quelques indices, quelques noms. Je ne sais pas. En tout cas, si j'avais ce titre, je l'exploiterais comme personne. Le pouvoir. La supériorité. Personne ne peut dire, que ça n'a aucune importance. On aime tous se sentir indestructible. Penser que personne ne peut nous atteindre. Il suffit de voir les personnalités qui occupent ses sièges de doyen, président ou bras droit. De fortes personnalités et surtout, tous très déterminés à parler en leur cause, à défendre leur position et leurs droits. Je détachais alors cette veste que je portais sur les épaules. Me redressant et touchant la terre ferme, je m'avançais pour découvrir dans quel luxe nous allions être logé. Il y avait une cuisine équipée mais, il était hors de question de me voir l'utiliser. Il y avait cette table rustique, assortie à ses chaises. Heureusement pour moi, il n'y avait aucune bête empaillée et positionnée en guise de décoration. Au centre de la pièce, il y avait cet escalier qui tournait sur lui-même et qui pouvait nous amener au premier étage. J'allais avoir besoin de l'aide de Kenzo pour monter mes valises jusque-là. Néanmoins, je le laissais un peu profiter de ce canapé, avant que les deux colocataires ne pointent le bout de leur nez. Je continuais de m'avancer et de découvrir l'intérieur dans lequel, j'allais vivre pendant dix jours. Mon objectif était donc d'en profiter un maximum, skier, se décontracter et pourquoi pas, rencontrer de nouvelles personnalités. En dehors de Berkeley, certains étudiants allaient être plus détendus, moins sur la retenue et je ne demandais qu'à en voir davantage. Personnellement, rien n'allait changer pour moi et pour mes habitudes. Je restais fidèle à celle que je suis à San Francisco. Celle que je suis depuis toujours. Remarquant la présence de cette énorme bouteille de téquila au-dessus de l'une des armoires. J'appelais Kenzo. « Regarde un peu, ce que nous avons là. » A ce même instant, la porte s'ouvrit devant nos yeux. Les deux derniers occupants du chalet étaient là et je fus la première surprise. Zéphyr était accompagné de son gnome de petite amie, c'était la cerise sur le gâteau. Je n'en croyais pas mes yeux. Kenzo et moi-même allions devoir partager cette habitation avec un couple. De quoi, nous donner une autre vision sur les sentiments et surtout sur ce que nous ne préférions pas connaitre. Bien trop jeune pour être casé, pour être prisonnier des tourments d'une relation trop compliquée. Nous allions être confrontés aux câlins quotidiens et aux moments complices. Finalement, cette bouteille de téquila aurait toute son utilité, elle nous aiderait à faire abstraction de ce trop-plein d'amour, de ces conneries en tout genre. Puis à l'intérieur de mon être, la jalousie se fit ressentir. Avec Zéphyr, on partageait une certaine complicité. Une amitié, à laquelle, je tiens réellement. Même si souvent, je ne lui cachais pas l'attirance que j'éprouvais. Avec ces allures de dieux grecs, comment pourrais-je rester de marbre. N'importe quelle femme le trouve attirant et celles qui osent dire le contraire, sont de vraies hypocrites. Je m'avançais donc de quelques mètres. « Je crois qu'on est au complet, maintenant. » lâchais-je avec ce large sourire sur le visage, qui cachait merveilleusement bien certaines appréhensions.
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MessageSujet: Re: (chalet 14) . first night - first surprise . (chalet 14) . first night -  first surprise . EmptyJeu 14 Mar - 15:44



RayBan sur le nez, pied au plancher et musique poussée à son plus haut niveau, voici comment j'avais fait la route de San Francisco jusqu'à la station dans laquelle le spring break de l'année devait se dérouler. L'Aston Martin filait à pleine allure au mépris de la plus élémentaire des prudences routières. Plus les klaxons retentissaient derrière moi et plus mon sourire s'étirait en coin. Noah aurait été là, il aurait été victime d'au moins quatre arrêts cardiaques successifs. La route se fit sans encombre aucune jusqu'à ce que je parvienne en premier au chalet. La montagne enneigée m'avait manqué. A l'époque où je vivais encore dans un Pakistan miséreux et isolé, les températures m'effrayaient mais ce grand manteau blanc me fascinait. J'étais toujours le premier à me rouler dedans sans me poser de question... quitte à m'en tirer avec un rhume abrutissant et quatre jours au lit. Je claque la portière de la voiture et j'attrape mon sac de voyage dans le coffre avant d'aller récupérer les clés à la réception. Jolie réceptionniste, d'ailleurs. Barkha, avec un B, comme Barkha, chérie. Un clin d'oeil enjôleur plus tard, je me dirige vers le chalet numéro 14 et comme un gosse le jour de Noël, je me précipite à l'intérieur. Splendide. Luxueux. Lumineux. Je jette le sac sur le sol sans trop faire attention où il retombe et je file devant la baie vitrée pour regarder le panorama splendide que nous allons avoir sur la vallée pour cette dizaine de jours. Ma bouche forme un "o" muet et mon nez se colle à la vitre, mon souffle forme une buée légère sur la surface. Splendide. J'ai accepté avec joie de participer à ce spring break car je ne connaissais pas du tout cette coutume typiquement américaine, mais aussi pour me retrouver à faire la fête et profiter de ce temps libre pour faire plus ample connaissance avec tous les autres étudiants. En revanche, j'ai oublié de préciser une petite chose : je n'ai jamais skié de toute ma vie. La luge, encore, pourquoi pas... mais je n'ai jamais posé mes pieds sur ces espèces de planches qui s'accompagnent de bâtons. Je vois d'étranges sièges vides qui tournent et qui s'élèvent avec un curieux système de poulie. Idem pour des poteaux. Ah si, tiens, il y a des gens qui s'y accrochent pour remonter les pentes. Je fronce les sourcils, conscient que je vais sûrement passer pour un idiot si je laisse entendre aux autres que je n'ai pas la moindre idée du fonctionnement d'une station du ski. Une chance, j'adore le sport : il va falloir que je repère très vite comment font les autres autour de moi pour tout reproduire à l'identique et sauver les apparences. En président des Deltas et Bêtas, responsabilité de perfection oblige. Pour l'heure, je récupère mes affaires et pars prendre possession de ma chambre. La plus spacieuse. Quoi ? Premier arrivé, premier servi, non ? Je remarque en tout cas qu'il s'agit de deux chambres doubles, deux lit dans chaque pièce. Je vais donc devoir partager ma chambre avec Maisy. Oui, j'avais invité la jolie Bêta personnellement tout en veillant à ce que Presley ne m'en fasse pas une scène dramatique comme elle en a le secret. Les deux femmes ne s'entendent pas et je fais souvent office de tampon entre les deux... du moins, quand je ne m'assieds pas gentiment dans un coin en comptant les points lorsqu'elles se prennent le bec. J'avais donc promis à ma Barbie préférée que je passerai également du temps avec elle pendant le séjour. Et un bisou sur la joue pour me faire pardonner. Toujours est-il que je m'entends aussi très bien avec Maisy, j'adore voir les gens se fourvoyer avec son minois angélique... les pauvres. J'avais vite compris que de l'ange, elle n'en avait que l'apparence. Une Bêta, une vraie. Après avoir déballé mes affaires, j'enfile un pull pour éviter d'avoir froid puis je me vautre dans un bond élégant sur le canapé pour ensuite allumer la télévision le temps que les autres arrivent. La porte est poussée et je vois ma roomate faire son entrée avec son habituel sourire sur les lèvres. "Coucou, ma belle !" Non, je ne bougerai pas, j'ai trop la flemme. Ce cuir épouse trop bien mes formes pour que j'ai la cruauté de lui retirer. Je la réceptionne en passant une main habile dans son dos puis je fais claquer une bise sur sa joue délicate et rosée par le froid. Ce qu'il y a de bien dans notre confrérie, c'est que nous avons souvent une bonne entente entre filles et garçons, du moins j'y veille de près avec Valentina. Nos autres colocataires ? "J'en sais rien... en fait, j'me suis inscrit à un chalet, j'ai rajouté ton nom et je ne sais pas qui d'autre il y aura avec nous. Puis honnêtement..." glissai-je avec un regard entendu dans sa direction. Honnêtement, je m'en fiche pas mal tant que j'ai au moins une bonne amie avec qui m'amuser quoiqu'il arrive. Je suis très sociable, mais j'aime bien avoir au moins une personne que je connais dans le lot parmi des inconnus. "J'espère que ce ne sont pas des tromblons, au moins, il parait que la mocheté est contagieuse, j'ai entendu ça à la télé. Tu savais ça, toi ?!" Si, je suis très sérieux, c'est ça le pire. Les émissions que je regarde le sont sans doute moins, j'avoue... Bref, mon regard se porte vers la bouteille de tequila et un sourire s'aventure à nouveau sur mes lèvres. "Au fait, je ne sais pas qui c'est le type qui va porter tes valises, mais je le plains, dis d... Ah, d'accord, tu comptais sur moi. Décidément, j'suis trop gentil, faut que je change cette image." Et trop modeste, également. Passons. Je tourne à nouveau la tête et j'aperçois deux étudiants rentrer à leur tour, les bras chargés de valises. Deux parfaits inconnus. Ou alors si je les ai un jour rencontrés, ils ne m'ont pas marqué. Le type n'est pas trop mal... mais je suis le plus mignon. Simple question de justesse. Et un brin de vanité machiste, je le reconnais presque à demi-mot. Ensuite, une ravissante demoiselle qui me fait arquer un sourcil. Jolie. Intéressante. Finalement, est-ce bien avec Maisy que je vais partager ma chambre ? J'approche d'elle et je lui décoche le sourire le plus enjôleur qui soit, sans me douter une seconde qu'elle est en couple avec celui qui se tient près d'elle. "Salut, j'm'appelle Kenzo, enchanté !" Je lui fais la bise sans prendre la peine de lui en demander l'autorisation et, comble du snobisme absolu, je me place entre elle et son compagnon. Pas imposant du tout, le garçon, non... "Comment tu t'appelles ?"
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MessageSujet: Re: (chalet 14) . first night - first surprise . (chalet 14) . first night -  first surprise . EmptyVen 15 Mar - 23:45


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Spring Break. ▶ maisy ; thaïs ; zéphyr ; seth
. JUST CLOSE YOUR EYES, THINK OF SOMETHING NICE .
Des couches laiteuses recouvraient les pavés des villages canadiens qu'ils traversaient depuis une bonne heure désormais. Recroquevillée sur son siège passager, la petite princesse étoile contempla de ses deux merveilles chocolats ce paysage argenté de neige et finit par distinguer de plus près les silhouettes montagneuses de Vancouver. Autour d'elle, un tas d'étudiants agité braillaient d'enthousiasme, déjà entrain à dévaler les pistes pittoresques du temple glacé de Whistler. Eux, s'en donnaient à cœur joie, hissant leurs voix dans des cris d'euphorie. Leurs bruits de folie s'étiraient dans l'habitacle immense du bus universitaire, regorgeant de rires et de prévisions alléchantes. A côté d'elle, Zéphyr, majestueux et romantique, dont Thaïs, petite tâche noire autour de cette océan de blanc, but les longues tirades. Les yeux rivés sur cet univers givré, elle sentit des frémissements parcourir sa chair d'enfant. Ses couches de vêtement en laine n'y changeraient rien. Elle avait froid. Froid de cette fenêtre gigantesque, embrumée de vapeur, où elle avait posée son front. Froid de ces échos de brimes paroles qu'elle ne captait plus. Froid de l'atmosphère nébuleux des montagnes lointaines. Froid de ces ombres de souvenirs qui dansaient dans sa tête et l'envoyait retrouver les valses de son passé. Des heures durant, elle avait somnolé dans la moiteur d'une couverture, réveillée de temps à autre par un cri, un éclat de voix, un tournant soudain. Maintenant, même éveillée, elle continue de perdre conscience de son corps, flottant sur la surface du temps. Et, à mesure qu'ils s'approchent de la station, l'angoisse se fait plus grande, grandissant dans le bas de son ventre noué. Ici et là, elle revoie sa silhouette de gamin, galopant dans les couches de neige, et ses cheveux châtains s'étaler sur son front de garçonnet. Son ange perdu, son sang et ses veines entières. Thybalt, le petit frère, le tout dernier des De Calendre, enfant désiré et aimé, mort dans un lac glacé au cœur d'un hiver parisien. Une perte qui avait fait partie de son adolescente, et plus tard, de sa vie d'adulte, une perte qui l'avait détruite et plus tard, reconstruite. Dans sa tête pullulaient des tonnes d'images, impossible à ordonner, car ces morceaux épars atteignaient son joli cœur, souvent absent ces derniers temps. Perdue et tiraillée entre les pages dorées de son présent et celles, bien plus fades et jaunies de son passé, Thaïs vivait depuis plusieurs semaines dans un état de latence absolue, à l'écart du monde, à l'écart d'elle-même. Et pourtant, elle gardait cet esprit de princesse rayonnante, aux sourires rassurants et à la présence étincelante. Une splendide petite perle de neige, fondant sous la chaleur de ses larmes intérieures. Car, devant ces maisons en bois et ce tableau de glace, elle se souvenait de ce soir-là, de cette nuit terrible de décembre, quelques jours seulement après Noël, où le petit Thybalt, émerveillé, avait cessé de chanter. Englouti sous la glace, emporté dans l'eau glaciale du lac, prêt à s'évanouir dans les profondeurs du néant. Mais, sous la force de ses jumeaux, Matthias et Nattéo, le corps de son petit frère avait refait surface. Là, dans ses bras de petite danseuse, son visage était lisse, sa bouche entrouverte, comme s'il venait juste de s'endormir et qu'il respirait encore. Ses mains si petites, ses joues toute rouge, plus jamais, elle ne les avaient vus. Et sa voix de gamin, plus jamais, elle ne l'avait entendu. Là-haut, jusqu'aux étoiles, son âme si jeune s'était déposé dans le ciel. Et la vie, comme le temps et les années, comme la douleur et le bonheur, filait, sans l'attendre.Un écho brisé, d'une seconde à l'autre, des regards rivés aux fenêtres recouvertes d'épaisses buées, un grognement de moteur abrupt et soudain. Son corps, lâche et absent, porté vers l'avant. Bus arrêté, bruit de pas pressés vers les portes entrouvertes. Elle, toujours là, assise, sa ceinture noire croisant sa poitrine, les yeux clairs sur cette masse d'étudiants goûtant aux premiers délices de ce périple. « J'arrive. » lança t-elle d'une voix atone à Zéphyr, qui l'attendait sagement devant les portières vitrées du véhicule. Une pluie de neige s'éternisa sous ses prunelles d'ange, et elle resta là, un long moment, les bras croisés sur ses maigres cuisses à songer à ce monde qu'elle avait tant aimé autrefois. D'une pensée aveugle, elle rêvait de les piétiner tous, leurs sourires exaltés et leurs joies surjoués, leurs jambes parfaites et leurs démarches dansantes. Elle qui n'enviait jamais rien ni personne commençait à haïr la Terre entière. Car elle savait que descendre de ce bus voudrait dire faiblir et se battre à nouveau. Souvent les gens lui demande où trouve t-elle toute cette force intérieure, ce courage légendaire, comment fait-elle pour se remettre de tant d'épreuves, tout en gardant un sourire malicieux aux lèvres. Comment se remettre ça ? Un petit souffle lointain lui souffla d'une voix : on ne s'en remet pas. Et, d'un souffle amer, elle se saisit de son incontournable béquille argenté, se leva avec les faibles muscles de ses bras, et rejoignit pas à pas son petit ami alpha. Dehors, le mistral hivernal gifla sa peau de porcelaine, et elle sentit glisser derrière son cou nu quelques morceaux de neige. Énième frisons de glace. Décidément, elle n'était vraiment pas à sa place ici. Manquant de se casser la figure à tout instant, retombant dans les couleurs noires de son passé, rien en ces lieux ne la réjouissait vraiment. A l'agitation ambiante, Thaïs y opposait son mutisme inhabituel, se laissant porter par les pas de Zéphyr jusqu'à leur chalet attitré. Seul maître à bord, à bord d'elle-même, Princesse Courage parcouru avec ses maigres forces de fillette le chemin glacé qu'ils empruntaient. Quelques minutes plus tard, ils arrivèrent enfin entre les mûrs fastueux de la résidence. Déposant son lourd sac de voyage au pied de la porte, elle eut à peine le temps de contempler les lieux qu'une brune à l'allure assurée haussa la voix. La seconde suivante, un type robuste se précipita vers elle, lui lançant des regards charmeurs. L'air de rien, Thaïs redevenue cette fille aimable et surprenante par sa vaillance. Celle qui insuffle toute la beauté de son cœur autour d'elle. Quite à faire semblant, autant y aller à fond. « Enchanté. » renchérit-elle à moitié surprise par l'enthousiasme bruyant du jeune delta. Elle en y rit, presque spontanément. « Appelle-moi Thaïs, ça sera très bien. » lança t-elle avec son petit accent français, avant de se débarrasser de son manteau caramel. Un voile de sourires recouvrait ses lèvres trompeuses. Véritable actrice, elle rejoignit la fille aux grands airs pour se présenter avec toute la politesse qu'on lui avait inculqué. « Et toi, tu es … ? Une bêta, sans doute. » Ou le type de fille qu'elle évitait au maximum. Attentive, elle décela une once de fausseté dans son regard, et se retourna instinctivement vers Zéphyr, dressé juste derrière elle. « Vous vous connaissiez déjà ? » s'enquit-elle sans jugement, un léger sourire aux lèvres. Levant les yeux, elle découvrit l'ombre d'une bouteille et s'en empara. Voilà qui devrait l'aider à tenir dix journées entières.
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MessageSujet: Re: (chalet 14) . first night - first surprise . (chalet 14) . first night -  first surprise . EmptySam 23 Mar - 0:25

On ne pouvait pas dire de Zéphyr qu’il était très sociable, malgré le fait qu’il n’avait aucun mal à s’exprimer, dans quatre langues différentes, parfaitement, devant une comme deux cent personnes. Le fait est qu’il ne possédait pas réellement les mêmes centres d’intérêts que les personnes de son âge. Quand certains ne pensaient qu’à boire et à s’amuser jusqu’à très tard le soir, lui préférait de loin un bon livre ou rester seul, à jouer du piano, parfois même pendant des heures. Loup solitaire. Il était extrêmement difficile de se faire une place dans la vie du milanais, mais il était beaucoup plus aisé, cela dit, de se faire éjecter de celle-ci, en moins de temps qu’il ne faut pour le dire. C’était simple, les proches du milanais se comptaient sur les doigts d’une seule main, ce qui réduisait fortement les possibilités de déception, de la part de ses personnes. Il n’allait pas forcément chez les gens, car il ne leur trouvait que rarement un réel intérêt. Il était très sur de lui, et ne le cachait pas, car il trouvait que cela serait de l’hypocrisie pure et simple que de faire comme si il appartenait à la même catégorie que tous ces énergumènes qui l’entouraient, depuis son arrivée en Californie. Alors non, Zéphyr, ce n’est pas quelqu’un de sociable, ce n’est pas quelqu’un dont on peut attendre du réconfort ou de la compassion. Sauf, lorsque l’on s’appelle Thaïs Dupont de Calendre. Elle était la seule qui arrivait à le faire faire quasiment n’importe quoi. Alors, oui, elle décuplait tout ce qu’il était, mais cela marchait dans ses qualités naturelles, comme dans les défauts qui faisaient de lui une personne réellement spéciale, et rare. Il n’existait pas une autre personne comme lui, capable de s’époumoner pour la plus petite des erreurs sur une personne lambda, peut-être même sur un étranger, puis, l’instant d’après, se laisser emporter par un élan de romantisme envers sa chère et tendre. Tout en contre pied, l’italien. Il fait ce que l’on attend pas de lui, et c’est pour cela qu’il le fait. Il ne tient pas à ce qu’on l’aime, du moins, pas pour ce qu’il pourrait être. Il veut qu’on l’aime pour ce qu’il est, et qu’on le déteste encore plus parce ce qu’il est-ce qu‘il est. Il peut vivre avec le fait qu’on le déteste, cela ne l’empêche pas de se coucher le soir. Sa main glissa sur l’avant-bras de sa belle, caressant ses poignets, avant d’attraper sa main, doucement, avec un regard compatissant à son égard, avant de déposer un baiser sur son front. La soirée du nouvel an ne s’était pas très bien passé, il en avait bien conscience, et elle avait au moins servi à lui montrer les carences de son attitude envers la parisienne, qui ne l’avait en rien aidé, bien au contraire. Encore aujourd’hui, trois mois plus tard, il se sentait encore coupable, d’avoir été la raison de son mal-être, sans pour autant savoir si celui-ci lui était passé, ou non. Le bus, qui les menait vers le lieu qui allait accueillir le fameux spring-break des étudiants de Berkeley, s’arrêta, mais pour autant, la belle Thaïs ne semblait pas décidée à sortir, comme tétanisée, ou qu’en savait-il. La voir souffrir, encore et toujours, avec ses béquilles, après le fauteuil roulant, cela lui faisait mal, mais il devait l’accepter, et ne pas lui montrer que cela le blessait, de ne pas pouvoir faire plus pour elle. Elle ne voulait plus être traité comme une enfant, il faisait donc son maximum pour ne pas laisser transparaître une quelconque trop grande compassion à son égard. Ils arrivèrent, à leur allure, au chalet qui leur était réservé, et qu’ils allaient devoir partager. Et il fallait avouer que l’effectif qui garnissait ce chalet, ne plaisait pas réellement à l’alpha, et c’était peu dire. S’il appréciait sincèrement Maisy, sa façon d’être le dérangeait, parfois, et plus encore en présence de Thaïs. Pour boucler la boucle, il fallait en plus qu’ils soient accompagnés d’un delta, autant dire, ceux qui répugnaient le Princeton. Il était jaloux, et elle le savait très bien. Et lui ne tarderait pas à le savoir, si il ne prenait pas rapidement ses distances avec SA Thaïs. Il laissa Thaïs faire les présentations, mille fois plus sociable que lui, et ce jusqu’à ce qu’elle ne le questionne, sur Maisy, bien évidemment. Il ne comptait pas lui mentir, de toute façon, ce n’était pas son genre, encore moins avec l’alpha. « Oui, on se connaît.» lâcha-t-il, sans être plus précis. Il était difficile de désigner leur relation. Amitié, incluant une attirance à sens unique, peut-être. Le milanais se rapprocha de sa belle, attrapant sa main, comme pour montrer au delta qu’il ne valait mieux pas chasser sur son territoire. Il tendit la main, au delta, avant de se présenter. « Enchanté. Zéphyr, Princeton.» Ce n’était que pure politesse, tant le personnage le désintéressait totalement. La seule raison qui l’avait poussé à venir jusqu’au Canada, c’était qu’il espérait que ce voyage ferait du bien à la française. La voyant prendre une bouteille d’alcool, il pensa que ce n’était peut-être pas le meilleur des choix, à vrai dire. Venant déposer un baiser sur sa joue, il profita de cet instant pour venir chuchoter quelques mots à son oreille. « Comment cela se passera-t-il, pour les lits, princesse ? » Question probablement peu intéressante, même s’il espérait qu’elle propose de dormir avec lui. Pas qu’il ne puisse se passer d’elle pendant la nuit, mais simplement, il avait parfois l’impression qu’elle s’éloignait de lui. Sentiment stupide, probablement, mais c’était son sentiment, ces derniers mois.
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MessageSujet: Re: (chalet 14) . first night - first surprise . (chalet 14) . first night -  first surprise . EmptyMer 27 Mar - 11:04

L’ambiance était très loin, de celle que j’avais osé imaginer. Froide et posée. Tout ce que je déteste pour une cohabitation. Je pensais que ce voyage était l’occasion de prendre quelques jours de vacances, loin de Presley et de cette chambre que l’on partageait déjà à la confrérie. Finalement, je me retrouvais dans une situation bien plus compliquée. Pensant que nous allions pouvoir nous éclater, peut-être apprendre à connaitre une ou deux personnes. Je me retrouvais avec Kenzo, que je connaissais déjà, tout comme Zéphyr. Il ne restait plus que Thais et elle était loin d’être intéressante. Elle ne réveillait aucun questionnement. Fade comme une sauce que l’on rate. La jeune femme était déjà classée dans ces filles à ne pas fréquenter, bien trop ennuyante pour m’amuser. Alors, la retrouver dans ce chalet ne m’enchantait guère. Je l’imaginais jouant au petit couple parfait avec son alpha. Ce jeune homme qui était aussi un ami pour moi, que j’aurais préféré ne pas partager. Néanmoins, c’était une première pour notre amitié. Je ne l’avais jamais croisé au bras de sa petite amie. Enfin, pas de cette façon. Dans ce chalet, je ne pouvais pas détourner le regard, pour observer autre chose. On allait devoir se supporter mutuellement et je pense que l’entente n’allait pas être le maitre mot de ce voyage, de cette collocation. Observant Kenzo, s’avancer, tel un prince sur son cheval blanc, il ne pouvait pas s’empêcher de la charmer. Certes, il n’était pas marqué sur le front de l’alpha, qu’elle était en couple et coincée depuis plus d’une année. Un détail qui ne le dérangeait en aucun cas. Connaissant mon président de confrérie, j’avais très vite compris et remarqué sa générosité. Loin de faire partie de ces hommes qui aiment garder leurs jouets pour eux seuls. Kenzo était l’exception. Il pouvait passer de fille en fille, comme on passe d’heure en heure, dans une journée. Je m’amusais de cette situation et remarquais très vite la jalousie de Zéphyr, dans la noirceur de son regard. Etant le parfait opposé du delta, je savais que les tensions allaient très vite se faire sentir. Surtout si Kenzo s’aventurait sur son territoire. Restant en arrière-plan, je les observais et je ne pouvais pas cacher ma déception. Devoir partager ce chalet avec un couple, c’est un peu un cauchemar qui se mêle à la réalité. Surtout quand je réalisais que c’était le son de sa voix qui me ramenait parmi eux. Thais s’était avancé jusqu’à moi, pour me saluer ou plutôt pour m’envoyer ce premier pic. Très directement, je lui répondis : « Tu as un problème avec les beta delta ? » Autant que l’on sache les sentiments de l’autre, dès le début. Si elle me cherchait, elle allait me trouver. Sans aucun doute. De plus, on était en nombre exact. Deux beta delta et deux alpha. Les opposés étaient réunis. Finalement, si la présence de Zéphyr signifiait la présence de sa petite amie, j’aurais préféré me retrouver avec d’autre colocataire. Surtout quand, je l’entendis répondre à sa question. Sans poser le moindre regard sur ma personne, il affirmait. Sans le moindre commentaire ou la moindre attention, il revenait à ses côtés. Comme si je n’étais pas là, comme si j’étais invisible, il se tenait pourtant devant moi. Un sentiment de déception s’empara de mon être, de cette évidence qui se présentait sous mon regard. Zéphyr devenait un tout autre homme en présence de la jeune femme. Il n’était pas cet ami avec qui je plaisantais. Ce jeune homme que j’ai rencontré dans ce bar, en plein milieu de la nuit. Il n’était pas l’ami sur qui je pouvais compter, quand j’avais besoin de me changer les idées. Il n’était pas celui à qui je m’étais attaché. Le regard froid, quand il nous regardait et pourtant si pétillant lorsqu’il la regardait elle. Celle qui faisait battre son cœur et rendait le reste invisible. C’était encore plus pathétique. L’amour rend vraiment idiot et aveugle. Je décidais donc de ne rien relever. Pas le moindre mot, ni la moindre parole. Je faisais quelques pas pour m’éloigner d’eux, me rapprochant ainsi de mon plus fidèle allié. « Je crois qu’on va s’amuser comme des fous. » ajoutais-je à son attention, avec beaucoup d'ironie dans la voix et retrouvant le sourire. Je réalisais que Kenzo serait la lumière dans ce tunnel sombre. Il serait sans doute le seul à me divertir, à m’amuser. Dix jours. Au départ, ce détail me semblait si insignifiant. A cet instant, il prenait pourtant une toute autre ampleur.
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MessageSujet: Re: (chalet 14) . first night - first surprise . (chalet 14) . first night -  first surprise . EmptyLun 1 Avr - 20:00



Curieux par nature, et plus spécialement envers la gent féminine, mon regard coule sur Thaïs avec soin, au point d’en ignorer presque totalement la présence de l’homme au regard sombre qui se trouve derrière moi. Alpha. Sage, réservée et souriante, j’en aurais mis ma main à couper. « Thaïs… il est mignon, ton accent. Française ? » Je perçois quelques nuances dans sa voix qui me font penser à Logan. Avoir vécu pendant une année complète dans une caserne militaire, ça laisse forcément des traces. Je ne parle pas cette langue, mais je saurais la reconnaître à l’oreille sans pour autant bien la comprendre. A bien y songer, je me demande si j’ai déjà eu une Française dans mon lit. D’après la rumeur et les clichés véhiculés par la capitale parisienne, elles ne sont pas toutes entreprenantes, mais savent jouer des artifices pour capter l’attention d’un homme. En bon historien de formation, toute théorie reste à prouver. Ma bonne humeur ne faiblit pas, du moins comparée à celle qui anime faiblement les deux autres protagonistes de la pièce. Deux ? Ah oui, effectivement, il y a bien un homme derrière moi qui me tend sa main. Je la sers vigoureusement sans perdre mon sourire… et mon regard noisette s’aventure vers son autre main qu’il joint à celle de Thaïs. Bad move, boy. J’adore les challenges. Je glisse un regard vaguement amusé en direction de Maisy, cette dernière et moi étant coordonnés sur le sujet des couples : pourquoi prendre pour perpette quand on peut vivre libre ? Je n’exclue pas de tomber amoureux ou de former un couple, mais j’ai également envie de vivre en m’amusant. Un peu comme un jeune tigre qui parcourt la savane à son gré avant de se poser… puis de repartir en trouvant un meilleur abri. Quoiqu’il en soit, fréquenter une femme déjà « prise » ne m’a jamais arrêté. J’en ai même fait mon métier à une époque, à Bombay, bien que je ne parle jamais de cette période un peu plus sombre de ma vie. Si ce type savait que les femmes mariées faisaient régulièrement appel à mes services pour les tirer d’une routine ennuyeuse avec leur époux, sans doute aurait-il réfléchi deux fois avant de poser cette main en signe de propriété. « Zéphyr… j’savais pas qu’on pouvait en faire un prénom. C’est original. » Moquerie ou simple remarque ? L’ennui, c’est que j’ai tendance à dire tout ce qui me vient à l’esprit sans jamais prendre la peine de réfléchir aux conséquences de ces paroles. Mon visage trahit une certaine sympathie communicative – en général – et fait passer crème toutes mes éventuelles bévues. « Tu sais, elle va pas s’envoler ou se perdre, pas besoin de la tenir… » ajoutai-je en désignant sa main jointe à celle de Thaïs avant de tourner les talons et rejoindre Maisy, non sans décocher un sourire en coin à la Française. Ma comparse Bêta ne manque pas de s’accrocher froidement avec sa colocataire pour les dix prochains jours… et je rêve déjà à une bonne petite dispute typiquement féminine où tout homme qui se respecte ne se contente que de s’asseoir avec un paquet de chips et compter les points entre les concurrentes. La réplique de Maisy me tire un léger rire tandis que nous regardons le couple roucouler comme deux pigeons. Oui, ils se sont faits pigeonner par la vie, il n’y a pas d’autre mot pour décrire cela. Je dépose mon bras autour de ses épaules et lui lance un regard empli de compassion et de complicité. « Ma pauvre Maisy… je sais, ça risque d’être une dure épreuve de voir la sentimentalité s’inviter de trop près dans ton espace vital, mais je te demande d’être forte. Fais-le pour nous. » Je lui adresse le regard le plus ironique qui soit après cette intervention digne des plus grands films à l’eau de rose stéréotypés. Je dépose mes lèvres sur sa tempe en petite marque d’affection puis je tourne à nouveau la tête vers les deux Alphas. Plus particulièrement vers Thaïs. « Pour les chambres, soit on se cantonne à un chacun chez soi, soit on tente l’aventure à dormir avec celui ou celle en compagnie de qui ce n’est pas une habitude. » Certes, mes paroles se dirigent principalement envers Thaïs. Bien sûr que j’ai conscience que son petit ami se trouve juste à côté d’elle. Et non, ça ne me pose aucun problème. Depuis quand les Deltas s’embarrassent de tête-à-tête pour entreprendre une ravissante demoiselle ? Par ailleurs, j’ai comme l’intuition que ce comportement pourrait fort bien amuser ma complice Bêta dans la mesure où elle semble vexée du manque d’attention de la part de Zéphyr. Comble de la provocation, je pose mon regard sur Maisy, amusé et fallacieux. « Si tu veux, tu peux aussi dormir avec moi, c’est un très grand lit qu’il y a dans la chambre… » Et Zéphyr, dans tout ça ? Ma foi, s’il est du genre à aimer le confort, un grand lit pour lui tout seul devrait lui plaire. Kenzo, ou plus communément surnommé l’Insupportable, Premier du nom.
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MessageSujet: Re: (chalet 14) . first night - first surprise . (chalet 14) . first night -  first surprise . EmptyLun 22 Avr - 0:08

❝ I'M WAKING UP, I FEEL IT IN MY BONES. ENOUGH TO MAKE MY SYSTEMS GO. ❞
Ancienne rebelle au cours de ses vieux jours d'adolescente sournoise et au regard encadré de noir, Thaïs fit preuve d'une patience d'ange face aux deux billes à l'encre furibondes qui la fixèrent avec insistance. Prostrée devant elle, la jeune bêta s'était empressée de monter haut vers les hauteurs, sur la montagne de l'offense, ayant choisie un affront verbal impérieux. Bien loin de ses manies d'antan, jadis, indubitablement tournées vers un besoin de liberté grandissant mêlé à des fréquentations douteuses, la française se contenta de lui adresser un délicat sourire amical, dissimulant son irritation naissante par un drapeau de paix. Changer de masque pour tromper l'ennemi ? Astucieux. Et pourtant, il y a avait son instinct qui la froissait de l'intérieure, lui soufflant de prêter méfiance à cette fille là. Avec son allure de petite garce et l'ombre d'un prémice douteux planant sur son visage, elle correspondait parfaitement au profil de gamine inintéressante à laquelle la parisienne ne donnait d'importance. Un visage de princesse avec un ancien cœur de délinquante, Princesse Courage savait magner à merveille les reines de son royaume, séchant ses larmes récentes pour y troquer l'un de ses plus beaux sourires. « Aucunement. Sois tranquille. » répliqua t-elle brièvement, conservant un léger rictus bordé au coin de ses lèvres framboises. Elle lui tapota aimablement l'épaule, tandis que, juste derrière les siennes, Zéphyr se mit à répondre par une poignée de mots futiles à sa question, ne parvenant évidemment pas à soulever l'immense doute qui s'apprêtait à grandir au milieu de ses pensées. Elle eut à peine le temps de réagir qu'il s'empressa de s'accaparer de sa main, autrefois rendue légère par une liberté tant voulue. Alors qu'il se présenta poliment au delta et que les traits de son visage gardèrent toute sa candeur de petite fille, Thaïs elle, songea, se tenant loin de la scène. Dans les coulisses, cachée derrière la grandeur des rideaux noires, à s'interroger puis ressentir cette tension croissante entre lui et cette fille, ce lien invisible et pesant qui se lisait dans les prompts regards qu'ils échangeait tout deux. Elle se mit à penser au cercle fermé qui retenait ses secrets, celui du jour où elle avait retrouvée son premier amour, Jader, et qu'elle avait embrassée, au gré de la haine et de l'amertume. Restant muette et figée, elle comprit. Sans le vouloir, face à la tempête qu'elle s'apprêtait à affronter. Et ce fut le delta, grand gaillard à l'appétit féminin fortement prononcé, qui la fit chavirer de ses songes, mêlant humour et moquerie à ses paroles. Elle en sourit, les lèvres serrées, en savourant ce moment furtif de sursis. Devant elle, elle avait un Zéphyr attentionné qui lui tenait la main, s'adressant à elle comme on parlerait à un enfant. Avec méfiance et précaution, innocence et affirmation. Un timbre qu'elle haïssait, un timbre qui lui rappelait la fille amputée qu'elle demeurera toujours. Et pourtant, elle savait que son air distant le déroutait lui, comme le reste de ses amis. Mais que pouvait-elle faire contre ça, contre l’instinct de défaillance qui s'effritait en elle comme se consumerait une maison incendiée ? Contre la brûlure des souvenirs et la flamme de plus en plus faible de l'avenir ? Les affronter, sans doute, avec ce retour à la réalité. Car à ses côtés désormais, le charmant delta endossait le rôle de maître des lieux, les défiant tous avec ce petit grain de folie au challenge d'échanger de partenaires pour les longues nuits à venir. A première vue fortement opposée, Thaïs se ravisa, se plaisant à penser qu'elle pourrait tester Zéphyr et la cruche figée depuis leur arrivée. « Après tout, je suis partante. Si ça peut nous permettre de rendre ce séjour un moins ennuyant. » déclara t-elle avec une voix folâtre qu'on ne lui connaissait que trop rarement ces temps-ci. D'habitude davantage réservée à ce genre de défis, il semblerait que sa face sombre d'adolescente déjantée l'ait emportée. « En revanche, je ne partage pas. Alors, ça sera sans elle si tu me veux, moi. » poursuivit-elle auprès du delta, certaine d'avoir fait le bon choix. Elle scruta la réaction, inéluctablement surprise de son petit-ami, et enroula son bras autour du sien. Comme pour lui assurer que ce n'était qu'un jeu, un jeu où elle saurait délirer le vrai du faux, où elle serait en mesure de le voir avec cette fille qu'il semblait si bien connaître. « Il semblerait que la situation soit devenue bien plus amusante que je ne l'aurais espérée. » acheva t-elle d'un ton riant, en déposant le goulot de la bouteille sur ses lèvres. « Santé ! »

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MessageSujet: Re: (chalet 14) . first night - first surprise . (chalet 14) . first night -  first surprise . EmptyMer 5 Juin - 15:54

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