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(Alaina) I'd take another chance, take a fall, take a shot for you

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MessageSujet: (Alaina) I'd take another chance, take a fall, take a shot for you (Alaina) I'd take another chance, take a fall, take a shot for you EmptyJeu 21 Fév - 2:12

(Alaina) I'd take another chance, take a fall, take a shot for you Tumblr_m6x37sUJcZ1qaho1po9_250
I'd take another chance, take a fall, take a shot for you... I'm holding on your rope, got me ten feet off the ground. And I'm hearin what you say but I just can't make a sound.(Alaina) I'd take another chance, take a fall, take a shot for you Tumblr_m3m9d0SlDM1r9jumao5_500You tell me that you need me, then you go and cut me down, but wait... I tell you that I'm sorry, didn't think you'd turn around, and say... "It's too late to apologize."



Curieusement, Elias se mit à penser à Mrs Salmon, la psychiatre qui s’était « occupée » de lui et de ses sœurs après la mort de leur mère. Là, au milieu de ce bar de San Francisco, il revoyait une tête ronde au brushing impeccable et s’accorda un sourire à cette image. Il devinait le regard accusateur qu’elle aurait porté sur lui à ce moment précis. Disposés autour d’une table, Eli était en en compagnie de quelques camarades de sa confrérie. Ils sirotaient bruyamment leur deuxième, troisième verre pour certains. Les joues d’Elias commençaient à rosir, signe qu’il se sentait bien. Va savoir pourquoi, en plein milieu d’une conversation, qui n’avait pas beaucoup de sens, comme souvent à ce genre de soirée, l’image de la vieille psychiatre avait fait irruption dans son esprit. Si elle avait pu le voir, Eli était prêt à parier que Mrs Salmon aurait donné un tout autre sens à la vie de son ancien patient. A coté de la plaque, elle aurait notamment interprété cette soirée comme manifestation de la décadence d’un jeune homme ayant du mal à accepter la disparition de sa mère. Or si Elias pensait souvent à un membre de sa famille dernièrement, il ne s’agissait pas de sa mère mais d’Alaina. Mais cette soirée n’avait tout strictement rien à voir avec tout ça. Il s’amusait simplement, et la nuit ne faisait que commencer. Elias ne tenait pas à ce que Mrs Salmon s’y immisce de façon si incongrue. Il rit de l’absurdité de la situation : l’ambiance était à la fête, et il pensait à une vieille dame à moitié folle.
« Qu’est-ce qui te fais sourire, Eli ?
- Rien, rien. La musique est un peu nulle, non ?
- T’as raison, on finit notre verre et on bouge au Lexington Club. »
La bande d’étudiants se rendit donc à cette fameuse boîte dont Elias entendait souvent parler. Il n’y était encore jamais allé. Les occasions n’avaient pourtant pas manqué depuis qu’il était arrivé à Berkeley, quelques semaines plus tôt. On l’avait en effet traîné dans toutes sortes de boîtes et bars de SF, non sans son consentement évidemment, mais par un certain concours de circonstances, Lexington Club avait fait exception. Avec ue certaine excitation, renforcée par les quelques gouttes d’alcool qui coulaient dans ses veines, il déboula dans la salle sombre et bruyante. Il constata tout de suite la popularité des lieux : une mini foule commençait à se serrer et Elias eut difficulté à se frayer un chemin vers le bar sans bousculer quelques personnes. La plupart d’entre eux étaient bien trop éméchés pour s’en rendre compte. Elias suivit le groupe qui commanda une bouteille. Il ne comptait pas beaucoup boire, cependant. Bien qu’il ne lui arrivait jamais de boire à outrance, il aimait profiter pleinement de chaque nuit et pour une raison inconnue, il sentit que ce n’était pas une nuit à se laisser aller. Il n’avait jamais été aussi juste, comme allait le montrer la suite des évènements.
Un peu plus d’une heure plus tard, la fête battait son plein. Comme prévu, Elias n’avait pas touché à plus d’un demi verre, ce qui ne l’empêchait pas pour autant de passer un bon moment. Son groupe s’était dispersé, beaucoup se déchaînaient sur la piste. Eli avait préféré rester près du comptoir, et pour cause, il était en plein flirt avec une charmante blonde dont les jambes dorées attiraient le regard de tous les hommes de la boîte. Elle était bien sur bien plus alcoolisée qu’il ne l’était. A nombreuses reprises, elle avait perdu l’équilibre : pas très étonnant vu la hauteur de ses talons, un peu plus en sachant qu’elle était assise. A chaque plaisanterie d’Elias, sur lesquelles il ne lésinait pas, elle s’esclaffait, la tête en arrière, ce qui lui avait valu de glisser à plusieurs reprises de son tabouret. En bon gentleman, il l’aidait patiemment à se rasseoir. Il était irrésistiblement attiré par elle, pourtant, il n’avait aucunement l’intention de la ramener chez lui, dans son appart’ au cœur de San Francisco. Il allait se satisfaire d’un simple baiser, au mieux, mais en aucun cas il ne voulait profiter d’une femme dans un tel état. Elle était drôle et faisait passer un agréable moment à Elias, il n’en demandait pas plus.
- J’ai l’impression de t’accaparer, tu es venue avec qui ce soir ? Les lèvres d’Eli frôlaient l’oreille de la jeune femme tant il s’était approché pour se faire entendre par-dessus le volume tonitruant de la musique.
- Ne t’inquiète pas, mes copines ont l’air de bien s’amuser sans moi ! A ces paroles, elle ajouta un signe de la main en direction de ses amies, en plein milieu de la piste de danse. L’une d’entre elle lui rendit son signe. Mais c’est la personne à ses côtés qui capta immédiatement l’attention du jeune homme.
La longue chevelure rousse qui brillait malgré l’obscurité de la pièce volait dans tous les sens, et pour cause, sa propriétaire était en pleine danse frénétique. Il était d’ailleurs difficile de distinguer un visage derrière cette cascade de cheveux, mais Elias n’avait pas besoin de grand-chose : c’était sa sœur et il aurait pu la reconnaître parmi mille. Il n’avait pas non plus besoin de plus pour constater son stade d’ébriété assez avancé. Sinon, qu’est-ce qui pouvait bien justifier cette manière si provocante de bouger le corps ? Ce n’était pas le genre de comportement dont elle avait l’habitude. Du moins, c’est ce qu’Elias pensait et espérait. Ca faisait des années qu’il ne l’avait pas vu, et il ne s’attendait certainement pas la retrouver dans une telle posture. Il resta un moment perplexe, les yeux rivés sur cette créature au milieu de la piste. Puis il observa cet homme qui s’approchait bien trop dangereusement d’Alaina. Son cœur fit un bond lorsque le vicieux parvint à ses fins et se mit à danser langoureusement avec la jolie rousse. Elias s’excusa auprès de son interlocutrice, boudeuse, qui ne tarda pas à jeter son dévolu sur le barman.
Sans qu’elle ne s’en rende compte, Alaina fût soudainement extirpée des bras de son compagnon de danse. Elias la saisit doucement mais fermement et l’entraîna dans un coin un peu plus calme. De toute évidence, Alaina ne réalisa l’identité du jeune homme qu’à ce moment, vu la façon dont ses yeux bleus s’écarquillèrent lorsqu’il la scruta, sourcils froncés. Ne sachant pas trop quoi dire, il cria par-dessus le bruit ambiant, d’un ton néanmoins inquiet.
- Alaina… est-ce que tout va bien ?


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MessageSujet: Re: (Alaina) I'd take another chance, take a fall, take a shot for you (Alaina) I'd take another chance, take a fall, take a shot for you EmptyVen 22 Fév - 0:32


(Alaina) I'd take another chance, take a fall, take a shot for you Tumblr_m829znm2Xo1qmxcc6o3_r2_250
I'd take another chance,
take a fall, take a shot for you

ELIAINA ❦ Where are you? And I'm so sorry, I cannot sleep, I cannot dream tonight. I need somebody and always,(Alaina) I'd take another chance, take a fall, take a shot for you Tumblr_mh2zxjkfIm1rb854oo5_250this sick strange darkness comes creeping on, so haunting everytime. And as I stared I counted webs from all the spiders, catching things and eating their insides. Like indecision to call you and hear your voice of treason, will you come home and stop this pain tonight? Stop this pain tonight... • come home, come home, cause i've been waiting for you for so long, for so long...


« … et comme mon cours de philo était annulé, Lola et moi on s’est posées sur l’herbe et mon Dieu, t’aurais dû voir ce mec, Elias je crois – »
« Le nouveau basketteur ? Ouais, il est dans ma confrérie, tu parles d’un corps… »

Plongée dans ses pensées, Alaina surprit ces quelques bribes de conversation et sentit son estomac se serrer. L’évocation de ce surnom et du basketball ne put que lui rappeler son frère, son Eli, à qui elle avait autrefois tenu plus que tout au monde et qui était parti depuis bien longtemps maintenant. Sans doute s’agissait-il d’une simple coïncidence – elle ne pouvait imaginer qu’il pût être à Berkeley sans qu’elle fût au courant. La moindre des choses aurait été de la prévenir, même si leur relation n’était pas au beau fixe – et encore, il s’agissait là d’un très doux euphémisme. De toute façon, la simple idée qu’Elias pût être à Berkeley relevait de l’absurde. Elle ne comptait plus les années depuis son départ, et avait depuis longtemps abandonné l’idée de le revoir de sitôt. Pourtant, ce n’était pas faute d’avoir souhaité le contraire. À l’instant où il lui avait annoncé son départ pour des contrées plus ou moins lointaines, elle lui avait pratiquement sauté au cou en lui demandant de la prendre avec lui. Elle se fichait de ce que serait leur vie, si celle-ci se déroulerait dans le luxe ou dans la précarité, mais rien ne pouvait être pire que d’être seule avec ses grands-parents qui semblaient avoir confondu les notions d’éducation et de régime totalitaire. Mais il avait immédiatement refusé, probablement convaincu qu’il ne pouvait décemment pas s’occuper d’une adolescente alors que lui-même était tout jeune. Toutefois, il avait déclaré du ton le plus confiant et rassurant au monde qu’il reviendrait, rien que pour elle. C’était en se raccrochant à cette perspective qu’Alaina était parvenue à tenir le coup et n’était pas devenue complètement cinglée. Mais il était bien vite apparu qu’il ne reviendrait pas. Les seules (et rares) nouvelles qu’il donnait étaient toutes adressées à leurs grands-parents, et par conséquent empreintes d’une certaine froideur. Des années durant, aucun contact direct. Au bout d’un certain temps, lorsqu’il demandait à lui parler, elle refusait, peu désireuse d’avoir une conversation avec quelqu’un qui se sentait probablement coupable et redevable, et qui, en dehors de cela, ne désirait pas spécialement prendre de ses nouvelles. Car c’était ainsi qu’elle prit cet abandon – elle était persuadée qu’il était soulagé d’être débarrassé d’elle, et que s’il ne l’avait pas encore totalement rayée de sa vie, c’était uniquement pour se donner bonne conscience.

L’absence d’Elias et la disparition de l’espoir qu’il revienne un jour ne tardèrent pas à avoir définitivement raison du moral d’Alaina – du moins, c’était ce dont elle aimait se convaincre afin de donner une tournure particulièrement dramatique à son histoire personnelle, comme si celle-ci ne se suffisait pas à elle-même en matière de tragédie. Toujours est-il qu’elle se sentait malheureuse, seule et que tout son être ne semblait qu’exprimer un seul mot : détresse. Un profond mal-être qui finit par la pousser sur la pente dangereuse du suicide – heureusement, son unique tentative fut vaine, et elle fut sauvée de justesse. Elle-même ne savait pas pourquoi elle avait fini par vouloir se donner la mort, mais elle s’était inconsciemment persuadée que si son frère avait encore été à ses côtés, elle n’en serait jamais arrivée là.

Sa tentative de mettre fin à ses jours eut toutefois ceci de positif qu’elle agit comme une sonnette d’alarme – à la seconde où elle ouvrit les yeux dans les soins intensifs, elle prit la décision d’en arrêter là avec tout le drame et le malheur qui la poursuivaient depuis des années, et de prendre un nouveau départ. Ses grands-parents avaient à nouveau engagé leur psychiatre fétiche, le Dr. Salmon, qui, selon eux, avait déjà fait admirablement ses preuves lors de la thérapie qu’elle fit suivre aux trois enfants Selwyn après le décès de leur mère. Bien évidemment, il ne s’agissait là que d’une absurdité, car il était évident que le critère des grands-parents Selwyn qui leur permettait de juger les aptitudes de la psychiatre était davantage basé sur ses honoraires exorbitants que sur l’amélioration du moral d’Elias, Alaina et Cassandra. Toujours est-il que, sept ans après leur dernière rencontre, Alaina se trouva à nouveau confrontée à la dame à l’abominable tailleur rose, et qu’elle parvint à lui faire gober qu’elle se sentait mieux dès le premier jour. Elle entra à Berkeley, soupçonnant ses grands-parents d’avoir grassement payé le service des admissions pour rendre une telle chose possible, et connut enfin ce mot qui avait toujours été hors d’atteinte - la décadence. Si elle obtenait des notes admirables en cours, elle ne lésinait pas sur l’alcool et les stupéfiants la nuit tombée, et elle s’était fait une réputation de fêtarde en un rien de temps. Seuls les garçons manquaient dans l’équation, mais l’équilibre ne tarda pas à être rétabli – un an plus tard, la voilà au bras de Lenny Camden-Fitzgerald. Elle s’était follement éprise de lui et ses sentiments ne firent que grandir pendant les quatre mois que durait désormais leur relation. Oui, Alaina avait enfin trouvé la paix, même si ce n’était sans doute pas de la manière qu’aurait approuvée le Dr Salmon.

Quelques nuages orageux pointaient toutefois le bout de leur nez dans son ciel paradisiaque, car des rumeurs concernant Lenny faisaient le tour du campus depuis quelques temps déjà. Et ces rumeurs concernaient non seulement son petit ami, mais celui-ci était toujours accompagné d’une demoiselle, différente à chaque fois. Peu désireuse de mettre en doute la fidélité de son petit ami, Alaina avait décidé de fermer les yeux – mais c’était plus facile à dire qu’à faire. Et sans doute ce désir d’ignorer ses problèmes était la cause principale de son état ce soir.

Elle dansait, littéralement déchainée, sur la piste du Lexington Club, habillée d’une manière qui frôlait l’indécence, sa cascade de cheveux flamboyants ondulant jusque dans le creux de ses reins. Les lèvres rouge pompier, le regard enflammé, un sourire ravageur. À chaque fois qu’un homme l’approchait, elle se réjouissait intérieurement, mais jamais elle ne restait trop longtemps, peu désireuse de se rendre coupable d’un crime dont on accusait Lenny. Ce soir, l’alcool n’était pas le seul responsable de son état euphorique, et Dieu sait ce qu’elle avait ingurgité d’autre pour finir ainsi. Alors qu’un jeune homme du type surfeur californien l’entraina dans une danse langoureuse, elle se sentit brusquement arrachée à sa petite bulle de bonheur et d’ivresse, qui éclata avant de disparaître pour faire place à une silhouette familière, qu’elle peinait toutefois à distinguer. Surprise et déboussolée, elle se laissa emmener à l’écart, et lorsqu’elle s’arrêta en face de son ravisseur, elle réprima un cri de stupeur. Ses yeux s’écarquillèrent brusquement et elle eut l’impression de sentir une brique lui tomber dans le ventre. Alors comme ça, elle n’avait pas eu tort d’associer cet Elias dont elle avait entendu parler à son propre frère. Une partie d’elle eut envie de lui sauter dans les bras, tant il lui avait manqué. Mais elle ne put s’empêcher de se sentir humiliée à l’idée qu’il était bel et bien revenu sans lui en toucher un mot – tout comme il ne lui avait pas adressé la parole depuis beaucoup trop longtemps. Et lorsqu’il s’enquit, arborant cet air inquiet si familier, de son état, elle ne parvint même pas à ravaler la réponse acide qui lui brûlait la langue. « Pourquoi, ça t’intéresse ? » Son regard passa de la confusion extrême à un courroux non dissimulé et une froideur palpable. Elle se dégagea de son emprise lorsqu’elle constata qu’il avait oublié de lui relâcher le bras. « Lâche-moi. Ça devrait pas te poser trop de problèmes, non ? » Lâcheur. Elle avait envie de lui hurler ce mot à la figure. Mais elle n’en fit rien, et se contenta d’esquisser un pas dans la direction opposée, décidée à partir bien qu’elle n’en eût pas complètement envie. Après tout, c’était son Elias… mais sa fureur l’empêchait de voir les choses ainsi.

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MessageSujet: Re: (Alaina) I'd take another chance, take a fall, take a shot for you (Alaina) I'd take another chance, take a fall, take a shot for you EmptyLun 11 Mar - 22:37


"Tu ne m'oublieras pas, Eli ? Tu viendras me chercher ?
- Dès que je le pourrai. Je reviendrai pour toi.
- Promis ?
- Promis. "
L'adolescent tenait fermement entre ses bras le corps blanc et frêle de sa soeur en peine. Le temps était venu pour lui de s'en aller, quitter de domicile suffocant qu'il ne pouvait supporter, à supposer même qu'il y mette du sien. Car si il y avait bien une chose dont Elias était incapable, c'était de faire semblant. En ajoutant à cela la perte de sa mère et le besoin de liberté exacerbé par son entrée à l'âge adulte, il avait choisi la solution de facilité: fuir. Purement et simplement... ou presque. Tout aurait paru bien trop facile si il n'avait pas eu a laissé derrière lui deux êtres chers, Cassie et Lanie. Cette dernière ne lui avait effectivement pas facilité la tâche. Elle était paradoxalement bien plus fragile que la jeune cadette, et était résolue à ne pas laisser filer son Elias protecteur sans broncher.
Désarmé, il lui avait faiblement fait cette promesse. Et à l'instant où il avait prononcé ce mot chargé de sens, il avait réalisé l'ampleur de la responsabilité. Moralement enfermé dans un pacte, il s'était d'abord persuadé qu'il était apte à le respecter. Il n'avait pas fallu longtemps pour se rendre à l'évidence: il ne voyait aucune façon de gérer une adolescente alors qu'il devait lui même faire face aux difficultés de la vie d'indépendance.
L'amour qu'Elias portait pour sa soeur dépassait l'entendement, du moins c'est ainsi qu'il le percevait. Il pensait à elle régulièrement, l'imaginait idéalement briller dans ses études, entourée d'amis et bien trop occupée pour s'accorder ne serait-ce qu'une pensée pour "le lâcheur". Au téléphone, à partir du moment où clairement il ne comptait plus venir la chercher, les nouvelles avaient été bien vagues. Elias s'efforçait d'extraire meilleur d'un tel mutisme, persuadé qu'il serait tenu au courant du moindre problème. Puis l'inquiétude l'avait rongé jusqu'à le pousser à rentrer et constater de lui même l'état de sa soeur.
Alors qu'elle se tenait là, devant lui, bancale du haut de ses longues jambes ramollies par l'alcool. Planté comme un piquet, la raideur d'Elias contrastait avec l'agitation qui parcourait Alaina, témoignant de part égale de son taux d'ébriété comme de sa fureur à la vue de son frère. Pendant que la colère traversait le visage d'ange de la jeune femme, Elias fut soudain frappé par les effets du temps.
Certes, dans ses suppositions, il n'avait pas imaginé retrouver la jeune fille innocente et fragile qu'il avait laissé quelques années auparavant. Cependant, ces retrouvailles avaient de quoi le désarmer. Celle qui lui faisait face était aux antipodes de la Alaina mature, responsable et droite dans ses bottes qui resplendissait dans les fantasmes utopiques d'Elias. Il n'y avait rien d'essentiellement choquant dans le fait de surprendre une demoiselle de 20 ans ivre et débraillée au milieu d'un club, mais Eli avait la vision distordue par un le parallèle avec l'image de l'enfant tremblante à qui il avait adressé ce "Promis".
Et les répercussions de cette promesse avortée, comme c'était à prévoir, se firent sentir dès les premiers mots échangés. Elias manifesta une patience imperturbable face à l'accusation dont il était victime. Bien qu'il attribua une part de cette brusquerie à l'alcool, il n'était dupe quant à la sincérité de ces paroles. Vaguement pris au dépourvu, il attendait tout de même une réponse à ses inquiétudes avant toute attaque, il balbutia une pseudo excuse:
-Je suis vraiment..tellement désolé.
Avant que l'un ou l'autre ne puisse enchaîner, le type qui quelques minutes plus tôt, dansait avec Alaina, surgit à leur côté, un sourire niais collé aux lèvres. Alors qu'il s'apprêtait à prendre Lanie par la taille pour la mener on ne sait où, Elias se positionna brusquement entre les deux, sentant en lui la pression monter d'un cran. Le calme qui le caractérisait en présence seule d'Alaina laissa immédiatement place au surgissement de ses hormones masculines. Eli plaqua un bras crispé sur le torse de l'inconnu.
-Si tu touches à ma soeur, je te le ferai regretter. Les sourcils épais d'Elias se rapprochèrent. Le concerné leva les mains et montra ses paumes l'air de dire "relax man" avant de faire demi tour probablement pour retourner à la chasse d'une fille un peu éméchée. Elias se retourna vers Alaina, manifestement sur le point d'engendrer une nouvelle série de reproches. Il l'interrompit.
- Ecoute Alaina, je m'en veux terriblement. Il nota la lâche banalité de ses propres mots et serra les dents d'embarras. - Je te ramène chez moi, hors de question de te laisser ici pour que tu finisses la nuit n'importe comment. C'est pas discutable. Il frémit à l'idée de sa soeur lâchée dans la nature maintenant qu'il voyait la nature de ses occupations. Il anticipa ensuite les protestations de la jolie rousse. - Suis moi sans broncher, je ne lâcherai pas l'affaire Lanie. 'Pour une fois...'ajouta t-il en pensée, honteusement, sachant parfaitement qu'Alaina partageait cet avis. Il la saisit de nouveau fermement au niveau du poignée. Cette fermeté à l'égard de sa propre soeur était pour lui très frustrant voire surprenant car il avait été loin d'un jour imaginer devoir utiliser sa supériorité physique sur elle, même à petite dose. Tout de même rongé par la culpabilité et la crainte de la blesser, Elias relâcha la prise et se plaça derrière elle afin de la guider vers la sortie. Mais Alaina en profita aussitôt pour faire de la résistance. De cette manière, elle montrait leur incontestable lien de sang : son entêtement et son refus de suivre une autorité quelconque. Eias ne s'attendrit pas de cette ressemblance, au contraire, il en fut irrité. Il haussa la voix pour couvrir la musique tout comme pour montrer sa détermination.
- Je t'ai enfin trouvé, il est temps queje prenne soin de toi. Je t'en prie laisse toi faire, on pourra parler demain lorsque tu seras dans un état plus approprié... Que de vaines paroles face à une Alaina saoule, et révoltée. Il jeta un regard autour de lui, souhaitant ne pas à avoir justifier son attitude insistante et passer pour un pervers. La situation était assez délicate et heureusement, emportés par l'ambiance, personne ne semblait faire attention à eux.
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MessageSujet: Re: (Alaina) I'd take another chance, take a fall, take a shot for you (Alaina) I'd take another chance, take a fall, take a shot for you EmptySam 30 Mar - 20:26


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ELIAINA ❦ Where are you? And I'm so sorry, I cannot sleep, I cannot dream tonight. I need somebody and always,(Alaina) I'd take another chance, take a fall, take a shot for you Tumblr_mh2zxjkfIm1rb854oo5_250this sick strange darkness comes creeping on, so haunting everytime. And as I stared I counted webs from all the spiders, catching things and eating their insides. Like indecision to call you and hear your voice of treason, will you come home and stop this pain tonight? Stop this pain tonight... • come home, come home, cause i've been waiting for you for so long, for so long...


La situation avait quelque chose de surréaliste, et Alaina avait du mal à réaliser que tout cela était réellement en train d’avoir lieu. Depuis longtemps, elle avait renoncé à l’idée de revoir Elias, même s’il était évident que leurs chemins se recroiseraient un jour. Mais si, quelques années plus tôt, elle avait espéré que leurs retrouvailles aient lieu le plus vite possible, elle avait fini par renoncer à cette idée, et son impatience avait peu à peu laissé place à une amertume et une déceptions infinies. Finalement, elle s’était convaincue qu’elle ne voulait plus jamais voir son frère, même si au fond d’elle, elle n’en pensait pas un seul mot. En réalité, chaque pensée qu’elle avait pour son frère lui serrait le cœur et la plongeait dans une nostalgie brève mais intense. Mais toutes ces pensées concernaient leur passé commun et non pas le futur qui les attendait, et les retrouvailles entre les deux Selwyn avaient revêtu des allures lointaines et presque irréelles. Le choc de le voir ici, en plein San Francisco, alors qu’elle ne s’y attendait absolument pas, était donc considérable et déroutant. Si Alaina avait écouté son cœur au-delà de toute l’amertume et de tous les reproches qui l’assombrissaient, elle se serait déjà jetée dans ses bras avec l’espoir que leur séparation serait désormais définitivement révolue. Mais son orgueil et sa rancune n’étaient pas de cet avis, et pour le moment, tout ce qu’elle voulait, c’était placer une distance aussi grande que possible entre elle-même et Elias. Les rôles semblaient s’inverser, et maintenant, c’était à son tour à lui de tenter de l’empêcher de le planter là, et ce serait à lui de savourer le goût amer de l’abandon. Il suffisait à Alaina de tourner les talons, et de lui tourner le dos à tout jamais. L’idée était tentante, et elle traversa plusieurs fois l’esprit embrumé mais furieux de la jeune femme. Mais jamais elle n’aurait pu se résoudre à le faire. Elle avait beau prétendre être passée à autre chose, et avoir laissé Elias et tous les souvenirs qu’il lui inspirait derrière elle, elle ne pourrait jamais volontairement le perdre une deuxième fois. Leur première séparation avait littéralement anéanti la rouquine, qui s’était sentie plus déboussolée que jamais sans la présence de son grand frère qui avait été son seul point de repère depuis la mort de sa mère. Et malgré toute la colère qu’elle ressentait à son égard, une partie d’elle avait envie que tout redevienne comme avant. Un souhait qui relevait davantage de l’utopie que de la réalité compte tenu du temps qu’ils avaient passé loin l’un de l’autre, évoluant dans des directions radicalement différentes, et de la fierté d’Alaina qui l’empêcherait de faire le moindre pas en la direction d’Elias en vue d’une réconciliation à laquelle tous deux aspiraient.

Alaina laissa échapper un rire sarcastique, davantage un gloussement incrédule, en entendant ses lamentables excuses. Elias croyait-il réellement qu’il parviendrait à s’attirer les bonnes grâces de sa sœur avec de simples excuses ? Le pire dans tout cela, c’est qu’en ce moment, il aurait pu dire n’importe quoi qu’Alaina aurait eu la même réaction. Ces excuses-là, elle les trouvait trop pitoyables, mais la moindre explication aurait été jugée trop longue et n’aurait pas plus réussi à attirer son attention. Elle haussa les sourcils, attendant une éventuelle suite, et, comprenant que celle-ci ne viendrait pas, s’apprêta à répondre avant d’être interrompue par le jeune homme qui la collait quelques minutes plus tôt. Devant le regard stupéfait de la rouquine, Elias le remballa avec une agressivité dont elle ignorait l’intérêt. Après tout, l’autre n’avait rien fait de mal. Mais apparemment, Elias semblait persuadé qu’arborer des airs de grand frère, rôle qu’il avait abandonné à un moment crucial, parviendrait à faire oublier son absence douloureuse à Lanie. Une fois la « menace » écartée, Alaina ouvrit la bouche pour lancer une nouvelle réplique cinglante, ou plutôt une trentaine de remarques acerbes qui lui brûlaient la langue, mais une nouvelle fois, elle n’eut pas le temps de commencer sa phrase qu’elle fut à nouveau interrompue. Elle esquissa un geste d’impatience et d’exaspération lorsqu’Elias recommença à parler, profondément frustrée de ne pas pouvoir lui dire ce qu’elle avait sur le cœur alors qu’elle estimait que la moindre des choses aurait été qu’il se taise pour la laisser parler et exprimer toute la colère, la frustration et la peine qu’il avait provoquées en l’abandonnant. Mais visiblement, Eli n’était pas de cet avis et elle devrait encore prendre son mal en patience le temps qu’il plaide sa cause, qu’elle estimait déjà perdue pour un bon bout de temps. En l’entendant parler, elle écarquilla les yeux et ouvrit la bouche de stupeur, proprement scandalisée. Comme c’était à prévoir, Elias aurait pu dire n’importe quoi qu’elle se serait offusquée de la sorte. Mais quand il décida de l’emmener loin d’ici pour la ramener chez lui, ce fut décidément le pompon. Elle n’avait qu’une seule envie, oublier cette désagréable entrevue le temps de cette soirée, avant de revenir à la douloureuse réalité lorsque le matin suivant aurait fait son apparition. Mais elle ne voulait certainement pas se retrouver seule à seul avec lui, fût-ce parce que cela pourrait se solder par un meurtre tout comme par une étreinte désespérée qui témoignerait d’une faiblesse dont Alaina ne voulait absolument pas faire preuve. Elle voulait lui montrer qu’elle était forte, désormais, et qu’elle n’avait plus besoin de lui. Il avait peut-être laissé derrière lui une fillette effrayée, mais elle avait bien évolué depuis et avait appris à se débrouiller seule, sans son aide. « Je rêve ? T’es qui, au juste, pour me dire ce que je dois faire ? Pour qui tu te prends, franchement ? De quel droit tu me donnes des ordres ? J’ai pas envie de rentrer, et sûrement pas avec toi. » Mais la stupeur de la rouquine atteignit son paroxysme lorsqu’il l’empoigna, ne lui laissant pas d’autre choix que de le suivre. Elle commença à se débattre et lui hurla presque : « Lâche-moi, tu m’entends ? Lâche-moi ! » La réponse de son frère l’estomaqua et elle eut le souffle coupé de tant de toupet. « T’es bien mal placé pour dire ça, Elias. T’as eu aucun mal à me lâcher quand j’avais besoin de toi, alors pourquoi tu t’obstines maintenant ? Je veux pas te parler, je veux pas te voir. J’ai réussi à reconstruire une vie loin de toi alors t’as pas intérêt à l’anéantir une deuxième fois. J’ai plus besoin de toi, tu m’entends ? Alors lâche-moi ! » Tout le long de son monologue, Elias l’avait entrainée en direction de la sortie et elle n’avait eu d’autre choix que de le suivre, toujours aussi scandalisée qu’il ait eu le culot de l’empoigner pour la forcer à faire ce qu’il disait. Jamais il n’avait profité de sa supériorité physique pour lui faire faire quoi que ce soit. Mais clairement, beaucoup de chances avaient changé au cours des dernières années. Elle leva les yeux au ciel lorsqu’il reprit la parole, notant toutefois la légère amélioration lorsqu’il décida de la lâcher pour passer derrière elle – mais évidemment, elle n’avait toujours pas le choix et était contrainte d’avancer en direction de la sortie. L’envie de causer une scène la traversa, mais elle comprit qu’en effet, ce soir, il ne lâcherait pas l’affaire. Estimant qu’il valait mieux en finir au plus vite, elle se dirigea vers la sortie et s’adossa contre le mur de la boîte. La rue était pratiquement déserte, et c’est tant mieux pour Elias, car il était évident que des éclats de voix, il y allait en avoir. « Voilà, ça y est, t’es content ? Tu m’aurais traînée par les cheveux pour avoir ce que tu voulais, pas vrai ? » La rage se lisait sur le visage de la rouquine, qui profita de ce qu’elle avait momentanément le dessus pour poursuivre sans laisser le temps à Elias de répliquer. « T’espères quoi, au juste, si on remet cette discussion à demain ? J’ai rien à te dire, tu comprends pas ça ? J’ai plus rien à te dire. Tu m’as abandonnée, et je veux plus te voir. Je suis très bien sans toi, maintenant, et t’as pas le droit de débarquer comme ça, sans même me prévenir. T’as pas le droit, tu m’entends ? Pas le droit… » Ses yeux s’emplirent de larmes qu’elle essuya d’un geste rageur. « Et t’avais pas le droit de m’abandonner comme ça ! Pas le droit de me mentir, pas le droit de me laisser avec mes faux espoirs, sans jamais prendre la peine de les démentir. Pas le droit de me laisser croupir toute seule. Je te déteste, Elias ! » Elle fondit en larmes, incapable de retenir toute la tristesse que causaient ces retrouvailles. « Je te déteste, je te déteste, je te déteste… », sanglota-t-elle, assénant des coups de poing furieux mais dénués de la moindre force au torse de son frère, qui était dressé devant elle. Elle sanglotait sans plus chercher à arrêter les larmes qui dévalaient le long de ses joues. Neuf ans étaient passés, mais une fois de plus, il provoquait le même désespoir et la même détresse chez sa petite sœur. À la différence près que cette fois-ci, c’était à cause de sa présence et non plus de son absence.

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MessageSujet: Re: (Alaina) I'd take another chance, take a fall, take a shot for you (Alaina) I'd take another chance, take a fall, take a shot for you EmptyJeu 25 Avr - 21:25

Le moment tant redouté était arrivé. L'avalanche de reproches, qu'il attendait certes, le prit de plein fouet et rarement Eli s'était-il senti aussi désarmé. Il y avait une série de choses auxquelles un homme était constamment préparé. Par exemple, devant un match sportif, être muni d’une paire de biceps suffisait à se préparer contre des esprits qui s’échauffent. Face à une demoiselle en peine, il suffit juste d'une flatterie bien placée ou d’une boite de chocolat dans les cas extrêmes pour réconforter l’âme en peine. De même, une paire de claques de la part d'une femme trompée n'avait jamais tué personne. Mais comment affronter les remarques haineuses de sa propre soeur ? Eli aurait volontiers échangé n'importe laquelle des situations antérieures contre celle-ci. Débrouillard et même malin, il y avait peu de cas délicats dont il ne savait se défaire. Plus loin encore, personne ne pouvait prétendre avoir jamais atteint Elias par quelconque remarque supposée blessante. Il s'en débarrassait d'un revers de main, avec une nonchalance non feinte ayant un certain pouvoir d’effet boomerang, puisqu'elle agaçait particulièrement l'accusateur. Cependant, les mots d'Alaina étaient des lames de rasoir et Eli ne savait pas vraiment ce qui était le plus supposé l’effrayer : la teneur des propos ou la férocité qui s'en dégageait. Sans aucun doute la personnalité de Lanie avait évolué vers, ce qu'il nommerait en bon fan de Star Wars, le côté obscur de la force. Il avait l'impression d'être un homme accroché sur une planche tournante pendant qu'Alaina lui jetait des couteaux : chaque lancé frôlait la catastrophe, le coup pouvait à tout moment être fatal. Et à fur et à mesure qu’Alaina enchaînait les mots assassins (comme son père), Elias craignait de finir par perdre son sang froid. Pourtant, il sût ravaler sa salive et resta plutôt bouche bée.
D'un regard en biais, le jeune homme remarqua la présence de plusieurs spectateurs. Les silhouettes déambulaient sur le trottoir en attendant leur taxi et en profitaient pour observer la scène qui s'offrait à eux, soit une Alaina au bord de l'hystérie. Elias ne se sentit pas particulièrement mal à l'aise vis-à-vis des témoins. A vrai dire, il ne se souvenait pas de l'avoir été une fois dans sa vie, pas même lorsqu'un camarade avait ôté le pantalon au milieu de la cour de récréation une dizaine d'années auparavant. Il s'était rhabillé calmement puis s'était contenté de lancer de la purée dans la figure de son adversaire quelques heures plus tard, en guise de vengeance. Bref, les yeux perçants et inquisiteurs autour de lui ne le dérangeaient pas outre mesure. Ce qui l'inquiétait davantage, c'était la colère de sa chère soeur, qui prit un nouveau tournant lorsqu'elle se mit à l'asséner de coup de poings au niveau du torse. Vaguement surpris, il n'interrompit pas son geste, craignant de la toucher brutalement de nouveau. Elle le détestait de toutes ses forces, c’était clair avant même que les paroles se joignent à ses gestes pleins de haine. A présent, Eli se répugnait lui-même. Il avait réussi à se faire haïr de sa propre soeur, et avec ce sinistre exploit, se trouvait assez minable. Remettre en question son départ, ses expériences, ses déplacements, cela lui avait toujours semblé inenvisageable tant il se sentait fait pour ça. Pourtant, là, Alaina avait ébranlé toutes ses certitudes. Démuni, Eli se trouvait stupide et en vint à penser que son départ avait été la plus grosse erreur de sa vie. Il baissa les yeux, l'air honteux, se demandant s'il valait mieux qu'il lui réponde ou non. La question était surtout de savoir laquelle des deux possibilités était la moins risquée, car Eli ne tenait pas à relancer Alaina dans ses attaques. Il sentait qu'il valait mieux manipuler cette poupée rousse avec précaution. Cela témoignait des parcelles de fragilité qu'il avait toujours connu chez elle. Mais avant de pouvoir prendre une décision, muré dans un silence désolé, Eli assista au torrent de larmes de sa soeur.
Qu'il avait l'air pathétique, planté là, raide comme un piquet, pendant que celle qui partageait son sang était devant lui, secouée par les sanglots. Les secondes s'écoulaient alors qu'il restait paralysé, ne lui venant même pas à l'esprit de la prendre dans ses bras. De toute manière, le refus de cette étreinte aurait été radical. Enfin, Alaina sembla se calmer, l'intervalle entre les hoquets s'élargissait. Elle releva le visage, maintenant rougi par les larmes et noirci par des traces de maquillage. Son regard était quelque peu hagard et ses gestes plus lents, plus faibles. Elias fronça les sourcils quand soudain Lanie divagua et se dirigea dangereusement vers le bord de la route. Bien qu’il ne réagit pas tout de suite, Eli s’affola au moment où la proximité entre sa sœur et les voitures fût extrême. Il s’élança pour la prendre fermement entre ses bras et la ramener vers elle. Là, il ne relâcha pas sa prise et en profita pour la supplier dans un murmure : Je t’en prie, Lanie, laisse moi t’emmener en sécurité pour ce soir. Laisse moi cette moindre chance et tu seras libre de partir demain, une fois reposée. Je t’en supplie. Tout en gardant un bras dans le dos d’Alaina, il libéra un bras pour faire un signe vers la circulation. Finalement, je ne te laisse pas le choix. Pour la première fois depuis un bon nombre de minutes, il était déterminé, sûr de lui. Un nouveau coup d’œil autour de lui, durant lequel il constata la présence d’individus pas très nets. J’ai beaucoup trop peur pour toi, acheva t-il. Un taxi répondit à son appel en s’arrêtant à leur niveau. Elias fit signe d’attendre au véhicule. Il voulait profiter de cet instant rare et pour le coup improbable : la joue de Lanie était posé sur le haut de son torse pendant qu’il touchait timidement son épaule d’un geste qui se voulait rassurant et protecteur, celui d’un frère. Nul doute qu’Alaina n’avait pas soudainement changé d’avis, il supposait qu’elle avait simplement décidé de se laisser aller une seconde, mais peu importait, tant ça réchauffait le cœur d’Eli. Elle ne pouvait plus lui échapper, qu’elle essaye ou non, il ne la laisserait pas partir. C’était ce dont il était le plus sûr au monde : il n’abandonnerait pas une seconde fois.
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MessageSujet: Re: (Alaina) I'd take another chance, take a fall, take a shot for you (Alaina) I'd take another chance, take a fall, take a shot for you EmptyDim 2 Juin - 1:40


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ELIAINA ❦ Where are you? And I'm so sorry, I cannot sleep, I cannot dream tonight. I need somebody and always,(Alaina) I'd take another chance, take a fall, take a shot for you Tumblr_mh2zxjkfIm1rb854oo5_250this sick strange darkness comes creeping on, so haunting everytime. And as I stared I counted webs from all the spiders, catching things and eating their insides. Like indecision to call you and hear your voice of treason, will you come home and stop this pain tonight? Stop this pain tonight... • come home, come home, cause i've been waiting for you for so long, for so long...


Totalement dépassée par une situation qui paraissait encore irréelle, et encore plus désarçonnée à cause des quantités phénoménales d’alcool qui entravaient sa réflexion, Alaina ne savait absolument pas quoi penser. Depuis l’instant où elle s’était retrouvée nez à nez avec Elias, elle été tiraillée en permanence entre les sentiments les plus contradictoires imaginables à son sujet. Difficile de savoir où donner de la tête alors qu’elle ressentait autant de haine que d’amour, et autant de rancœur que de mélancolie. Car Elias avait beau s’être comporté de la manière la plus incorrecte qui fût, en abandonnant sa sœur à un train de vie qui l’avait tout simplement traumatisée, il n’en restait pas moins son frère. Et si elle avait fini par se convaincre qu’il se contrefichait d’elle, et qu’il ne voulait plus rien savoir à son sujet, car c’était clairement ce que laissait comprendre son comportement, elle n’en était plus si sûre maintenant qu’il la regardait et qu’il lui parlait avec cet air sincèrement inquiet. Bien sûr, c’était un peu facile d’oublier toutes les raisons pour lesquelles elle lui en avait voulu simplement parce qu’il exprimait quelques remords. Mais ce n’est pas parce qu’elle n’était pas encore prête à lui pardonner son comportement qu’elle ne croyait pas en la sincérité de chacune des paroles qu’il avait proférées depuis leurs retrouvailles. Elias lui avait déjà menti, et précisément dans le cadre de ce départ qu’Alaina avait vécu comme un abandon, et qui était la cause de tous leurs problèmes. Mais là, c’était différent, et elle ne pouvait concevoir qu’Elias puisse mentir par rapport à ses sentiments à l’égard de sa propre sœur. Même si elle avait l’impression qu’elle ferait mieux de ne plus accorder sa confiance à son frère, instinctivement, elle savait que ce type de précautions n’était peut-être pas du tout utile ou nécessaire. Toutefois, la méfiance avait toujours fait partie intégrante de son caractère, motivée par la peur maladive qu’elle éprouvait pour la solitude. C’est pour ça qu’elle avait aussi mal vécu le départ de son frère, qu’elle avait vécu comme un abandon – non, pire, comme une forme de rejet. Il s’agissait là d’une interprétation certes concevable mais totalement démesurée, car après tout, Alaina n’avait jamais été réputée pour ses jugements rationnels. Toujours est-il que sa paranoïa habituelle reprit du poil de la bête alors qu’elle sentait grandir en elle un sentiment de rejet extrêmement fort. La raison en était qu’après les aveux pénibles qu’elle lui avait faits, il se tenait toujours droit comme un I, sans avoir trahi le moindre signe affectueux ou doux à son égard. Comme si tout cela ne demandait aucune réponse, aucune réaction. Certes, il était sans doute évident que si Elias avait, au contraire, pris l’initiative d’amorcer un geste d’affection, Alaina l’aurait très probablement envoyé bouler. Mais en attendant, l’estime qu’elle avait d’elle-même, et surtout par rapport à sa relation avec Elias, aurait pu remonter quelque peu grâce à la moindre manifestation d’amour de la part de celui-ci. Mais cela ne semblait pas au goût du jour, car Elias n’avait pas bougé. Elle ne fit aucune remarque, mais se sentit véritablement blessée. Alaina n’était pourtant absolument pas tactile, et elle ne l’avait jamais été, tenant en horreur tous les contacts physiques superflus. Mais là, il ne s’agissait de rien de superflu – pouvait-on vivre d’autres moments aussi importants tous les jours ? Absolument pas. Elle était en train d’assister au potentiel retournement de situation qu’elle avait attendu depuis des années et qu’elle avait fini par ne plus oser espérer. Alors, un simple geste d’affection ou de tendresse aurait été le bienvenu. Mais apparemment, elle ferait mieux de prendre son mal en patience… La patience n’avait toutefois jamais figuré parmi les qualités de la rouquine, au contraire de l’impulsivité, qui avait tendance à l’emporter sur toutes les autres émotions de Lanie dans des situations sensibles. Sans doute était-ce la raison pour laquelle elle finit par s’éloigner de son frère, sans réellement trop savoir où aller, comme anesthésiée par l’improbabilité de la situation. Elle ne fit même pas attention à la direction que prirent ses pieds, désireuse uniquement de s’éloigner d’Elias et l’humiliation qu’elle avait ressentie lorsqu’il n’avait, une fois de plus, rien fait pour combler la distance qui les séparait. Hagarde, elle avança, et manqua de s’écraser comme une masse sur la route qui se dessinait à quelques pas de l’endroit où elle fut brusquement rattrapée par son frère.

Vint enfin l’étreinte qu’elle avait secrètement espéré recevoir. Ce ne fut que lorsque les bras musclés du jeune homme se refermèrent autour du corps frêle de la Gamma qu’elle réalisa combien elle avait attendu ce moment. Elle ne se débattit pas comme elle l’avait fait quelques minutes plus tôt, et se laissa aller à ce moment de tendresse, réalisant combien elle en avait eu besoin. Elle renonça même à répliquer à la supplique qu’il lui adressa dans un murmure, et se contenta de pousser un soupir rendu théâtral par la quantité d’alcool qui circulait encore dans son organisme. Elle quitta son silence pour murmurer un « Ben voyons » lorsqu’il affirma ne pas lui laisser le choix, mais s’arrêta là, consciente qu’elle n’avait pas envie de gâcher ce fragile moment. Elle se laissa aller, se détendant pour la première fois depuis le début de ces chaotiques retrouvailles, et en silence, cala sa joue contre le torse d’Elip. Sans doute n’aurait-elle jamais fait preuve d’autant de douceur si elle avait été dans son état normal, dotée de toutes ses facultés intellectuelles – elle n’aurait pas cédé devant ses suppliques, serait restée de marbre du début à la fin et l’aurait violemment envoyé bouler. Et il ne faisait aucun doute que dès qu’elle aurait décuvé, elle prendrait ses clics et ses clacs et se murerait à nouveau dans sa colère, effaçant le rapprochement miraculeux qui s’était effectué alors qu’elle n’était pas dans son état normal. Mais pour le moment, l’heure n’était pas encore aux conséquences, et sans un mot, elle finit par se détacher de son frère et entra elle-même dans le taxi, vérifiant même qu’il la suivait et qu’il n’allait pas partir une nouvelle fois. Lorsque leurs regards se croisèrent, celui d’Alaina exprimait tout le besoin qu’elle éprouvait à l’égard d’Eli, et qu’elle avait masqué sous une couche de fureur et de rancune. Lorsqu’il fut installé à ses côtés et que le taxi démarra, elle n’osa pas se rapprocher de lui, encore moins s’appuyer à nouveau contre son épaule ou toute autre partie de son corps. Elle éprouvait toujours cette cuisante peur d’être rejetée, et cette désagréable impression qu’il n’était plus qu’un inconnu. De toute évidence plus perdue que jamais, elle décida finalement de reporter son regard sur la ville qui défilait à travers la fenêtre. Elle sentait le regard d’Elias rivé sur elle, et finit par ouvrir la bouche sans pour autant oser le regarder. « Pourquoi ? » Sous-entendu, pourquoi m’as-tu abandonné, pourquoi n’es-tu pas revenu, pourquoi m’as-tu menti, pourquoi es-tu de retour, pourquoi est-ce que tu attaches encore de l’importance à notre relation alors que je n’ai eu aucune nouvelle de toi pendant tout ce temps ? Il y avait un bon paquet de questions qui demeuraient sans réponse.
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MessageSujet: Re: (Alaina) I'd take another chance, take a fall, take a shot for you (Alaina) I'd take another chance, take a fall, take a shot for you EmptyLun 10 Juin - 23:08

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