the great escape
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.



 
AccueilAccueil  Dernières imagesDernières images  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
-45%
Le deal à ne pas rater :
WHIRLPOOL OWFC3C26X – Lave-vaisselle pose libre 14 couverts – ...
339 € 622 €
Voir le deal

Partagez

Let the sky fall [Taj]

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas
AuteurMessage
Invité
Invité
avatar

Let the sky fall [Taj] Empty
MessageSujet: Let the sky fall [Taj] Let the sky fall [Taj] EmptyVen 9 Nov - 20:55


Let the sky fall [Taj] Copiede251902_367564649972180_167633226631991_1006256_846650005_n



- C’est toi la larve bretonne, Kilian.

Je fronçais les sourcils en observant mon fils, étudiant en art à l’université de Berkeley. D’ailleurs, nous nous dirigions tous les deux vers l’entrée de l’établissement. Heureusement, les locaux étaient adaptés aux personnes en fauteuil roulant, ce qui donnait l’impression à Kilian de savoir mieux gérer son handicap partiel. Mes yeux se posèrent sur Cheyenne que je voyais un peu plus loin. Son ventre s’arrondissait doucement, bien qu’il ne fût pas encore flagrant qu’elle portait mon enfant. Mon fils leva les yeux au ciel en découvrant que nous nous observions, elle et moi, comme des amoureux transis de quatorze ans. Je me dirigeais vers la belle anglaise et une fois posté juste en face, je lui adressais un sourire remarquablement charmeur.

- Salut Hutchinson, murmurais-je sur un ton faussement professionnel pour déposer un baiser sur ses lèvres.

Je pus entendre à côté de moi un bruit d’écœurement de la part de mon fils, ce qui attira notre attention. Et une fois qu’il capta le regard de Cheyenne, il leva la main en guise de salutations. Un bonjour poli, mais tout de même distant.

- Bon, à tout à l’heure à la cafét’, ’Pa.

Sur ses dernières paroles, Kilian roula pour avancer et entrer dans le hall de l’université afin de rejoindre ses amis. Je reposais mon regard sur Cheyenne et lui adressais un petit clin d’œil.

- Tu vois ça va de mieux en mieux entre vous.

Cheyenne restait apparemment sceptique puisque ses yeux se levèrent au ciel, totalement exaspérée. Cependant elle se saisit de ma main afin de m’entraîner jusqu’à l’intérieur de l’établissement. La fraîcheur matinale devenait irritante pour pas mal de monde. Et alors que j’avançais d’un pas assuré, je ressentis comme une sensation étrange. Comme si l’on m’observait. Un instinct qui s’était développé durant ma carrière militaire. Machinalement je tournais la tête afin de regarder en arrière, mais je ne vis rien d’autres qu’une tonne d’étudiants qui discutaient entre eux.

- Tu vas bien ?

Je tournais la tête vers Cheyenne qui m’observait fixement. Finalement je lui adressais un signe affirmatif.

- Oui bien sûr, pourquoi ça n’irait pas ?


¤¤¤

Cette sensation ne me quitta pas durant de longues minutes. Je n’arrivais pourtant pas à mettre des mots dessus. C’était aussi troublant que déstabilisant. Et ce n’est qu’une fois arrivé dans un des couloirs bondés que j’eus ma réponse. Un peu plus loin, je pouvais voir Kilian discuter avec son ami Benedikt, alors que tous deux nous jetaient quelques regards à Cheyenne et moi. Je fusillais mon fils de mes yeux noirs afin de lui faire comprendre d’arrêter les messes basses tout de suite, sinon je lui ferais avaler une des roues de son fauteuil. Puis mon regard se perdit droit devant moi. Et là, ce fut comme si je fus changé en statut de marbre…

Flashback

- On est arrivé trop tard...

Je tournais la tête vers mon frère d’armes alors que ce dernier venait de prononcé ces quelques mots. Et déjà je grognais.

- Sans blague Sherlock. T’as fait un Bac 5 pour le comprendre tout seul ?

L’homme à mes côtés fronça les sourcils avant de me donner une tape dans l’épaule de façon à me faire reculer d’un pas.

- T’es vraiment trop con Salaun !
- Vas te faire foutre putain !
- Calmez-vous tout les deux ! Un peu de respect, c’est trop demander ?!


Notre supérieur avait eut raison de ce silence. Mes yeux se portèrent sur les cadavres d’une mère et de ses quatre enfants. Une mare de sang les reliait. Nul doute que la femme s’était fait abattre en première alors qu’elle tentait de faire sortir les enfants par la porte arrière. Mais on les avait pris par surprise pour finalement leur retirer la vie comme s’ils n’étaient que des fourmis un peu trop envahissante. Cette vision me fit mal au cœur, dans tous les sens du terme. Car si je venais à haïr la nature humaine, j’en eus également la nausée. Le teint livide nous confirma qu’ils étaient étalés là depuis douze bonnes heures au moins.

- Mais où est-ce qu’on a pu merder putain ?! On était censé avoir une longueur d’avance sur eux ! Et vous nous dites que ça fait douze heures qu’ils se sont fait tué ?!

Notre supérieur fit un pas vers moi sans me quitter des yeux, le visage sévère.

- Ils connaissaient la cible et le terrain bien mieux que nous. C’est votre première mission, et je peux comprendre que l’échec soit cuisant. Mais c’est comme ça, on ne peut pas gagner à chaque fois Salaun.

En l’entendant, j’en eus un léger rire nerveux, avant de monter le ton.

- C’est trop facile de dire. Des gamins sont morts ! Et je suppose qu’on peut s’estimer heureux que la mère se soit fait sauter la cervelle avant pour ne pas voir ses gosses crever ?!


Il me somma de me calmer alors que je baissais les yeux, la haine dans le regard.

- De nombreuses familles périssent toutes entières. Vous en verrez d’autres malheureusement. Notre boulot, c’est d’éviter que ça arrive aussi fréquemment.

Je reposais mon regard sur les cadavres, avant de faire un pas en avant. Un garçon. Trois fillettes. Ce couple devait avoir cinq enfants, pas seulement quatre.

- Où est le cinquième ?
- Pardon ?
- Le cinquième gosse. Il en manque un.
- Il a dû prendre la fuite. Heureux soit-il. Aller, on se tire d’ici.


Les hommes commençaient déjà à quitter la maison. Je passais ma main dans les cheveux en fermant les yeux. C’était donc ça leur solution ?

- Salaun ?

Mais j’étais déjà hors de leur champ de vision. Le supérieur soupira d’agacement.

- Tant pis on part. Il reviendra à la base à pieds, ça lui apprendra à se volatiliser.

Je me trouvais dans le couloir. Mes rangers faisaient craquer le bois du plancher sous mes pieds. Chacune des pièces de la maison furent inscrites à tout jamais dans mon esprit. De nombreux signes qui prouvaient qu’il y avait eu de la vie ici, une demi-journée plus tôt. Comment était-ce possible ? Comment pouvait-on abattre quatre enfants de sang froid ? Puis je fis mes premiers pas dans ce qui semblait être la chambre des enfants. Je les imaginais tous serrés comme des sardines ici le soir. Ma main s’empara d’une peluche en forme de lapin blanc. Je n’aurais su dire à lequel elle appartenait. Et soudain, je ne bougeais plus d’un millimètre. A l’affût, j’entendais une respiration courte et saccadée, un souffle traduisant de la peur. Mes sourcils se froncèrent tandis que j’approchais vers le bruit à peine audible.

C’est là qu’un enfant d’une dizaine d’années se présenta à moi, en position fœtale, dans sa bulle, comme s’il espérait que tout ceci n’était qu’un mauvais cauchemar. Je retrouverais ces salauds…

- Chut… c’est fini. Personne ne te fera du mal…, tentais-je de le rassurer dans une langue arabe accentuée. Je n’étais pas bien sûr d’assez bien parler pour me faire comprendre, mais je passais mes bras puissants autour de lui tout en me redressant. On va sortir d’ici petit…

Fin du Flashback

Et c’était lui qui se trouvait à présent face à moi. Cet enfant de dix ans que j’avais découvert. A présent il était devenu un homme et pourtant, je retrouvais ce même regard clair qui m’avait hanté durant toutes ses années. Le jeune Taj. Je ressentis un frisson le long de ma colonne vertébrale accompagné de sueurs froides. Il fallait que je sorte prendre l’air.

Et c’est sous le regard surpris de Kilian, de Cheyenne et de quelques étudiants que je me dirigeais vers l’extérieur de l’établissement afin de prendre une bouffée d’air frais. Oui, je venais de voir un fantôme. Je marchais dans le jardin de l’université, où de grandes étendues de pelouses désertes se présentaient à moi. Pris d’un haut de cœur, je rejetais mon petit déjeuner afin de soupirer. Adossé contre un mur, le visage en arrière et les yeux clos, j’espérais rêver. Il fallait que je me réveille.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
avatar

Let the sky fall [Taj] Empty
MessageSujet: Re: Let the sky fall [Taj] Let the sky fall [Taj] EmptyLun 12 Nov - 20:02

Je maudis le jour où je t'ai rencontré, le temps passe mais les souvenirs restent.

Taj était dans cette ville depuis quelques semaines seulement. Tout ça était nouveau pour lui, le continent, la langue, ce petit accent un peu incompréhensible pour lui. Durant ses nombreux périples, le jeune homme a appris à parler différentes langues mais particulièrement l'anglais. La langue universelle. L'américain et l'anglais sont deux choses totalement différentes et il faut quand même avouer que parfois, Taj ne comprends pas tout. Bien sur, ce n'est qu'un détail car il possède une capacité d'adaptation assez impressionnante. Partout où il est allé, il a su s'accoutumer et se fondre dans la masse. C'est l'une de ses plus grandes qualités. Une chance pour une gars comme lui où les qualités peuvent se compter sur les doigts de la main. Ce n'est pas sans regarder la liste des défauts qui s'agrandi de jours en jours. Bref, Taj marchait jusqu'à l'université, il n'avait pas loin à aller et pourtant il avait fait un grand détour. Pourquoi ? Sans aucunes raisons, il avait juste envie de découvrir l'environnement dans lequel il allait vivre. Parce que soyons honnête, il comptait bien rester là et partager sa cavale avec sa petite blondinette. C'était la première fois qu'il arrivait dans une ville accompagné par quelqu'un. En temps normal, il débarquait tout seul, sans savoir que faire et où aller. Et bien là non, il avait déjà retrouvé quelques têtes connues, à son grand étonnement d'ailleurs. Il marchait tranquillement, il prenait tout son temps, il n'était pas pressé. Une démarche calme et distingué, un contraste quand on connait sa nature assez dangereux et bipolaire. Ne dit-on pas qu'il faut se méfier de l'eau qui dort ? Même Taj se méfiait de lui même, c'est peu dire. Une fois devant l'université, le beau brun s'arrêta un instant pour contempler le bâtiment. Il était grand et majestueux, rien que de le voir, ça donnerait presque envie d'aller étudier. Le temps était agréable, les étudiants semblaient contents, l'ambiance était douce, c'était ce qui lui fallait. Le jeune homme ne supporterait pas une ambiance stressante et omniprésente. Taj avait besoin d'un environnement qui puisse le calmer et éviter de le mettre sous tension. Il savait pertinemment que le moindre regard de travers, la moindre bousculade pouvait le faire démarrer au quart de tour. Il était schizophrène et avait besoin de se faire soigner, il avait besoin d'aide mais était trop fier pour demander quoique ce soit. Cette maladie, oui parce qu'à ce stade là c'était une maladie, le rongeait petit à petit. Taj respira un grand coup, il inspira profondément comme pour se donner du courage. Lui qui a besoin de courage ? On aura décidément tout vu. D'un pas décidé, il avança vers l'entrée et entra dans le bâtiment. Il y avait du monde, ce n'était pas très sain pour lui mais bon, il savait quand même se contrôler un minimum. Intrigué, il regardait un peu partout, il avait déjà assisté à quelques cours et pourtant, ça le fasciné toujours autant. Voir tant de monde, des souris de laboratoire, des fourmis inconscientes de ce qui se passe autour d'eux.
En prenant de soin d'avancer doucement, calmement, Taj cherchait sa salle. Il était en avance mais c'était ainsi une façon de faire connaissance. Le grand gringalet de vingt quatre ballets allait se retrouver avec des puceaux fils à papa. Ça l'exaspérait au plus haut point. Comment des jeunes trous-du-cul pouvaient se sentir aussi supérieurs alors qu'ils n'ont rien vécut dans la vie ? Les mystères de la vie. Avec sa cavale, Taj a appris à relativiser sur des choses simples, pas sur son cas mais sur le cas des autres. Comme une évidence, son regard se posa sur un homme en particulier. Il s'arrêta de marcher. Bouche bée, choqué, il n'osait plus bouger. Un flash sur son passé, il connaissait cet homme et lorsque leurs regards se croisèrent, Taj eu une monté d'adrénaline. Non, ce n'était pas possible, son imagination lui jouait des tours. Cet homme, ce regard, jamais il ne pourrait oublier. En voyant le jeune homme, il partit en arrière. L'avait-il reconnu ? Impossible. Ça n'avait aucun sens. Avec tous les efforts qu'il faisait pour oublier son passé, voilà que c'était le passé lui même qui revenait vers lui. Une prise de conscience ? Il ne serra donc jamais tranquille, quoiqu'il fasse, où qu'il aille, son passé le suivra. L'homme prenait la fuite, Taj n'allait certainement pas le laisser partir. Après tout, il savait qui avait tué ses parents, c'était peut-être lui. Sans chercher à comprendre, il le suivit, quitte à bousculer tout le monde, il s'en foutait, plus rien ne comptait. Une fois dehors, il le repéra rapidement et s'avança vers lui.

- Vous me connaissez ? demanda-t-il, calmement. N'est-ce pas ?

Avec le temps, Taj avait réussis à contenir ses émotions pour en faire apparaître le moins possible. Malheureusement pour lui, la seule chose qu'il n'arrive pas à contrôler, c'est son impulsivité et sa bipolarité. Son calme pouvait rendre n'importe qui perplexe sachant qu'à l'intérieur de lui, le jeune homme bouillonnait de rage. Plus aucun doute, l'homme qu'il avait en face de lui faisait bien parti de l'armée. Quelle armée ? Il l'ignorait, d'ailleurs il ignorait jusqu'à les auteurs du meurtre de sa famille. Taj l'examina de haut en bas, il avait prit un sacré coup de vieux. Se souvenait-il de lui ? Probablement, sinon il n'aurait pas réagis ainsi.

- Vous étiez là il y a quatorze ans ? questionna-t-il. Taj ne se souvenait même plus de son nom, rien, le flou total.

On sentait sa voix plus fragile, moins sur de lui. Quand on pouvait apercevoir une petite faiblesse dans sa voix, c'était que Taj se sentait vulnérable. Ça ne lui été pas arrivé depuis longtemps.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
avatar

Let the sky fall [Taj] Empty
MessageSujet: Re: Let the sky fall [Taj] Let the sky fall [Taj] EmptySam 17 Nov - 16:10


Let the sky fall [Taj] Copiede251902_367564649972180_167633226631991_1006256_846650005_n



Flashback

Nous entamâmes une longue marche hors de la ville. Mon groupe avait déjà mis les voiles pour retourner à la base, sans chercher à m’attendre, ce qui ne me surpris pas le moins du monde. J’avais tendance à n’en faire qu’à ma tête, à être un solitaire qui ne jugeait pas nécessaire d’avoir de l’aide de la part d’autrui. Les missions, je les menais parfois seul, mettant volontairement de côté mes coéquipiers, ce qui les faisait rager au possible. Le fait qu’ils ne m’attendent pas et soient montés dans la Jeep pour rejoindre la base traduisait une petite vengeance de la part de mon supérieur. Il comptait me faire marcher pour que je finisse par obéir aveuglément aux ordres. Il se mettait le doigt dans l’œil : ce n’était pas quelques kilomètres qui allaient avoir raison de moi.

Il nous fallu quelques heures tout de même avant de rejoindre la base. Le petit, épuisé par la route et par ce qu’il s’était passé, avait finalement accepté de monter sur mon dos pour que je le porte. Il fut aussi silencieux que moi. Et si les paroles fusèrent une fois arrivés, ce n’était que ma troupe qui montrait son mécontentement quant au fait que j’ai ramené le petit.

- Tu as cru que c’était un hôtel ou bien une famille d’accueil ?!

Je fronçais les sourcils, le regard agressif tandis que je déposais le gamin sur le sol.

- Ah ? Parce que vous comptiez le laisser dans une maison remplie des cadavres de sa famille ? Il est seul désormais, et avec les tensions du pays, il n’arrivera pas à se débrouiller seul !

Mon frère d’armes s’approcha de moi, non sans poser un regard sur l’enfant.

- Des victimes de guerre, tu en verras d’autres. Tu ne vas pas pouvoir t’amuser à créer un orphelinat ici. On ne peut pas le garder !

Le petit s’était instinctivement placé derrière moi, de façon à se cacher des hommes. Traumatisé et constamment effrayé, il était hors de question que je le laisse, ainsi, livré à lui-même. D’autant plus que je me sentais responsable de la mort de sa famille. Nous avions mal calculé notre temps, et je m’en voulais atrocement.

- Il ira dans un orphelinat quand tous ces chiens arrêteront d’effrayer toute la population avec leurs armes. En attendant, il reste avec moi.
- On verra ce que va en penser le Major.

En parlant du loup, l’homme en question d’approcha, alerté par le ton de nos voix qui grimpait. Une fois arrivé sur place, il posa son regard sévère sur le gamin, puis sur moi. Cependant il resta de longues minutes silencieux avant de prendre la parole.

- Il est sous votre responsabilité Salaun. Je ne veux pas en entendre parler. Je ne veux pas qu’il nous créé des problèmes. Gardez-le le temps qu’il faudra, tant qu’il ne soit que dans vos pattes à vous et pas dans les miennes.

Je hochais la tête avant de passer ma main dans les cheveux de l’enfant pour lui faire comprendre qu’il n’avait pas à avoir peur.

Fin du Flashback


J’avais l’impression de rêver. Davantage d’être plongé dans un cauchemar. Le visage de ce gamin terrifié me hantait encore aujourd’hui alors qu’il me rappelait sans cesse les horreurs de la guerre. Pourquoi devait-il de nouveau entrer dans ma vie ? Pourquoi fallait-il qu’on me balance à nouveau le passé en plein visage ? J’aurais aimé l’oublier afin de n’avoir plus aucun souvenir de ce jour là. Mais c’était sans compter sur le destin qui semblait prendre un malin plaisir à jouer avec moi.

- Vous me connaissez, n’est-ce pas ?

Je n’étais donc pas le seul à l’avoir reconnu. Comment aurais-je pu oublier ce visage après tout ? Taj représentait mon premier échec à l’armée. Je pense que j’aurais préféré me retrouver face à toute une famille assassinée, plutôt qu’il en reste un, spectateur d’une dizaine d’années de toute cette boucherie. Comment pouvait-on faire subir ça à un enfant ?

Je ne répondais pas à sa première question, me contentant de reprendre mes esprits. Il fallait que je me ressaisisse. Après tout, il était encore en vie, étudiant dans l’une des plus grandes universités mondiales. Il semblait avoir réussit à avancer et une partie de moi était heureux pour lui. L’enfant de dix ans avec bien grandi.

- Vous étiez là il y a quatorze ans ?

Enfin je relevais la tête pour croiser son regard clair. Un regard qui avait attiré toute ma situation à l’époque. Mes lèvres se plissèrent alors que je passais mes mains sur son visage en soupirant.

- Oui, on se connaît. Et… oui, c’est moi qui t’aie retrouvé chez toi… à l’époque.

Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
avatar

Let the sky fall [Taj] Empty
MessageSujet: Re: Let the sky fall [Taj] Let the sky fall [Taj] EmptySam 17 Nov - 17:39


Il l'avait suivi, il ne savait pas pourquoi mais il l'avait fait. Pendant trop d'années, Taj avait cherché à savoir qui avait tué sa famille, qui était l'auteur de ses crimes et ce qu'il était devenu par la même occasion. Serait-ce la religion ou la politique qui est derrière tout ça ? Certainement les deux. Quand il était encore au Pakistan, l'armée a bien essayé de le recruter mais la haine qu'il avait contre eux lui a permis de ne pas se faire prendre. Souvent, le jeune homme pensait à sa vie, celle qu'il aurait pu avoir si sa famille serait encore en vie, s'il n'avait pas tué Melody. Peut-être serait-il allé à Londres étudié avec sa mère, peut-être aurait-il épousé une fille et aurait succédé à son père ? Trop de questions sans réponse, personne ne pouvait lui répondre. Ce n'est pas bon de se combler dans les rêves, dans le passé. Taj ne vivait pas, il essayait de survivre. Jamais, ô grand jamais, il ne se suiciderait. Dans un sens il pourrait retrouver les siens et celle qu'il aime mais d'un autre sens, il n'était pas lâche et sa bipolarité lui en empêchait. Il n'a jamais essayer de mettre fin à sa vie mais il était persuadé que sa deuxième personnalité serait contre et prendrait le dessus pour le dissuader de faire une telle chose. Une vie de merde, il était condamné à se voir mourir à petit feu. Rongé par les remords, par la folie, par la peur, son cerveau n'allait pas tenir bien longtemps. En plus de ça, Taj fumait énormément, il était accro à la cigarette mais aussi à la drogue. Heureusement pour lui, il a toujours refusé de goûter à l'Héroïne. Au plus bas, il avait besoin d'aide mais il était trop fier pour demander à qui que ce soit de l'aider. Le jeune homme avait peur de raconter son passé à quelqu'un, peur de devoir rentrer au pays et d'affronter la sentence. La peine de mort, la pendaison. Non. Plutôt vivre une vie perverse et misérable plutôt que d'en finir. Si seulement Taj pouvait mettre son énergie à rester en vie dans sa volonté de se faire soigner. Rien n'évolue comme on le souhaite. Le beau brun aurait voulu encore voir sa famille, il aurait voulu apprendre à se contrôler et devenir moins dangereux. Vous imaginez bien que de revoir cet homme, comme ça, surgit de nul part, le rendait un peu instable. Toute la colère de toutes ses années de cavale, remontaient en lui. Ne connaissant pas la nature des assassins de sa famille, cet homme faisait un coupable. Le seul souvenir qu'il en avait de lui, c'était dans sa maison, il était venu le chercher. Après le reste semble fou, ils étaient restés un moment ensemble avant que Taj soit placé en famille d'accueil. Ne serait-ce pas là une façon de se faire pardonner ? L'homme s'en voulait d'avoir tué toute sa famille et pour se faire pardonner, avait prit le petit garçon sous son aile. C'était fort probable. La situation du beau brun lui avait permis de se méfier de tout et de tout le monde. Il n'avait confiance en personne, même pas en lui même. Reprenant légèrement son souffle, l'homme semblait tellement perturbé. Taj quant à lui, restait debout à le regarder, impassible.

- Oui, on se connaît. Et… oui, c’est moi qui t’aie retrouvé chez toi… à l’époque. dit-il en soupirant.

Tout s'éclaira pour Taj. Quelques flash firent leur apparition. Logan ! C'était son prénom. Il y avait des hommes, des armes, une armée ? En l'entendant, le jeune homme serra les poings. Il ne savait pas comment réagir et ça, le rendait particulièrement irritable. Sa double personnalité allait-elle se manifester ? Probablement. L'image de sa mère allongé dans le salon, une flaque de sang autour d'elle. Même s'il l'avait vu une fraction de seconde, cet image restera gravé dans sa mémoire pour toujours. Comment voulez-vous être équilibré quand la seule image que vous avez en vous endormant est votre famille baignant dans une flaque de sang ? La respiration de Taj s’accéléra. Il essayait de se contrôler, de ne pas sauter dessus comme un sauvage. Les larmes montaient en lui. Pourtant, il n'avait pas pleuré depuis ses dix ans mais jamais il n'avait été aussi prêt de la vérité. Ambiance insoutenable. Le beau brun s'approcha de lui, fronça les sourcils et le dévisagea. Le silence s'était installé entre les deux. Le moindre mouvement de Logan pouvait le faire réagir au quart de tour.

- Qui a tué ma famille ? demanda-t-il en le fixant dans les yeux. Logan !

Logan ne l'impressionnait pas du tout. Une partie de lui même lui hurlait de lui faire confiance mais une autre partie lui disait de rester méfiant, c'était peut-être lui qui a tué sa famille. Sa bipolarité lui empêchait de préférer une situation à une autre et au contraire, la deuxième option semblait la plus envisageable.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
avatar

Let the sky fall [Taj] Empty
MessageSujet: Re: Let the sky fall [Taj] Let the sky fall [Taj] EmptyVen 23 Nov - 17:15


Let the sky fall [Taj] Copiede251902_367564649972180_167633226631991_1006256_846650005_n


Lorsque j’ai retrouvé Taj, j’avais fait en sorte de lui faire comprendre que je ne lui voulais aucun mal, qu’il pouvait avoir confiance en moi, et que je l’aiderais à s’en sortir. A l’époque, le gamin s’était montré quelque peu réticent, même complètement effrayé, sans défense, si bien qu’il s’était finalement laissé approcher. Lorsque je l’avais pris dans mes bras dans le but d’évacuer la maison, je lui avais sommé dans un arabe débutant de ne rien regarder autour de lui, de garder les yeux fermés. Mais allez dire ça à un enfant. J’aurais dû le savoir. A cette même époque, lorsque je disais à Kilian de ne pas regarder de tel côté, il le faisait, bien trop curieux de savoir ce que je cherchais à l’empêcher de voir. Taj avait fait pareil ce jour là. Ses yeux s’étaient baladés dans le salon de sa maison alors que je tentais de sortir le plus rapidement possible de cet endroit macabre. Et quand j’eus compris qu’il venait de voir sa mère étalée sur le sol, dans une flaque de sang, alors qu’il venait de resserrer ses doigts sur mon vêtement pour lutter contre cette image traumatisante, j’avais passé ma main libre derrière sa tête pour la caler dans le creux de mon cou et ainsi éviter qu’il ne se mette à chercher son frère et ses sœurs des yeux.

- Qui a tué ma famille ? Logan !

Il venait de se souvenir de mon nom, ce qui me surprit autant que ça me mit mal à l’aise, sans que je ne puisse vraiment pouvoir l’expliquer. Pourtant, ce n’était pas moi qui avait mit fin aux jours de sa famille entière. Pourquoi autant de culpabilité alors ? Etait-ce uniquement dû au fait que je restais persuadé que j’aurais pu éviter ce carnage ? Un simple manque de temps. Mon groupe s’était acharné à m’expliquer que je n’étais pas fautif, sinon ils l’étaient tout autant que moi. Mais l’échec est difficile pour une nouvelle recrue, notamment lorsque l’on a un enfant de cet âge. Taj s’était retrouvé seul parce que sa famille s’était faite assassinée. Kilian, lui, s’était retrouvé quasiment livré à lui-même lors du décès de sa mère, suivit de près par mon propre abandon. Et si j’avais pris le jeune pakistanais sous mon aile, c’était peut-être dans le but de laver mes propres pêchés. Pourtant, ça n’avait malheureusement retiré en rien toute ma culpabilité.

Je pris un moment avant de trouver les mots exacts pour lui répondre. Je voyais on ne peut mieux que le jeune homme contenait une certaine agressivité qui avait dû se décupler au fil des années. Car s’il ne m’avait pas posé la question sur le meurtre de sa famille à l’époque, c’est parce qu’il était encore sous le choc. Il s’était donc retrouvé dans l’incapacité d’en savoir plus. Sans parler du fait que nous avions fini par devoir nous séparer. Aujourd’hui, nous revoilà en face. Je ne fus donc pas étonné qu’il ne perde pas de temps afin de me demander des explications sur la mort de sa famille.

- Ce n’est pas moi qui ait tué ta famille, encore moins les membres de l’armée française qui était avec moi.

Je me tenais face à lui, le visage sérieux et sincère. Je ne comptais pas lui mentir, mais lui dire absolument tout ce que je savais. C’était dans son droit de savoir le fin mot sur la belle merde dans laquelle son père les avait tous plongé. Et avec le recul, j’estimais que c’était cet homme qui avait tué sa famille, indirectement, bien entendu. Mais évitons ce genre de paroles qui risqueraient d’être très mal prises, sans grand étonnement.

- Nous étions deux groupes à la recherche de ton père. Le mien, c’est-à-dire l’armée française. Nous avions pour mission de l’arrêter pour ses activités illégales. Le second groupe à sa recherche n’était autre que ses ‘‘collègues’’ à qui il devait beaucoup d’argent. Ils l’ont menacé de s’en prendre à ta famille pour qu’il mette les bouchés doubles afin de rattraper son comportement qu’ils jugeaient de traitre.

Mes sourcils s’étaient froncés alors que je tâchais de me souvenir de toute cette histoire.

- Ses ‘‘collègues’’ avaient une longueur d’avance sur nous. Ils ont été les premiers à pénétrer chez toi.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
avatar

Let the sky fall [Taj] Empty
MessageSujet: Re: Let the sky fall [Taj] Let the sky fall [Taj] EmptyMar 18 Déc - 14:28

:out:
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé

Let the sky fall [Taj] Empty
MessageSujet: Re: Let the sky fall [Taj] Let the sky fall [Taj] Empty

Revenir en haut Aller en bas

Let the sky fall [Taj]

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut
Page 1 sur 1

Sujets similaires

-
» + i just want you to fall in love with me tonight (flashback)
» 'Cause tonight will be the night that I will fall for you...
» ''Remember, i'm there if you fall.'' FT. Aidhan
» I don't want to fall apart ↯ Artémis
» Cut off all the ropes and let me fall. - Lubja

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
the great escape :: flood and trash :: corbeille rp-