Après avoir regardé la télé pendant une heure, je me décidai enfin à sortir. Ca faisait déjà quatre jours que je n’étais pas sorti en ville. Je sortais seulement pour les cours et le sport. Je ne sais pas pourquoi, mais je n’avais pas spécialement l’envie de sortir pour voir de nouvelles têtes, ou même des amis. Dans ces cas là, je pourrais très facilement aller voir Dmitri, et lui proposer de jouer à ces jeux-vidéos. Mais même cela ne me donnait pas l’envie de sortir de chez moi. Non mais c’est vrai quoi, rester chez soi à ne rien faire, devant la télé, c’est cool aussi. La dernière fois en allant au golf, j’ai vu qu’il y avait une fête pas très loin, ce soir, au ClubHouse. Je ne connaissais pas, mais autant tester de nouvelles choses. N’étant pas très fêtard, j’appréhendais quand même un peu cette soirée. De toute façon, au pire des cas, je rentrerais hein. C’est ce qui est bien de sortir tout seul ; pouvoir rentrer quand on veut, même si c’est seulement une minute après être arrivé. Ouais, ça m’est déjà arrivé. Je suis tellement compliqué niveau fête aussi. Bref. Enfin préparé, oui oui je me suis fait un tout petit beau (lorsque vous me voyez avec une bague, c’est que ça veut dire que j’ai pris du temps à me préparer) je sortais en direction de l’ouest de la ville. Il était déjà minuit, il faisait donc horriblement froid dehors. J’avais eu la bonne idée de prendre un sweat à capuche qui me tenait bien au chaud, mais pas très beau. Les motifs dessus ne sont pas les plus beaux. On pourrait presque penser que c’est ma grand-mère qui me l’a tricoté, et pourtant je l’adore ce sweat. Je le mets au moins une fois par mois, même en été ! Ne vous inquiétez pas, en dessous je suis très bien habillé. Après vingt minutes de marches, j’arrivais enfin sur place. Ce qu’il pouvait y en avoir du monde déjà. Je pouvais sentir que j’allais me sentir perdu, et exclu. Ce n’est pas que je suis timide, mais ce n’est pas mon genre non plus de venir genre l’air de rien vers les gens. Bon allez, je me dirigeais vers le bar, et commanda une boisson non alcoolisée.

Je ne suis pas du tout fêtard. Je suis vraiment que dans les fêtes foraines, et non les fêtes où on se bourre la gueule. Là où on rencontre des gens juste pour de la baise. Ce genre de fêtes pas du tout intéressantes à mon goût. Mais, apparemment, elles sont appréciées, ici, en Amérique, parce qu’une fois arrivé ici, j’en voyais du monde. Qu’est ce que les gens recherchent à faire la fête avec des inconnus ? Non mais franchement, je ne comprends pas. Je préfère largement les petites soirées entre amis, en petit comité, où on parle tout simplement, on regarde des films, on bouffe comme des gros. Enfin voilà quoi, vous voyez la différence entre les deux sortes de soirées. Mais merde quoi, pourquoi je suis venu ici ? Aucune idée. Surement parce qu’il n’y a pas si longtemps que ça, j’ai rencontré une jolie jeune étudiante qui essaie, on va dire, de me décoincer. Me décoincer en ce qui concerne les soirées, parce que sinon je suis totalement bien décoincé. N’allez pas croire que je suis du genre encore puceau, qui ne sait pas aller vers les femmes. Non du tout. Vous feriez mauvaise route en pensant ça de moi. Et comme quoi, la vie souhaitait m’aider, elle m’emmena cette jolie brunette. Je vous assure qu’on n’était pas donné rendez-vous, ou que je savais un temps soit peu qu’elle venait habituellement ici. Comment je le savais ? Bah elle vient de tutoyer le barman, ce n’est pas rien. Et puis il y a ce regard qu’on lance aux gens que l’on connait. On ne s’en rend pas forcément compte, mais on ne regarde pas de la même façon les gens que l’on connait ou non. « Ouais, je me disais qu’il fallait que je me sorte, une envie comme ça. » ma boisson arriva à son tour. Une petite menthe, ça fait extrêmement du bien. C’est ce qui rafraichit vraiment, et puis ce n’est pas cher dans ce genre d’endroit. « Bah écoutes, j’ai pensé à toi lorsque je suis sortie, et vraiment. Je voulais tester, je suis passé à côté d’ici la dernière fois que je suis allé faire du golf, alors je me suis dis pourquoi pas essayer » Tout allait bien jusque là. J’étais heureux de la voir. Je n’allais pas rester longtemps ici, surement juste le temps de boire ma boisson, mais maintenant qu’elle était arrivée, mon départ se devait de se retarder un peu. Jusqu’à ce qu’elle me dise que j’avais fais un effort sur les vêtements. Oui, j’avais retiré ma veste sinon elle n’aurait pas dit cela. Et pourtant, je le pris mal. Cela voulait dire que les autres jours elle n’avait pas trouvé que j’étais bien habillé. Ca me vexait, vraiment. « Comment ça je te surprends ? T’es en train de dire que je suis mal habillé en temps normal ? » On peut penser qu’il n’y a que les femmes qui peuvent mal prendre ce genre de choses, et pourtant. Non. Moi, je le prenais vraiment mal. Mon dieu quoi.

« Tu fais des progrès, je suis contente de moi » venais-tu de dire au jeune homme. Tu le trouvais bien trop coincé, passant son temps à rester enfermer quelque part et à ne pas s'amuser. Tu es jeune, lui aussi alors pourquoi ne pas profiter de la vie à deux en allant s'éclater dans un club avec de la bonne musique et de l'alcool ? Tu le regarde et ensuite regarde le barman qui était vraiment pas mal, de ton goût comme tu les aimes, mais ce soir tu n'es pas là pour cela, oh que non, tu es là pour t'amuser, profiter de cette soirée avant de reprendre les cours et puis qui sais, peut-être faire de nouvelles rencontres. Prenant ta boisson dans ta main, tu espérais qu'il reste bien plus que dix minutes, car tu commençais à le connaitre ce petit bout d'homme qui était tout de même mignon malgré le fait qu'il reste dans son coin, sans sortir.« Je te parles en soirée. En cours tu es toujours mignon ne t'en fais pas » avec ce sourire en coin, tu mordillais ta paille avant de siroter doucement ta boisson alcoolisé. « Tu n'aime pas les soirées et la première fois que tu es venu, ce n'était pas trop ça tu t'en souviens ? Je te l'avais dis en plus » souriante, tu pose ton verre sur le comptoir en te levant. Tu comptais bien en profiter et l’entraîner avec toi. Le décoincer, c'est ta mission numéro une et tu ne compte pas le lâcher. « Ça te dis d'aller plus loin ? De venir danser avec moi ? » t'aimerais tellement qu'il accepte, mais tu sais très bien que ce ne serait pas chose facile. « S'il te plais » dis-tu avec des yeux de chien battu. « Si tu refuses, je ne pourrais pas te dire à quel point je suis fière de toi et puis je suis persuadé que tu as un talent de danseur caché au fond de toi qui ne demande qu'à sortir. » ni une, nu deux, tu t'es levé sans attendre sa réponse. Il en avait envie, tu le savais et c'est bien pour cette raison que tu t'es rendue sur la piste de danse, commençant à te déhanché sous le son de cette musique rythmé.

hs : Excuse-moi pour le temps et surtout pour la qualité. C'est vraiment court, mais promis, je me rattraperais au prochain.

J’appréciais vraiment Cooper. Je la trouvais sympathique, marrante (quand elle le veut), et elle au moins, elle sait s’amuser. Parce que oui : on sait s’amuser ou on ne sait pas. Moi, par exemple, je ne sais pas m’amuser. Enfin si, mais pas en soirées. Je suis un boulet lorsque je sors en soirées. Je ne bois pas, je ne fume pas, je n’aime pas danser devant d’autres personnes (et pourtant je danse comme un dieu, merci frangine). De plus, je ne suis pas le mec qui protégera une fille si un mec vient l’embêter. Non pas que je ne veuille pas, mais seulement mon côté pacifiste est plus fort que la violence. Désolé mes chéries. Je la connaissais depuis peu, mais elle avait essayé depuis le début de m’instruire à l’art des soirées. Ce que je pouvais être un bon élève quand même. J’étais sortit de mon plein gré, et j’avais très bien choisi. Pour mettre en pratique tout ce qu’elle avait pu me dire concernant les soirées, elle était la mieux placée pour m’aider. « Et moi je suis content de moi. Tout le monde il est content ! » Malgré mon goût pour les soirées, elle connaissait aussi mon malheureux humour. Mes pauvres phrases toutes nulles que je sors n’importe quand, n’importe où et à n’importe qui, enfin tout de même à des amis, je n’aime pas m’afficher à ce point là. Oui j’avais mal prit sa réflexion sur mes vêtements, mais elle se rattrapa très bien. Elle savait se faire pardonner cette miss. « Ah je préfère ça. En fait je sentais que j’allais te voir, c’est pour ça que je me suis fait encore plus beau que d’habitude. » Beau parleur va. De toute façon, elle saura très bien que c’est de l’humour. Je ne me suis pas habillé en pensant à elle, mais plutôt à toutes les filles (et hommes) que je rencontrerais. J’aime qu’on remarque à quel point je peux être bien habillé. Et oui, généralement ce sont les femmes qui sont ainsi, mais il faut croire que j’ai une petite part de féminité pour cela. Ce qui ne veut pas dire que je m’habille comme les filles, loin de là. Côté vestimentaire je suis très masculin, ne vous inquiétez pas pour ça. « Oh que oui je m’en souviens, comment oublier. » lui répondis-je avec un petit rire coincé, car ça me mit mal à l’aise. Et oui. Comment voulez-vous que je me sente à l’aise en repensant à cette soirée ? On aurait dit un gamin de dix ans qui restait assis à côté du bar et qui avait peur de toutes les filles autour de lui. Et pourtant j’ai loin d’avoir des filles. Mais je ne sais pas, je ne m’étais pas du tout sentit à l’aise dans cette soirée. Bien entendu, elle, elle m’avait remarqué et était venue me parler, m’invitant à danser, à boire, etc. j’avais décliné toutes ses offres, en l’agressant presque. Le malaise était tombé, le lendemain, lorsqu’on s’était revu à l’université. Depuis, elle s’est jurée de me convertir en un super bon fêtard. Bonne chance. Lorsqu’elle m’invita à danser je lui dis non, tout de suite. J’étais venu ici, mais je n’allais pas danser, là, tout de suite. Pas maintenant. Mais avec son regard qu’elle me fit, je ne pus y résister. Ce que je déteste les femmes lorsqu’elles font ça. Elles ont toutes ce don, c’est affreux ! Je l’observais tout d’abord. Pour voir quel genre de danseuse elle était. Au moins que je danse comme elle. Je sais tout danser. Je me souviens encore de la haine que j’avais ressentit envers ma sœur lorsqu’elle m’avait amené à ces cours de danses. Je ne le regrette pas du tout. Même si je n’ai pas pu en profiter jusque là. Après la chanson terminée et qu’une autre arrivait, je vins la rejoindre, danser contre elle. Dès les premières secondes je sentis une once de joie me remplir. Ce que ça m’avait manqué de danser. Et puis je me lâchais enfin. Laissant mon talent de danseur m’envahir, tout en m’éclatant avec Cooper. « Je crois que sur le coup c’est moi qui suis plus fort niveau danse » lui dis-je à l’oreille, ce n’était que de la taquinerie hein.

La seule personne avec qui je m’autorisais à faire le fou c’était ma sœur. Ah je peux vous le dire qu’on nous connait plutôt bien en France, les LaDouceur. On se protège, on s’arrange des coups. Tels des meilleurs amis. Sans elle je ne voyais plus l’intérêt de m’amuser à faire la fête. Et oui, à force, au bout de ces trois longues années, j’avais perdu tout ce bout en train que j’avais auparavant. Cette jeune Cooper m’était venue en aide. Malgré le fait qu’elle soit légèrement plus jeune que moi, elle se comportait tout de même comme une petite maman oiseau qui aidait son oisillon à retrouver le nid après y être tombé. Elle me repêchait. Et enfin de compte, ça me plaisait plutôt bien. Savoir qu’une jeune fille comme elle, est au dessus de moi, à me surveiller par-dessus l’épaule. Puis, je ne vais pas m’en plaindre. C’est toujours agréable d’avoir une aussi bonne compagnie. Avant de la rejoindre sur la piste, j’avais remarqué ces regards entre le mec et elle. Fin observateur que je suis, je n’avais pas pu passer à côté. En dansant donc avec elle, je fis mon possible pour ne pas faire croire qu’on était ensemble. Je ne souhaitais pas lui casser son coup, s’il y en avait un. Avec ce qu’elle faisait pour moi, je lui devais bien cela, non ? « Tu es sur de vouloir savoir des choses sur moi ? Tu ne serais pas plutôt intéressée par le mec là-bas ? » En même temps je jetais un regard furtif à cet homme. Mouais. Je lui donne mon accord, même si elle pouvait avoir mieux. Mais si l’on revient à sa première question, il est vrai que nous nous ne connaissions pas vraiment. Vaut mieux tard que jamais. « Et bien écoutes, je suis un petit français qui est arrivé ici il y a trois ans pour étudier la psycho, et voilà. » Je lui souris. Pour ensuite ajouter. « Présentes toi à moi comme si tu te présentais à l’autre mec. » C’est déjà un peu plus amusant de le faire ainsi, que de parler comme si on lisait une recette de cuisine. De plus, de mon côté, je n’aime pas plus que ça de parler comme ça de moi. Je préfère que l’on me connaisse, au fil de conversations. Ca fait moins robot.