❝ Ladies lets make love on the dancefloor ❞

ASTOR&ELZ ♪ J’avais reçu cet appel, d’un numéro inconnu. Normalement je ne réponds pas aux numéros qui ne sont pas enregistrés dans mon téléphone. C’est bête, mais c’est comme ça. Je n’aime pas. Mais cette fois-ci, j’y avais répondu, allez savoir pourquoi. Pourquoi ce numéro, pourquoi cet appel, pourquoi cette fois-ci j’avais répondu et non pas une autre fois. A croire que j’étais destinée à répondre à cet appel. Ou alors tout simplement, mon subconscient l’a bien sentit et m’a envoyé un signal me disant « répond ». J’avais hésité, c’est vrai, mais durant un quart de seconde. Et me voilà maintenant sur la route pour aller à Los Angeles. Vous vous demanderez alors ce qui a bien pu se passer entre temps. Ah, je tiens à préciser que l’appel s’est passé il y a à peine une heure. Ils ont bien de la chance que je ne sois pas partie en vacances. De la chance de ne pas m’avoir appelé lorsque je me trouvais au Mexique ou même encore à DisneyLand. Ou alors c’était plutôt moi qui étais chanceuse. Oui, c’était plutôt moi. Pas tous les jours qu’on reçoit un appel d’un groupe de scénaristes pour vous proposer un entretien privé. A savoir comment ils ont eu mes écrits. Bon à vrai dire, je les ais publiés sur internet, mais de plus, je les ai envoyés à quelques maisons d’éditions. Ils ont du les avoir ainsi. Après m’avoir dit qu’ils aimaient mon style d’écriture, ils m’avaient demandé de venir les voir le plus rapidement. D’où la raison de pourquoi je me retrouvais sur cette route, après seulement une heure. J’avais foutu des vêtements totalement au hasard dans un sac pour prendre directement la voiture. Pas de réservation pour un hôtel, rien du tout. Je m’étais dis que j’allais voir ça plus tard, une fois sur place. Ce que j’allais surement regretter, mais tant pis. On sait tous qu’Elzbieta est une grande aventurière. Après tout, lors de mon tour du monde, je n’ai pas toujours réservé mes hôtels. Il m’est même arrivé de chercher pendant quatre heures un logement. Ce fut épuisant, mais en fin de compte, c’était plutôt amusant. A part le fait que j’allais peut-être dormir dehors. Je ne roulais que depuis une petite demi-heure que je vis une jeune fille sur le bord de l’autoroute, entrain de faire du pouce. Ma façon de dire « faire de l’auto-stop ». Il s’agissait d’une belle blonde, qui ne semblait pas folle ou dérangée dans sa tête, alors je me décidai à stopper ma voiture. Attendant qu’elle monte dans la voiture. Une fois à mes côtés, je la regardais et lui demandais « Tu vas où ? » Et je repris la route. Deux options s’annonçaient en l’ayant prise dans mon véhicule, soit un silence de mort allait prendre place dans la voiture durant tout le trajet (oui, c’est possible, même si je suis très bavarde comme fille), soit on allait parler, beaucoup parler, et nous ne verrions même pas la route se faire. Je préférais largement la deuxième option, et je priais pour qu’elle ait de la conversation. Je la regardais, et lui souriais.

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ASTOR&ELZ ♪ Ce n’est pas dans mes habitudes de prendre des auto-stoppeurs. On ne sait jamais sur qui on peut tomber. Et puis je n’ai jamais compris comment les gens pouvaient se retrouver en pleine autoroute à faire de l’auto-stop. Comment sont-ils arrivés là ? Et puis autant ne pas avoir de voitures, autant prendre l’avion ou le train. L’auto-stop c’est chiant, et on ne peut pas être sur d’arriver à destination. Mais cette fois-ci, je m’arrêtais pour prendre cette jolie blonde à bord. Elle me semblait inoffensive, quoiqu’il faille toujours faire attention aux apparences, et ne pas toujours y faire attention. Elle pouvait sembler inoffensive et enfin de compte être une sortie d’asile. Mais ça c’est mon côté paranoïaque qui parle. Une fois à bord, je lui demandais où elle allait, et à sa réponse, je la regardais. Surprise. Une fugueuse ? Ou du moins c’est ce que sa réponse pouvait faire penser. « Je vais à Los Angeles. Assez loin pour toi ? » Bien qu’étant très curieuse, je n’allais pas lui poser des questions. On ne se connait pas, et je l’imagine mal vouloir parler de ses problèmes à une inconnue. « Et moi Elzbieta, mais appelle moi Elz si tu as du mal avec mon prénom. » Nous avions toutes les deux des prénoms bien originaux. Je n’avais jamais entendu ce prénom : Astor. Mais c’était plutôt beau. « Pas de problèmes. Tu me faisais un peu pitié. » Je me mis à rire, parce qu’au fond ce n’était pas totalement vrai. Je m’étais arrêté sur un coup de tête. « Et puis vaut mieux que ce soit moi, qu’un camionneur pervers, non ? » Parce que oui, en étant une jolie fille comme cette Astor, elle ne pouvait pas savoir sur qui elle pouvait tomber en faisant de l’auto-stop. Peut-être une autre raison qui m’a poussé à m’arrêter. Être certaine qu’elle n’aille pas dans un véhicule louche. Entraide féminine ? Surement. Elle me proposa par la suite de l’eau, que je déclinai avec gentillesse. J’avais bu avant de partir, et je ne voulais pas boire plus. Pour éviter de devoir m’arrêter pour une pause pipi. Et puis les toilettes des arrêts ne sont pas des plus hygiéniques. Si je peux les éviter, je le fais le plus possible. « Par contre, j’ai de quoi à manger si tu veux, dans mon sac. » Ne sachant pas depuis combien de temps elle attendait sur cette autoroute.

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ASTOR&ELZ ♪ En étant sur cette route, je ne me serais pas imaginée prendre une auto-stoppeuse. Mais après tout je ne perdrais rien non plus. A part s’il s’agissait d’une folle échappée de l’asile. Je ne pouvais que gagner une petite amitié. A moins qu’on ne perde totalement contact après cette route. Ca serait totalement normal. Après cela, elle pourra faire sa route et sa vie de son côté, et pareillement pour moi. De toute façon, je n’avais pas réellement envie de penser à cela, mais plutôt au rendez-vous qui m’attendait là-bas, sur Los Angeles. C’était la première fois que j’avais un rendez-vous aussi important. J’avais même pris du temps pour partir, pour trouver une tenue qui conviendrait. Je voulais que ce soit chic, sans pour autant l’être. Je vous explique. Je suis une fille qui aime être bien habillée, mais ressemblez à une femme d’affaire, très peu pour moi. J’avais donc opté pour un slim marron, avec un petit tee shirt, et dessus une veste en cuire. Ça ne fait pas trop négligé, mais ça reste dans mon style vestimentaire. Et dans mon sac, j’avais pris de belles chaussures, avec de beaux talons. Seulement, je ne les avais pas mises pour conduire. Pas confortable, et légèrement dangereux. Astor ne semblait pas avoir de but précis, tandis ce que moi si. On verra bien ce que l’on fera arrivées dans cette grande ville, encore inconnue pour moi. « Tu l’as dis parfaitement bien. C’est polonais. Et Astor ? Ça vient d’où ? » Les prénoms ça indiquent la nationalité, ou alors une petite histoire des parents. Astor, ce n’était pas courant, et je sentais qu’il y avait un petit truc derrière ce beau prénom. « Quelle idée de monter avec un chauffard aussi. Un peu aventurière que tu es, non ? » Je disais cela, mais durant mon tour du monde, j’en ai fais des choses stupides qui pouvaient emmener à penser qu’un danger pouvait survenir. Mais à l’époque je m’en fichais. Bien qu’ici maintenant, j’évitais de me mettre en danger. Ce serait trop bête. Je lui tendis mon sac, pour qu’elle prenne de quoi pouvoir manger, un peu. Je n’avais pas non plus grand-chose, mais c’était la seule chose que je pouvais lui proposer. Au pire des cas, on s’arrêtera dans une station essence pour se racheter de quoi manger. « Alors tu as le choix entre du chocolat ou des barres céréalières… avec du chocolat aussi. » En espérant que ça n’ait pas encore complètement fondu. C’est vrai qu’en partant comme une furie je n’avais pas pensé à la chaleur qu’il pourrait faire, et qu’en conclusion, le chocolat fond à la chaleur. De toute façon, j’ai des serviettes si elle s’en met plein les doigts. « Alors qu’est ce qui t’a amené sur cette route ? Si ce n’est pas trop indiscret. » Apparemment elle n’avait pas trop aimé que le chauffard n’ait pas trop de conversation, alors j’essayais d’en avoir. Même si pour cela je devais poser des questions plus ou moins personnelles.

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ASTOR&ELZ ♪ En prenant cette voiture en direction de Los Angeles je m’attendais à faire connaissance de nouvelles personnes pour une future carrière, mais je ne m’attendais pas à me lier d’amitié pour une fille ramassée sur le bord de la route. On pense toujours qu’il y aura d’autres personnes, autres que nous, pour prendre les auto-stoppeurs. A vrai dire, je n’avais jamais réellement aperçu d’autostoppeurs, du moins sur les autoroutes d’Amériques. Car durant tout mon voyage autour du monde j’en ai rencontré, et j’en ai fais moi-même. Et lui parler, allait surement m’aider à ne pas trop stresser en vue de cet entretien professionnel auquel je ne m’y attendais pas du tout. Ce n’est pas comme si je m’étais présentée à eux, tout en attendant leur appel durant des jours. Non, du tout. C’était arrivé comme ça. Sans que je m’y attende, ou même que j’y pense. Devenir scénariste. Ce but professionnel arrivait à moi tout naturellement, comme si le ciel voulait m’envoyer un signe. « Oh et puis après tout, on s’en fout d’où ça vient. Je trouve ça original et joli comme prénom. C’est l’essentiel. » Elle aurait pu tomber sur bien pire. Lorsqu’on y pense, il existe bien des parents qui donnent des prénoms totalement stupides à leurs enfants, juste selon ce qu’ils aiment, ou leur idole même. Je m’attendais à ce qu’elle soit une sorte d’aventurière, un peu comme moi, mais il faut croire qu’elle me ressemble tout autant plus que moi. Oh je sais, c’est pas très compréhensible. Le seul truc à retenir est tel qu’elle est comme moi dans le sens, qu’elle aime sa petite routine, ici, en Amérique, mais il semble qu’il peut lui arriver aussi de ne faire plaisir qu’à ses coups de tête. Elle n’allait qu’à Los Angeles, moi je m’étais retrouvée à l’autre bout du monde. Enfin de compte elle semblait quand même un peu plus dans la réserve, ainsi qu’à faire attention à ce qu’elle faisait. Oh et puis pourquoi j’essaie de la comprendre, à lui faire toute sa personnalité, je ne suis pas une psychologue. « C’est bien aussi de pousser un peu sa routine et de faire des choses qu’on n’aurait jamais pensé pouvoir faire. » Ou du moins je le pensais, et spécialement à notre jeune âge. J’arrive bientôt sur la trentaine, l’âge où il faudrait absolument que je sois posée dans ma vie, professionnellement parlant, alors autant faire le plus de folies possibles jusque là. « J’adore ça, ma gourmandise de tous les jours, pareil pour les bonbons. Heureusement pour moi que je ne prends pas de kilos avec tout cela. » J’avais beau mangé toutes ces sucreries, je ne prenais pas pour autant beaucoup de kilos. Et ce n’est pas comme si je faisais du sport à côté en plus. Je suis une fille plutôt chanceuse de ce côté-là. Je l’écoutais me parler, et je soupirais lorsque je l’entendis dire qu’il s’agissait d’hommes. J’étais passée par là aussi. J’en avais vécu des choses avec les hommes. Des histoires auxquelles j’y croyais fort et qui enfin de compte n’avaient mené à rien. Et il est vrai qu’il y a ces journées où on ne sait plus où nous en sommes, quoi penser, ni quoi faire. Je la comprenais totalement. Des choses de filles quoi. J’ai toujours cette impression que les femmes se prennent plus la tête pour les relations que les hommes, qui eux semblent plutôt vivre au jour le jour. Ou alors il ne s’agissait que des hommes que j’avais connus. « T’en as parlé avec des amies ? » Entre filles c’est ça qui est bon, de pouvoir parler de nos histoires d’amour, de nos peines de cœur. Les hommes le font beaucoup moins. Je ne connaissais pas assez Astor pour la conseiller, ou même l’écouter si elle souhaitait m’en parler. Ce n’est pas facile de parler de sa vie plutôt intime à une inconnue. Moi je sais que je ne pourrais pas le faire. « J’ai un rendez-vous avec des producteurs de séries. Apparemment ils aiment mon style d’écriture, et ils veulent voir si je pourrais leur écrire certaines choses pour certains épisodes. Ou un truc dans le genre. » Maintenant que j’en parlais je me rendais compte que je n’étais pas au point et que je ne savais pas exactement ce qu’ils attendaient de moi. Je ferais au feeling je pense. Rester au naturelle, c’est ce qu’il y a de mieux.

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ASTOR&ELZ ♪ Cette décision que j’avais prise en acceptant la jeune demoiselle dans ma voiture, je ne pensais pas la regretter. Sauf si celle-ci arrivait à me faire un gros coup dans le dos par la suite, bien que ça soit difficile car je suis loin d’être une fille qui s’arrête sur de petites choses. J’y fais face, tout en continuant ma vie. J’y repense, et je me dis que je ne referais plus cette connerie. Ça me fait grandir, encore et encore. Nous ne sommes jamais assez vieux pour faire des erreurs et apprendre de ceux-ci. Je ne suis pas en train de dire qu’Astor soit une erreur, bien au contraire. Je pense que j’ai bien fait de la prendre. La prendre pour lui éviter de rester là, sur le bord de la route pendant je ne sais quel temps encore, à se prendre une insolation et à être totalement déshydratée et affamée. C’est aussi pour cette raison qu’à peine installée, et de nouveau sur la route, je lui avais proposé ce petit en-cas, ne sachant pas combien de temps elle était restée à faire du pouce. « Tu sauras maintenant qu’il ne faut jamais dans les camions, mais seulement dans les belles voitures conduites par des femmes. » Je ne possédais pas une voiture de concurrence, pas une limousine, pas une Ferrari, ou encore une décapotable. J’avais une voiture raisonnable, d’un rouge flamboyant. Il ne s’agissait tout simplement pas d’un détritus, d’une voiture d’occasion en quelque sorte. Je l’avais payé par mes propres moyens et c’est ce qui me rendait encore plus fière de cette voiture. Je n’étais pas comme tous ces enfants de riches, ne visons pas les Epsilon, à se faire offrir une voiture par leurs parents. Comme s’il s’agissait d’une chose totalement normale. Bien que chez eux, ça l’est surement. Peut-être bien, mais leur petite vie de gosse de riche, ne me tente pas du tout. « Ah… Oui je vois, en effet. Ça peut poser des problèmes. Si tu veux, je peux t’écouter moi. Ça ne sortira pas de cette voiture, promis. » Je lui proposais cela, non pas par curiosité, mais bel et bien pour lui donner des conseils, si je le pouvais, car elle semblait bien en avoir besoin. Il faut en avoir terriblement besoin pour se retrouver à faire de l’auto-stop sur l’autoroute. Et enfin je lui annonçais ma venue à moi pour Los Angeles. Ça eut l’air de l’impression, et de ce fait, j’en avais encore plus peur, de ce rendez-vous. Le stress monta un peu en moi. J’avais l’impression que tout mon avenir reposait là-bas. Et si je foirais ce rendez-vous ? Ça me fermerait peut-être toutes les portes du métier. J’en avais totalement la frousse. « Oh quand même pas… Bon ça serait bien ouais, mais pour le moment je ne suis qu’une petite débutante. » Et là, j’allumais la radio de la voiture pour tomber sur la chaine que j’écoute tout le temps pour venir à mes cours. Une chanson d’Eminem et Rihanna. Cool. Je mis le son, de tel sorte qu’on pouvait tout de même continuer à se parler, sans que cela ne nous dérange.