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I remember your face...

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MessageSujet: I remember your face... I remember your face... EmptyLun 4 Mar - 17:19


lundi 4 mars 2013

Aujourd'hui allait être une très bonne journée, je le savais depuis que mon portable m'avait réveillée à 5 heures du matin, je venais de recevoir un SMS de mon petit ami, Steven, il me donnait rendez-vous le jour même dans un magnifique hôtel de San Francisco en début d'après-midi. Cette nouvelle m'avait enchantée si bien que je n'avais pas réussi à retrouver le sommeil par la suite. J'avais plusieurs fois fait le tour de ma chambre d'étudiante et dix fois confectionner une tenue pour le rendez-vous. Et puis, tout ça avait fini par m'énerver, je ne tenais vraiment plus du tout en place. La seule solution ? Sortir, prendre l'air, me changer les idées. Et pour cela, quoi de mieux que le parc Presidio ? J'avais attendu que l'air soit assez réchauffé pour que la promenade soit agréable, ainsi j'en avais profité pour me faire belle et me maquiller, chose que je n'avais pas faite depuis mon rendez-vous avec Erwan, mon correspondant, presque 2 semaines auparavant. C'est donc toute jolie que j'avais quitté la résidence où je vivais le temps de l'échange avec Oxford et j'avais pris le premier bus qui me déposerait devant le parc.
Après quelques minutes de trajet, je pus enfin me retrouver à l'air libre. En entrant dans le parc, je ne vis personne mis à part quelques joggeurs matinaux qui profitaient de la bonne heure pour courir avant de commencer leur journée de travail. Pour moi, pas question de courir, je ne pouvais pas faire d'efforts, voilà quelques jours que mon anorexie avait refait surface et que mon appétit avait disparut. Du coup, je devais me cantonner à la marche. Après tout, je n'étais pas là pour faire du sport mais simplement pour me changer les idées et voir autre chose.
Ainsi, je pris un pas calme et me baladai dans les allées, tournant à gauche ou à droite selon mon feeling, sans but précis, admirant les arbres remplis de bourgeons timides et ne cessant de penser à mon cher et tendre Steven, le garçon qui avait, je le croyais, ravi mon coeur une seule semaine auparavant.
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MessageSujet: Re: I remember your face... I remember your face... EmptyLun 4 Mar - 18:30

Anastasya & Mason
« I remember your face... »

Et voilà, une semaine jour pour jour que j'avais appris être porteur d'une tumeur. Cette annonce avait sonnée comme un rappel de ce qui était arrivé à ma mère. Un appel de l'hôpital, un rendez-vous presque dans l'heure qui suit, une tête qui ne fait pas rire... J'avais eu l'impression de vivre pour la seconde fois l'annonce du cancer de ma mère. Sauf que c'était pour ma tumeur. J'allais devoir accepter ce corps étranger comme ma mère avait accepter sa maladie.
Selon les médecins, j'avais de la chance, la tumeur était bénigne. J'avais compris que je serais sans doute mort à l'heure d'aujourd'hui si elle avait été de nature cancérigène. Mais il ne fallait pas jouer avec ce genre de chose et les chirurgiens que j'avais rencontrés voulaient que je sois opérer le plus vite possible. Leur seul problème, ils allaient devoir enlever tout mon foie, puisque la bête avait infiltrer sa totalité et il me fallait donc un donneur. Et cet organe était plutôt rare. De plus, comme je ne courais pas un risque mortel en vivant avec ça, je n'étais absolument pas prioritaire sur une liste d'attente. Donc, j'allais devoir m'accommoder de cette tumeur pendant un certain temps.
Un moment j'avais songé appeler mon père pour le prévenir, mais je ne l'avais pas fait. Je ne pensais pas qu'il mérite de savoir que son fils avait besoin d'un foie. C'était stupide parce qu'il y avait des chances qu'il soit compatible et les médecins étaient prêts à tenter une greffe de donneur vivant. Mais je leur avais dit que je n'avais plus de famille et donc personne susceptible d'être compatible. De toute façon, je n'étais même pas certain que mon père aurait voulu donne la moitié de son foie à son fils, après tout, il n'avait jamais voulu de moi, ne m'avait même pas poursuivi après que je fus retourné aux Etats Unis. Mais je ne voulais pas ressentir cette amertume envers mon père, il avait fait comme il le voulait et peut-être que c'était mieux pour moi comme ça. Je n'avais jamais été malheureux dans ma vie, ma mère avait tout fait pour mon bonheur, et même quand j'avais été placé dans une famille, ils avaient été gentils avec moi.
J'avais passé la nuit à remuer mes idées sombres sur ma famille. Parce qu'il n'y avait pas que mon père, j'avais aussi quatre grands parents, que je ne connaissais même pas. Je savais juste qu'ils existaient. Mais hormis ma mère jamais personne n'avait voulu de moi. J'étais l'enfant indésirable, celui qui aurait mieux fait de ne jamais existé...
Las de ressasser tout le temps les mêmes pensées depuis une semaine, de ne plus dormir à cause de ça, je me levais tôt ce lundi matin pour aller me balader dans un parc de San Francisco. J'avais enfilé un jean, un tee-shirt et une chemise par dessus. J'avais chaussé mes converses et j'étais parti en laissant derrière moi mon portable pour être vraiment seul durant cette balade.
Je choisi le parc Presidio, qui était l'un des coins les plus vert de la ville. J'avais sans doute une tête à terroriser n'importe qui me croisait, mais je n'y étais pas pour beaucoup. Je n'arrivais plus à dormir depuis que je savais pour ma maladie. Depuis une semaine, j'avais du cumuler deux, trois heures maximum, de sommeil par nuit.
Une fois dans le parc, je m'arrêtais quelques minutes pour regarder ces jeunes enfants s'amuser sur les aires de jeu. Un jour j'avais été un gamin comme eux, avec une mère qui me regardait les yeux pleins d'amour. Mais ce temps était passé, j'étais un jeune adulte déjà orphelin de mère aujourd'hui. Je continuais mon chemin, le but de cette balade était d'oublier mes idées noires, pas de me les rappeler.
J'aimais le lundi matin en temps normal, parce que je n'avais pas de cours, je commençais seulement à quatorze heure. D'ailleurs, lundi dernier je n'étais pas allé à l'université, j'avais loupé ma première journée de cours depuis mon arrivée à Berkeley. A la place, j'étais à l'hôpital... Mais aujourd'hui, j'irais en cours, et ce serait comme si rien ne s'était passé. D'ailleurs, je n'avais parlé à personne de ce que les médecins avaient dit, pour faire exactement comme si rien n'avait changé. Il serait bien temps de leur dire quand j'irais me faire opérer. Tout à mes pensées, je déambulais dans le parc sans faire attention aux personnes qui m'entouraient. Comme je ne faisais attention à personne ce qui devait arriver finit par se produire ; je percutais une jeune femme qui semblait avoir mon âge. Elle était rousse, mais ce n'était pas ça qui retins mon attention, c'était son visage et ses yeux. J'avais toujours été très attentif aux personnes que je fréquentais, surtout celles qui comptaient un peu. Et je connaissais cette fille. "On se connait, non ?" Et le temps que je pose la question, je me souvins de son prénom et d'où je la connaissais. Ainsi elle devait faire parti des correspondants anglais qui venaient de débarquer. "Tu es Anastasya." Cette phrase sonnait comme une constatation, j'étais sûr de moi.
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MessageSujet: Re: I remember your face... I remember your face... EmptyLun 4 Mar - 18:46


lundi 4 mars 2013

Plongée dans mes rêves, m'imaginant déjà loin dans l'avenir, au bras de celui que je voulais être mon mari, Steven, dans une jolie maison entourée de ma famille, bref, je rêvais purement et simplement et je participais déjà à ma perte qui surviendrait en fin de journée...
Comme toute personne plongée dans ses pensées, j'étais parfaitement indifférente à ce qui m'entourait, je tournais comme un robot, simplement parce que j'étais encore sur terre et pas complètement déconnectée mais j'ignorais les gens qui passait à côté de moi, c'était à eux de se déplacer quand ils me croisaient. C'était sans compter sur un autre rêveur, comme moi, qui se trouvait en chemin inverse et venait droit sur moi. Le choc me fit sortir de mes pensées. Heureusement, je n'étais pas tombée, sinon, je serais vraiment revenue à la dure réalité, littéralement redescendue de mon petit nuage !
Mon regard encore hagard se posa alors sur celui qui avait osé croiser ma route sans la dévier. Je ne lui en tenais pas rigueur, il n'y avait aucun dommage mais après un tel contact, je n'allais pas repartir sans un petit mot ou une petite réaction. C'était sans compter sur la rapidité de réaction du jeune homme. Etrangement, il ne s'excusa pas et même, prononça mon prénom. Vraiment très surprise, je le fixai un moment, vraiment, je ne le connaissais pas. Je ne connaissais presque personnes ici alors je l'aurais reconnu... Pourtant, en m'attardant sur son regard, je me sentais en présence d'un garçon qui m'était familier... Comment aurais-je pu le reconnaître autrement, tant de temps s'était écoulé depuis notre dernière rencontre... Et puis, il était si fatigué, ses traits était si tiré. C'est aussi le son de sa voix qui me fit le reconnaître, certes elle avait mué mais l'intonation restait la même. Un sourire s'afficha alors automatiquement sur mon visage, je n'en croyais pas mes yeux... Face à moi se trouvait mon cher ami, aussi devrais-je dire mon seul véritable ami qui avait disparu du jour au lendemain sans donner de nouvelles. Nous nous retrouvions sans l'avoir prévu à des milliers de kilomètres où nous nous étions laissés, tant d'années après. A fleur de peau, je ne pus résister à l'élan de mon coeur qui me fit me précipiter dans ses bras et l'enlacer sincèrement.
-Mason ! Je n'y crois pas ! Toi, ici ?
Décidément, cette journée était vraiment exceptionnelle !
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MessageSujet: Re: I remember your face... I remember your face... EmptyLun 4 Mar - 23:12

Anastasya & Mason
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Anastasya. Je n'en revenais pas de l'avoir croisée dans ce parc. Après tout, quelle était la probabilité qu'elle fasse partie de l'échange avec Oxford ? Je ne savais même pas qu'elle faisait parti de cette université. En fait, j'avais perdu tout contact avec elle quand j'étais retournée en Amérique. Je n'avais plus vu mon père, ni même entendu parlé de lui et personne ne savait qu'il existait, sauf moi, puisque sur mon acte de naissance il n'y avait pas de nom dans la case du géniteur. Selon la loi j'étais un orphelin... Voir Ana ici, c'était comme si avec ma tumeur, j'avais invoqué mon passé et qu'elle avait surgis. Souvent j'avais songé à lui écrire, mais je pensais qu'elle m'en voudrait d'être parti aussi précipitemment. Après tout, dès que j'avais eu l'information sur la mort de ma mère j'avais volé de l'argent à mon père pour prendre un avion, et elle ne pouvait pas le savoir puisque personne ne connaissait notre lien donc personne pouvait lui expliquer pourquoi je n'étais plus à Londres.
Nous n'avions que quinze ans quand je l'avais rencontré, mais j'étais déjà un terrible. Bien sûr, cela ne se voyait pas à Londres parce que mon père habitait dans un quartier plutôt sur. Mais j'avais passé mon enfance dans le Bronx et j'avais fréquenté très jeunes des adolescents déjà accroc à la came, des jeunes femmes qui faisaient le trottoir. Moi même je fumais de l'herbe occasionnellement... Rien ne me destinait à ce que j'étais aujourd'hui. Personne n'aurait parier sur mon destin, pas même moi. Mais ces quelques semaines à Londres m'avaient fait prendre conscience que j'étais quelqu'un qui pouvait agir aussi bien q'un autre et que mon origine ne me pénalisait en rien. Et c'était Ana qui m'avait fait prendre comprendre ça.
Je n'avais jamais pu l'oublier, je pensais souvent à ce qu'aurait pu être notre relation si j'avais choisi de rester vivre avec mon père à Londres. Nous serions restés des amis sans doute. Et puis, avec le temps sans doute que nous nous serions demandés si nous n'étions pas amoureux l'un de l'autre. Et ensuite, soit nous serions sortis ensemble soit nous aurions oubliés cette question pour rester des amis. Mais aujourd'hui nous étions presque des inconnus, enfin, c'était comme retrouver une amie d'enfance.
Et j'avais été si surpris de la reconnaitre que j'en avais oublié les bonnes manières. "Je suis désolé de t'être rentré dedans."
Mais elle ne semblait pas me reconnaitre. Ce n'était pas vraiment étonnant, j'avais changé depuis Londres, je n'étais plus cet adolescent un peu pomé qui allait perdre sa mère et qui ne savait pas quoi faire. J'étais un jeune homme étudiant, et je savais ce que j'allais faire de ma vie désormais. Et même si je ressemblais toujours physiquement au gamin qu'elle avait connu, le fait que je n'ai pas beaucoup dormi ces derniers temps ne devait pas arranger les choses. J'allais lui dire qui j'étais quand elle prononça mon prénom. Mieux encore, elle me sauta littéralement dans les bras pour me faire un calin. Je la serrais contre moi, j'étais tellement heureux de la revoir. Elle était la meilleure chose qui me soit arrivé durant le cancer de ma mère, même si je l'avais carrément laissé tombée. "Et oui, je fais mes études à Berkeley."
Je me demandais si ce n'était pas un signe du destin qu'elle soit là aujourd'hui. Après tout, je l'avais rencontrée alors que ma mère avait son cancer, et je la revois à ce moment alors même que je venais de découvrir que j'avais une tumeur. C'était une sacré coincidence quand même. Mais que ce soit le hasard ou le destin, j'en étais ravi. Ana était une fille géniale !
"Alors, tu fais parti de l'échange avec Oxford ?" J'avais supposé ça au départ, mais peut-être qu'elle était simplement en voyage à San Francisco ou alors elle pouvait tout simplement être une étudiante de Berkeley.
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MessageSujet: Re: I remember your face... I remember your face... EmptyMar 5 Mar - 21:16


lundi 4 mars 2013

Quelle surprise de retrouver Mason ici ! Je ne pensais jamais le revoir, d'ailleurs, avec le temps, je l'avais pour ainsi dire oublié puisque j'étais persuadée de ne jamais le revoir. Cela dit, je ne gardais que des bons souvenirs de lui. Même si je l'avais "oublié", il restait dans mon coeur comme une personne qui comptait vraiment pour moi. Cela faisait partie de mon processus de préservation de moi-même que de me résoudre à oublier ceux qui disparaissaient de ma vie après un passage plus ou moins éclair, c'était ce qui s'était passé avec Mason.
En tous les cas, quel bonheur de le retrouver, sans m'y attendre, alors que je traversais une des périodes les plus difficiles de mon existence.
-Ne t'inquiète pas, ce n'est rien ! Tu étais plongé dans tes pensées, comme moi, ça devait arriver et crois-moi c'est la meilleure bousculade qui pouvait arriver dans ma vie !
Je ne cessais de sourire, mon bonheur se reflétait sur mon visage sans que je puisse le contrôler, j'avais véritablement l'impression de vivre un rêve éveillé depuis que je m'étais levée le matin. J'étais si pleine d'entrain que je n'avais pu contrôler l'expression de ma joie qui m'avait conduite directement dans les bras de mon ami pour une étreinte de quelques instants et ce n'est que par la force des choses que je le quittai.
-Tu as tout deviné ! Je suis en deuxième année de psychologie à Oxford. Et toi ? Je ne savais pas que tu avais quitté New-York !
Bien décidée à ne pas le lâcher, je me dirigeai lentement vers un banc où nous pourrions nous asseoir malgré la température fraîche que je ne craignais pas vu que, par mes origines, j'avais été habituée à un climat très frais. Lui aurait peut-être froid, j'ignorais le climat américain dans lequel il était habitué à vivre. Si tel était le cas, pas question de renoncer à notre conversation, nous la continuerions au chaud devant un café !
-Si tu savais comme je suis heureuse de te revoir ! Je croyais bien que je n'entendrais plus jamais parlé de toi après ton départ précipité de l'Angleterre. D'ailleurs, comment se fait-il que tu sois parti si brusquement ? J'ai bien cherché à te contacter mais impossible de trouver tes coordonnées, malheureusement...
Cela n'était nullement un reproche. Etrangement, moi qui étais pourtant très rancunière, je ne lui en voulais pas de s'être volatilisé sans me prévenir et même de m'avoir posé un lapin le jour de son départ.
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MessageSujet: Re: I remember your face... I remember your face... EmptyMer 6 Mar - 15:28

Anastasya & Mason
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Je l'avais percuté mais elle pensait que c'était la meilleure bousculade qui lui soit arrivée. Elle ne pouvait pas savoir que je pensais la même chose. Lui rentrer dedans venait tout juste de me redonner le sourire. Alors que je me trainais comme une loque depuis une semaine, je venais subitement de retrouver l'espoir. Et tout ça grâce à une jeune femme que j'avais connu seulement quelques semaines en Angleterre.
Mais forcément, prendre contact avec son passé n'était jamais sans conséquence. En plus de me souvenir des bons moments que j'avais passé avec Anastasya, je me rappelais aussi le comportement de mon père envers moi. Et puis, cette course effrénée pour retourner le plus vite possible aux Etats-Unis, prendre le premier avion, qu'importe le prix du billet. La longue attente dans l'appareil, le passage aux douanes alors que je n'avais qu'une envie, sauter dans un taxi et aller à l'hôpital le plus vite possible. Avec le recul, je me rendais compte que c'était stupide, ma mère était déjà morte et cette précipitation n'avait aucun intérêt. Mais à l'époque cela m'avait semblé très important d'arriver le plus vite possible, comme si le corps sans vie de ma mère allait s'envoler.
Avec sa mort, j'avais découvert que ma mère avait pensé à l'éventualité de sa disparition bien avant de savoir qu'elle avait un cancer : son enterrement était déjà payé, tout avait été choisi, du cercueil jusqu'aux fleurs.
Il y avait aussi une petite somme d'argent pour moi, j'aurais le droit de la dépenser à ma majorité. Mais je n'avais jamais su quoi faire des ces quelques milliers d'euros. Il n'y avait pas une fortune, mais cela pourrait me permettre de tenir après mes études si je ne trouvais pas de travail. Enfin, maintenant, j'allais sans doute devoir m'en servir pour payer mes soins médicaux quand j'aurais un donneur. Mais je trouvais ça quelque peu ironique; Ma mère avait cet argent quand elle était malade et il ne lui avait servi à rien pour la sauver alors pourquoi en serait-il de même pour moi ? Oui, je devenais un peu cynique. Cela ne faisait qu'une semaine que je savais être le porteur d'une tumeur et je voyais tout en noir. Il allait falloir changer tout ça et vite, je n'avais pas envie de devenir un de ces hommes irascibles et imbuvable. Je n'étais pas comme eux, je profitais de la vie et j'étais heureux. Et maintenant que j'avais retrouvé une partie de mon adolescence en la personne d'Anastasya je ne pouvais, je ne voulais plus voir la vie en noir ! "Pour moi aussi c'est la meilleure bousculade qui me soit arrivé.". Malgré mes traits qui devaient montrer la fatigue qui s'accumulait depuis quelque temps, je rayonnais de joie. Je venais juste de retrouver Ana et pourtant j'avais l'impression de ne l'avoir jamais quittée. Comme si nous étions réellement restés proche depuis notre rencontre alors que ce n'était absolument pas le cas. D'ailleurs, il fallait bien qu'on rattrape le temps perdu en apprenant ce qu'il y avait de nouveau dans nos vies. Tandis qu'elle nous conduisait vers un banc, je répondis à ses questions. "Et bien je suis en deuxième année de journalisme." Ce qui ne l'étonnerait peut-être pas, si elle n'avait pas oublié nos rencontres, souvent je lui parlais de ce que j'écrivais, elle savait que c'était ma passion. Elle était d'ailleurs bien la seule à savoir pourquoi j'avais toujours un carnet sur moi. "J'ai décroché une bourse pour l'université et j'avais le choix dans les universités, c'est pour ça que je suis parti de New York. Et puis, il n'y avait plus rien qui me retenait dans la ville."
Enfin, plus rien, c'était vite dit. La dernière famille qui m'avait accueilli avait été très gentille avec moi. Le père m'avait d'ailleurs dit que je pourrais continuer d'habiter chez eux si je décidais de rester étudier dans une université de la ville. Mais j'avais préféré m'éloigner. D'ailleurs il faudrait sans doute que je retourne les voir. Ils avaient été adorables avec moi.
Ana m'interrogea sur les raisons de mon départ. Elle ne semblait pas m'en vouloir, sans doute voulait-elle juste savoir. "Et bien, quelques minutes avant que je parte te rejoindre j'ai reçu un coup de téléphone de l'hôpital où était soignée ma mère. Elle venait de mourir. Du coup, j'ai pris un avion pour repartir chez moi. Ensuite j'ai été placé en famille, mais j'étais rongé par le chagrin. Et le temps que je redevienne vraiment moi, beaucoup de temps avait passé et je ne voulais pas t'embêter avec mes soucis donc j'avais abandonné l'idée de reprendre contact avec toi." Ce qui était vrai, quand j'avais compris que je l'avais laissé tombée sans explication j'avais pensé lui écrire pour tout lui expliquer. Pour qu'elle sache que j'avais une vraie raison d'avoir fait ça. Mais cela faisait plus d'un an que tout était fini pour ma mère. Et je m'étais dit qu'Ana avait du m'oublier et que si elle recevait une lettre de ma part elle n'allait pas se souvenir de qui j'étais.
"Et toi alors ? Quoi de neuf dans ta vie ?"
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MessageSujet: Re: I remember your face... I remember your face... EmptyMer 6 Mar - 20:02


lundi 4 mars 2013

Je ne saurais mesurer l'étendue de mon bonheur, pour la simple et bonne raison que je n'avais jamais été si heureuse de ma vie ! C'est dire comme une simple bousculade peut changer une vie, comme il faut peu de temps pour que tout se transforme ! Ces retrouvailles étaient pour moi une aubaine ! Je ne serai plus seule dans cette grande ville avec les quelques connaissances que j'avais pu faire, et je pourrais enfin laisser Erwan respirer... Et puis, peut-être que je pourrais tout lui dire de ce qui s'était passé depuis notre dernière rencontre, à une époque, où, pour moi, tout allait encore pour le mieux...
Nous étions maintenant assis l'un à côté de l'autre sur un banc, dans le calme du matin, perturbés simplement par le chant des oiseaux et quelques passages de joggueurs. Nous avions tant à nous raconter... Pour ma part, ce n'était rien de bien intéressant mais vu la confiance que j'avais placée en Mason, il fallait que je lui dise tout, au risque, peut-être de l'ennuyer. C'est étrange, c'est comme si notre relation avait été simplement mise en pause, je me comportais comme par le passé avec lui, sans la moindre distance qui normalement serait propre au contexte...
-Félicitations ! Ca m'étonne de toi, malgré tout, je t'aurais plutôt vu dans les lettres. Tu as abandonné ton projet de devenir écrivain ?
J'allais lui demander pourquoi il disait que plus rien ne le rattachait à New-York alors que sa mère y vivait mais il me devança et ce fut mieux ainsi car je me serais sentie bête de poser une question qui allait donner une si tragique réponse, même si, dans le fond, je n'étais pas sensée savoir tout cela.
-Je suis vraiment désolée d'apprendre ça...
Et je m'arrêtais là, ma joie se trouvait voilée par ce que ces paroles avait appelé à mon esprit.
-Oh tu sais, rien de bien intéressant à entendre... Quelques mois après ton départ je suis tombée malade, anorexique. Ca a duré 2 ans... Et puis récemment j'ai appris que j'avais une petite soeur, tout mon contraire, et j'ai rencontré mon père aussi... Le pire dans tout ça c'est que ma mère m'a annoncé qu'elle était en phase terminal d'un cancer. Du coup, j'ai profité de l'occasion pour changer d'air mais à vrai dire je ne m'en porte pas mieux...
Je ne fis pas allusion au retour récent de mon anorexie et m'enjouai pour oublier ce fait...
-Le seul point positif c'est que j'ai rencontré un garçon, tout est allé très vite entre nous, on sort ensemble depuis 1 semaine et c'est comme si on se connaissait depuis toujours, c'est le prince charmant que j'ai toujours cherché et je l'ai enfin trouvé ! Et toi les amours ?
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MessageSujet: Re: I remember your face... I remember your face... EmptyJeu 7 Mar - 15:10

Anastasya & Mason
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C'était si étrange de revoir Anastasya après tant d'année. Je n'avais plus l'impression d'être dans le monde réel. C'était comme si quelqu'un m'avait propulsé ailleurs, où je pourrais trouver quelques moments de joie avant de retourner à ma vie, à mes rendez-vous à l'hôpital, mes cours de journalisme... Mais même si c'était le cas et que je ne devais plus la revoir ensuite, j'allais profiter de ces moments parce qu'elle avait été une vraie amie pour moi quand j'étais seul à Londres.
D'un autre coté, maintenant que je l'avais retrouvé, ou qu'elle m'avait retrouvé, je ne sais pas, j'étais certain que je ne la laisserais plus partir. Bon, je savais bien que c'était moi qui avait fuit la première fois, mais elle ne m'en voulait pas pour ça apparemment. Mieux, c'était comme si on ne s'était jamais quittés, je lui parlais comme lorsqu'on avait quinze ans, j'étais prêt à lui dévoiler ce que personne ne savait encore sur moi. D'ailleurs en quelques minutes, elle en savait sans doute plus que la plupart des gens. Personne ne savait que ma mère était morte d'un cancer. Elle était aussi la seule à savoir que j'avais un père, puisque lorsque l'on s'était rencontré je vivais chez lui. Et elle savait aussi désormais que j'avais été placé en famille après la mort de ma mère.
Mais c'était si facile de s'ouvrir à elle après avoir passé tant de temps à tout cacher. J'étais heureux de pouvoir tout lui dire et j'étais heureux de pouvoir passer du temps avec elle. Si elle était venu jusqu'ici je n'allais pas la laisser repartir, du moins pas sans m'avoir promis que cette fois ci on ne perdrait pas le contact. Surtout si elle était ma lueur d'espoir. Comment pouvais-je en douter alors que depuis notre rencontre, je me sentais capable de battre n'importe quelle maladie du moment qu'elle était à mes cotés.
J'évoquais mes études et elle semblait étonnée que je n'ai pas choisi les lettres plutôt que le journalisme, après tout, pour faire écrivain c'était plus logique. Et elle n'avait pas forcément tort. Mes professeurs aussi m'avaient suggérer cette option, enfin, pour ceux qui avaient deviné que je m'évadais en noircissant des carnets de mes mots, de mes histoire inventées. "Non, je compte toujours écrire des livres, j'ai d'ailleurs peut-être une idée pour mon premier. Simplement, je me suis dit que le journalisme serait un bon moyen de me faire un nom dans le domaine et de pouvoir m'en sortir dans la vie si ma carrière d'auteur ne fonctionne pas. Je suis peut-être optimiste parfois, mais je sais que pour percer dans le milieu il faut vraiment avoir un énorme talent et je n'aurais pas eu la prétention de dire que j'étais un futur auteur de best-sellers. Mais j'écris toujours autant." D'ailleurs, j'avais été très productif cette dernière semaine. J'avais eu le temps puisque je n'avais jamais réussi à trouver le sommeil.
Je parlais de la maladie de ma mère. Je lui avais caché la vraie raison de ma venue à Londres quand on était adolescent. J'étais dans le déni à cette période, je ne parvenais pas à accepter qu'elle allait mourir, me quitter pour toujours. Ensuite, je n'avais pas eu le choix que de vivre avec, mais ça avait été très dur de remonter la pente après la perte de celle qui avait été mon univers pendant les quinze premières années de ma vie. "Merci..." lui répondis-je quand elle présenta ses 'condoléances'. Je n'avais jamais su comment réagir face aux personnes dans ce genre de moment.
Et puis elle me raconta ce qui lui été arrivé après mon départ. Son anorexie, sa soeur, son père. Et maintenant le cancer de sa mère... Sa vie n'avait pas du être facile. Et elle était parti de Londres pour prendre l'air, sur ses dires. Je savais que cela ne changeait rien. Moi même, j'étais en Angleterre alors que ma mère mourrait à petit feu sur un lit d'hôpital mais je n'avais jamais réussi à oublier ça. Et je voulais être prêt d'elle plutôt que dans un autre pays... Le pire dans ce genre de moment, c'était les autres, ceux qui savaient et qui disaient comprendre ce que l'on ressentait. Personne ne peut comprendre cette situation, hormis ceux qui sont passés par là, personne ne sais ce que ça fait de savoir que sa mère va mourir, qu'elle souffre de cette maladie qui est douloureuse et souvent sans autre issue que la mort. "Cela n'a pas du être facile pour toi ces derniers temps. J'espère que tu vas réussir à te ressourcer un peu à Berkeley."
Je gardais pour moi ce que j'avais découvert une semaine avant, avec tout ce qu'elle avait vécu, elle n'avait pas non plus besoin que je me plaigne de ce qui allait m'arriver. Je tripotais dans ma poche le biper que l'hôpital m'avait donné. Je savais qu'il n'allait sans doute pas sonner avant longtemps, ma situation n'était pas dramatique et il y avait d'autres personnes qui risquaient de mourir si elles n'avaient pas de foie rapidement. Moi, je n'étais pas un cas prioritaire. Pourtant, ils m'avaient quand même donné l'appareil. Mon groupe sanguin était rare et si un don arrivait et qu'il était compatible avec moi il faudrait que je me rendre séance tenante à l'hôpital. Sans faire attention, je le laissais échapper de ma poche et je me baissais pour le ramasser.
Pendant ce temps, Ana me parlait de ses amours comme étant le seul point positif. Apparemment elle avait trouvé le prince charmant. "Et bien, je suis content pour toi. Tu dois nager dans le bonheur. Il s'appelle comment ? Peut-être que je le connais." Je souris. C'était peut-être un de mes amis, ce serait amusant. Mais je doutais toutefois de le connaitre, après tout, il y avait beaucoup d'étudiant dans cette université. "Et bien moi, je suis très exigeant sur les filles, ce qui fait que je suis célibataire."
Et puis, je repensais à ce qu'elle avait dit sur sa soeur et son père. Elle classait ces évènements dans la catégorie points négatifs. "Tu verras, peut-être que tu seras contente d'avoir une soeur quand tu l'as connaitra mieux."
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MessageSujet: Re: I remember your face... I remember your face... EmptyJeu 7 Mar - 19:30


lundi 4 mars 2013

J'aurais pu discuter pendant des heures avec Mason tant j'appréciai son raisonnement. Il n'était pas comme la plus grande partie des jeunes de notre âge qui pensait à oublier leur souci plutôt que de les accepter, qui passaient leur temps à faire les dingues pour profiter d'une vie qu'ils réduisaient par leurs excès. Vraiment, Mason et moi étions sur la même longueur d'onde et malgré toutes ces années passées, rien avait changé, nous étions toujours synchronisés... Sauf peut-être du point de vue de l'optimisme puisque moi, je broyais du noir en permanence !
-Arrête de dire ça ! Tu sais que tu as du talent, je te l'ai déjà dit ! Et je suis sûre qu'avec le temps qui a passé tu n'as pu que t'améliorer ! D'ailleurs, je suis pressée de voir ce que donnera le premier ! J'espère aussi que tu fais des études pour rien ou pas grand chose et que tes oeuvres te suffiront très amplement pour vivre !
Si je me montrais confiante en l'avenir pour lui, je ne l'étais pas pour moi. Je savais que ce voyage à San Francisco n'allait rien changer dans mon existence, même, j'avais l'impression que je ne me remettrai pas de cette rechute qui était pour moi une véritable défaite et ce, malgré tout le soutien que je pouvais recevoir mais qui n'était pas encore suffisant puisque les choses ne faisaient qu'empirer... La simple pensée de ces faits me donna envie de pleurer, d'hurler ma rage contre cette vie qui s'acharnait sur moi. Heureusement, Mason sut ramener la conversation vers le seul sujet qui me redonnait le sourire en toute circonstance, mon petit ami.
-Je n'ai jamais été si heureuse pour cela ! C'est mon soleil dans cette tempête qu'est ma vie, vraiment ! Steven est juste ma moitié, celui qui me fallait depuis toutes ces années. Et j'espère que son amour et celui que je lui porte m'aideront dans les épreuves que je vais traverser dans peu de temps et celles que je traverse déjà en ce moment. Je ne sais pas si tu le connais, mais c'est possible, on le remarque de loin, il est magnifique, même toi qui est un homme, je suis sûre que si tu le voyais tu le remarquerai ! Il est étudiant ici, du coup, il faudra que l'on réfléchisse sur ce que l'on fera le moment de la fin de l'échange venu ! En tous les cas, pas question que je le laisse ! En tous les cas, prends ton temps pour trouver la perle rare et ne la lâche pas, c'est le seul conseil que je peux te donner. Mais vu la personne que tu es, je suis sûre que tu ne vas pas tarder à trouver ta moitié !
La conversation se porta alors à nouveau vers un sujet délicat, tant pis, je n'avais qu'à pas en parler, mais en même temps, j'en avais besoin et je savais que je pouvais avoir une entière confiance en Mason.
-Je ne suis pas si sûre que toi. Ma soeur est vraiment une peste et je ne pardonnerai pas à mon père d'avoir disparu de la circulation sans avoir pris de mes nouvelles ni de m'avoir fait connaître ma soeur. C'était un plan entre mon père et ma mère et pour ça, j'aurai toujours une certaine rancune envers ma mère sans que je puisse agir contre...
Sur le moment, je n'avais pas relevé que ce qui était tombé de la poche de Mason et qu'il avait ramassé n'était pas un simple téléphone mais un appareil bien différent quoi que prévu pour un même effet, un appel. Pourtant, j'avais déjà vu ça quelque part, exactement le même. Il me fallut réfléchir quelques instants avant de me souvenir que ma voisine à qui je rendais souvent service avait le même, elle était bien malade, elle avait trop fumer, ses poumons étaient foutus et sans assistance respiratoire elle n'aurait pas tenu. Ce petit appareil qu'elle avait partout devait sonner le jour où on pourrait changer ses poumons par une greffe. D'ailleurs, il avait fini par sonner mais je ne savais pas ce qui en était devenu puisque j'étais partie peu après pour l'Amérique. J'espérais simplement qu'elle ne souffrait plus...
-Qu'est-ce que tu fais avec un bipper ? Tu me caches quelque chose toi !
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