the great escape
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PV ♣ « one year later »

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MessageSujet: PV ♣ « one year later » PV ♣ « one year later » EmptyMar 12 Fév - 17:00

Kilian & Logan
« put your faith in what you most believe in »

Avoir mon homme au téléphone restait somme toute quelque chose de relativement banal. J'étais déjà là à angoisser, me demander où il était, alors que j'avais laissé les jumeaux chez leur oncle Gab' et que je m'étais rendue chez le médecin... rien de spécial, juste un check up routinier que la praticienne voulait suivre depuis mes quelques petits soucis de début de grossesse. Je pense que c'est surtout par crainte, suite à ma dernière fausse couche, et une garantie supplémentaire que tout se passe le plus normalement possible. Je ne pouvais pas l'en blâmer, au contraire. Mais Logan avait promis qu'il allait être là et jusqu'à présent, j'étais seule à attendre comme une gourde en plein couloir d'hôpital. C'était passé, désormais. La période a risque était derrière nous, mais Logan n'avait de toute évidence pas compris la dernière fois ce que ça risquait de faire poireauter une femme en proie aux hormones. D'accord, il avait des cours à donner et j'étais largement à l'avance pour mon rendez-vous mais... ça n'excusait rien !

Une sonnerie.

Deux...


A la troisième, le Français a répondu et la conversation a commencé. Moi demandant ce qu'il foutait, lui manquant de ricaner et m'assurant qu'il n'allait plus tarder. Se foutait-il de moi ? Ou n'était-ce que moi qui me faisait des idées ? L'une et l'autre option restaient possibles, si on considérait qu'il prenait un malin plaisir à tester mes limites ses derniers jours. Il a quelque chose à faire qu'il disait, il sera là dans dix minutes qu'il précisait. Un peu à cran, toujours aussi peu appréciative des hôpitaux depuis la fusillade, je raccrochais sans même lui offrir un sobriquet amoureux comme j'en avais d'ordinaire l'habitude. Pourquoi me mettais-je dans tous mes états ? Ce n'était qu'un examen de contrôle... Et puis je n'étais pas supposée m'énerver, le stress n'était pas bon pour le petit que je portais. Passant la main machinalement sur l'abdomen qui gonflait maintenant à vue d'oeil, j'attendais.


CHEYENNE – « Qu'est-ce que tu foutait, ça fait une éternité que je t'attends ! »

Oui bon, un peu exagéré mais le sentiment restait le même. Logan avait mis moins de dix minutes à me rejoindre depuis la fin de notre conversation téléphonique mais ça m'avait paru être une véritable éternité pour moi qui détestais la seule idée d'être ici. Il avançait, allait probablement parler, s'excuser, se justifier, me faire oublier d'un baiser à m'en faire perdre mes moyens, jusqu'à ce que je ne remarque la silhouette de celui qui marchait dans les pas de Salaun. Logan m'avait dit que les choses allaient mieux dernièrement, il avait même assuré que Kilian n'était pas aussi hostile à ma grossesse que ce qu'il avait pu laisser paraître lors du repas qui avait scellé l'annonce de l'évènement au jeune homme, mais n'ayant pour ma part pas eu le loisir de le voir depuis cette fameuse soirée, je n'avais pas exactement eu l'occasion de le vérifier par moi-même. Qu'est-ce qui allait se passer ? Allais-je donc subir ses humeurs ici même? Je regardais Logan d'un regard qui lui rappelait que le médecin avait prescrit le moins de stress possible et je pensais qu'avec Kilian alentours, s'il était ici pour un repeat de la dernière fois, ça n'allait pas exactement mener à bien les desideratas du médecin. Entre ça, et le fait qu'il y a pas loin d'un an, nous avions bien manqué y passer, j'étais confuse...

CHEYENNE – « Bonjour, Kilian. Ravie de te voir sur pied... »

J'essayais de garder l'interrogation hors de ma voix, mais j'échouais lamentablement, espérant plutôt qu'il accepterait mon plaisir sincère à le voir loin de canne et chaise roulante. La dernière fois que je l'avais vu, tel n'avait pas été le cas.... Posant une main sur mon ventre, comme pour protéger mon droit à donner vie des remarques du jeune homme, j'attendais. Qu'est-ce que Logan pensait ? Et avec le reste, était-ce pour me prouver que Kilian avait changé ? Que les choses allaient mieux ? Seigneur, ce que j'avais envie d'y croire, mais je devais admettre que rien de ce qu'il ne se soit déroulé entre l'homme et moi ne me permettait de le croire.

Je me laissais aller contre Logan alors que ce dernier me rassurait sans un mot, alors que Kilian lui restait là, attendant probablement son tour à parler. Quelque chose avait définitivement changé, un sourire graciait le visage qui -la dernière fois que je l'avais vu- était déchiré par le dégoût. Sourire que je lui rendais timidement, avant de finalement entendre le médecin appeler derrière moi. Un regard à Logan, suivi sur Kilian, me demandant pourquoi exactement le jeune étudiant était là. Ce n'était qu'une échographie, dans le fond, et si cela s'avérait compréhensible que le fils de mon compagnon soit curieux quant à son petit frère ou sa petite soeur (je me refusais à le savoir, mais je me demandais si Logan n'avait pas été demander au médecin le sexe de l'enfant, si bien que j'ignorais s'il savait ou non), le fait qu'il veuille m'accompagner restait encore si... curieux. Le médecin appela à nouveau, et pour la première fois c'est moi qui m'adressais à l'étudiant

CHEYENNE – « Tu veux venir ? »

Timide. Fébrile. Je ne voulais pas exclure Kilian mais d'un autre côté je ne savais pas que faire pour bien faire sans risquer de faire exploser l'homme comme il avait déjà pu le faire par le passé. Logan et moi avions déjà eu nombre d'échographies, et à chaque fois nous étions ébahis et attendris. Je ne voyais pas d'autres raisons qui pourrait pousser le jeune homme à être là, surtout s'il était apparent que Logan avait spécialement été le chercher avant de venir ici. Une dernière échographie pour celui qui n'allait plus tarder à décoller pour la France, en compagnie du fils qu'il réapprenait doucement à connaître. Je comprenais. Je l'acceptais. Et je me doutais que cet "examen de contrôle" n'était qu'une autre façon du Français de s'assurer que j'allais bien aller pendant son absence, me laissant me demander s'il n'était pas de connivence avec mon obgyn pour l'écho qui allait suivre.... Il était capable de tout, dans le fond. C'était de famille...


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MessageSujet: Re: PV ♣ « one year later » PV ♣ « one year later » EmptySam 16 Fév - 14:16



Depuis que je recommence à marcher à peu près normalement, sans m'aider d'une canne ou de ce fauteuil que j'avais failli cramer le jour où mon kinésithérapeute m'avait suggéré de continuer à l'utiliser encore quelques temps, j'avoue retrouver un semblant de bonne humeur de façon plus fréquente. Il paraîtrait même que les étudiants de première année de Berkeley ont presque moins peur de moi... Attention, il ne va pas non plus falloir que je me ramollisse, les gens vont finir par penser que je suis d'une nature sociable et joyeuse. Je tiens à ma réputation de grincheux taciturne qui grogne plus qu'il ne parle. Je n'arrivais pas encore à peindre de nouveau, blocage qui commençait sérieusement à me courir sur le haricot et source de nombreux de mes récents coups de gueule. Rien qu'hier, on m'avait adressé de vives remontrances pour avoir lancé une palette de peinture à la figure de la prof qui avait osé me faire remarquer que j'avais dû égarer mon talent en même temps que mon sourire ces derniers mois. Le jour où te menacera de mort si tu ne peins pas, tu pourras te permettre de jouer les psychologues de comptoir, grognasse. Allez savoir pourquoi elle avait mal pris cette réflexion, la tête et les vêtements dégoulinants de peinture... Il est de notoriété publique que je suis plutôt impulsif et agressif, quand on me pousse à bout. Parlant de ce genre de comportement, il s'était sérieusement atténué avec mon paternel. J'avais été pris au dépourvu par l'annonce de ce futur bébé qui allait voir le jour d'ici quelques temps et, comme d'habitude, j'avais réagi d'une façon particulièrement mauvaise, à ceci près que mes griefs ne s'étaient guère dirigés à l'encontre de Cheyenne mais plutôt contre Logan. J'avais très mal pris qu'ils se retrouvent à nouveau avec un bébé en route alors que seulement quelques mois les séparaient de la première fausse couche. En gros, j'avais à peine le temps de concevoir qu'il puisse fréquenter une autre femme que ma mère que les voilà déjà à fonder une famille. Menacé et perdu, j'avais été particulièrement odieux pour me protéger le temps qu'on me laisse gérer la situation. Au terme d'une bonne explication calme et sincère, mon père avait compris mon malaise. En promettant de ne pas non plus trop en faire avec Cheyenne quand je serais dans le secteur - le temps que je m'acclimate - il avait réussi sans grande difficulté à obtenir de ma part que je fasse vraiment l'effort de tolérer sa nouvelle compagne. À plus forte raison que je me réjouissais intérieurement de ne pas être le dernier Salaun après mon père, ce bébé me donnerait au moins le réconfort de ne plus avoir l'impression d'être un "survivant".
J'étais en train de bosser sur un exposé à rendre lorsque j'avais reçu son coup de fil me proposant de passer me prendre pour rejoindre Cheyenne à l'hôpital afin d'assister à son échographie. Malgré mes bonnes résolutions, j'avais hésité. Qui sait si Cheyenne prendrait mal que je m'incruste dans un moment privilégié entre futurs parents ? Tout compte fait, il en avait fallu peu pour me convaincre : j'ai plié mes affaires et j'ai rejoint mon père sur le parking de l'université pour rallier ensuite l'hôpital. Sur tout le trajet, j'avais été étonnamment silencieux. J'étais en train de réfléchir ardemment à ce que j'allais pouvoir dire à Cheyenne pour éviter les silences gênés, n'écoutant que d'une oreille ce que Logan était en train de me raconter. Une fois arrivés à l'hôpital, nous sortons de sa voiture pour aller au service gynécologie, je marche quelques pas derrière lui à une allure plus réduite et ce, pour deux raisons. La première étant que je ne peux pas non plus marcher aussi rapidement qu'avant pour l'instant, et la seconde trouvant son explication dans ma fascination assez curieuse à l'égard des femmes enceintes et des bébés. Mes yeux bleu azur se portaient sur certaines rares couveuses dans le couloir, un regard brûlant de fascination marquait ma rétine. D'où me venait cette profonde attirance envers tout ce qui touche aux bébés et à la paternité ? Aucune idée. En revanche, ce qui était sûr, c'est que Logan allait obligatoirement se retrouver grand-père un jour ou l'autre, c'est un désir bien trop fort que de donner la vie pour mettre une croix dessus pour une raison ou une autre. Je me retrouve ainsi près de Cheyenne qui me regarde avec appréhension, même si elle tente de le dissimuler un tant soit peu. "Bonjour, Mad... Cheyenne. Merci, c'est sympa." Je pose mon regard sur mon paternel puis sur sa compagne en esquissant l'ombre d'un léger sourire. J'ai dit que je ferai un effort, non ? Puis j'ai envie de le connaître, ce futur membre de la famille. En prime, les parents sauront d'avance que je serai le grand frère le plus sur protecteur ayant jamais existé. "Si ça ne dérange pas, j'suis pas venu pour faire tapisserie." Ça, c'est ma manière gentille de dire à Cheyenne que j'étais venu en paix. Mon père ne m'avait pas obligé, il savait que cela n'aurait fait qu'envenimer les choses et me pousser à jouer les fortes têtes. C'est le mieux placé pour affirmer que plus on force un Salaun, plus celui-ci va faire l'inverse de ce que vous attendez de lui. Je loge mes mains dans les poches revolvers de mon jeans puis je fronce légèrement les sourcils en avançant vers elle. "J'voulais aussi vous dire que j'étais désolé pour la petite scène de l'autre soir. C'était une bonne soirée et j'ai envie de reprendre là où s'était arrêté avant que ça ne dégénère." Là non plus, mon père ne m'avait rien demandé. Il me semblait primordial de mettre les choses au point avec Cheyenne pour qu'elle se sente moins hésitante à mon égard. J'étais désormais bien plus disposé à la connaître. Pour appuyer mon propos, je désigne mon père d'un mouvement de tête. "Il s'emballe très vite et après on n'arrive pas à le canaliser, c'est d'sa faute. Promis, je l'ai à l'œil, maintenant." Je lui accorde mon regard le plus cynique et provocateur, c'est notre façon de fonctionner. Plus on se taquine, plus on s'adore. Ce voyage en France risque d'ailleurs d'être assez épique. J'hoche donc la tête puis je suis le couple avec un léger retrait, jetant ici et là quelques coups d'œil discrets en direction du ventre arrondi de la femme qui porte mon futur petit frère ou ma future petite sœur.
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MessageSujet: Re: PV ♣ « one year later » PV ♣ « one year later » EmptyMer 20 Fév - 22:30


PV ♣ « one year later » Sanstitre25_zpsff402680


Assis sur le bureau au pied d’un amphithéâtre bondé d’étudiants en première année d’art, en pleine concentration sur la rédaction d’une dissertation concernant quelques œuvres théâtrale, je pianotais sur mon téléphone. Non, je ne discutais avec personne, n’écrivant pas le moindre texto. Je prends toujours trois plombes à écrire un simple « Salut ! » et si on a le malheur de m’envoyer un smiley, je place le cellulaire sur le côté afin de comprendre sa signification. Bref, là n’est pas la question. Je suis en stress. Un contrôle de routine pour Cheyenne, une simple échographie qui me mettait pourtant dans tous mes états. Ce n’est pas comme si la simple grossesse de Hutchinson pouvait donner l’impression que la personne qui porte le bébé, c’est moi. Je mange bien plus que d’habitude et suis constamment angoissé. On me détecte quelques sautes d’humeur et j’ai des envies étranges. A l’heure actuelle, je tente de me changer les idées en jouant à un jeu, et finalement abandonne l’idée car la batterie commence à me lâcher. Je branche donc l’ordinateur portable de l’amphithéâtre pour l’allumer. Il ne m’appartient nullement mais est mis à disposition des professeurs. Là, une icône attire mon attention. Qui est le boulet qui a installé les Sims sur ce PC ? Bon ma foi, ça me changera du Spider Solitaire.

- Monsieur, j’ai une question…
- Question interdite, j’ai pas le temps.
- Mais…
- C’est normal qu’un fantôme pisse partout dans ma maison, dans les Sims ?


Gros silence. Les étudiants se regardent, entre surprise et exaspération. Finalement, l’un d’entre eux accepte de répondre alors que, les sourcils haussés, j’attends une réponse, très sérieusement.

- Vous l’avez tué en le noyant ?
- Ouais.
- Ba c’est pour ça. Normal.
- Ok ! Je te mettrais un point en plus sur ta copie.


Les élèves retournent dans leurs copies alors que je m’amuse à tuer tous les Sims du quartier, créant un immense cimetière à côté de ma villa de rêve. Je les noie, les laisse mourir de faim, les brûle, les électrocute. Les tombes se multiplient et une fois que le dernier habitant se pointe pour venir me voir, je l’emprisonne entre quatre murs, et sourire aux lèvres, je laisse tourner la chaise du bureau avec un air sadique sur le visage. Mouahahaha ! Finalement je plonge ma main dans un paquet de boule de chocolat et en lance une en l’air que je fais atterrir dans ma bouche. Puis la sonnerie sonne, déclarant l’épreuve comme terminée.


¤¤¤

Une fois toutes les copies récupérées et l’ordinateur éteint, je sors de l’amphithéâtre. Je m’apprête à téléphoner à Kilian, afin de lui proposer de venir assister à l’échographie avec moi. Ce serait une façon de nous rapprocher tous les trois. Dans mon élan, je percute une personne, et en entendant le grognement, je finis par reconnaître le professeur de peinture de mon fils.

- Mais c’est pas possible ! Je déteste les Salaun. JE LES HAIS !

Sous mon regard surpris, elle tourne les talons, la tête haute, et les joues rouges de colère.

- Désolé ?, tentais-je, sans résultat.

Incompréhensible. Cette femme est… étrange. J’entends un rire étouffé à côté de moi. C’est à ce moment là que je croise le regard de Joe. Je lui donne une tape amicale derrière la tête en souriant.

- Te moque pas. Si je devais rire à chaque fois qu’on prononce ton nom dans une phrase péjorative, je resterais bloqué, plié en quatre.

Je le salue tout de même et lui explique que je dois rejoindre Cheyenne au plus vite, au risque de me faire castrer à peine je me serais planté devant sa personne. Il me lance un regard davantage moqueur avant de murmurer un « Soumis ». Je lui fais un doigt d’honneur, amusé, et en guise de réponse, j’ai le droit à « Soumis et vulgaire. ». Je lui promets que je viendrais le chercher dans la soirée pour aller boire une bière en ville, puis nous nous disons à plus tard.

Une fois sur le parking, je passe un coup de fil à Kilian. Sans trop de difficulté, j’arrive à le convaincre de venir. Nous avons décidé de faire chacun de notre côté des efforts après tout. Il m’explique qu’il réunit ses affaires et qu’il sort de la bibliothèque. En l’attendant, je décider de me griller une clope en toute tranquillité. Mais c’est sans compter sur Cheyenne qui tente de me joindre.

- Oui mon cœur ?

En guise de réponse, je l’entends aboyer à l’autre bout du fil. Elle veut savoir ce que je fous, et où je me trouve. J’esquisse un sourire amusé. Si je pouvais la rendre chèvre, je n’hésitais pas une seule seconde. C’était bien trop amusant de la voir montrer les dents.

- Je suis là dans dix minutes. Tu peux mettre le chrono. Je t’aime, à tout de suite.

Réponse ? Elle me raccroche au nez. Je me mordille la lèvre inférieure pour ne pas rire. Et voilà que Kilian entre dans mon champ de vision. Par habitude, je dépose un baiser sur sa tempe et glisse ma main dans ses cheveux en me dirigeant avec lui jusqu’à la voiture. Je suis très heureux de le voir utiliser à nouveau ses jambes. Et s’il n’a pas retrouvé sa vivacité, les progrès ne cessent de se multiplier. Sur le trajet, il se montre pourtant silencieux, alors que je lui raconte ma folle expérience avec les Sims. Et lorsque je termine ma phrase par : « Et ce matin, j’ai trouvé une poule à trois tête debout sur un âne, dans la salle de bain », je comprends qu’il ne m’écoute absolument pas puisqu’il hoche brièvement la tête, faisant semblant de me prêter une oreille alors que c’est totalement faux. Sale gosse va !


¤¤¤

- Qu'est-ce que tu foutais, ça fait une éternité que je t'attends !
- Tant que ça ? Et tu n’as toujours pas accouché en une éternité ? Je suis déçu.


Je réponds à son regard agressif par un sourire totalement charmant et bien trop mignon pour qu’elle m’en veuille. Je viens lui faire oublier son énervement passager par un baiser sur les lèvres, afin de laisser ma main se balader dans son dos, effectuant des allers et venues afin de la décontracter lorsque son regard croise celui de Kilian. Je laisse les deux discuter ensemble. Cheyenne l’invite à venir dans la pièce où doit se dérouler l’échographie. Lui, il vient à présenter ses excuses pour l’autre soir. Décidément, la situation évolue, et en bien. Agréablement surpris, je laisse Hutchinson venir contre moi alors que je lance un regard faussement noir à Kilian suite à sa remarque.

- C’est fou, ça me rappelle quelqu’un.

Puis nous nous dirigeons tous les trois jusqu’à la pièce, afin de rejoindre le médecin. Plus je marche, plus je deviens anxieux, pour ne pas dire complètement stressé. Une seule chose m’importe, que Cheyenne et le petit se portent bien. Je me gratte nerveusement l’intérieur du bras, avec discrétion, signe évidemment que je suis stressé.
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MessageSujet: Re: PV ♣ « one year later » PV ♣ « one year later » EmptyLun 25 Fév - 22:59

Kilian & Logan
« put your faith in what you most believe in »

Rien ne pourrait me dire ce qui me poussait à inviter le jeune homme. Peut-être son attitude avenante, son sourire, son petit côté gêné et tentant de bien faire malgré tout. Peut-être ne s'agissait-il que du regard que Logan posait sur moi, profitant du fait que je ne pouvais lui faire la gueule bien longtemps s'il me gérait d'une certaine manière, à coup de charme français et de mini massage destiné à me détendre.

Je détestais les médecins.

Ce n'était pas contre eux, spécifiquement, mais j'avais toujours eu cette phobie des hôpitaux, plus encore que l'accoutumée gêne ressentie par tout un chacun. Je n'aimais pas ces couloirs aseptisés, ni d'avoir mon destin déterminé sur base d'un vulgaire diagnostic. Le fait que j'y aie passé les pires heures de mon existence l'année dernière, suite à la fusillade et la fausse couche qui en aura résulté, n'aide pas non plus. C'est pourtant Logan que je soupçonnais être à l'origine de cette écho qui normalement n'aurait même pas dû être: au vu du stade de ma grossesse, je n'aurais pas dû avoir d'écho de contrôle avant quelques temps encore. Mais le Français ayant programmé des vacances en France, sans moi, juste son fils et lui et ayant par conséquent à me laisser derrière, je ne me verrais pas surprise s'il avait tout fait pour s'assurer que j'allais bien. Que notre enfant se portait comme un charme. Et si ça m'agaçait juste un peu qu'il ne me fasse pas confiance assez pour me croire quand je lui dis que tout irait bien, sa sollicitude me touchait. Mon ex était pareil, mais différemment. En moindre quantité…. Et puis, avouer que voir ce grand homme tout en muscle faire preuve d'une tendresse et d'une attention qu'on ne lui soupçonnerait pas avait le chic de me faire sourire.

Je hausse un sourcil lorsque Kilian manque de m'appeler Madame, et je souris à pleine dents lorsqu'il affirme ne pas désirer faire tapisserie durant l'examen.

CHEYENNE – « Je ne suis pas vraiment sûre de ce qui pourra dire d'être fait ou dit hormis écouter ce que le doc a à dire, mais avec l'énergumène qui risque de la bombarder de questions, je pense que cette entrevue ne risque pas d'être monotone… »

Le jeune homme s'excuse, ce à quoi je trouve à répondre qu'il n'y a absolument rien à pardonner, que pour aussi surprise que j'avais pu l'être durant ce dîner, je m'étais quelque peu attendue à le voir réagir ainsi. N'avais-je donc pas affirmé à Logan que c'était une mauvaise idée ? Un léger sourire témoigne de notre désir réciproque de reprendre les choses là où nous les avions laissées avant l'explosion de la bombe qu'avait lâché Logan sur son fils et lorsque le jeune homme parla de son père dans un cynisme et une attitude que je venais à étiqueter comme étant typiquement "Salaun", je lui adressais un clin d'oeil avant de continuer…

CHEYENNE – « Ah, toi aussi ? »

Garder un oeil sur Logan, pour aussi taquin que ça soit, restait encore ma spécialité. Logan n'était pas loti, si d'ennemis naturels son fils et moi nous allions pour le charrier plus que de raison, Kilian à sa manière, moi à la mienne…. Mais dans le fond, j'étais persuadée qu'il adorait ça, même si pour l'instant il semblait bien hâtif de nous voir suivre mon OB-GYN… Ah, les hommes, on ne les comprendrait jamais. A chaque pas que nous faisons vers la salle d'examen, je peux ressentir l'angoisse de Logan s'échapper de lui comme une éponge, il ne manquerait plus que des suées et l'homme paraîtrait complètement paniqué. Cela m'amusait, un peu, mais voir mon compagnon dans cet état n'était décidément pas destiné à me rassurer, ou bien à me sentir à l'aise. Il s'imagine peut-être que je ne le vois pas témoigner de marques de nervosité, mais s'il a appris à me connaître depuis le temps, le chemin ne s'est certainement pas fait à sens unique. Prenant sa main dans la mienne pour les derniers mètres, caressant doucement du pouce la chair dans un mouvement giratoire qui savait bien souvent me calmer lorsqu'il le faisait, je me voulais tendre, rassurante et avenante tout à la fois.

CHEYENNE – « Arrête d'angoisser, tu me stresses à la fin »

Ma voix était faussement dure, détrompant à tort la sollicitude de mon geste et je remarquais à peine Kilian nous observer, entendant un ricanement résonner sans pour pouvoir déterminer s'il venait de lui ou bien de mon médecin. Le docteur Parish me connaissait bien, même si j'avais changé de praticien depuis l'année dernière. Le fait qu'il s'agissait d'une femme me rassurait, me mettait à l'aise….. et devait probablement sacrément plaire à Logan qui pouvait se dire qu'aucun homme ne venait à ausculter sa femme. Il était d'une jalousie maladive, s'en était presque drôle… Non pas que je sois moindrement différente: j'avais beau faire confiance à Logan plus que je n'avais jamais fait confiance à qui que ce soit dans ma vie, c'était aux harpies qui arrivaient à lui tourner autour occasionnellement que je ne parvenais pas à me fier. Non pas que Logan ne se plaigne de mes élans possessifs lorsqu'ils me prenaient à la gorge.

DR PARISH – « Bien, Cheyenne, nous allons commencer. Vous connaissez la chanson, installez-vous pendant que je prépare le matériel, s'il vous plaît. »

Une fois encore, je me faisais soupçonneuse.

CHEYENNE – « Logan, est-ce que c'est toi qui a demandé cet examen ? »

Je murmurais presque, amusée, touchée par ses inquiétudes et agacée par son côté protecteur. C'était plus fort que moi, j'étais trop indépendante pour me laisser totalement bichonner sans broncher un tant soit peu. Voilà ce qui pouvait bien arriver lorsqu'un archétype même du mâle alpha venait à mettre enceinte une personne tout aussi alpha que lui. Que les hormones me ramollissent ne changeait en rien la source de ce que j'étais. Quoi qu'il en soit, je n'entendis jamais sa réponse, puisque le médecin choisit cet instant précis pour apposer son gel -glacé, précisons-le - sur mon abdomen et réglait l'appareil avant de se munir de la baguette et de l'approcher de moi. Distraction volontaire ? Avait-il payé mon médecin pour qu'elle lui évite de répondre ? Ou alors avais-je perdu la tête au point de me tromper à ce point, et au final ce n'était jamais que moi qui me faisait des idées ? Qui sait…

CHEYENNE – « Kilian, ne reste pas dans ton coin… On ne va pas te croquer, tu peux approcher, tu sais ? »

Je n'étais pas encore en mesure de pouvoir traduire le sonogramme de la même manière que mon praticien, mais je me doutais que Kilian n'allait rien voir s'il restait en retrait comme ça. Logan et moi avions eu nombre d'échos par le passé, majoritairement motivés par mes craintes de perdre le bébé à nouveau, nous n'avions donc plus ce besoin absolu de vivre l'instant rien qu'à nous. Et puis, il n'était pas là pour faire beau, non plus. Kilian avait exprimé une fascination certaine lorsque je lui avait présenté mes enfants, j'espérais bien que l'inviter à prendre part à part entière à l'instant ne s'avérerait pas être une mauvaise idée…

CHEYENNE – « Surtout si tu comprends tête et queue de cette imagerie et que tu réalises que tu as un petit frère ou une petite soeur, surtout tu ne dis rien. Je ne sais pas si Logan sait, peut-être, il ne veut pas me répondre, mais j'aimerais bien garder la surprise jusqu'au bout ? »

Avec les jumeaux, ça n'avait pas exactement été possible: les risques inhérents à une grossesse multiple étaient tels qu'au plus d'informations on pouvait récolter, au mieux. Et mon ex avait absolument voulu savoir, sans se soucier du fait que je pouvais trouver bien meilleur et plus intense la découverte à l'accouchement. J'avais pesté contre Logan et insisté pour que s'il apprenait quoi que ce soit, il le gardait pour lui et jusque là l'homme prenait mon instruction à la lettre. Je tentais seulement de me montrer plus douce en portant ma requête à l'intention du jeune homme qui me faisait face… Un accord tacite suivit. Un sourire échangé. Une communication père-fils dont je ne comprendrais jamais rien et je finis par reposer la tête contre le matelas alors que le médecin continuait de balader sa baguette sur mon ventre tout en gardant une expression figée sur l'écran qu'elle observait.

CHEYENNE – « Qu'est-ce qu'il y a ? »

Parish était d'ordinaire la première à commenter ce qu'elle voyait et jusque là, son silence m'agaçait. Attrapant la main de Logan avant de réaliser qu'elle était moite par l'angoisse, j'attendais que le docteur ne réagisse à ma question. Et lorsqu'enfin elle se décida à bouger, ce n'était que pour m'adresser un sourire resplendissant et tourner un bouton qui enclencha le son, résonnant de vie dans toute la pièce. Un battement puissant et plein de vitalité qui m'émerveilla, me rassura, et me fascina tout à la fois, me berçant, me rassurant, alors que je venais à me dire que je détestais quand les médecins laissaient sous entendre le pire par leur silence. Je n'étais décidément pas à prendre avec des pincettes….


© Chieuze

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MessageSujet: Re: PV ♣ « one year later » PV ♣ « one year later » EmptyMar 26 Fév - 19:51



J'affiche un léger sourire sarcastique suite à la remarque de mon père. Non, navré, je ne vois pas absolument de qui tu veux parler... Oui, la mauvaise foi a également sa place chez les Salaun. Juste entre l'impulsivité et le sale caractère, mais avec un bon fond. Mon regard azur tombe sur cette main qu'il passe dans son dos, sur ce baiser qu'ils échangent et tandis que nous marchons vers la salle, je finis par poser mes yeux ailleurs. Ça me dérange moins qu'avant, mais il me faut un petit temps d'adaptation avant de ne plus voir le fantôme de ma mère errer à côté de mon père. C'est Cheyenne, une toute autre femme, et c'est tout ce que j'ai besoin de réaliser pour aller de l'avant. Les mains enfoncées dans les poches de ma veste, je repense au sourire de la prof d'archéologie, à sa remarque taquine, à son visage apaisé. Elle ne veut que le bien pour nous deux, surtout pour Logan, et rien que pour ça, elle mérite amplement qu'on lui laisse sa chance. Que je lui laisse sa chance. Plus le temps passe et plus je me dis que mon père a enfin la chance de vivre l'attente puis l'arrivée d'un enfant de façon normale, sans avoir à batailler corps et âme pour tenir sa famille à bout de bras. Même si je ne l'avais jamais montré, j'avais souvent culpabilisé en le voyant rentrer à la maison à Paris, exténué par une interminable journée car, loin d'être idiot, je comprenais que j'étais la cause de cette vie si compliquée. Combien de parents dans le même cas de figure auraient baissé les bras en laissant leur enfant à l'orphelinat, dans le meilleur des cas ? Beaucoup. A ma manière, j'avais essayé d'aider à l'époque... aujourd'hui, je me devais donc d'être le fils exemplaire qu'il méritait d'avoir, malgré ses faux pas. Juste pour le rassurer, lui faire comprendre que la venue de cet enfant ne sera qu'une balade de santé dans sa vie de famille reconstruite. Et qu'avec Cheyenne à ses côtés, intégrée également aux Salaun, la vie lui sourira enfin à nouveau. Je les regarde main dans la main, mon père est presque le plus stressé, ce qui tend à faire rire sous cape la gynécologue : je fixe cette dernière avec le regard d'un chien enragé sur le point de plonger sur sa proie. Pourquoi cette défense silencieuse ? Parce que je stresse aussi. Quoi ? J'y tiens aussi, à ce futur petit monstre que je vais cajoler et ne plus lâcher des jours entiers. On va se mettre d'accord tout de suite : hormis les parents, interdiction d'approcher le berceau sans mon autorisation, autrement je niaque. Une fois dans la salle, je trouve une chaise sur laquelle je m'assieds sagement le temps que les parents et la spécialiste prennent leurs marques. Je fixe attentivement tous les mouvements des praticienne comme s'ils pouvaient me servir plus tard. Ridicule, mais je tiens à tout vérifier afin que rien ne m'échappe. La voix de Cheyenne me tire de mes réflexions et je fronce les sourcils. "J'vois très bien d'ici, vous inquiétez pas pour moi." Ma voix était calme, grognon et timide à la fois. Traduction : je ne veux pas déranger, gêner ou m'imposer. Les regards de Logan et sa compagne finissent par avoir raison de mon hésitation et je finis par me lever pour les rejoindre. Je me poste entre mon père et la gynécologue tout en fixant avec ardeur le moniteur. "Tête et queue, oui, bien sûr... Bon choix de vocabulaire." relevai-je avec un fin sourire sarcastique au coin de la bouche. Celle-là, c'était juste obligé de la sortir, Cheyenne m'avait tendu une perche trop évidente pour que je m'empêche de parler. Je sens le regard de Logan se poser sur moi et je hausse les épaules. "Si tu m'regardes comme ça, c'est que toi aussi t'y as pensé, vieux pervers." Ça, c'est fait. Je plisse les yeux et je m'abime la rétine à essayer de discerner le sexe de l'enfant. J'avais déjà vu quelques échographies auparavant, aussi surprenant soit-il, quand je venais à l'hôpital pour visiter les enfants handicapés et souffrants. Toutes les infirmières du service me connaissaient... Bon, peut-être pas toutes pour les mêmes raisons, on ne va pas se mentir. Fille ou garçon ? Petit à petit, je me rapproche... Je me rapproche si près que je bouche la vue à tout le monde, chose que me fait remarquer la praticienne. "Fallait choisir un écran plus grand. J'bougerai pas tant que j'aurais pas trouvé." Et je vous emmerde. Voilà, c'est fait. Le son du cœur battant du bébé me vient également aux oreilles et mon visage se détend. C'est un son magnifique. Mon sourire se fige, je me sens transporté loin. Très loin. Puis soudain, un détail me saute un peu aux yeux. J'approche de l'obstétricienne puis je lui murmure à l'oreille de manière inaudible pour les autres. Je pense avoir deviné le sexe de l'enfant et lorsqu'elle hoche la tête, j'affiche un sourire ravi. Gagné. En croisant le regard de Cheyenne, je mime une fermeture éclair sur mes lèvres. "J'dis rien, promis." Puis en voyant une goutte de sueur s'inviter sur le front de mon père, je regarde la gynécologue en fronçant légèrement les sourcils. "Vous voudriez pas lui en faire une aussi, d'échographie ? Qu'il mange pour deux, c'est pas un scoop, mais ça fait quelques temps qu'il a les mêmes symptômes que Cheyenne. T'as les seins encore douloureux ?" demandai-je à mon père avec un air parfaitement sérieux. Game on, Salaun. De toutes manières, je m'en moque, je sais quoi regarder dans les rayons en attendant l'arrivée du bébé, maintenant... "Au fait, quand est-ce qu'elle va pointer le bout de son nez, la merveille ?"
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MessageSujet: Re: PV ♣ « one year later » PV ♣ « one year later » EmptyDim 3 Mar - 21:44


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La semaine dernière, j’avais acheté les billets d’avion pour la France. En effet, je nous avais organisés, à Kilian et à moi, un séjour à Paris ainsi qu’en Bretagne, durant les vacances de février. Et si je n’avais pas proposé à Cheyenne de venir, c’était uniquement parce que mon fils et moi avions besoin d’un petit retour aux sources, juste tous les deux, afin de raviver quelques bons souvenirs et nous permettre de nous retrouver dans notre complicité d’antan, bien que nous fussions déjà engagés dans un très bon chemin pour cela. Cependant, je m’inquiétais pour Cheyenne. Cette période restait mauvaise en vue de ce qui avait pu se passer un an auparavant. De plus, je souhaitais m’assurer que la grossesse se passait bien pour accepter de passer des vacances en France avec Kilian, la tête vide, sans passer le plus clair de mon temps au téléphone afin de savoir si Hutchinson se portait bien. De cette façon, j’avais demandé s’il était possible d’avancer l’échographie qui aurait normalement dû se dérouler durant les vacances scolaires d’hiver. Moment donc où je serais censé me trouver à l’autre bout de l’océan Atlantique. Et si Cheyenne semblait se douter de la raison pour laquelle j’avais pris ce rendez-vous, elle accepta de se montrer silencieuse à ce sujet. Inutile de remuer le couteau dans la plaie en me rappelant que je suis certainement le plus stressé des deux concernant cette future naissance. Je souhaitais m’assurer que l’anglaise n’aura pas besoin de moi. Et rien de tel, pour cela, que l’avis d’un médecin.

- Arrête d'angoisser, tu me stresses à la fin.

Je tourne la tête vers Cheyenne afin de croiser son regard. Finalement, mes yeux se baissent sur nos mains, alors qu’elle trace de petits cercles invisibles sur ma peau, dans le but de me rassurer. De retour à hauteur de son visage, je prends une attitude totalement décontractée, fausse mais tellement réaliste que l’on pu croire qu’en fait, cela ne m’atteignait guère.

- Moi, stressé ? Jamais.

Fierté masculine oblige. Mais dans le fond, j’avais envie de filer aux toilettes pour un épisode bien moins glamour. De la prestance ? Toujours voyons ! Je tentais cependant de penser à autre chose qu’à mes fesses lorsque mon regard se posa sur le docteur Parish. Une jeune femme au physique agréable d’une part. Mais surtout, d’autre part, ce n’était pas un homme qui allait la toucher. Comment ça je suis jaloux ? Non, absolument pas ! Bon, peut-être un peu. Mais vraiment un tout petit peu. Quoi qu’il en soit, nous entrons dans la salle d’examen. La gynécologue invite l’anglaise à s’allonger alors que cette dernière vient à me demander si c’est moi qui ait programmé ce rendez-vous. Je ne sus pas vraiment ce qui prôna dans le ton de sa voix. De l’amusement ou bien de l’exaspération ? Je gardais pourtant mes lèvres scellées. Heureusement, le docteur Parish détourna son attention de moi en appliquant du gel sur son ventre arrondi.

Lorsque Cheyenne parla du sexe de l’enfant, je ne pus retenir un sourire. Pour ma part, j’étais au courant. Nous allions avec un petit mec. Un petit gars qui ressemblera à la fois à Kilian et à Aidan. Si Cheyenne souhaitait garder la surprise lors de l’accouchement, pour ma part, je n’avais pas pu m’empêcher de demander. Incapable d’attendre. L’impatience est bien l’un des maîtres mots de la famille Salaun. Et si j’aurais été aussi heureux que ça soit un garçon qu’une fille, je pouvais ainsi me projeter dans l’avenir avec un nouveau petit bambin. Good job, nous serons quatre gars contre deux filles. Et oui, il faut penser au rapport de force aussi !

- Tête et queue, oui, bien sûr... Bon choix de vocabulaire.

Je tourne la tête vers mon aîné, avec un certain amusement, signe que j’y avais pensé sans oser faire la remarque. De cette façon, Kilian m’insulta de pervers et je montrais les dents afin de lui faire comprendre que le pervers en question pouvait grogner et mordre. Rien de bien méchant, donc. Finalement, Kilian sembla éprouver un réel désir de connaître à son tour le sexe de l’enfant. Et comme lorsqu’il n’était encore qu’un gamin, il se planta face à l’écran du moniteur, si près qu’il nous empêcha de voir.

- Mais tu ne peux vraiment pas t’en empêcher. Tu me fais le coup à chaque fois depuis que t’es gamin. Tu me laisses jamais regarder tranquillement un film. D’ailleurs, vous avez du pop corn ?

Je croise le regard presque réprobateur de Cheyenne, si bien que je me sens dans l’obligation de me justifier.

- Ben quoi ? Je sens que ça vas devenir intéressant là. On est presqu’au cœur de l’action.

Cependant le silence du médecin finit par faire doubler mon stress. Angoisse partagée avec Cheyenne visiblement puisqu’elle vint serrer ma main dans la sienne. Heureusement, le docteur Parish ne tarda pas à mettre le son. De cette façon, nous pûmes entendre le cœur du petit battre avec vitalité. Je fus totalement charmé – comme à chaque fois – par ce simple bruit. Mon visage se détendit aussitôt, laissant place à une expression d’attendrissement.

- C’est tout ce que je voulais entendre.

Alors que Kilian s’approchait de l’obstétricienne, visiblement au courant du sexe de l’enfant, j’en profitais pour observer Cheyenne avec amour. Le bout de mes doigts vint retracer les traits de son visage alors que je venais l’embrasser.

- J’ai hâte de le ou la voir.

Je mis un point sur le doute qui pourrait encore subsister en observant Kilian. Interdiction pour lui de dévoiler quoi que ce soit. Il mima une fermeture éclair avec ses lèvres, ce qui me rassura. Soudain, il parla de mes « symptômes de grossesse » au médecin. Je fronçais les sourcils avant d’esquisser un sourire.

- Ca va, ils ne sont plus trop douloureux. Et toi, tes bijoux de famille sont enfin descendus ou pas ?

Sourire on ne peut plus arrogant. 1 partout.
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MessageSujet: Re: PV ♣ « one year later » PV ♣ « one year later » EmptyDim 10 Mar - 19:41

Kilian & Logan
« put your faith in what you most believe in »

CHEYENNE – « Arrête d'essayer de me raconter des cracks, vieil homme, tu sais pas mentir »

Il avait tous les symptômes de l'homme sur le point d'hyperventiler, mais il n'était pas stressé ? Il avait beau être un acteur (fichtrement doué, avec ça), je restais la femme avec qui il passait le plus clair de son temps et en cette qualité, j'avais quelques tours dans mon sac. Il me sous-estimait vraiment s'il s'imaginait pouvoir me raconter n'importe quoi et que j'y croie sans détour. Mais je savais également que l'égo de Logan n'avait pas de limites, si bien que je me contentais de pincer des lèvres, le fixer du regard et hocher doucement la tête comme si je me convainquais doucement de ce qu'il racontait… C'est ça, Logan, cause toujours…. L'homme observa Parish de la tête aux pieds avec cet air appréciateur qu'il avait à chaque fois qu'on voyait mon médecin et je devinais son instinct alpha refaire surface en se disant qu'il n'y aurait pas d'autre homme que lui entre les jambes de sa compagne, fusse-t-il pour un examen médical ou non… Non pas qu'on aurait besoin des étriers pour une simple écho, mais Logan étant qui il est, il comptait toujours à trois coups d'avance.

Je roulais déjà des yeux à entendre Kilian me répondre. A fréquenter un Salaun, on pouvait bien se mettre à les connaître tous autant qu'ils sont et je n'eus aucun mal à reconnaître cette affirmation pour ce qu'elle cachait réellement. Mon regard se fait plus dur, je penche légèrement mon visage en avant comme pour appuyer ce que je tentais de lui dire silencieusement: il n'y avait ni gêne, ni quoi que ce soit… Au final, Logan aidant, Kilian capitula et j'eus bien assez de difficulté à dissimuler le sourire vainqueur -quoique bienfaisant- que je réservais au jeune homme. Pas de Salaun avec moi, ça aurait du mal à passer et il fallait autant qu'il sache tout de suite que si je ne laissais pas s'en sortir son père, je ne voyais pas pourquoi le fils devrait passer entre les mailles du filet. Un coup d'oeil à Logan me ramena au silence, laissant échapper un dernier petit rire avant d'instruire le fils que je ne voulais absolument pas de nouvelles quant au sexe de l'enfant. Je voulais la surprise, même si Logan allait probablement passer les mois qui restent à me taquiner à mort à ce sujet…. Non pas que je lui interdirait la chance, je préférais juste ne pas laisser sous entendre ma réaction, pistonnée aux hormones de grossesse. Le cycle risquait de s'annoncer des plus intéressants et si je m'étais montré parfaitement compréhensive avec son besoin de se retrouver avec son fils, j'y voyais aussi pour Logan de profiter des dernières "vacances" avant longtemps. Parce que ça n'allait pas louper…

Tête et queue..

Je ne me surprends même pas à soulever l'innuendo, connaissant assez les Français pour me douter d'une pareille chamaillerie. Au lieu de quoi, je me concentrais sur le médecin qui semblait partagée entre le sérieux de ce qu'elle cherchait à l'écran et les gamineries des deux hommes nous accompagnant. Il accueille ma menace à peine voilée avec un presque sérieux, même s'il envahit l'espace vital de l'OB-GYN pendant une petite éternité pour se faire une opinion.

KILIAN – « Fallait choisir un écran plus grand. J'bougerai pas tant que j'aurais pas trouvé. »

Seigneur, c'était à espérer qu'il trouve au plus vite, sinon j'étais quitte à faire une donation à l'hôpital pour qu'ils puissent contribuer à l'achat nouveau matériel. En attendant, son inspection ne sembla pas faire bouger le médecin, fixée à chercher quelque chose sur son écran au même titre que le jeune. Mais si l'un ne savait pas se taire, le silence de l'autre me tapait de plus en plus sur les nerfs, si bien que si elle ne parlait pas tout de suite, je n'allais pas lui payer la consultation. Elle sourit, répondit enfin et additionna ses assurances d'un son qui me fit plonger la tête lourdement contre le coussin, à nouveau. C'était la première fois qu'on pouvait dire d'entendre ce son là, grâce à la visite impromptue demandée par mon compagnon… Et c'était curieux, je m'amusais à n'y discerner qu'un unique battement, là où à ma dernière expérience j'avais eu droit au concert de deux. Et je n'allais pas pleurer… vraiment, je n'allais pas. Je ris, je manque de pleurer et ce n'est pas avant entendre Kilian parler que je m'esclaffe ouvertement, soulagée de la frayeur que cette médecin venait de me faire avoir, observant Logan qui semblait à mes yeux avoir pâli de quelques nuances et Kilian qui se regardait son père en se demandant réellement quoi. Et cela m'amusa, la scène rythmée uniquement au tempo des battements du coeur de ce bébé et des grognements boudeurs du père. Logan affirma que le coeur vaillant était le seul son qu'il désirait entendre et je ne pouvais qu'approuver, bien que demandant en un rire essoufflé que le Docteur Parish ne vienne plus nous faire de mauvaises angoisses comme ça, chose à laquelle elle s'excusa en riant doucement.

CHEYENNE – « Officiellement, cela devrait être fin mai. Mais les grossesses étant ce qu'elles sont, on peut s'attendre à tout à partir du début de ce mois là. Ce qui laisse largement de temps à ton père de t'emmener en France et à vous deux de vous retrouver. Vous y amuser comme seuls deux Salaun mâtures peuvent le faire »

Je levais les yeux à ça, sachant pertinemment qu'un Salaun amusé n'avait rien de mâture et soupirant presque d'être coincée sur ce lit pour éviter l'attaque taquine de Logan qui ne manquerait certainement pas de tomber suite à tout ça.. Kilian me sauva de tout cela en demandant précisément si les symptômes de son père allaient passer, chose à laquelle l'intéressé ne tarda pas à répondre. Seigneur, ce que ça allait s'avérer particulièrement mouvementé dans la famille… S'ils étaient tous comme ça…. Aidan et Caitlin n'avaient peut-être pas les gènes du français, mais ils allaient vivre d'influence permanente, si bien que je ne pouvais trouver refuge dans le calme qu'ils risquaient de me promettre.

CHEYENNE – « Moi aussi j'ai hâte, Logan… Alors ? Rassuré ? »

Entre chaque mot, ou presque, Logan m'embrassait, si bien qu'au final je ne pus jamais vraiment lui parler qu'à travers des phrases intermittentes. Oh, ce qu'il pouvait avoir des airs de bisounours quand il s'y mettait, jetant son apparence d'homme dur par la fenêtre et faisant ressortir son côté tendre. Et je l'aimais précisément pour ça: il n'était pas que muscle, noirceur et brutalité, il y avait une certaine ambivalence chez lui qui m'attirait, même si dernièrement entre les arrestations, perquisitions, accusations et tout le tintouin, je me serais bien passée de tout ça. Ce que je retenais de cela c'était que Logan n'était peut-être pas parfait, mais qu'il était prêt à tout pour protéger sa famille… Comme si manquer de se faire descendre à la fusillade de l'année passée n'avait pas suffit pour tenter de m'en convaincre ?

CHEYENNE – « Logan ? Maintenant que tu auras le papier du médecin, j'ose espérer que tu n'as pas l'intention d'oublier les raisons de ce trip en France… Ma soeur sera ici, il n'y aura pas de souci avec moi, c'est pourquoi j'aimerais vraiment… en fait non, oublie ce que j'aimerais: tu donneras ton téléphone cellulaire à ton fils, mon grand. Et c'est lui qui décidera quand et à quelle fréquence tu auras le droit de me joindre… »

Je ne savais pas à quel point j'étais sérieuse dans ce que je disais, je prenais un air autoritaire que je ne réservais qu'à lui lorsque j'étais décidée à quelque chose, taquin et ferme, mais je ne voulais pas être l'ombre par dessus un séjour qui se voulait de retrouvailles entre le père et le fils. Je paraissais innocente mais déterminée et ce n'est vraiment que lorsque je lui annonçais que s'il y avait le moindre souci, ma soeur ou le médecin avait son numéro de contact que j'espérais vraiment qu'il n'allait pas passer son temps à s'assurer que j'allais bien. Il y avait bien une raison pour laquelle je ne venais pas, hein?

CHEYENNE – « Tu sais, Kilian, je ne pense pas que tu réalises juste à quel point ça m'a fait plaisir quand tu as parlé du bébé en terme de merveille », contrairement au sentiment général qui s'était dégagé lorsqu'on lui avait même annoncé l'existence de ce bébé, « j'ose seulement espérer que ton père en fera de même lorsque ce petit bout naîtra »

Je n'étais pas sûre, mais je pensais bien être la seule à savoir à quoi je faisais allusion. Alors, dès lors que Logan se souviendrait avoir parlé de mes enfants à moi en terme de "face de foetus" (chose que je n'avais pas encore oublié, d'ailleurs), c'était à voir s'il voulait raconter l'histoire à son fils ou bien qu'il me laisse le plaisir… Parce que Kilian n'avait décidément pas l'air informé et Parish avait encore quelques examens à faire avant de me laisser aller, moi tranquillement à la maison et Logan avec un papier certifiant la pleine santé de sa femme et sa progéniture… Franchement, qu'est-ce qu'un petit prix à payer que d'expliquer une anecdote ou deux à son aîné, hein ?


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MessageSujet: Re: PV ♣ « one year later » PV ♣ « one year later » EmptyVen 15 Mar - 20:55



Pour l'heure, je restais assez discret sur le sujet du bébé, mais non moins curieux. Quant au couple que mon père formait avec Cheyenne, j'aurai aimé en apprendre plus, mais je ne le ferai pas avec les deux de front. Je préférerai en parler avec chacun séparément. Je les voyais, les observais mais ne faisait aucun commentaire sur l'alchimie évidente qu'il y avait entre eux. Comme j'avais fini par l'expliquer à Logan, il me fallait un peu de temps pour assimiler que l'homme que je n'ai vu heureux qu'avec ma mère puisse éprouver des sentiments similaires avec une autre. De toutes manières, cela n'aurait pas dû le surprendre : à l'école parisienne où ils m'avaient inscrit, on m'avait une fois exclu pendant une semaine parce que j'avais mordu jusqu'au sang une femme qui faisait les yeux doux à mon père à la sortie. Un vrai piranha veillant au bon fonctionnement du couple de ses parents, non plus ni moins. "T'auras qu'à attendre qu'on te file le DVD, si t'es pas content." avais-je rétorqué à son reproche suite à ma tête qui lui bouchait la vue. Quant à la remarque qu'il fit à sa compagne, un sourire on ne peut plus insolent marqua mon visage. "L'action, c'était il y a environ cinq ou six mois... Et te connaissant, ça a dû être plié en une minute trente." Une deuxième dans la figure. Chez les Salaun, on a des relations d'amour vache façon ping-pong : dès que ça fuse d'un côté, ça revient aussi sec de l'autre. "Et pour info, mes bijoux de famille vont très bien. Même que si je me trouve une jolie fille dans la soirée, t'auras tout le loisir de le constater par toi-même neuf mois plus tard." La menace de devenir grand-père précoce, menace ultime... J'affiche à nouveau un air insolent et taquin à la fois et je croise les bras sur mon torse en écoutant enfin Cheyenne avec la plus grande attention. Le mois de mai... ou à partir de maintenant ?! Ça laisse peu de temps pour aller dévaliser les boutiques et trouver tout un barda pour l'arrivée du futur frangin. Soudain, avant que j'oublie, je lève mon index pour attirer l'attention des deux futurs parents. "Qu'on soit d'accord : c'est moi qui m'occupe de la décoration de la chambre pour le bébé, une fois que vous m'aurez dit ce dont vous avez envie. Enfin, ce dont TU as envie, puisqu'il est complètement ignare en décoration d'intérieur." Je me penche vers Logan et je lui sers un sourire compatissant. "T'as vu, c'est ta fête, aujourd'hui." En même temps, je sens bien qu'il est stressé, alors je me dis qu'en le taquinant sans arrêt, ça va lui changer un peu les idées, d'autant plus que le bébé et sa maman sont en parfaite santé. Je pense à ce voyage en France qui nous attend, j'en étais rendu à compter les jours sur le calendrier. J'avais vraiment hâte d'y être, il n'y a décidément que dans ce pays que je me sentais complètement à l'aise, libre. En sécurité. J'affiche d'ailleurs un immense sourire quand Cheyenne demande - ou ordonne, c'est plus juste - qu'il me donne son téléphone avant de partir et que je déciderai des moments où il aura le droit de téléphoner. Puissance... Mouhahaha... "Avec grand plaisir. T'entends, p´pa ? Il va falloir être très gentil avec moi." Et puis je prendrais sur moi de le fouiller avant de partir. C'est tout à fait le genre à prendre un deuxième téléphone pour passer outre cette interdiction, grand comédien qu'il est. Quoiqu'il en soit, je suis on ne peut plus reconnaissant à Cheyenne de ne pas vouloir s'imposer entre nous, j'aime qu'elle me laisse le temps tout en tâchant d'être à l'écoute de ce que je peux dire ou avoir envie. Voilà pourquoi j'ai réellement envie de faire des efforts. Ils ont compris qu'à trop vouloir me braquer, on finit irrémédiablement par aller dans le mur. Quand on me bouscule ou quand on me force, j'ai tendance à faire l'inverse de ce qu'on attend de moi. Et de qui je tiens ce formidable entêtement...? Je fronce un peu les sourcils quand Cheyenne semble sceptique à la manière d'appeler le futur bébé de la part de Logan. Je m'assieds au bord du lit, mais sans prendre de place pour éviter de la gêner vu la position un peu inconfortable dans laquelle elle se trouve, puis je hausse les épaules. "Attends, j'l'appelle merveille aujourd'hui, mais quand le bébé sera né, j'peux aussi bien l'appeler petit monstre, morvax, et j'en passe. Mais paniques pas, tout ça, c'est affectueux. Dans la famille, on préfère les diminutifs et les vacheries plutôt que les surnoms trop niais... Pas vrai, vieillard ?" ajoutai-je à l'intention de mon père qui saura répliquer en m'envoyant aussi un sobriquet idiot. En gros, je me doute que Logan, dans son infinie délicatesse, a dû employer un terme un peu étrange soit pour parler des jumeaux, soit pour parler du futur frangin. Ainsi, je cherche à la rassurer un peu car, au fond, nous savons tous que ce bébé va atterrir dans un foyer qui va le chérir à ne plus quoi savoir faire d'autre. "Quand j'étais petit, j'avais plein de surnoms débiles : p´tite tête, l'enragé, aussi, j'avais tendance à mordre quand j'étais pas content... Si ça se trouve, c'est génétique..." lançai-je en fausse innocence, imaginant Cheyenne paniquée à l'idée d'avoir engendré un futur carnivore qui niaquera tout ce qui lui passera devant le nez.
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MessageSujet: Re: PV ♣ « one year later » PV ♣ « one year later » EmptyMar 19 Mar - 13:46


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Je fus surpris de redécouvrir un sentiment que j’avais ressenti en entendant pour la première fois les battements du cœur de Kilian. Je me retrouvais deux décennies en arrière, dans une salle semblable pour l’échographie de Sasha. A l’époque, j’étais bien plus jeune, et totalement inconscient de ce que signifiait le mot « père ». Cependant, lorsque l’on avait mit le son, c’est à ce moment précis que je m’étais rendu compte, avec sa mère, que nous avions engendré la vie. Un tempo apaisant qui faisait naître un déluge d’émotions. Là encore, je prenais réellement conscience que j’allais être de nouveau un papa-poule. Si le ventre de Cheyenne commençait sérieusement à s’arrondir et à prendre du volume, il fallait que je puisse entendre un cœur battre pour comprendre les choses dans leur totalité. Et j’en étais heureux. Très heureux.

La relation que j’entretenais avec mon fils se traduisait par de nombreuses piques que nous nous envoyions à longueur de temps. Une façon pour nous dire « Je t’aime ». Rien de méchant donc. Et il était hors de question que l’un de nous d’eux n’abandonne la partie en cours de route. C’est pourquoi, à ses réponses, j’arquais un sourire.

- Toi aussi, je t’ai fait en une minute trente. Je suis vraiment le dernier des idiots. Une minute trente de plaisir pour vingt ans d’emmerdes. Il faut être stupide. Après, tu peux tenter l’expérience aussi. Être grand-père à moins de quarante ans, ça ne me dérange absolument pas. Je n’aurais que les bons côtés d’avoir un p’tit fils ou une p’tite fille.

Nouveau sourire en coin. Sa menace venait de tomber à l’eau. Il faut dire que j’aime tellement les enfants que je m’imaginais parfaitement être grand père. Aucun besoin d’élever le gamin. Juste en profiter. La belle vie, non ? J’avais hâte dans le fond, même si je l’estimais encore un peu trop jeune pour cela. Et comme cela ne semble pas trop fonctionner, il retente sa chance avec une nouvelle pique. Je prends un air totalement sceptique et incompréhensif.

- Pardon ? Je ne vois pas de quoi tu parles.

Cheyenne a put en juger par elle-même, je n’ai jamais vraiment su décorer quoi que ce soit. Et pour ce qui est du style vestimentaire, j’arrivais encore à faire des efforts.

Lorsque Cheyenne m’ordonna – car c’était le cas de le dire – de donner mon téléphone à Kilian afin que je ne passe pas mon temps à chercher à la joindre, j’écarquillais les yeux. Rapidement, je tournais la tête vers mon fils qui, de son côté, semblait jouir de ce pouvoir qu’Hutchinson semblait vouloir lui offrir. J’y détonnais même un côté sadique et malsain. Non, hors de question ! Je n’avais pas dit mon dernier mot. Et si je devais garder un téléphone portable dans mon boxer, je le ferais sans l’ombre d’une hésitation. En principe, il n’ira pas chercher jusque là. Et puis, les cabines téléphoniques existent encore. Mais il était hors de question que je n’appelle pas au moins une fois par jour Cheyenne. Quand bien même son état de santé me paraissait important au point de m’inquiéter de façon perpétuelle, je ressentais également le besoin d’entendre sa voix. Outre le fait d’être un homme inquiet, je reste avant tout un homme amoureux. J’avais besoin de garder un contact avec l’anglaise, même si je pouvais effectivement faire l’effort de me limiter à un appel par jour qui ne durera pas trois heures non plus. Et puis, il y avait Aidan et Caitlin. J’avais besoin de savoir comment eux, ils se portaient aussi.

- Hey ! J’ai mon mot à dire vous deux !

Non ? Bien sûr que si ! Je croisais les bras, une mine boudeuse sur le visage. Et déjà, je fusillais mon fils du regard qui s’imaginait déjà certainement me faire tourner en bourrique en utilisant le téléphone comme chantage. Je ne comptais pas battre en retraite, loin de là.

- Ok, très bien, mais on suit mes conditions. J’ai le droit à un appel par jour, sinon, je vais t’en faire voir de toutes les couleurs. Juste un appel, c’est pas la mort non plus ! Et je te ferais signer un papier pour que tu respectes cette condition. Et retire ce sourire sadique de ton visage !

Lorsque Cheyenne expliqua à Kilian être heureuse de ne pas l’avoir entendu donner un surnom péjoratif à notre futur enfant m’amusa. Elle n’avait visiblement pas encaissé celui que j’avais donné à Aidan et Caitlin lorsqu’ils venaient de naître. Cependant, elle ne savait que trop bien que chez les Salaun, nous nous exprimions comme ceci, sans pour autant que cela soit méchant. Chose que mon aîné chercha d’ailleurs à lui faire comprendre alors que j’haussais les sourcils. Si Kilian savait prendre ma défense, il savait également m’enfoncer sans trop le vouloir. De cette façon, lorsqu’il commença à énumérer les surnoms que j’avais pu lui attribuer, petit, je faisais la navette entre une Cheyenne et une OB-GYN amusées, et un fils partit dans son monologue.

- Si tu ne t’arrêtes pas là, je pourrais bientôt t’appeler « le cyclope ».

Finalement je pris un air faussement exaspéré, cherchant à prendre ma défense.

- Face de fœtus, c’est pas méchant du tout. J’aurais pu tout aussi bien les appeler des « Sharpeis », mais là, ça aurait été déplacé, donc je me suis abstenu.

J’esquissais un sourire amusé. Comment en remettre en couche de façon volontaire afin de l’entendre grogner. Il est vrai qu’un bébé qui se nourrit bien finit par ressembler un peu aux Sharpeis, cette race de chien toute fripée, mais adorable.

- En tout cas, pour en revenir au côté enragé de Kilian, petit, je n’ai pas envie de te faire peur, mais j’étais un chieur également dans mon genre. Il m’arrivait de mordre aussi…

Mais ça, elle ne le savait que trop bien. Combien de petites morsures lui ai-je laissé lors d’ébats torrides ? Et merde, je venais certainement d’engendrer un nouveau petit diable. Je restais assis sur le lit et caressais le front de Cheyenne en effectuant de petits cercles sur sa peau. Une façon pour moi de l’apaiser, mais également de me déstresser.

- En tout cas, on n’a plus qu’à se pencher sur un prénom féminin ou masculin.

Et oui, il fallait bien encore laisser le doute à Cheyenne, même si Kilian et moi savions très bien qu’il s’agissait d’un petit mec.
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